lundi, décembre 03, 2012

Haute-finance & sociétés secrètes








La face cachée de l'histoire moderne


Pour atteindre leur objectif, ceux qui prétendent dominer le Monde disposent de deux moyens d’action principaux : les Sociétés Secrètes et l’Argent, c’est-à-dire la Haute Finance, dont l’intervention a été souvent décisive dans le déclenchement des guerres et des révolutions.

« Biographe du grand Condé et historien de la Fronde, Henri Malo écrit que « l’histoire des révolutions est inscrite dans les livres de comptes des banquiers ». La Fronde n’était alors qu’une mauvaise copie des révolutions d’Angleterre de 1640-1668. Or, le chef des Puritains, Olivier Cromwell, si dévot que, selon lui « Dieu parlait par sa bouche », n’hésitait pas à écrire à l’un de ses commanditaires, Mr Storie, à l’enseigne du Chien, en la Cité de Londres, que « sans argent, il n’y a point de prêche » ( lettre du janvier 1636). Bien qu’imbibé de religion, cet Olivier Williams n’était donc guère plus « pur » que son oncle Thomas Cromwell (qui lui avait légué son nom), agent des Juifs de Venise et d’Anvers, avant de devenir le mauvais génie du Cardinal Wolsey (1514-1525) puis du roi Henry VIII, le promoteur de la rupture avec Rome et le liquidateur des biens du Clergé (1536-1540), dont la nouvelle « gentry » allait s’engraisser. Aux Juifs, Olivier Cromwell allait bientôt payer sa dette, en autorisant leur retour en Angleterre, à la condition d’ouvrir aux armateurs et gens de négoce de la City les marchés hispano-portugais de l’époque (par son traité de 1657 avec Manassé Ben Israël).

Ainsi rentrèrent-ils en Angleterre à Londres, comme ils l’avaient déjà fait à Amsterdam. Grâce à la Réforme, Calvin (disciple de Pierre de l’Estoile et ami intime du négociant Pierre de La Force) substituant la « Cité de l’Argent » à la « Cité de Dieu », en levant la prescription du « juste prix » et les restrictions canoniques contre l’usure et le prêt à intérêt, leur ouvrit la voie. Sous la protection de la famille d’Orange, furent créées à Amsterdam une Banque (1609) et une Bourse (1611) de même qu’à Londres (en 1694 et 1571-1697). Là ils introduisirent leur « papier » (ou « mamré », lettres au porteur avec endos), les sociétés anonymes, les Compagnies de Commerce avec privilège, les trafics à découvert sur les valeurs et les marchandises, etc... C’est à dire les méthodes de spéculation du capitalisme moderne.

Sur ces entrefaites, en France, la Fronde n’avait abouti qu’à un échec, en dépit des importants subsides (d’origine encore indéterminée) distribués par le Cardinal de Retz et Paul de Gondi (fils d’un banquier et d’une entremetteuse) aussi doué pour l’intrigue et la littérature que dénué de scrupule. D’après le président de la Cour des Aides, Amelot, le prince de Condé aurait touché 600 000 £, pour retourner ses armes contre le Roi. Ce représentant de la dynastie « parallèle » (Condé — Conti — Clermont, Orléans) s’était, il est vrai, entouré de marranes (La Pereyre) et de Rose-Croix et entretenait des relations d’amitié avec Spinoza. En outre, l’on sait que l’émeute de l’Hôtel de Ville, du 4 juillet 1651, coûta 4200 £ et que pour la journée, les manifestants reçurent un pourboire de 17 sols.

Endurci dès sa jeunesse par l’expérience de ces troubles, Louis XIV parvint à résister aux assauts des coalitions orangistes dressées contre lui. Mais au prix de graves difficultés financières. Malgré les poursuites intentées sur l’initiative de Colbert, contre Nicolas Fouquet et 4 000 autres financiers, les fermiers d’impôts continuaient de prélever le quart ou le tiers de leur produit (107 sur 350 pendant la Ligue d’Augsburg). Boisguillebert les dénonça durement (1697-1707) et Vauban proposa dans sa « Dîme Royale » (1707) une réforme fiscale, qui ne vit pas le jour. Et dans sa lutte contre la coalition protestante le Roi dut recourir pour ses transferts à l’étranger aux services du banquier Samuel Bernard (lié à Jérémie Horquelin d’Amsterdam), juif successivement converti au protestantisme en 1651 et au catholicisme en 1685 (ce qui permit de marier ses fils et ses filles dans les plus nobles familles, les Moignon-Boulain-Villiers, Clermont-Tonnerre, Cosse-Brissac). Prélevant 40 % de bénéfice sur ses opérations, ce « féal » financier provoqua en 1711-1713 une banqueroute, dont la place de Lyon ne se releva pas. Parallèlement, en Angleterre, s’engraissaient les fournisseurs aux armées : Carvajal (the great contractor) et Salomon Medina (associé dans ses spéculations en Bourse avec le Duc de Marlborough (Churchill), qui lui réser­vait la primeur des nouvelles de ses victoires de Flandres).

Bien que Desmaretz ait réussi à assainir la situation, les finances françaises ne purent se rétablir, par suite de l’avènement du Duc d’Orléans (créature de l’ambassadeur anglais Stairs). S’il ne consentit pas à la banqueroute, recommandée par le Duc de Saint-Simon, le Régent procéda en effet à la liquidation préconisée par les frères Paris (protégés de Samuel Bernard) et, après une caricature de Chambre de Justice contre les financiers en 1715, fidèle à l’exemple anglais, ouvrit la voie aux spéculations de la rue Quincampoix sur les valeurs de la Cie du Mississippi (réplique du « South Sea Pub » de Londres) et aux ambitieux projets de Law (1717-1719), dont l’inflation de billets et de titres se termina en 1720 par un krach, qui compromit pour le temps la création d’une Banque Centrale en France.

C’est ainsi que la Monarchie Française — impuissante à imposer aux Parlements une réforme fiscale — État pauvre dans un pays riche, se vit réduite à vivre d’expédients vingtième de la taille, émission de rentes et ventes d’offices. Et la Dette, accrue par les dépenses de l’Indépendance Américaine, offrit à la Haute Finance l’occasion qu’elle cherchait pour imposer sa volonté à la France, comme elle l’avait déjà fait à la Hollande et à l’Angleterre. Pour couvrir les frais de la guerre (1500 à 1800 M de £) — « nourrie » d’autre part par les frères Grand et Homegguer d’Amsterdam, le juif Haym Salomon servant de trésorier payeur général — le banquier cosmopolite Necker (né en Suisse d’un père poméranien), maçon, ami des Encyclopédistes, associé aux suisses Isaac Vernet et Georges Thellusson (dont le frère Pierre vivait à Londres depuis 1762), Girardot et Haller, aux anglais James Bourdieu et Herries et aux hollandais Hormeca et Hogguer, Hope et Vandenyver, s’oppose tant aux économies qu’aux réformes (instauration de l’impôt territorial) préconisées, après l’abbé Terray, par Turgot, et enfin par Calonne, sous le nom de « subvention territoriale », en 1786, et préfère recourir à un flot continu d’émission de loteries, de rentes sur la vie et d’emprunts, au plus grand profit de son consortium international. C’est ainsi que Necker se fit le fourrier de la Révolution, selon son biographe Lavaquery, lors de son premier passage au pouvoir de 1776 à 1780 plus tard, d’août 1788 à septembre 1790, le fossoyeur de la monarchie, contrainte après le refus des 144 Notables (privilégiés) de la réforme de Calonne (2 février 1787) parce qu’acculée à la banqueroute convoquer les Etats Généraux, manipulés par la Maçonnerie.

Au cours de cette première phase de la Révolution s’agitent aussi, derrière les hommes politiques, des clans financiers rivaux. Derrière le duc d’Orléans, Philippe-Egalité, en outre de ses ban­quiers anglais Walter Boyd et William Kerr, le groupe judéo-protestant de Strasbourg, les Cerf-Beer et les Kornemann, ses associés dans la « bonne affaire » du Palais Royal. Derrière Mi­rabeau, Etienne Clavière — qui avait appuyé le mouvement — démocratique » en Suisse en 1782 — et son syndicat. Derrière Talleyrand, le « juif » Isaac Panchau, fondateur de la « Caisse d’Escompte » en juin 1776. Et lorsque l’anarchie l’emportant, les caisses de l’Etat se trouvèrent privées de rentrées en 1790, lorsque Talleyrand prépara, le 10 octobre, la confiscation des biens du Clergé — 2 novembre et 15 avril 1790 — lorsqu’avec la dévalorisation des assignats, créés le 10 août 1790 se produit la banqueroute, alors s’abattent sur la France de grands vols de corbeaux prompts à la curée, venus de Hollande (Louis Greffulhes, Jacques Montz) ou de Suisse (Jacques Piderman Pacwe, Gaspar Schweitzer, ami des « Illuminés », etc.).

Pendant la seconde phase de la Révolution — l’américaine, des Girondins — la Haute Finance ne se contente pas d’acculer la Monarchie à la faillite et de s’engraisser des dépouilles du Clergé, mais elle intervient directement pour aider ses agents, sous la forme de subsides anglais à Danton et à ses amis — Chabot par exemple, lié par ailleurs aux frères Frey — ou des hollandais Kock et Vandenyver, du belge Walkiers et de Pereira (de Bordeaux) en faveur des « Enragés » de la Montagne. Sans oublier les apports des plus fameux banquiers juifs du roi de Prusse, lorsqu’il s’agit d’en finir avec Louis XVI. De cette ingérence nous possédons un témoignage de première main : la lettre, publiée par le biographe de Lafayette, Maurice de La Fuye, par laquelle Benjamin Veitel Ephraim — l’ami des Itzig, des Friedlaender et des Mendellsohn, déjà mêlé à l’insurrection hollandaise de 1787 — se lamente de l’échec de la journée du 8 avril 1791, dans laquelle « le peuple » tenta d’empêcher le départ du Roi pour Saint-Cloud, car il sera difficile de disposer d’une somme égale aux 500 000 £ qui ont été dépensées, écrit-il à Choderlos de Laclos, homme à tout faire du duc d’Orléans.

Lorsqu’agonise le régime jacobin, dont le Trésor ne s’alimentait plus que des pillages des « Carmagnoles » dans les pays qu’ils « libéraient » en les mettant à sac, son bilan s’établit ainsi : une hausse du coût de la vie de l’indice 100 en 1790 à 5 340 en novembre 1795 et une dépréciation des assignats, de 142 fois leur valeur. Alors, afin de permettre à Cambon et à Gaudin d’assainir les finances, les banquiers Le Coulteux, Fulchiron, Récamier, Barillon, Perregaux, Delessert, Malet, soutinrent Talleyrand — le premier à rappeler Bonaparte d’Egypte après avoir été le premier à l’y envoyer — dans ses préparatifs du Coup d’Etat du 19 Brumaire (10 novembre 1799), dont la Cie Collot et Ouvrard payèrent les frais. Plus tard, ils aident le Consul et l’Empereur, aussi bon administrateur que piètre diplomate, réaliser la réforme fiscale (1798-99), fonder la Banque de France (13 février 1800, réformée en 1806), créer le « franc germinal » (28 mai 1803), restauration qui lui permit d’alimenter ses campagnes continuelles, sans déficit, ni inflation, ni emprunts.

