mardi, août 16, 2011

JMJ & profiteurs





Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) se tiennent du 16 au 21 août à Madrid. En Espagne, pays économiquement sinistré, le coût de ce rassemblement (estimé à cent millions d'euros pour les contribuables) indigne beaucoup de personnes.

Michel Onfray dénonce les profiteurs embusqués de la religion :


"Je n'en veux pas aux hommes qui consomment des expédients métaphysiques pour survivre ; en revanche, ceux qui en organisent le trafic - et se soignent au passage - campent radicalement et définitivement en face de moi, de l’autre côté de la barricade existentielle - versant idéal ascétique. Le commerce d'arrière-mondes sécurise celui qui les promeut, car il trouve pour lui-même matière à renforcer son besoin de secours mental. Comme bien souvent le psychanalyste soigne autrui pour mieux éviter d’avoir à s'interroger trop longuement sur ses propres fragilités, le vicaire des Dieux monothéistes impose son monde pour se convertir plus sûrement jour après jour. Méthode Coué...

Cacher sa propre misère spirituelle en exacerbant celle d’autrui, éviter le spectacle de la sienne en théâtralisant celle du monde - Bossuet, prédicateur emblématique ! -, voilà autant de subterfuges à dénoncer. Le croyant, passe encore ; celui qui s’en prétend le berger, voilà trop. Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s’agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu’on peut, tant qu’elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d’autrui...

Mon athéisme s’active quand la croyance privée devient une affaire publique et qu’au nom d’une pathologie mentale personnelle on organise aussi pour autrui le monde en conséquence. Car de l’angoisse existentielle personnelle à la gestion du corps et de l'âme, d’autrui, il existe un monde dans lequel s’activent, embusqués, les profiteurs de cette misère spirituelle et mentale. Détourner la pulsion de mort qui les travaille sur la totalité du monde ne sauve pas le tourmenté et ne change rien à sac misère, mais contamine l’univers. En voulant éviter la négativité, il l'étend autour de lui, puis génère une épidémie mentale.

Moïse, Paul de Tarse, Constantin, Mahomet, au nom de Yahvé, Dieu, Jésus et Allah, leurs fictions utiles, s’activent à gérer des forces sombres qui les envahissent, les travaillent et les tourmentent. En projetant leurs noirceurs sur le monde, ils l'obscurcissent plus encore et ne se déchargent d’aucune peine. L'empire pathologique de la pulsion de mort ne se soigne pas avec un épandage chaotique et magique, mais par un travail philosophique sur soi. Une introspection bien menée obtient le recul des songes et des délires dont se nourrissent les dieux." 

Michel Onfray, « Traité d'athéologie ».


Traité d'athéologie


« Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme et l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré ? »
Michel Onfray.

En philosophie, il y eut jadis une époque « Mort de Dieu ». La nôtre, ajoute Michel Onfray, serait plutôt celle de son retour. D'où l'urgence, selon lui, d'un athéisme argumenté, construit, solide et militant.







Le libéralisme économique et la doctrine sociale de l’Église :
http://bouddhanar.blogspot.com/2011/05/le-liberalisme-economique-la-religion.html





Photo :
Pèlerins catholiques à Madrid (Espagne) à la veille de l'ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse. (AFP)


lundi, août 15, 2011

Une société secrète gouverne la Syrie




Les dirigeants syriens combattent la contestation populaire avec cette férocité qui caractérise les sectateurs parvenus au pouvoir.

Cachés pendant de longs siècles, parfois tolérés, souvent persécutés, les Alaouites dirigent la Syrie depuis 1970, date de la prise de pouvoir d'Hafez el-Assad, un général Alaouite. Les Alaouites constituent l'exemple rarissime d'une société secrète religieuse parvenue au sommet de l'Etat.

Les montagnes syriennes sont depuis près de mille ans le refuge de communautés rebelles en quête de discrétion ou de refuge. Il en a été ainsi au XXIIe siècle de la confrérie des Assassins qui, derrière les murailles de leurs forteresses perchées, organisent des meurtres contre leurs ennemis d'alors. Deux autres sectes ont également trouvé asile dans les hauts massifs syriens : les Druzes et les Nusayrites qu'on appelle également « Alaouites ». L'origine de cette communauté mystérieuse est controversée. Certains pensent qu'ils sont les représentants d'un ancien culte idolâtre qui aurait intégré des éléments des monothéismes présents au Proche-Orient. Une autre thèse, plus vraisemblable, les lie à Muhammad ben Nusayr, un chiite irakien du IXe siècle, proche du onzième imam, qui proclama la nature divine d'Ali et des imams qui lui ont succédé à la tête du mouvement chiite depuis ses origines. Les partisans de ben Nusayr formèrent les premières communautés nusayrites qui, sous la conduite de personnages illustres adoptèrent lentement les rites et les pratiques ésotériques qui allaient les caractériser mais aussi les couper de l'islam. D’ailleurs, ils durent rapidement migrer en Syrie du nord afin d'échapper aux premières persécutions religieuses dont ils étaient victimes. Là, durant des siècles, les Nusayrites, à l'instar des Druzes, pratiquèrent la taqiya ou « dissimulation » ; ils professaient officiellement la religion sunnite dominante mais pratiquaient en réalité leur culte en secret.

À la santé de Ams

La religion des Alaouites se présente comme un culte ésotérique réservé à une infime minorité d'initiés. Il faut avoir au moins 18 ans pour se présenter à la cérémonie d'affiliation. Ce jour-là, le jeune homme est reçu par une assemblée de sages qui lui ordonne de reconnaître l'un d'entre eux comme maître-parrain, ce qu'il fait en se posant sur la tête la chaussure de celui qu'il a choisi. Après quoi il lui est demandé de boire un verre de vin à la santé de « Ams », une formule qu'il ne peut comprendre sur le moment. Il doit également jurer de garder le secret sur ce qu’il va apprendre ; on le prévient qu'il ne pourra être enterré dignement s'il vient à rompre ce serment. Enfin, chaque membre de l'assemblée se lève et porte un toast en honneur du nouvel arrivant. Désormais initié, il est guidé par son parrain qui lui apprend les premiers rudiments, les prières en particulier. Toutefois, il dépend avant tout du cheikh, qui est le chef spirituel de la communauté locale, à qui revient la tâche d’éduquer les initiés.

