samedi, décembre 15, 2012

Les bûches de Noël





« Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent. »

Jean-Pierre Coffe

Trop souvent, il serait préférable de les avoir sur le pied, plutôt que sur l'estomac. Je parle évidemment du gâteau, même si la bûche de Noël en question, toute lourde et indigeste qu'elle soit, surtout après un repas particulièrement calorique, est la transposition pâtissière de la bûche de bois qui flambait avec tout un cérémonial dans les âtres de nos ancêtres, la nuit de Noël.

Qu'on l'appelle « Sonco » en Auvergne, « Queuche » en Lorraine, « Tronche » ou « Trugho » en Gascogne, ou encore « Cosse de Nau » dans le Berry, elle est toujours énorme : plusieurs hommes sont nécessaires pour la mettre en place dans la cheminée, au moment où l'on sonne l'élévation de la messe de Noël.

Elle doit provenir d'un chêne vierge de tout élagage, abattu à minuit, quelques jours avant Noël. On la décore de lierre et on l'asperge de vin et d'eau bénite, avant que le maître de maison ne l'enflamme. En Provence, on choisit plutôt le tronc d'un arbre fruitier, mais le cérémonial est comparable.

La bûche doit flamber au moins pendant toute la nuit de Noël, pour « réchauffer l'enfant Jésus ». Au mieux, elle dure trois jours. Les femmes déposent de petits cadeaux dessus ou dessous les extrémités de la bûche ; les enfants qui n'auront pas été autorisés à assister à la messe de minuit les découvriront au matin. On en conserve les cendres d'une année à l'autre, sous le lit du maître de maison : chaque fois que le tonnerre se manifeste, une poignée de ces cendres jetées dans la cheminée est censée éloigner la foudre de la maison.

Ces troncs d'arbre qui flambent ont pour mission d'éloigner les mauvais esprits, car Noël correspond depuis la plus haute Antiquité à la fête des Morts. De nombreuses croyances dans nos campagnes sont attachées à cette nuit de Noël. Les animaux se mettraient à parler, les menhirs bretons s'en iraient à la mer, etc.

Jusqu'à la guerre de 1914-1918, avant que ne se répande le chauffage à vapeur, fourni par une chaudière à bois ou à charbon, ou électrique, la tradition des bûches était bien vivante. A Noël, on allumait de grands bûchers sur les places publiques, des sortes de feux de joie autour desquels on dansait et on chantait. Les brandons du foyer servaient de flambeaux : ils éclairaient l'église, ou encore le chemin pour aller et revenir de la messe, en procession. Ces torches servaient aussi à allumer la bûche de Noël dans la cheminée.

De même que les cheminées, les bûches ont disparu de nos appartements. Il semble évident que la bûche pâtissière a remplacé avantageusement (surtout pour le tiroir-caisse desdits pâtissiers) la bûche en bois de nos traditions. Elle les prolonge, comme la flamme accompagnait les « soupers gras » de la nuit de Noël.

Les pâtisseries de Noël ont toujours existé, mais pas sous cette forme. Il s'agissait de brioches, au centre desquelles brûlait une sorte de bougie, ou de « corna-bœufs » — hommage au bœuf de la crèche —, ancêtres de nos croissants par la forme, et destinées à l'origine aux mendiants. En principe, les gâteaux traditionnels de Noël devaient être nourrissants et volumineux, pour restaurer de nombreux convives.

Les bûches de Noël actuelles se sont bien inspirées de ces gâteaux traditionnels, nutritifs et substantiels. Il en existe plusieurs catégories. Peu sont satisfaisantes, surtout sur le plan de la légèreté. Si l'on souhaite malgré tout arroser sa nuit de Noël de bicarbonate de soude, autant choisir la bûche d'un bon pâtissier, celui qui aura utilisé des ingrédients de toute première qualité.

Pour faire une bûche, il faut d'abord une génoise en feuille, ou mieux un biscuit plat, qu'on peut agrémenter avec de la poudre de noisette ou d'amande. La génoise est une pâte à cuire à base de sucre, de farine, de beurre et d'œufs. En revanche, le biscuit se dispense de beurre.

Avant d'étaler une ganache ou une crème au beurre sur la génoise, on l'imbibe, au choix avec un sirop, ou avec de l'alcool. La ganache est une crème fraîche bouillie, dans laquelle on fait fondre du chocolat. Mieux vaut donc que le chocolat soit bon : la qualité du chocolat n'améliorera certes pas la légèreté de la préparation, mais au moins le goût en sera incomparable.

Une fois la ganache étendue, on roule le biscuit, puis on décore le dessus avec le reste de la ganache, agrémenté de sujets en meringue ou en chocolat. Si l'idée vous venait de la faire vous-même, sachez que les ongles tachés de chocolat se nettoient très bien avec du jus de citron.

Certains pâtissiers ou boulangers peu scrupuleux congèlent leurs fabrications, et se gardent bien de prévenir leur clientèle, bien qu'il y soient contraints par la législation. Les « bons » n'usent pas de cette pratique.

On trouve généralement ce qu'on appelle pudiquement la « bûche pâtissière » dans le rayon « frais » des grandes surfaces, mais certains boulangers ne rechignent pas à la proposer, parfois même sous le label « maison ». Elle est industrielle et fraîche, c'est-à-dire non congelée.

Elle reprend à peu de chose près la recette artisanale, mais elle est fabriquée en grande quantité, ce qui réduit son coût d'environ 30%. Les matières grasses sont remplacées par des graisses végétales, pour faire baisser les prix. Elles sont fabriquées sous trois formats : 25, 35 et 50 centimètres de long. On les parfume au café, au chocolat, à la noisette, etc. Le modèle dit « géant », plus long, plus grand, plus gros, a ses adeptes.

Ces industriels, qui préféreraient qu'on les appelle des « semi-artisans », ont inventé une variante bien pratique de la bûche traditionnelle, la « bavaroise ». La génoise est garnie d'une mousse à 33% de matières grasses. Elle serait plus légère, et sa congélation plus aisée : sa fabrication peut donc s'effectuer un mois et demi à l'avance.

Les bûches industrielles longue conservation relèvent du domaine des biscottiers-biscuitiers. Ce sont des produits bas de gamme, destinés essentiellement aux grandes surfaces. Ils utilisent la panoplie habituelle des conservateurs, et les crèmes sont pasteurisées. L'emballage fait tout : le « packaging » attire plus que le gâteau.

L'imagination n'ayant pas de limites en la matière, on diversifie le produit. Mais si les parfums varient, la forme reste la même. Les centrales d'achat des grandes surfaces préparent la « collection » de bûches dès juillet-août. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fabrications commencent tôt !

Ces centrales d'achat ont encore mis au point une bûche « tranchée », comme ils disent, c'est-à-dire une superposition de biscuit et de crème, à laquelle on donne la forme d'une bûche. La « tranchée » représente 54% d'un marché évalué à 5 millions d'unités, et qui augmente de 3% par an. Les amateurs de ce type de produits les préfèrent parfumés au chocolat, pour presque la moitié d'entre eux : ils s'en repaissent au point d'avaler entre huit à dix parts de bûche par foyer ! (Une famille type compte trois à quatre personnes par foyer.)

La population reproche régulièrement à la bûche de Noël sa lourdeur, surtout à la fin d'un repas déjà copieux. Mais malgré un déclin sensible depuis un an ou deux, la majorité des Français ne renoncent pas à la bûche. La tradition l'emporte toujours sur la gastronomie. La bûche de Noël est typiquement française, et entend le rester !

A l'initiative de Gervais — le roi de l'entracte —, apparaît sur le marché un outsider : la bûche glacée. A l'inverse de ce qui se produit habituellement, l'industrie a été rapidement imitée par tous les glaciers-chocolatiers-pâtissiers, petits industriels ou artisans.

Dans les années 70, la glace industrielle était une production de masse. Depuis, de gros efforts dans la recherche ont été accomplis pour une plus grande qualité, qui n'est souvent pas loin d'égaler l'artisanat. On a mis au point le « battage régulier » de la crème glacée, un mélange de lait, de sucres, de beurre ou de crème fraîche, et d'arômes. Ce système permet d'y introduire de l'air, et d'obtenir de fins cristaux. On appelle cette opération le « foisonnement ». Il existe aussi des normes et des contrôles assez stricts sur les quantités minimales d'ingrédients et de foisonnement.

Le marché de la bûche glacée se développe, au rythme de 10 à 20% par an, au point qu'il se consomme maintenant plus de glace en hiver qu'en été. Il y a quelques années, l'écart entre l'hiver et l'été était de l à 8. […]

On assiste à une guerre sans merci entre les tenants de la tradition et ceux de la bûche glacée. Qui gagnera ?

Peu importe. Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent.

Soyons vigilants avec les traditions, ce sont les racines de notre culture, de notre identité. Les laisser disparaître, même une seule, c'est un peu perdre son âme.

Jean-Pierre Coffe, Le vrai vivre.

Recevoir vos amis à petit prix

Pourquoi ce livre ? Parce que la crise qui perdure ne doit pas nous priver du plaisir familial autant qu'amical de nous retrouver. Je veux démontrer qu'il est toujours possible de se réunir autour d'une table pour partager simplement un bon repas accompagné d'un vin de joie et sans se ruiner. J'ai donc choisi une série de recettes à partir de plats conviviaux dont certains peuvent se préparer à l'avance afin que la maîtresse ou le maître de maison soit à table avec ses invités. Ces propositions sont évidemment toutes liées aux saisons et surtout faciles à réaliser. Chaque recette est accompagnée d'un prix, le plus juste possible. Pour le calculer, nous avons acheté le même ingrédient dans trois types de magasin : un commerçant indépendant de centre-ville, une grande surface et un "discounter". Nous avons ensuite établi un prix moyen par produit. J'ai aussi demandé à Laure Gasparotto de m'aider à sélectionner des vins français de vignerons sérieux, capables de nous offrir du plaisir à prix modeste. En espérant une fois encore vous aider dans votre quête du bon vivre au prix le plus juste, je vous souhaite de retrouver le chemin de ces tables joyeuses, simples et généreuses.