Peu s’en fallut qu’il n’obligeât Pitt à s’incliner : ce dernier, s’il échappe à la banqueroute en 1793 et en février 1797, dût réserver l’or pour l’usage extérieur par le « Banking Restriction Act », ce qui l’amena à signer la paix d’Amiens (25 mai 1802). Entre 1809 et 1811 encore, le gouvernement de Londres, son budget doublé et sa £ dépréciée, se retrouva en difficulté. Seuls le sauvèrent le relâchement du blocus continental et les décrets de Trianon du 5 août 1810, de même que, par suite de l’aveuglement de Mollien, les Rothschild purent continuer leurs transferts à l’étranger pour le compte de Londres. De sorte qu’en fin de compte, le Syndicat International formé par les Baring, les Boyd et Koerr de Londres, les Hope et Labouchere d’Amsterdam, les Parish de Hambourg et les Bethmann de Francfort en finirent avec Napoléon, ce qui permit à la Haute Finance de dominer le monde pendant tout le XIXe siècle.

Tandis que le Congrès de Vienne dansait dans les salons de Fanny Itzlig, épouse du banquier Nathan Arnstein, par l’intermédiaire de leur pensionné Frédéric de Gentz (secrétaire général du Congrès) ou de leurs obligés prussiens Humboldt et Mardenburg ou de l’autrichien Metternich, les Rothschild menaient le bal. Enrichie à l’ombre des Hesse-Cassel la dynastie du père Amschel de Francfort s’éleva au niveau international lorsque Nathan, installé dès 1798 à Londres, assura, pour le compte d’Herries, le transfert des subsides anglais pendant les guerres napoléoniennes. Plus tard les cinq frères, Meyer-Amschel à Francfort, Salomon à Vienne, Charles à Naples et James à Paris s’engraissèrent dans les emprunts d’Etat et dans la spéculation éhontée sur les chemins de fer, au point de s’élever à la position de rois des banquiers, de banquiers des rois et de rois de fait, maîtres de la paix et de la guerre.

Jusqu’au moment où — après l’intermède du banquier Laffitte, promoteur avec Talleyrand de la révolution (à l’anglaise) de 1830, qui augmenta encore leur influence avec l’arrivée au pouvoir de leur ami Casimir Périer — la subversion généralisée de 1848-1851 amena la relève de ces « Juifs de Cour » par une autre équipe, celle d’Achille Fould et des frères Pereyre et des Saint-Simoniens, protagonistes du dirigisme de l’Etat « industriel », grands vizirs du « sultan » Napoléon III. Réforme qui mérita de Proudhon ce jugement : « La France n’a fait que changer de Juifs ! » et les critiques des socialistes de tradition française, Charles Fourier (père de la Phalange) et Toussenel, dans son livre « Les Juifs rois de l’Époque » (1845) dénonçant la Haute Finance et le marxisme naissant, inspiré par Moïse Hess, comme « deux rongeurs » associés pour détruire la Société. Mais, tandis qu’une autre génération de Rothschild-Meyer-Charles à Francfort, Lionel et Nathaniel à Londres, Alphonse à Paris, Anselme, Albert à Vienne et Adolphe à Naples, étendait ses alliances aux Lambert de Bruxelles, aux Ephrussi (Broglie) à Paris, aux Bauer et Weisweiler à Madrid, aux Heine de Hambourg, aux Bleichroeder de Berlin, aux Guinsbourg de Pétersburg, et jusqu’aux Sassoon de Bagdad, le régime de facilité et d’endettement continu, instauré par Napoléon III s’effondrait dans la guerre contre la Prusse et aboutissait à l’affrontement social de la Commune de 1871.

Alors, grâce à Thiers, le « wehrgeld » de la défaite, l’indemnité de 5 milliards, enrichit d’une part, sans nécessité, la Haute Finance cosmopolite, avec des bénéfices scandaleux, allant jusqu’à 40 % pour les Rothschild. Et contribua d’autre part au développement des grandes structures bancaires de l’Europe Centrale, sous contrôle juif. Pour déchaîner enfin, par le « Gründertum », la floraison effrénée de sociétés artificielles — grâce à la collusion entre financiers opportunément « rincée » par l’octroi de titres de noblesse et d’authentiques hobereaux maculant leurs bottes dans la boue grasse de la Finance — une spéculation qui bascula dans les krachs de mai 1873 à Berlin et à Vienne. Faillites, qui, en ruinant la classe moyenne allemande, privée de son épargne à la Bourse, provoquèrent une terrible vague d’antisémitisme, nourrie par les œuvres d’Adolphe Stocker (1870), de Heinrich Treiske et d’Eugen Duhring en Allemagne et par la propagande de Georg von Schünerer et de Karl Lueger, futur maire de Vienne, en Autriche.

En septembre de la même année 1873, un autre krach se produisit aux Etats-Unis, terre promise de la spéculation, où l’Argent domine tout. La Guerre de Sécession (1861-65), conflit de tarifs, travesti en croisade pour l’émancipation des Noirs dans laquelle Judah Benjamin (The hated jew) remplit, fort mal, sa charge de fournisseur du Sud — avait donné accès au pouvoir aux grandes dynasties juives-allemandes, aux Seligman, fournisseurs aux armées et conseillers du général Grant, aux Guggenheim, aux Lazard, maîtres de l’économie et des finances, aux Sloss, Gerstle, Sutro, exploiteurs de la Californie et aux grands pirates des chemins de fer, les Gould, les Kuhn-Loeb.

Une fois engagée la lutte contre le tsarisme par le directeur de cette banque, Jacob Schiff, la coopération se fait plus étroite entre ce groupe et Londres, en Afrique du Sud contre les Boas, grâce au roi Edouard VII, à sir Ernest Cassel, et au groupe de la « Round Table », fondé en 1891 par Cecil Rhodes, lord Milner et lord Esher, pensionné de sir Ernest. Ainsi soutenu, Jacob Schiff finance le Japon contre la Russie et profite des défaites de cette dernière en Mandchourie pour lancer la première tentative révolutionnaire de Trotski contre le régime autocratique (1905-1908). La crise marocaine (1909-1911) est encore réglée et l’on arrive à éviter en 1913 la généralisation du conflit russo-autrichien dans les Balkans, manigancé par le baron d’Aerenthal, mais la Haute Finance ne fait pas un geste pour prévenir l’explosion de la Première Guerre Mondiale, bien au contraire.

Dès 1911, Paul Warburg n’avait-il pas pris les dispositions nécessaires pour permettre aux Etats-Unis de faire face au conflit ? « j’ai créé cette banque — ‘la Federal Reserve’ — expliquait-il, pour le cas de guerre ». Au cours de conversations à Jekyll Island (Géorgie) avec Aldrich, Vanderlip, H. Dawson et Benjamin Strong (de Morgan), il en avait préparé le projet, qui dut être modifié avant d’être adopté le 23 décembre 1913 par 298 voix contre 60 à la Chambre, et 43 contre 23 au Sénat. Ainsi le contrôle de l’Etat, confié par Woodrow Wilson à Bernard Baruch, put être imposé, à la faveur du conflit, non seulement aux banques, mais à l’économie (11 octobre 1916) et à la production de guerre (5 mars 1918).

Mais pour intervenir dans la lutte, au mépris de ses promesses aux électeurs, après avoir été élu grâce à la crise boursière de 1909-1911, Wilson attendit l’effondrement du régime tsariste, en deux phases : la première étant la révolte de février-mars 1917, qui porta au pouvoir le prince Lvov, chef de la Maçonnerie, et Kerenski, et la seconde, la révolution bolchevique d’octobre-novembre, alimentée à la fois des fonds allemands à Lénine, et par des subsides judéo-américains Trotski, de Jacob Schiff, toujours à Max Warburg, dont le frère Félix était le gendre, et aux banques Nye et Olaf Aschberg de Stockholm, le 2 octobre. Selon le général Goulevitch, entre 1918 et 1922, 600 millions de roubles en or ont été remboursés à Kuhn-Loeb, en plus des joyaux de la famille impériale.

La défaite de l’Allemagne consommé, la Haute Finance rencontra des interlocuteurs de choix, non seulement en la personne de ce même Max Warburg, frère de Paul et de Félix, qui introduisit la délégation allemande à Versailles, mais aussi en Walter Rathenau, magnat de l’Électricité, homologue de Bernard Baruch au contrôle de la production de guerre depuis 1914, en Albert Ballin de Hambourg, armateur et banquier personnel de Guillaume II, chargé du commerce extérieur depuis 1915, et en ses adjoints le général Groener, chef de l’ « ObertesKriegsAmt », et le colonel von Schleicher. Ainsi a-t-elle pu imposer à l’Europe comme une hypothèque, le fardeau des dettes de guerre et des répartitions, restaurer et rationaliser sous le contrôle de Walter Rathenau l’industrie allemande (la plus puissante du continent) de même qu’elle aida Trotski à instaurer en U.R.S.S., après la « libéralisation » de la N.E.P. et la création de la « Gosbank » en 1921, un régime placé pratiquement sous la dépendance du capitalisme yankee, plan qui se traduisit par la coopération germano-russe à Rapallo, le 11 avril 1922 et motiva le contentement de Félix Warburg, « more than pleased », lors de sa visite aux Soviets en 1927. Mais l’assassinat de Rathenau, le 24 juin 1922, par les nationalistes allemands et l’expulsion de Trotski par Staline, opposé à tout vasselage envers les Etats-Unis, en janvier 1928, amenèrent la ruine de ce plan.

Il fallut donc tout recommencer à zéro, selon le schéma habituel. Une crise boursière à Wall Street, entretenue de 1929 à 1931, afin d’ouvrir la voie à Roosevelt et aux mesures socialisantes du « New Deal ». Echec de la Conférence économique de Londres de 1933, les Etats-Unis tournant le dos à l’Europe et la contraignant à l’autarcie, puis à se diviser en Fronts populaires et Fascismes de telle sorte qu’en utilisant Hitler pour détrôner Staline, la Révolution puisse à nouveau triompher. Ensuite, établissant son contrôle sur l’économie américaine et s’emparant du portefeuille des alliés dans l’hémisphère occidental en gage de ses fournitures, la Haute Finance yankee pousse, avec l’aide de l’Angleterre, la Pologne et la France dans le conflit destiné à « briser l’Europe en morceaux » comme l’avait vaticiné « American Hebrew » en 1938. Et la IIe Guerre Mondiale s’achèvera avec la moitié de l’Europe, abaissée, asservie par les Soviets, et l’autre moitié assistée, réduite à demander l’aumône du plan Marshall.

Grâce au monopole de la bombe atomique, assumé par Bernard Baruch, le Gouvernement Mondial, tant désiré par elle, se trouve à portée de la main de la Haute Finance en 1945, mais tant de fuites en répandirent le secret que Staline releva le défi. Désormais, tous les efforts de Wall Street tendront à l’instauration de ce gouvernement, comme l’avait proclamé James Warburg en 1950. Par l’intermédiaire du « Council on Foreign Relations » (CFR), ils s’ingénient à rétablir à Moscou à la faveur de la « détente », de la coopération technologique, d’un accord sur la limitation des armements, d’un espoir de « condominium » l’influence des pre­miers commanditaires du bolchevisme — tâche confiée à Averell Harriman, associé de la Banque Kuhn-Loeb, à Cyrus Eaton et au groupe de savants de Pugwash — au point d’en arriver à ouvrir une succursale de la « Chase Bank » de David Rockefeller en face de la statue de Karl Marx (tout un symbole !) et à construire un « World Trade Center » sioniste sur l’autre rive de la Moskova, en face de l’hôtel Ukraina !

