par
Michaël
«
L’antitradition a eu son expression la plus complète dans le
matérialisme qu’on pourrait dire « intégral », tel qu’il
régnait vers la fin du siècle dernier (19ème) ; quant à la
contre-initiation, nous n’en voyons encore que les signes
précurseurs, constitués précisément par toutes ces choses qui
visent à contrefaire d’une façon ou d’un autre l’idée
traditionnelle elle-même. »
René
Guénon
On peut ne pas être d’accord avec Guénon sur tout ce qu’il a produit mais l’on peut reconnaître dans son œuvre un certain génie visionnaire en cette fin d’un monde. Je vous invite à lire ou à relire deux ouvrages magistraux sur le sujet « La Crise du monde moderne » et « Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps ». Une bonne partie des questions liées à la contre-initiation réside, entre autres, dans ces études.
Je vais donc, dans un premier temps, résumer ce qu’est la contre-initiation puis, dans un second temps, développer les cas principaux de contre-initiation qui existent et tendent à prendre une ampleur inquiétante. Enfin, je terminerai par un essai sur les tentatives d’obombrement des forces contre-initiatique sur les disciples "non aboutis" ou renégats des enseignements et écoles spirituelles.
Notre époque a de quoi nous rendre inquiet en effet, cette inquiétude peut être prise soit de manière désespérée ; soit nous mettre en alerte, en éveil d’un discernement plus que nécessaire devant les difficultés que soulèvent les forces anti-divines qui s’abattent sur la terre pour ensevelir ce qu’il y reste de lumière. Dans le brouhaha des événements géopolitiques et des messianismes de tous bords, il convient plus que jamais d’être vigilant, je dédie cet article à celles et ceux qui ont compris le combat actuel et savent qu’il est avant tout spirituel.
Matérialisme,
scientisme et consumérisme :
«
Chercher de satisfaire les besoins matériels des hommes est une
illusion, parce que la civilisation moderne crée toujours plus de
besoins artificiels qu’elle n’en peut satisfaire.»
René
Guénon
Depuis
l’émergence de la pensée scientifique qui s’est progressivement
érigée en pensée unique dans notre monde moderne, nous avons vu
s’imposer la croyance que l’humain n’est qu’un amas de chair
et d’os perdu dans un univers soumis au hasard et à la nécessité.
Certes on arguera que la science a fait progresser la médecine, le
confort social, l’hygiène et a mis en place le sacro-saint progrès
technologique censé nous affranchir. Pourquoi pas, ne rejetons pas
le bébé avec l’eau du bain. Mais sachons que pour tous ces
progrès il y a un revers et que finalement si l’on est lucide la
médecine est dans l’impasse concernant bon nombre de pathologies
et il apparaît clairement qu’elle en génère de nouvelles. Des médecins
courageux s’élèvent même pour dénoncer les conglomérats
industrialo-pharmaceutiques qui créeraient des maladies pour pouvoir
en vendre les remèdes.
Les
médecines traditionnelles étaient des voies de préventions de la
santé, des médecines de la santé et non des médecines de la maladie. Elles se sont élaborées en observant les vivants et non en disséquant
les morts, c’est une différence non négligeable quant à l’esprit
qui sous-tend une approche. Il reste évident que les progrès de la
chirurgie sont utiles dans la limite de leur sphère de compétence
et tant que ne s’installe pas la "logique du bistouri" ; alors qu’il est possible d’agir bien souvent en amont dans la
compréhension psychosomatique des causes.
Sans parler du phénomène de psychiatrisation de la société et des problèmes sociaux qui valorisent l’utilisation de la camisole chimique (antidépresseurs, neuroleptiques…) au détriment d’une réelle écoute que les professionnels n’ont plus le temps ou/et l’envie de pratiquer.
Je sais que dans tous ces secteurs il existe des êtres de valeurs, je les ai rencontré et je connais leur frustration devant un système mécanisé qui ne veut pas les écouter. L’écoute, oui, qui prends trop de temps, le temps étant de l’argent, elle n’est pas assez rentable. Pour ce qui est du confort matériel et de la technologie, il y aurait plus d’un article à écrire sur le sujet je vous renvoie à Rudolph Steiner ainsi qu’au livre de Sébastien Vaas intitulé « L’enfer du virtuel ».
Sans parler du phénomène de psychiatrisation de la société et des problèmes sociaux qui valorisent l’utilisation de la camisole chimique (antidépresseurs, neuroleptiques…) au détriment d’une réelle écoute que les professionnels n’ont plus le temps ou/et l’envie de pratiquer.
