dimanche, décembre 16, 2012

Accidents de chasse





Ils ne massacrent pas que la faune

Dimanche 9 janvier 2011, vers 16 h 30, Francis Collet conduit son fourgon sur l'autoroute A31, en Côte-d'Or. Il rentre avec les quatre autres membres de son groupe de rock, Ashtones, après avoir donné un concert à Marseille. Alors que la camionnette longe un bois, en bord d'autoroute, il reçoit une balle en pleine tête. Plus jamais il ne jouera de guitare.

Dimanche 23 décembre 2007, un jeune couple trouve un coin romantique dans la forêt d'Andelot (Haute-Marne) et s'enlace tendrement. Mais le jeune homme meurt foudroyé d'une balle dans la tête. Une balle destinée à un renard, qui met un terme tragique à une belle histoire d'amour.

Le dimanche 26 octobre 2008, Fabio Butali s'adonne à son loisir préféré, le VTT, sur la commune de Lagorce en Ardèche. Mais il ne termine pas sa randonnée. Un chasseur participait à une battue au sanglier à proximité... La vie de Fabio s'arrête net, une balle dans le dos. Il a vingt-quatre ans. Dans cette même commune, quelques années plus tôt, un autre accident de chasse mortel avait eu lieu. Dans le même temps, nos députés légifèrent à nouveau sur la chasse. Et abandonnent aux chasseurs les règles de sécurités de la chasse...

Ce ne sont que quelques exemples. Chaque année en France, la chasse provoque plusieurs dizaines d'accidents, dont un nombre bien trop élevé s'avère être mortel (sans compter les meurtres dus à la possession d'une arme de chasse, dont les faits-divers regorgent). La chasse est un loisir exclusif qui ne laisse pas de place aux autres usagers de la nature. Cette source d'insécurité permanente se pratique avec des armes à feu puissantes, capables d'atteindre plusieurs centaines de mètres, voire deux kilomètres pour certaines carabines, dans des espaces ouverts à tous. Les instances de la chasse ont tendance à minimiser ces chiffres, de crainte de se faire de la mauvaise publicité.

Les chasseurs à l'origine de tels accidents ne sont que très légèrement sanctionnés par la justice, démunie de textes réglementaires. On assiste parfois à des situations totalement scandaleuses, tel ce danger public qui tua un de ses compagnons de chasse le 25 novembre 2006 à Besse-sur-Issole dans le Var. L'auteur du coup de feu mortel n'en n'était pas à son premier homicide. En 1985, le récidiviste avait tué de trois coups de chevrotine un adolescent de quatorze ans. Âgé de quarante et un ans à l'époque, ce chasseur n'avait alors été condamné qu'à dix-huit mois de prison avec sursis et cinq années de retrait du permis de chasser...

Les chasseurs représentent seulement 1,9 % de la population, mais ils s'approprient la nature tous les jours de la semaine pendant plus de six mois de l'année, au détriment des 98 % restants. Ce n'est pas seulement une activité dangereuse pour ses pratiquants, elle l'est également pour les simples usagers de la nature : promeneurs, vététistes, cavaliers, cueilleurs de champignons, naturalistes, kayakistes... Certains parlementaires ne trouvent pas cela normal, tel Jean-Louis Léonard, député de Charente-Maritime qui s'exprimait sur le sujet lors du débat de la loi sur les affaires rurales en septembre 2004 : « Nous rencontrons sur nos territoires [de chasse] des gens, des promeneurs et ramasseurs de champignons, qui n'ont rien à y faire ! » Comment voulez-vous ensuite que les porteurs de fusil ne se sentent pas chez eux partout ?

Les mesures existantes (signalisation, gilets fluorescents), toujours pas obligatoires dans tous les départements, ne sont destinées qu'aux chasseurs, et ne suffisent pas à leur garantir une sécurité fiable. Pire, il n'y a toujours aucune véritable mesure pour celle des non-chasseurs qui souhaitent, eux aussi, profiter de la nature.

Les pouvoirs publics ont fait des efforts sur la sécurité routière et le respect du droit, et cela contraste étrangement avec le laxisme accordé aux chasseurs. En 2000, la loi chasse imposait un jour de non-chasse : le mercredi. Ce ne fut pas au goût du lobby qui, en 2003, obtint de Roselyne Bachelot qu'elle supprime cette mesure. Le comble : la fixation d'un ou plusieurs jours de non-chasse dépend de l'appréciation du préfet de chaque département, qui ne peut y recourir que pour des motifs de protection... du gibier ! Les autres usagers de la nature n'ont absolument aucun droit de cité législatif ou réglementaire face à la chasse.

Aucune loi ni règlement n'encadre le problème de l'insécurité lié à la chasse. La loi chasse 2000 avait prévu qu'un décret ministériel soit pris pour préciser ces indispensables mesures. Il ne fut jamais pris. La loi chasse Poniatowski a, elle, supprimé purement et simplement cet article de loi. La sécurité liée à la chasse est laissée à la libre appréciation des fédérations départementales de chasse. Un peu comme si la sécurité routière était laissée aux automobile-clubs ou aux routiers. Et de façon départementale, en plus. Engendrant encore plus de confusions dans un dossier qui n'en manque déjà pas.

Au printemps 2011, j'ai abordé ce sujet très important avec Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie. Elle est tout à fait consciente de cette situation complètement surréaliste. Dans sa circulaire aux préfets du 18 février 2011 relative au renouvellement des schémas départementaux de gestion cynégétique, elle indique: « Depuis que la loi du 31 décembre 2008 a abrogé l'article L. 424-16 du code de l'environnement, qui prévoyait qu'un décret en Conseil d'État précise les règles de sécurité applicables en action de chasse, les mesures de sécurité relatives à la chasse sont essentiellement celles prévues par les schémas départementaux de gestion cynégétique. [qui sont rédigé par les fédérations départementales des chasseurs et seulement validé par les préfets] S'agissant d'une question intéressant l'ordre public, vous veillerez à ce que le dispositif prévu dans le schéma soit suffisant pour réduire le risque résiduel à un niveau très bas. » C'est là tout ce que les lois pro-chasse votées par les députés sous influence permettent à une ministre de faire sur un point de sécurité publique !

Les associations locales de chasseurs peuvent ensuite déci-der de limiter les jours de chasse sur leur territoire, à leur libre appréciation. Cela entraîne une disparité au sein des départements, voire au sein des communes lorsque celles-ci regroupent plusieurs sociétés de chasse. Imaginez alors la complexité, pour un randonneur, un cavalier ou un vététiste lambda, en recherche de jour de non-chasse, lorsque son itinéraire parcourt plusieurs communes.

Pour exemple, en Drôme il y a : 361 ACCA, 460 chasses privées et une centaine de baux domaniaux. Soit quelque 921 cas possibles ! De plus, pendant d'éventuels « jours de non-chasse », certaines chasses peuvent néanmoins être autorisées (battues administratives par exemple). Dans une pareille situation, même l'administration départementale est incapable de fournir une liste ou une carte des jours sans chasse sur le département de sa responsabilité !

Les accidents ont lieu majoritairement le dimanche, jour traditionnellement réservé à de nombreux loisirs de plein air, individuels ou familiaux. La marche à pied, la randonnée équestre ou le VTT n'ont jamais eu autant d'adeptes, sans compter la forte croissance du tourisme « vert ». Or, on compte aujourd'hui environ cinq millions de randonneurs en France qui pratiquent la marche au moins une fois par semaine. Si l'on compte aussi les promeneurs du dimanche, on estime que le nombre des marcheurs s'élève à environ quinze millions. Un chiffre qui place la randonnée pédestre au premier rang des pratiques sportives nationales.

De plus en plus d'associations rejoignent l'ASPAS, qui mène ce combat depuis longtemps, pour demander que dans le cadre de la sécurité des non-chasseurs, la loi soit modifiée et que soit instauré au minimum le dimanche sans chasse. C'est aujourd'hui la seule mesure susceptible de garantir la sécurité et la tranquillité de tous les citoyens qui fréquentent la nature. La seule mesure qui fera décroître de façon importante le nombre d'accidents de chasse. L'arrêt de la chasse le dimanche a fait l'objet d'une pétition portée par l'ASPAS. Signée par plus de 250 000 personnes, elle a été remise à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Écologie en février 2010. Mais depuis, rien n'a changé. Une nouvelle loi a été votée en 2011, et une fois encore, ce sujet a été très soigneusement évité.

Combien faudra-t-il de morts et de blessés pour qu'enfin la France s'aligne sur ce qui se fait dans les autres pays européens? L'exception cynégétique française doit prendre fin, pas uniquement pour la préservation de la faune sauvage, mais également dans le cadre du respect de nos libertés individuelles.



