lundi, mars 07, 2011

Au plus profond de la haine : les groupuscules d’extrême-droite







Ils se veulent les héritiers élus d'un Occident millénaire, hésitant entre un paganisme de pacotille et catholicisme intégriste. Ils ne sont que les rejetons d'un nazisme criminel qu'il ne faut jamais croire totalement disparu.


Le 14 juillet 2002, le président Jacques Chirac échappe de peu à un attentat alors qu'il amorce la traditionnelle descente des Champs-Elysées. Le jeune homme qui a tenté de tirer sur lui s'appelle Maxime Brunerie, grand admirateur du 3ème Reich, amateur de musique SS, candidat du parti d'extrême-droite MNR aux élections municipales de 2001 et membre de la très sulfureuse organisation Unité radicale. Bien qu'il n'y ait pas eu de complot véritable et que Maxime Brunerie semble avoir agi seul, les enquêteurs dévident tout un écheveau d'associations et de groupuscules d'extrême-droite plus ou moins étroitement liés à Unité radicale. Cette fédération de « nationaux révolutionnaires » rassemble pêle-mêle des adhérents du MNR, des membre de Nouvelle Résistance ou du GUD - syndicat étudiant créé en opposition au mouvement de mai 1968 -, des groupes de « rock identitaire » ou encore le « kop de Boulogne », noyau dur des supporters musclés et xénophobes du club de football Paris-Saint-Germain. Cette nébuleuse composite de 150 à 200 militants actifs se retrouve autour de valeurs extrémistes : racisme, antisémitisme, primauté de la race blanche, nationalisme révolutionnaire... Dissoute par le gouvernement, l'organisation renaît immédiatement de ses cendres sous le nom de Jeunesse identitaire, avec son site Intemet hébergé aux États-Unis, ses organes de presse, ses groupes de rock attitrés.


Difficiles à cerner, plus ou moins légalement constitués, les groupuscules d'extrême droite prennent ainsi de multiples formes afin de se dissimuler pour mieux diffuser leurs idées.


Le GRECE


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'extrême-droite européenne est moribonde. L'échec des puissances de l'Axe, la découverte de l'horreur des camps nazis, le travail d'épuration des Alliés sont venus à bout de l'essentiel des partisans du Führer. Dès cette époque pourtant, quelques cercles nostalgiques se rassemblent pour évoquer le 3ème Reich, mais c'est dans les années 1970 que ce phénomène prend de l'ampleur.


Quelques intellectuels de la droite extrême décident de partir à la conquête des élites et de promouvoir un renouveau de l’Occident en pénétrant les cercles du pouvoir. En quelques années, revues, cercles, organisations autonomes sont à pied d’œuvre, gravitant autour d’une quarantaine de personnes rassemblées dans une « société de pensée » : le Groupement de recherche et d'étude pour la civilisation européenne, le GRECE. C'est au sein de cette société que s'élabore la « Nouvelle Droite », pétrie de racisme, d'antiégalitarisme, de darwinisme social et d'autoritarisme, hésitant entre paganisme mâtiné de rites celtiques et catholicisme intégriste. Des sociétés sœurs se créent un peu partout en Europe. Parmi elles, le Séminaire Thulé. Celui-ci reprend le nom de l'ancienne société secrète Thulé, dont l'emblème était la croix gammée, et qui avait inspiré à Hitler une bonne part de son corpus doctrinal. Le Séminaire Thulé actuel, en contact étroit avec des membres du GRECE, promeut l'idée de la régénération d'une Europe « ethniquement homogène ».


Une nébuleuse disséminée


Bénéficiant sans doute de la vague des succès électoraux remportés parles partis extrémistes et populistes, les groupuscules d'extrême droite ont élargi leur recrutement et leurs modes d'expression durant la dernière décennie. En France, on estime que les extrémistes de droite sont entre 2 500 et 8 500 à militer au sein de structures diverses. Ils se divisent entre skinheads, groupes identitaires (le GUD, par exemple), qui se réfèrent à une « communauté de sang », ultranationalistes (l'Œuvre française ou les pétainistes), néonazis et hooligans. Les néo-nazis, essentiellement implantés en Alsace, sont liés à des groupuscules allemands de même type, tandis que les hooligans sévissent habituellement dans les stades de football, n'hésitant pas à faire le salut hitlérien en plein match.