Au moment de sacrifier le Vietnam afin de réserver au seul Israël le soutien total de Washington, la Haute Finance intervint de nouveau. Cette fois, par la bouche des Conférences des Milliardaires, exclusivement juifs, en avril-mai 1968 et à la fin juin 1969, qui décidèrent aussi bien de l’abandon de l’étalon-or, que de la chute de De Gaulle, du « Printemps de Prague », etc. Et, en utilisant son moyen de pression favori, le « krach » de la Bourse artificiellement provoqué du 25 au 27 mai 1970, qui contraignit Nixon — après avoir invité à dîner une quarantaine de banquiers et d’hommes d’affaires — à s’incliner, à renoncer à ses attaques contre le Laos et le Cambodge, à abandonner l’Indochine — dont le groupe de Pugwash se chargea de négocier la reddition — et se lancer dans la politique de détente à l’Est lors de ses tournées à Pékin et à Moscou. Une autre mini-conférence de Milliardaires, réunie près de Paris (en octobre 1974) après la guerre du Yom Kippour, étudiera la possibilité d’expédition-éclair dans le Golfe Persique, afin d’empêcher un nouvel embargo, surtout la formation de pétro-capitaux, échappant à son contrôle et capable de concurrencer dans le Monde son influence.

Sur ces entrefaites, l’Europe résiduelle, placée sous le contrôle du Groupe de Bilderberg continue d’être neutralisée par la Haute Finance. Pompidou essaie-t-il de la doter d’une monnaie commune (pour le 15 juin 1971), qu’autant en emporte le flux des eurodollars, fortune vagabonde qui ne s’investit pas mais bouleverse par ses spéculations le marché des devises. Et lorsque l’expansion des sociétés multinationales, lancées à la conquête des entreprises européennes, déséquilibre la balance des paiements yankee, en épuisant ses réserves d’or, l’on a recours à l’expédient des Droits de Virement Spéciaux, de même que les abus de la dévaluation servant de moyen de « dumping » commercial, et la prétention d’obtenir des facilités d’exportation, tout en imposant soi-même des restrictions à l’importation.

Groupe de financiers américains, européens et japonais, créé en 1973 pour préparer l’instauration d’un gouvernement mondial, et regrouper ces trois éléments composants du Monde Libre sous direction yankee, la Commission Trilatérale, confrontée à une crise aussi grave que celle de 1929-33, non seulement économique, mais sociale, saura-t-elle éviter une autre révolution ou un autre conflit mondial ?

De la dernière rencontre de Londres, si ne sont pas sorties des décisions aussi fatales que celles de la Conférence de 1933, comme le craignait le japonais Fukuda, qui y avait assisté, il n’en est résulté non plus aucune solution efficace. L’économie mondiale continue donc de « couler » ou de surnager « comme le chien crevé au fil de l’eau », pour reprendre l’expression d’André Tardieu.

Pour se sauver d’une aussi mauvaise passe, alors que toutes les panacées plouto-démocratiques ont prouvé leur vanité, l’Europe a plus que jamais besoin de retrouver les lois naturelles et d’en revenir à la vraie tradition sociale chrétienne, celle de l’autrichien Lueger, de La Tour du Pin, de Antonio et de sa « Phalange », c’est-à-dire du national-syndicalisme, permettant la représentation authentique et organique des travailleurs et cadres dans leurs métiers, seul capable de faire face au capital-collectivisme que la Haute Finance prétend nous imposer avec son Gouvernement Mondial, travesti en New World Economic Order ! »



Conférence de Jean Lombard.



La face cachée de l'histoire moderne 

Jean Lombard diplômé de l’Ecole des Chartes en 1927, envisagea la préparation de cet ouvrage en 1939 : « Le hasard en fut l’origine, lorsque je passais tout l’été de 1939 aux Etats-Unis et au Canada. Il me permit d’assister aux préparatifs idéologiques de la Seconde Guerre Mondiale. J’en vins à découvrir le visage voilé des « forces occultes » et à pressentir que ce sont elles qui ont fomenté les guerres et les révolutions. Je décidai alors de rechercher pour mon compte les racines de ces « forces occultes », en découvrant des textes originaux et en les confrontant avec l’histoire générale. J’eus alors la chance de trouver certaines œuvres, qui sont la clé de ces investigations laborieuses, tels les Selected Essays de Darmestetter, version américaine des Prophètes d’Israël, écrit en 1891. Et je suis parvenu de la sorte à reconstituer le développement du capitalisme et, à son tour, celui du (marxisme) – collectivisme ». [...]

La masse des informations rassemblées ici est impressionnante et nous permet de découvrir les coulisses de l’histoire mondiale. 

Ainsi, les développements de Jean Lombard nous font comprendre la logique de l’enchaînement de différents faits historiques, qui à première vue sembleraient indépendants les uns des autres. 

Nous voyons clairement le rôle joué par les Sociétés secrètes et la haute finance cosmopolite dans la lente maturation de ces deux internationales (Internationale de l’or et Internationale du sang, pour reprendre les mots de Léon de Poncins), dont l’antagonisme n’est que de façade, et qui ne sont finalement qu’une étape dans la préparation de la mise en place future d’un gouvernement mondial. 


Jean de Saint-Herbot









dimanche, décembre 02, 2012

La loge vaticane


Le magistrat Carlo Alberto Agnoli a démontré les liens de nombreux prélats du Vatican avec des loges maçonniques et a déterminé que le concile Vatican II a bien été orchestré par des francs-maçons. Il a écrit au responsable de la revue Chiesa viva (Église vivante), l'abbé Villa.

Mon cher abbé Villa,

Le 12 septembre 1978, au cours des jours du bref pontificat de Jean Paul I, la revue “Osservatore Politico” du journaliste Mino Pecorelli, membre de la Loge P 2 (par la suite mystérieusement assassiné le 20 mars 1979 presque certainement en relation avec les vicissitudes de cette succursale maçonnique !) publiait sous le titre: “La grande loge vaticane”, une liste de 121 personnages, dans leur quasi-totalité ecclésiastiques, en position de relief dans le monde catholique, parmi lesquels pas mal de cardinaux qui auraient été inscrits à la franc-maçonnerie.

Pecorelli pouvait compter sur des sources d’infirmation de première main, vu qu’il était lui-même franc-maçon. Il est en outre bien connu que, malgré les contorsions des actuels dirigeants pour démontrer le contraire au “monde profane” naïf, que le “secret” constitue un des soi-disant Landmarks”, c’est-à-dire des points fixes et inaliénables de la “libre maçonnerie”, comme du reste l’a souligné de toute sa compétence, l’actuel Grand Maître du Grand Orient d’Italie dans son livre “Philosophie de la franc-maçonnerie” (Marsilio ed. 1987). Ce n’est pas pour rien que la plus grande autorité de la pensée maçonnique, Albert Pike, définit cette secte: « Le vrai Sphinx, couvert jusque sous la tête par le sable qui s’y est accumulé tout autour au cours des siècles » et il explique qu’elle trompe “intentionnellement” ses initiés eux-mêmes.

Le motif pour lequel je vous envoie une copie de cette vieille liste, vous sollicitant de la reproposer à vos lecteurs, est que – circonstance que, pour autant que je sache, aucun journal n’a fait connaître – les doutes sur sa crédibilité doivent être tenus pour dépassés.

Nous en sommes débiteurs au Père paulin Rosario Esposito qui dans son livre intitulé : “Les grandes concordances entre l’Église et la Franc-maçonnerie” (Nardini édit. 1987), en se référant à elle, à la note 2 de la page 358, s’exprime textuellement : « À ce qui nous semble, sur bien peu de noms il est possible d’avancer des doutes sur leur appartenance ».

Or ce qui “semble” au Père Esposito en matière de maçonnerie est extrêmement fondé, avant tout parce qu’il atteste lui-même, à la note 1 de la page 167 de l’ouvrage cité, que le Grand Maître de la Maçonnerie, Giordano Gamberini lui a prêté son assistance “dans la rédaction de tout le livre” (et ce “tout” en dit long !).

En outre, il compte parmi les experts les plus qualifiés en questions maçonniques sur lesquelles il a écrit abondamment: “Membre ad honorem”, d’après sa propre déclaration, de la Loge “Gaetano Ruffo” de Rocella Jonica et se professe publiquement “franc-maçon jusqu’au plus profond de l’âme”.

Non moins prestigieuses sont ses lettres de créance dans le domaine catholique post conciliaire qui offrent une garantie de sûre et profonde connaissance de ce milieu également: à l’époque ( c’est-à-dire exactement en 1978) où il collabora avec des représentants très qualifiés du monde maçonnique, au livre de propagande de cette société, intitulé: “La Libre Maçonnerie”, édité par Sugar, il tenait jusqu’à trois chaires d’enseignement dans trois universités pontificales : la Grégorienne, l’Antonianum et le Marianum, et en plus au “Collège International Paulinum”. Pour ne rien dire de sa collaboration assidue à la revue des Éditions Paulines “Vita Pastorale”, destinée à la “formation” des prêtres selon les directives vaticanosecondistes, sur les colonnes de laquelle
avec un grand zèle il soutenait la cause de la Maçonnerie.

Cette impression apparaît d’autant moins hasardeuse lorsqu’on considère que, toujours dans livre cité du Père Esposito “Les Grandes concordances entre Église et Franc-maçonnerie”, à la page 420, dans l’appendice bibliographique, l’auteur nous informe que entre les protagonistes des dialogues bilatéraux entre les représentants de l’Église et de la Franc-maçonnerie, effectués au cours des années entre 1966 et 1977, se trouva le prêtre salésien Vincenzo Miano, secrétaire du “Secrétariat pour les non croyants” et auteur d’un livre intitulé: “Le Secrétariat pour les non croyants et la Franc-maçonnerie” (Ravenne 1979). À ce propos, le Père Esposito rapporte que l’abbé Miano participa à tous ces soi-disant dialogues, “en illustrant ensuite les positions mûries, à la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi et à Paul VI lui-même qui suivait et encourageait ces rencontres.”

Après ce préambule, on se demande: si telle était la situation en 1978, qu’en sera-t-il en 1992, surtout si ce qui ressort de cette liste était vrai, c’est-à-dire que le cardinal Sebastiano Baggio, pendant tant d’années préposé à la nomination des nouveaux évêques, était entré dans la Loge dès 1957 ?

Pour mieux éclaircir les idées sur le sens et sur les motivations de la validation du P. Esposito à la liste de Pecorelli, nous considérons opportun d’ajouter que dans le conteste du livre, elle est finalisée à démontrer la compatibilité parfaite entre l’appartenance à l’Église Catholique et l’adhésion à la Franc-maçonnerie: si tant de cardinaux, d’évêques et d’autres ecclésiastiques influents sont francs-maçons, il est évident que tout catholique peut entrer dans la loge sans aucun scrupule de trahir sa propre Foi !

