vendredi, décembre 28, 2012

Coup de gueule d'une femme sioux





Notre religion n'est pas à vendre !
par Mary Brave Bird-Crow Dog

Partout aux États-Unis, et quelle que soit leur tribu, les Indiens sont en colère parce que les Blancs vendent nos cérémonies comme un passe-temps à la mode qui, peut-être, leur permettra de trouver un sens à leurs vaines existences. Notre religion est donc colportée et commercialisée par de faux hommes-médecine qui s'attribuent des noms indiens fantaisistes tels que Bison-qui-broute-sur-le-flanc-de-la-montagne, Aigle-d'or-s'élevant-dans-le-ciel ou encore Âme-libre-enveloppée-de-brume-matinale. Un gamin de dix ans vivant sur la réserve de Rosebud ne s'y laisserait pas prendre, mais il y a de quoi impressionner les crédules wasichus (blancs). À cause du New Age, le nombre de ces prétendus hommes (ou femmes)-médecine est en constante augmentation ; c'est un créneau qui peut rapporter gros, d'autant que les Indiens sont à la mode. Après la macrobiotique et le Zen, c'est au tour du « pauvre Indien en voie de disparition » d'alimenter les conversations de salon.

Ainsi, une Blanche prétend posséder des pouvoirs surnaturels que lui aurait transmis une femme-médecine et organise d'importantes conférences où, pour plus de trois cents dollars par personne, elle enseigne la sagesse et la spiritualité indiennes. Imaginez l'argent que se fait cette femme ! Des individus comme elle peuvent encaisser jusqu'à un million de dollars par an en vendant notre religion.

Cette exploitation ne date pas d'hier. Dans les années 1880 et 1890, de grosses compagnies patentées lançaient sur le marché de fausses potions indiennes censées guérir tous les maux. Je pense, entre autres, à la Great Oregon Indian Medicine Company, dont « les clients se comptaient par millions et les témoignages de reconnaissance par milliers ».

La Kickapoo Indian Medicine Company était la plus importante d'entre elles et prônait l'usage de l'« huile de serpent kickapoo », potion miraculeuse contre le ver solitaire, et de la fameuse sagwa, remède à toutes les maladies humaines connues à ce jour : « Existe-t-il quoi que ce soit qui puisse retarder, peut-être de plusieurs années, ce dernier moment avant qu'une main décharnée n'écrive votre nom sur le registre froid de la mort ? Eh bien, oui, Mesdames et Messieurs ! Prenez de la SAGWA DES INDIENS KICKAPOOS. C'est un remède infaillible. »

Cette compagnie avait installé des villages indiens publicitaires composés de douzaines de wigwams (tentes) où le public pouvait assister à la préparation du breuvage magique. Ses représentants de commerce étaient tous d'anciens éclaireurs renommés pour avoir combattu les Indiens et qui, « par leur courage en temps de guerre avaient acquis un tel ascendant sur l'Homme Rouge, qu'il leur avait bien volontiers cédé toute autorité ». La plupart des « acteurs indiens » participant au spectacle n'étaient pas kickapoos, certains étaient même d'origine péruvienne. La réserve des Kickapoos, en fait désertée et d'une extrême pauvreté, y était représentée comme un « véritable jardin d’Éden habité par une race primitive, bienveillante et noble, capable de sonder les secrets de la nature ». Pendant des années, la sagwa et l'huile de serpent kickapoo ont fait gagner des millions de dollars à cette compagnie. Aujourd'hui, la situation n'est pas très différente de ce qu'elle était alors.

La religion indienne est au centre de ma vie, elle représente le côté spirituel de mon être et fait partie intégrante de mon héritage. Elle m'a aidé à survivre. D'où ma colère lorsque je la vois profanée, exploitée, interprétée de façon erronée, vendue et achetée. Ces imposteurs trahissent nos croyances, falsifient nos traditions et donnent une représentation caricaturale et grotesque de nos rituels. Pour préserver notre foi de la souillure, on devrait interdire aux Blancs d'organiser des cérémonies indiennes. Afin de les mettre à l'abri des regards hébétés ou moqueurs, nous devrions également récupérer les sacs-médecine et autres objets sacrés qui nous ont été dérobés il y a des années et qui sont exposés aujourd'hui dans des musées ou dans des collections privées.

Avant les années trente, nous avions l'interdiction de prier dans notre langue et nos rites étaient proscrits. D'après la législation en vigueur, nous pouvions être emprisonnés pour avoir participé à l'inipi ; malgré cela, nos croyances survivaient dans la clandestinité et, dans des endroits cachés, loin du regard des missionnaires, notre peuple continuait à « danser face au soleil ».

Mais la situation actuelle est bien pire que toutes ces tentatives de destruction systématique. Les Blancs avaient essayé en vain de tuer notre foi en proclamant d'un ton triomphant la « Mort du Grand Esprit ». Mais, aujourd'hui, ils atteindront peut-être leur objectif en vendant notre religion, la pipe, la loge à sudation et en donnant au monde extérieur une fausse image de nos coutumes. Bientôt, ils vont s'imaginer pouvoir nous enseigner nos traditions et nous apprendre à utiliser le peyotl ; peut-être iront-ils jusqu'à affirmer qu'il est trop bon pour nous, stupides primitifs, et qu'ils se l'accapareront pour faire du profit en nous le revendant.

L'argent, encore l'argent, toujours l'argent ! Il n'y a pas si longtemps, on pouvait aller dans un parc national et se voir offrir gracieusement un crâne de bison pour nos cérémonies. Aujourd'hui, il faut payer car, avec le New Age, c'est devenu un objet de décoration recherché. Certains hommes-médecine bidons, dont des Indiens, vont jusqu'à demander sept cent cinquante dollars par personne pour un bain de vapeur, mille pour une quête de vision et deux mille cinq cents pour, en un week-end, transformer un Blanc crédule en homme-médecine lakota. D'autres vous déposeront en haut d'une colline, pourvu d'une pipe tape-à-l'œil et d'une plume d'aigle dans les cheveux et vous prendront jusqu'au dernier centime, alors qu'un véritable homme-médecine ne vous fera jamais rien payer. Nos cérémonies ne sont pas à vendre et, malheureusement, tous ces gens qui aiment l'argent facile portent atteinte à l'honneur de nos tribus.

Une fois, j'avais accepté de diriger une cérémonie de sudation à Santa Fe, mais j'ai aussitôt fait marche arrière lorsque l'on m'a demandé combien je prenais. Cette ignorance souille nos traditions : un bain de vapeur est bien plus qu'une simple expérience ; c'est un rite sacré qui nous relie au Créateur. Nombreuses sont les situations aberrantes auxquelles nous sommes confrontés si, à Los Angeles, vous pouvez prendre des cours collectifs de « sexualité indienne sacrée » en échange de plusieurs centaines de dollars, certains vont même jusqu'à utiliser notre médecine pour retenir un amant ou en guise d'aphrodisiaque. Ils veulent vivre de « véritables orgies indiennes ». Notre religion est alors réduite à peu de chose et devient simple objet d'échange.

Je me souviens également d'un film européen présentant la Danse du Soleil à travers le regard malade et enfiévré d'un Blanc : un seul danseur était suspendu à deux crochets de boucher avec, en guise de cache-sexe, une simple feuille de vigne. Je m'insurge contre ces profanations qui renvoient une image fausse et déformée de notre cérémonie la plus sacrée. Il n'y a là qu'exploitation par le biais du sexe et du sensationnel. Il est urgent d'y mettre un terme !

De telles situations abondent à travers le pays et chez nos voisins mexicains.

Ainsi, au Texas, une Blanche d'un certain âge est l'exemple même de la façon dont les wasichus s'immiscent dans notre médecine. Elle n'est que gentillesse et sincérité mais le fait d'avoir assisté à certaines de nos cérémonies lui est monté à la tête : elle s'imagine que Crow Dog est son grand-père et qu'« il lui a transmis un don » ; elle se croit donc habilitée à diriger des bains de vapeur, à emmener des gens en haut de la colline pour une quête de vision et à enseigner les coutumes lakotas. Avec cette éternelle rengaine : « Réservez dès maintenant. Pour cent cinquante dollars, vous pourrez, etc. Parking inclus. » Cette femme croit véritablement à ce qu'elle fait ; elle a bon cœur et fait preuve de générosité à notre égard. Mais il ne suffit pas d'avoir assisté à nos rituels pour devenir femme-médecine ou même Indienne. Des gens bien intentionnés peuvent nous faire autant de mal que nos adversaires les plus acharnés. Ce n'est pas le fait de passer quelques jours sur une réserve ou d'étudier nos traditions pendant quelques heures qui autorise qui que ce soit à organiser des simili-rites sioux.