Une religion composite

La doctrine alaouite est un syncrétisme d'éléments musulmans, chrétiens, juifs mais aussi iraniens. Elle repose sur la foi en une trinité qui se compose de Ali, le premier imam, de Mahomet le Prophète et de Salman al-Farisi, un proche compagnon de ce dernier. Les trois initiales de leurs noms forme le mot « Ams » que les initiés invoquent sans cesse dans leurs rites. On leur apprend en outre que le nusayrisme existait avant même la création du monde. Les Nusayrites vivaient alors dans la proximité de Dieu sous forme de lumières. Mais parce qu'ils se crurent parfaits, ils furent déchus et envoyés dans le monde de la matière où ils sont destinés à se réincarner de vie en vie. Toutefois, leur espoir est de parvenir, grâce à l'initiation et à une vie pieuse, à sortir de ce cycle qui les emprisonne. Les Alaouites pratiquent un grand nombre de fêtes empruntées tant à l'islam qu'au christianisme (Noël et Épiphanie) ou encore à la religion perse (son Nouvel An). À ces occasions, ils se réunissent dans la demeure de l'un d'entre eux et, sous la conduite du cheikh, lisent ensemble des textes tirés de leur liturgie. Puis ils sacrifient des animaux qu'ils mangent lors d'un banquet en invoquant Dieu. En dehors de ces festivités, les Alaouites célèbrent régulièrement une messe durant laquelle ils sanctifient le vin qu’ils boivent en l’honneur des doyens de leur communauté.

Les sociétés secrètes.






Photo :
Hommage à Hafez el-Assad dans son mausolée à Kardaha.

dimanche, août 14, 2011

La religion du « nouveau peuple d'Israël »





Le dollar, image pieuse

Le billet de banque américain d'un dollar, à l'effigie de George Washington, est un symbole religieux.

Cette affirmation surprendra peut-être les lecteurs. Elle pourra sembler à certains extravagante, paradoxale, si ce n'est purement blasphématoire car elle associe la plus haute expression du monde sacré - la religion - à l'objet le plus commun du monde profane – l’argent ; d'autres penseront que l'auteur a voulu faire allusion, de manière métaphorique, au dollar comme symbole de l'argent-roi. C’est en réalité au sens littéral qu'il faut entendre le caractère religieux attribué au billet d'un dollar. Pour preuve, observons le verso du billet.

Au centre, cette inscription: «In God We Trust » (« Nous avons foi en Dieu »). C'est la devise nationale des États-Unis, adoptée officiellement le 30 juillet 1956 sous la présidence de Dwight D. Einsenhower, mais dont la première apparition remonte à l'année 1862 sur une monnaie de deux centimes, tandis qu'une version légèrement différente, « In God Is Our Trust », figurait dans le chant patriotique The Star-Spangled Banner (La Bannière étoilée), en vogue depuis 1814 et qui deviendra en 1931 l'hymne national des États-Unis.

Autour de la devise sont représentées les deux faces du Grand Sceau des États-Unis, choisi en 1776 par Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, John Adams, et approuvé par le Congrès après une laborieuse délibération, le 20 juin 1782. À droite, l'aigle américaine aux ailes déployées tenant entre ses serres les flèches de la guerre et un rameau d'olivier, tandis qu’elle a dans son bec un ruban sur lequel s'inscrit une autre devise nationale : « E Pluribus Unum » (« De plusieurs un seul »). La phrase est composée de treize lettres équivalant au nombre de colonies à l'origine de la nouvelle République. L'aigle, en outre, est dominée par une constellation de treize étoiles entourée d’une auréole scintillante. À gauche, une pyramide tronquée, constituée de treize rangées de blocs de pierre carrés qui symbolisent l'auto-gouvernement tandis que l'inachèvement de la construction invite de nouveaux États à se joindre à la République américaine. Sur la première rangée de blocs, gravée en chiffres romains, la date de la Déclaration d'indépendance : MDCCLXXVI. La base de la pyramide est ornée d'un ruban qui porte une inscription extraite d'un vers de Virgile : «Novus Ordo Seculorum » (« Un nouvel ordre des siècles »). Le sommet est dominé par le triangle sacré et l'œil divin que surplombe encore une phrase de treize lettres, extraite elle aussi de Virgile, plantée dans le ciel, comme si elle était prononcée par une voix céleste : « Annuit Coeptis » (« Il a favorisé notre entreprise »).

Le billet d'un dollar est donc effectivement le symbole d'une religion : il exprime une profession de foi qui conifère un halo de sacralité au peuple de la République étoilée, à son origine, à son histoire à ses institutions, à son destin dans le monde. Mais si ses devises et ses images ont incontestablement une signification religieuse, il n'est pas évident d’identifier la religion dont ils témoignent.

Les États-Unis sont peut-être le plus religieux des pays modernes industrialisés, tant ils abritent de confessions religieuses. Cependant, la République étoilée n’est pas un État confessionnel et n'accorde à aucune religion, ni à aucune Église, une place privilégiée dans ses institutions. La Constitution des États-Unis, adoptée en 1787, ne fait aucunement référence à Dieu ou à la divine providence. En outre, le premier amendement, en 1791, garantit la liberté à toutes les confessions religieuses mais refuse explicitement de faire de l'une d'entre elles une religion d'État.

Cela n'empêche pas les États-Unis, nous l'avons vu,de professer officiellement leur foi en Dieu. Depuis l'époque de la Révolution, la nation américaine est convaincue d'entretenir avec l’Éternel un lien particulier et mystique, scellé par un pacte sacré : le peuple américain aurait été élu pour accomplir une mission historique au profit de l'humanité tout entière. La Déclaration d'indépendance, approuvée par le Congrès le 4 juillet 1776, affirme en premier lieu que le peuple américain prétend assumer, « parmi les autres puissances de la Terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit », et se conclut par un appel « au Juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions », manifestant une « ferme confiance dans la protection de la divine Providence ».

La formule du gage de fidélité au drapeau des États-Unis (The Pledge of Allegiance), institué à la fin du XIXe siècle dans les écoles comme une prière à réciter avant le début des leçons, rappelle ce lien d'élection qui unit la nation américaine à Dieu. Le14 juin 1954, le Congrès a décidé d’y ajouter que les États-Unis constituent «one nation under God », « une nation soumise à Dieu ». Cette référence imprègne aussi les déclarations plus solennelles des présidents des États-Unis. Depuis George Washington, tous les présidents de la République étoilée ont, lors de leur intronisation, conclu leur serment de fidélité à la Constitution par « So help me, God » (« Que Dieu me vienne en aide »), après avoir invoqué la bienveillance de Dieu ou du Tout-Puissant. Lors de son discours d'intronisation, John Fitzgerald Kennedy, premier président catholique, invoqua devant le peuple américain et devant Dieu Tout-Puissant la bénédiction divine sur la nation américaine, consciente d'« avoir fait sienne l'œuvre de Dieu sur cette terre ».

Y a-t-il, dès lors, contradiction entre le principe de séparation de l'État et de l’Église établi par la Constitution, et la profession de foi religieuse que révèlent les devises, symboles et rites politiques des États-Unis ?