Je sais que dans tous ces secteurs il existe des êtres de valeurs, je les ai rencontré et je connais leur frustration devant un système mécanisé qui ne veut pas les écouter. L’écoute, oui, qui prends trop de temps, le temps étant de l’argent, elle n’est pas assez rentable. Pour ce qui est du confort matériel et de la technologie, il y aurait plus d’un article à écrire sur le sujet je vous renvoie à Rudolph Steiner ainsi qu’au livre de Sébastien Vaas intitulé « L’enfer du virtuel ».
Nous
avons ce consumérisme déchaîné par un ultralibéralisme intégriste
qui a relégué l’humain à un pouvoir unique « le pouvoir d’achat
», qui le conditionne à croire qu’il est libre parce qu’il a le
droit inaliénable de consommer, de se réaliser dans le monde en
travaillant comme une bête de somme pour pouvoir acheter des objets
qui combleront son vide intérieur, provisoirement. Nous sommes passés du « Je pense, donc je suis » de Descartes au « J’ai, donc je
suis » de la société de consommation. On ne veut plus entendre la
tradition quand elle dit que ce vide d’Être ne pourra jamais être
comblé par l’Avoir, l’ego trouvera toujours des objets pour
voiler son inexistence. Le consumérisme est devenu une arme alimentée par les loges maçonniques (qui connaissent les techniques de
manipulation des masses et l’utilisation occulte des énergies). Loges qui
sont soumises aux élites oligarchiques mondialistes.
Voilà
pour résumer brièvement sur le pendant matériel de la
contre-initiation, bien des auteurs développent en détail ce que
j’énonce et il est possible d’écrire longuement sur chacun des
aspects évoqués, si la demande se fait sentir peut être qu’ils
émergeront par la suite.
Loges
occultes, religions et New Age :
«
La guerre occulte est la guerre que les forces de la subversion
mondiale mènent dans les coulisses par des moyens qui échappent
presque toujours aux méthodes ordinaires de l'investigation. »
Julius
Evola
Dans
l’envers du décors, à la source des dérèglements anti-divins
que nous avons vu plus haut il y a les loges maçonniques (entendons
ici la franc-maçonnerie moderne qui est loin de la véritable
franc-maçonnerie initiatique traditionnelle depuis longtemps perdue
et inversée par les loges actuelles) qui tirent les ficelles en
utilisant divers techniques de manipulations améliorées par une
technologie matérielle et occulte, pour les détails des procédés
je vous redirige vers l’article écrit sur le livre « Démasqué
» de Jan Van Rijkenborgh et bien entendu son ouvrage qui donnent
les clés de la compréhension des coulisses du monde (1).
Une note
spéciale ici concernant les religions organisées qui dénotera peut
être un peu avec la pensée du traditionalisme guénonien sans pour
autant créer un schisme avec le fond du discours.
Les religions traditionnelles d’aujourd’hui ne défendent plus LA tradition, elles aussi sont séduites par la contre-initiation. Le pape Benoit XVI dans son homélie du 6 janvier 2007(2) prônait l’exigence de voir apparaître un « un nouvel ordre mondial politique et économique ». Rappelons que le Vatican est une des plus grosses entreprises financières du monde qui fut financée par la banque Rothschild, ces derniers en détiennent des parts (3). Sans compter le fait que l’institut des bonnes œuvres du Vatican serait un paradis fiscal responsable du blanchiment d’argent de la mafia (4).
Les religions traditionnelles d’aujourd’hui ne défendent plus LA tradition, elles aussi sont séduites par la contre-initiation. Le pape Benoit XVI dans son homélie du 6 janvier 2007(2) prônait l’exigence de voir apparaître un « un nouvel ordre mondial politique et économique ». Rappelons que le Vatican est une des plus grosses entreprises financières du monde qui fut financée par la banque Rothschild, ces derniers en détiennent des parts (3). Sans compter le fait que l’institut des bonnes œuvres du Vatican serait un paradis fiscal responsable du blanchiment d’argent de la mafia (4).
C’en
est assez pour démontrer que l’idéal des pauvres du Christ n’est
plus d’actualité. Il en est de même pour les instances judaïques
et islamistes où "lutte de pouvoir", "guerre des egos" et "volonté
d’imposer son dogme à la terre entière" continuent de faire rage.
Où l’on voit s’opposer d’un côté, le monde
judéo-protestantiste allié des banques et des empires coloniaux qui
tentent d'imposer au monde l’image de l’islamiste
terroriste. La volonté judéo-protestantiste d’arrière-plan étant
celle de l’ancien testament dont le but est la domination mondiale
d’une élite sous la tutelle du messie biblique, rejetons du Dieu
Jéhovah. Relisez la vieille bible tout y est. En face tente de se
façonner un bloc d’opposition islamo-catholique (5) qui sur le
papier semble une bonne idée, mais au vu de ce que nous avons énoncé plus haut sur le Vatican, il risque de prendre une tournure réductrice
du message initiatique primordiale de ces traditions.