Le grand bêtisier des chasseurs coûte très cher

Les tirs en direction de personnes ou d'habitations sont légion. Tel cet habitant de Saint-Bonnet-de-Rochefort (Allier) qui regardait tranquillement la télévision, en ce 1er novembre 2009, jours de la Toussaint. Une balle de chasse passe à quelques centimètres de sa tête et va se ficher dans un mur du salon !

Le coup de fusil a été tiré par un chasseur participant à une battue au sanglier à plus d'un kilomètre de là. Poursuivi pour « mise en danger d'autrui par une violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence »son avocat déclarera : « Il faut l'intention, argumente Me Deschamps, pour sa défense: la volonté de mal tirer en sachant qu'en tirant mal il expose autrui à une blessure. Il y avait une butte en face de lui et il ne voyait pas la maison. Il aurait dû savoir que sa balle aboutirait 1 200 mètres plus loin ? [...] Dans cette affaire, l'accusation a réagi de manière épidermique. Il fallait rassurer le public ! II y a eu des saisies en veux-tu en voilà, on a dépêché l'identité judiciaire. On a cherché même s'il n'y a eu aucune infraction de chasse. Il n'y a pas eu d'imprudence : c'est un hasard des plus purs ». Le procureur demandera: « Saviez-vous qu'il y avait des habitations à cet endroit ? Oui, vous le saviez. Vous avez pris un risque et les chasseurs qui étaient avec vous ont aussi pris un risque. » Il est finalement requis une amende de 1 500 euros, cinq ans de mise à l'épreuve, la suspension du permis de chasser pour six mois et la confiscation de l'arme.

Le 30 janvier 2011, l'ancien président de l'ACCA de Laurac-en-Vivarais participe à une battue. Lorsque le sanglier traverse un chemin, il tire. Un peu vite. La balle fracasse la baie vitrée de la maison toute proche. Aux gendarmes venus mener l'enquête il déclare : « C'est à ce moment-là que j'ai tiré et occulté la maison. » La maison en question se trouvait à 110 mètres du tireur.

Le 4 octobre 2007, c'est un jeune étudiant de Carmejane qui a eu très chaud dans sa résidence étudiante : « Si le jeune homme avait été assis à son plan de travail, devant la fenêtre, il aurait été touché. Peut-être tué ! » Tous ceux qui se sont rendus dans le studio qu'Adrien Peyron occupe au N° 8 de la résidence d'étudiants du Chaffaut sont unanimes : le jeune homme, un étudiant de 20 ans sans problème, a vraiment eu de la chance. Celle notamment d'être absent au moment où la balle d'un fusil de chasse - vraisemblablement de calibre 12 - a perforé le volet, traversé la fenêtre à double vitrage, avant de ricocher sur un mur et de s'encastrer dans une cloison en placoplâtre.

Beaucoup de chance également pour cette famille de Mane (Ariège). Le couple et leurs enfants prennent leur petit-déjeuner lorsqu'une balle perfore la fenêtre d'un trou de 4 cm de diamètre avant de se loger de l'autre côté de la maison. Elle traverse la cuisine, le couloir et une chambre avant de se ficher dans le mur, où les gendarmes la retrouveront. Au passage elle ricoche sur le réfrigérateur et éclate une porte. Andrée Galland, la mère de famille, déclare à La Dépêche: « Mes enfants sont encore sous le choc. La balle aurait pu tuer l'un d'entre nous. On était quatre dans la cuisine. Nous avons appelé la gendarmerie. Mon époux qui se trouvait à côté de la porte de la cuisine a été touché par le bois. Il n'a pas été blessé mais on a évité une catastrophe. Il y a une paire d'arbres qui cache la maison. Mais le chasseur a tiré en direction de l'habitation. Pourtant, ici tout le monde sait que le quartier est habité. Dans cette zone il n'y a pas de gros gibier mais des faisans. Il se peut qu'il en ait délogé un et qu'il ait tiré. »

Le président de la société de chasse venu « réconforter » la famille déclarera : « Il est possible que le chasseur se soit trompé de cartouche. Il devait se situer à 200-250 mètres de la maison au moins et comptait sans doute tirer avec du plomb. » Ce qui est loin d'être réconfortant...

Les animaux domestiques sont également souvent les victimes d'accidents de chasse. Parfois à proximité des habitations, comme ce qui est arrivé dans la commune d'Attignat-Oncin en Savoie. Le 24 septembre 2008, à onze heures, alors que Lisa, charmante petite fille de douze ans allait donner à manger à son cochon et arrivait à proximité de son enclos, un coup de feu retentit et le porc s'effondra. Le chasseur déclarera « avoir vu descendre une masse et avoir tiré », mais sans visibilité. Il n'avait pas remarqué le grillage de l'enclos situé derrière une haie. Le tireur était bien au-delà des 150 mètres de distance de sécurité en place dans les communes à ACCA. La maman de la jeune fille déclarera : « J'ai cru que c'était sur ma fille qu'on avait tiré. Deux détonations en direction de la maison, je l'avais envoyée porter la pâtée et elle avait tardé un peu... Sinon, elle aurait été, elle aussi, dans l'enclos. C'est tragique, un mercredi ! On n'ose plus rien faire, ni aller aux champignons, ni se promener. Dimanche prochain, on s'en va prendre l'air, les enfants n'osent plus sortir de la maison. »
La chasse à courre a aussi son lot de débordement. Tel ce cerf qui sera abattu sous les yeux de six patients et de leurs soignants dans le parc de l'hôpital psychiatrique de Prémontré (Aisne) en lisière de forêt de St Gobain. Traqué par les chasseurs et leur meute de chiens, le cerf est sorti de la forêt est a trouvé refuge, pour peu de temps, dans le parc de cet hôpital. Cela n'a pas été du goût des veneurs, qui ont tout de même tenu à tuer l'animal qui leur échappait. C'est au fusil, et devant les usagers de l'hôpital que sa mise à mort a été sommée.

Le personnel de l'hôpital n'a pas de mots assez durs pour dénoncer cet abus de pouvoir cynégétique, alors qu'ils avaient interdit aux chasseurs de tuer cet animal sur le domaine de l'hôpital. Extrait du Courrier Picard du 7 janvier 2010: « Nous étions avec nos patients », se souvient Servane Chatelain, éducatrice stagiaire, arrivée depuis lundi à Prémontré. Elle était dehors, sur le chemin qui borde la forêt avec six patients et son collègue éducateur. Ce dernier « voulait me montrer où les patients travaillaient », en précisant que ce travail consiste à s'occuper et à soigner des animaux. « Nous avons entendu des chiens aboyer. Nous avons attendu puis vu le cerf descendre sur le talus et les chiens lui courir après. »

Tout cela se déroule sur le domaine de l'hôpital, selon Jean-Marc Oliviero, qui montre les piquets délimitant le domaine de l'ONF et celui de l'hôpital. Après les animaux, des cavaliers sont arrivés. S'ensuit une confrontation entre les soignants, qui demandent aux cavaliers de laisser l'animal en paix et les chasseurs qui souhaitent en finir. Le tout dans « un climat de tension », selon les deux soignants.

« Je n'ai pu qu'entendre le coup de fusil car il fallait s'occuper des patients », continue la jeune femme. Son collègue parle d'une diversion des chasseurs pour que l'un d'eux puisse abattre l'animal, toujours sur le talus et donc sur le domaine hospitalier. Le cervidé s'écroulera finalement au pied de la laiterie. « Celui qui a tiré était sur la route à côté des appartements thérapeutiques », conclut la jeune femme.

« J'ai fait un rapport à la direction », renchérit Jean-Marc Oliviero. « J'étais en colère », affirme pour sa part Jean-Luc Cousinat, directeur adjoint de l'établissement de santé qui a voulu porter plainte à la gendarmerie. Aujourd'hui, il doit recevoir le veneur, responsable de cette mise à mort. « Je ne vais pas me laisser intimider. Il faut s'arrêter à temps. Nos patients sont des gens fragilisés, qui sont beaucoup dans l'affectif », insiste-t-il. S'il attend des excuses, il exige surtout que cela ne se reproduise plus ».

On ne compte plus le nombre de chasses à courre qui finissent au cœur des villages. Et, plus exceptionnellement certes, à l'intérieur de maison d'habitation comme ce qui est arrivé à Larroque (Tarn) où un cerf a été abattu dans la cuisine, en présence de la famille.