La Belgique abrite de nombreuses formations ultranationalistes, toutes plus ou moins dissimulées derrière la façade publique du Vlaams Blok (Bloc flamand) parti d'extrême droite fondé en 1978. Grensland, la Oranjejeugd (Jeunesse orangiste) ou encore le Voorpost-Nationalistische actiegroepen (« Avant-garde-Groupes d'action nationalistes ») sont parmi les plus actives de ces formations. Le même phénomène s'observe en Allemagne, particulièrement en Bavière, aux Pays-Bas, en Autriche, au Danemark, en Suède, où le parti Ny democratie (Démocratie nouvelle) est l'arbre qui cache une forêt de groupuscules ouvertement néonazis comme Riksfronten (« Front du Reich ››) ou Vitt ariskt motstand (« Résistance blanche aryenne »). Autant de formations plus ou moins structurées, aux effectifs mal connus et qui ne sont jamais parvenues à se fédérer, mais qui tissent une toile insidieuse.


En Amérique aussi...


Outre-Atlantique, le combat d'extrême-droite centré sur le White power, canalisé par le Ku Klux Klan jusqu'à la fin des années 1960, est devenu le fait de groupuscules paramilitaires néonazis, de défenseurs du port d'armes à feu, voire de commandos antiavortement. Ces combats continuent de s'ancrer dans une lourde tradition racialiste, nostalgique des politiques de ségrégation à l'égard des populations noires dans les États du Vieux Sud. Après l'attentat d'Oklahoma City qui avait fait 168 morts en 1995, les services de police avaient réussi à neutraliser les leaders d'organisations racistes et de milices. Mais on estime aujourd'hui que les groupes extrémistes américains, au nombre de 750 environ, compteraient près de 100 000 adhérents. Plus au nord, dans le Canada francophone, des groupes identitaires québécois, comme Québec-Radical, ou des courants catholiques intégristes, qui
s'expriment à travers le groupuscule des Penseurs patriotes par exemple, prônent un « Québec souverain et français de langue », strictement fermé à toute immigration. Partant de la peur de disparaître en tant que peuple blanc et francophone, les groupuscules ultranationalistes québécois tendent aujourd'hui à se concentrer sur une conception purement biologique de la nation, au même titre que les extrémistes européens.


Propagande néonazie et coups de poing


Le programme d'action de ces groupuscules d'extrême droite est tout aussi simpliste que brutal : diffuser la propagande national-socialiste, principalement par le biais de la musique rock dite «identitaire ». Ainsi, en 2004, des néonazis ont mis sur pied un programme intitulé « Aktion Schulhof » : 150 000 exemplaires d’une compilation musicale aux relents SS ont été distribués gratuitement dans les cours d’écoles. La provocation passe également par la multiplication des « tags » d'inspiration nazie sur les édifices publics et la profanation de cimetières, activité particulièrement prisée par les membres de la très active Elsas Korps en Alsace, dissoute par le gouvernement en mai 2005. Plus encore, au-delà de la multiplication des bagarres ou expéditions punitives à l'encontre de populations  étrangère, certains ne reculent pas devant le meurtre. Durant l'été 2000 en particulier, des néonazis sévissant en ex-RDA ont ainsi été reconnus coupables d'avoir tué un Africain à Dessau, puis d'avoir commis un attentat à la bombe contre des immigrés russes à Düsseldorf. En France, des sympathisants du FN de Jean-Marie Le Pen se sont illustrés dans la ratonnade meurtrière. En Espagne, c'est principalement la lutte contre les immigrés d'Afrique du Nord qui mobilise des groupes tels que les BBAA (Bases autonomes) ou encore Action radicale. Leur but commun est de créer des « zones nationales libérées », autrement dit des quartiers entiers où étrangers et gauchistes ne peuvent pénétrer.


Célébrations publiques, rites secrets

En fonction des différentes législations nationales, tous ces groupes tombent plus ou moins sous le coup de la loi, ce qui les contraint sinon à la clandestinité, du moins à la plus grande discrétion. Ce qui ne les empêche pas toutefois d'oser des manifestations publiques pour faire parler d'eux. En Bavière, la commémoration de la mort de Rudolph Hess dans sa ville natale de Wunsiedel est l'occasion de rassemblements en plein jour des nostalgiques du 3ème Reich. Tout aussi ostensibles sont les manifestations organisées en Italie dans le petit village de Predappio, qui abrite le tombeau de Mussolini. Chaque année plus de 50 000 visiteurs viennent rendre hommage au Duce, alors qu'une mystérieuse garde d'honneur de trois ou quatre skinheads drapés de noir (ils seraient environ 400 en tout) se relaie jour et nuit devant sa dépouille.