Non, car la foi en Dieu ou dans le Tout-Puissant qu’ils expriment est la manifestation d'une forme particulière de religion, qui ne coïncide avec aucune des confessions religieuses professées par les citoyens des États-Unis : c'est une religion civile, c'est-à-dire un système de croyances, de valeurs, de mythes, de rites et de symboles qui confèrent à l'entité politique États-Unis, à ses institutions, son histoire, son destin dans le monde, un caractères sacré.

La religion civile américaine a ses « écritures sacrées » : la Déclarations d'indépendance et la Constitution, protégées et vénérées comme les Tables de la Loi ; elle a ses prophètes, comme les Pères Pèlerins ; elle célèbre ses héros sanctifiés, comme George Washington, le « Moïse américain », qui a libéré de l'esclavage anglais le « nouveau peuple d'Israël », c’est-à-dire les Américains des colonies, et l'a guidé vers la Terre promise de la liberté, de l'indépendance et de la démocratie ; elle vénère ses martyrs, tel Abraham Lincoln, victime sacrificielle assassinée le Vendredi saint de 1865, tandis que la nation américaine était en proie au feu régénérateur d’une cruelle guerre civile pour expier ses fautes et consacrer à nouveau son unité et sa mission. À la figure de Lincoln se sont ensuite ajoutées, dans le martyrologe de la religion civile, celles de John Kennedy et Martin Luther King. À l'instar des autres religions, la religion civile a également ses temples, comme le monument à Washington, le Lincoln Mémorial, le cimetière d'Arlington où est vénérée la tombe du Soldat inconnu, symbole des citoyens morts pour la nation. Enfin, elle a ses sermons et sa liturgie, dont les discours présidentiels d'inauguration, le 4 juillet, fête de l'Indépendance, le Thanksgiving Day, le jour de remerciement, le Memorial Day, en mémoire des hommes tombés au combat, et d'autres cérémonies collectives qui célèbrent figures et événements de l'histoire américaine, mythologiquement transfigurée en l'« histoire sacrée » d’une nation élue par Dieu pour accomplir une mission dans le monde.

Même si la religion civile des États-Unis dérive du protestantisme et en a subi, pendant plus d’un siècle, la forte influence dans son rapport au puritanisme et à la tradition biblique, elle s'est détachée, avec le temps, de cette référence explicite et concrète pour devenir un credo purement civique coexistant avec les confessions chrétiennes ou non chrétiennes. Dans la liberté que reconnait l'État à toutes les religions, elle respecte les religions traditionnelles, chrétiennes ou non, tandis que celles-ci, pour leur part, rendent hommage à la sacralité de la nation, à ses institutions et à ses symboles : le drapeau des États-Unis est exhibé dans nombre d'églises, au-dessus de l'autel ou de la chaire.
Emilio Gentile, « Les religions de la politique ».


Les religions de la politique

La sacralisation de la politique est un phénomène quasi universel à l'époque moderne. Elle survient chaque fois qu'une entité politique - la nation, la démocratie, l'État, le parti, la classe... - se transforme en entité sacrée et devient objet de dévotion et de culte, véritable moteur d'un système de croyances, de mythes, de rites et de symboles, qui subordonne le destin de l'individu et de la collectivité à une instance suprême. C'est alors que naissent de véritables religions de la politique qui ne sont pas l'apanage exclusif de certaines idéologies ou de certains régimes : on peut aussi bien sacraliser la démocratie que l'autocratie, l'égalité que l'inégalité, la nation que l'humanité. Ce sont ces diverses formes de religions politiques que ce livre explore, avec pour perspective de démarquer les religions civiles propres aux démocraties des religions politiques autoritaires, intolérantes ou intégristes. Une analyse, particulièrement d'actualité, qui renouvelle la réflexion sur le fanatisme de masse, les idéologies et le lien politique.


Emilio Gentile enseigne l'histoire contemporaine à l'université de Rome La Sapienza. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont, traduits en français : La Religion fasciste, Perrin, 2002 ; Qu'est-ce que le fascisme ? folio-histoire, 2004 ; La Voie italienne au totalitarisme, Éditions du Rocher, 2004.

Le dalaï-lama à Toulouse


There is nothing left to lose



Au Zénith de Toulouse (capacité 9 000 places), le dalaï-lama ne fait pas salle comble, 2 000 sièges sont vides

Malgré la terrible crise qui secoue la société française, l'art du bonheur enseigné par le dalaï-lama à Toulouse n'attire pas massivement les bouddhistes de France. La communauté bouddhique comprend plus de 700 000 personnes, asiatiques et "Français de souche" confondus, et compte plus de cinq millions de sympathisants.

Seulement 7 000 personnes se sont déplacées pour aller à la rencontre du gourou tibétain qui bénéficie pourtant du soutien des médias. Les bouddhistes d'origine asiatique sont loin de manifester le même enthousiasme que les néo-bouddhistes occidentaux à l'égard du dalaï-lama.

Les néo-bouddhistes, qui amalgament souvent les recettes du lamaïsme et les techniques du Nouvel Age, sont animés par des sentiments affectifs qu'ils projettent sur ce « père » venu du mystérieux Tibet pour enseigner l'art d'être heureux et distribuer de nombreuses bénédictions tantriques. Le papa-gâteau des néo-bouddhistes est vêtu de rouge comme le Père Noël que les petits enfants invoquent afin d'obtenir des cadeaux et des confiseries.

Le néo-bouddhisme est un phénomène occidental qui baigne dans l'infantilisme chrétien : "Si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux." (Évangile selon Saint Matthieu). Or le véritable bouddhisme ne préconise pas ce genre de régression.




Prix Nobel de la paix, le dalaï-lama, abrité sous sa toge safran, incarne le martyre d'un Tibet soumis au joug chinois. Symbole de sagesse, il rassemble les foules partout dans le monde. Sacralisé, adulé: qui remettrait en cause ce dieu vivant qui prétend porter avec lui l'espoir de liberté de tout un peuple?

Maxime Vivas ose s attaquer au mythe: et si le dalaï-lama était un théocrate qui remplit d'or les coffres de ses palais tandis que les Tibétains n'étaient que des serfs auxquels on refuse toute éducation? Et si, en bon opportuniste, il tenait un discours changeant à l'égard des Chinois, tantôt amis, tantôt ennemis? Et s'il faisait le jeu des Américains et de la CIA davantage que celui des Tibétains qu'il prétend défendre ?

S'appuyant sur les propos mêmes du dalaï-lama, sur les témoignages de prosélytes ainsi que sur son propre voyage au Tibet, l'auteur dresse un portrait au vitriol de «Sa Sainteté» et nous démontre que tout n'est pas si zen au royaume de Bouddha.