Jean-Pierre Coffe


jeudi, décembre 13, 2012

Rébellion numérique



Facebook et petites culottes roses contre l'extrémisme hindou.

Lorsque les partisans de l'organisation nationaliste hindoue Sri Ram Sena (SRS) s'attaquèrent à un groupe de femmes dont le crime avait été de se rendre dans un pub, à Mangalore, au sud de l'Inde, ils se heurtèrent à une réaction qu'ils n'auraient jamais pu prévoir. Un véritable mouvement de protestation à l'encontre des nationalistes se mobilisa via Facebook. Son arme : des milliers de petites culottes roses.

L'agression dont furent victimes les femmes s'inscrivait dans le cadre d'une campagne de « protection » de la culture indienne menée en 2009 par les nationalistes. Le SRS avait décidé de combattre les dangereuses influences étrangères, symbolisées aussi bien par les pubs que par la Saint-Valentin. L'organisation déclara qu'elle obligerait à se marier tout couple s'affichant en public le 14 février.

Les propos du SRS auraient pu sembler absurdes. Pourtant, la menace de violences était bien réelle, et elle ne concernait pas uniquement celles et ceux qui souhaitaient fêter la Saint-Valentin, mais toutes les femmes qui désiraient être maîtresses de leurs choix.

La journaliste Nisha Susan décida d'agir contre les extrémistes et leurs tentatives de dicter aux femmes ce qu'elles pouvaient ou ne pouvaient pas faire. Elle créa un groupe Facebook appelé « Consortium of Pubgoing Loose and Forward Women », « La Fédération des femmes effrontées, débauchées et aimant aller au pub ». La Fédération appela les femmes de tout le pays à célébrer la Saint-Valentin par une petite provocation « Rendez-vous au pub le plus proche, commandez à boire et levez votre verre à la santé du Sri Ram Sena. » Après une semaine, le groupe comptait déjà trente mille supportrices.

Comme le fit remarquer Nisha Susan, « aux yeux de la plupart des femmes ayant rejoint le groupe, fêter la Saint-Valentin ou fréquenter les pubs n'avait aucune importance. Ce qui [les] rassemblait, c'était la conviction qu'il fallait mettre un terme à la violence perpétrée au nom d'une certaine idée de la culture indienne. »

Des milliers de personnes répondirent à l'appel lancé sur Facebook par la Fédération, et firent parvenir des « chaddis (petites culottes) roses » au leader du SRS, Pramod Muthalik. La campagne exaspéra profondément Muthalik et ses amis fanatiques, et donna à tous et à toutes l'occasion d'exprimer leur solidarité ainsi que leur refus de la violence.

Une fois l'action accomplie, voici ce que l'on pouvait lire sur la page Facebook de la Fédération : « La Saint-Valentin est bel et bien terminée. Les petites culottes ont été envoyées et brûlées. Les affreux se sont déchaînés. Nous sommes toujours là. Nous continuerons à faire la nique aux tyrans qui se mettent en tête de contrôler les mœurs. »

Steve Crawshaw et John Jackson, Petits actes de rébellion.


Petits actes de rébellion

Grâce aux cris de révolte de quelques anonymes, à ces gestes désespérés provenant des quatre coins du monde, grâce à la résistance d'une poignée d'individus, des abus ont été reconnus, des lois ont changé, des mentalités ont évolué. En 90 histoires de la Birmanie à l'Iran, de l'Afghanistan au Zimbabwe, en passant par l'Europe, ce texte encense le courage, la persévérance et l'énergie de l'homme. Il nous rappelle que l'esprit peut briser les chaînes.


Steve Crawshaw est directeur international de plaidoyer à Amnesty International. De 2002 à 2010, il a travaillé pour Human Rights Watch. Journaliste, il a collaboré à The Independent pour lequel il a couvert les révolutions en Europe de l'Est, les conflits dans les Balkans, et a interviewé Aung San Suu Kyi, figure emblématique de l'opposition birmane. Il est l'auteur de Goodbye to the USSR (Bloomsbury, 1992), et Easier Fatherland : Germany and the Twenty-First Century (Continuum, 2004).

John Jackson a été vice-président de la responsabilité sociétale de MTV Networks International. Il est fondateur et directeur de la Burma Campaign UK, directeur d'associations humanitaires et a mené des campagnes sur les droits de l'homme, les mines anti-personnelles, le sida, et le changement climatique.


mercredi, décembre 12, 2012

E-démocratie & gourous






QUI SONT LES ANONYMOUS ? 

Proches des hackers, les Anonymous, obscur groupe d'internautes, font aujourd'hui trembler multinationales et gouvernements. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Aperçu d'un monde numérique et engagé.

Ces internautes, cachés derrière des pseudonymes, forment une masse anonyme et insaisissable dont l'organisation est anarchique, voire chaotique.

Pas de leader, pas de responsable. Tous les participants sont sur un pied d'égalité, avec le même pouvoir décisionnel. Tout internaute peut se connecter à leurs réseaux de discussion instantanée, dit IRC, et prendre part aux débats et surtout aux actions en cours.

"Nous sommes vos frères et vos sœurs, vos parents et vos enfants, vos chefs et vos employés. Anonymous est partout et nulle part en même temps. Notre force tient à notre nombre", résume l'un d'eux.

L'activisme 2.0

Un nombre inconnu et impossible à définir. Un Anonymous, répondant au pseudonyme "Vador-M", estime toutefois qu'au plus fort de la mobilisation, notamment lors du printemps arabe, les réseaux de discussion pouvaient "enregistrer des pics de fréquentation avec 3.000 personnes connectées en même temps".

Dans l'ombre de ces réseaux de discussion, les anonymes organisent différentes "opérations" consistant, le plus souvent, à rendre inaccessible des sites web. Pour ce faire, ils sont épaulés par un logiciel (baptisé LOIC) qui surcharge en requêtes un site cible, jusqu'à obtenir sa saturation. On parle alors d'attaque de déni de service (ou DDoS), contre laquelle aucun site web n'est protégé, aussi bien du côté du gouvernement égyptien que chez Mastercard.

Avec cette pression numérique, les Anonymous ont inventé en à peine quatre ansune nouvelle forme d'activisme. La chute du régime de Ben Ali en est la parfaite illustration. Alors que les rues tunisiennes grondaient, des internautes du monde entier se sont mobilisés pour aider les insurgés à contourner la censure du web tunisien et pour rendre inaccessible toute propagande du régime sur la Toile.

"Sans les Anonymous, la révolte en Tunisie n'aurait pas eu une répercussion internationale", estime même le blogueur et ancien ministre Slim Amamou.

"Manifestation du futur"

Tunisie, Egypte, Syrie, Bahreïn, Iran... Les Anonymous ont affiché un véritable soutien aux révolutions arabes, avec un mode opératoire qualifié de "manifestation du futur".

Les opérations des Anonymous sont nées en 2008 lors d'une première action contre l'Eglise de scientologie. En février, 10.000 personnes manifestaient à travers le monde devant les sièges de la secte, revêtant le masque inspiré de Guy Fawkes, terroriste anglais du XVIIe siècle qui tenta de faire exploser le palais de Westminster et d'assassiner le roi Jacques Ier, célébré par la BD et le film "V pour Vendetta". Ont suivi une forte mobilisation contre les ayants droit de l'industrie musicale et un soutien sans faille à WikiLeaks.

"Nous sommes face à une cybercriminalité qui valorise l'acte militant", analyse Nicolas Arpagian, auteur de "la Cybersécurité" (PUF). "Des non-délinquants se mobilisent pour une cause, un intérêt, et de manière radicale. Le militantisme prend une dimension incroyable, avec une capacité d'action sans commune mesure et un impact médiatique maximum", ajoute-t-il.

Les Anonymous revendiquent des mobilisations pacifiques en faveur de "la démocratie et la liberté d'expression", selon l'un d'eux. "Nous sommes un peu les Robin des bois de l'internet", renchérit un autre, francophone.

Pas tous des hackers

Interrogé sur leur implication auprès des Anonymous, plusieurs d'entre eux évoquent avant tout une volonté politique. "C'était il y a deux ans, j'ai entendu parler du mouvement contre la scientologie et un ami m'a initié", raconte un Anonyme français.

"Lorsque j'ai vu les idées développées par Anonymous, je n'ai pu que rejoindre la masse", raconte un autre, anglais. Pas besoin d'être ingénieur ou geek chevronné pour rejoindre le mouvement, la simple curiosité suffit. "Les Anonymous ne sont pas tous des hackers ou des cracks de l'informatique, loin de là...", note "Vador-M".

Loin de tout engagement politique, les Anonymous s'illustrent aussi par leur humour... particulier. Ce sont "les champions du monde du LOL", lance l'un d'eux. Il s'explique : "Les Anonymous sont adeptes du 'défaçage', c'est-à-dire remplacer la page d'accueil d'un site, explique un autre. Par exemple, ils ont remplacé le site de 'Hannah Montana' [série de Disney autour de la chanteuse Miley Cyrus, NDLR] par des photos d'hémorroïdes !"

Au final, conclut un dernier anonyme, "les Anonymous sont des geeks politisés avec un incroyable sens de l'humour".



Boris Manenti - Le Nouvel Observateur.







mardi, décembre 11, 2012

Qui veut encore tuer le Christ ?



Cette photo ne provient pas d'une réelle snuff movie


Gilbert Abas est un ancien officier de police des Renseignements généraux. Durant ses missions de recherche au sein de groupuscules sataniques et des sociétés secrètes, il entrevoit une vérité qui semble tellement extraordinaire et effrayante qu'elle est quasiment indicible. Mais Gilbert Abas ne se tait pas, il décide de tout révéler sous une forme romanesque. Il écrit un livre de 739 pages intitulé Qui veut encore tuer le Christ ?