Le 3 novembre 2007, alors qu'elle venait de finir de manger, une famille résidant tout près de la forêt de Grésigne vit un cerf arriver sur la propriété familiale. Il était pourchassé par une meute d'une quarantaine de chiens et un cortège de veneurs en goguette. Le cerf pris de panique rentra dans la maison en fracassant la baie vitrée. Suivi par la meute de chiens et... le maître d'équipage. Les propriétaires des lieux raconteront comment la famille a vécu cela au journal La Dépêche du 4 novembre 2007: « Une scène d'horreur. Nous savions que c'était une chasse à courre. Ce n'est pas la première fois que cela arrive ici », raconte Pierre, très ému. « Cela faisait plusieurs minutes que les aboiements se rapprochaient, jusqu'à ce que le cerf soit autour de la maison. Les enfants étaient effrayés. Nous ne savions pas quoi faire, c'était la panique complète. Puis le cerf est rentré, et tous les chiens avec lui. On est sortis, les enfants n'étaient plus là. C'était une scène d'horreur [...] Dehors, deux membres de la chasse à courre en question attendent en costume traditionnel, le cor autour du cou, et le cheval à côté. Jacques, un des deux chasseurs, membre de l'association qui organisait l'événement, explique que "les suiveurs étaient venus rattraper les chiens, mais cela ne se fait pas en claquant des doigts. D'habitude nous essayons de ne pas sortir de la forêt". Patricia s'est approchée. Énervée, elle leur lance cette question : "Que faisiez-vous ici, avec 40 chiens, sur notre propriété ?" "- Il s'est passé quelque chose qui n'aurait pas dû arriver, c'est catastrophique", répond Jacques. "On ne devrait pas vous laisser chasser, vous jouez avec un boulet de canon que vous ne maîtrisez pas", lui rétorque-t-elle.

"Déposez-vous une plainte ?", demande un gendarme à Patricia. "Oui, pour violation de propriété privée et pour mise en danger volontaire de la vie d'autrui", lui répond-elle. Cette plainte ne sera pas la première dans ce secteur. Par deux fois déjà, des événements similaires se sont produits. Mais les plaintes sont restées sans suite, au grand dam de la population. Une responsable de l'amicale de chasse de Larroque, présente sur place, explique que "la chasse à courre sur ce secteur doit suivre un protocole très sévère. Il n'est jamais respecté", précise-t-elle. "C'est la deuxième fois que cela nous arrive. À chaque fois, c'est plus grave. Jusqu'où faudra-t-il aller pour agir ?", s'interroge Patricia. »

La plainte fut déposée. Mais le parquet d'Albi, ne retenait que l'infraction de « chasse sur terrain d'autrui ». Mieux que d'habitude, car ce n'était pas la première plainte déposée contre cet équipage, mais toutes avaient été classées sans suite pour « absence d'infraction ». Mais cela ne pouvait satisfaire la famille victime de cette mise à mort scandaleuse. Elle avait demandé, par le biais de son avocat, que les veneurs soient poursuivis pour « mise en danger de la vie d'autrui ». Le « piqueur » fut condamné à 1 000 euros d'amende et deux ans de suspension de son permis de chasser. Mais l'équipage fit appel. Mais pas seulement : ils ont fait un recours au tribunal administratif contre l'arrêté préfectoral du 21 décembre 2007, qui leur interdit désormais de sortir de la forêt sur les communes de Puycelsi, Laroque et Penne.

Le feuilleton juridique ne s'arrêtera sans doute pas là, car la famille victime de cette chasse entend porter cette affaire au pénal. La chambre d'instruction de la cour d'appel ayant donné raison aux plaignants dans leur volonté de poursuivre ces chasseurs pour « mise en danger de la vie d'autrui » et « omission de porter secours ».

Électricité de France (EDF) et Réseau de transport d'électricité (RTE) dépensent chaque année des fortunes pour réparer leurs câbles électriques endommagés par les plombs de chasse. Certains chasseurs n'hésitant pas à tirer sur les oiseaux qui sont posés sur ces câbles ! Tant pis pour les usagers, tant pis pour les gestionnaires des infrastructures électriques.

Tel ce Nemrod de Vire (Manche) qui, tirant sur des corbeaux, atteignit une ligne haute tension, et priva ainsi 1 244 habitants d'électricité. Il paraît qu'il n'aurait pas atteint un seul corbeau... Il est vrai que ce chasseur n'était pas vraiment doué, il a ensuite abattu une vache, alors qu'il s'entraînait au tir en visant des bouteilles...

C'est également deux chasseurs maladroits qui furent responsables du retard d'une trentaine de TGV Atlantique. Alors qu'ils chassaient sur la commune de Saint-Martin-de-Bréthencourt (Yvelines) l'un d'eux a sectionné une caténaire, coupant du coup la circulation des TGV. « D'après les premiers éléments de l'enquête, il ne s'agirait pas d'un acte de malveillance, mais seulement d'"un incident de chasse". Germain et Mathieu, inscrits à la société de chasse locale, étaient en train de tirer sur du gibier dimanche après-midi. Leur responsabilité civile sera engagée. Les deux amis avaient abattu deux chevreuils. L'un d'eux en a visé un troisième, mais a atteint la ligne SNCF située en contrebas. Des douilles de 7,64 des munitions pour gros gibier ont été retrouvées à proximité. L'incident serait survenu vers 15 heures, horaire correspondant avec les premières chutes de tension sur la ligne constatées par un technicien de la SNCF qui a donné l'alerte.

Pierre Athanaze, Le livre noir de la chasse.

Le livre noir de la chasse
Massacres & abus de pouvoir

Le mépris des lois, les exactions et les brutalités des chasseurs en France sont légion. Sur tout le territoire, ils laissent des cadavres d'animaux éventrés, sans souci des épidémies, partout ils dressent des pièges non sélectifs dans lesquels agonisent des espèces protégées, des chiens, des chats...

En France, 25 millions d'oiseaux et près de 5 millions de mammifères sont tués chaque année. C'est le pays où l'on chasse le plus grand nombre d'espèces dont beaucoup sont en mauvais état de conservation et protégées dans les pays voisins.

Cet ouvrage révèle le vrai visage du lobby de la chasse en France : son organisation antidémocratique, son manque de transparence, son financement inéquitable, l'appui de l'écrasante majorité des politiques, leurs mensonges face aux protecteurs de la nature, les lois faites sur mesure, l'inertie face aux accidents mortels, l'incitation par les ministres au prosélytisme de la chasse dans les écoles : tout y est décrypté.

En s'appuyant sur des faits réels et des documents officiels, l'auteur dresse un réquisitoire sans concession pour que chacun de nous prenne conscience de ce véritable scandale au profit d'une minorité méprisant l'environnement, la nature et la société.



Pierre Athanaze, forestier de métier, a suivi un long parcours de bénévole dans le monde des associations de protection de la nature. Il a été membre du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS) et administrateur de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pendant 10 ans. Il connaît parfaitement ce dossier dont il suit les évolutions législatives et réglementaires depuis les dernières décennies. Il a beaucoup lutté contre les abus de la chasse et les tolérances accordées par les pouvoirs publics à cette pratique.

samedi, décembre 15, 2012

Les bûches de Noël





« Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent. »

Jean-Pierre Coffe

Trop souvent, il serait préférable de les avoir sur le pied, plutôt que sur l'estomac. Je parle évidemment du gâteau, même si la bûche de Noël en question, toute lourde et indigeste qu'elle soit, surtout après un repas particulièrement calorique, est la transposition pâtissière de la bûche de bois qui flambait avec tout un cérémonial dans les âtres de nos ancêtres, la nuit de Noël.

Qu'on l'appelle « Sonco » en Auvergne, « Queuche » en Lorraine, « Tronche » ou « Trugho » en Gascogne, ou encore « Cosse de Nau » dans le Berry, elle est toujours énorme : plusieurs hommes sont nécessaires pour la mettre en place dans la cheminée, au moment où l'on sonne l'élévation de la messe de Noël.

Elle doit provenir d'un chêne vierge de tout élagage, abattu à minuit, quelques jours avant Noël. On la décore de lierre et on l'asperge de vin et d'eau bénite, avant que le maître de maison ne l'enflamme. En Provence, on choisit plutôt le tronc d'un arbre fruitier, mais le cérémonial est comparable.

La bûche doit flamber au moins pendant toute la nuit de Noël, pour « réchauffer l'enfant Jésus ». Au mieux, elle dure trois jours. Les femmes déposent de petits cadeaux dessus ou dessous les extrémités de la bûche ; les enfants qui n'auront pas été autorisés à assister à la messe de minuit les découvriront au matin. On en conserve les cendres d'une année à l'autre, sous le lit du maître de maison : chaque fois que le tonnerre se manifeste, une poignée de ces cendres jetées dans la cheminée est censée éloigner la foudre de la maison.