Pour conclure cette lettre d’accompagnement, je me permet de vous rappeler que cette liste redevient d’actualité, soit parce que dans le dernier consistoire, Jean Paul II a imposé la barrette cardinalice à deux des ecclésiastiques qui y sont indiqués : Mgr. Fiorenzo Angelini et Mgr. Virgilio Noè, soit parce que, ces jours-ci se trouve sous les feux de la chronique judiciaire, le crack de la Banque Ambrosienne avec les relatifs lourds compromis de la Loge P 2 de Gelli, Sindona, Calvi et Ortolani, qui eut tant d’importance dans les vicissitudes et les manœuvres de la finance vaticanosecondiste.

Le nom de cette Loge, du reste, tient toujours la vedette: il est en fait revenu sur la scène en relation au procès pour le massacre à la gare de Bologne, à l’homicide de Olof Palme et au gigantesque trafic de drogue et d’armes avec la Syrie d’Hafez Assad, exterminateur des chrétiens du Liban, découvert en décembre dernier.

Nous sommes convaincus que, une fois passée cette grande tempête, ceux qui dans l’avenir s’occuperont d’histoire de l’Église, ne pourront pas faire abstraction de cette massive pénétration jusqu’aux plus hauts grades de la Hiérarchie ecclésiastique – qui s’est vérifiée dans la foulée du Concile Vatican II – de la part de représentants de cette secte qui depuis des siècles a fait de la destruction de l’Église Catholique son objectif primaire !

Liste des prélats présumés maçons

Voici la liste alphabétique, mise à jour le 15 octobre 1975, des cent quatorze représentants du monde catholique accusés d'être inscrits à la Maçonnerie (Panorama n° 538 - 10 août 1976).

Ablondi Alberto, Abresch Pio, Acquaviva Sabino, Angelini Fiorenzo, Argentieri Benedetto, Baggio Sebastiano, Balboni Dante, Baldassari Salvatore, Balducci Ernesto, Basadonna Ernesto, Battelli Giulio, Bedeschi Lorenzo, Belloli Luigi, Bellucci Cleto, Bettazzi Luigi, Bianchi Giovanni, Biffi Franco, Bigarella Mario, Bonicelli Gaetano, Boretti Giancarlo, Bovone Alberto, Brini Mario, Bugnini Annibale, Buro Michele, Cacciavillan Agostino, Caneli Umberto, Caprile Giovanni, Caputo Giuseppe, Casaroli Agostino, Cerruti Flaminio, Ciarrocchi Mario, Chiavacci Enrico, Conte Carmelo, Csele Alessandro, Dadaglio Luigi, D'Antonio Ezio, De Bonis Donato, Del Gallo Roccagiovane Luigi, Del Monte Aldo, Faltin Daniele, Ferraioli Giuseppe, Frana Renzo, Franzoni Giovanni, Germiti Vito, Girardi Giulio, Giustetti Massimo, Gottardi Alessandro, Gozzini Mario, Graziani Carlo, Gregagnin Antonio, Gualdrini Franco, Ilari Annibale, Laghi Pio, Lajolo Giovanni, Lanzoni Angelo, Levi Virgilio, Lozza Lino, Macchi Pasquale, Mancini Italo, Manfrini Enrico, Marchisano Francesco, Marcinkus Paolo, Marsili Salvatore, Mazza Antonio, Mazzi Venerio, Mazzoni Pier Luigi, Maverna Luigi, Mensa Albino, Messina Carlo, MessinaZanoni Adele, Monduzzi Dino, Mongillo Dalmazio, Morgante Marcello, Natalini Terzo, Nigro Carmelo, Noè Virgilio, Palestra Vittorio, Pappalardo Salvatore, Pasqualetti Gottardo, Pasquinelli Dante, Pellegrino Michele, Piana Giannino, Pimpo Mario, Pinto Pio Vito, Poletti Ugo, Rizzi Mario, Romita Fiorenzo, Rogger Igino, Rossano Pietro, Rovera Virginio, Sabattani Aurelio, Sacchetti Giulio, Salerno Francesco, Santangelo Franco, Santini Pietro, Savorelli Fernanda, Savorelli Renzo, Scanagatta Gaetano, Schasching Giovanni, Schierano Mario, Semproni Domenico, Sensi Giuseppe Maria, Sobrero Giuseppe, Sposito Luigi, Suenens Leo, Trabalzini Dino, Travia Antonio, Trocchi Vittorio, Tucci Roberto, Turoldo David, Vale Giorgio, Vergari Pietro, Villot Jean, Zanini Lino.

Liste des présumés maçons (Osservatore Politico – 12 septembre 1978).