La trame du roman est loin d'être imaginaire. Gilbert Abas s'inspire de faits réels, des coulisses de l'histoire, la géographie sacrée, l'arrière-scène du Vatican, le but ultime des sociétés secrètes, des pratiques sataniques monstrueuses comme les snuffs movies...

Dans Qui veut encore tuer le Christ ?, un protagoniste explique :

- « Les snuffs movies sont des films qui mettent en scène des rituels sataniques qui se terminent par un meurtre réel. Il est accompagné très souvent d'actes sexuels violents, de scarifications douloureuses, de scènes sadomasochistes vraies et de pédophilie. Les interprètes sont souvent des auto-stoppeurs enlevés, des enfants kidnappés, des personnes qui croient être engagés pour tourner un film porno bien rémunéré. Ils sont souvent drogués à leur insu et se retrouvent dans des situations extrêmes où ils subissent des tortures réelles avant de finir par leur assassinat en direct. Leur mort doit être filmée ainsi que l'acte qui la provoque. Le visage du mourant agonisant, doit bien apparaître à l'écran, au moment de la mort. Les snuffs movies sont STRICTEMENT interdits chez nous ! Le FBI et Interpol sont continuellement connectés sur Internet et mènent des enquêtes minutieuses pour identifier les cons qui prennent plaisir à réaliser ces films. »

Dans une autre partie du roman, les ambiguïtés de l’Église sont résumées ainsi :

- « Le prêtre franciscain, Monseigneur Krunoslav Draganovitch avait organisé en 1941, pour le Vatican, une filière d'exfiltration de criminels de guerre et de nazis, vers l'Amérique du sud. L'Eglise délivrait des documents tamponnés, avec le visa du Vatican, en faveur des nazis qui voulaient quitter l'Europe. William Dorich a poursuivi devant les tribunaux l'IOR, la banque du Vatican et l'Ordre des Franciscains. Sa plainte concerne le financement des ratlines, ces réseaux qui avaient permis d'exfiltrer d'Europe, les nazis de la seconde guerre mondiale. La plainte a été déposée dans l'Etat de Californie. Il accusait ainsi l'IOR et les Franciscains, d'avoir aidé les membres du régime croate pro-nazi à dissimuler puis à blanchir des millions de dollars, provenant des pillages systématiques de la population serbe.

Le 6 août 1945, le père Georges Zabelka, aumônier de la base de Tinian, avait béni l'équipage américain du bombardier Enola Gay qui avait pour mission de larguer une bombe atomique sur Hiroshima et occasionner plus de quatre-vingt mille morts. La bombe, Little Boy qui a explosé à cinq cent quatre-vingt mètres, à la verticale de l'hôpital Shima, a libéré une énergie de quinze mille tonnes de TNT.

En 1968, le pape Paul VI a reçu, en audience privée, un illustre parrain de la mafia de Chicago, Sam Giancana qui aurait été, selon certains, l'instigateur des meurtres de John et de Bobby Kennedy. Le mafioso utilisait des prêtres pour procéder à des transferts de fonds internationaux illégaux.

En 1974, le cardinal et Académicien Jean Daniélou avait succombé d'épectase dans la chambre d'une prostituée noire, située rue Ponceau, dans le quartier chaud de Saint-Denis à Paris.

En 1976, la liste des dignitaires de la loge P2, dirigée par Licio Gelli, est publiée officiellement. C'était une loge secrète dissimulée à l'intérieur de la Maçonnerie italienne. Cette liste de neuf cent vingt-six noms, particulièrement compromettante et où l'on trouve par ailleurs le nom de Berlusconi, permettait d'identifier des ministres, des dirigeants de partis politique, des responsables des services secrets, des journalistes, des officiers de l'armée et des forces de police et des ecclésiastiques notoirement connus. A partir de cette époque, vont se succéder une série d'assassinats et de scandales autour desquels planera l'ombre de l'IOR et de son responsable, le Cardinal Paul Marcinkus. [...]

L'arrivée de l'Evêque Paul Marcinkus à la tête de l'IOR, ses relations avec la mafia, la loge maçonnique Propaganda Due (P2), la CIA et le Gladio, le crash de la banque Ambrosinio gérée par son ami Roberto Calvi, les répercussions sur la banque IOR, les tractations pour faire taire ceux qui en savaient trop et la vague d'assassinats et d'attentats qui ont sévi sur la péninsule. Pour la petite histoire, une trentaine de magistrats ont été tués de 1971 à 1983 !

(L'arrivée de Paul Marcinkus au Vatican) Cet Américain a débarqué au Vatican en 1958. Il a été repéré par le pape Paul VI qui cherchait un anglophone pour assurer sa protection et ses voyages. Le 21 août 1967, il entrait dans la maçonnerie, la « Grande Loge Vaticane ». sous le matricule 43/649 et le surnom de « Marpa ». Il appartenait évidemment à cette fameuse liste des ecclésiastiques enrôlés dans cette Loge maçonnique, proche de la Loge P2. Ayant acquis la confiance du vicaire de dieu, l'évêque a été nommé Directeur de la Banque « Institut pour les Œuvres de Religion » (IOR). A la mort du pape Paul VI, Monseigneur Paul Casimir Marcinkus avait fait l'objet d'une enquête de la part du nouveau Pape, Albino Luciani dit Jean-Paul 1er, Le pontife avait appris qu'une centaine de ses proches du Vatican apparaissaient sur une liste qui circulait dans le milieu maçonnique contrôlé par la terrifiante loge P2, animée par Licio Gelli. La P2 agissait comme les Illuminati. Elle ne visait pas un coup d'état, mais elle infiltrait ses hommes dans les parties vitales de l'Etat. Ceux-ci avaient pour mission de mettre en place le « Plan de Renaissance Démocratique » dans l'hypothèse d'une insurrection ou d'une victoire électorale communiste. Pour cela, la P2 était en relation étroite avec le réseau paramilitaire Gladio, la branche ultra secrète italienne stay-behind de l'OTAN, contrôlée et financée par la CIA. Le pape ne pouvait pas supporter que cette secte maçonnique ait pu pénétrer les murs protégés du Vatican et qu'elle ait absorbé la plupart de ses hommes qui gravitaient au sommet de la Curie pontificale. Cette situation était devenue anathème ! Le pontife avait également décidé de faire mener une enquête sur la banque du Vatican et notamment sur les méthodes qu'employait le Cardinal Marcinkus pour gérer cet établissement. L' IOR offrait à ses clients un avantage inestimable, le secret total. Elle était devenue un véritable paradis fiscal. Le pape avait été alerté au mois d'avril 1978 par un rapport de la Banque d'Italie qui prédisait une faillite imminente de la Banco Ambrosiano, managée par le directeur Roberto Calvi. Il savait également que Monseigneur Marcinkus alias le « Gorilla », était aussi Directeur de la « Ambrosiano Overseas », basée dans le paradis fiscal de Nassau aux Bahamas et qu'il entretenait par ailleurs des contacts très étroits avec la loge P2, les services secrets de la CIA et de la Gladio, ainsi qu'avec la mafia, tous ayant une aversion profonde pour le communisme qui menaçait Italie. Le lien, entre ces milieux, était assuré par le pasteur Frank Gigliotti, Franc-maçon et contact de la CIA, il avait fondé la Loge P2, qu'il avait confié à Licio Gelli en 1971. Afin de désamorcer cette bombe, qui allait certainement exploser bientôt, le pape Albino Luciani, dit Jean-Paul 1er, avait décidé de muter tous les cardinaux qui s'étaient fourvoyés dans la Grande Loge Maçonnique avec la P2 ainsi qu'avec la mafia. Il avait décidé de leur confier des postes sans importance et inoffensifs. Il leur évitait, malgré tout, l'excommunication qui était monnaie courante pour tous les chrétiens qui adhéraient à la Franc-maçonnerie. Jean-Paul 1er avait donc préparé une liste dans laquelle se trouvaient le Banquier de Dieu, Paul Casimir Marcinkus alias « Marpa », matricule 43/649. Figuraient également de nombreuses personnalités vivant au Vatican, en Italie et même aux Etats-Unis.

Au mois de septembre, Michele Sindona, Roberto Calvi, Jean Villot, Licio Gelli et Paul Casimir Marcinkus étaient persuadés que le pape avait repéré les irrégularités bancaires de Sindona et Calvi et que celles-ci étaient cautionnées par le principal actionnaire Marcinkus. Ils savaient qu'il allait agir et annoncer son remaniement avant le mois d'octobre 1978. Ils avaient donc tout intérêt à ce que le pape meure vite. Le 29 septembre à 4 heures 30, la sœur Vicenza l'avait découvert mort, trente-trois jours après son élection, assis dans son lit. Il portait ses lunettes et avait des dossiers à la main. Sa chambre était éclairée. Elle avait appelé Monseigneur Villot qui avait constaté le décès. Celui-ci avait sollicité non pas son médecin traitant, Da Ros, mais le docteur Renato Buzzonetti, qui avait diagnostiqué un infarctus du myocarde aigu. Les pompes funèbres avaient pratiqué un embaumement urgent, interdisant une éventuelle autopsie. Les appartements pontificaux avaient été méticuleusement nettoyés. Pour certains, le pape aurait été empoisonné après avoir ingurgité une overdose de Digitaline, sensée soigner sa tension trop faible. Selon l'ambassadeur et auteur de la « Soutane Rouge », Roger Peyrefitte, un certain Brucciato, membre de la mafia aurait procédé à l'injection mortelle d'un vasodilatateur, médicament contre-indiqué pour un sujet ayant une tension aussi basse. »

Plus loin, il est expliqué que les Templiers, les Francs-maçons, les Illuminati et l'Eglise romaine désirent une religion unique et mondiale. Qui sera le grand pontife, le prêtre-roi, de cette nouvelle religion ? L'Antéchrist ?