Si
l’Islam apparaît aujourd’hui comme un bastion de la résistance
contre l’empire mondialiste, un néo-bolchevisme religieux, il n’en
reste que sa vision profonde est sensiblement la même que celle
contre laquelle elle s’oppose. Ayant moins subit les dérives du
monde moderne, l’islam a conservé une pensée traditionnelle. Mais, elle
est pour la majorité d’ordre waabo-sunnite et salafiste,
c'est-à-dire des courants littéralistes pro-shariah (loi
coranique). Et l’on est loin ici de l’Islam idéalisé de Guénon
avec des sages comme Rûmi ou Ibn Arabi aux commandes. L’islam
terroriste est financé par le Qatar et l’Arabie saoudite qui
collaborent avec les États-Unis en leur offrant des points d’appui
militaires sur leurs territoires (6). Les voies alternatives dans les
pays musulmans se font difficilement entendre. Reste que tous ceci ne
sent pas très bon et risque de mal tourner compte tenu des forces en jeu. Là encore, les peuples sont pris en
otage par les idéologies des oligarques d’est en ouest.
Je ne
parlerai pas ici du lamaïsme, ses dérives et ses intentions de
domination, Félix développe le sujet sur le blog, bonne
lecture.
A quoi,
allons-nous donc logiquement assister ?
A une
guerre sainte de plus, entre institutions qui sont comme des
enveloppes vides, ayant conservé le décorum et l’apparence de
l’esprit mais qui en sont vidées. Les écoles de sagesse reliées
à ces traditions se cachent afin de préserver leur enseignement en
attendant que l’orage passe. La contre-initiation a enseveli elle
aussi les religions officielles et je crains malheureusement que les
doctrines sociales des religions ne suffisent pas pour changer la
conscience humaine.
Le New
Age, ce bricolage syncrétique mélangeant mysticisme orientale,
occultisme occidentale, shamanisme et physique quantique, ne pas être en reste. Les loges occultes de la fraternité blanche sont elles
aussi de la partie et prônent l’émergence d’une "dictature du
bien" par le biais de la religion mondiale instaurée par le retour de
Maitreya (7).
Un petit
tour d’horizon a été fait (il est possible de développer bien
plus encore tous ces thèmes).
Comment
devient-on un agent de la contre-initiation ?
Nous
arrivons maintenant au cœur de cet article, nous avons esquissé
plus haut les buts de la contre-initiation, d’un côté la
mécanisation de l’humanité par le biais du scientisme et du
consumérisme. C'est-à-dire la volonté de convaincre l’humain
qu’il n’a pas d’âme, qu’il n’est qu’une machine
biologique imparfaite et que la science seule est le dieu qui fera de
lui "l’homme nouveau" comme nous le voyons avec l’avènement des
nanotechnologies et le mouvement trans-humaniste(8) nous chantant le
cantique de l’homme 2.0.
De
l’autre, les mouvances religieuses qui ayant conservé une partie
des enseignements fondateurs (mais sans les clés initiatiques)
rabâchent des demi-vérités qu’elles érigent en Vérité
intégrale sans comprendre la parole d’un sage comme Rûmi qui nous
murmurait : « La vérité est un grand miroir tombé du Ciel qui
s'est brisé en mille morceaux. Chacun en possède un tout petit
morceau et croit détenir toute la vérité ». Ces mouvements ne
vont faire qu’opposer leurs morceaux de vérité à d’autres
morceaux de vérité, ce qui les conduira à détruire tous les
morceaux et fera s’évaporer la possibilité de reconstituer ce grand miroir de la tradition primordiale.
Si l’on
a un peu compris ce qu’est la contre-initiation alors on est à
même de d’appréhender le pourquoi et le comment de la manipulation qui transforme de plus en plus de personnes en serviteurs des forces anti-divines. Ne
voyons pas là forcément une volonté démonique grossière en
arrière-plan, bien que des énergies occultes agissent dans le
dévoiement d’un être. Mais au début l’être n’a pas de
mauvaise volonté consciente. Le Bouddha disait que l’ignorance
était la cause de la souffrance et nous savons que la souffrance
mène à la colère, puis la haine et la destruction. Cette ignorance
est un trou énergétique dans l’être, un trou qui demande à être
rempli, le philosophe Pascal disait « L’homme a dans le cœur
un trou en forme de Dieu » c’est bien de cela dont il s’agit.