ABLONDI Alberto : 5/9/1958 - Matricola 7/2431 - ALA (vescovo di Livorno)
ABRECH Pio : 27/11/1967 - Matricola 63/143 - API (aiutante di Studio Congregazione dei Vescovi)
ACQUAVIVA Sabino : 3/12/1969 - Matricola 275/69 - SABA (Professore di Sociologia relig. all'Università di Padova)
ANGELINI Fiorenzo : 14/10/1957 - Matricola 14/005 - ANFI
ARGENTIERI Benedetto : 11/3/1970 - Matricola 298/a -BEA (laico ail' Amm. Patr. S. Sede)
BAGGIO : 14/8/1957 - Matricola 85/2640 - SEBA (cardinale Prefetto Congregazione Vescovi)
BALBONI Dante : 23/7/1968 - Matricola 79/14 - BALDA (Assistante alla Biblioteca Vaticana)
BALDASSARI Salvatore : 19/2/1958 - Matricola 4315/19 - BALSA (Arcivescovo già di Ravenna)
BALDUCCI Ernesto : 16/5/1966 - Matricola 1452/3 - ERBA (religioso scolopio)
BASADONNA Ernesto : 14/9/1963 - Matricola 9/243 - BASE (Prelato d'onore di Milano)
BATTELLI Giulio : 24/8/1959 - Matricola 29/a - GIBA (laico membro diverse accademie scientifiche)
BEDESCHI Lorenzo : 19/2/1959 - Matricola 24/041 - BELO
BELLOLI Luigi : 6/4/1958 - Matricola 22/04 - BELLU (Rettore Seminario lombardo)
BELLUCCI Cleto : 4/6/1968 - Matricola 12/217 - CLEBE (Vescovo coadiutore di Fermo)
BETTAZZI Luigi : 11/5/1966 - Matricola 1347/45 - LUBE (Vescovo di Ivrea)
BIANCHI Giovanni : 23/10/1969 - Matricola 2251/11- BIGI
BIFFI Franco : 15/8/1959 - Matricola 6423 - BIFRA (Rettore della Lateranense)
BICARELLA Mario : 23/9/1964 - Matricola 21/014 - BIMA (Prelato di Vicenza)
BONICELLI Gaetano : 12/5/1959 - Matricola 63/1428 - BOGA (Vescovo di Albano)
BORETTI Giancarlo : 21/3/1965 - Matricola 0/241 - BORGI
BOVONE Alberto : 30/4/1967 - Matricola 254/3 - ALBO (Sottosegretario del S. Uffizio)
BRINI Mario : 13/7/1968 - Matricola 15670 - MABRI (Arcivescovo titolare di Algisa, Segretario Chiese Orientali, è uno dei 3 membri della Pontificia Commissione per la Russia)
BUGNINI Annibale : 23/4/1963 - Matricola 1365/75 - BUAN (pronunzio in Iran)
BURO Michele : 21/3/1969 - Matricola 140/2 - BUMI (Prelato membro Pontificia Commissione per l'America Latina)
CACCIAVILLAN Agostino : 6/11/1960 - Matricola 13/154 - ACA (Segretario di Stato)
CAMELI Umberto : 17/11/1960 - Matricola 9/1436 - CAMU (Direttore ufficio per affari eccl. d'Italia - membro per educaz. Catt.)
CAPRILE Giovanni : 5/9/1957 - Matricola 21/014 - GICA (Direttore «Civiltà cattolica»)
CAPUTO Giuseppe : 15/11/1971 - Matricola 6125/63 - GICAP
CASAROLI Agostino : 28/9/1957 - Matricola 41/076 - CASA (Ministro Affari Esteri)
CERRUTI Flaminio : 2/4/1960 - Matricola 76/2154 - CEFLA (Capo Ufficio Università Congregazione Studi)
CIARROCCHI Mario : 23/8/1962 - Matricola 123/a - CIMA (prelato)
CHIAVACCI Enrico : 2/7/1970 - Matricola 121/34 - CHIE (Prof. di morale Università di Firenze) 17
CONTE Carmelo : 16/9/1967 - Matricola 43/096 - CONCA
CSELE Alessandro : 25/3/1960 - Matricola 1354/09 - ALCSE
DADAGIO Luigi : 8/10/1967 - Matricola 43/b - LUDA (Arcivescovo di Lero, nunzio in Spagna)
D'ANTONIO Enzio : 21/6/1969 - Matricola 214/53 - EDA (Vescovo di Trivento)
DE BONIS Donato : 24/6/1968 - Matricola 321/02 - DONDEBO (prelato Ist. Opere di religione)
DEL GALLO ROCCAGIOVANE Luigi : 15/5/1969 - Matricola 102/61 - DEGAR (Prelato d' anticamera)
DEL MONTE Aldo : 25/8/1969 - Matricola 32/012 - ADELMO (Vescovo di Novara)
FALTIN Daniele : 4/6/1970 - Matricola 9/1207 - FADA
FERRAIOLI Giuseppe : 24/11/1969 - Matricola 004/125 - GIFE (membro Consiglio Affari Pubblici della Chiesa)
FRANZONI Giovanni : 2/3/1965 - Matricola 2246/47 - FRAGI
GEMMITI Vito : 25/3/1968 - Matricola 54/13 - VIGE (Congregazione per i Vescovi)
GIRARDI Giulio : 8/9/1970 - Matricola 1471/52 - GIGI
GIUSTETTI Massimo = 12/4/1970 - Matricola 13/065 - GIUMA
GOTTARDI Alessandro : 13/6/1959 - Matricola 2437/14 - ALGO (Arc. di Trento)
GOZZINI Mario : 14/5/1970 - Matricola 31/11 - MAGO
GRAZIANI Carlo : 23/7/1961 - Matricola 156/3 - GRACA (Rettore del Seminario Minore al Vaticano)
GREGAGNIN Antonio : 19/10/1967 - Matricola 8/45 - GREA (Giudice istruttore al Vicariato, Tribunale prima istanza cause matr.)
GUALDRINI Franco : 22/5/1961 - Matricola 21/352 - GUFRA (Rettore del Capranica)
ILARI Annibale : 16/3/1969 - Matricola 43/86 - ILA (Cappellano di Sua S antità)
LAGHI Pio : 24/8/1969 - Matricola 0/538 - LAPI (Nunzio in Argentina)
LAJOLO Giovanni : 27/7/1970 - Matricola 2/1397 - LAGI (membro Consiglio Affari pubblici della Chiesa)
LANZONI Angelo : 24/9/1966 - Matricola 6/324 - LANA (Capo Ufficio Segreteria di Stato)
LEVI Virgilio : 4/7/1958 - Matricola 241/3 - VILE (vice-direttore dell'« Osservatore Romano »)
LOZZA Lino : 23/7/1969 - Matricola 12/768 - LOLI (Cancelliere dell'Accademia romana S. Tommaso d'Aquino e di Religione cattolica)
MACCHI Pasquale : 23/4/1958 - Matricola 5463/2 - MAPA (minutante Segreteria di Stato, Segretario di Paolo VI)
MANCINI Italo : 18/3/1968 - Matricola 1551/142 - MANI (Cappellano di Sua Santità)
MANFRINI Enrico : 21/2/1968 - Matricola 968/c - MANE (laico consultore della Pontificia Commissione per l'arte sacra)
MARCHISANO Francesco : 4/2/1961 - Matricola 4536/3 - FRAMA (Sottosegretario Congregazione Studi)
MARCINKUS Paolo : 21/8/1967 - Matricola 43/649 - MARPA (Presidente dell'Istituto Opere di Religione)
MARSILI Salvatore : 2/7/1963 - Matricola 1278/49 - SALMA (Abbate O.S.B. di Finalpia)
MAZZA Antonio : 14/4/1971 - Matricola 054/329 - MANU (Vescovo tit. di Velia, segretario generale per l'Anno Santo 1975)
MAZZI Venerio : 13/10/1966 - Matricola 052/s - MAVE (Membro Consiglio affari pubblici della Chiesa)
MAZZONI Pier Luigi : 14/9/1959 - Matricola 59/T - PILUM (Congregazione per i Vescovi)
MAVERNA Luigi : 3/6/1968 - Matricola 441/c - LUMA (Vescovo di Chiavari, assistante generale per l'Azione cattolica italiana)
MENSA Albino : 23/7/1959 - Matricola 53/23 - MENA (Arcivescovo di Vercelli)
MESSINA Carlo : 21/3/1970 - Matricola 21/045 - MECA
MESSINA ZANONI Adele : 25/9/1968 - Matricola 045/329 - AMEZ
MONDUZZI Dino : 11/3/1967 - Matricola 190/2 - MONDI (Reggente alla Prefettura della Casa Pontificia)
MONGILLO Dalmazio : 16/2/1969 - Matricola 2145/22 - MONDA (Domenicano, professore di Morale all'Angelicum di Roma)
MORGANTE Marcello : 22/7/1955 - Matricola 78/0361 - MORMA (Vescovo di Ascoli Piceno)
NATALINI Terzo : 17/6/1967 - Matricola 21/44d - NATE (Vice-Prefetto aggiunto Archivio segreto Vaticano)
NIGRO Carmelo : 21/12/1970 - Matricola 23/154 - CARNI (Rettore del Seminario Pontificio per gli Studi giuridici)
NOÊ Virgilio : 3/4/1961 - Matricola 43652/21 - VINO (Ceremoniere)
PALESTRA Vittorio : 9/6/1968 - Matricola 075/43 - PAVI (Difensore del vincolo alla Sacra Rota e promotore di Giustizia dello Stato
Vat.)
PAPPALARDO Salvatore : 15/4/1968 - Matricola 234/07 - SALPA (Card. Arc. di Palermo)
PASQUALETTI Gottardo : 15/6/1960 - Matricola 4/231 - GOPA
PASQUINELLI Dante : 12/1/1969 - Matricola 32/124 - PADA (Consigliere alla Nunziatura di Madrid)
PELLEGRINO Michele : 2/5/1960 - Matricola 352/36 - PALMI (già Arc. di Torino)
PIANA Giannino : 2/9/1970 - Matricola 314/52 - GIPI
PIMPO Mario : 15/3/1970 - Matricola 793/43 - PIMA (Vicariato Ufficio affari generali)
PINTO Pio Vito : 2/4/1970 - Matricola 3317/42 - PIPIVI o PIMPI (addetto segret. Supremo Tribunale Segnatura Apostolica)
POLETTI Ugo : 17/2/1969 - Matricola 32/1425 - UPO (Vicario di S. S.)
RIZZI Mario : 16/9/1969 - Matricola 43/179 - MARI (Capo Ufficio Congregazione Chiese Orientali)
ROMITA Fiorenzo : 21/4/1956 - Matricola 52/142 - FIRO (morto : era sott. Cong. Clero)
ROGGER Igino : 16/4/1968 - Matricola 319/13 - IGRO (Cappellano di S. S.)
ROSSANO Pietro : 12/2/1968 - Matricola 3421/a - PIRO (Segretario del Segretariato per i non Cristiani)
ROVERA Virgilio : 12/6/1964 - Matricola 32/14 - ROVI
SABATTANI Aurelio : 22/6/1969 - Matricola 87/43 - ASA (Arc. Tit. di Giustiniana ; Primo Segretario Supremo Segnatura Apostolica)
SACCHETTI Giulio : 23/8/1959 - Matricola 0991/b - SAGI (Marchese : delegato al governatore)
SALERNO Francesco : 4/5/1962 - Matricola 0437/1 - SAFRA (Prelato refendario alla Segnatura e membro alla Prefettura Atti Ec.)
SANTANGELO Francesco : 12/11/1970 - Matricola 32/096 - FRASA (Sostituto Promotore di Giustizia e diffensore del vincolo)
SANTINI Pietro : 23/8/1964 - Matricola 326/11 - SAPI (Officiale e vice officiale al vicariato)
SAVORELLI Fernanda : 14/1/1969 - Matricola 004/51 - SAFE
SAVORELLI Renzo : 12/6/1965 - Matricola 34/692 - RESA
SCANAGATTA Gaetano : 23/9/1971 - Matricola 42/023 - GASCA (Congregazione per il clero, è membro Commissione per Pompei e
Loreto)
SCHASCHING Giovanni : 18/3/1965 - Matricola 6574/23 - GISCHA (Gesuita)
SCHIERANO Mario : 3/7/1959 - Matricola 14/3641 - MASCHI (Vescovo titolare d'Acrida, Ordinario militare per l'Italia)
SEMPRONI Domenico : 16/4/1960 - Matricola 00/12 - DOSE (Tribunale del Vicariato)
SENSI Giuseppe Maria : 2/11/1967 - Matricola 18911/47 - GIMASE (Arc. tit. di Sardi Nunzio in Portogallo)
SPOSITO Luigi : 5/10/1967 Matricola 539/02 - SPOLU (Ponticifia Commissione per gli archivi ecclesiastici per l'Italia, amministratore
patrimonio della Sede Apostolica)
SUENENS Leo : 15/6/1967 - Matricola 21/64 - LESU (Bruxelles) 18
TRABALZINI Dino : 6/2/1965 - Matricola 61/956 - TRADI (Vescovo di Rieti, ausiliare Roma Sud)
TRAVIA Antonio : 15/10/1967 - Matricola 16/141 - ATRA (Arc. tit. Termini Imerese, Elemosiniere di Sua Santità)
TROCCHI Vittorio : 12/7/1962 - Matricola 3/896 - TROVI (laico avvocato consistoriale segretario della Consulta di Stato Vaticano)
TUCCI Roberto : 21/6/1957 - Matricola 42/58 - TURO (Direttore Generale della Radio Vaticana)
TUROLDO David : 9/6/1967 - Matricola 191/44 - DATU
VALE Giorgio : 14/2/1971 - Matricola 24/326 - VAGI (Cappellano di S. S.)
VERGARI Piero : 14/12/1970 - Matricola 3241/6 - PIVE (grande protocollista alla Segnatura)
VILLOT Jean : 6/8/1966 - Matricola 041/3 - JEANNI (Zurigo) (Segretario di Stato)
ZANINI Lino : 5/8/1958 - Matricola 2/956 - LIZA (Arc. Titolare di Adrianopoli, Nunzio Apostolico a riposo. Membro della reveranda Fabbrica di S. Pietro)


FREGI Francesco Egisto : 14/2/1963 - Matricola 1435/87 - Depennato dal Maggio 1975
TIRELLI Sotiro : 16/5/1963 - Matricola 1257/95 - TIRSO
CRESTI Osvaldo : 22/5/1963 - Matricola 1653/65 - CRESO
ROTARDI Tito : 3/8/1963 - Matricola 1865/34 - TROTA
ORBASIO Igino : 17/9/1973 - Matricola 1326/97 - ORBI
DRUSILLA Italia : 12/10/1963 - Matricola 1653/24 - DRUSI
CROSTA Sante : 17/11/1963 - Matricola 1254/65 - CROSTAS
RATOISI Tito : 22/11/1963 - Matricola 1542/74 – TRATO

La maçonnerie à la conquête de l’Église
(Téléchargement gratuit)


Confessions
Père Gabriele Amorth

Aujourd'hui encore, nombre de personnes - et des plus sérieuses - font appel à des exorcistes pour se libérer de maux inexplicables dont elles souffrent dans leur corps et leur âme. Le Père Gabriele Amorth est considéré comme le plus célèbre exorciste du monde. Il s'acharne à délivrer ces êtres affligés de souffrances que ni la médecine ni la psychiatrie ne peuvent apaiser, et y parvient souvent de façon spectaculaire.

Dans cet ouvrage, il nous donne maints exemples de ces possessions " qui témoignent du pouvoir de Satan, parfois de manière stupéfiante, comme chez cette femme vomissant des clous ou chez ce garçon brûlé par de l'eau bénite. Le diable tente tout le monde, dit-il, surtout les religieux. Ne soyez donc pas surpris qu'il envahisse le Vatican. " Et de vitupérer la volonté de puissance de certains prélats qui ont carrément pactisé avec les forces du Mal. Plus généralement, il nous met en garde contre une société qui a perdu le respect de l'autre et de la vie, faisant le lit du pire ennemi de Dieu et des hommes.

samedi, décembre 01, 2012

Trois référendums pour tout changer



Le parti pirate propose des outils participatifs, notamment numériques, pour rapprocher les citoyens de la scène politique.


Il y a quelques années, Alain Minc révéla l’existence d'une forme de gouvernement mondial. Au micro de Colombe Schneck, animatrice de l'émission Les liaisons heureuses de France Inter, il a dit : « On croit qu’il n’y a pas de gouvernance mondiale, c’est faux. Il y a une forme de gouvernance mondiale sauf qu’elle n’est pas codifiée, elle est empirique, elle est implicite, mais elle est décisive. » C'était le samedi 26 septembre 2009.

Cette gouvernance mondiale non codifiée, qui n’est pas autre chose qu'une dictature cachée, ne tardera pas à se dévoiler.

Question posée à Max Gallo : Est-ce qu'on peut penser, actuellement, qu'il peut surgir un nouvel Hitler ou un nouveau Mussolini ?

L'historien ou le romancier n'aime faire de pronostics que sur des événements qui ont déjà eu lieu! Il n'y a qu'une seule loi, en Histoire, s'il y en a une, c'est celle de la surprise. Puisque le fascisme et le nazisme ont eu lieu, les formes que prendront d'éventuels mouvements totalitaires ou dictatoriaux ne seront plus celles que nous avons connues avec Mussolini et Hitler. Nous serons surpris par l'événement. C'est cela le drame des hommes en général et de ceux qui vivent l'Histoire : les événements qui se sont déroulés ne les aident pas beaucoup à reconnaître la route à venir. « L'expérience, disait Confucius, est une lanterne que l'on porte sur le dos. Elle n'éclaire que la route parcourue déjà. Devant, demeure toujours l'obscurité. »

Nous pouvons tirer du nazisme, comme réflexion, qu'il faut avoir une conscience critique en éveil. Si les apparences sont blanches, il faut penser que, peut-être, le noir est derrière et vice versa. Il ne faut jamais se contenter de ce qui nous est dit, mais savoir aussi le non-dit des choses et savoir pourquoi on dit les choses. Simplement, le nazisme est essentiellement — d'autres mouvements, d'autres sociétés peuvent produire cela — la destruction ou l'impossibilité de penser individuellement. 