J'ai même un ami qui, ayant assisté plusieurs fois à la Danse du Soleil, a soudain découvert son attachement à nos valeurs spirituelles et, du jour au lendemain, s'est mis à porter un nom indien. À croire que c'est une maladie contagieuse. Sans parler de ce danseur de ballet originaire de Grèce et du Proche-Orient qui se disait Indien et s'était doté d'un nom à l'avenant : pendant un temps, les Blancs l'ont considéré comme le grand porte-parole des tribus indiennes et il était devenu le chéri des médias. Lorsqu'il a fini par être dénoncé, il a simplement répondu aux journalistes qui l'interrogeaient : «Je suis indien parce que je vous le dis ! »

Tous ces gens appartiennent à la tribu des « Qui-Veulent-Être Indiens » et, souvent, ils font un mauvais usage de nos objets sacrés alors que ceux-ci doivent intervenir de façon très précise au cours de nos cérémonies.

L'hiver dernier, alors que je rendais visite à des amis californiens, j'ai fait la connaissance d'une femme blanche qui avait acheté une pipe lors d'un powwow (fête traditionnelle) et voulait s'en servir. Elle avait déjà accompli certains de nos rites mais souhaitait aller plus loin. J'ai eu l'impression qu'elle n'avait plus toute sa tête et j'ai tenté de lui expliquer combien il était important de connaître nos traditions à la perfection avant de faire usage de la pipe. Je ne voulais pas être agressive avec elle mais elle m'a fait une scène et je me suis aperçue qu'elle ignorait tout de la signification de cet objet sacré, le comparant à une espèce de cristal qui lui servirait d'intermédiaire pour communiquer avec les esprits. Je lui ai alors raconté l'origine de la pipe, ce qu'elle représentait à nos yeux et lui ai conseillé d'assister aux cérémonies en simple observatrice ; ainsi, en écoutant nos Anciens, elle apprendrait bien mieux. Je lui ai proposé de confier sa pipe à l'un d'entre eux, à qui elle pourrait parler lors de ses éventuelles visites et, finalement, elle a accepté.

Depuis des générations, nous versons sang, sueur et larmes pour défendre notre religion. Les Blancs veulent la découvrir à leur façon, sans écouter ce que nous pourrions avoir à leur dire.

Certains ont perdu leurs propres dieux et leurs âmes se sont égarées ; ils ont du mal à affronter la réalité et la mort et sont inquiets face à la dégradation de leurs villes remplis de sans-abri et à l'effondrement de leurs propres valeurs. Alors, devant toutes ces questions, ils attendent de nous une réponse que nous ne pouvons leur donner et désirent que nous remplissions le vide qui les habite.

J'aimerais dire à ces Blancs combien il est dangereux de jouer avec nos cérémonies : leur ignorance risque de leur faire du tort car les rites sacrés ont une force extraordinaire. L'attitude de ces wasichus prédit la fin prochaine de leur civilisation et je prie simplement pour que celle-ci ne nous entraîne pas avec elle.

Mary Brave Bird-Crow Dog, « Femme sioux envers et contre tout ».

Envers et contre tout

Un proverbe cheyenne l'affirme : « Une nation n'est pas conquise tant que le cœur de ses femmes n'est pas à terre ». Mary Brave Bird-Crow Dog nous en apporte une nouvelle fois la preuve. Après la parution de Lakota Woman qui fut saluée comme un événement d'importance aux Etats-Unis, en France et dans le monde entier, Femme sioux envers et contre tout nous donne, en effet, un bel exemple de résistance. Résistance spirituelle, mais aussi résistance active d'une Indienne et de son peuple face aux dangers qui menacent les réserves dans l'Amérique d'aujourd'hui.

Reprenant le récit de sa vie au moment des événements de Wounded Knee, Mary Brave Bird-Crovv Dog raconte son militantisme au sein de l'American Indian Movement, son action en faveur de la tradition et son combat en tant que femme, mère et indienne. Elle retrace également la période de sa vie partagée avec Leonard Crow Dog, homme-médecine et traditionaliste lakota. Avec franchise, elle conte les jours heureux et les périodes difficiles d'une existence mouvementée. Mais avant tout, c'est le destin d'un peuple à la conquête de ses droits qu'elle nous dépeint — et plus encore, les constantes difficultés des femmes indiennes à se faire reconnaître. Par l'hommage qu'elle rend au courage et à la volonté de celles-ci, par sa dignité et sa force de conviction inébranlable, Mary Brave Bird-Crow Dog confirme qu'elle est porteuse d'une voix unique et majeure dans la littérature indienne.


jeudi, décembre 27, 2012

Le péché originel selon une ex-star du porno





Le péché originel 


par Brigitte Lahaie 


Brigitte Lahaie, de son vrai nom Brigitte Lucille Jeanine Van Meerhaegue, est une ancienne actrice de films pornographiques. Depuis plus de dix ans, elle anime l'émission radio « Lahaie, l'Amour et Vous » sur RMC, de 14 heures à 16 heures, qui traite des relations amoureuses et sexuelles.


Vingt siècles de judéo-christianisme ont considérablement influencé notre sexualité. Onan, les habitants de Sodome et les femmes adultères sont considérés comme des pécheurs devant l'Éternel, et les choses de l'amour ont toujours été suspectes aux yeux de l'Église. Sans doute les théologiens nourrissaient-ils l'espoir fou d'identifier toute femme à la Vierge...

L'homme primitif pratiquait le coït de manière agressive et violente, se rapprochant en cela des animaux. La civilisation et la religion ont tenté de refréner les instincts plutôt que de les harmoniser. La notion de famille s'est construite autour d'un père tout-puissant (à l'image de Dieu), et la femme a été réduite au rôle de mère. La procréation devient alors essentielle, le plaisir luxure, et la luxure l'un des sept péchés capitaux. Mais pourquoi l'Église s'est-elle tant focalisée sur celui-ci ? Pourtant l'orgueil, l'envie, la colère ou l'avarice me paraissent des vices bien moins compatibles avec l'amour de son prochain !

Si l'on se réfère aux textes ésotériques, la luxure est jugée dangereuse simplement parce qu'à cause d'elle l'initié peut avoir envie de transmettre des secrets au sexe opposé en échange de ses faveurs. Nous sommes bien loin du décret religieux qui fait de la luxure la mère de tous les vices !

Pour détourner l'être humain de la jouissance, l'Église lui propose les saints comme modèles. Ces hommes et ces femmes symbolisant le Bien et la Vertu montrent le chemin qu'il faut suivre pour atteindre le paradis. Et s'il n'a jamais été question d'imposer le vœu de chasteté à toute la chrétienté, c'est qu'il fallait bien que cette dernière se perpétue. Le catéchisme s'est contenté de proclamer que la chair est faible et le mariage un remède, à condition toutefois que l'homme choisisse avec sa raison et non avec son cœur.

Saint Augustin fut l'un des plus ardents défenseurs de la vertu. À cet égard, il est intéressant de constater qu'avant d'être un saint il mena une vie de débauche. La sainteté, qui s'oppose à la perversion, peut donc succéder à celle-ci. Est-ce une raison pour ensuite condamner sans pitié ? Quand on considère l'acharnement avec lequel Augustin combattit le sexe, faisant même de la concupiscence (penchant pour le plaisir de la chair) le péché originel qui a condamné les hommes à venir au monde en état de péché et de souillure, puisqu'ils ont été conçus par un acte charnel, on se pose des questions.

Avec ce genre de théorie, l'amour du prochain prôné par Jésus semble vidé de toute substance ou presque. Le rapport Kinsey a démontré qu'une certaine pratique religieuse pouvait freiner les relations sexuelles. Il est vrai que toute fantaisie est proscrite, l'accouplement n'ayant d'autre but que le renouvellement des générations.

Il y a encore un siècle la religion était toute-puissante, elle formait un État dans l'État et son rôle principal consistait à canaliser les passions des hommes. De nombreux préceptes prétendument moraux n'étaient édictés qu'à des fins fort éloignées de toute préoccupation spirituelle.

Comment s'étonner, dans ces conditions, que des millions d'hommes aient été massacrés au nom de Dieu ? Guerres sacrées, Croisades, Saint-Barthélemy et conquêtes sous prétexte d'évangélisation ont fait les ravages que l'on sait. [...]

Et comment s'étonner de la position du pape sur le préservatif, même si le sida est en passe de décimer les populations d'Afrique ? Le condom fut condamné par l'Église dès le XIXe siècle car « il entravait les décrets de la providence qui a voulu punir les créatures par là où elles ont péché ». Résultat : toute publicité sur la capote a été interdite jusqu'en 1987, et de nos jours encore la seule méthode contraceptive trouvant grâce aux yeux du Vatican reste celle d'Ogino !