Il y a une place en l’homme pour le divin, il lui manque quelque
chose, et ce manque va le conduire à rechercher partout cette partie
manquante. Dans les jouets, les collections de timbres, les conquêtes
sensuelles, les voitures, l’argent, la réussite professionnelle,
même dans la recherche de sa moitié (alors que pour vivre vraiment
à deux il nous faut être UN ou déjà tendre vers) il ira partout
et toutes ses actions auront pour prétexte de fond cette recherche
fiévreuse. Mais si beaucoup d’appelés, peu d’élus et il est
difficile de se trouver soi-même dans un monde de distractions
permanentes où tout nous pousse à vouloir tout savoir sans rien
connaître. Chacun tente donc de combler ce manque d’Absolu en
prenant une direction ou une autre, mais les impasses sont partout et
le discernement véritable si peu enseigné.
Un agent
de la contre-initiation peut prendre l’image d’un adolescent
idéaliste qui se fera envoûter par la politique et la croyance que
le changement c’est maintenant, alors que tous les partis nous
l’ont proposé sans jamais rien apporté de neuf. Adhérent à un
parti il perdra de vue la quête de l’ultime, focalisant son
énergie dans la lutte pour ses idées.
Il y a
aussi le scientifique, enfant curieux et logique qui en devient un
résigné de laboratoire, à servir les fonds de pensions qui
subventionnent ses recherches pour un énième vaccin antigrippale
qu’il faudra vendre coûte que coûte.
On peut
voir aussi le mystique ou le religieux qui ressent que la religion
possède quelques échos de l’esprit divin dans ses formes. Mais à
un moment il devra prendre position, défendre sa foi, argumenter
contre celle des autres, puis, s’il a l’ambition d’évoluer dans
sa hiérarchie, il constituera des stratégies de pouvoir, des
alliances politico-religieuses qui l’éloigneront de l’innocence
de sa foi de jeunesse.
Nous
pouvons trouver le nouvel-ageux, adolescent rêveur, un peu rebelle à
l’autorité, parfois anarchiste ou baba cool. Aimant les fées et
le seigneur des anneaux, rêvant aux esprits de la nature. Sa
capacité d’émerveillement sera séduite par les contes de fée du
New Age, le jeu avec les énergies colorées et sucrées, l’amour
tantrique et les gentils maîtres ascensionnés qui veillent sur lui.
Il arrivera un moment où il entrera dans un déni presque complet
des réalités du monde et de son obscurité et qu’à force de ne
regarder que le ciel il en oublie de voir le trou dans lequel il
tombe.
Ces
énumérations ne sont pas exhaustives, mais si vous avez intégré
les principes qui sous-tendent la création de ces voies de
contre-initiation elles vous donneront une vue globale. J’ai
volontairement élargie la compréhension du phénomène de
contre-initiation à la sphère politique et scientifique, mais tout
est relié, les influences de ces sphères se font d’en haut, par
le biais de forces occultes contre-initiatiques qui en ont favorisé
l’émergence.
Parlons
maintenant du cas qui apparaît comme le plus problématique, le plus
subtil et le plus sournois des pièges tendus par les forces de la
contre-initiation. Ce cas a toujours existé depuis des siècles
mais il prend aujourd’hui une importance particulière, je vais
parler du disciple renégat des écoles de sagesse.
Une saga
bien connue, Star Wars, a façonné un archétype moderne de ce
renégat, en l’image d’Anakin Skywalker devenant Dark Vador.
Initié par les forces de la lumière, connaissant leurs arcanes mais
tenté par les forces obscures, il sera détourné et utilisera sa
puissance contre la main qui l’a initié.
Ce phénomène est très ancien, en Égypte déjà, vers la fin de cette glorieuse civilisation, les écoles des mystères d’Osiris furent minées de l’intérieur par des disciples pervertis. Puis attaquées de l’extérieur par des loges occultes constituées par ces mêmes disciples gâchés de l’enseignement des mystères. Phénomène que l’on retrouvera au sein de nombreuses écoles de sagesse d’Orient comme d’Occident. Il doit certainement exister encore pour chaque courant une poignée de puristes authentiques, nul doute, sinon le monde aurait déjà été englouti depuis longtemps, ici, c’est un constat global que je réalise dans le but d’amorcer le sujet principal.
Ce phénomène est très ancien, en Égypte déjà, vers la fin de cette glorieuse civilisation, les écoles des mystères d’Osiris furent minées de l’intérieur par des disciples pervertis. Puis attaquées de l’extérieur par des loges occultes constituées par ces mêmes disciples gâchés de l’enseignement des mystères. Phénomène que l’on retrouvera au sein de nombreuses écoles de sagesse d’Orient comme d’Occident. Il doit certainement exister encore pour chaque courant une poignée de puristes authentiques, nul doute, sinon le monde aurait déjà été englouti depuis longtemps, ici, c’est un constat global que je réalise dans le but d’amorcer le sujet principal.