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2, place des cerisiers

31850 BEAUPUY

Tél. Fixe : 05 61 84 21 34

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lundi, décembre 10, 2012

Arnold Schwarzenegger & le Bohemian's Club





Un plan en plusieurs étapes

Le site américain : http://www.infowars.com/print/nwo/shwartz_section.htm soulève des questions plus qu'embarrassantes sur l'une des figures les plus emblématiques d'Hollywood, devenue gouverneur de la Californie : Arnold Schwarzenegger. Il faut bien reconnaître que le destin de l'homme n'est pas banal, et s’apparente même à celui des héros de l’antiquité. De son propre aveu, depuis sa plus tendre enfance, Schwarzenegger s'est monté non pas un plan de carrière mais un plan de vie aux étapes aussi ambitieuses que démesurées ; un plan qu'il a scrupuleusement respecté jusqu'à ce jour.

Derrière l'image caricaturale de “M. Muscle” que certains ont voulu voir en lui, on découvre en réalité un jeune homme plus que brillant qui terminera ses études avec, en poche, un MBA en économie et un autre en gestion. Pas mal tout de même pour un homme dont la langue maternelle n’est même pas l’anglais. D’autant qu’il devient millionnaire en se lançant dans les affaires et tout ça alors qu'il a à peine un peu plus de 20 ans. La première étape visée étant atteinte, Arnold peut s’attaquer en toute sérénité à la seconde : il veut devenir une star internationale, ce qu’il deviendra en quelques petites années grâce au succès d’un seul film. On connaît la suite et sa filmographie exceptionnelle. Jusqu'au 3 janvier 2011, Schwarzenegger était gouverneur républicain de Californie.

Prochaine étape ? La Maison Blanche ?... Pour cela, il lui faudra cependant modifier le texte de la constitution américaine qui impose que le président soit né sur le territoire américain. Une formalité finalement au regard du parcours sans faute de cet homme qui, à l’instar des héros qu'il incarne au cinéma, a toujours triomphé de tous les obstacles. Notons au passage que le dernier gouverneur californien devenu président des Etats-Unis était Ronald Reagan, un autre acteur… L'histoire ne se répète jamais, mais elle a parfois le hoquet…

Naturellement, cette ascension fulgurante collant à merveille à l’idée qu’on se fait du rêve américain n'a pas laissé indifférents les enquêteurs conspirationnistes des Etats-Unis, lesquels ont voulu savoir si la “success story” de cet Autrichien aux origines modestes ne cachait pas une réalité plus en phase avec leur conception du monde.

Au regard de la conspiration, la carrière internationale de l’acteur est à elle seule un message adressé au monde. Elle débute en effet avec le mythe universel d'une humanité depuis longtemps disparue, et s'achève avec un autre thème universel, celui de la fin des temps (titre d'un de ses derniers films) avec la prise de contrôle de la planète par les machines, c'est Terminator 3, Le jugement dernier. Est-ce simplement une fiction ? les conspirationnistes l’entendront comme un avertissement qu'il n'est plus question de sauver le monde mais de trouver un moyen pour une petite poignée d’êtres humains de survivre à un évènement qui est décidément inéluctable.

Il faut bien avouer que les informations ont commencé à circuler lorsque la vie de l'acteur a marqué le pas pour laisser la place à la politique. Il est des milieux dont on ne s’approche pas sous peine d’éclaboussures...

Quoi qu'il en soit, après la star adulée par ses millions de fans à travers le monde, et moqué naïvement par les intellectuels gardant en mémoire l'image simpliste d'un Monsieur Univers, champion de culturisme, cette nouvelle étape de la vie de Schwarzenegger a fait apparaître un homme à la personnalité des plus complexe. Pour les conspirationnistes, la question est donc de savoir, si les vies successives d'Arnold s'appuient sur sa seule volonté hors du commun ou sur un groupe secret aux motivations obscures. Nous portons donc à la connaissance de nos lecteurs les révélations de l'enquête, (à prendre avec le discernement et le recul qui s'impose), pour ce qu'elles illustrent parfaitement bien l'atmosphère qui règne aujourd'hui dans le milieu conspirationniste américain.

Une chose est certaine, seul l'avenir nous dira si la vision conspirationniste est conforme à la réalité.

La plupart des individus sur la terre s’imaginent que Schwarzenegger est un sympathique champion de body bulding, devenu une star charismatique d'Hollywood. Ceux qui connaissent un peu mieux sa biographie savent qu'il a épousé une femme du clan Kennedy, et en déduisent que cela l'a amené à s'intéresser à la politique. D'après le site web infowars, cette vision des choses ne serait que la partie apparente d'une histoire aux imbrications complexes où se mêleraient sociétés secrètes, rituels antiques, et influences nazies. À en croire les enquêteurs, à l'instar de Faust, Arnold Schwarzenegger aurait – afin de s'assurer le succès dans chacune de ses entreprises – fait une sorte de pacte avec “le Diable” ou tout au moins avec une puissance obscure.

D'après infowars, les faits parlent d'eux même. Le père d'Arnold, Gustav, a essayé de s'inscrire au parti nazi autrichien dès 1938, à une époque où ce parti était illégal en Autriche. Il a fini par être enrôlé dans les tristement célèbres SA de Hitler en mai 1939, six mois après la fameuse "nuit de cristal", au cours de laquelle les SA se sont illustrés d'une manière infâme. C'est pendant cette nuit que les propriétés des Juifs, leurs entreprises, leurs maisons et leurs synagogues, ont été pillées, rasées dans toute l'Allemagne et en Autriche. Des milliers de Juifs furent raflés et conduits dans des camps.

Au cours de la seconde guerre mondiale, Gustav a suivi l'armée allemande dans ses campagnes en Pologne, en France et en Russie. Au cours de ces campagnes, le rôle de Gustav fut celui d'un policier militaire. Selon infowars, Gustav Schwarzenegger finit par être promu au grade de sergent-chef dans la Feldgendarmerie, la police militaire allemande, dotée d’un pouvoir non négligeable sur tous les autres corps de l’armée.

À la lecture de tout ceci on a envie de rétorquer qu'il n’est pas correct de juger le fils d'après les agissements de son père... Ce à quoi infowars répond : « Arnold Schwarzenegger est depuis longtemps l'ami personnel d'un certain nombre de criminels de guerre nazis, ainsi que de néo-nazis autrichiens. Arnold a en particulier invité Kurt Waldheim, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, à son mariage avec Maria Shriver en 1986. À cette époque, K. Waldheim avait déjà été dénoncé comme un ancien officier SS, qui avait commis des crimes horribles contre les Grecs et les Serbes au cours de la dernière guerre mondiale. » Infowars révèle également que pendant la cérémonie de son mariage, Arnold Schwarzenegger fit un discours très émouvant, allant jusqu'à dire : « J'aime Kurt, malgré toutes ces balivernes nazies ! » On lui avait pourtant conseillé la prudence, en raison du passé de son invité.

Cette même année 1986, insiste infowars, alors que Kurt Waldheim se présente aux élections présidentielles autrichiennes, Arnold Schwarzenegger est un de ses plus fervents supporters. La vérité sur le passé de Waldheim a éclaté au grand jour, mais au cœur de la tempête, Arnold persiste dans sa position et déclare : « Mes amis ne veulent plus que je prononce le nom de Kurt Waldheim en public, à cause des récentes révélations sur son passé mais je l'aime et mon épouse aussi. Donc merci à toi Kurt... »

Infowars d'enfoncer le clou en précisant qu'Arnold Schwarzenegger continuera à fréquenter Waldheim et sera photographié en sa compagnie au parlement autrichien en 1998. Et d’ajouter qu’après la mort de son père Gustav, sa mère a épousé un ancien colonel SS...

Elections californiennes

D'autres scandales ont émaillé la campagne électorale de l'acteur. Ses rivaux ont en effet déterré de vieilles affaires compromettantes. En 1976, dans un interview accordé au magazine Rolling Stone intitullé "The Hero of Perfected Mass" daté du 3 juin, Arnold Schwarzenegger révèle publiquement son véritable rêve : « Je sens que je suis un leader né. J'ai toujours eu le sentiment que je deviendrais un leader. Je déteste être un suiveur et c'est comme ça depuis l'enfance. Je pensais que j'étais né pour réaliser quelque chose de spécial. L'argent ne me motivait pas. C'était un moyen. Je voulais devenir célèbre, je rêvais de devenir un dictateur ou un sauveur comme Jésus ».

De son côté la chaîne ABC news aurait révélé détenir une vieille interview non publiée où le jeune culturiste Schwarzenegger aurait déclaré : « J'admire Hitler car c’était un homme sorti de nulle part, sans grande éducation, et qu’il a pu malgré tout accéder au pouvoir. Je l'admire car il était un orateur exceptionnel. (…) J'aimerais vivre cette expérience, tout comme Hitler au Stade de Nuremberg, avec tous ces gens suspendus à vos lèvres et qui sont prêts à tout accepter, quoi que vous disiez... »

Cette interview manuscrite est-elle un faux visant à discréditer le candidat républicain aux élections présidentielles ? Interrogé par ABC News sur ces propos, Schwarzenegger a répondu qu'il ne se souvenait pas du tout de ça. « Tout ce que je peux vous dire c'est que je déteste Hitler, sa politique et tout ce que le troisième Reich représente ».

Et puis il y a eu ce scandale dénonçant le comportement sexuel d’Arnold et qui eut un retentissement même en Europe.

Il est clair que n’importe quel autre homme politique, subissant le dixième de ces attaques, aurait vu sa carrière définitivement brisée. Mais pas Arnold Schwarzenegger. Tels les héros de ses films, il a non seulement surmonté les scandales mais il a aussi remporté les élections !

Quel est donc le secret d'Arnold ?