Maxime Vivas, journaliste, est coadministrateur du site d'information alternative legrandsoir.info. Il anime également une émission culturelle sur Radio Mon Païs et a été référent littéraire d'ATTAC-France. Il a publié La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux faucons du Pentagone (Aden, 2007).

samedi, août 13, 2011

Le nouvel ordre mondial autoritaire





Les idées politiques du Nouvel Age

Au premier abord, le Nouvel Age semble se situer en dehors de la politique. Il n'a pas de visibilité institutionnelle. Il ne se réclame d’aucun parti. On a l'impression qu’il s’adresse à des individus désincarnés, délivrés de toute attache sociale, professionnelle, civile, syndicale, familiale, et qui sont occupés exclusivement de leur vie intérieure. Mais derrière l'arbre de l'apolitisme se cache la forêt des ambiguïtés et des non-dits. Ainsi, on ne tarde pas à deviner la silhouette d’un ordre mondial autoritaire.

A la base des idées politiques du Nouvel Age, il y a derechef le holisme. Le holisme est la pierre de touche qui permet de juger, en premier lieu, la valeur de la politique actuelle, et le diagnostic est accablant. Quel est le défaut de cette politique ? Le manque de vision globale. La politique menée par les gouvernements actuels n’est holistique ni dans ses finalités, ni dans ses moyens. Or, les vraies questions d’aujourd’hui, souligne le Nouvel Age, sont d’échelle planétaire. C’est le monde dans sa globalité qui est en péril, en raison des problèmes écologiques, de l'épuisement des ressources, de la surpopulation, du fossé économique entre les deux hémisphères, du gigantesque arsenal nucléaire et de l'instabilité politique. Le sort des générations futures est incertain et l'extinction complète du genre humain fait désormais partie du possible. Face à ces enjeux, il faudrait une prise de conscience globale, une politique de sauvegarde de la planète, une volonté ferme de prendre les commandes du «vaisseau spatial Terre». Mais la politique actuelle, enfermée dans l'horizon de ses petites questions, n'est pas à la hauteur de ces exigences. Les gouvernants ont des conceptions périmées, ils n'ont pas atteint un degré de conscience suffisant, ils ne sont pas assez «illuminés ». Il est donc suicidaire, estime le Nouvel Age, de continuer à leur confier les intérêts de la planète.

De plus, nos institutions politiques sont archaïques. Tributaires du vieux paradigme, elles en sont encore au stade du morcellement et de la séparation, et c’est la raison de leur inefficacité. En mettant en avant le holisme, en disant non à la politique fragmentée et «séparatiste», le Nouvel Age dit non à la démocratie. Après tout, le dogme holistique contredit sur un point capital le principe même qui est à la base des régimes démocratiques : je veux parler de la «séparation des pouvoirs » législatif, exécutif et judiciaire qui est la clé de voûte de notre démocratie représentative. Elle n’a évidemment aucune valeur pour une idéologie qui préconise le dépassement de l'état de séparation... Le non à la démocratie se double d’ailleurs d'un non tout aussi catégorique à l'État-nation et au principe de la souveraineté nationale. Le puzzle de cent quatre-vingt-dix nations composant le tissu international ne donne-t-il pas une pitoyable impression de morcellement ? Prisonniers de leurs frontières, les États s'avèrent incapables de faire face aux grands enjeux planétaires.

Il faut donc mettre en place un nouvel ordre politique, et le Nouvel Age indique les deux piliers sur lesquels il devra reposer : ce sont d’une part le moi, tel qu’il résulte de la transformation personnelle, et d'autre part Gaïa, dont l'unification est scellée par l'apparition du Cerveau global.

La fin du citoyen

Le moi, d’abord. L'un des axiomes les plus constants du Nouvel Age énonce que toute vraie politique découle en dernière instance de la source de l'intériorité. La politique n’est pas une pièce qui se joue sur la scène publique, sur une agora, dans des Assemblées, dans des cabinets gouvernementaux. Le seul facteur de changement global, c'est le changement individuel. « Si la conscience individuelle change, le monde lui-même changera. » Tel est l’un des principes directeurs de la politique du Nouvel Age. Les individus engagés dans leur transformation personnelle n'ont pas à formuler de projet de société ; ils n'ont pas à élaborer de doctrine politique, économique, sociale. Ils n’ont pas à se préoccuper d'agir en citoyens ordinaires, à militer dans la société civile, car le véritable changement de société s'opérera d'une manière indirecte : c'est en transformant leur propre conscience qu'ils transformeront ipso facto la civilisation. Loin d'exclure les problèmes de la cité, le travail sur la conscience est le seul moyen efficace de leur apporter une solution. Un adepte qui «entre en méditation» n’éprouve donc pas le sentiment qu’il fuit la réalité, et les maîtres spirituels du Nouvel Age l'encouragent dans la voie de l'intériorité, à l'instar de Graf von Dürckheim qui introduisait les séances de méditation par ces mots : « Nous pratiquons la méditation pour que, là où nous sommes assis, le monde soit un peu plus en ordre. »

N’importe quel problème politique peut être résolu ainsi, par la mise en œuvre de la transformation personnelle et de la méditation. Soit par exemple le problème de la guerre. D'où viennent les conflits entre les hommes ? La réponse est simple : de l'illusion de l'état de séparation, qui fait croire aux hommes qu’ils sont des êtres distincts les uns des autres. Pour peu qu’ils arrivent à dissiper cette illusion et à percevoir le monde d’une manière holistique, la violence disparaîtra comme un mauvais nuage. Il n'y a que grâce à la descente en ondes alpha qu’on surmonte les divisions et qu’on désamorce les conflits, car le moi se confond alors avec autrui dans une unité essentielle, de sorte qu'il n'y a plus d'agressivité ni d'antipathie. Notons que le Nouvel Age se garde de condamner la guerre au nom de l'éthique. Son approche n’est pas moralisatrice.

Il ne s'agit pas de mettre en œuvre une politique volontariste en faveur de la paix. On ne dit pas «tu dois », «vous devez», «faites ceci», car des injonctions de ce type impliqueraient un dualisme de l'être et du devoir-être, et un tel dualisme contredirait le principe de la non-séparation. La solution est beaucoup plus simple : grâce à la transformation personnelle, c’est la réalité même de la guerre qui s'évanouit : « Avec le nouveau paradigme, affirme Marylin Ferguson, la guerre devient impossible.» Partant de ce principe, la secte Méditation transcendantale proposa au président Bush, en 1991, une méditation collective afin de mettre fin à la guerre du Golfe. A la même époque, Jacques Castermane, animateur d’un centre de développement personnel très connu, déclarait à propos du plan américain de Nouvel Ordre mondial : « Seule la transformation de la personne individuelle représente la matière première du Nouvel Ordre tant espéré. »

Comment expliquer une telle action du changement intérieur ? D'où ce dernier tient-il le pouvoir de catalyser le changement extérieur ? L’explication réside dans la correspondance entre la partie et le tout, entre l’homme et l'Univers, qui est postulée par le holisme. Le corps politique que constitue la planète des humains est comparable à un hologramme où chaque partie contient l'ensemble des informations relatives à l'image complète. Les individus qui le composent sont autant de fragments de ce grand hologramme planétaire de sorte que chacun d'eux récapitule toute la planète. Chaque homme est donc en droit de dire : « Je suis un résumé de tout l’Univers », et il n'a plus qu'à se recueillir en lui-même pour découvrir non seulement la clé de la connaissance universelle mais aussi le pouvoir d'agir sur le tout. En vertu de la théorie de l'homme-microcosme, avoir le souci de soi, c'est avoir le souci du monde.