Ces troncs d'arbre qui flambent ont pour mission d'éloigner les mauvais esprits, car Noël correspond depuis la plus haute Antiquité à la fête des Morts. De nombreuses croyances dans nos campagnes sont attachées à cette nuit de Noël. Les animaux se mettraient à parler, les menhirs bretons s'en iraient à la mer, etc.

Jusqu'à la guerre de 1914-1918, avant que ne se répande le chauffage à vapeur, fourni par une chaudière à bois ou à charbon, ou électrique, la tradition des bûches était bien vivante. A Noël, on allumait de grands bûchers sur les places publiques, des sortes de feux de joie autour desquels on dansait et on chantait. Les brandons du foyer servaient de flambeaux : ils éclairaient l'église, ou encore le chemin pour aller et revenir de la messe, en procession. Ces torches servaient aussi à allumer la bûche de Noël dans la cheminée.

De même que les cheminées, les bûches ont disparu de nos appartements. Il semble évident que la bûche pâtissière a remplacé avantageusement (surtout pour le tiroir-caisse desdits pâtissiers) la bûche en bois de nos traditions. Elle les prolonge, comme la flamme accompagnait les « soupers gras » de la nuit de Noël.

Les pâtisseries de Noël ont toujours existé, mais pas sous cette forme. Il s'agissait de brioches, au centre desquelles brûlait une sorte de bougie, ou de « corna-bœufs » — hommage au bœuf de la crèche —, ancêtres de nos croissants par la forme, et destinées à l'origine aux mendiants. En principe, les gâteaux traditionnels de Noël devaient être nourrissants et volumineux, pour restaurer de nombreux convives.

Les bûches de Noël actuelles se sont bien inspirées de ces gâteaux traditionnels, nutritifs et substantiels. Il en existe plusieurs catégories. Peu sont satisfaisantes, surtout sur le plan de la légèreté. Si l'on souhaite malgré tout arroser sa nuit de Noël de bicarbonate de soude, autant choisir la bûche d'un bon pâtissier, celui qui aura utilisé des ingrédients de toute première qualité.

Pour faire une bûche, il faut d'abord une génoise en feuille, ou mieux un biscuit plat, qu'on peut agrémenter avec de la poudre de noisette ou d'amande. La génoise est une pâte à cuire à base de sucre, de farine, de beurre et d'œufs. En revanche, le biscuit se dispense de beurre.

Avant d'étaler une ganache ou une crème au beurre sur la génoise, on l'imbibe, au choix avec un sirop, ou avec de l'alcool. La ganache est une crème fraîche bouillie, dans laquelle on fait fondre du chocolat. Mieux vaut donc que le chocolat soit bon : la qualité du chocolat n'améliorera certes pas la légèreté de la préparation, mais au moins le goût en sera incomparable.

Une fois la ganache étendue, on roule le biscuit, puis on décore le dessus avec le reste de la ganache, agrémenté de sujets en meringue ou en chocolat. Si l'idée vous venait de la faire vous-même, sachez que les ongles tachés de chocolat se nettoient très bien avec du jus de citron.

Certains pâtissiers ou boulangers peu scrupuleux congèlent leurs fabrications, et se gardent bien de prévenir leur clientèle, bien qu'il y soient contraints par la législation. Les « bons » n'usent pas de cette pratique.

On trouve généralement ce qu'on appelle pudiquement la « bûche pâtissière » dans le rayon « frais » des grandes surfaces, mais certains boulangers ne rechignent pas à la proposer, parfois même sous le label « maison ». Elle est industrielle et fraîche, c'est-à-dire non congelée.

Elle reprend à peu de chose près la recette artisanale, mais elle est fabriquée en grande quantité, ce qui réduit son coût d'environ 30%. Les matières grasses sont remplacées par des graisses végétales, pour faire baisser les prix. Elles sont fabriquées sous trois formats : 25, 35 et 50 centimètres de long. On les parfume au café, au chocolat, à la noisette, etc. Le modèle dit « géant », plus long, plus grand, plus gros, a ses adeptes.

Ces industriels, qui préféreraient qu'on les appelle des « semi-artisans », ont inventé une variante bien pratique de la bûche traditionnelle, la « bavaroise ». La génoise est garnie d'une mousse à 33% de matières grasses. Elle serait plus légère, et sa congélation plus aisée : sa fabrication peut donc s'effectuer un mois et demi à l'avance.

Les bûches industrielles longue conservation relèvent du domaine des biscottiers-biscuitiers. Ce sont des produits bas de gamme, destinés essentiellement aux grandes surfaces. Ils utilisent la panoplie habituelle des conservateurs, et les crèmes sont pasteurisées. L'emballage fait tout : le « packaging » attire plus que le gâteau.

L'imagination n'ayant pas de limites en la matière, on diversifie le produit. Mais si les parfums varient, la forme reste la même. Les centrales d'achat des grandes surfaces préparent la « collection » de bûches dès juillet-août. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fabrications commencent tôt !

Ces centrales d'achat ont encore mis au point une bûche « tranchée », comme ils disent, c'est-à-dire une superposition de biscuit et de crème, à laquelle on donne la forme d'une bûche. La « tranchée » représente 54% d'un marché évalué à 5 millions d'unités, et qui augmente de 3% par an. Les amateurs de ce type de produits les préfèrent parfumés au chocolat, pour presque la moitié d'entre eux : ils s'en repaissent au point d'avaler entre huit à dix parts de bûche par foyer ! (Une famille type compte trois à quatre personnes par foyer.)

La population reproche régulièrement à la bûche de Noël sa lourdeur, surtout à la fin d'un repas déjà copieux. Mais malgré un déclin sensible depuis un an ou deux, la majorité des Français ne renoncent pas à la bûche. La tradition l'emporte toujours sur la gastronomie. La bûche de Noël est typiquement française, et entend le rester !

A l'initiative de Gervais — le roi de l'entracte —, apparaît sur le marché un outsider : la bûche glacée. A l'inverse de ce qui se produit habituellement, l'industrie a été rapidement imitée par tous les glaciers-chocolatiers-pâtissiers, petits industriels ou artisans.

Dans les années 70, la glace industrielle était une production de masse. Depuis, de gros efforts dans la recherche ont été accomplis pour une plus grande qualité, qui n'est souvent pas loin d'égaler l'artisanat. On a mis au point le « battage régulier » de la crème glacée, un mélange de lait, de sucres, de beurre ou de crème fraîche, et d'arômes. Ce système permet d'y introduire de l'air, et d'obtenir de fins cristaux. On appelle cette opération le « foisonnement ». Il existe aussi des normes et des contrôles assez stricts sur les quantités minimales d'ingrédients et de foisonnement.

Le marché de la bûche glacée se développe, au rythme de 10 à 20% par an, au point qu'il se consomme maintenant plus de glace en hiver qu'en été. Il y a quelques années, l'écart entre l'hiver et l'été était de l à 8. […]

On assiste à une guerre sans merci entre les tenants de la tradition et ceux de la bûche glacée. Qui gagnera ?

Peu importe. Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent.

Soyons vigilants avec les traditions, ce sont les racines de notre culture, de notre identité. Les laisser disparaître, même une seule, c'est un peu perdre son âme.

Jean-Pierre Coffe, Le vrai vivre.

Recevoir vos amis à petit prix

Pourquoi ce livre ? Parce que la crise qui perdure ne doit pas nous priver du plaisir familial autant qu'amical de nous retrouver. Je veux démontrer qu'il est toujours possible de se réunir autour d'une table pour partager simplement un bon repas accompagné d'un vin de joie et sans se ruiner. J'ai donc choisi une série de recettes à partir de plats conviviaux dont certains peuvent se préparer à l'avance afin que la maîtresse ou le maître de maison soit à table avec ses invités. Ces propositions sont évidemment toutes liées aux saisons et surtout faciles à réaliser. Chaque recette est accompagnée d'un prix, le plus juste possible. Pour le calculer, nous avons acheté le même ingrédient dans trois types de magasin : un commerçant indépendant de centre-ville, une grande surface et un "discounter". Nous avons ensuite établi un prix moyen par produit. J'ai aussi demandé à Laure Gasparotto de m'aider à sélectionner des vins français de vignerons sérieux, capables de nous offrir du plaisir à prix modeste. En espérant une fois encore vous aider dans votre quête du bon vivre au prix le plus juste, je vous souhaite de retrouver le chemin de ces tables joyeuses, simples et généreuses.

Jean-Pierre Coffe


jeudi, décembre 13, 2012

Rébellion numérique



Facebook et petites culottes roses contre l'extrémisme hindou.

Lorsque les partisans de l'organisation nationaliste hindoue Sri Ram Sena (SRS) s'attaquèrent à un groupe de femmes dont le crime avait été de se rendre dans un pub, à Mangalore, au sud de l'Inde, ils se heurtèrent à une réaction qu'ils n'auraient jamais pu prévoir. Un véritable mouvement de protestation à l'encontre des nationalistes se mobilisa via Facebook. Son arme : des milliers de petites culottes roses.