Amorçons
à présent notre compréhension du phénomène contre-initiatique
provoqué par un disciple dévoyé qui, n’ayant pas terminé sa
formation, se retourne contre l'Enseignement. Un célèbre exemple en Occident, l’apôtre Pierre, fervent disciple des
premières heures d’extériorisation de l’enseignement
christique. Selon l’enseignement gnostique, les évangiles sont à
comprendre dans un sens symbolique, représentant les différents
archétypes des types d’êtres et des processus initiatiques menant
à la transfiguration. Que Pierre ait réellement existé ou non
n’est pas si important, ce qui compte c’est la compréhension
intérieure que nous pouvons en retirer pour notre propre
cheminement.
Dans ces
évangiles Pierre est présenté comme un disciple zélé mais
instable, l’enseignement lui parle mais il a encore des résistances
et des difficultés à l’assumer concrètement en acte. Il a vu les
miracles (entendons les possibilités qu’offre l’enseignement)
mais sa foi reste faible car il ne veut pas lâcher l’ancien monde
qu’il porte en lui. Quand Jésus est jugé par le sanhédrin
(symbole des forces terrestres qui refusent une révolution et un
changement) Pierre n’a pas la force de lutter contre ces forces qui
le tenaillent et l’évangile nous dit :
«
Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des
servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait,
elle le regarda, et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de
Nazareth. Il le nia, disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce
que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le
coq chanta. La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à
ceux qui étaient présents : Celui-ci est de ces gens-là. Et il le
nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore
à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen.
Alors il commença à faire des imprécations et à jurer : Je ne
connais pas cet homme dont vous parlez. Il le nia, disant : Je ne
sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit
pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. »
Marc
: 14 – 68-71
Il
reniera Jésus avant sa passion, qui en terme gnostique constitue le
chemin de la libération. L’enseignement initiatique connaît les
comportements possibles des disciples et nous voyons dans l’évangile
que celui-ci avait été prévu :
«
Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint
de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux
fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il
pleurait. »
Marc
: 14 – 72
Il n’est
pas question ici de juger le reniement, mais de le comprendre dans
ses causes et ses conséquences, car nous portons un Pierre en nous
aussi. Si l’on perçoit l’Evangile comme un ouvrage emplie de
symbolique initiatique il s’éclaire et nous libère du dogmatisme
littéraliste imposé par l’église fondée par Pierre. A ce sujet, nous voyons dans l’évangile selon Mathieu, Jésus dire à Pierre :
«
Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai
mon Église »
Mathieu
: 16 – 18
C’est
un exemple, nous voyons que sans les clés de décodage des écrits
l’interprétation littéraliste a fait voir en Pierre le fondateur
de l’église terrestre du Christ alors que celui-ci avait dit «
Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean : 18 – 36). Il y a
de quoi se mélanger les pinceaux devant des paradoxes de surface
mais qui ne le sont plus lorsque l’on décrypte l’herméneutique
des textes, ce décodage dépasse largement le cadre de cet article.
En terme ésotérique, Pierre représente la dimension historique de l’événement christique, mais aucunement la volonté gnostique de faire de ce monde une imitation du monde des âmes libres. Ce qu’il convient de retenir, c’est l’image qui est proposée de Pierre, disciple enthousiaste à un moment, lâche à un autre puis finalement ayant pour rôle (réel ou autoproclamé ?) de fonder le royaume que Jésus n’avait pas souhaité entreprendre sur la terre du Dieu jaloux.
Pour les gnostiques, le monde est un passage, une étape nécessaire à la reconstruction de l’âme originelle qui a subsisté avant la chute dans la matière. Monde matériel qui est devenu le royaume de Jéhovah, le "Dieu des armées", qui veut dans son intérêt voir les humains prisonniers dans son enclos terrestre et constituait un royaume christique factif, une inversion luciférienne du véritable royaume primordial.
En terme ésotérique, Pierre représente la dimension historique de l’événement christique, mais aucunement la volonté gnostique de faire de ce monde une imitation du monde des âmes libres. Ce qu’il convient de retenir, c’est l’image qui est proposée de Pierre, disciple enthousiaste à un moment, lâche à un autre puis finalement ayant pour rôle (réel ou autoproclamé ?) de fonder le royaume que Jésus n’avait pas souhaité entreprendre sur la terre du Dieu jaloux.
Pour les gnostiques, le monde est un passage, une étape nécessaire à la reconstruction de l’âme originelle qui a subsisté avant la chute dans la matière. Monde matériel qui est devenu le royaume de Jéhovah, le "Dieu des armées", qui veut dans son intérêt voir les humains prisonniers dans son enclos terrestre et constituait un royaume christique factif, une inversion luciférienne du véritable royaume primordial.