On sait ce que disait Karl Marx de la religion, qu'il taxait d'« opium du peuple » parce qu'elle rend l'homme docile et sans résistance : pourvu qu'il obéisse aveuglément et sans chercher à comprendre ce qui est meilleur pour lui, sa bonne conduite sur Terre lui vaudra la vie éternelle...

Quant au principe de la confession, il prend sa source dans le complexe de culpabilité intrinsèque à la nature humaine en nous offrant le moyen de vivre en paix avec notre conscience. La pénitence efface les remords ou les doutes qui peuvent subsister après avoir « péché », et par l'absolution le croyant se sent « lavé » de ses « fautes ». Tant pis s'il en commet d'autres, pourvu qu'il se soit confessé avant de communier. Car n'oublions pas que pour le catholicisme la punition suprême reste l'excommunication : tant que le pénitent fait encore partie de la grande famille de l'Église, il est protégé.

Si la religion ne sait pas évoluer, la société humaine, elle, est en mutation permanente. Avec le progrès technique scientifique et médical, l'homme du XXIe siècle ne vit plus dans le même contexte culturel que son ancêtre du Moyen Âge. D'ailleurs la racine du mot culture est la même que celle d'agriculture. Nous sommes cultivés dans la mesure où nous n'avons pas fini de croître...

Toute civilisation doit évoluer pour ne pas mourir Elle doit intégrer les progrès et redéfinir régulièrement les bases qui la structurent.

Le patriarcat vieux de quatre millénaires s'est construit sur le sens du devoir. Dans ce régime, il n'y a aucune place pour le plaisir. Dès sa naissance l'être humain subit cette influence et son caractère se façonne sur un mode autoritaire. Ainsi doit-il apprendre à respecter ses parents plus par obligation que par amour.

L'énergie sexuelle spontanée fait place à une sexualité secondaire pervertie. L'existence même de notre culture est fondée sur le refoulement de nos instincts. Pour s'en convaincre il suffit de regarder autour de soi. Combien de femmes ne connaissent pas la jouissance et combien de parents répriment les premiers flirts de leur progéniture ou tout geste ayant une connotation sensuelle ! Il se développe alors chez l'enfant un sentiment de dépendance et de culpabilité qui, avec son cortège d'angoisses et d'inhibitions sexuelles, l'empêche de s'épanouir et de s'émanciper. Rien ne lui est épargné, pas même cette castration symbolique qui consiste à le convaincre de son impuissance à se débrouiller seul. À n'en pas douter, cet enfant deviendra un adulte névrosé qui reproduira les mêmes erreurs avec sa propre descendance.

Les traditions conservatrices - qui s'appuient sur la culpabilité et le refoulement des pulsions - permettent de garder l'homme dans un état de soumission, tel l'étalon qui castré devient plus docile, plus obéissant, plus régulier dans le travail...

Pétri de contradictions et ayant reçu une éducation qui le bride en nourrissant son manque de confiance en lui, l'homme se laisse diriger, obéit aux ordres, se repose sur le père puis sur l'État tout-puissant. Seuls quelques individus, grâce à des circonstances fortuites, parviennent à se libérer de ce carcan.

Pourtant, ce qui transcende l'homme, ce n'est sûrement pas sa vertu mais son intelligence. C'est elle qui lui a permis d'évoluer et d'améliorer ses conditions de vie. Je connais le discours des moralistes : ils pensent que le déclin d'une civilisation est toujours consécutif à son manque de vertu, affirment que la perte du sens moral et des valeurs sacrées conduit irrémédiablement à la déchéance. Et ils en veulent pour exemple l'Empire de Rome et la Grèce antique. Est-il seulement permis de leur faire remarquer que le sens du divin poussé au stade du fanatisme et de l'intolérance mène aux mêmes résultats ?

Le plaisir enracine l'individu dans son « vouloir-vivre », l'éloigne de l'idée de la mort. La religion peut tromper l'homme sur cette question essentielle en lui promettant l'éternité s'il ne s'adonne pas au Mal et au Malin. Pourtant, c'est en acceptant notre partie sombre que nous pouvons accéder à la lumière. Il s'agit en quelque sorte de l'« œuvre au noir » dont parlent les sciences ésotériques. En se confrontant à ses démons, on parvient à les dompter et à les rendre inoffensifs. Cette théorie s'applique à tous nos vices : un homme coléreux parviendra à l'apaisement lorsqu'il acceptera de reconnaître sa tendance à l'emportement. Il apprendra à sentir les prémices de ses pulsions pour mieux se maîtriser. Et cela est aussi vrai pour la luxure...

De même la souffrance n'est pas un but en soi. Pourquoi se délecter d'un état douloureux ? Elle sert
de signal d'alarme quand le corps et le cœur sont en danger. Dès que le sens de son message a été compris, la souffrance a accompli sa tâche. 

Je ne dis pas que chaque individu est capable de se diriger seul. D'abord la jeunesse n'a pas encore acquis la « sagesse » relative de l'adulte, même si bien des adolescents ont plus de bon sens et l'esprit plus ouvert que beaucoup de leurs aînés ! Une société a nécessairement besoin de lois, mais pas de celles qui font que notre monde manque par trop d'amour et de tolérance. Il ne s'agit pas pour autant de promettre le paradis sur Terre, bien sûr: la vie est cruelle et quand les éléments se déchaînent la nature est redoutable, mais l'expérience - même douloureuse - est riche de découvertes.

Les contes de fées l'ont bien compris, qui décrivent les inévitables épreuves de la vie et démontrent surtout que, si on les affronte, même les plus injustes peuvent être surmontées.

Prenons par exemple « La Belle au bois dormant ». L'histoire met en scène une jeune fille qui s'endort après s'être piqué le doigt à l'âge de quinze ans - le sang est le symbole des premières règles - pour se réveiller grâce au baiser d'un prince. Les adolescents vivent d'autant plus mal leur puberté qu'ils veulent se prouver qu'ils existent. Le sommeil de la Belle symbolise ce repli sur soi indispensable à un épanouissement ultérieur Le conte indique aussi que, malgré les efforts des parents pour surveiller ou endormir la sexualité de leurs enfants, elle s'éveillera un jour. La jeune fille devient femme et le Prince Charmant, par son baiser, lui révèle sa sensualité. En ouvrant les yeux la princesse induit chez le mâle la conscience de sa virilité, et le conte se termine par ces mots : « Ce fut le bonheur pour eux jusqu'à la fin des jours. » La morale de cette histoire est qu'un événement traumatique (les premières règles, le premier rapport sexuel) peut avoir un effet très bénéfique. Il faut savoir se préparer à la réalité de sa personnalité pour trouver l'harmonie avec l'autre.

Et si le premier conte de fées, le premier mythe en tout cas, était celui du péché originel ? Adam et Ève furent chassés du paradis pour avoir mangé le fruit de l'Arbre de la connaissance. La pomme symbolisant les bas instincts de l'homme, ses désirs vils qui entraînent sa déchéance, il ne peut impunément « croquer la vie à pleines dents » !

En interdisant l'accès à la connaissance, non seulement Dieu n'autorise pas l'homme à choisir mais il le mutile également, puisque être libre - en termes de spiritualité - c'est posséder son libre arbitre, avoir la possibilité de s'élever en se libérant de ses instincts. L'évolution est à ce prix, et vouloir le payer ne va pas sans conflit.

Ève, initiatrice de tous nos malheurs, représente en fait la partie clivée de la personnalité d'Adam, c'est-à-dire tout ce qu'il refuse en lui-même. N'a-t-elle pas enfreint la loi du Père après avoir dialogué avec le serpent, symbole phallique par excellence ? Car le serpent symbolise bel et bien la sexualité perverse, le mensonge et la perfidie. Mais où se trouvait Adam pendant ce temps ? Cultivait-il son jardin d'Éden, ou dormait-il à l'ombre de l'Arbre ?

Un Adam endormi, une Ève inquiète, perturbée par un serpent rusé qui guette le moment idéal. Le Mal parvient à s'« introduire » quand il y a une brèche dans le couple, une séparation. La Faute est possible parce qu'il y a désunion. Si la Femme est responsable, l'Homme l'est également en ce sens qu'il n'est pas présent pour la protéger du danger.

La Genèse doit toujours être interprétée de manière allégorique. Exemple frappant, Adam et Ève ont eu deux enfants, Abel et Caïn. Comment ces deux garçons ont-ils pu fonder une famille ? Comment deux éléments masculins peuvent-ils être à l'origine de l'humanité ? C'est que l'explication est ailleurs : Abel représente le Bien et Caïn la partie sombre qui existe en chacun de nous.