L'agression dont furent victimes les femmes s'inscrivait dans le cadre d'une campagne de « protection » de la culture indienne menée en 2009 par les nationalistes. Le SRS avait décidé de combattre les dangereuses influences étrangères, symbolisées aussi bien par les pubs que par la Saint-Valentin. L'organisation déclara qu'elle obligerait à se marier tout couple s'affichant en public le 14 février.

Les propos du SRS auraient pu sembler absurdes. Pourtant, la menace de violences était bien réelle, et elle ne concernait pas uniquement celles et ceux qui souhaitaient fêter la Saint-Valentin, mais toutes les femmes qui désiraient être maîtresses de leurs choix.

La journaliste Nisha Susan décida d'agir contre les extrémistes et leurs tentatives de dicter aux femmes ce qu'elles pouvaient ou ne pouvaient pas faire. Elle créa un groupe Facebook appelé « Consortium of Pubgoing Loose and Forward Women », « La Fédération des femmes effrontées, débauchées et aimant aller au pub ». La Fédération appela les femmes de tout le pays à célébrer la Saint-Valentin par une petite provocation « Rendez-vous au pub le plus proche, commandez à boire et levez votre verre à la santé du Sri Ram Sena. » Après une semaine, le groupe comptait déjà trente mille supportrices.

Comme le fit remarquer Nisha Susan, « aux yeux de la plupart des femmes ayant rejoint le groupe, fêter la Saint-Valentin ou fréquenter les pubs n'avait aucune importance. Ce qui [les] rassemblait, c'était la conviction qu'il fallait mettre un terme à la violence perpétrée au nom d'une certaine idée de la culture indienne. »

Des milliers de personnes répondirent à l'appel lancé sur Facebook par la Fédération, et firent parvenir des « chaddis (petites culottes) roses » au leader du SRS, Pramod Muthalik. La campagne exaspéra profondément Muthalik et ses amis fanatiques, et donna à tous et à toutes l'occasion d'exprimer leur solidarité ainsi que leur refus de la violence.

Une fois l'action accomplie, voici ce que l'on pouvait lire sur la page Facebook de la Fédération : « La Saint-Valentin est bel et bien terminée. Les petites culottes ont été envoyées et brûlées. Les affreux se sont déchaînés. Nous sommes toujours là. Nous continuerons à faire la nique aux tyrans qui se mettent en tête de contrôler les mœurs. »

Steve Crawshaw et John Jackson, Petits actes de rébellion.


Petits actes de rébellion

Grâce aux cris de révolte de quelques anonymes, à ces gestes désespérés provenant des quatre coins du monde, grâce à la résistance d'une poignée d'individus, des abus ont été reconnus, des lois ont changé, des mentalités ont évolué. En 90 histoires de la Birmanie à l'Iran, de l'Afghanistan au Zimbabwe, en passant par l'Europe, ce texte encense le courage, la persévérance et l'énergie de l'homme. Il nous rappelle que l'esprit peut briser les chaînes.


Steve Crawshaw est directeur international de plaidoyer à Amnesty International. De 2002 à 2010, il a travaillé pour Human Rights Watch. Journaliste, il a collaboré à The Independent pour lequel il a couvert les révolutions en Europe de l'Est, les conflits dans les Balkans, et a interviewé Aung San Suu Kyi, figure emblématique de l'opposition birmane. Il est l'auteur de Goodbye to the USSR (Bloomsbury, 1992), et Easier Fatherland : Germany and the Twenty-First Century (Continuum, 2004).

John Jackson a été vice-président de la responsabilité sociétale de MTV Networks International. Il est fondateur et directeur de la Burma Campaign UK, directeur d'associations humanitaires et a mené des campagnes sur les droits de l'homme, les mines anti-personnelles, le sida, et le changement climatique.


mercredi, décembre 12, 2012

E-démocratie & gourous






QUI SONT LES ANONYMOUS ? 

Proches des hackers, les Anonymous, obscur groupe d'internautes, font aujourd'hui trembler multinationales et gouvernements. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Aperçu d'un monde numérique et engagé.

Ces internautes, cachés derrière des pseudonymes, forment une masse anonyme et insaisissable dont l'organisation est anarchique, voire chaotique.

Pas de leader, pas de responsable. Tous les participants sont sur un pied d'égalité, avec le même pouvoir décisionnel. Tout internaute peut se connecter à leurs réseaux de discussion instantanée, dit IRC, et prendre part aux débats et surtout aux actions en cours.

"Nous sommes vos frères et vos sœurs, vos parents et vos enfants, vos chefs et vos employés. Anonymous est partout et nulle part en même temps. Notre force tient à notre nombre", résume l'un d'eux.

L'activisme 2.0

Un nombre inconnu et impossible à définir. Un Anonymous, répondant au pseudonyme "Vador-M", estime toutefois qu'au plus fort de la mobilisation, notamment lors du printemps arabe, les réseaux de discussion pouvaient "enregistrer des pics de fréquentation avec 3.000 personnes connectées en même temps".

Dans l'ombre de ces réseaux de discussion, les anonymes organisent différentes "opérations" consistant, le plus souvent, à rendre inaccessible des sites web. Pour ce faire, ils sont épaulés par un logiciel (baptisé LOIC) qui surcharge en requêtes un site cible, jusqu'à obtenir sa saturation. On parle alors d'attaque de déni de service (ou DDoS), contre laquelle aucun site web n'est protégé, aussi bien du côté du gouvernement égyptien que chez Mastercard.

Avec cette pression numérique, les Anonymous ont inventé en à peine quatre ansune nouvelle forme d'activisme. La chute du régime de Ben Ali en est la parfaite illustration. Alors que les rues tunisiennes grondaient, des internautes du monde entier se sont mobilisés pour aider les insurgés à contourner la censure du web tunisien et pour rendre inaccessible toute propagande du régime sur la Toile.

"Sans les Anonymous, la révolte en Tunisie n'aurait pas eu une répercussion internationale", estime même le blogueur et ancien ministre Slim Amamou.

"Manifestation du futur"

Tunisie, Egypte, Syrie, Bahreïn, Iran... Les Anonymous ont affiché un véritable soutien aux révolutions arabes, avec un mode opératoire qualifié de "manifestation du futur".

Les opérations des Anonymous sont nées en 2008 lors d'une première action contre l'Eglise de scientologie. En février, 10.000 personnes manifestaient à travers le monde devant les sièges de la secte, revêtant le masque inspiré de Guy Fawkes, terroriste anglais du XVIIe siècle qui tenta de faire exploser le palais de Westminster et d'assassiner le roi Jacques Ier, célébré par la BD et le film "V pour Vendetta". Ont suivi une forte mobilisation contre les ayants droit de l'industrie musicale et un soutien sans faille à WikiLeaks.

"Nous sommes face à une cybercriminalité qui valorise l'acte militant", analyse Nicolas Arpagian, auteur de "la Cybersécurité" (PUF). "Des non-délinquants se mobilisent pour une cause, un intérêt, et de manière radicale. Le militantisme prend une dimension incroyable, avec une capacité d'action sans commune mesure et un impact médiatique maximum", ajoute-t-il.

Les Anonymous revendiquent des mobilisations pacifiques en faveur de "la démocratie et la liberté d'expression", selon l'un d'eux. "Nous sommes un peu les Robin des bois de l'internet", renchérit un autre, francophone.

Pas tous des hackers

Interrogé sur leur implication auprès des Anonymous, plusieurs d'entre eux évoquent avant tout une volonté politique. "C'était il y a deux ans, j'ai entendu parler du mouvement contre la scientologie et un ami m'a initié", raconte un Anonyme français.

"Lorsque j'ai vu les idées développées par Anonymous, je n'ai pu que rejoindre la masse", raconte un autre, anglais. Pas besoin d'être ingénieur ou geek chevronné pour rejoindre le mouvement, la simple curiosité suffit. "Les Anonymous ne sont pas tous des hackers ou des cracks de l'informatique, loin de là...", note "Vador-M".

Loin de tout engagement politique, les Anonymous s'illustrent aussi par leur humour... particulier. Ce sont "les champions du monde du LOL", lance l'un d'eux. Il s'explique : "Les Anonymous sont adeptes du 'défaçage', c'est-à-dire remplacer la page d'accueil d'un site, explique un autre. Par exemple, ils ont remplacé le site de 'Hannah Montana' [série de Disney autour de la chanteuse Miley Cyrus, NDLR] par des photos d'hémorroïdes !"