Selon Infowars, la carrière politique de l'Acteur aurait été décidée au sein du Bohemian's Club, société secrète dont il serait membre depuis son mariage et son entrée dans la famille Kennedy. Les enquêteurs conspirationnistes de faire remarquer : « La famille Kennedy est Démocrate, alors qu'Arnold Schwarzenegger s'est présenté au poste de gouverneur de la Californie en tant que candidat Républicain. Cela ne l'a d'ailleurs pas empêché de soutenir financièrement les campagnes électorales de la famille Kennedy. Ces contributions financières ont été bien plus importantes que celles qu'il a accordées à des candidats Républicains. »

Les relations de Schwarzenegger ne s'arrêterait cependant pas au Bohemian's Club. Dans un article de l’agence Reuters on découvre l'acteur en compagnie de Warren Buffet, un de ses soutiens. Ensemble, ils sont allés rendre visite à l’un des membres de la famille Rothschild, dans l'une de leurs propriétés en Angleterre. « La nouvelle carrière politique du Terminator comporte ainsi des aspects secrets qui sont bien plus révélateurs que ses actions publiques », déclare infowars, en précisant que Warren Buffet est le Président de Berkshire Hathaway, une très importante compagnie d'assurances. Il s'est illustré en essayant de faire supprimer les lois californiennes exigeant la publication des polices d'assurances souscrites par des victimes juives de l'Holocauste, polices qui n'avaient pas fait l'objet de règlements de la part des compagnies d'assurances. Si les manœuvres de Warren Buffet aboutissent, les sociétés d'assurances concernées vont probablement gagner des milliards de dollars, une fois de plus sur le dos des victimes. »

Pour les conspirationnistes, l'identité des gens qui soutiennent Arnold Schwarzenegger, et pour lesquels il travaille, en dit long sur ses intentions véritables.

Infowars de conclure en posant les questions suivantes : « Pensez-vous que le fait que la famille autrichienne d'Arnold Schwarzenegger ait été une famille nazie soit un détail sans importance ? Il est tout de même très intéressant de savoir que le grand-père de G.W. Bush et le père d'Arnold Schwarzenegger étaient tous deux des partisans du Nazisme.

Arnold Schwarzenegger serait-il le fer de lance médiatique d'un groupe occulte américain, étroitement lié à une mystérieuse connexion Nazie, et dont les membres seraient en train de prendre irrésistiblement possession de l'Amérique ? »

Conclusion

Que penser de cette enquête ? Est-elle le fruit d’un délire paranoïaque des tenants de la théorie de la conspiration ? Est-elle au contraire le reflet d'une réalité que les médias préfèrent garder sous silence ? Le lecteur avisé se gardera bien de juger. Il suffit qu'il demeure vigilant et garde un œil ouvert sur les événements qui se produiront à l'avenir...

Alors ? Républicain ? Démocrate ? Ultra-conservateur ? Ou gauchiste ?...Avec tous ces qualificatifs contradictoires, comment savoir qui se cache vraiment derrière Arnold ?… En fait, à chaque fois que vous écouterez ses interviews, vous trouverez derrière son sourire immuable, un homme excessivement réfléchi, pragmatique et très sensé, très pointilleux jusque dans les moindres détails…

Nenki pour Top Secret.

Comment on devient immortel ?
A la lumière de considérations ésotériques peu connues, Joël Labruyère analyse le phénomène des célébrités et des immortels... 



dimanche, décembre 09, 2012

Bouddhamania, le début de la fin ?




Kalou Rinpoché est le jeune chef spirituel de la lignée Kagyu du bouddhisme tibétain. De passage à Kagyu Ling, son plus ancien centre en France, il a déclaré :

« Kagyu Ling a hébergé la première retraite de trois ans en Occident; ce fut, en 1976, le cadeau de mon prédécesseur à l’Occident. Où sont tous les lamas bien formés et qualifiés ? Où sont tous les étudiants qui ont de l’ancienneté ? Je ne vois que des touristes. Si on regarde les centres de retraite aujourd’hui, ils sont vides, abandonnés et pitoyables. C’est une honte. Cela me brise le cœur.

En fait, beaucoup de personnes sont venues vers moi et m’ont fait part de l’inconduite de certains lamas durant de nombreuses années ; de plus il règne, chez les résidents, disharmonie et profond mécontentement. Afin de protéger le centre et le Dharma, j’ai demandé aux lamas résidents en question de se retirer. Pour toute réponse, sans vergogne, ils ont décidé avec un avocat de contester et nier mon autorité en tant que chef spirituel de la Lignée et de ce centre.

Moi-même, je ne suis pas parfait, mais néanmoins je respecte profondément le Dharma.

Très souvent, les lamas parlent de dévotion. Dévotion, dévotion, dévotion, mais quand je dois faire un changement qui va à l’encontre de leurs plans, il n’y a pas d’accord, il n’y a pas de dévotion. Je suis fatigué des politiques du Dharma. Je suis fatigué du business du Dharma.

Depuis toutes ces années, des pratiquants sincères sont venus. Beaucoup d’entre eux sont partis, beaucoup ont été déçus, beaucoup sont tristes… il est temps de réparer et de remettre les choses dans la bonne voie.

Je veux changer ce système, pour un autre système qui n’implique pas les abus de pouvoir ou les malversations, qui respecte les gens et qui respecte les étudiants. Je veux garder le Dharma sain et sauf. Je veux garder le Dharma pur. Je veux garder Kagyu Ling sain et sauf...
Lire la suite : 

samedi, décembre 08, 2012

Le miracle d'être




L'ultime révolution : l'illumination sauvage


« L'engouement actuel pour la spiritualité comporte beaucoup de naïveté — au début, cette innocence est sympathique —, mais c'est du pré-pensé, du pré-fabriqué. J'aurais tendance à faire comme mon arrière-grand-père avec l'art : liquider la spiritualité officielle. C'est la désobéissance ultime... »
Stephen Jourdain



Les croyants, les fidèles des monothéismes, les fous d'Allah, les sectateurs de Bouddha ou de Krishna font penser à des aveugles conduits par des borgnes. Le chemin de l'Eveil passe par la désobéissance et le rejet du fanatisme, des dogmes, de l'autoritarisme d'une institution ou d'un guide religieux... « L'Eveil, d'une certaine façon, est une extraordinaire entreprise de déboulonnage des idoles qu'on a planté en soi. Mais ceci se fait dans la liesse, la joie et non pas dans la tristesse et la componction », dit Stephen Jourdain.



Le truc pour « monter à l'Eveil » 

« En théorie, ajoute Stephen Jourdain, tout le monde peut, à tout instant, s'éveiller. Si on retient cette terminologie, il semblerait que l'éveil spontané soit rare. Mais il est vrai que l'Eveil recherché et trouvé est rare également. C'est extraordinairement facile quand on sait faire le geste, (très, très facile, lumineux !), mais très difficile à mettre en place ; il y a un truc !

C'est vrai qu'il y a un truc ! Quand on est petit et qu'on apprend à monter à bicyclette, on se dit que c'est impossible, qu'on ne tiendra jamais sur ce truc-là, impossible ! Et puis on essaie, on se casse la gueule un certain nombre de fois, et tout d'un coup on part sur son vélo. On a appris, on a compris. On ne sait pas expliquer ce que l'on a compris, c'est très difficile mais, tout à coup, on sait monter à vélo.

Là, on sait monter à dieu, on sait monter à l'Eveil ; c'est pareil ; il y a un truc ; Le tout est de donner le truc, ce n'est pas vraiment évident. »


Evacuer tous les dogmes


Charles Antoni : Il semble que tu es quelqu'un de très spontané et curieusement les questions que l'on te pose, sont toujours d'ordre intellectuel, pourquoi ? 

Stephen Jourdain : Je n'ai rien contre l'intellect, j'adore l'intellect, je trouve cela charmant ! Je ne suis pas sectaire. De quoi s'agit-il ? De foutre en l'air tous les systèmes ! Il existe un système qui est en place depuis assez longtemps qui consiste à systématiser la nécessité de « foutre en l'air les systèmes ». 

Il faut « foutre » ce système-là en l'air aussi ! Tous les maîtres, ou soi disant tels, parlent de « mental », « d'intellect », toutes ces entités... Systématisation, idéologie, dogme, doctrine, peu importe le terme qu'on emploie, (ce ne sont pas des animaux bien méchants, ce sont de gentils petits animaux) mais il faut que cela reste des petits animaux de compagnie, sans prétention. Essayer d'évacuer les dogmes ! Tout ce qui est derrière ces mots : dogme, doctrine, idéologie, systématisation, intellectualisation... 

Mais déjà là, c'est plus ambigu, parce que quand on s'en prend aux intellectualisations, on fait un procès à l'intelligence humaine. On n'a pas à faire le procès de l'intelligence humaine car elle est consubstantielle à la conscience ; c'est d'une imbécillité profonde et c'est un piège dans lequel il est extraordinairement important de ne pas tomber. Ce n'est pas parce qu'un type qui vient d'Orient, ou plus exactement l'exégète d'un type qui parle en Orient nous dit : « Attention, ne pensez pas, l'intelligence est méprisable.. » qu'il faut le croire. Conneries ! Ce n'est pas sérieux. La ronde infernale des pensées obsessionnelles : mon découvert en banque, ma femme qui me trompe ou alors moi qui trompe ma femme... Cette sarabande des pensées obsessionnelles, ce n'est pas de la pensée ! Bien sûr qu'il faut s'en débarrasser, c'est horrible, c'est très désagréable ces pensées qui tournent en rond autour de soi. On gît au sein de son esprit comme un cavalier désarçonné, à moitié assommé qui regarde avec épouvante le cheval sauvage et furieux courir autour de lui. Cette situation n'est pas satisfaisante, il faut envoyer tout cela en l'air. Mais attention est-ce qu'on peut parler de « pensée » au sens noble du terme ? Bien sûr que non. Le niveau d'intellection de ces pensées obsessionnelles est inexistant. Il ne faut pas confondre ces pensées avec l'intelligence. Quand on parle de se débarrasser de la pensée à mon avis, on dit une chose très dangereuse. Il faudrait d'abord préciser ce que l'on entend par « pensée » et essayer d'être précis, dans la mesure du possible



En 1992, Charles Antoni découvre qu'en Corse vit un singulier personnage, probablement un éveillé. Il se dit en lui-même : « Comment se peut-il qu'un éveillé se trouve ici, en Corse, sans que je le sache ? Se pourrait-il qu'ici même, dans mon propre pays, il s'en trouvât un, et que je n'en eusse jamais entendu parler, moi, qui, depuis plus de vingt ans avais bourlingué à travers le monde en quête de gourous, sages et éveillés de toutes sortes et qui, certes, en avais rencontré un certain nombre ? Cela se pourrait-il ? »

Charles Antoni réalise rapidement que Stephen Jourdain (1931-2009) est un interlocuteur qui n'appartient pas à la catégorie des endormis, bien au contraire. Ses entretiens avec l'éveillé sont réunis dans « Le miracle d'être », un livre particulièrement utile pour connaître le truc qui permet de « monter à l'Eveil ».