Les conséquences d'un tel point de vue sont faciles à prévoir. La politique du Nouvel Age est aspirée avec une force irrésistible vers la sphère étroite du moi. Plus rien ne peut freiner la dérive vers le solipsisme. Le holisme encourage les comportements de repli, et prononce ainsi l'acte de décès de toute vie politique et sociale digne de ce nom. Dès lors que le principe du changement réside dans l'intériorité, pourquoi participer au débat public, pourquoi agir, lutter ? Il est clair que l'engagement de l'individu dans la méditation va de pair avec le désengagement vis-à-vis de la politique et de la société civile. A mesure que la « conscience s'élargit », le champ politique et social se réduit comme une peau de chagrin. Que reste-t-il même de la notion de citoyen ? Car un citoyen est un individu qui ne perd pas de vue le fait qu’il est distinct de ses semblables, et la conscience de cette altérité lui permet d’accomplir les actes politiques essentiels que sont la discussion, la négociation, la lutte, le compromis. A l'évidence, cette conception de la polis, définie il y a près de deux mille cinq cents ans en Grèce, disparaît avec le Nouvel Age. Dans la perspective holistique, cela n'a aucun sens, non plus, d'analyser les rapports sociaux en termes de contrat entre citoyens. Le Nouvel Age nous montre donc une fois de plus qu’il remplit dans notre société une fonction éminemment idéologique : de même qu’il légitime les excès de la culture du moi, il couvre d’un voile flatteur certaines évolutions qui minent la démocratie moderne, en donnant sa caution à la déresponsabilisation politique.

Un gouvernement mondial

Gaïa constitue le second principe de la politique du Nouvel Age. Ainsi tient-on les deux extrémités de la chaîne. D’un côté, on a des individus libérés de leurs liens politiques, déchargés des obligations du contrat social. De l'autre se déploie l'immense champ de conscience planétaire formé par la coagulation des consciences individuelles. Étonnante synthèse de l’individualisme intégral et du collectivisme intégral ! Tout se passe comme si, aussitôt après avoir arraché les individus à la politique fragmentée, le Nouvel Age se hâtait de les jeter dans le grand chaudron du Cerveau global. Et, entre les deux, il n’y a plus rien ! Il n’y a plus d'étage intermédiaire, plus de «corps intermédiaire» entre le territoire du moi et la fusion planétaire. L'espace public qui s'étend entre la sphère privée et le Cerveau global se trouve pour ainsi dire évidé. La sphère du politique se referme sur du néant. Le citoyen disparaît, avec ses traditions, sa culture, sa patrie, ses fidélités, ses devoirs, pour faire place au nouvel Homo politicus, l’homme planétaire, voué corps et âme au service de Gaïa.

En faisant de la fusion dans Gaïa le principe directeur du nouvel ordre humain, le Nouvel Age planétarise définitivement la politique. Et cela conduit tout naturellement à préconiser la création d'institutions à l'échelle planétaire. Il faut donner au Cerveau global des organes de décision, de gestion, d'administration, autrement dit un gouvernement mondial. Seul un gouvernement mondial sera à même de piloter ce que la littérature du Nouvel Age se plaît à appeler le «vaisseau spatial Terre» (une belle métaphore techniciste, au demeurant...). Ces idées sont partagées, notons-le, par un grand nombre de leaders de sectes. Leur projet est un directoire mondial des affaires planétaires, qui serait assuré par les personnalités et les sectes parvenues au degré de conscience le plus élevé. On retrouve quelque chose d'identique chez World Goodwill (Bonne Volonté mondiale), qui formule un programme combinant l'idée d’un gouvernement mondial avec l'annonce d'un proche retour du Christ sur la Terre. L'unification politique du globe sous la houlette du messianisme religieux...

Pour faire face aux problèmes de notre temps, le Nouvel Age rêve d'une aristocratie spirituelle dans le style de la République de Platon, d'un magistère de sociétés secrètes, d'une synarchie planétaire. Le mondialisme autoritaire, la coagulation des individus dans le Cerveau global, l'enrôlement dans la conscience mystico-planétaire, n'ont-ils pas quelques points communs avec les grandes cérémonies fascistes où le cœur d'un peuple entier vibrait a l'unisson ? Si les « new-agers » sont souvent des individualistes cultivant leur moi, il n'en reste pas moins vrai que la mystique de Gaïa s'apparente aux mythes collectifs de l'époque totalitaire. L'échelle est différente, car ce n’est pas une race qui est exaltée, ni un peuple, ni un État, mais la masse humaine tout entière, réunie dans le culte de Gaïa. Cependant, c'est la même ferveur collective, le même besoin de fusion, le même vertige de la dissolution individuelle.

Si, demain, un gouvernement mondial voyait le jour, il aurait besoin de s'appuyer sur une idéologie pour assurer sa légitimité, et il y a toutes les chances pour que le Nouvel Age constitue cette idéologie... On peut sourire et se rassurer en se disant qu'on n'en est pas encore là. Mais prenons garde : ces fantasmes planétaires ne sont pas d'innocentes rêveries, car, comme nous l'avons rappelé [...] le Nouvel Age est une réserve d'idées pour les sectes. En attendant la révolution mondiale tant espérée, ces fantasmes autour de Gaïa servent d'alibi pour maintenir, à une plus petite échelle, la cohésion de ces sectes. Celles-ci utilisent le Nouvel Age pour construire méthodiquement leur microfascisme. Au nom des intérêts supérieurs de la planète, au nom du futur ordre mondial, les adeptes qui ont eu l'imprudence de se laisser enrôler sont pressés de se soumettre à la loi inflexible que leur dicte un maître, qui connaît le Vrai et le Bien. La vision holistique et les plans de salut planétaire servent cyniquement à légitimer l'embrigadement et l'exploitation.

Une nouvelle forme de totalitarisme

L’hypothèse que nous formulons est que le Nouvel Age est en train d'inventer une nouvelle forme de totalitarisme. Essayons d'en préciser la nature. Ce totalitarisme résulte de la conjugaison de deux idées majeures que le Nouvel Age place au centre de sa doctrine : la formation d'un champ de conscience planétaire d'une part, la crise écologique d'autre part. En joignant ces deux idées l'une à l'autre, on aboutit à l'affirmation suivante : le champ de conscience global est l'instrument qui va permettre de sauver la Terre.