Au final, conclut un dernier anonyme, "les Anonymous sont des geeks politisés avec un incroyable sens de l'humour".



Boris Manenti - Le Nouvel Observateur.







mardi, décembre 11, 2012

Qui veut encore tuer le Christ ?



Cette photo ne provient pas d'une réelle snuff movie


Gilbert Abas est un ancien officier de police des Renseignements généraux. Durant ses missions de recherche au sein de groupuscules sataniques et des sociétés secrètes, il entrevoit une vérité qui semble tellement extraordinaire et effrayante qu'elle est quasiment indicible. Mais Gilbert Abas ne se tait pas, il décide de tout révéler sous une forme romanesque. Il écrit un livre de 739 pages intitulé Qui veut encore tuer le Christ ?

La trame du roman est loin d'être imaginaire. Gilbert Abas s'inspire de faits réels, des coulisses de l'histoire, la géographie sacrée, l'arrière-scène du Vatican, le but ultime des sociétés secrètes, des pratiques sataniques monstrueuses comme les snuffs movies...

Dans Qui veut encore tuer le Christ ?, un protagoniste explique :

- « Les snuffs movies sont des films qui mettent en scène des rituels sataniques qui se terminent par un meurtre réel. Il est accompagné très souvent d'actes sexuels violents, de scarifications douloureuses, de scènes sadomasochistes vraies et de pédophilie. Les interprètes sont souvent des auto-stoppeurs enlevés, des enfants kidnappés, des personnes qui croient être engagés pour tourner un film porno bien rémunéré. Ils sont souvent drogués à leur insu et se retrouvent dans des situations extrêmes où ils subissent des tortures réelles avant de finir par leur assassinat en direct. Leur mort doit être filmée ainsi que l'acte qui la provoque. Le visage du mourant agonisant, doit bien apparaître à l'écran, au moment de la mort. Les snuffs movies sont STRICTEMENT interdits chez nous ! Le FBI et Interpol sont continuellement connectés sur Internet et mènent des enquêtes minutieuses pour identifier les cons qui prennent plaisir à réaliser ces films. »

Dans une autre partie du roman, les ambiguïtés de l’Église sont résumées ainsi :

- « Le prêtre franciscain, Monseigneur Krunoslav Draganovitch avait organisé en 1941, pour le Vatican, une filière d'exfiltration de criminels de guerre et de nazis, vers l'Amérique du sud. L'Eglise délivrait des documents tamponnés, avec le visa du Vatican, en faveur des nazis qui voulaient quitter l'Europe. William Dorich a poursuivi devant les tribunaux l'IOR, la banque du Vatican et l'Ordre des Franciscains. Sa plainte concerne le financement des ratlines, ces réseaux qui avaient permis d'exfiltrer d'Europe, les nazis de la seconde guerre mondiale. La plainte a été déposée dans l'Etat de Californie. Il accusait ainsi l'IOR et les Franciscains, d'avoir aidé les membres du régime croate pro-nazi à dissimuler puis à blanchir des millions de dollars, provenant des pillages systématiques de la population serbe.

Le 6 août 1945, le père Georges Zabelka, aumônier de la base de Tinian, avait béni l'équipage américain du bombardier Enola Gay qui avait pour mission de larguer une bombe atomique sur Hiroshima et occasionner plus de quatre-vingt mille morts. La bombe, Little Boy qui a explosé à cinq cent quatre-vingt mètres, à la verticale de l'hôpital Shima, a libéré une énergie de quinze mille tonnes de TNT.

En 1968, le pape Paul VI a reçu, en audience privée, un illustre parrain de la mafia de Chicago, Sam Giancana qui aurait été, selon certains, l'instigateur des meurtres de John et de Bobby Kennedy. Le mafioso utilisait des prêtres pour procéder à des transferts de fonds internationaux illégaux.

En 1974, le cardinal et Académicien Jean Daniélou avait succombé d'épectase dans la chambre d'une prostituée noire, située rue Ponceau, dans le quartier chaud de Saint-Denis à Paris.

En 1976, la liste des dignitaires de la loge P2, dirigée par Licio Gelli, est publiée officiellement. C'était une loge secrète dissimulée à l'intérieur de la Maçonnerie italienne. Cette liste de neuf cent vingt-six noms, particulièrement compromettante et où l'on trouve par ailleurs le nom de Berlusconi, permettait d'identifier des ministres, des dirigeants de partis politique, des responsables des services secrets, des journalistes, des officiers de l'armée et des forces de police et des ecclésiastiques notoirement connus. A partir de cette époque, vont se succéder une série d'assassinats et de scandales autour desquels planera l'ombre de l'IOR et de son responsable, le Cardinal Paul Marcinkus. [...]

L'arrivée de l'Evêque Paul Marcinkus à la tête de l'IOR, ses relations avec la mafia, la loge maçonnique Propaganda Due (P2), la CIA et le Gladio, le crash de la banque Ambrosinio gérée par son ami Roberto Calvi, les répercussions sur la banque IOR, les tractations pour faire taire ceux qui en savaient trop et la vague d'assassinats et d'attentats qui ont sévi sur la péninsule. Pour la petite histoire, une trentaine de magistrats ont été tués de 1971 à 1983 !

(L'arrivée de Paul Marcinkus au Vatican) Cet Américain a débarqué au Vatican en 1958. Il a été repéré par le pape Paul VI qui cherchait un anglophone pour assurer sa protection et ses voyages. Le 21 août 1967, il entrait dans la maçonnerie, la « Grande Loge Vaticane ». sous le matricule 43/649 et le surnom de « Marpa ». Il appartenait évidemment à cette fameuse liste des ecclésiastiques enrôlés dans cette Loge maçonnique, proche de la Loge P2. Ayant acquis la confiance du vicaire de dieu, l'évêque a été nommé Directeur de la Banque « Institut pour les Œuvres de Religion » (IOR). A la mort du pape Paul VI, Monseigneur Paul Casimir Marcinkus avait fait l'objet d'une enquête de la part du nouveau Pape, Albino Luciani dit Jean-Paul 1er, Le pontife avait appris qu'une centaine de ses proches du Vatican apparaissaient sur une liste qui circulait dans le milieu maçonnique contrôlé par la terrifiante loge P2, animée par Licio Gelli. La P2 agissait comme les Illuminati. Elle ne visait pas un coup d'état, mais elle infiltrait ses hommes dans les parties vitales de l'Etat. Ceux-ci avaient pour mission de mettre en place le « Plan de Renaissance Démocratique » dans l'hypothèse d'une insurrection ou d'une victoire électorale communiste. Pour cela, la P2 était en relation étroite avec le réseau paramilitaire Gladio, la branche ultra secrète italienne stay-behind de l'OTAN, contrôlée et financée par la CIA. Le pape ne pouvait pas supporter que cette secte maçonnique ait pu pénétrer les murs protégés du Vatican et qu'elle ait absorbé la plupart de ses hommes qui gravitaient au sommet de la Curie pontificale. Cette situation était devenue anathème ! Le pontife avait également décidé de faire mener une enquête sur la banque du Vatican et notamment sur les méthodes qu'employait le Cardinal Marcinkus pour gérer cet établissement. L' IOR offrait à ses clients un avantage inestimable, le secret total. Elle était devenue un véritable paradis fiscal. Le pape avait été alerté au mois d'avril 1978 par un rapport de la Banque d'Italie qui prédisait une faillite imminente de la Banco Ambrosiano, managée par le directeur Roberto Calvi. Il savait également que Monseigneur Marcinkus alias le « Gorilla », était aussi Directeur de la « Ambrosiano Overseas », basée dans le paradis fiscal de Nassau aux Bahamas et qu'il entretenait par ailleurs des contacts très étroits avec la loge P2, les services secrets de la CIA et de la Gladio, ainsi qu'avec la mafia, tous ayant une aversion profonde pour le communisme qui menaçait Italie. Le lien, entre ces milieux, était assuré par le pasteur Frank Gigliotti, Franc-maçon et contact de la CIA, il avait fondé la Loge P2, qu'il avait confié à Licio Gelli en 1971. Afin de désamorcer cette bombe, qui allait certainement exploser bientôt, le pape Albino Luciani, dit Jean-Paul 1er, avait décidé de muter tous les cardinaux qui s'étaient fourvoyés dans la Grande Loge Maçonnique avec la P2 ainsi qu'avec la mafia. Il avait décidé de leur confier des postes sans importance et inoffensifs. Il leur évitait, malgré tout, l'excommunication qui était monnaie courante pour tous les chrétiens qui adhéraient à la Franc-maçonnerie. Jean-Paul 1er avait donc préparé une liste dans laquelle se trouvaient le Banquier de Dieu, Paul Casimir Marcinkus alias « Marpa », matricule 43/649. Figuraient également de nombreuses personnalités vivant au Vatican, en Italie et même aux Etats-Unis.