Donc, c'est par la pensée individuelle qu'on peut empêcher la répétition d'événements de cette nature. (Max gallo)

Le contrôle de la pensée individuelle est au cœur des préoccupations de clubs de pouvoir, de sociétés secrètes, de mouvements spiritualistes... Actuellement, tout est mis en œuvre pour abrutir ou rendre les populations dociles.

Par ailleurs, en France, en plus d'un demi-siècle d'existence, la Ve République n'a organisé que 9 référendums. Le dernier en date, qui exprima l'opposition des Français à la constitution européenne, fut totalement méprisé par l'oligarchie. On imposa le traité de Lisbonne pour pallier la non ratification du projet de constitution européenne. Les logorrhées médiatiques, intellectuelles, politiques soûlèrent les Français qui furent incapables de combattre l'antidémocratique traité de Lisbonne. Comme l'a avoué Alain Minc, un pouvoir supranational est en mesure de dicter sa volonté à l'Europe et au monde.

Mais il est possible de contrer cette gouvernance mondiale dictatoriale implicite en développant une e-démocratie universelle grâce à l'Internet. Dès maintenant, en France, les citoyens doivent exiger trois référendums sur des questions fondamentales qui sont instrumentalisées et détournées par les politiciens professionnels.

Les trois référendums qui pourraient tout changer :

Devons-nous refuser de payer la dette publique et suivre l'exemple islandais ? 

Faut-il renoncer à la doctrine économique ultralibérale responsable du chômage de masse ?

L'immigration représente-t-elle un danger ?

Ensuite, chaque Français disposera d'un accès sécurisé à la grande assemblée numérique de tous les citoyens. Cette assemblée décidera directement des grandes orientations politiques. Les parasites, prétendus représentants du peuple, seront renvoyés dans leurs pénates. Des personnes compétentes seront chargées de mettre en application les décisions de l'e-assemblée du peuple.


vendredi, novembre 30, 2012

La mondialisation





La mondialisation, aujourd'hui, c'est surtout la suppression des entraves au libre-échange et l'intégration des économies nationales grâce à l'action d'une série d'institutions conçues pour amener la croissance économique à tous. Cette mondialisation-là est la fille d'un libéralisme dogmatique. Ce que nous voulons, c'est une économie respectueuse. Ce libéralisme-là est obsédé par la croissance, on a vu les dégâts. Comme le dit Riccardo Petrella : « Le résultat de la mise en pratique des principes de la Sainte Trinité de la Libéralisation des marchés, de la Déréglementation et de la Privatisation de l'économie est très clair : partout on démantèle ou on réduit significativement le pouvoir d'orientation et de contrôle des acteurs publics, à commencer par les parlements, expression centrale de la représentation politique des citoyens en régime démocratique. Les parlements ne fixent plus l'ordre du jour et des priorités de leur pays. L'ordre du jour est fixé par les acteurs privés et en particulier par les marchés financiers mondiaux. » « Dès lors, le mot-clé est « adaptation ». Il faut — dit-on — s'adapter à la mondialisation. Ceux qui ne s'adaptent pas seront éliminés. D'où l'impératif de la compétitivité mondiale de tous contre tous. » « Cette conception se base sur l'idée selon laquelle le sens actuel de l'histoire des sociétés contemporaines est celui de l'évolution nécessaire, inexorable et inévitable vers la constitution d'un grand marché mondial unique, intégré, autorégulateur. »

Dans cette logique-là, on veut mettre l'État de côté et laisser faire les forces financières. Encore une erreur majeure. C'est vite oublier que le rôle de l'État, c'est préserver l'intérêt général alors que les financiers s'attachent logiquement à leur intérêt propre. C'est pourquoi on invoque très souvent les progrès technologiques ou la concurrence internationale pour expliquer et justifier les destructions des tissus économiques et sociaux de régions entières, l'abandon des villes, régions et pays qui ne parviennent pas à réaliser à temps et avec compétitivité la reconversion de leur économie en adaptation aux changements sur l'échiquier économique mondial.

La traduction essentielle de la mondialisation, c'est donc la mise en place d'un immense marché mondial.

La question « numéro un » est cela est-il bénéfique ou néfaste au bien-être durable ?
C'est néfaste, sauf des avantages à court terme pour des Asiatiques disciplinés.

Qui a décidé cette mondialisation ?
Les grandes entreprises dont le souci majeur n'est pas l'intérêt général, ce n'est pas leur fonction.

Peut-on faire autrement ?
Oui, c'est une question purement politique. En effet, le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque Mondiale et l'OMC sont les maîtres d’œuvre de cette mondialisation. Pour qu'un pays obtienne un financement du FMI, il doit écouter ses « experts ». Le problème, c'est que ces « experts » sont obsédés par la croissance et le libre-échange. Même si tout n'est pas condamnable, il faut trier, réfléchir : la mondialisation n'améliore pas le sort de ceux qui ont le plus besoin des bienfaits qu'elle promet. Les Occidentaux estiment que les emplois mal payés chez Nike relèvent de l'exploitation mais, pour de nombreux habitants du monde en développement, travailler en usine vaut mieux que rester désœuvré. L'ouverture du marché jamaïcain aux exportations de lait des États-Unis, en 1992, a été néfaste pour les producteurs laitiers locaux, mais elle a permis aux enfants pauvres d'avoir du lait meilleur marché.

En 1997 et 1998, la crise asiatique a menacé l'ensemble de l'économie mondiale. La mondialisation et l'introduction d'une économie de marché n'ont pas produit les effets promis en Russie, ni dans la plupart des autres économies engagées dans la transition du communisme au marché. L'Occident avait dit à ces pays que le nouveau système économique allait leur apporter une opulence sans précédent. Il leur a apporté une pauvreté sans précédent. À bien des égards, et pour la grande majorité des habitants, l'économie de marché s'est révélée encore pire que leurs dirigeants communistes ne l'avaient prédit. On ne saurait concevoir plus frappant contraste qu'entre la transition de la Russie, mise en œuvre par les institutions économiques internationales, et celle de la Chine, conçue par elle-même. En 1990, le PIB de la Chine représentait 60 % de celui de la Russie. Dix ans plus tard, c'est l'inverse, comme le démontre Stiglitz dans La Grande Désillusion. La pauvreté a augmenté en Russie, diminué en Chine. Si les bienfaits de la mondialisation ont été moindres que ne l'affirment ses partisans, le prix à payer a été lourd : l'environnement a été saboté, la corruption a gangrené la vie politique et la rapidité du changement n'a pas laissé aux pays le temps de s'adapter culturellement. Les crises, qui ont apporté dans leur sillage le chômage de masse, ont légué des problèmes durables de dissolution sociale — de la violence urbaine en Amérique latine aux conflits ethniques dans d'autres régions du monde comme l'Indonésie. On a créé le FMI parce qu'on estimait nécessaire une action collective au niveau mondial pour la stabilité économique. Le FMI est une institution publique, qui fonctionne avec l'argent que versent les contribuables du monde entier. Les grands pays développés mènent le bal, et un seul, les États-Unis, a un droit de veto effectif. Un demi-siècle après sa fondation, il est clair que le FMI a échoué dans sa mission. Le FMI a échoué dans sa mission initiale, promouvoir la stabilité mondiale. La plupart des pays industriels avancés ont édifié leur économie en protégeant judicieusement et sélectivement certaines de ses branches, jusqu'au moment où elles ont été assez fortes pour soutenir la concurrence étrangère. Concernant les contrôles sur les flux de capitaux, les pays européens ont interdit leur libre circulation jusqu'aux années soixante-dix. On pourrait dire qu'il est injuste d'exiger des pays en développement, dont le système bancaire fonctionne à peine, qu'ils se risquent à ouvrir leurs marchés financiers. Quand les institutions financières mondiales entrent dans un pays, elles peuvent écraser la concurrence intérieure. Elles seront plus généreuses quand il s'agira de consentir des prêts aux multinationales que pour faire crédit aux petites entreprises et aux agriculteurs locaux. La libéralisation des marchés des capitaux a mis les pays en développement à la merci des impulsions rationnelles et irrationnelles de la communauté des investisseurs, de leurs euphories et abattements irraisonnés. Keynes était tout à fait conscient de ces changements d'humeur qui semblent sans fondement. Nulle part ces errements n'ont été plus clairement à l'œuvre qu'en Asie. Peu avant la crise, le taux d'intérêt des bons d'État thaïlandais ne dépassait que de 0,85 % celui des bons les plus sûrs du monde : on les considérait donc comme extrêmement sûrs. Le FMI pèse lourd sur les questions de développement. Les pays en développement affrontent, à bien des égards, des difficultés beaucoup plus graves que les pays développés. C'est que, dans les premiers, les marchés font souvent défaut ; trop souvent, malheureusement, la formation des macroéconomistes ne les prépare guère aux problèmes qu'ils vont rencontrer dans les pays en développement. Les éléments extérieurs peuvent être utiles s'ils font connaître les expériences d'autres pays et proposent plusieurs interprétations possibles des forces économiques à l'œuvre. Mais le FMI voulait la place centrale dans la détermination de la politique. Et il pouvait l'occuper parce que sa position était fondée sur une idéologie — le fanatisme du marché — qui s'intéresse fort peu, voire pas du tout, aux situations et aux problèmes réels. Les économistes du FMI peuvent ignorer les effets immédiats de leurs mesures sur un pays : ils se contentent de se déclarer convaincus qu'à long terme il sera en meilleure posture. Pourtant, les plans et mesures ne peuvent être imposés, ils ne réussiront que si les pays se les approprient ; élaborer un consensus est essentiel ; les politiques et stratégies de développement doivent être adaptées à la situation du pays.

En Côte d'Ivoire, le service téléphonique a été privatisé. Une société privée a procédé à des hausses de tarifs d'une ampleur telle que, par exemple, les étudiants du supérieur ne pouvaient s'offrir la connexion à Internet, essentielle si l'on veut empêcher que l'écart, déjà énorme, dans l'accès au monde numérique entre les riches et les pauvres ne s'accroisse encore davantage. Le FMI soutient que le plus important, c'est de privatiser vite. Les problèmes de concurrence et de réglementation se régleraient ensuite. Le problème, c'est que, une fois que l'on a créé un intérêt privé, il a la motivation et les moyens financiers de maintenir sa position de monopole en étouffant réglementation et concurrence tout en semant au passage la corruption dans le milieu politique.

Les pays en développement qui ont le mieux réussi en termes de croissance, ceux d'Asie, se sont ouverts au monde extérieur, mais progressivement. Ils ont profité de la mondialisation pour augmenter leurs exportations, et leur économie en a bénéficié. Mais ils n'ont levé leurs barrières protectionnistes qu'avec précaution et méthode : seulement après avoir créé de nouveaux emplois. Ces États ont fait en sorte qu'il y ait des capitaux disponibles pour de nouvelles créations d'emplois et d'entreprises ; et ils ont même joué un rôle d'entrepreneur en lançant de nouvelles firmes. La Chine commence seulement à lever ses entraves au commerce, vingt ans après avoir entamé sa marche vers le marché — période où son développement a été très soutenu. C'est parce que la libéralisation du commerce a si souvent déçu — par la montée du chômage par exemple — qu'elle suscite une telle opposition.