La clandestinité n'est d'ailleurs pas sans leur déplaire, leur conférant cette aura de mystère qui les rend plus inquiétants et, s'ils ne constituent pas à proprement parler des sociétés secrètes, ils aiment à s'en donner l'allure. Le fantasme d'un Occident éternel et l'exaltation de la race aryenne les incitent à mêler dans un grand bric-à-brac mythologique le paganisme européen des premiers âges et l’intégrisme catholique, lors de cérémonies initiatiques où cohabitent le druide et le prêtre. C'est ainsi que chaque année, le 22 juin, des célébrations du solstice ont lieu à Montségur, haut lieu du catharisme.


Les sociétés secrètes



Le reportage « A l’extrême-droite du père » :
http://bouddhanar.blogspot.com/2010/12/la-spiritualite-laique.html



Les sociétés secrètes


Quelle était la religion des druides gaulois ?
Pourquoi la kabbale revient-elle à la mode ?
Quel est le vrai visage des Templiers ?
D’où vient la Mafia ?
Comment est organisée la nébuleuse al-Qaida ?

Initiations mystérieuses, rites révélés, quêtes spirituelles et complots… Les sociétés secrètes intriguent et fascinent depuis la nuit des temps.  


Les extrêmes droites en France 
De la traversée du désert à l'ascension du Front National

Depuis l'épuration qui suit la Libération au second tour des élections présidentielles de 2002, l'extrême droite en France qui a parcouru un long chemin qui lui a permis de s'inscrire durablement dans le paysage politique français. L'étude de l'extrême droite est un exercice délicat. S'il n'y a pas d'extrême droite unique et homogène, elle n'est pas pour autant simplement une droite qui surenchérit sur les valeurs de la droite classique. Pendant plus d'un demi-siècle, cette famille politique, souvent occultée, s'est diversifiée. C'est un ensemble indéterminé, parfois difficile à appréhender dans un tout. Catholiques intégristes et païens, monarchistes, régionalistes, partisans d'un Etat fort, nostalgiques du 3e Reich, nombreuses sont les divisions idéologiques qui peuvent séparer ses membres. L'auteur scande en trois époques la reconstruction des extrêmes droites. La première période (1944 à 1968), profondément marquée par l'épisode de la guerre d'Algérie, est le ferment de nouvelles organisations. La seconde, qui court de 1969 à 1974, est celle de la reconstruction idéologique menée de front avec un activisme violent. Enfin, les années 1974-2008 sont celles de l'unification des extrêmes droites et de l'ascension du Front national. Le déclin électoral récent de la formation de Jean-Marie Le Pen et la crise qui couve en son sein ne peuvent malheureusement pas laisser penser qu'on en a fini avec ces courants antidémocratiques qui trouvent leurs origines dans l'histoire des deux siècles derniers. Un ouvrage indispensable pour comprendre les méandres des extrêmes droites françaises qui n'ont pas dit leur dernier mot.




Biographie de l'auteur
Jean-Paul Gautier, politologue et historien spécialiste de l'extrême droite, est l'auteur d'un ouvrage sur le mouvement royaliste, « La restauration nationale. Un mouvement royaliste sous la 5e République », préface de Nonna Mayer, Paris (Syllepse, 2002).




Source de l’illustration :
http://www.blokwatch.be/component/option,com_zoom/Itemid,86/page,view/catid,2/PageNo,24/key,277/hit,1/lang,fr/

samedi, mars 05, 2011

Le revenu d’existence






En 1825, la conjuration des plus brillants officiers de la garde impériale russe, appelés les « décabristes » ou « décembristes », est impitoyablement réprimée. Ils rêvaient de mettre fin à la tyrannie des Romanov, d’instaurer la liberté de la presse et du culte, d’abolir le servage, de supprimer les monopoles, d’instaurer une chambre des représentants du peuple, d’instituer un minimum d’existence


Revenu d’existence, revenu citoyen, allocation universelle…


L’idée d’un revenu d’existence a été soutenue par le Prix Nobel d'économie Maurice Allais (1911-2010). Elle est aujourd’hui reprise par Dominique de Villepin qui a déclaré :


« Je proposerai, dans le projet que je présenterai début avril, un revenu citoyen fixé autour de 850 euros pour tous les Français ayant des revenus inférieurs au revenu médian, c'est-à-dire 1.500 euros (par mois), qui serait garanti et versé de façon dégressive jusqu'à ce niveau de revenu. »


La justification de l’allocation universelle

« On a souvent justifié l'allocation universelle comme contrepartie à la propriété privée de la terre. Le philosophe anglais John Locke (1632 – 1704) justifiait en effet l'appropriation de biens communs (comme la terre) et donc le droit de propriété en déclarant, entre autre, que seul un propriétaire privé aurait intérêt à la mettre en valeur, puisque selon Locke, le droit de propriété s'applique uniquement au produit de son travail. Cependant, privatiser une terre implique d'exclure les autres êtres humains de l'accès aux ressources naturelles, si bien que, selon la « clause lockéenne », la justice commande d'indemniser les gens pour la perte de leur droit à se livrer à des activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette ou encore l'extraction des ressources naturelles minérales.