Au mois de septembre, Michele Sindona, Roberto Calvi, Jean Villot, Licio Gelli et Paul Casimir Marcinkus étaient persuadés que le pape avait repéré les irrégularités bancaires de Sindona et Calvi et que celles-ci étaient cautionnées par le principal actionnaire Marcinkus. Ils savaient qu'il allait agir et annoncer son remaniement avant le mois d'octobre 1978. Ils avaient donc tout intérêt à ce que le pape meure vite. Le 29 septembre à 4 heures 30, la sœur Vicenza l'avait découvert mort, trente-trois jours après son élection, assis dans son lit. Il portait ses lunettes et avait des dossiers à la main. Sa chambre était éclairée. Elle avait appelé Monseigneur Villot qui avait constaté le décès. Celui-ci avait sollicité non pas son médecin traitant, Da Ros, mais le docteur Renato Buzzonetti, qui avait diagnostiqué un infarctus du myocarde aigu. Les pompes funèbres avaient pratiqué un embaumement urgent, interdisant une éventuelle autopsie. Les appartements pontificaux avaient été méticuleusement nettoyés. Pour certains, le pape aurait été empoisonné après avoir ingurgité une overdose de Digitaline, sensée soigner sa tension trop faible. Selon l'ambassadeur et auteur de la « Soutane Rouge », Roger Peyrefitte, un certain Brucciato, membre de la mafia aurait procédé à l'injection mortelle d'un vasodilatateur, médicament contre-indiqué pour un sujet ayant une tension aussi basse. »

Plus loin, il est expliqué que les Templiers, les Francs-maçons, les Illuminati et l'Eglise romaine désirent une religion unique et mondiale. Qui sera le grand pontife, le prêtre-roi, de cette nouvelle religion ? L'Antéchrist ?


Contacter Gilbert Abas, commander son livre :

2, place des cerisiers

31850 BEAUPUY

Tél. Fixe : 05 61 84 21 34

Tél. Port. : 06 25 70 15 08





lundi, décembre 10, 2012

Arnold Schwarzenegger & le Bohemian's Club





Un plan en plusieurs étapes

Le site américain : http://www.infowars.com/print/nwo/shwartz_section.htm soulève des questions plus qu'embarrassantes sur l'une des figures les plus emblématiques d'Hollywood, devenue gouverneur de la Californie : Arnold Schwarzenegger. Il faut bien reconnaître que le destin de l'homme n'est pas banal, et s’apparente même à celui des héros de l’antiquité. De son propre aveu, depuis sa plus tendre enfance, Schwarzenegger s'est monté non pas un plan de carrière mais un plan de vie aux étapes aussi ambitieuses que démesurées ; un plan qu'il a scrupuleusement respecté jusqu'à ce jour.

Derrière l'image caricaturale de “M. Muscle” que certains ont voulu voir en lui, on découvre en réalité un jeune homme plus que brillant qui terminera ses études avec, en poche, un MBA en économie et un autre en gestion. Pas mal tout de même pour un homme dont la langue maternelle n’est même pas l’anglais. D’autant qu’il devient millionnaire en se lançant dans les affaires et tout ça alors qu'il a à peine un peu plus de 20 ans. La première étape visée étant atteinte, Arnold peut s’attaquer en toute sérénité à la seconde : il veut devenir une star internationale, ce qu’il deviendra en quelques petites années grâce au succès d’un seul film. On connaît la suite et sa filmographie exceptionnelle. Jusqu'au 3 janvier 2011, Schwarzenegger était gouverneur républicain de Californie.

Prochaine étape ? La Maison Blanche ?... Pour cela, il lui faudra cependant modifier le texte de la constitution américaine qui impose que le président soit né sur le territoire américain. Une formalité finalement au regard du parcours sans faute de cet homme qui, à l’instar des héros qu'il incarne au cinéma, a toujours triomphé de tous les obstacles. Notons au passage que le dernier gouverneur californien devenu président des Etats-Unis était Ronald Reagan, un autre acteur… L'histoire ne se répète jamais, mais elle a parfois le hoquet…

Naturellement, cette ascension fulgurante collant à merveille à l’idée qu’on se fait du rêve américain n'a pas laissé indifférents les enquêteurs conspirationnistes des Etats-Unis, lesquels ont voulu savoir si la “success story” de cet Autrichien aux origines modestes ne cachait pas une réalité plus en phase avec leur conception du monde.

Au regard de la conspiration, la carrière internationale de l’acteur est à elle seule un message adressé au monde. Elle débute en effet avec le mythe universel d'une humanité depuis longtemps disparue, et s'achève avec un autre thème universel, celui de la fin des temps (titre d'un de ses derniers films) avec la prise de contrôle de la planète par les machines, c'est Terminator 3, Le jugement dernier. Est-ce simplement une fiction ? les conspirationnistes l’entendront comme un avertissement qu'il n'est plus question de sauver le monde mais de trouver un moyen pour une petite poignée d’êtres humains de survivre à un évènement qui est décidément inéluctable.

Il faut bien avouer que les informations ont commencé à circuler lorsque la vie de l'acteur a marqué le pas pour laisser la place à la politique. Il est des milieux dont on ne s’approche pas sous peine d’éclaboussures...

Quoi qu'il en soit, après la star adulée par ses millions de fans à travers le monde, et moqué naïvement par les intellectuels gardant en mémoire l'image simpliste d'un Monsieur Univers, champion de culturisme, cette nouvelle étape de la vie de Schwarzenegger a fait apparaître un homme à la personnalité des plus complexe. Pour les conspirationnistes, la question est donc de savoir, si les vies successives d'Arnold s'appuient sur sa seule volonté hors du commun ou sur un groupe secret aux motivations obscures. Nous portons donc à la connaissance de nos lecteurs les révélations de l'enquête, (à prendre avec le discernement et le recul qui s'impose), pour ce qu'elles illustrent parfaitement bien l'atmosphère qui règne aujourd'hui dans le milieu conspirationniste américain.

Une chose est certaine, seul l'avenir nous dira si la vision conspirationniste est conforme à la réalité.

La plupart des individus sur la terre s’imaginent que Schwarzenegger est un sympathique champion de body bulding, devenu une star charismatique d'Hollywood. Ceux qui connaissent un peu mieux sa biographie savent qu'il a épousé une femme du clan Kennedy, et en déduisent que cela l'a amené à s'intéresser à la politique. D'après le site web infowars, cette vision des choses ne serait que la partie apparente d'une histoire aux imbrications complexes où se mêleraient sociétés secrètes, rituels antiques, et influences nazies. À en croire les enquêteurs, à l'instar de Faust, Arnold Schwarzenegger aurait – afin de s'assurer le succès dans chacune de ses entreprises – fait une sorte de pacte avec “le Diable” ou tout au moins avec une puissance obscure.

D'après infowars, les faits parlent d'eux même. Le père d'Arnold, Gustav, a essayé de s'inscrire au parti nazi autrichien dès 1938, à une époque où ce parti était illégal en Autriche. Il a fini par être enrôlé dans les tristement célèbres SA de Hitler en mai 1939, six mois après la fameuse "nuit de cristal", au cours de laquelle les SA se sont illustrés d'une manière infâme. C'est pendant cette nuit que les propriétés des Juifs, leurs entreprises, leurs maisons et leurs synagogues, ont été pillées, rasées dans toute l'Allemagne et en Autriche. Des milliers de Juifs furent raflés et conduits dans des camps.

Au cours de la seconde guerre mondiale, Gustav a suivi l'armée allemande dans ses campagnes en Pologne, en France et en Russie. Au cours de ces campagnes, le rôle de Gustav fut celui d'un policier militaire. Selon infowars, Gustav Schwarzenegger finit par être promu au grade de sergent-chef dans la Feldgendarmerie, la police militaire allemande, dotée d’un pouvoir non négligeable sur tous les autres corps de l’armée.

À la lecture de tout ceci on a envie de rétorquer qu'il n’est pas correct de juger le fils d'après les agissements de son père... Ce à quoi infowars répond : « Arnold Schwarzenegger est depuis longtemps l'ami personnel d'un certain nombre de criminels de guerre nazis, ainsi que de néo-nazis autrichiens. Arnold a en particulier invité Kurt Waldheim, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, à son mariage avec Maria Shriver en 1986. À cette époque, K. Waldheim avait déjà été dénoncé comme un ancien officier SS, qui avait commis des crimes horribles contre les Grecs et les Serbes au cours de la dernière guerre mondiale. » Infowars révèle également que pendant la cérémonie de son mariage, Arnold Schwarzenegger fit un discours très émouvant, allant jusqu'à dire : « J'aime Kurt, malgré toutes ces balivernes nazies ! » On lui avait pourtant conseillé la prudence, en raison du passé de son invité.