Quel sort est réservé à la pensée dans cette doctrine qui met au premier plan le salut de Gaïa ? Il n'y a plus, pour la pensée humaine, d'autre impératif, d’autre horizon, que cette exigence de survie. Les valeurs vitales se trouvent désormais au sommet de l’échelle des valeurs. «Tout faire pour préserver la vie de Gaïa ! » Certes, en recevant un tel ordre de mission, les « new-agers » éprouvent la satisfaction de savoir qu'ils ne sont pas « jetés-dans-le-monde » sans raison. Leur vie a de nouveau du sens, mais ils ne tarderont pas à sentir combien la plénitude de sens peut être étouffante. Car l'impératif de survie met en place un implacable asservissement de l'esprit. La mission de sauver la Terre constitue une lettre de cadrage qui s'impose rigoureusement à toute réflexion humaine. Dans le monde que dessine l'idéologie du Nouvel Age, la pensée ne reconnaît plus qu’un seul maître : l'instinct vital. La loi suprême de l'esprit, c’est maintenant le primum vivere. La notion même d'humanité ne se trouve-t-elle pas, de ce fait, gravement atteinte ? La loi du primum vivere nous dépouille de notre qualité d’hommes : dans le nouvel ordre biologique, il n’y a plus d'hommes à proprement parler, il n’y a que des humains (le concept d’homme implique l'idée de l'universel, tandis que l'humain est un genre du vivant), c’est-à-dire une espèce luttant, au même titre que les autres, pour survivre. Le totalitarisme du Nouvel Age est un mélange de biologisme et d'antihumanisme.

Dans les années 20, Julien Benda dénonça dans La Trahison des clercs l'attrait des intellectuels pour les valeurs d’action, qu'incarnait alors le fascisme. Les clercs trahissaient l'universel au profit du pragmatisme. Le Nouvel Age ne répète-t-il pas, à sa manière, cette trahison ? Ce n’est plus comme autrefois à la force qu’il soumet la pensée, mais à l'impératif de survie. Toute activité mentale qui n'apporte pas de contribution au salut de Gaïa perd sa raison d’être. Dans ce cortex planétaire, dans ce grand organisme neuroélectronique, il n’y a donc pas de place pour la liberté de l’esprit. Immergé dans le transpersonnel, l'individu n’a pas plus d'indépendance que la cellule nerveuse parmi les dix milliards de neurones de la boîte crânienne. Gaïa indique à ses neurones le contenu de toute pensée possible, et l'injonction s’adresse particulièrement aux hommes de pensée... Aucun philosophe, écrivain, poète, artiste, expert, journaliste, homme de science, intellectuel, ne saurait se dérober à sa responsabilité planétaire. Nul autre objet n'est digne de retenir l'attention. Il est interdit de laisser divaguer sa pensée et son imagination, alors que l’état d’urgence est proclamé dans le village planétaire, interpellant chacun de ses habitants. Dans le champ de conscience global, il n’y a pas de place pour le libre examen, pour l’esprit critique. Aucune petite voix n'a le droit de faire entendre un son discordant dans le grand unisson planétaire. La loi du primum vivere sonne le glas de la pensée solitaire et de l'intelligence contestatrice. Une pensée qui a reçu la mission de gérer le réel peut-elle revendiquer le droit de dire non à ce réel ? Dans le nouvel ordre biologique, il n'est plus permis de s'évader vers l’idéal, de se rebeller au nom d’une utopie quelconque, bref de porter témoignage d'un autre monde, car il n'y a plus que ce monde-ci. Le monde devient unidimensionnel. La pensée est détournée des choses célestes et ramenée inexorablement aux choses terrestres. Il faut qu'elle renonce à ses penchants idéalistes. Elle n’est plus que la servante du réalisme.

Il y a deux mille cinq cents ans, les Grecs inventèrent la skholê, c'est-à-dire le loisir, pour ouvrir à l'esprit l'espace de la morale, du débat politique, de la philosophie, de l'esthétique, de la science désintéressée. Ainsi la pensée occidentale prit-elle son essor. Or le Nouvel Age s’oppose à cette notion de loisir. Il interrompt la tradition de la vita contemplativa. Il ne connaît que la pensée opérationnelle, la pensée gestionnaire, fonctionnarisée, soumise à la loi de l'efficacité. N'est-ce pas d'ailleurs cette suprématie de l'utile qu'exprime le slogan familier du Nouvel Age : « Penser de façon positive» ? La pensée positive est présentée par le Nouvel Age sous un jour flatteur, mais il se pourrait bien que cette positivité soit la négation même de la pensée. Car que reste-t-il de l'essence de la pensée si on lui ôte le loisir, la gratuité, et si on lui demande de rendre compte de ses résultats ? Cette «obligation de résultats» constitue, pensons-nous, un véritable désastre philosophique. Le règne de la liberté de l'esprit, commencé sous le ciel de la Grèce antique, risque de prendre fin dans le cockpit du «vaisseau spatial Terre», avec la conscience humaine asservie aux instruments de bord, branchée sur les mécanismes régulateurs de la Terre et servant de timonier spatial...

Telle est la forme inédite de totalitarisme qu'invente le Nouvel Age.

Michel Lacroix, « L'idéologie du New Age ».


 L'idéologie du New Age

L'entrée prochaine dans une ère de paix et de spiritualité, la vision globalisante du monde, ainsi que la nécessité d'une transformation personnelle, sont les thèmes majeurs du New Age qui, loin d'être un " fourre-tout " ésotérique, forme une idéologie cohérente.

Selon le philosophe Michel Lacroix, cette pensée fait peser de graves dangers sur l'individu et sur la société. Une idéologie de la totalité ne risque-t-elle pas de devenir une idéologie totalitaire ?



illustration :

vendredi, août 12, 2011

L'Ordre Nouveau ne date pas d'aujourd'hui




Les populations veulent que cesse le terrorisme financier des spéculateurs qui détruisent les économies et brisent le rêve capitaliste. Des mouvements populistes montent au créneau pour réclamer la fin de l'anarchie financière. Naguère, le fascisme était le sauveur providentiel du grand capital (illustration ci-dessus). Et, comme dans les années 1940, l'Allemagne est au centre de l'Ordre Nouveau qui succédera à l'Union européenne moribonde.

L'Ordre Nouveau du siècle dernier

Le premier caractère de l'Ordre Nouveau réside dans la subordination des États européens à la « Grande Allemagne » de 100 millions d'habitants, agrandie des conquêtes de 1938-1939 et de l'annexion de territoires germanophones, considérés comme « Allemands », Eupen et Malmédy, le Luxembourg, l'Alsace-Lorraine, la Slovénie du nord, la Styrie. Selon leur caractère plus ou moins « aryen », leur participation plus ou moins grande à la «croisade contre le bolchevisme », les divers États européens connaissent des statuts variés au sein de l'Empire allemand.