Thèmes des entretiens :


Éveil spontané et éveil recherché - Evacuer tous les dogmes - « Moi » est un verbe - Conscience infinie - L'incommensurable légèreté de « je suis » - Le continuum moi-monde - Le danger des extases - Quand « je » se dégrade en pensée de « je » - Arrêter de moudre - Connaissance consciente et connaissance pensante - Notre esprit est purement imaginaire - La vie est un jeu - Une seule éthique : être vivant - Un recul sans distance - Ne pas confondre perception et intelligence - Le déclic libérateur - Remonter à la source - La pensée première - Le placage affirmatif - Une valeur infinie - Jugement affirmatif - Séparation et différence.

www.loriginel.com










vendredi, décembre 07, 2012

Députés tirés au sort






Les pays industrialisés tendent naturellement à concentrer le pouvoir entre les mains de « gens compétents », à provoquer la démission du plus grand nombre. Cette spécialisation des dirigeants, cet éloignement des centres de décision, bref cette technocratie généralisée, constitue la base politique de toutes les illusions. Il faudrait briser ce système en réintégrant dans les mécanismes de décision les simples citoyens qui en subiront les conséquences. Tout a été dit sur les inconvénients, voire les impossibilités, d'une démocratie directe. Il est vrai qu'en ce domaine la plupart des tentatives aboutissent à des résultats décevants. Au contraire, les procédures autoritaires et technocratiques offrent les plus grandes commodités. Elles permettent de prendre rapidement des décisions cohérentes. Mais on sait que cette efficacité n'est souvent qu'apparente. La vie des hommes, largement déformée par ces méthodes, ne souffre pas toujours d'être ainsi maltraitée. Et l'on retrouve, au niveau de l'exécution, les inconvénients que l'on avait évités au niveau de la décision.

Mais s'il faut permettre aux intéressés de participer directement à la gestion de leurs affaires, un tel résultat ne peut provenir que d'une décentralisation du pouvoir, non pas seulement dans l'administration, mais également au sein de l'entreprise. Plus les centres de décision se rapprochent des exécutants, plus les problèmes sont traités à petite échelle et moins on risque de se perdre dans les fictions comptables et administratives. Le cadre naturel de l'homme c'est l'atelier, la commune, voire le quartier, l'association à laquelle il appartient, l'immeuble dans lequel il habite. Ces communautés doivent vivre, et pour cela, exercer une responsabilité. C'est alors que les risques de la technocratie sont les plus réduits.

Il est vrai que de telles organisations sont fort difficiles à mettre sur pied et à faire vivre, encore plus à. intégrer dans le cadre élargi d'un pays moderne, mais ces difficultés sont d'autant plus grandes que l'on n'a jamais tenté de les résoudre. Quelle expérience avons-nous des ateliers autonomes, des communautés de quartiers ? Quand a-t-on délégué à des groupements de citoyens une part suffisante de responsabilité dans la gestion de la vie collective ? Il faudrait effectuer des expériences pilotes pour voir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Malheureusement ces tentatives sont considérées avec méfiance. Des milliers de grands esprits travaillent sur les méthodes « modernes » de gestion ou d'administration, mais combien réfléchissent à des méthodes nouvelles plus proches des intéressés ?

En bonne théorie le système représentatif devrait permettre aux citoyens de contrôler la gestion de leurs affaires, de les gérer par représentants interposés. Outre que ce système n'existe pas dans les entreprises, il semble aujourd'hui s'être fait le complice de toutes les illusions.

N'en prenons qu'un exemple : le Parlement. Voilà cinq cents personnes qui sont censées constituer un « échantillon représentatif » de la société française. Celle-ci se compose en majorité de femmes, de jeunes, de retraités, d'employés, d'ouvriers, d'agriculteurs, de petits commerçants. L'Assemblée nationale, elle, se compose d'hommes exerçant les professions d'avocats, de fonctionnaires — énarques de préférence — de médecins, de notaires, de professeurs, d'administrateurs de sociétés. Quand d'aventure un « gagne-petit », un « homme sans importance» accède à la députation, il abdique immédiatement son originalité entre les mains d'un état-major politique. Qui plus est, la majorité des parlementaires sont depuis de nombreuses années des professionnels de la politique qui vivent en marge des citoyens ordinaires.

Aussi les débats parlementaires sont aussi factices que la messe en latin. On y parle de « catégories défavorisées », « des légitimes revendications des travailleurs », de « l'impatience des familles », de « nos vieux et de nos vieilles », des « catégories socioprofessionnelles durement frappées par l'évolution technique », toutes formules rituelles vides de sens. On parle de la France comme on parlerait d'un pays lointain en regardant des cartes postales.

Pour corriger les insuffisances du système électif, ne devrait-on pas envisager de désigner le quart ou le tiers des députés par tirage au sort dans la masse des électeurs ayant pris part au vote ? Une telle proposition peut paraître absurde.

Comment des individus pris au hasard pourraient-ils avoir la compétence nécessaire pour voter des lois ? Mais ne trouve-t-on pas aux jurés la compétence nécessaire pour envoyer des accusés à la guillotine ? Et n'est-ce pas autrement plus grave que de se prononcer sur la loi de finance? Ne voit-on pas combien l'incompétence pourrait même être bénéfique à la vie parlementaire ? Les ministres et les leaders politiques ne seraient jamais certains du résultat d'un vote. Pour obtenir les voix de ces simples citoyens, il leur faudrait expliquer leurs projets en termes simples et ordinaires; il leur faudrait convaincre, non pas des politiciens comme eux, mais « l'homme de la rue ».

Celui-ci, à son tour, aurait beaucoup de choses à dire aux professionnels. Sur les dizaines de citoyens anonymes quelques-uns ne manqueraient pas d'exprimer la réalité vécue par les Français. Qu'un modeste retraité monte une fois à la tribune pour rappeler ce qu'est la vie de millions de vieux, cela ferait passer un souffle d'authenticité sur l'hémicycle.

Enfin l'électeur se sentirait davantage concerné par la campagne et le scrutin s'il savait qu'en allant voter il peut se retrouver élu. Il n'aurait plus le sentiment que la procédure électorale est uniquement un choix d'abdication. L'effet psychologique serait sans doute très heureux. »

François de Closets, Le bonheur en plus.




jeudi, décembre 06, 2012

Le sionisme en Palestine-Israël




Sceau de Raël, fils de Yahvé et messager des Elohim.



Information manipulée et lâcheté banale en Occident


Depuis quelque quatre-vingts ans, et plus précisément depuis 1922, date où la Grande-Bretagne reçut en charge, de la part de la Société des Nations, un Mandat sur la Palestine à la suite de la défaite des empires centraux, depuis 1947 surtout, date où l'ONU scinda le pays pour y créer deux États, l'un juif, l'autre arabe, il ne s'est guère passé de jour sans que les journaux ne nous apportent une information relative à cette région du Proche-Orient où s'affrontent de façon ininterrompue et plus ou moins violente deux communautés : les Juifs d'une part, les non-Juifs d'autre part, ces derniers étant représentés avant tout par des Arabes musulmans.

Les informations n'ont donc pas manqué sur ce sujet. Pourtant, une fraction notable des Occidentaux, notamment dans l'élite intellectuelle et politique, est comme indifférente au drame quotidien qui se joue en Palestine. Un phénomène banal d'accoutumance et de lassitude en est sûrement une raison notable, mais plusieurs éléments sont venus néanmoins y contribuer puissamment.

Le premier élément favorable au développement de l'idéologie sioniste et de sa méconnaissance par le grand nombre est sans doute représenté par un phénomène passif : le " trop plein " ou " l'excès " de mémoire dont parle Paul Ricœur dans un récent ouvrage ("La Mémoire, l'Histoire, l'Oubli") et qu'il dénonce d'une manière générale... Après le cataclysme de 1939-1945, bien plus encore qu'après la guerre de 1914-1918, les études des historiens ne pouvaient qu'être monumentales, fort nombreuses et prolongées. À ces études sont venues s'ajouter logiquement les multiples commentaires et interprétations des politiques et puis, bien sûr, les interventions diverses des polémistes et des partisans : une " montagne " de mémoire en est résultée que les médias de notre époque, notamment la télévision, nous livrent chaque jour. Indépendamment des perspectives et des intentions diverses qui sous-tendent cette information constante et multiforme, la place forcément éminente qu'occupe le génocide des Juifs par les nazis, et partant l'émotion suscitée, ont manifestement joué de façon exceptionnelle en faveur de l'entreprise sioniste, d'abord en faisant négliger la très importante littérature juive formellement opposée à son projet territorial et en supprimant toute réflexion prospective quant aux risques pour l'avenir d'un État spécifiquement " juif ", ensuite en voilant la réalité de son présent sur le terrain.

À côté de ce premier phénomène, on peut affirmer d'autre part aujourd'hui que l'information relative au Proche-Orient en provenant majoritairement d'une source, juive en la circonstance, a été gravement déformée, que l'interprétation des événements a été terriblement partiale et injuste pendant de nombreuses années ( « la mémoire sioniste a régné aux dépens de celle des Palestiniens » écrit l'historien israélien Ilan Pappé), bref que la méconnaissance des données du problème est la principale cause de cette indifférence de l'opinion publique occidentale qui n'a manifestement pas pris la mesure de la gravité potentielle des " événements " qu'on lui rapporte chaque jour depuis tant d'années.