En effet, la « clause lockéenne » exige que, lorsque quelqu'un s'approprie un objet, il doit en rester, selon la formule de Locke, « suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres ». En d'autres termes, quelqu'un n'a pas le droit de s'approprier l'unique source d'eau dans un désert. Pour contourner ce problème, Robert Nozick affirme ainsi que, dans un tel cas, l'appropriation originelle d'un bien commun ne peut se faire qu'à condition de compenser les autres utilisateurs « de telle sorte que leur situation ne se détériore pas par elle-même ».  Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle


Traité du gouvernement civil


« Locke montre d'une part, que les relations d'homme à homme, qui ont précédé et accompagné les relations de citoyen à citoyen, ne sont ni n'ont jamais été exemptes de lois ; d'autre part, que le pacte primordial, sur lequel repose philosophiquement sinon historiquement toute société politique, ne crée point, mais ne fait que consacrer les droits individuels, antérieures à toute constitution civile.


Il explique que les hommes naissent et doivent rester foncièrement égaux et libres ; il attaque l'esclavage comme un état contre nature ; il enferme le pouvoir paternel dans les strictes limites imposées au père par le devoir qu'il a de faire de son fils un homme, et un homme libre ; il démontre l'erreur de ceux qui confondent avec le pouvoir paternel, qui dérive d'un devoir naturel, le pouvoir civil, qui dérive d'un contrat volontaire ; il oppose à la situation que leur minorité fait aux enfants vis-à-vis des parents, la situation que leur commune majorité fait aux gouvernés vis-à-vis des gouvernants ; il établit enfin que, puisque les citoyens doivent être traités par les dépositaires du pouvoir non comme des mineurs mais comme des égaux, l'absolutisme monarchique est essentiellement illégitime ».
(Jean Fabre, Les Pères de la Révolution).



vendredi, mars 04, 2011

Le printemps arabe






Selon des blogueurs, toujours bien informés des secrets de la secte de Weishaupt (les Illuminati) et commentateurs du printemps arabe, les révolutions (Tunisie, Egypte, Libye) conduiront à la troisième guerre mondiale.


Quand on n’a pas la possibilité de connaître et de diffuser sur Internet les plans criminels des "redoutables" Illuminati, il est plus raisonnable d’admettre que l’augmentation du prix de la nourriture, le chômage, la corruption et une forte aspiration à la liberté sont à l’origine des révoltes populaires qui ébranlent le monde arabe. 


Ce bouleversement sera-t-il comparable à la chute du mur de Berlin ? Pour l’instant, nous constatons qu’en Tunisie et en Egypte les anciennes équipes dirigeantes sont toujours en place.   


L’effet domino des colères populaires


1968


En 1968, les émeutes éclatèrent partout dans le monde (France ; Allemagne, « émeutes de Pâques » ; Belgique, les étudiants occupent l'Université libre de Bruxelles ; Angleterre, la « Revolutionary Socialist Student Federation » a comme objectif le « renversement révolutionnaire du capitalisme et de l'impérialisme » ; Italie, des affrontements violents, connus sous le nom de « bataille de Valle Giulia », ont lieu avec les forces de l'ordre ; Pologne, des manifestations d'étudiants contestataires sont réprimées ; Tchécoslovaquie ; c’est le « Printemps de Prague » ; Etats-Unis, 12 universités se mettent en grève pour protester contre le racisme et la guerre au Vietnam. Les révoltes touchent aussi le Brésil, le Mexique, la Chine, le Japon, le Sénégal…)


1848, le printemps des peuples


En 1848, il y a des révolutions partout en Europe, France, Autriche, Allemagne, Hongrie, Pologne, Italie, Roumanie.


La sédition européenne


En 2011, les populations n’ignorent pas qu’elles sont parasitées par des oligarchies et des mafias politico-financières. Les Européens, qui sous la coupe de ces oligarchies subissent une régression sociale sans précédent, vont-ils suivre l’exemple des insurgés arabes ? Cette éventualité est loin d’être écartée par ceux qui redoutent de perdre leurs privilèges. 