- Au bas de l’échelle, les Protectorats, peuplés de Slaves et jugés indignes de l'annexion au Reich, Bohême-Moravie, Gouvernement général de Pologne, territoires conquis de Russie. Ce sont de simples réservoirs de main-d'œuvre et de matières premières destinés à servir de zone d'expansion à l'Allemagne.

- Les États vassaux se subdivisent en deux catégories, ceux qui subissent l'occupation militaire allemande et dont le statut est incertain (Belgique, France occupée, Grèce, Serbie) et ceux qui ont conservé un gouvernement doté de pouvoirs administratifs mais dont la liberté politique est limitée par la pression allemande (France de Vichy, Danemark, Norvège ou Pays-Bas).

- Les Alliés enfin qui se sont rangés volontairement dans le camp allemand et dont les contingents combattent en U.R.S.S. : Finlande, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Croatie et Italie. En fait seule cette dernière a connu quelque temps un statut d’égalité avec l'Allemagne. Ses défaites de Grèce et d'Afrique le lui ont fait perdre et dès 1942 elle est placée comme les autres alliés dans une situation subordonnée.

Dans toute l’Europe, l’Ordre Nouveau se manifeste par trois caractères : l'oppression politique, l'exploitation économique et la répression raciale. En Allemagne même, la guerre a conduit à un renforcement de la dictature hitlérienne : un décret d'avril 1942 donne au Führer droit de vie et de mort sur la population. Tout manquement à l'obéissance est considéré comme un manquement envers la nation en guerre et la Gestapo traque tous ceux qui sont simplement soupçonnés de tiédeur envers le nazisme et sa guerre. Emprisonnements par milliers, exécutions sommaires, déportations sont le lot des victimes. Les pressions des autorités allemandes s’efforcent de contraindre les autres territoires de l’Empire nazi à adopter les mêmes pratiques. C'est chose aisée là où les Allemands sont les seuls maîtres. Ailleurs, on demande aux gouvernements des pays vassaux et alliés de «collaborer» avec l’Allemagne. Si un Quisling en Norvège se prête volontiers à cette attitude, la plupart des gouvernements concernés se montrent réticents et tentent d’appliquer cette politique avec des réserves.

L’Ordre Nouveau c'est aussi l’exploitation économique de l'Europe, soigneusement organisée selon des plans dressés par le ministère des Affaires Étrangères, le ministère de l’Économie, l'administration du Plan de quatre ans ou l'industrie privée (I.G. Farben). L'objet est, au nom de l'Ordre nouveau, de faire fonctionner l'économie européenne en fonction des besoins allemands.

Enfin l’Ordre nouveau se marque par l'extension à très grande échelle à l'Europe des pratiques de persécution raciale et en particulier de persécution des juifs qui sont en honneur dans le Reich hitlérien. La politique nazie trouve ici un appui dans l’antisémitisme qui règne dans un certain nombre de pays européens (Pologne, Hongrie, France), antisémitisme qui facilite l’adoption de «statuts des juifs». Ceux-ci, séparant les Israélites du reste de la population et les recensant, permettront la mise en œuvre de la «Solution finale». Mais la persécution raciale frappe également les tziganes et, à grande échelle, les Slaves, considérés comme des «sous-hommes» et promis à l'esclavage ou à la destruction.

Serge Berstein, « Le nazisme ».


mercredi, août 10, 2011

OVNI & religion




Roland de Villeneuve écrit : « En dépit de ses remarquables facultés d’adaptation, l'intelligence humaine dont les limites ont reculé sans cesse, se trouve réduite au concept de la troisième dimension. Sa compréhension de l'Univers, de l'espace, de l'éternité même est, de ce fait, souvent abusée par les vaines images du monde extérieur qu'elle conçoit empiriquement, mais dont-elle ne saurait pénétrer certains mystères insondables. Bien qu'il imagine que derrière l'infini, un infini se cache, ce roseau pensant, cet atome spirituel qu’est l'homme n’a toutefois pas, comme l'ange, la faculté de contempler les choses en elles-mêmes. Dans le domaine transcendantal, le pragmatisme si intimement lié à son entendement cède le pas à la révélation dont il attend la vérité. L'interprétation de cette dernière est souvent des plus ardues, surtout lorsqu'il s’agit de l'annonce de phénomènes qui se produiront à une époque volontairement indéterminée. A cet égard, la bévue la plus grossière est assurément celle que commirent nos aïeux de l’an mil, en interprétant sricto sensu cette prédiction johannite : « Les justes régneront avec Jésus-Christ pendant mille ans et au bout de ce temps, Satan sera déchaîné et combattra les nations pour combattre les peuples de Dieu » (saint Jean, Apocalypse, ch. XX, vers. 1 à 7). Les pluies miraculeuses, les chutes d'aérolithes, l'apparition de comètes géantes, la vision d'armées célestes, ont ensuite paru comme autant de signes apocalyptiques ne se manifestant, selon les termes de Raoul Glaber, que pour annoncer aux hommes quelque événement merveilleux et terrible. Est-ce ainsi qu'il faut interpréter l'apparition des «soucoupes volantes » qui, depuis 1947, préoccupe si vivement l'esprit de nos contemporains ? La plaisante désignation générique qui leur a été donnée s'applique à d'étranges bolides, masses énormes, îles flottantes, dont la photographie est venue prouver l'existence matérielle. L'hallucination collective ne saurait être évoquée et il est maintenant de fait que les «soucoupes volantes » ne sont ni des ballons ni des armes secrètes.

Il faut donc admettre que ces engins sont guidés par une force inconnue ou mieux encore, par des êtres mystérieux, semblables à ces esprits de la Lune qui, au visionnaire Pietro d'Albano, apparaissaient « avec un grand corps souple et mou, de couleur semblable à celle d’une nuée obscure et ténébreuse, le visage enflé, les yeux rouges et pleins d’eau, la tête chauve ». Dans l’état actuel de nos connaissances, rien n’empêche de penser que des êtres doués de raison, voire de facultés supérieures aux nôtres, puissent habiter certaines planètes où tous les éléments de la vie se trouveraient réunis. [...] Ces notions ne sont, d'ailleurs, pas contraires aux données de la Foi puisque saint Augustin, dans son Commentaire de la Genèse (liv. II, ch. 17), parle d'êtres qui : «connaissent certaines vérités, soit parce que leurs sens sont plus vifs et plus subtils, soit parce que leurs corps eux-mêmes sont plus subtils ». La Genèse (ch. VI, vers 4) ne nous enseigne-t-elle pas que les géants dont les crimes furent à l’origine du Déluge, en tous points très supérieurs aux autres hommes, étaient nés du commerce des fils de Dieu avec les filles des hommes ? Tertullien, quant à lui les considère comme des incubes, des anges corporels qui se laissèrent glisser dans le péché de luxure avec les femmes. L’Antéchrist serait-il un de ces êtres, dont Marie de Sains affirmait qu'il serait le fils d'une juive et d'un incube ? En ces matières métaphysiques peut-on rejeter une quelconque opinion ? C'est en fait une conception purement terrestre et la marque même d’un immense orgueil que de vouloir tout ramener à cet être unique : l'homme, centre de l'Univers. Comme si le créé, comme dit saint Thomas, pouvait poser des limites de l'incréé !