Il est d'ailleurs remarquable de constater que - à côté de la multiplicité des informations rapportées en la matière - les commentaires et les jugements que l'on peut voir dans la Presse française émanant de journalistes ou d'hommes de lettres sont fort rares. Il est patent aussi que beaucoup de commentateurs non-Juifs apparaissent souvent comme mal à l'aise dans leur rédaction... Quant aux Juifs, religieux ou non, leur situation souvent ambiguë face à Israël, la mauvaise conscience que nombre d'entre eux ont de ne pas y vivre, de ne pas avoir fait leur « aliya » malgré les multiples et pressantes invitations reçues, les rend souvent terriblement aveugles et silencieux. Bien que non enfermé dans une tour d'ivoire, Lévinas expliquait ainsi : « Je m'interdis de parler d'Israël, ne courant pas cette noble aventure et ce risque quotidien » tandis qu'ÉlieWiesel a pu écrire : « Je ne critique jamais lsraël hors d'Israël, c'est le prix que j'accepte de payer pour ne pas y vivre ». Et, a-t-on jamais entendu, par exemple, un rabbin français ou une organisation d'obédience juive dénoncer la torture utilisée en Israël et, fait unique au monde, légalisée ?

Enfin, il faut bien voir que le judaïsme comme les autres traditions religieuse, entreprises humaines par excellence, contient des éléments potentiellement pervers qu'il s'agit de reconnaître. Le fameux « Qui n'est pas avec moi est contre moi » évangélique n'est-il pas à la base de tous les totalitarismes après avoir entraîné le christianisme dans de folles aventures ?

Bref, il est clair que nombre d'observateurs, ou bien n'ont pas intégré, à propos du sionisme, de nombreuses données d'ordre historique ou religieux, ou bien ne se sont pas comportés en hommes libres, à l'instar d'hommes éminents comme J.P. Sartre quand il écrit : « Je ne peux pas soutenir la politique de l'État d'Israël, mais je ne peux pas non plus m'élever contre elle car alors je me retrouverais dans le camp détestable des antisémites ».

Je dois reconnaître que j'éprouve quelque aversion pour de telles paroles...

Il reste que Jean d'Ormesson a du moins osé, en terminant un article du Figaro, formuler il y a quelques années une interrogation simple et pertinente : " Et si la création de l'État d'Israël avait été une erreur ? " À cette interrogation, ma réponse personnelle - qui semble bien être aussi celle que suggère le texte - est " oui " sans hésitation. Une mémoire manipulée jointe à une absence de liberté des hommes politiques et, d'une manière générale, des hommes ayant quelque influence sur l'opinion publique, ont manifestement contribué au développement de l'idéologie sioniste qui s'est épanouie avec la création de l'État d'Israël et qui ne cesse d'étendre chaque jour - face à une communauté internationale sidérée - ses maléfices dans les populations juives et non-juives de la Palestine. 


L'idéologie sioniste 

L'idéologie sioniste, avec le mouvement qu'elle a suscité, s'est donné pour mission de rassembler en Palestine tous les Juifs dispersés depuis deux mille ans à travers le monde (Juifs de la diaspora), d'établir un territoire peuplé exclusivement de Juifs, dans la perspective de leur assurer, compte tenu des persécutions dont ils furent souvent victimes, une sécurité définitive. Bien que précédée d'initiatives diverses qui, au cours des siècles, avaient pour but une ré-appropriation de la Palestine, elle ne s'est vraiment structurée qu'à la fin du XIXe siècle avec Théodore Herzl. Elle s'est développée pendant la première moitié du XXe siècle malgré l'opposition prolongée de la grande majorité des Juifs et, à la faveur de la seconde guerre mondiale, s'est concrétisée avec la création de l'État d'Israël en Palestine.

Le sionisme repose sur deux données fondamentales et conjointes du judaïsme : - une donnée d'ordre religieux : le mythe biblique de la " Terre promise " à un " Peuple élu ", - une donnée d'ordre légal : la loi établissant la " race " juive. À ces données il convient d'associer : - les écrits xénophobes du judaïsme.

1 - Le mythe biblique de " la Terre promise " et du " Peuple élu " est le premier pilier de l'idéologie sioniste

Selon ce mythe, les Hébreux et leur dieu, Yahvé, ont élaboré, voici quelque trois mille ans, un contrat (l'Alliance) selon lequel les Hébreux, moyennant obéissance à ce dieu, constituent son peuple privilégié, le Peuple élu, et reçoivent en héritage une terre particulière, la Terre promise.

C'est sur les données de ce mythe fondamental du judaïsme qu'est bâtie tout entière l'idéologie sioniste et que s'est fondé le " droit historique " sur la Palestine. Même les sionistes non religieux et athées, tels les Pères fondateurs et la majorité des Israéliens actuels, ont exploité et exploitent toujours ce mythe originel de la Terre promise par un dieu qui, pourtant, n'existe pas pour eux. Il ne faut pas être surpris de cet apparent paradoxe... C'est que, comme tous les mythes, celui-ci ne possède pas seulement une dimension religieuse mais une dimension culturelle. Malgré l'émergence dans les esprits de son caractère légendaire, il n'en continue pas moins à imprégner durablement la civilisation qui l'a porté, à meubler son imaginaire collectif et, partant, à mobiliser des énergies colossales et aveugles. André Chouraqui , qui fut conseiller de Ben Gourion, ne nous dit-il pas que " la Torah est le livre de l'Alliance du ciel et de la terre " et qu'"Israël est devenu objectivement le peuple de l'Alliance" compte tenu qu'il y a en Israël des juifs, des chrétiens et des musulmans ?

À noter que ce mythe de l'Alliance conclue entre un dieu et un peuple - comme les autres mythes hébreux (la Création, le Paradis terrestre, le Péché originel...) - a été adopté aussi par les chrétiens qui seront à la fois complices et victimes de l'idéologie sioniste. À noter en particulier que les chrétiens millénaristes des États-Unis voient toujours la naissance de l'État d'Israël et son expansion territoriale comme une étape nécessaire aux projets de Dieu pour l'humanité avec in fine la conversion des Juifs au christianisme et le retour de Jésus le Messie dans sa parousie !

À propos de ce mythe fondateur il est intéressant d'évoquer ce qui semble bien représenter une récente et fabuleuse découverte. Selon Messod et Roger Sabbah , des chercheurs juifs, le peuple hébreu ne serait autre que le peuple égyptien d'Akhet-Aton, la capitale du pharaon monothéiste Akhenaton ! Quand on a mesuré les gigantesques conséquences que la croyance au mythe de la Terre promise a entraînées dans l'Histoire, notamment depuis un siècle avec le mouvement sioniste et si, par ailleurs, on suit l'hypothèse très vraisemblable de divers historiens contemporains selon lesquels les Juifs du Maghreb seraient des Berbères judaïsés à l'époque romaine tandis que les musulmans de la Palestine arabe seraient des Juifs convertis à l'islam dans les premiers temps de la conquête, comment ne pas parler des conséquences abyssales où peuvent conduire les illusions humaines !

2 - La loi rabbinique de transmission héréditaire de la judéité

Alors que les adeptes de la plupart des religions n'ont que le lien d'une croyance commune, et que ce caractère d'adepte est accessible à tous, le judaïsme établit un lien particulier d'ordre héréditaire. Fait rare dans l'Histoire de l'humanité, la naissance est le vrai critère d'appartenance : la loi établit, en effet, que le caractère de juif est transmis par le sang maternel. Ce caractère est de plus indélébile : même en cas d'apostasie du judaïsme ou de mariage mixte (qui équivaut à une apostasie), tout sujet reste juif selon le Talmud. (À noter que pour l'Église aussi, tout au moins en Espagne du XVe au XVIIIe siècles, un juif baptisé reste un juif, c'est-à-dire un " fils de Satan ").

Certes, la Loi fondamentale de l'État d'Israël, conformément à la loi juive, prévoit des apports étrangers par conversion ( " est considérée comme juive une personne née d'une mère juive, ou convertie ") mais les conditions exigées concrètement sont telles - notamment celle de pratiquer les 613 commandements de la Torah - que, sauf exception, un goy ne devient pas juif. À noter que le terme de goy qui fut appliqué initialement aux chrétiens, ensuite à tous les étrangers, s'apparente à celui de goujat (en hébreu, goja désigne une servante chrétienne).

Il convient d'ajouter que ce marquage par le sang institué par la loi de transmission héréditaire de la qualité de juif se trouve complété et aggravé par un marquage dans la chair : la circoncision. Dans le judaïsme, en effet, la circoncision n'est pas seulement la pratique d'un autre âge - malgré les tentatives de lui donner une justification médicale au siècle dernier - elle revêt une signification précise : c'est le signe de l'Alliance éternelle d'un individu avec Yahvé le dieu de la mythologie hébraïque. Le judaïsme va ainsi comporter, par rapport aux autres traditions religieuses, une dimension qui lui est pratiquement spécifique : la dimension raciale. Désormais cet enfant qui vient de naître comme juif ne sera plus - quelles que soient ses futures options spirituelles - tout à fait libre : les séquelles de son sexe mutilé lui rappelleront chaque jour de sa vie qu'il fait partie d'une " race " à part, qu'il n'est pas comme les autres (à moins qu'il se voie " normal " et qu'il voie les autres " anormaux ").

Alors que, comme le dit le philosophe israélien Y. Leibowitz , " la notion de "juif" n'était à l'origine ni raciale, ni nationale mais religieuse ", une évolution s'est produite : la condition raciale (l'hérédité) est nécessaire et suffisante pour être juif et citoyen d'Israël, la condition religieuse (la croyance) absolument facultative. Quant à J. C. Attias , après avoir constaté que nombre de juifs " n'observent plus le shabat ", " s'habillent comme tout le monde ", que " les traits discriminants dont l'histoire les avait affublés sont en train de disparaître ", il dit de son côté qu '" il ne reste plus que la race " comme élément distinctif entre un Juif et un non-Juif, cette race qui se transmet par la femme malgré son statut inférieur à celui des hommes, ceux-ci se réservant la transmission du savoir et des valeurs du judaïsme.