De même on peut envisager un être initial doté de deux polarités créatrices. Cet androgyne primordial en se séparant a généré deux êtres distincts, et la vie a commencé. La sexualité n'est pas seulement dualité, elle est aussi épanouissement et construction. Le serpent devient alors trait de séparation ou trait d'union entre les deux sexes. Son image est ambivalente. Il est certes le tentateur mais aussi le symbole même de la connaissance, puisqu'il sert d'emblème à la médecine et aux arts.

Source de vie, il fut le premier vertébré a avoir conquis la terre ferme. En Inde il représente la « kundalini », énergie inestimable de nos forces naturelles. Dans le shivaïsme, philosophie hindoue qui préconise l'acte d'amour comme moyen de participer au Grand Tout, le sexe viril prend des proportions cosmiques, celles d'un pilier qui soutient l'univers. En Inde le phallus est sacré, et l'on voue un culte à la féminité. Le sexe faible représente la fécondité, la tendresse maternelle et l'altérité.

Cette vision de la sexualité a souvent été déformée par l'Occident. Certaines sectes n'ont retenu que le coït, excluant la notion d'amour. Ainsi le gourou doit-il honorer toutes ses adeptes pour les remplir d'une parcelle de divin ! Ce genre de réunion qui se termine en orgie n'a bien sûr rien à voir avec une communauté spirituelle...

La sexualité, comme les habitudes alimentaires, constitue un critère de civilisation. Et elle peut avoir des valeurs totalement différentes d'une culture à l'autre. Chez les Arabes, les seins d'une femme ne passent pas pour un symbole sexuel, et dans certaines tribus africaines les hommes sont par-dessus tout attirés par les femmes qui sentent le beurre rance. Mais partout l'intégrisme se caractérise par l'asservissement des femmes et la répression de leur sexualité.

Le christianisme a souvent flagellé les chairs, enserré le corps dans des vêtements étroits et des corsets étouffants agissant à la façon des ceintures de chasteté. Il vénère un Christ qui souffre sur la Croix, mais pourquoi justement l'image de Jésus est-elle celle d'une victime torturée puis mise à mort ? Quoi qu'il en soit, cela explique comment la religion qui nous a bercés rend difficile l'identification à un être humain libre et joyeux.

Si l'homme du XXIe siècle n'est pas devenu maître de son noyau intérieur, comment peut-il prétendre maîtriser celui de l'atome ? Le grand péché est de se croire tout-puissant, de continuer à dire « Je suis moi » tout en refusant son appartenance au Cosmos. On lui coupe le cordon ombilical à la naissance et l'homme passe le reste de sa vie à se regarder le nombril alors que, en plongeant à l'intérieur de lui-même, il pourrait peut-être apprivoiser son serpent intérieur. Pour Jung, dans nos rêves, cet animal ne symbolise-t-il pas ce qui est incompréhensible en nous ?


Brigitte Lahaie, « Les chemins du mieux aimer ».


Site de Brigitte Lahaie : 


mercredi, décembre 26, 2012

Les mantras






Le mantra d'Ema Narcisse pour renforcer l'estime de soi. (Posologie : pas plus de 3 répétitions par jour.) 


Maharishi Manesh Yogi (1918-2008) était à la tête de l'organisation mondiale de Méditation Transcendantale. Il prétendait que la répétition régulière d'un mantra purifie la pensée et mène, en cas d'exercice constant, à la conscience de Dieu. Le gourou Bhagwan Shree Rajneesh, alias Osho (1931-1990), ne partageait pas cette idée :

« Beaucoup de gens pratiquent la répétition, disait Osho. Ils répètent par exemple « Ram - Ram - Ram », mais s'ils ne font que répéter ces mots sans prise de conscience, ce « Ram - Ram - Ram » devient une drogue. Qui peut les endormir profondément.

C'est pour cette raison que Yogi Mahesh a tant de succès en Occident : parce qu'il donne des mantras à répéter. En Occident, le sommeil est devenu un problème très sérieux. Le sommeil est totalement perturbé. Le sommeil naturel a disparu. On ne peut plus dormir qu'à l'aide de tranquillisants et de drogues. La répétition constante d'une même formule provoque une sorte d'hypnose, de sommeil et voilà la raison du succès du Yogi Mahesh.

Ainsi, ce qu'on appelle la méditation transcendantale n'est pas autre chose qu'un tranquillisant psychologique. Ce n'est rien — ce n'est qu'un simple tranquillisant. C'est peut-être une très bonne chose pour le sommeil, mais pas pour la méditation. Si on répète continuellement un mot, l'ennui s'installe — et l'ennui est favorable au sommeil.

Ainsi, tout ce qui est monotone, répétitif, peut aider à dormir. L'enfant, dans le ventre de sa mère, dort neuf mois consécutifs. Et savez-vous pourquoi ? Parce que les battements du cœur de la mère font un « tic-toc » continuel, et c'est l'une des choses les plus monotones qui soient. Ce battement ininterrompu drogue l'enfant, l'endort.

Avez-vous remarqué que pour calmer un enfant qui pleure, qui crie, il suffit que sa mère le prenne dans ses bras et pose la tête de l'enfant sur sa poitrine. Les battements du cœur de sa mère lui font du bien, l'apaisent, l'endorment. L'enfant a l'impression de retourner dans le ventre de sa mère. Il en est de même pour les adultes. Si votre bien-aimée pose votre tête sur son cœur, vous vous sentez bien, apaisé.

Certains psychologues conseillent aux gens qui ne peuvent pas dormir de se concentrer sur le tic-tac du réveil, parce que c'est un bruit monotone, répétitif. »



Citation du Moi

« Si l'essence de la vie pouvait se résumer en un mot,
ce mot serait "Moi" »
Ema Narcisse



mardi, décembre 25, 2012

Conte pour adultes : Kunley l'homme foudre




Le Vajra-phallus (tib. Dorje, le diamant-foudre) et le mantra sacré Om mani padme hum, qui signifie : le Joyau (pénis) dans le Lotus (vulve), sont vénérés par les adeptes du Vajrayana.

Ce conte rappelle l'origine démoniaque des Dharmapâlas, gardiens du Dharma. Afin de protéger leur doctrine (Dharma) et les institutions religieuses du bouddhisme tibétain, des lamas assujettirent des démons. Drugpa Kunley (1455-1529) est un de ces lamas. Il reçut une formation religieuse selon la tradition de la branche Drugpa de l'école Kagyu, mais ne tarda pas à embrasser le destin peu orthodoxe d'ascète errant. Il joua un rôle important dans la conversion du Bhoutan à la doctrine bouddhique. Kunley doit sa popularité auprès du peuple tibétain à son grand amour des jeunes filles et de la bière.

Kunley l'homme foudre

C'était au mauvais temps où le démon de Wong épouvantait le monde. Il dînait tous les jours de paysans crasseux, de vieux durs, d'enfants gras et de vaches laitières, ravageait les greniers, piétinait les moissons dans les champs en terrasses puis allait digérer ses horribles ripailles au fond d'une caverne offerte aux mille vents d'un mont inaccessible. Il fit tant et si mal qu'il vida le pays. Ne resta plus vivante, un jour, dans sa cabane, qu'une vieille oubliée. C'est alors que Kunley, le fou béni des dieux, vint dans cette vallée. Il vit les moissons mortes et les charrues rouillées. Il flaira les nuages. L'odeur de l'air lui dit quelle sorte d'affreux régnait sur la contrée.

Il s'allongea dans l'herbe. Il posa près de lui son arc et son épée, ses flèches et sa gamelle où était un vieux fond de farine beurrée. Il prit une poignée de ces provisions rances, il s'en badigeonna les cuisses et l'abdomen, après quoi, chatouillant ses balloches velues, il se mit à bander avec une vigueur de dragon amoureux. Il fit enfin semblant de somnoler un brin et, tranquille, attendit.

Le démon descendit par le sentier abrupt, l'œil noir, le nez ronflant, les poings traînant par terre. Au détour du chemin il découvrit Kunley. Il fit halte. Il gronda :

— Quel étrange animal !

Il le palpa du pied, renifla, appela ses diablotins esclaves.

Ils vinrent, bourdonnant comme des mouches bleues autour de sa figure.

— Je doute, leur dit-il. Cet individu-là ne me plaît pas du tout. Son corps est chaud. Il vit, selon toute apparence. Pourtant, mille tonnerres, il ne respire pas. Donc il doit être mort. Mais ce n'est pas la faim qui l'a jeté par terre. Il a là, près de lui, sa gamelle beurrée. Le voyez-vous blessé ? Non, il ne saigne pas. Cependant regardez, des vers malodorants lui sortent du nombril. Donc il est trépassé depuis au moins dix jours. Mais voyez comme il bande. Existe-t-il au monde un cadavre pourvu d'un pareil braquemart ? Tout cela me paraît extrêmement malsain. Qu'en pensez-vous, mes bougres ?

