Ce
vendredi 26 avril 2013, un
homme est jugé à Paris pour une agression accompagnée
d'insultes racistes.
La
Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) a
décidé de se positionner aux côtés de la victime. "Sale
blanc, sale Français, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable
dans la société française", explique au micro d'Europe 1 le
président de la LICRA, Alain Jacubowicz.
« Il
y a quelques années, dit
Bruno Gheerbrant,
alors que je vivais aux États-Unis, je me promenais sur un marché
aux puces et, intéressé par une pile de 78 tours, je m’arrêtais
devant le bric-à-brac d’un vendeur, avec qui j’engageais
conversation. Lorsqu’il entendit mon accent étranger, et voyant
devant lui un blond, aux yeux bleus, il cru d’abord que j’étais
allemand. Je lui appris que j’étais français et il s’excusa
précipitamment avant d’ajouter en me lançant un clin d’œil «
Quand même, on peut pas blâmer les allemands pour ce qu’ils ont
fait aux Juifs ». Je lui répliquait aussitôt: « Mec, tu es un
raciste… ». L’homme me regarda surpris puis, pour rattraper le
coup, en quelque sorte, il s’empressa de me fournir sa bonne
excuse: « c’est pas de ma faute, vous savez, mon peuple vient de
l’esclavage… ».
Cet
incident a sans doute été un des plus marquants qui me soit arrivé
car la première fois de ma vie, et en contradiction totale
avec une éducation qui m’avait toujours présenté les Blancs
comme le seul groupe ethnique capable de racisme envers les autres,
j’avais dit à cet homme qu’il était raciste. Une fois ce pas
franchi, je n’allais pas tarder à admettre que j’avais souvent
été victime de racisme. A mesure que je réfléchissais à ce
sujet, je réalisais deux faits encore plus surprenant que
l’existence de ce racisme. D’une part, si j’avais été outré
par l’antisémitisme de cet homme, alors que je n’en étais pas
la cible, je n’avais pas relevé tout ce qu’il y avait
d’insultant pour moi dans ses propos, car il considérait qu’ayant
un physique Blanc très typé, j’allais « forcément » me réjouir
du massacre de 6 millions d’êtres humains. D’autre part, cet
homme avait immédiatement avancé la bonne excuse de l’esclavage
pour se dédouaner, insinuant par là que la responsabilité de sa
faute revenait au groupe ethnique auquel j’appartenais. J’étais
donc amené à me poser de nouvelles questions.
Pourquoi
étais-je si prompt à identifier et à lutter contre le racisme dont
les membres d’autres groupes ethniques, les Juifs, les Noirs, les
Arabes, les Asiatiques peuvent être victimes, et si incapable
d’identifier celui qui me visait ?
Pourquoi
étais-je toujours prêt à me laisser marcher sur les pieds par les
individus appartenant à d’autres groupes ethniques par peur de
passer pour « raciste » ?
Si
le racisme ne se limitait pas à une agression physique ou à des
insultes, pourquoi m’était-il si difficile d’identifier,
de dénoncer et de combattre le racisme dont j’étais fréquemment
victime, à des degrés divers ?
Au
terme d’une réflexion personnelle, j’ai fini par comprendre
qu’il existait un racisme très particulier dans ses croyances et
dans ses modes opératoires : Le racisme Antiblanc. Revenu en France
j’ai commencé à constater que ce racisme était de plus en plus
présent, de plus en plus virulent, se traduisant par des agressions,
des insultes, de fréquentes émeutes raciales, et un climat
violemment raciste à l’égard des Blancs s’était installé sans
que personne ne le dénonce. Dans la France d’aujourd’hui, les
Blancs sont les principales victimes des crimes inter-ethniques, dont
une bonne part sont, ou présentent tous les signes, des crimes et
des agressions racistes.
Lorsque
j’ai commencé à chercher des informations sur le racisme
Antiblanc, je n’ai trouvé aucune littérature dans les
bibliothèques municipales ou dans les librairies grand public, quant
à mes recherches sur Internet, elles menaient quasi systématiquement
à des sites néo-nazis ou a des sites « antiracistes » car si
concernant le racisme des Blancs, la traite des Noirs aux Amériques,
le génocide indien et l’antisémitisme, il y a redondance
d’informations, les bibliothécaires n’hésitant pas à acheter
dix livres sur le même sujet, alors qu’un ou deux auraient suffit,
sur le racisme Antiblanc, on ne trouve absolument rien. »
Finalement,
au bout de quelques années, Bruno Gheerbrant écrit « Le
racisme Antiblanc »
« J’ai
divisé mon travail en quatre parties, explique l'auteur. J’ai
essayé, dans un premier temps, de décrire, de définir et de nommer
les manifestations et les mythes du racisme Antiblanc. Je présente
ensuite une analyse du livre de Tahar Ben Jelloun « Le racisme
expliqué à ma fille » pour montrer de quelle façon, dans un
ouvrage grand public destiné aux enfants, sous un verni de bonnes
intentions, se transmettent des stéréotypes du racisme,
essentiellement au détriment des Blancs. Je rappelle en troisième
partie quelques faits peu connus sur l’esclavage, pour décrire ce
phénomène dans toute sa complexité: les quelques vérités que
j’expose, régulièrement passées sous silence, donneront au
lecteur une idée plus précise de ce que j’appelle le silence
sélectif. Enfin, dans une quatrième partie, j’ai essayé de
comprendre qui profite du racisme Antiblanc, pourquoi les questions
raciales sont devenues l’objet incontournable de la politique
française et pourquoi une famille politique a décidé de racialiser
le débat social dans notre pays. »
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gratuitement le texte de Bruno Gheerbrant, Le racisme Antiblanc :