Les écrits xénophobes du judaïsme

Alors que nombre d'écrits du judaïsme comportent une dimension universaliste hautement respectueuse de l'étranger " N'humilie pas l'étranger, ni l'opprimé, car vous avez été étrangers en Égypte ! N'humilie jamais la veuve ni l'orphelin " (Exode, XXII, 20) ; " N'aie aucune pensée de haine pour ton frères Tu aimeras ton prochain, il est comme toi " .... " Tu aimeras l'étranger qui s'installe chez toi comme toi-même " (Lévitique XIX, 17-18 et 34) ; " Ma maison sera une maison de prière pour tous les peuples " (Isaïe VXI, 7), alors que le monothéisme intransigeant du judaïsme a puissamment contribué à promouvoir l'égalité entre les hommes tous créés à l'image de Dieu et à susciter la générosité qui a pu guider les pionniers du socialisme, les sionistes ont occulté délibérément ces données pour ne retenir que celles qui exaltent l'ethnocentrisme et où le non-Juif, qu'il soit étranger ou résidant en Israël, est toujours un gentil, un goy.

Découlant directement du mythe et de la loi raciale instituant le peuple juif comme un peuple différent des autres et séparant les hommes en Juifs et non-Juifs, bien des écrits émanant du judaïsme, notamment du Talmud, sont venus conforter les sionistes dans leur entreprise de retour en terre de Palestine et d'accaparement de cette terre au bénéfice des seuls Juifs....

" Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi " dit Yahvé aux Hébreux (Ex XX, 3). Et à ce dieu exclusif s'adresseront les supplications et prières de son peuple : " Dieu ! si tu voulais massacrer l'infidèle ! Hommes sanguinaires, éloignez-vous de moi... Seigneur, comment ne pas haïr ceux qui te combattent ? Je les hais d'une haine parfaite, ils sont devenus mes propres ennemis (Ps 139, 19-22). " Par ta fidélité tu extermineras mes ennemis et tu feras périr tous mes adversaires, car je suis ton serviteur " (Psaume 143, 12).

Ainsi parle le Seigneur Dieu : " Aucun étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire, aucun étranger qui demeure au milieu des fils d'Israël " (Ez. 44, 9).
Le Deutéronome précise le sort qu'il convient de réserver aux idolâtres : " Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille ou la femme que tu serres contre ton cœur, ou ton prochain qui est comme toi-même, vient en cachette te faire cette proposition : "Allons servir d'autres dieux" - ces dieux que ni toi ni ton père vous ne connaissez, parmi les dieux des peuples proches ou lointains qui vous entourent d'un bout à l'autre du pays - tu n'accepteras pas, tu ne l'écouteras pas, tu ne t'attendriras pas sur lui, tu n'auras pas pitié, tu ne le défendras pas ; au contraire, tu dois absolument le tuer. Ta main sera la première pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple suivra ; tu le lapideras, et il mourra pour avoir cherché à t'entraîner loin du Seigneur ton Dieu. " (Deut. 13, 7-11).

Yahvé n'est pas tendre pour les opposants à son peuple : " Je vais punir Amalec de ce qu'il a fait à Israël en s'opposant à lui quand il remontait d'Égypte. Va maintenant, tu battras Amalec et vous vouerez à l'anathème tout ce qui est à lui : tu n'auras pas pitié de lui et tu mettras à mort hommes et femmes, enfançons et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes " (Samuel XV, 2-3).

Et puis, n'est-il pas écrit dans la Torah : " qu'Israël vivra en solitaire et ne se confondra pas avec les nations " (Nombres, 23, 94) ? N'est-il pas défendu à un Juif de boire du vin versé par un non-Juif ou d'épouser une non-Juive ? N'est-il pas dit que le Juif religieux doit, chaque matin, bénir Dieu de l'avoir créé Juif et non autre ? N'est-il pas écrit, dans la Halakha, qu'un Juif peut transgresser le Shabbat pour sauver la vie d'un autre Juif, mais non de celle d'un non-Juif ?
N'est-il pas prescrit au Juif pratiquant de prononcer chaque matin les paroles de la prière du Shaharit : " Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait goy, Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait femme. Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait esclave " ?

N'étaient-ils pas dans leur droit ces Hébreux emmenés par Josué lorsque, comme le recommande la Torah, ils ont exterminé les populations de Canaan lors de la conquête de la Terre promise : " Vous chasserez devant vous tous les habitants du pays car c'est à vous que je le donne à titre de possession... Si vous ne dépossédez pas à votre profit tous les habitants, ceux que vous aurez épargnés seront comme des épines dans vos yeux et vous harcèleront sur le territoire que vous occuperez " (Nombres, 35, 53-55)

Et dans le psaume 137, n'est-il pas prévu de " broyer sur le roc les bébés de Babylone " ?

Dans la Bible, on lit aussi : " Lorsque le Seigneur ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays et qu'il aura chassé devant toi les nations nombreuses, tu les voueras totalement à l'interdit (Deut. VII, 1-2) " et tu les supprimeras. " (Deut. VII, 24).

" Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les enfants de Zion se réjouissent en leur Roi [...] Qu'ils chantent pour la joie sur leurs couchettes ! Que les louanges élevées vers Dieu ne quittent pas leurs gorges et que les sabres à deux pointes ne quittent pas leurs mains, afin de faire descendre la vengeance dévastatrice sur les nations et le châtiment sur les peuples " (Psaume 149).

Le grand mystique juif Moshe Luzzatto (1706-1746) intégrera parfaitement ces données : " Dans le monde à venir, affirme-t-il sans ambages, aucune nation n'a de place à l'exception d'Israël ".

À ce propos, Schattner rapporte une donnée tout à fait caractéristique d'une certaine évolution de l'éthique juive. Alors que dans une version ancienne de la Mishna il est dit : " Qui a détruit une vie a détruit tout un monde et qui a sauvé une vie a sauvé tout un monde ", les versions imprimées ultérieurement sont devenues : " Qui a détruit une vie au sein d'Israël a détruit tout un monde et qui a sauvé une vie en Israël a sauvé tout un monde ". Le rabbin Ginburg de la yeshiva du tombeau de Joseph (près de Naplouse) vient confirmer cette donnée devenue banale dans les milieux religieux sionistes quand il affirme qu'" une vie juive vaut beaucoup plus qu'une vie non juive ".

Le " sol ", le " sang " et les écrits xénophobes, tels sont les trois piliers fondamentaux du sionisme. Mais ce sont aussi de riches ingrédients politiques. Puisés dans l'héritage religieux du judaïsme, sécularisés et habilement présentés, ils vont guider dans un ethnocentrisme exacerbé toute l'entreprise sioniste.

Si nous parlons du sionisme nous ne méconnaissons pas le fait que cette idéologie s'exprime sous des nuances très diverses. On a pu distinguer notamment : 

- le sionisme politique - celui qui est lié à Theodor Herzl - et pour qui l'obtention des droits politiques était le préalable indispensable pour promouvoir un État en Palestine ;

- le sionisme religieux visant non seulement à obtenir la liberté politique des Juifs mais à restaurer la religion à la lumière de la Thora et de ses commandements. Aux deux piliers du sionisme que sont le sol et au sang, les religieux ajoutent Yahvé ; 

- le sionisme socialiste qui se proposait d'opérer la fusion entre sionisme et socialisme. Il inspira de nombreux kibboutzim et suscita divers mouvements de jeunesse. - le sionisme pragmatique axé sur les moyens pratiques de réaliser les objectifs du sionisme : l'immigration (l'Aliya), le peuplement des zones rurales en priorité pour occuper le maximum de terrain et les institutions éducatives.

À noter que ces nuances permettent avant tout de prendre conscience de la formidable organisation dont les divers composants (socialistes, religieux, libéraux, fascistes, nationalistes...) peuvent diverger sur les moyens à mettre en œuvre mais sont tous tributaires du mythe de l'Alliance et de la loi fondant la judéité, avec comme objectif commun à la fois simple et précis : la conquête de la Palestine historique considérée comme terre éternelle du peuple juif.

André Gaillard.


André Gaillard

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Fondé à la fin du XIXe siècle par l'écrivain et journaliste hongrois Theodor Herzl après la vague d'hostilités antijuives qui avait notamment déferlé en Russie, en Pologne puis en France avec l'affaire Dreyfus, le mouvement sioniste s'est donné pour objectif d'établir un territoire réservé aux juifs dans la perspective de leur assurer, compte tenu des persécutions dont ils étaient souvent victimes, une sécurité définitive. Depuis 1922, date à laquelle la Société des Nations confia à la Grande-Bretagne un Mandat sur la Palestine à l'issue de la première guerre mondiale, depuis 1947 surtout, date à laquelle l'ONU voulut y créer deux Etats, l'un "juif", l'autre "arabe", cette région est le théâtre d'un état de guerre permanent. Quatre guerres meurtrières se sont déclenchées et ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes, tandis que se sont perpétrés chaque jour crimes et exactions multiples. Or un tel conflit avec son intensité dramatiquement croissante avait été prédit par une partie notable et éminente de la communauté juive qui, dès le début du XXe siècle, dénonçait avec force, comme source de désastres futurs, l'émergence en son sein de l'idéologie sioniste. Le présent texte se propose, d'une part d'analyser les sources judaïques du sionisme généralement méconnues, d'autre part de réunir les éléments essentiels d'ordre historique qu'il convient d'avoir à l'esprit pour approcher les causes de l'affrontement. Il veut traduire aussi les réactions de l'auteur devant le drame quotidien qui se joue là-bas, drame dont les Nations occidentales n'ont pas encore pris la juste mesure.


André Gaillard est né en octobre 1922. Déporté politique pendant l'Occupation, il s'oriente ensuite vers la médecine. Professeur de Faculté, Médecin honoraire des hôpitaux, il a publié de nombreux articles médicaux et un ouvrage sur le Christianisme.


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