Le système du marché exige des droits de propriété clairement établis et des tribunaux pour les faire respecter. Ce système suppose la concurrence et l'information parfaites, mais ce n'est pas le cas. Le « droit » est rare. Réformer sur un point sans réforme d'accompagnement sur les autres, risque en fait d'aggraver la situation. C'est un problème de calendrier. L'idéologie ignore ces questions, car elle veut passer le plus vite possible à l'économie de marché. Manifestement, la croissance n'améliore pas la vie de tout le monde. Quelques cas de développement réussi ont été précédés d'une réforme agraire — en Corée du Sud et à Taïwan par exemple. Réalisée correctement — en veillant à ce que les travailleurs n'obtiennent pas seulement la terre, mais aussi l'accès au crédit et à des services rapprochés de vulgarisation agricole qui leur enseignent l'usage des nouvelles semences et techniques de plantation, la réforme agraire pourrait être déterminante. Mais elle constitue un changement radical dans la structure de la société, et ce bouleversement ne plaît pas forcément à une certaine « élite ». Le débat croissance/pauvreté est une question de stratégie de développement. Il faut comprendre les causes et la nature de la pauvreté. Beaucoup sont prisonniers d'une série de cercles vicieux. Les problèmes d'alimentation entraînent des problèmes de santé qui diminuent les possibilités de gagner de l'argent, ce qui dégrade encore plus leur santé. Ayant à peine de quoi survivre, ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l'école, et ceux-ci, sans éducation, sont contraints à une vie misérable. La pauvreté se transmet d'une génération à l'autre. Les paysans pauvres ne peuvent pas s'offrir les engrais et les semences qui augmenteraient leur productivité. Ce n'est que l'un des nombreux cercles vicieux auxquels sont confrontés les pauvres. Partha Dasgupta, de l'université de Cambridge, en signale un autre. Dans des pays déshérités comme le Népal, ils n'ont souvent d'autre source d'énergie que les forêts voisines. Mais quand ils déboisent pour se chauffer et cuire les aliments, cela provoque l'érosion des sols, et cette dégradation de l'environnement les condamne à une existence toujours plus pénible. Si les habitants des pays développés s'alarment des insuffisances de l'assurance-maladie, ceux des pays en développement n'ont aucune assurance — ni chômage, ni maladie, ni retraite.

Depuis Keynes, il existe un « protocole », dirait votre médecin, pour un pays confronté à une grave récession économique : l'État doit stimuler la demande globale soit par la politique monétaire, soit par la politique budgétaire : réduire les impôts et accroître les dépenses, ou détendre la politique monétaire.

Cette politique économique est logique si on part du principe que la croissance est indispensable au bien-être et qu'elle est possible indéfiniment. Le problème n° 1, c'est que ces deux postulats sont faux ; le problème n° 2, c'est que les maîtres de la planète veulent que l'organisation mondiale repose là-dessus, le problème n° 3, c'est que ces maîtres du monde sont riches à titre individuel lorsqu'ils sont décideurs, mais leurs pays sont au bord de la banqueroute. Et, lorsqu'il n'y a plus d'avoine, les chevaux qui ont faim se battent. Les forts finissent par manger, les faibles crèvent. Est-ce une évolution juste du genre humain ? Les expériences communistes des pays de l'Est ou de Cuba démontrent que leur système est incompatible avec la réalité et qu'il se maintient au prix de la liberté. Mais les expériences libérales occidentales démontrent aussi des tares inacceptables où l'intérêt personnel sabote l'intérêt général et le long terme.

La mondialisation doit s'effectuer dans le cadre d'une économie respectueuse où l'État, garant de l'intérêt général, est fort. N'en déplaise aux ultra-libéraux. Mais la Russie, qui aura donc expérimenté en un siècle communisme forcené et libéralisme borné, prouve qu'un État fort est dangereux s'il est corrompu (par l'argent et/ou la soif de pouvoir) et/ou incompétent. Si la Russie n'était pas truffée de matières premières, la faillite serait inévitable. Elle a considérablement augmenté le nombre de pauvres, fait la fortune d'un tout petit nombre, et a ravagé les classes moyennes.

Les moyens de communication, de transport, rendent inévitable une certaine mondialisation et c'est bien car le monde est notre village. C'est bien car les différences sont enrichissantes.

Qu'il s'agisse du peuple français ou du peuple congolais, il doit assurer son rôle de contre-pouvoir par rapport à son gouvernement. Aujourd'hui, l'ignorance règne. Les résultats électoraux l'attestent. Dans certains pays, l'action du FMI est déterminante : en Russie, son opération de sauvetage de 1998 a été dictée par le souci de maintenir Boris Eltsine au pouvoir. Les décisions du FMI clans ce domaine ont été inextricablement liées aux jugements politiques de l'administration Clinton.

La mondialisation telle qu'elle est pratiquée est néfaste pour les pauvres du monde, pour l'environnement, pour la stabilité de l'économie mondiale. La transition du communisme à l'économie de marché a été si mal gérée que partout, sauf en Chine et dans quelques rares pays d'Europe de l'Est, la pauvreté est montée en flèche. Pour certains, la solution est simple : abandonnons la mondialisation. Ce n'est ni possible ni souhaitable. La mondialisation a apporté aussi des bienfaits. C'est sur elle que l'Asie orientale a fondé son décollage, notamment sur les échanges commerciaux et le meilleur accès aux marchés et aux technologies. C'est elle qui a permis certains progrès en matière de santé (chirurgie), et qui contribue à l'émergence d'une société civile mondiale dynamique luttant pour plus de démocratie et de justice sociale. Le problème n'est pas la mondialisation. C'est la façon dont on l'a pervertie. En particulier par les institutions économiques internationales, le FMI, la Banque mondiale et l'OMC. Elles agissent trop souvent en fonction des intérêts des pays industriels avancés — et d'intérêts privés en leur sein — et non de ceux du monde en développement. Mais la question n'est pas seulement qu'elles ont servi ces intérêts : trop souvent, elles ont eu de la mondialisation une vision étriquée, due à une idée dogmatique de l'économie et de la société. Laurence Benhamou auteure du Grand bazar mondial montre que le système ainsi perverti est absurde.

Le problème est dans les esprits, pas seulement dans les institutions. Prendre soin de l'environnement, faire en sorte que les pauvres puissent dire leur mot dans les décisions qui les touchent, promouvoir la démocratie et le commerce équitable : tout cela est nécessaire pour permettre les bienfaits potentiels de la mondialisation. Mais les institutions reflètent l'état d'esprit de leurs dirigeants. Le gouverneur de banque centrale s'inquiète des statistiques de l'inflation, et non de celles de la pauvreté. Le ministre du Commerce, des chiffres des exportations, pas des indices de pollution.

Jean Marc Governatori, Vivre c'est possible.



Vivre c'est possible.

Changer le monde, changer sa vie, c'est possible sans révolution. L'auteur dresse l'état des lieux de notre planète et crée une véritable "dynamique de l'espoir" nourrie de solutions concrètes.

L'auteur exprime une vision novatrice et crédible sur l'éducation, l'emploi, la santé, la justice, la protection de l'écosystème et de l'animal... Respect et responsabilité sont père et mère du "bien-être durable", idéal cher à Jean Marc Governatori. Ce défi pour une nouvelle société, dégagée de l'obsession "croissantielle", s'inscrit dans le sillon d'une Europe qui deviendra exemplaire pour les autres pays. Perpétuer les clivages entre la droite et la gauche, l'écologie et l'économie, la femme et l'homme, le fonctionnaire et le non fonctionnaire, l'entreprenant et le non entreprenant est suicidaire. Opposer les pays, les religions, aussi.

jeudi, novembre 29, 2012

Technique & parole





Au mois de mai 2012, en pleine campagne pour les législatives, le député sortant de la Creuse est menacé de mort. Immédiatement, la gendarmerie contacte tous les candidats afin de les rassurer. Ils peuvent continuer à répandre leur « bonne parole » sans crainte, la maréchaussée veille.

Aujourd'hui, je poursuis ma campagne pour la véritable démocratie et je reçois des e-mails de déséquilibrés qui aimeraient me faire taire et faire taire les internautes engagés dans une grande e-révolution pacifique. Révolution qui inquiète aussi l'ONU. Cette organisation mondialiste douteuse et son organisme l'Union internationale des télécommunications (en anglais International Telecommunication Union ou ITU) dont le siège est à Genève, en Suisse, œuvrent au contrôle de l'Internet.

Bien avant Internet, dans un texte écrit en 1952, le philosophe Georges Gusdorf (1912-2000) souligne l'importance des techniques de diffusion de la parole dans la transformation de l'homme.

« Chez les Grecs, écrivait Fénelon, tout dépendait du peuple, et le peuple dépendait de la parole » (Lettre à l'Académie, IV). La civilisation antique tout entière est une civilisation de la parole, qui incarne l'autorité, et permet seule de parvenir au pouvoir. L'histoire de l'antiquité, et l'homme même d'autrefois, ne nous deviennent vraiment intelligibles que si l'on tient compte de ce fait capital. Autrement dit, il y a une évolution de la parole à travers le temps. L'apparition de techniques nouvelles multiplie sa portée, en lui ouvrant des dimensions inédites qui transforment la structure même de l'existence. L'homme a cessé d'être seulement l'être qui parle, il est devenu l'être qui écrit et qui lit, et la face du monde s'en est trouvée transformée.

L'émergence de l'humanité supposait cette première révolution que constitue le passage du monde vécu au monde parlé. La réalité humaine se définit d'abord comme un ensemble de désignations, son unité est celle d'un vocabulaire. La première civilisation est une parole en expansion, et ce caractère suffit à nous donner la clef de la conscience mythique, puisque aussi bien mythe signifie parole (muthos). Au sein de ce genre de vie, la parole est liée à un support vivant, parole de quelqu'un, rapportée par quelqu'un. La seule réserve de parole, le seul procédé de conservation, est la mémoire personnelle, extrêmement développée, ainsi que la mémoire sociale, la tradition et la coutume Civilisation de l'on-dit, de la rumeur, où la parole peut tout, — civilisation de la formule, du secret, de la magie. L'autorité appartient aux anciens, aux vieillards en qui survit le trésor de l'expérience ancestrale, jalousement gardé, mais fragile et menacé, car si celui qui sait disparaît, personne ne saura plus. La découverte de l'isolé ne profite qu'à lui seul. Le patrimoine communautaire est suspendu à la continuité des hommes. Il ne peut être mis à l'abri, capitalisé en dehors du circuit des vivants ; il doit toujours s'affirmer en acte, et de ce fait ses limites sont celles-là mêmes des possibilités d'une mémoire humaine, avec ses déformations et ses fabulations.