— Laissons-le où il est, répondirent les autres. Nous avons tout à l'heure une vieille à manger. Retrouvons-nous chez elle au coucher du soleil. Nous reviendrons plus tard. S'il est encore là, nous saurons bien qu'en faire !

Le démon approuva d'un grondement brumeux. Ses diables s'en allèrent. Il reprit son chemin.

Dès qu'il fut éloigné, Kunley se mit sur pied et courut chez l'aïeule.

— Femme, la paix sur toi ! Elle répondit, braillant, les mains sur ses joues creuses :

— Misère de mes os ! La paix depuis longtemps n'est plus sur mes cheveux. Ce n'est pas toi, mon fils, qui la ramèneras dans ma pauvre cabane ! Un démon affamé règne sur ce pays. Il croque, il déglutit, il rote et il s'en va. C'est tout ce qu'il sait faire. Il viendra cette nuit et me mangera crue, comme il a dévoré tous les gens du village. Avant qu'il soit trop tard, bel homme, sauve-toi !

— Ménage tes poumons et sers-moi, s'il te plaît, une pinte de bière, dit Kunley, s'asseyant devant le feu mourant.

— Il m'en reste un cruchon, gémit la vieille femme. Bois, et tu mourras saoul. C'est mieux ainsi, peut-être.

Elle attendit le soir accroupie près de l'âtre, le front dans les genoux.

Comme le jour tombait, on entendit gronder si fort devant la porte que des plumes d'oiseaux tombèrent du plafond et que la flamme maigre au bout de la bougie grelotta, vacilla, et se ratatina. Kunley se mit debout.

— Ne bouge pas, dit-il à la grand-mère pâle.

Il sortit sa flamberge. Il bandait comme un roc dans un trou de nuage. Il entrouvrit la porte. Un jet de feu jaillit de son gland rougeoyant, atteignit le démon au milieu de la bouche et déchira ses lèvres, et lui brisa huit dents. Le monstre renversé roula dans les broussailles, hurla, se releva, s'enfuit, les bras au ciel, sous la lune nouvelle. A bout de souffle enfin il s'affala au seuil de la Grotte appelée Victoire-du-Lion.

C'était là que vivait la nonne Samadhi. (Kunley avait connu autrefois cette femme. Elle s'était faite nonne au soir de leurs amours.)

— Hé, sainte, cria-t-il, regarde ma figure ! Un démon plus démon que je ne saurais l'être a fait un trou dedans ! La nonne l'ausculta, hocha la tête et dit :

— C'est l'œuvre de Kunley. Son foutre est foudroyant, crois-moi, je l'ai goûté. Rien ne saurait guérir ce genre de désastre.

— Je ne veux pas mourir, gémit l'autre, tremblant. Dis-moi, que dois-je faire ?

— Retourne d'où tu viens. Celui qui t'a blessé doit y cuver sa bière. Promets-lui de ne plus tourmenter les vivants. S'il te prend en pitié, tu auras de la chance.
Le démon s'en revint, tout saignant de la bouche, à la porte où Kunley lui avait fait manger ses lèvres avec ses dents. Il entra à genoux, se prosterna aux pieds de l'errant impassible.

— Voici ma pauvre vie. Je te l'offre, dit-il.

Kunley posa les mains sur sa tête penchée.

— Que ton nom désormais soit Démon-Buffle-Noir. Tu seras ici-bas protecteur des gens simples.

Ce fut dit, ce fut fait. La vieille alla au lit, Buffle-Noir s'en alla rebâtir les villages, et Kunley poursuivit son voyage infini.

Henri Gougaud, « Le livre des amours ».


Le livre des amours
Contes de l'envie d'elle et du désir de lui

A fréquenter les contes et les mythes des peuples primitifs, il apparaît que les mille jeux du sexe furent partout célébrés à l'égal des manifestations les plus sacrées du bonheur d'être. Notre Occident, aujourd'hui, ne les estime plus inspirés par le diable, mais il n'ose point encore penser qu'ils peuvent, ou ont pu un jour, plaire à Dieu. Pour nos ancêtres simples, il va de soi que la force d'aimer prend sa source dans le Maître de la Création, et qu'il n'est pas de plus joyeux devoirs que de célébrer ces outils qui nous furent donnés pour la servir.

Les contes qui peuplent ce livre sont tous, évidemment, de tradition orale. Quel que soit le pays de leur naissance ils disent le même étonnement de se voir au soleil après l'ombre insondable, le même émerveillement devant l'amour. Il m'a plu de servir ces œuvres qui ont tant à nous apprendre sur un bonheur à réinventer




lundi, décembre 24, 2012

Ni vieux ni maîtres





Quand les « vieux » gays revendiquent le mariage et des enfants pour tous, c'est la cellule familiale et l'autoritarisme parental qui s'affirment, et cela ne déplaît pas à l’État. 

La famille (hétéro ou homoparentale) est « partie intégrante et condition de l’État autoritaire et de la société autoritaire. […] Elle constitue l'appareil d'éducation par lequel tout individu de notre société doit passer dès son premier souffle. Elle forme l'enfant dans l'idéologie réactionnaire non seulement grâce à l'autorité qui y est institutionnalisée, mais par la vertu de sa structure propre ; elle est la courroie de transmission entre la structure économique de la société conservatrice et sa superstructure idéologique ; son atmosphère réactionnaire imprègne nécessairement et inextricablement chacun de ses membres. », dit Wilhelm Reich.

Yves Le Bonniec et Claude Guillion, auteurs de « Ni vieux ni maîtres », estiment que « des millions de jeunes de zéro à dix-huit ans mènent une vie d'objet. Ils appartiennent à leurs parents, à l'État. Ils obéissent aux profs, aux juges, aux médecins, aux flics. La loi, l'autorité adulte parlent d'eux et pour eux.

Pour fabriquer des adultes soumis, il faut réprimer dès l'enfance la vie, l'autonomie, l'amour, qui agitent les petits d'hommes.

Les enfants sont des prisonniers de guerre. C'est la guerre tous les jours, pour sauver sa peau, survivre un peu, aimer un peu, reprendre un peu de temps à l'ennemi. Ça n'est pas une guerre pour de rire. Des milliers d'enfants sont tués chaque année par leurs parents, des milliers d'autres frappés, internés, contrôlés. Il y a des enfants dans les prisons, il y en a dans les hôpitaux psychiatriques, ils y meurent aussi.

Scolarité obligatoire, amours défendues (pédophiles s'abstenir), correspondance contrôlée, circulation interdite, domicile obligatoire, lectures censurées, idées interdites... Assez pour faire qualifier de totalitaire n'importe quel régime politique. Pour les enfants, les adultes disent : éducation, protection, et même amour C'est là que les cartes sont brouillées. Les pires ennemis des enfants sont souvent ceux qui, paraît-il, les aiment le mieux. L'amour « naturel » entre parents et enfants est un mythe qui permet aux adultes d'endormir la méfiance des opprimés. C'est peut-être le plus gros mensonge, ça n'est pas le seul. Les adultes en inventent sans cesse pour maquiller ou justifier leur pouvoir, car les idées sont des armes. Il peut s'avérer plus difficile mais plus important de résister à un mensonge qu'à une claque. »

Yves Le Bonniec et Claude Guillion, « Ni vieux ni maîtres ».


Ni vieux ni maîtres





dimanche, décembre 23, 2012

Parents toxiques






La loi sur le mariage gay sera votée prochainement. Mais les députés sont incapables de traiter du véritable problème de la famille. Il s'agit de protéger les enfants des parents toxiques qui sévissent dans des familles hétéro-parentales et homoparentales.

« Tous les parents ont des déficiences occasionnelles, dit Susan Forward. J'ai moi-même commis de nombreuses erreurs avec mes enfants, des erreurs qui leur ont fait beaucoup de peine (et à moi aussi). Aucun parent ne peut être disponible — sur le plan affectif— à longueur de temps. Il est parfaitement normal que, parfois, les parents s'emportent contre leurs enfants. Tous les parents font, par moments, preuve d'une autorité exagérée. Et la plupart des parents donnent des fessées à leurs enfants, même si ce n'est pas une habitude. Est-ce que ces défaillances en font des parents cruels ou incapables ?

Bien sûr que non. Les parents ne sont que des être humains; ils ont eux-mêmes pas mal de problèmes. La plupart des enfants sont capables de s'accommoder de coups de colère occasionnels, tant qu'ils reçoivent en compensation leur content d'amour et de compréhension.

Mais il y a beaucoup de parents chez qui les schémas négatifs de comportement sont persistants, au point de dominer la vie de leur enfant. Ce sont ces parents qui font du mal.