Par la
suite, l’Eglise catholique romaine démontrera qu’elle s’est
bien rangée auprès des forces du Dieu de ce monde, Jéhovah, et
n’est devenue finalement qu’un Judaïsme édulcoré adapté aux
goyim (non juifs). L’hégémonie que l’église affirmera, sa
haine féroce contre les hérésies, le sang des innocents qu’elle
a versé pour détruire l’impie ou le forcer à capituler,
comportement à l’opposé du message d’amour christique basé sur
la non-violence absolue. Message que les fraternités gnostiques
comme les manichéens, les bogomiles et les Cathares ont fait vivre
en leurs temps respectifs. Et nous voyons là encore le reniement de
Pierre qui conduira l’Eglise à anéantir ces confréries, à renier
encore une fois le christ sous le prétexte hypocrite de la guerre «
sainte ».
Plus
près de nous, il y a un autre cas devenu tristement célèbre qui va
nous permettre de comprendre avec plus de précision les phénomènes
qui permettent de dévoyer un disciple et de le laisser se faire
séduire par les forces de la contre-initiation. Le développement
qui va suivre je le dois en partie à François Favre, auteur du
livre « Mani, Christ d’Orient, Bouddha d’Occident »(9)
qui partant de l’enseignement gnostique de Jan Van Rijkenborgh a
considérablement mis en lumière les phénomènes d’inversion qui
s’opèrent dans la conscience d’un disciple félon. Le cas
présenté est celui de l'homme qui dota cette religion de ses armes
idéologiques et lui donna son assise politique, il s’agit de Saint Augustin.
Son
parcours est très intéressant et permet de comprendre les
différentes étapes psychologiques qui amènent progressivement à la
négation d’un enseignement que l’on considérait comme
libérateur.
Saint Augustin fut très tôt attiré par l’enseignement gnostique, propagé à l’époque par les manichéens, il restera 9 ans en tant qu’auditeur libre, il assista aux enseignements publics mais n’accéda pas à l’école intérieure. Il y avait quelques choses qui l’appelait, le fascinait dans la Gnose, mais une autre partie en lui refusait à tout prix de lâcher prise. C’était une personne brillante, grand orateur, rhéteur de talent, de conditions modestes il voulait réussir tout simplement dans la vie et ce hisser socialement. Or, la Gnose n’enseigne pas comment réussir dans la vie et acquérir un statut social, elle enseigne plutôt comment se libérer du besoin de statut social. Saint Augustin ne pu aller plus loin dans l’enseignement, son moi résistait de toutes ses forces à l’abandon devant la possibilité de l’abandon de son ambition terrestre. Ce n’est ni bien, ni mal, encore une fois, si Augustin en était resté à une acceptation lucide et honnête qui lui aurait permis d’accepter ses propres limites et de vivre pleinement son besoin de réussite, nous en serions resté là. Chacun est libre de suivre ses propres aspirations et de vivre ce qu’il a besoin de vivre pour peut être passé à autre chose ensuite. Mais Augustin n’en resta pas là, son orgueil n’accepta pas qu’il ne puisse pas comprendre l’enseignement, qu’il ne puisse accéder à la plus haute réalisation spirituelle.
Saint Augustin fut très tôt attiré par l’enseignement gnostique, propagé à l’époque par les manichéens, il restera 9 ans en tant qu’auditeur libre, il assista aux enseignements publics mais n’accéda pas à l’école intérieure. Il y avait quelques choses qui l’appelait, le fascinait dans la Gnose, mais une autre partie en lui refusait à tout prix de lâcher prise. C’était une personne brillante, grand orateur, rhéteur de talent, de conditions modestes il voulait réussir tout simplement dans la vie et ce hisser socialement. Or, la Gnose n’enseigne pas comment réussir dans la vie et acquérir un statut social, elle enseigne plutôt comment se libérer du besoin de statut social. Saint Augustin ne pu aller plus loin dans l’enseignement, son moi résistait de toutes ses forces à l’abandon devant la possibilité de l’abandon de son ambition terrestre. Ce n’est ni bien, ni mal, encore une fois, si Augustin en était resté à une acceptation lucide et honnête qui lui aurait permis d’accepter ses propres limites et de vivre pleinement son besoin de réussite, nous en serions resté là. Chacun est libre de suivre ses propres aspirations et de vivre ce qu’il a besoin de vivre pour peut être passé à autre chose ensuite. Mais Augustin n’en resta pas là, son orgueil n’accepta pas qu’il ne puisse pas comprendre l’enseignement, qu’il ne puisse accéder à la plus haute réalisation spirituelle.