Cette même année 1986, insiste infowars, alors que Kurt Waldheim se présente aux élections présidentielles autrichiennes, Arnold Schwarzenegger est un de ses plus fervents supporters. La vérité sur le passé de Waldheim a éclaté au grand jour, mais au cœur de la tempête, Arnold persiste dans sa position et déclare : « Mes amis ne veulent plus que je prononce le nom de Kurt Waldheim en public, à cause des récentes révélations sur son passé mais je l'aime et mon épouse aussi. Donc merci à toi Kurt... »

Infowars d'enfoncer le clou en précisant qu'Arnold Schwarzenegger continuera à fréquenter Waldheim et sera photographié en sa compagnie au parlement autrichien en 1998. Et d’ajouter qu’après la mort de son père Gustav, sa mère a épousé un ancien colonel SS...

Elections californiennes

D'autres scandales ont émaillé la campagne électorale de l'acteur. Ses rivaux ont en effet déterré de vieilles affaires compromettantes. En 1976, dans un interview accordé au magazine Rolling Stone intitullé "The Hero of Perfected Mass" daté du 3 juin, Arnold Schwarzenegger révèle publiquement son véritable rêve : « Je sens que je suis un leader né. J'ai toujours eu le sentiment que je deviendrais un leader. Je déteste être un suiveur et c'est comme ça depuis l'enfance. Je pensais que j'étais né pour réaliser quelque chose de spécial. L'argent ne me motivait pas. C'était un moyen. Je voulais devenir célèbre, je rêvais de devenir un dictateur ou un sauveur comme Jésus ».

De son côté la chaîne ABC news aurait révélé détenir une vieille interview non publiée où le jeune culturiste Schwarzenegger aurait déclaré : « J'admire Hitler car c’était un homme sorti de nulle part, sans grande éducation, et qu’il a pu malgré tout accéder au pouvoir. Je l'admire car il était un orateur exceptionnel. (…) J'aimerais vivre cette expérience, tout comme Hitler au Stade de Nuremberg, avec tous ces gens suspendus à vos lèvres et qui sont prêts à tout accepter, quoi que vous disiez... »

Cette interview manuscrite est-elle un faux visant à discréditer le candidat républicain aux élections présidentielles ? Interrogé par ABC News sur ces propos, Schwarzenegger a répondu qu'il ne se souvenait pas du tout de ça. « Tout ce que je peux vous dire c'est que je déteste Hitler, sa politique et tout ce que le troisième Reich représente ».

Et puis il y a eu ce scandale dénonçant le comportement sexuel d’Arnold et qui eut un retentissement même en Europe.

Il est clair que n’importe quel autre homme politique, subissant le dixième de ces attaques, aurait vu sa carrière définitivement brisée. Mais pas Arnold Schwarzenegger. Tels les héros de ses films, il a non seulement surmonté les scandales mais il a aussi remporté les élections !

Quel est donc le secret d'Arnold ?

Selon Infowars, la carrière politique de l'Acteur aurait été décidée au sein du Bohemian's Club, société secrète dont il serait membre depuis son mariage et son entrée dans la famille Kennedy. Les enquêteurs conspirationnistes de faire remarquer : « La famille Kennedy est Démocrate, alors qu'Arnold Schwarzenegger s'est présenté au poste de gouverneur de la Californie en tant que candidat Républicain. Cela ne l'a d'ailleurs pas empêché de soutenir financièrement les campagnes électorales de la famille Kennedy. Ces contributions financières ont été bien plus importantes que celles qu'il a accordées à des candidats Républicains. »

Les relations de Schwarzenegger ne s'arrêterait cependant pas au Bohemian's Club. Dans un article de l’agence Reuters on découvre l'acteur en compagnie de Warren Buffet, un de ses soutiens. Ensemble, ils sont allés rendre visite à l’un des membres de la famille Rothschild, dans l'une de leurs propriétés en Angleterre. « La nouvelle carrière politique du Terminator comporte ainsi des aspects secrets qui sont bien plus révélateurs que ses actions publiques », déclare infowars, en précisant que Warren Buffet est le Président de Berkshire Hathaway, une très importante compagnie d'assurances. Il s'est illustré en essayant de faire supprimer les lois californiennes exigeant la publication des polices d'assurances souscrites par des victimes juives de l'Holocauste, polices qui n'avaient pas fait l'objet de règlements de la part des compagnies d'assurances. Si les manœuvres de Warren Buffet aboutissent, les sociétés d'assurances concernées vont probablement gagner des milliards de dollars, une fois de plus sur le dos des victimes. »

Pour les conspirationnistes, l'identité des gens qui soutiennent Arnold Schwarzenegger, et pour lesquels il travaille, en dit long sur ses intentions véritables.

Infowars de conclure en posant les questions suivantes : « Pensez-vous que le fait que la famille autrichienne d'Arnold Schwarzenegger ait été une famille nazie soit un détail sans importance ? Il est tout de même très intéressant de savoir que le grand-père de G.W. Bush et le père d'Arnold Schwarzenegger étaient tous deux des partisans du Nazisme.

Arnold Schwarzenegger serait-il le fer de lance médiatique d'un groupe occulte américain, étroitement lié à une mystérieuse connexion Nazie, et dont les membres seraient en train de prendre irrésistiblement possession de l'Amérique ? »

Conclusion

Que penser de cette enquête ? Est-elle le fruit d’un délire paranoïaque des tenants de la théorie de la conspiration ? Est-elle au contraire le reflet d'une réalité que les médias préfèrent garder sous silence ? Le lecteur avisé se gardera bien de juger. Il suffit qu'il demeure vigilant et garde un œil ouvert sur les événements qui se produiront à l'avenir...

Alors ? Républicain ? Démocrate ? Ultra-conservateur ? Ou gauchiste ?...Avec tous ces qualificatifs contradictoires, comment savoir qui se cache vraiment derrière Arnold ?… En fait, à chaque fois que vous écouterez ses interviews, vous trouverez derrière son sourire immuable, un homme excessivement réfléchi, pragmatique et très sensé, très pointilleux jusque dans les moindres détails…

Nenki pour Top Secret.

Comment on devient immortel ?
A la lumière de considérations ésotériques peu connues, Joël Labruyère analyse le phénomène des célébrités et des immortels... 



dimanche, décembre 09, 2012

Bouddhamania, le début de la fin ?




Kalou Rinpoché est le jeune chef spirituel de la lignée Kagyu du bouddhisme tibétain. De passage à Kagyu Ling, son plus ancien centre en France, il a déclaré :

« Kagyu Ling a hébergé la première retraite de trois ans en Occident; ce fut, en 1976, le cadeau de mon prédécesseur à l’Occident. Où sont tous les lamas bien formés et qualifiés ? Où sont tous les étudiants qui ont de l’ancienneté ? Je ne vois que des touristes. Si on regarde les centres de retraite aujourd’hui, ils sont vides, abandonnés et pitoyables. C’est une honte. Cela me brise le cœur.

En fait, beaucoup de personnes sont venues vers moi et m’ont fait part de l’inconduite de certains lamas durant de nombreuses années ; de plus il règne, chez les résidents, disharmonie et profond mécontentement. Afin de protéger le centre et le Dharma, j’ai demandé aux lamas résidents en question de se retirer. Pour toute réponse, sans vergogne, ils ont décidé avec un avocat de contester et nier mon autorité en tant que chef spirituel de la Lignée et de ce centre.

Moi-même, je ne suis pas parfait, mais néanmoins je respecte profondément le Dharma.

Très souvent, les lamas parlent de dévotion. Dévotion, dévotion, dévotion, mais quand je dois faire un changement qui va à l’encontre de leurs plans, il n’y a pas d’accord, il n’y a pas de dévotion. Je suis fatigué des politiques du Dharma. Je suis fatigué du business du Dharma.

Depuis toutes ces années, des pratiquants sincères sont venus. Beaucoup d’entre eux sont partis, beaucoup ont été déçus, beaucoup sont tristes… il est temps de réparer et de remettre les choses dans la bonne voie.

Je veux changer ce système, pour un autre système qui n’implique pas les abus de pouvoir ou les malversations, qui respecte les gens et qui respecte les étudiants. Je veux garder le Dharma sain et sauf. Je veux garder le Dharma pur. Je veux garder Kagyu Ling sain et sauf...
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Ils veulent nos âmes

  Henry Makow : "Ils veulent nos âmes. Les mondialistes veulent nous faire subir à tous ce que les Israéliens font aux Palestiniens. Et...