Comme j'étais à la recherche d'une phrase pour décrire ce qu'il y avait en commun chez ces parents, un mot hantait mon esprit : toxique. Comme une toxine chimique, les dommages émotionnels infligés par ces parents se répandent dans tout l'être de l'enfant et, au fur et à mesure que celui-ci grandit, la souffrance grandit avec lui. Quel meilleur mot que « toxiques » pour décrire des parents qui font subir à longueur de temps traumatismes, abus, critiques de toutes sortes à leurs enfants, et qui, la plupart du temps, continuent à se comporter ainsi même après que les enfants sont devenus des adultes ?

Il y a des exceptions à l'aspect « durable » ou « répétitif » de cette définition. Les violences sexuelles ou physiques peuvent être si traumatisantes que, souvent, une seule occasion suffit pour causer des dommages émotionnels considérables.

Malheureusement, élever des enfants — une de nos plus importantes fonctions — reste pour beaucoup un essai non transformé. Nos parents l'ont appris de personnes qui peuvent ne pas avoir été maîtres en la matière : leurs propres parents. Beaucoup de comportements éducatifs cautionnés par le temps, transmis de génération en génération, sont tout bonnement de mauvais conseils, camouflés sous une apparente sagesse (pensez à « qui aime bien châtie bien »). Mais quel est l'impact des parents toxiques sur leurs enfants ?

Que des adultes élevés par des parents toxiques aient été battus quand ils étaient petits, ou laissés trop souvent seuls, ou abusés sexuellement, ou considérés comme idiots, surprotégés ou accablés de culpabilité, ils manifestent presque tous des symptômes similaires : amour-propre blessé, tendance à un comportement autodestructeur. D'une façon ou d'une autre, ils ont presque tous l'impression de n'avoir aucune valeur, aucune capacité et ils se sentent indignes d'être aimés.

Ces sentiments proviennent pour une grande part du fait que les enfants de parents toxiques se sentent coupables des abus de leurs parents, de façon parfois consciente, parfois non. Il est plus facile pour un enfant dépendant, sans défense, de se sentir coupable d'avoir fait quelque chose de « mal », d'avoir mérité la colère de papa, que, pour cet enfant, d'accepter le fait terrifiant que papa, le protecteur, n'est pas digne de confiance.

Lorsque ces enfants arrivent à l'âge adulte, ils continuent à ployer sous le fardeau de la culpabilité et de l'incompétence, ce qui leur cause de grandes difficultés pour élaborer une image positive d'eux-mêmes. Le manque de confiance et la piètre estime de soi qui en résultent peuvent alors contaminer tous les aspects de leur vie. […]

Le mythe du parent parfait

Les Grecs de l'Antiquité avaient un problème. Les dieux les surveillaient du haut de leur terrain de jeu céleste, au sommet du mont Olympe, et jugeaient leurs faits et gestes. Si les dieux n'étaient pas satisfaits, ils étaient prompts à punir. Ils n'avaient pas à être gentils, ils n'avaient pas à être justes, ils n'avaient même pas à avoir raison. En fait, ils pouvaient se montrer totalement irrationnels. Selon leur fantaisie, ils pouvaient vous transformer en écho ou vous obliger à pousser un rocher vers le haut d'une montagne pour l'éternité. Inutile de préciser que l'imprévisibilité de ces dieux tout-puissants avait pour effet de répandre sur leurs mortels disciples une bonne dose de confusion et de frayeur.

Cela ressemble assez à nombre de relations entre des parents toxiques et leurs enfants. Un parent imprévisible est un dieu redoutable aux yeux d'un enfant.

Lorsque nous sommes très jeunes, nos parents sont comme des dieux, ils représentent tout pour nous. Sans eux, nous n'aurions ni amour, ni protection, ni abri, ni nourriture, et nous éprouverions une terreur perpétuelle, sachant que nous serions incapables de survivre seuls, sans ces tout-puissants bienfaiteurs qui pourvoient à tous nos besoins. N'ayant rien ni personne à qui les comparer, nous supposons qu'ils sont des parents parfaits. Lorsque notre univers s'élargit au-delà de notre berceau, nous éprouvons un besoin grandissant d'entretenir cette image de perfection, comme un rempart qui nous protège de ce monde inconnu avec lequel nous commençons à entrer en contact. Tant que nous croyons que nos parents sont parfaits, nous nous sentons en sécurité.

Au cours de la deuxième et troisième année de notre vie, nous commençons à revendiquer notre indépendance. Nous résistons à l'apprentissage de la propreté et nous nous rebellons. C'est ce que nous, Américains, appelons terrible twos (les deux ans terribles). Nous adoptons le mot non parce qu'il nous permet d'exercer une sorte de contrôle sur notre vie, alors que oui n'est qu'un simple acquiescement. Nous nous battons pour nous constituer une identité propre, pour affirmer notre volonté personnelle.

Le processus de séparation entre enfants et parents atteint son point culminant pendant la puberté et l'adolescence, lorsque nous nous opposons activement aux goûts et à l'autorité de nos parents. Dans une famille normalement équilibrée, les parents sont capables de supporter, pour une large part, l'angoisse que ces changements provoquent chez leur enfant. Dans l'ensemble, ils essaient de tolérer, sinon d'encourager réellement, l'indépendance naissante de ce dernier. L'expression « c'est un moment à passer » devient le réconfort classique des parents compréhensifs qui se rappellent leur propre adolescence et considèrent la révolte comme une étape normale du développement émotionnel.

Les parents toxiques ne sont pas si compréhensifs. Depuis l'apprentissage de la propreté jusqu'à l'adolescence, ils ont tendance à considérer la révolte ou même les différences individuelles comme une attaque personnelle. Ils se défendent en renforçant l'incapacité et la dépendance de leur enfant. Au lieu d'encourager un développement sain, ils le sapent inconsciemment, souvent persuadés qu'ils agissent au mieux des intérêts de leur enfant. Ils répètent bien souvent des phrases comme « cela forge le caractère » ou « elle a besoin d'apprendre la différence entre le bien et le mal » ; mais cet arsenal de négativisme effectue de véritables ravages sur l'amour-propre de l'enfant, sabotant toute velléité d'indépendance. Il importe peu que la plupart de ces parents soient persuadés d'avoir raison, de telles agressions perturbent l'enfant, le troublent par leur hostilité, leur véhémence et leur soudaineté.

Notre culture et nos religions sont presque unanimes à soutenir l'omnipotence de l'autorité parentale. Il est admissible de se mettre en colère contre son mari, sa femme, son amant, ses frères et sœurs, son patron ou ses amis, mais l'opposition impérieuse contre ses parents est pratiquement considérée comme taboue. Combien de fois avons-nous entendu les phrases: « Ne réponds pas à ta mère » ou: « Ne t'avise pas d'élever la voix contre ton père »? La tradition judéo-chrétienne a enchâssé le tabou dans notre inconscient collectif en déclarant Dieu le « Père » et en nous ordonnant: « Tu honoreras ton père et ta mère ». Le précepte trouve des défenseurs dans nos écoles, notre gouvernement (le « retour aux valeurs familiales ») et même dans nos entreprises. D'après la sagesse populaire, nos parents ont le pouvoir de nous diriger simplement parce qu'ils nous ont donné la vie.

L'enfant est à la merci de ses parents-dieux et, comme les Grecs, il ne sait jamais quand la foudre va tomber. Mais l'enfant de parents toxiques sait qu'elle va sûrement tomber tôt ou tard. Cette peur s'enracine profondément et se développe en même temps que l'enfant. Au plus profond de chaque adulte qui a été autrefois victime de mauvais traitements, se cache un petit enfant terrifié et impuissant.

Quand on détruit l'amour-propre d'un enfant, il devient de plus en plus dépendant, et en même temps il éprouve un besoin grandissant de croire que ses parents sont là pour le protéger et lui assurer le nécessaire. La seule façon pour un enfant de donner un sens à des attaques émotionnelles ou. physiques, c'est d'accepter d'être responsable de la conduite de ses parents.

Quel que soit le degré de toxicité de vos parents, vous éprouvez malgré tout le besoin de les déifier. Même si, d'une certaine manière, vous comprenez que votre père a eu tort de vous battre, vous croyez encore que c'était peut-être justifié. La compréhension intellectuelle n'est pas suffisante pour vous convaincre émotionnellement que vous n'étiez pas responsable.

Comme l'a déclaré un de mes patients: « Je pensais qu'ils étaient parfaits, donc, quand ils me maltraitaient, je m'imaginais que j'étais méchant. »

Il y a deux positions fondamentales dans cette foi en des parents divins. Soit : « Je suis méchant et mes parents sont bons », soit : « Je suis faible et mes parents sont forts. »

Ce sont des convictions ancrées qui peuvent subsister même lorsqu'on n'est plus dépendant physiquement de ses parents. Ces croyances maintiennent la foi ; elles vous évitent de regarder en face la vérité : vos parents divins vous ont en fait trahi au moment où vous étiez le plus vulnérable.