Doute,
négation et menace :
«
Je n’ai rien vu qui décelât la présence réelle d’un autre
ordre de nature. »
Saint
Augustin au sujet de l’enseignement manichéen
Augustin
n’avait rien vu, car pour voir il faut ouvrir l’œil intérieur
de la connaissance, qui demande de s’élever par delà la
compréhension rationnelle. Chose à laquelle Augustin en 9 ans
n’avait pas démontré les potentialités pour accéder aux
mystères de l’enseignement, qui ne sont pas accessibles à l’unique
raison. C’était un intellectuel, curieux et avide de savoir, avec
des élans mystiques qui lui permirent certaines expériences
mystico-occultes qui ramena à la nouvelle foi qui fut la sienne, le
catholicisme. Il avait trouvé ici tout ce qu’il recherchait, un
savoir intellectuel rationnel et nourrissant et une mystique adaptée
à ses besoins d’extases.
Puisqu’il
avait atteint son but, selon la volonté de (son) Dieu, sa destinée
avait un sens et elle était guidée par le divin lui-même. Ses
extases mystiques terminèrent de fossiliser son doute envers
l’enseignement initiatique. De nombreux mystiques, toutes traditions
confondues, se sont fait piéger par leurs expériences mystiques,
tout comme aujourd’hui les channels du Nouvel Age le sont.
L’expérience mystico-occulte est vue par la Gnose comme une étape
où la personne entre en connexion avec l’inconscient collectif, la
noosphère ou le plan astral. Là où réside les entités déchues
qui tirent les ficelles du monde terrestre. Le plan astral est un
miroir de nos désir, il manifeste comme un écho ce que nous lui
envoyons et la plupart des visions de vierges, de Jésus ou de
Bouddha proviennent de ses désirs émotifs réfractés par l’astral
vers la conscience de l’individu qui en demande l’apparition.
Voila pourquoi dans le bouddhisme gnostique il est dit « Si tu vois
le Bouddha, tue le ! » car il n’est qu’une image projetée par
tes propres désirs et non la conscience éternelle qui n’est pas
là haut ou en bas, mais au-dedans, sans mots, sans images, juste
dans cette présence vibrante de l’instant.
Mais
Augustin ne savait pas tout cela, puisqu’il ne s’était pas montré
digne d’être initié. Et sûr de ce qu’il avait vécu, il commença à
douter intellectuellement des fondements de la gnose, écrivit en bon
hérésiologue sur le sujet. Il se retourna dans un premier temps
contre Faustus, un des maîtres manichéens qui était à son écoute
pendant longtemps, quand il était auditeur de l’école.
Il commença donc à nier la valeur divine de l’enseignement puis
prépara des débats contradictoires, des procès et des délations, puis il arriva au terme de son reniement (comme Pierre dans
l’évangile) en utilisant la guerre sainte contre les manichéens,
comme il le confirme ici :
"On
ne s'étonnera point des guerres faites par Moïse, on n'en aura
point horreur, attendu qu'en cela, il n'a fait que suivre les ordres
mêmes de Dieu. Il n'a point cédé à la cruauté, mais à
l'obéissance. Quant à Dieu, en donnant de tels ordres, il ne se
montrait point cruel, il ne faisait que traiter ces hommes et les
effrayer comme ils le méritaient. En effet, que trouve-t-on à
blâmer dans la guerre ? Est-ce parce qu'on y tue des hommes qui
doivent mourir un jour, pour en soumettre qui doivent ensuite vivre
en paix? Faire à la guerre de semblables reproches serait le propre
d'hommes pusillanimes, non point d'hommes religieux."
(Contre
Faustus)
Il est
clair que dans ces mots se révèle la voix d’un homme
qui ne se donne plus le choix et qui s’étant auto-convaincu de
bien fondé de son cheminement ne peut supporter l’existence de
ceux qui lui renvoyaient l'image son échec. Il fit ainsi condamner à la
peine de mort pour hérésie celles et ceux qui lui avaient tendu une
main patiente en l’accueillant neuf années auprès d’eux,
attendant qu’il comprenne un jour et soit prêt pour l’initiation…
Augustin posa ainsi les bases légales pour le tribunal de
l’inquisition dont l’histoire nous a laissé un brûlant
souvenir…
Nous
avons ici en Pierre comme en Augustin les prototypes des disciples
gâchés qui furent instrumentalisé par les forces de la
contre-initiation. Chacun a le droit d’être là où il veut être
et de suivre la vie qu’il veut, mais pourquoi donc menacer et
supprimer celles et ceux qui vivent autrement ? C’est un long débat
et l’humanité n’en est pas encore sortie, je pense que tant que
nous ne sommes pas en accord avec nous-mêmes, peu importe le chemin
ou l’absence de chemin, ce désaccord qui cause le doute et donc
l’angoisse amène à vouloir détruire les êtres qui sont en
accord avec eux-mêmes et qui nous renvoi notre incapacité à
l’être. Ainsi va la nature humaine tant qu’aucuns efforts n’a
été fait pour la sortir de sa médiocrité. On peut dire que la
cause de reniement réside dans le disciple lui-même, dans la
déception (et parfois détestation) de lui-même face à
l’impuissance évidente du dépassement des limitations égotiques.