Davantage encore, on peut penser que l'homme préhistorique, justement parce qu'il ignore l'écriture, ne sait pas parler tout seul. Il n'existe qu'au niveau de la conversation, c'est-à-dire de la participation. A la civilisation orale correspond une culture diffuse, une littérature anonyme où les œuvres non signées appartiennent à tout le monde et à personne. C'est l'âge patriarcal de l'épopée (étymologiquement : ce qu'on exprime par la parole), de la légende (ce qu'on raconte), de la ballade, du conte et du dicton, trésors populaires, fruits d'un inconscient collectif, paroles qui volent et vagabondent à travers le monde, paroles trop souvent envolées à jamais parce que, lorsqu'elles vivaient encore, personne ne s'est soucié de les fixer une fois pour toutes.

L'invention de l'écriture a bouleversé le premier univers humain, elle a permis le passage à un nouvel âge mental. Il n'est pas exagéré de dire qu'elle constitue un des facteurs essentiels dans la disparition du monde mythique de la préhistoire. La parole avait donné à l'homme la domination de l'espace immédiat ; liée à la présence concrète elle ne peut atteindre, dans l'étendue et dans la durée, qu'un horizon raccourci aux limites fuyantes de la conscience. L'écriture permet de séparer la voix de la présence réelle, et donc elle multiplie sa portée. Les écrits restent, et par là ils ont pouvoir de fixer le monde, de le stabiliser dans la durée, comme ils cristallisent les propos et donnent forme à la personnalité, désormais capable de signer son nom et de s'affirmer par delà les limites de son incarnation. L'écrit consolide la parole. Il en fait un dépôt qui peut attendre indéfiniment sa réactivation dans des consciences à venir Le personnage historique prend la pose devant les générations futures, il relate sur le basalte, le granit ou le marbre, la chronique de ses hauts faits.

Ainsi l'invention de l'écriture délivre l'homme du règne de la tradition et de l'on-dit. Une nouvelle autorité va naître, celle de la lettre substituée à la coutume, dans une ambiance sacrée. Car la première écriture est magique, de par ses prestigieuses vertus. Les premiers caractères sont hiéroglyphes, c'est-à-dire signes divins, réservés aux prêtres et aux rois. Le droit écrit apparaît d'abord sur les tables de la loi, que les dieux du ciel communiquent aux hommes. Le code divin remplace la tradition et stabilise l'ordre social en rendant possible une administration d'expansion indéfinie. La nouvelle autorité s'incarne en des hommes nouveaux, hommes d'écriture, lettrés, prêtres et scribes, qui mettent en œuvre l'efficacité de leur technique dans un secret jalousement gardé. La parole des dieux devient elle-même une Écriture sainte. Les grandes religions, Judaïsme, Christianisme, Islam reposent ainsi sur le dépôt d'un texte sacré dont les clercs et les commentateurs assurent la garde et l'interprétation.

L'écriture, la lecture sont donc d'abord le monopole d'une caste de privilégiés. Les lettrés forment une élite, qui se reconnaît à l'usage de la langue écrite, spécifiquement distincte de la langue parlée. Car « on n'écrit jamais comme l'on parle, note M. Vendryes ; on écrit (ou l'on cherche à écrire) comme les autres écrivent » (Le langage, p. 389). La langue vulgaire ne peut revêtir la dignité de l'écriture. Jusqu'à nos jours, la recherche du style est le signe distinctif de la langue écrite, et la moindre lettre nous oblige à recourir à des formules empruntées, qui n'interviennent jamais dans la conversation. Il existe en pays musulman, un arabe littéraire, langue morte qui se survit pour l'écriture, et un arabe dialectal, que l'on parle, mais que l'on n'écrit pas. On a pu dire, de nos jours, qu'un écrivain comme Valéry perpétuait dans ses livres la langue écrite du XVIIIe siècle qui, dès cette époque, se distinguait très nettement de la langue familière. Ainsi se maintient le caractère aristocratique de l'écriture, qui nous impose un régime d'archaïsme et de convention comme si le recours au papier et au porte-plume mobilisait en nous une autre conscience, distincte de la conscience parlante.

L'écriture a pourtant cessé d'être le privilège de quelques-uns Elle fait partie du minimum vital de l'homme d'aujourd'hui, du moins en Occident — car dans l'ensemble de l'humanité, on compte maintenant encore une majorité d'illettrés. Une nouvelle révolution technique est intervenue au XVIe siècle, avec la découverte de l'imprimerie, qui a bouleversé les conditions d'existence spirituelle en faisant passer la vie intellectuelle de l'âge artisanal à celui de la grande industrie. L'écriture, la lecture se trouvent désormais à la portée de tous. La consommation de papier imprimé ne cesse d'augmenter à mesure que se perfectionnent les techniques d'utilisation, si bien qu'aujourd'hui encore l'humanité souffre d'une crise latente, d'une véritable disette de papier journal. Dès le XVIe siècle, la diffusion du livre offre à chaque homme la possibilité, moyennant une initiation préalable, d'un accès direct à la vérité.

L'événement est d'une importance capitale : la vérité ne fait plus acception de personne, de caste ni de rang, L'esprit critique est né ; chaque homme est appelé à juger par lui-même de ce qu'il doit croire ou penser. L'humanisme de la Renaissance se fonde sur l'édition des classiques grecs et latins comme la Réforme est rendue possible par la diffusion de la Bible imprimée. Par une rencontre significative, la même assemblée du peuple qui décide, en 1536, l'adoption de la Réforme à Genève, décrète l'instruction publique obligatoire. Cette initiative mémorable dans l'histoire de l'Occident correspond à l'exigence de la nouvelle conscience religieuse qui veut aborder individuellement les textes sacrés En même temps d'ailleurs, et pour les mêmes raisons, se constituent les langues littéraires modernes. Le latin suffisait jusque-là aux besoins de l'élite des clercs. La promotion intellectuelle de masses de plus en plus importantes pour lesquelles l'écriture et la lecture ne sont plus un métier, mais un élément de culture et de vie spirituelle, entraîne la formation des langues écrites constituées à partir des dialectes simplement parlés.

La civilisation moderne est une civilisation du livre. L'imprimé se trouve si intimement associé à notre vie que nous avons quelque peu perdu le sens de son importance. Mais qu'un seul jour nous soyons privés de journal, et nous vérifierons l'exactitude de la formule de Hegel disant que la lecture du journal est la prière du matin de l'homme moderne. L'imprimerie nous donne l'espace et le temps, le monde et les autres. L'univers dans lequel notre conscience en chaque instant nous situe est l'expression de nos lectures, et non pas le résumé de notre expérience directe, tellement restreinte en comparaison. Le rôle de la parole ne cesse de diminuer, tandis que l'imprimé multiplie sans fin la possibilité de communication entre les hommes.

L'imprimerie n'est d'ailleurs pas seulement une technique de mise en relation. Elle exerce son influence sur la structure même de la conscience. L'homme qui écrit et qui lit n'est plus le même que celui qui doit à la seule parole proférée son insertion dans l'humanité. Les valeurs en jeu se modifient profondément. La parole est captive de la situation ; elle suppose un visage et un moment, un contexte d'émotion actuelle, qui la surcharge de possibilités extrêmes pour l'entente comme pour la discorde. Au contraire, l'écriture donne du recul. Elle soustrait le lecteur aux prestiges de l'actualité. Elle le renvoie de la présence de chair, à une présence d'esprit, de l'actualité massive, chargée de sentiment, à une actualité plus dépouillée, non plus selon l'événement mais selon la pensée. Le pamphlet le plus passionné laisse à l'esprit critique des possibilités d'intervention qu'une harangue exaltée supprime tout à fait. A cet égard, l'écriture paraît une réflexion de la parole, une première abstraction qui tend à souligner sa signification en vérité. La parole écrite s'offre à nous, privée de son orchestration vivante, à la fois parole et silence. L'absence, le silence ici comme une épreuve qui fait mûrir les décisions et confirme l'amour. Sans doute n'y a-t-il pas de plus haute réussite humaine que l'entente de deux êtres dans l'authenticité, la communion plénière de deux vivants. Mais en dehors de ces moments d'exception, l'écriture, qui fait parler les profondeurs et donne aux résonances le temps de s'éveiller, offre à la vie spirituelle d'immenses possibilités. Elle ressuscite les morts et permet à notre pensée de rencontrer dans le recueillement du loisir les grands esprits de tous les temps. Encore faut-il, pour que l'écrit prenne tout son sens, que le lecteur soit capable d'accueillir la grâce qui lui est faite. Tout dépend en fin de compte de son ouverture propre et de sa générosité.

La découverte de l'imprimerie a donc été pour l'humanité une véritable révolution spirituelle. Il semble que notre époque, témoin de l'éclosion de techniques nouvelles, se trouve sous le coup d'un bouleversement non moins radical, dont les conséquences nous échappent encore. Les moyens d'enregistrement et de transmission de la parole connaissent une prolifération extraordinaire : téléphone, télégraphe, photographie, phonographe, cinéma, radio, télévision prennent dans l'existence de l'homme d'aujourd'hui une place sans cesse croissante. Ce ne sont plus là des procédés d'écriture abstraite ; la voix, transmise dans toute sa qualité sonore, accompagne l'image même de la personne, retenue dans la fidélité de son geste total, avec son mouvement, sa couleur, et parfois même son relief. Nous assistons à une restitution globale de la réalité, comme si la civilisation contemporaine, civilisation de masse, qui rend les hommes absents les uns aux autres, s'efforçait de compenser cette absence en multipliant les possibilités de présence artificielle. L'homme d'aujourd'hui connaît la voix et l'image de tous les grands de la terre. Le cinéma, le journal illustré lui donnent vraiment une conscience planétaire.

Il est difficile sans doute d'apprécier les conséquences de l'évolution technique si rapide à laquelle nous assistons, et de prévoir en quoi seront différents de nous les hommes de demain, habitués à considérer comme banales des innovations qui nous paraissent quasi miraculeuses. Sans doute convient-il de se méfier d'un optimisme trop facile ou d'un pessimisme radical. Il est aussi absurde d'imaginer que l'homme lui-même deviendra meilleur par la magie des instruments nouveaux dont il dispose, que de se désoler parce que les moyens de dépaysement vont l'arracher à lui-même et l'abrutir à jamais. Tout au plus peut-on rêver à ce que sera une humanité où l'on n'aura plus besoin d'apprendre à lire, ni à écrire, lorsque l'usage généralisé du magnétophone permettra de fixer directement la parole et de l'écouter ensuite sans aucun chiffrage ni déchiffrement. Une pelote de fil remplacera le livre et l'imprimerie ne sera plus qu'un souvenir des temps archaïques. Une telle transformation ne bouleversera pas seulement la pédagogie. Elle modifiera la structure même de la pensée, — car la pensée n'existe pas en dehors de ses instruments, et comme préalablement à son incarnation. De même que la parole n'est pas un moyen d'expression, mais un élément constitutif de la réalité humaine, de même les techniques d'enregistrement mécanique feront très probablement sentir leur influence au niveau même de l'affirmation personnelle dans un sens qui demeure pour nous imprévisible. La civilisation du livre cédera la place à une civilisation de l'image et du son. Des arts nouveaux, dès à présent, prennent naissance et le génie humain voit s'ouvrir à lui de passionnantes aventures La technique doit s'approfondir en conscience, elle doit élargir la conscience que l'homme a de lui-même, et donc augmenter de provinces nouvelles la réalité humaine.

Georges Gusdorf, La parole.

Des apparitions et d'autres phénomènes surnaturels

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