La première étape vers la reprise en main de votre vie, c'est d'affronter vous-même cette vérité. »

Susan Forward, « Parents toxiques ».




Recherches scientifiques sur l'homoparentalité

Le professeur Mark Regnerus de l’Université du Texas a étudié 3000 enfants devenus adultes éduqués au sein de 8 structures familiales différentes à partir de 40 critères sociaux et émotionnels. Les résultats les plus positifs concernent les adultes provenant de familles « traditionnelles » qui se disent plus heureux, sont en meilleure santé mentale et physique et consomment moins de drogues que les autres. A l’inverse, les enfants élevés par des lesbiennes sont les plus mal lotis avec une augmentation statistique inquiétante des dépressions dans leur groupe. Les adultes interrogés disent également avoir été plus souvent victimes d’abus sexuels (23% contre 2% chez les enfants issus de couples hétérosexuels mariés) et souffrent plus de précarité économique (69% dépendent de prestations sociales pour 17% de ceux élevés par leurs père et mère).




Parents toxiques
Comment échapper à leur emprise

Qu'est-ce qu'un parent "toxique"? II s'agit d'un père ou d'une mère qui a été dominateur, critique, manipulateur, parfois démissionnaire ou, pire encore, violent physiquement. Des attitudes, des paroles, des gestes ont pu causer des traumatismes émotionnels avec lesquels, une fois adulte, il faut apprendre à vivre. Ces blessures ont grandi avec l'adulte, modelant sa personnalité et ayant des répercussions dans sa vie familiale, sentimentale et même professionnelle. Peut-on se libérer d'un parent "toxique"?











vendredi, décembre 21, 2012

A Bugarach y a pas un chat


Vendredi 21 décembre 2012, Laurence Creusot de France 3 Languedoc-Roussillon s'interroge :

« 300 journalistes présents, la télévision japonaise en direct, des dizaines de militaires et gendarmes mais où sont ceux qui croient en la prophétie ? »



© ERIC CABANIS / AFP La gendarmerie à cheval patrouille dans le village de Bugarach



21 décembre 2012, l'apocalypse des charlatans


Le marketing de la peur a rapporté beaucoup d'argent aux auteurs sans scrupules qui ont été intarissables sur la fin du monde et le 21 décembre 2012. Ces auteurs devraient disparaître des librairies :


- Martine Vallée, « Le Grand Rassemblement. L'émergence d'une Nouvelle Terre, 2012 » : L’année 2012 est en fait le début d’un grand rassemblement. Et l’émergence de cette Nouvelle Terre est en fait le retour de l’ère lémurienne... ;

- Ute Kretzschmar, « 2012, l'ascension de la Terre dans la 5ème dimension, messages des Maîtres Confucius et Kuthumi » : La Terre traverse actuellement une période de turbulences liées à un processus d’ascension vers un niveau de conscience plus élevé. Ainsi, de nouveaux domaines jusqu’ici invisibles, s’ouvrent à nous pour nous aider à y voir plus clair et devenir le Maître conscient de notre propre vie... ;

- Barbara Hand Clow, « Le Code Maya - 2012 la fin d'un monde » : Pour Barbara Hand Clow, chamane et spécialiste des Mayas, un cycle majeur a débuté en 1999 et culminera en 2012... ;

- Gilles Sinquin, « Se préparer pour 2012 » : Le temps s'accélère au fur et à mesure que nous approchons de 2012. Les Mayas avaient réussi à percer le mystère de l'accélération du temps, par un système d'une précision remarquable... ;

- Manda Scott, « 2012 » : 2012, une année comme une autre ? Pas vraiment ! Les Mayas n’en ont pas fait la date limite de l’humanité pour rien... ;

- Drunvalo Melchizédek, « Le Serpent de Lumière - Au-delà de 2012 » : À la fois aventure et traité spirituel, le nouveau livre de Drunvalo Melchizédeck est le récit de première main d'un processus unique en 13 000 ans au cours duquel la kundalini de la Terre Mère émerge du noyau de la planète et monte tel un serpent vers son nouveau nid... ;

- Bertrand Lepont, « Le calendrier sacré des Mayas » : Le 21 décembre 2012 marquera, dans le calendrier maya du compte long, la fin d’un cycle de 13 baktuns (environ 5 125 années solaires), au terme duquel les peuples de la terre chercheront auprès des Mayas le savoir ancestral capable de guider l’humanité et de préserver la planète pour le prochain cycle de 13 baktuns... ;

- Jean-François Gosselin, « La fin du monde : 21 décembre 2012 » : La date indiquée par les Mayas pour la fin de l'âge actuel est le 21 décembre 2012. À cette date, la Terre aura accompli une rotation complète de son axe de rotation, ce qui se produit tous les 26 000 ans et cela coïncidera avec la fin du décompte du temps au calendrier maya. Le compte à rebours a-t-il déjà commencé pour que survienne un changement majeur ? Est-ce que ce sera la fin du monde ou la fin d'un monde ? Y aura-t-il une catastrophe ou est-ce que la race humaine évoluera vers un autre niveau de conscience ? L'auteur explore les différents scénarios et les courants de pensée qui suscitent de plus en plus de passion partout dans le monde. La race humaine est-elle en danger ? Sommes-nous à un point tournant de notre évolution ? Oui, répond l'auteur. C'est maintenant indiscutable que nous atteindrons bientôt un point de rupture où tout basculera... ;

- Gabriel Yves, « Le Calendrier sacré maya » : la méthode de calcul de votre Identité Galactique, ce qui vous permet de découvrir : votre K'in de destinée... ;

- Jimmy Watson, « Fin du monde : Les prédictions Mayas 2012 » Nous vivons peut-être la plus importante décennie de toute l'histoire de l'humanité. Toutes les prophéties, toutes les traditions du monde convergent sur ces années que nous sommes maintenant en train de traverser. ET SI LA FIN DU MONDE ÉTAIT PROCHE ? Alors que certains scientifiques nous annoncent que la Terre va subir des événements cataclysmiques lors des prochaines années, certaines théories qui partent d'une prophétie du calendrier de la civilisation des Mayas pour expliquer la fin de notre civilisation prévue le 21 décembre 2012... ;

- Lawrence E. Joseph, « Apocalypse 2012 : Une enquête sur des catastrophes annoncées » : Depuis des millénaires, l'homme spécule avec plus ou moins de fantaisie sur la date probable de l'extinction de son espèce. Mais, en ce qui concerne 2012, les croyances et la science convergent singulièrement. De l'avis de tous, 2012 sera une année charnière, qu'elle sonne le glas de notre civilisation, qu'elle marque l'avènement d'une ère nouvelle ou qu'elle génère des troubles sans précédent.

ETC... 



"A Bugarach y a pas un chat, mais le Christ est parmi nous..."





Dernière minute, Sylvain Durif est arrivé à Bugarach. Le Christ Cosmique, le Grand Monarque, Merlin et tout le bazar c'est lui. Il prie pour que la fin du monde arrive aujourd'hui, sinon il passera pour un sacré couillon.



jeudi, décembre 20, 2012

Crise mondiale & pédophilie




Nos enfants entendent participer à la construction d'une nouvelle culture globale plus ouverte et plus généreuse. La réforme de l'éducation, le développement de la créativité et de la confiance chez l'enfant, la protection de ses droits et la nécessité de cultiver la non-violence au quotidien, sont des outils qui permettront aux jeunes générations d'édifier un monde nouveau.

Les enfants et les adolescents sont les victimes d'un système prédateur

Cependant, alors que ces jeunes générations incarnent le futur, le monde ne semble pas vouloir leur faire de place. L'écrivain marocain Mohamed Nedali nous parle de la tristesse de la jeunesse marocaine en proie au chômage et aux frustrations . Mais il n'est pas nécessaire de faire de grandes distinctions entre les pays, car désormais le monde global dans son entier est concerné par la tristesse de la jeunesse, des pays d'Asie aux États-Unis en passant par l'Europe et les pays Africains. C'est comme si le monde avait oublié ses enfants. S'agit-il d'un acte manqué ? Selon la théorie psychanalytique, l'acte manqué serait la réalisation d'un désir inconscient. Que révèle alors cet acte inconscient ? Il 'apparaît dès lors que les faits suivants peuvent nous éclairer :

— l'ignorance du potentiel créatif des enfants et des adolescents à travers le monde depuis des décennies,

— la négation de leurs droits et la persévérance en ce sens, malgré la reconnaissance internationale des droits de l'enfant depuis 1989 et l'action des agences onusiennes,

— la violation des droits des femmes et les préjugés sexistes persistant à travers le monde, les violences à l'égard des mères et des enfants,

— l'exploitation par le travail ou la prostitution,

— la violence qui s'exerce à l'encontre des enfants dans les conflits internationaux et au quotidien,

— l'assimilation des adolescents vivant dans des conditions sociales précaires à des citoyens de « seconde zone »,

— l'ignorance de leurs besoins de développement, de leurs désirs, de leurs aspirations,

— la destruction des vraies richesses de la Terre sans considération des besoins des générations futures.