La contre-révolution est déjà à l’œuvre 


Sur Internet on répand des peurs (guerre mondiale, fin du monde libre, domination islamiste…) et des rumeurs invérifiables pour neutraliser de légitimes jacqueries qui pourraient par exemple redonner aux Français leur fougue révolutionnaire d’antan.


« Les insurrections populaires en Tunisie et en Égypte ont suscité la mise en garde de nombreux adeptes du complot islamiste international. Dans la droite ligne du gouvernement israélien, ils redoutent l’effet papillon de l’avènement démocratique dans les pays arabes. »


Florilège en images






Source :
http://oumma.com/Qui-a-peur-du-printemps-arabe

jeudi, mars 03, 2011

L'antisémitisme partout






Galliano est-il un véritable antisémite ou un ivrogne injurieux ? 





Dans un communiqué publié par ses avocats, John Galliano a déclaré :

« Je nie totalement les accusations portées contre moi et coopère avec les enquêteurs. [...] Je conçois cependant que les accusations retenues contre moi aient pu fortement choquer les gens. Je sais que je suis responsable de la situation dans laquelle je me trouve et de l'état dans lequel j'étais. Je suis le seul à blâmer ».

« Je me suis battu toute ma vie contre les préjudices, l'intolérance et les discriminations y étant moi-même confronté. [...] L'antisémitisme et le racisme n'ont pas de place dans notre société. Je présente mes excuses sans réserve si ma conduite a pu choquer. »


L'antisémitisme partout : aujourd’hui en France

« Il existe bien un antisémitisme en France aujourd’hui : les néo-nazis, les négationnistes, les nostalgiques du pétainisme... pas grand monde, et sans grande influence. Mais quand on fait état d’une « montée » de l’antisémitisme, c’est pour stigmatiser la jeunesse des quartiers populaires, les Arabes et les Noirs, qui ne sont pas antisémites : ils sont solidaires des Palestiniens opprimés, ce qui n est pas la même chose. Le livre explore les motifs et les méthodes de ceux qui cultivent et exploitent cet amalgame pervers. »


France-Inter :
Entretien avec Alain Badiou et Eric Hazan autour de leur livre "L’antisémitisme partout : aujourd’hui en France" : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2118






Commentaire d’un lecteur :


Un très bon ouvrage, facile à lire et très clair concernant le problème du faux antisémitisme médiatique que certaines figures télévisuelles ou journalistiques assènent sans vergogne à des interlocuteurs fort surpris de tels propos scandaleux et déplacés. Leurs attaques nauséabondes sont ici bien analysées et expliquées avec clarté. 


La logique fallacieuse des raisonnements qui amènent à cette accusation terrible d'antisémitisme est parfaitement décrite, ce qui n'invalide aucunement qu'on puisse à bon droit lutter contre les véritables antisémites.



mercredi, mars 02, 2011

La Révolution ? On s'rappelle...


Dans son nouveau livre, « La Révolution ? On s'rappelle... », Bruno Gaccio met en exergue la servitude volontaire.


Dans cet itinéraire très personnel, Bruno Gaccio, qui a dirigé Les Guignols de l'Info pendant seize ans, croise des personnages singuliers qui, s'ils ne sont pas tous dans la situation désespérée du clochard, ont été mis à l'écart plus sournoisement, consentant à leur propre soumission. Le problème est bien là : comment s'expliquer la résignation générale et l'acceptation quasi suicidaire d'un système qui laisse les deux tiers de la planète dans la pauvreté ? L'auteur, dans un style vif et qui bouscule les codes, pose un regard critique sur notre société, sans s'épargner, conscient qu'il est lui-même l'un des représentants des "intermittents" de la Révolution. Révolution de privilégiés, révolution quand on y pense... Cette dénonciation caustique des formes contemporaines de la " servitude volontaire " est un appel salutaire à une résistance plus généralisée. Ce texte est enrichi des expériences personnelles de l'auteur. Expériences absolument honteuses et dégoûtantes, bien sûr.  




lundi, février 28, 2011

Marxisme & anarchisme






L'histoire du marxisme et de l’anarchisme repose sur des malentendus. Marx est trop souvent confondu avec le marxisme, et l’anarchisme avec Ravachol. On ne se souvient plus que Marx et Bakounine ont été très proches. Bakounine montrait un grand enthousiasme pour le « Capital », « une analyse profonde, lumineuse, scientifique ». Et, en 1864, Marx écrivait à Engels : « Je l'ai revu hier [Bakounine] pour la première fois depuis seize ans, je dois dire qu’il m’a bien plu [...]. C’est une des rares personnes rencontrées qui, après seize ans, n’ait pas fait une évolution en arrière, mais en avant. »


En 1872, le congrès de l’Internationale réuni à La Haye vote l’exclusion de Bakounine. C’est de cette exclusion que date la séparation radicale entre socialistes autoritaires et socialistes libertaires.