Il peut venir aussi s’y ajouter parfois la déception envers les
autres, ces autres disciples qui sont aussi dans leur marasme
intérieur. Co-disciples qui malmènent l’idéalisme que l’on
attend d’un disciple droit dans ses bottes, vision bien souvent
fantasmée qu’il nous faut dépasser pour voir qu’en face leur
corps est un champs de batailles entre le vieil homme et l’homme
nouveau, et que l’on chute plus que l’on se tient debout dans une
école digne de ce nom, ce n’est pas de tout repos il vaut mieux
être avertit avant de tomber de trop haut. Il a existé aussi
d’authentiques déserteurs comme me le rappelait François Favre,
Mani est parti de la communauté des Elkasaïstes, Krishnamurti et
Steiner de la théosophie et Jan Van Rijkenborgh de la rose+croix Max
Heindel. Mais à la différence des disciples gâchés ils l’ont
fait à la suite d’une authentique révélation intérieure et leur
comportement n’a jamais été hostile envers leurs anciennes
fraternités. Ils ont œuvré en leur âme et conscience pour
apporter un souffle nouveau, adapté à l’esprit des temps.
Le monde
est rempli de Pierre et d’Augustin à des niveaux différents et
dans chaque domaine de la vie humaine. Mais spécialement dans le
domaine spirituel, ils prennent une tournure tragique et surtout
pour eux finalement. Car les assassins des Manichéens, des Bonhomies
et des Cathares étaient eux aussi en désaccord avec eux-mêmes, et
cette faille a laissé entrer en eux des forces anti-incendie et
contre-initiatiques qui ont pour intérêt de briser tous ce qui
viendrait menacer leur main mise sur le monde. Les innocents, les
bonshommes qui furent massacrés ne leur en voudront jamais, ils sont
pour la plupart libérés et revenus dans la terre des origines ou
bien réincarnés ici pour continuer ce chemin qui les y amènera.
Nous
avons vu que les forces lucifériennes prennent des formes parfois
diverses, enveloppant dans leur toiles obscures les domaines du monde
scientifiques, politiques et spirituels. Partout ils sont à l’œuvre
aujourd’hui, et le plus grave reste en ce qu’ils manipulent des
milliards d’être humain pour les opposer les uns contre les autres
jusqu’à la destruction si rien de conscient n’est fait pour les
en empêcher. J’essaye de vivre en gnostique et sur cette base. Je
ne suis pas très optimiste envers la marche du monde actuel, qui
selon moi devra passer par une crise profonde et un effondrement
inévitable avant de pouvoir reconstruire en apprenant (cette fois)
des leçons de son histoire sinueuse.
Tant que
l’humain n’entre pas dans les mystères de son cœur il ne pourra
pas proposer une civilisation qui puisse être digne de devenir une
rampe de lancement stable pour les âmes qui aspirent au retour vers
le royaume céleste ou la "terre pure" comme le disent les gnostiques
bouddhistes. Si nous sommes des passants alors tentons de faire de ce
monde un pont stable et parsemé de roses d’amour et de générosité
pour les générations futures qui auront besoin de s’incarner pour
poursuivre leur r-évolution intérieure. Je me permets d’adresser
mon ressenti et mes vœux sincères puisque j’en ai l’occasion
ici :
- Je ne
souhaite pas qu’un nouvel âge d’or factice et forcé émerge, je
ne souhaite pas voir l’humain infantilisé devant les puissances de
ce monde et des autres.
- Je ne
souhaite pas que l’humain se fasse berner par les belles paroles
sucrées et les promesses des lendemains qui chantent.
- Je ne
souhaite pas voir l’humain se soumettre à une dictature
mondialisée lui présentant le bonheur en le sécurisant comme un
enfant dans un cocon de fils barbelés.
Mais ce
que je souhaite c’est que l’âge de l’or de l’âme soit vécu
par un nombre croissant des femmes et d’hommes. Que les fils de
lumière tissent en eux la robe rayonnante des noces alchimiques dans
l’éclosion vivifiante de la rose du cœur. Et que leur monde
intérieur vive et proclame leur souveraineté pleine et irrévocable
de filles et fils prodigues de retour dans la patrie du père
éternelle, le vrai Dieu, la source de toutes les éternités…
Fraternellement,
Michaël.