Tous ces faits sont dans leur ensemble des actes de prédation. Le monde capitaliste s'est construit historiquement sur l'esclavage auquel a succédé le colonialisme. Ce système était largement cautionné par la morale occidentale qui souhaitait apporter le progrès aux populations lointaines dites « sauvages ». Or, ce système édifié sur l'exploitation, l'asservissement et la domination des populations vulnérables, n'a pas cessé. De telles pratiques se sont au contraire intensifiées et généralisées, en permettant à un système économique de se développer aux dépens des jeunes générations. La jeunesse et les enfants constituent un vivier à bon marché. Ils sont devenus les nouveaux esclaves. Alors pourquoi leur reconnaître un potentiel créatif, pourquoi leur accorder le droit de rêver leur vie ?

Les universités ont fabriqué des diplômés qui ont de moins en moins de débouchés. Car les conditions de la rentabilité et de la compétitivité rendent les humains de plus en plus superflus. Lorsque les robots informatiques ne remplacent pas les hommes, une main-d’œuvre croissante et désœuvrée, mais certes mieux instruite, peut être utilisée à bon compte. Les « autres », représentés par les enfants exclus du système éducatif et ceux qui ne bénéficient pas d'un soutien familial ou les jeunes gens les plus pauvres, doivent s'arranger comme ils peuvent pour survivre, en mendiant, en volant ou en se prostituant ou bien. en accomplissant des tâches peu rémunérées.

Les conditions de la précarité et du chômage des parents affectent aussi le potentiel de développement des enfants et des adolescents. Des enfants jeunes quittent désormais l'école en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, ou dans les pays de l'Europe de l'est, pour gagner un peu d'argent et permettre à leur famille de survivre. En Grèce, depuis la crise, les mères abandonnent leurs enfants parce qu'elles ne peuvent plus les nourrir. Est-ce cela le progrès ? L'ultra capitalisme ne s'encombre même plus de considérations morales pour asservir les populations. Le monde est profondément déshumanisé.

Cette déshumanisation apparaît aux yeux de l'écrivaine américaine Toni Morrison comme l'aboutissement de plusieurs siècles d'esclavage. Les hommes sont devenus fous en essayant de donner à leur culture l'apparence de la vérité.

La vie moderne commence avec l'esclavage (...) Des stratégies de survie ont constitué l'individu vraiment moderne. Elles représentent une réponse aux phénomènes prédateurs de l'Occident. Vous pouvez appeler ça de l'idéologie ou de l'économie, c'est en fait une pathologie. L'esclavage a coupé le monde en deux, il l'a brisé sur tous les plans. Il a cassé l'Europe. Il a transformé les Européens, il en a fait des maîtres d'esclaves, il les a rendus fous. Vous ne pouvez pas faire ça pendant des centaines d'années sans que rien ne se passe. Ils ont dû se déshumaniser, et je ne parle pas seulement des esclaves eux-mêmes. Ils ont eu à tout reconstruire pour que ce système ait l'air vrai. C'est ce qui a rendu possible tout ce qui s'est passé pendant la seconde Guerre Mondiale. C'est ce qui a rendu la première Guerre mondiale nécessaire.

Éliminer les valeurs perverties au profit du respect de l'humanité et de l'unité de la vie

La culture économique qu'a répandue le monde occidental n'est pas seulement mensongère. Elle a permis l'infanticide à l'échelle planétaire. Les enfants sont aujourd'hui les victimes désignées de la pauvreté, des crises économiques et des conflits armés, mais aussi des crimes pédophiles. Ces crimes ne sont que l'aboutissement des dogmes édictés par des systèmes religieux qui ont nié les besoins du corps, sa sensualité et sa plénitude. Le philosophe Ivan Illich, lui-même prêtre, voyait d'ailleurs dans la société moderne la perversion de la véritable foi chrétienne. Dans une telle société, la perte du Bien et de la gratuité qui a été supplantée par des valeurs quantifiables a permis la perte de l'amour du prochain. C'est alors tout le mystère de la rencontre entre les hommes qui est perdu, ainsi que la rencontre avec cet « Autre » qui n'est autre que soi-même. L'homme a ainsi perdu la seule raison qu'il a d'être humain en perdant la croyance en la possibilité de l'amour. L'amour véritable ne peut être que désintéressé et gratuit. Seul cet amour-là permet le respect de l'innocence car il réside dans le don de soi. Mais l'être humain ignore ce qu'est l'amour véritable. Nous venons au inonde sans le savoir et nous cherchons toute notre vie des raisons qui nous permettraient de survivre à cette ignorance. Le manque d'amour est aujourd'hui profondément vécu et même intériorisé par certains enfants. La société dans laquelle ils vivent les blesse dans leur sensibilité profonde, dans leur chair. Leur détresse nous incite à retrouver de façon urgente une véritable humanité au sein de nos sociétés. Qu'est-ce qu'être humain ? Et quel sens pouvons-nous donner à l'existence ?

La crise du monde moderne n'est pas une crise économique. Elle est une crise spirituelle. Cette affirmation peut apparaître un peu trop métaphysique à certains. Mais sur ce plan, les économistes n'ont aucune prise. Et c'est bien là que réside notre avenir et notre chance, dans la possibilité de croire en nous-mêmes de façon unique, en voyant en nous la source possible de la beauté face à la laideur du mal et de la souffrance.

Mais nous devons donner aussi à nos enfants l'envie de construire leur vie, une vie authentique et saine. Nous devons surtout leur donner confiance en eux. La confiance est aussi une foi me de croyance, une croyance en soi. Alors il apparaît que la véritable foi est en soi. Car la survie n'est pas la vie. Il s'agit donc d'apprendre ce qu'est le sens de la vie et de la rendre possible. Ce n'est que dans cette dimension d'être qu'il sera alors permis d'être heureux et de partager ce que chacun de nous est au plus profond de lui-même, un être vivant.

Evelyne Vuillermoz, « Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps ».


Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps

Le phénomène "2012" est plus complexe qu'une vulgaire charlatanerie mondiale. Il permet de déceler un profond besoin, plus ou moins conscient de la population, de mettre fin au système actuel. Le livre d'Evelyne Vuillermoz, « Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps », nous fait percevoir un autre monde en gestation.

Heureusement, la jeunesse n'attend pas l'aide du messie ou des extraterrestres pour changer de paradigmes. « En 2011, un groupe de jeunes américains répond à l'appel lancé par Stéphane Hessel à une jeunesse désenchantée : « Indignez-vous ! » Ils créent ainsi le mouvement Occupy Wall Street. qu'ils parent d'un leitmotiv infiniment poétique : « we sow seeds in the Fall. They blossom in the Spring. »

Evelyne Vuillermoz répond quant à elle au cri de cette jeunesse. celle qui refuse de se laisser engloutir par l'indicible chaos environnant. Reprenant le thème de la nature, exprimant par là-même l'importance de ralentit le rythme, l'auteur réconcilie les générations : l'automne crépusculaire sème les graines qui feront naître le vert printemps. Elle fait le constat d'un dérèglement social affligeant : augmentation du nombre de suicides, anorexie, immolations, addictions de toutes sortes violences, révoltes, troubles du comportement et désespoir... Autant de cas qui révèlent les failles d'un système économique vorace et agressif qui met les jeunes en joue.

L'auteur nous exhorte ici à agir, à nous sentir concernés et responsables. Nous avons un rôle à jouer dans cette économie globale qui détruit le monde vivant en attaquant tous les équilibres naturels et humains, la biodiversité comme la diversité culturelle.

Cet ouvrage est un hommage à la beauté du monde, à la créativité de l'Homme. C'est un hymne à l'harmonie universelle. C'est un mélodieux chant d'espérance dans la cacophonie des discours ambiants.


Evelyne Vuillermoz possède une expérience professionnelle et personnelle riche et variée : elle est consultante en Sémiologie Culturelle appliquée à la non-violence, en Psychologie de la créativité et Sciences de l’éducation. Elle est aussi artiste peintre et philosophe. Elle participe activement à la diffusion des idées telles que la non-violence, le respect de la diversité culturelle et de l’altérité, de la liberté d’expression, la nécessité du dialogue et du partage dans un monde global, qui doivent permettre à chacun de s’épanouir humainement.


Site d'Evelyne Vuillermoz :






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