Alors que Marx pense que le prolétaire seul constitue l’avant-garde et mettra fin au régime capitaliste, les anarchistes sont peu favorables à « la masse » et parlent de « minorité agissante ». Ils se méfient de ce « prolétariat » censé s’emparer du pouvoir et devenir la classe dominante. Le prolétariat, disent les marxistes, n’exercera pas d’une manière définitive sa domination de classe, mais établira un nouveau type de société où, les classes sociales ayant disparu, le pouvoir disparaîtra lui-même. Le problème est que le marxisme ne fixait aucune limite à la dictature du prolétariat.


Les anarchistes exigent la mort subite de l’État, alors que les marxistes parlent de mort lente. Si lente que le parti bolchevique au pouvoir en URSS n’en vit pas la fin.


Si les anarchistes, comme les marxistes, aspirent à ce que l’État, force d'oppression, soit détruit, les anarchistes refusent cette mort lente dont parle Engels et l'étape intermédiaire de la dictature du prolétariat. 


« Nous sommes les ennemis déclarés de tout pouvoir officiel, dit Bakounine, même si c’est un pouvoir ultra-révolutionnaire. […] Nous voulons l’abolition de l'Etat, certainement, et nous entendons par là l’abolition du gouvernement et du régime politique [...] mais nous n’entendons pas le moins du monde reconstituer ensuite cet Etat sur des bases nouvelles. L’Etat restera bel et bien aboli, le gouvernement ne renaîtra plus de ses cendres » (Bulletin de la Fédération jurassique, 20 septembre 1874).


A quoi Engels réplique :« Dès qu'il n’y a plus rien à réprimer, rien de ce qui rendait nécessaire un pouvoir spécial de répression, un Etat […] l’intervention d’un pouvoir d’Etat, devient superflue dans un domaine après l’autre, et entre ensuite d’elle-même en sommeil, le gouvernement des personnes fait place à l’administration des choses [...]. L’Etat n'est pas “aboli”; il meurt [...]. Cela permet de juger ce que vaut la revendication des dénommés « anarchistes », qui veulent que, du jour au lendemain, l’Etat soit aboli. »
  
Le malentendu entre Marx et marxisme a été analysé d'une manière assez stupéfiante, dans « Marx, critique du marxisme (1974), par Maximilien Rubel, responsable de l'édition des œuvres de Marx dans La Pléiade: « Le triomphe du marxisme, écrit Rubel, comme doctrine d’Etat et idéologie de parti, a précédé de quelques décennies la divulgation des écrits où Marx a exposé le plus clairement et le plus complètement les fondements scientifiques et les intentions éthiques de sa théorie sociale […]. Le marxisme est le plus grand, sinon le plus tragique, malentendu du siècle [...]. Idéologie dominante d’une classe de maîtres, le marxisme a réussi à vider les concepts du socialisme et du communisme, tels que Marx et ses précurseurs les entendaient, de leur contenu originel, en lui substituant l’image d’une réalité qui en est la totale négation. »


Rappelons que Marx fut proche de Bakounine, Rubel affirme que Marx a effectué une « dénonciation passionnée du pouvoir d’Etat » et il accorde à l’œuvre de Marx « une place éminente parmi les contributions à une théorie de l’anarchisme ». Mieux, Maximilien Rubel va jusqu’à prétendre que Marx fut le « premier à jeter les bases rationnelles de l’utopie anarchiste et à en définir un projet de réalisation ».


Michel Ragon, « Dictionnaire de l’anarchie ».




Dictionnaire de l'anarchie


Se situant en dehors des partis et les récusant tous, l'anarchie se singularise par l'association tumultueuse de tendances parfois contradictoires. Michel Ragon, depuis longtemps témoin engagé de l'épopée libertaire dont il fut le grand romancier (La Mémoire des vaincus), rassemble ici pour la première fois les éléments d'un Dictionnaire de l'anarchie, véritable mise en récit de cette aventure méconnue mais capitale. Dictionnaire des principaux militants de l'anarchie et de ses théoriciens, tels Proudhon, Bakounine, Kropotkine, ce livre est aussi un dictionnaire de tous ceux qui se sont réclamés ou se réclament de la pensée libertaire, comme Breton et Camus, Céline et Dubuffet, Richard Wagner et Oscar Wilde... Dictionnaire des hommes, mais aussi des idées et de la pensée anarchiste dans le monde contemporain, de son influence, souvent méconnue, voire occultée.



dimanche, février 27, 2011

Comprendre l'Empire






Durant l’automne 2010, une vidéo a annoncé la future parution du livre d’Alain Soral Comprendre l’Empire. La vidéo débute par ces mots : « Faire coïncider le marxisme et la Tradition ». Ce slogan indique-t-il que l'engagement d’Alain Soral se situe au-delà de la manipulation politique, de gauche ou de droite, qui ne vise qu’à l’aliénation des peuples et à la domination de l'oligarchie mondiale ? 
Comprendre l'Empire, en vente depuis le 10 février 2011, rencontre un réel succès.


Conférence de presse d’Alain Soral





Comprendre l'Empire
Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ?


Composé de textes clairs et incisifs racontant ce combat d'idées qu'est l'Histoire, sans omettre de resituer ces idées dans l'Histoire qui les a vues naître, Comprendre l'Empire aurait tout aussi bien pu s'intituler Sociologie de la domination ou Sociologie du mensonge, tant Empire et domination par le mensonge sont liés. Peu universitaire dans sa forme, mais fruit de cinquante années d'expériences combinant lectures et engagements, cet essai retrace le parcours historique de la domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident : instrumentalisation de l'humanisme helléno-chrétien, noyautage de la République par les réseaux, exacerbation des antagonismes de classes et manipulation de la démocratie d'opinion. Un long processus initié au XVIIIe siècle par le cartel bancaire qui approche de son épilogue avec le Nouvel ordre mondial. Une tentative d'imposer par la ruse un pouvoir dictatorial qui met, à l'horizon 2012, le monde occidental face à un choix qui l'engage tout entier : la dictature de l'Empire ou le début du soulèvement des peuples ; la gouvernance globale ou la révolte des Nations.






Essayiste à scandale autant qu'à succès, Alain Soral - auteur de Sociologie du dragueur, Vers la féminisation ?, Misères du désir et autres Abécédaires de la bêtise ambiante - nous propose avec Comprendre l'Empire son livre le plus profond, le plus complet et le plus polémique de tous !

Le droit à la révolte








Du haut de son piton rocheux, le Vieux Vautour scrute l’horizon. La clarté, qui commence à dissiper les sombres nuages amassés par le crime, l’inquiète. Dans la pâleur du paysage se dessine la silhouette d’un géant : l’insurrection.


Le Vieux Vautour a beau se perdre dans l’abîme de sa conscience, en remuer la fange, il n’y trouve rien qui puisse l’éclairer sur les origines de cette révolte. Il fouille alors ses souvenirs. Hommes et choses, dates et événements forment dans sa tête un cortège dantesque. Les martyrs de Veracruz défilent, blêmes. Ils exhibent les blessures que leur ont infligées une soldatesque avinée, à la lueur de la lanterne d’une cour de caserne. Viennent ensuite les livides ouvriers d’El Republicano, hardes et chairs déchirées par les baïonnettes des sbires.


Suivent les familles de Papantla, femmes, vieillards et enfants, le corps criblé de balles. Voici les ouvriers de Cananea, tout ruisselants de sang, sublimes dans leur sacrifice. Et, imposants, ceux de Rio Blanco, dont les plaies sanglantes accusent le crime officiel. Et les martyrs de Juchitan, de Velardeña, de Monterrey, d’Acayucan, de Tomochic. Des légions de spectres, de veuves, d’orphelins et de bagnards se succèdent. Le peuple entier surgit, nu et défait, accablé par l’ignorance et la faim.


Le Vieux Vautour lisse rageusement ses plumes ébouriffées par le tourbillon des souvenirs. Il se refuse à lire dans le passé les causes de la révolution. Sa conscience de charognard justifie la mort. Il y a des cadavres? Sa pitance est assurée.


Ainsi vivent les classes dirigeantes, de la souffrance et de la mort des classes dirigées. Pauvres et riches, opprimés et despotes, égarés par l’habitude et les usages ancestraux, considèrent cette situation absurde comme naturel.


Un jour pourtant, un des esclaves tombe sur un journal libertaire. Il y lit comment le riche abuse du pauvre par la force ou par la ruse. L’esclave se met à réfléchir et en conclut qu’aujourd’hui comme hier seul compte le rapport de force. Il devient un rebelle. On ne saurait combattre la force par beaux raisonnements, mais bien par la violence.


Le droit à la révolte pénètre les consciences. Le mécontentement grandit, le malaise devient insupportable. La contestation éclate et tout s’embrase. On respire alors un air vivifié par les effluves de la révolte.


Les esprits sont saturés, et l’horizon commence à s’éclaircir. Du haut de son rocher, le Vieux Vautour est à l’affût. Plus une plainte, plus un soupir ni même un sanglot ne montent des plaines. C’est une clameur, un rugissement. Le rapace s’épouvante en baissant l’œil : on n’aperçoit plus le moindre dos courbé, le peuple s’est levé.


Glorieux instant qui voit un peuple entier se redresser! Ce n’est plus un troupeau d’agneaux brûlés par le soleil, ni une foule sordide d’esclaves résignés. C’est une horde de rebelles qui se lance à la conquête de la terre. Une terre qui renoue avec la noblesse puisque ce sont des hommes, enfin, qui la foulent.


Le droit à la révolte est intangible. À chaque obstacle qui entrave la vie, il faut y recourir. Révolte ! Crie le papillon rompant le cocon qui l’emprisonne. Révolte ! Crie le bourgeon en déchirant l’enveloppe qui l’enferme. Révolte ! Crie le germe au passage de la charrue, réclamant les rayons du soleil. Révolte ! crie le nouveau-né en déchirant les entrailles maternelles. Révolte ! Clame enfin le peuple soulevé pour écraser tyrans et exploiteurs.


La révolte, c’est la vie ; et la soumission, c’est la mort. Y a-t-il des rebelles au sein du peuple ? Alors la vie est possible, ainsi que l’art, les sciences et l’industrie.


De Prométhée à Kropotkine, les révoltés ont été les moteurs de l’humanité. Le dépassement qui caractérise les instants privilégiés de l’Histoire, c’est la révolte. Sans elle, le genre humain se traînerait encore dans cette lointaine pénombre que les historiens appellent l’âge de pierre. Sans elle, les peuples seraient encore à genoux devant les principes spécieux du droit divin. Sans elle, ils seraient depuis longtemps égarés dans les brumes de l’idéologie. Sans elle, notre merveilleuse Amérique continuerait de dormir sous la protection des océans mystérieux. Sans elle, on verrait encore se profiler l’austère silhouette de cette insulte au genre humain qu’était la Bastille.


Il ne reste au Vieux Vautour qu’à prendre son envol, la pupille sanguinolente rivée sur le géant qui s’avance. Il n’a toujours rien compris aux causes de l’insurrection. Les tyrans ne comprennent pas le droit à la révolte.


"Le droit à la révolte" de Ricardo Flores Magón, extrait de "Propos d'un Agitateur", petit recueil de textes (1910 à 1915).




Propos d'un Agitateur


"L'honnêteté ne vit pas à genoux, prête à ronger l'os qu'on daigne lui jeter. Elle est fière par excellence. Je ne sais si je suis honnête ou non, mais je dois t'avouer qu'il m'est insupportable de supplier les riches de m'accorder, au nom de Dieu, les miettes de tout ce qu'ils nous ont volé. Je viole la loi ? C'est vrai, mais elle n'a rien à voir avec la justice."




Ricardo Flores Magón (1873-1922) fut l'un des principaux théoriciens de la révolution mexicaine. Animateur du journal Regeneración, il incarne la tendance radicale, anarchiste et poétique des mouvements qui combattaient pour la terre et la liberté. Le mouvement zapatiste contemporain de Marcos et les insurgés de la toute récente Commune d'Oaxaca doivent beaucoup à sa pensée allégorique.



Hommage vidéo a Ricardo Flores Magón avec la chanson "corrido a Flores Magón" d’Ignacio Cárdenas.


samedi, février 26, 2011

Kadhafi




Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement et compagnon de Michèle Alliot-Marie, a dit : 


"Kadhafi n'est plus le même qu'il y a vingt ans et a soif de respectabilité. Il lit d'ailleurs Montesquieu."




L'Occident aura les pires difficultés à se remettre d'un orage magnétique même en trois siècles

  11 mai 2024 : "Une tempête solaire d'une rare intensité s’est dirigée vers la Terre et a provoqué des perturbations sur les résea...