Or, il semble actuellement établi, d’après des travaux sérieux, que des êtres vivants conduisaient les soucoupes qui sont tombées ou qui ont déjà pu être atteintes; Ces êtres seraient de petite taille, de couleur claire ; certains auraient des poils très fins ressemblant à un duvet de pêche ; rien ne les distinguerait des hommes, si ce n’est la stature et l'absence de barbe. Description qui ressemble étrangement au récit de saint Jérôme dans lequel un petit homme s'adresse en ces termes à saint Antoine, ermite : « Je suis mortel et l’un des habitants du Désert, que la gentilité dans son erreur capricieuse honore sous les noms divers de Faunes, de Satyres et d’Incubes ; je suis envoyé en mission par mon troupeau, nous venons te demander de prier pour nous le Dieu commun que nous savons être descendu pour le salut du monde et dont les louanges retentissent dans toute la Terre (cf. Sinistrari d'Ameno, De la démonialité...) ».

En face de certains phénomènes qui demeurent jusqu'ici inexplicables - tout au moins très difficilement contrôlables -, l’Église qui ne veut pas prendre l'inconnu pour le connu, a adopté l'attitude prudente de l'expectative. Le texte immuable des deux Testaments ne lui permet, a priori, ni d'affirmer ni de rejeter quoique ce soit et il n’est, en outre, que le reflet de la partie de la Sagesse que dieu a bien voulu nous révéler. Elle laisse donc à chacun la parfaite liberté de croire ou de ne pas croire à l'existence d'habitants sur d'autres planètes, attendant des progrès scientifiques la confirmation des vérités révélées. Cette attitude n'est,d'ailleurs, pas nouvelle, puisque Léon XIII, dans l'encyclique Providentissimus Deus, déclarait déjà :

« Ainsi la connaissance des faits naturels sera-t-elle d'un secours efficace pour celui qui enseignera l’Écriture sainte ; grâce à elle, en effet, il pourra plus facilement découvrir et réfuter les sophismes de toutes sortes dirigés contre les Livres sacrés. »

S'il existe effectivement d'autres êtres que nous sur ces planètes, quelle peut être leur nature ? Il semble que leurs attributs, puissent nous permettre de les classer dans quatre catégories distinctes.

Il peut s’agir de créatures ayant reçu de Dieu une destinée surnaturelle qui, sans forcément descendre d'Adam et Ève, aient également succombé au péché. Elles seraient de la sorte susceptibles de béatitude et de damnation, à condition, évidemment, qu'une émanation de la Trinité, une Incarnation du Verbe, soit venue rédimer les effets d’un péché, comparable au péché originel. Rien n’empêche de le supposer et ces créatures seraient assimilables à celles auxquelles l’Évangéliste faisait allusion, en disant :

« J'ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que je les amène et elles entendront ma voix, et il n'y aura plus qu'une seule bergerie et qu'un seul berger » (Évangile de saint Jean, ch. 10, v. 1-6).

Sont-ce des êtres extraterrestres, créés à l'état de nature, dépourvus d'attributions surnaturelles et dont le sort est semblable à celui des enfants morts sans baptême ? Des êtres susceptibles de connaître la félicité éternelle mais incapables de pouvoir jamais contempler Dieu en face ? Plus grave hypothèse : ce pourraient être des anges déchus irrévocablement exclus de l'ordre de la grâce ; mauvais génies, doués d'une intelligence exceptionnelle, bien supérieure à la nôtre, et désireux de commettre le mal. Ils ne le pourraient, doit-on ajouter, qu'autant que Dieu le leur permettrait, afin d'éprouver l'endurance des hommes et l'affection qu'ils lui portent. A la suite du grand Combat dans le ciel, ou encore, après la mort du Christ, ils auraient pu gagner des sphères, des astres inconnus, et continuer à y exercer un pouvoir qui n’a pas été anéanti parce qu’il cessait d’être conforme à la volonté divine. Il ne faut jamais perdre de vue que les démons peuvent nous accabler tout comme ils ont autrefois criblé les Apôtres et que, s’ils ont perdu leurs dons surnaturels, ils sont toujours très puissants sur le plan naturel. […]

Roland de Villeneuve fait le rapprochement entre le phénomène OVNI et des entités peu avenantes : « les esprits planétaires, on désigne sous ce nom les anges déchus qui, selon Hénoch, se virent contraints de vivre sur des astres errants, à l’issue du Grand Combat céleste. De son côté, Anna Katharina Emmerich, célèbre mystique, visionnaire et stigmatisée de Dülmen (1774-1824), écrivait : « J’ai vu souvent, dès mon enfance et à un âge plus avancé que trois chœurs d'anges, qui étaient plus élevés que les archanges tombèrent tout entiers, mais que tous ne furent pas précipités en enfer. Ce sont les esprits habitant les planètes qui viennent sur la terre pour égarer les hommes. Au dernier jour ils doivent être jugés et condamnés... » Certains ont cru devoir conclure à partir d'une telle citation que les anges en question n'étaient autres que les conducteurs d'objets volants non identifiés, doués d’intentions néfastes à l'égard des humains. D’autres ont dit le contraire. Cependant l'apparition de Bay-Side (New York, 13 avril 1974) tendrait à confirmer les propos de Katharina Emmerich : « C’est Satan qui envoie ces véhicules devant vos yeux. Leur but est de vous embrouiller. Ces objets qui volent dans l’espace de votre terre viennent de l’enfer. Ils ne sont que les faux miracles de notre époque. Ils ne sont inventés par l’imagination de l’homme ; ils sont présents dans votre atmosphère et leur présence se fera plus dominante... Sachez maintenant qu’ils sont l’effet d'une illusion, une tromperie pour les hommes. » (Roland de Villeneuve, « Dictionnaire du Diable »)

De son côté, Jean-Louis Bernard pense que le phénomène des OVNI amorce le retour des dieux qui seront le futur gouvernement mondial. D'après R. A. Boulay, ce sont les dieux serpents qui régnaient sur terre durant la période précédant le Déluge :

« A travers les siècles, l'apparition d'objets volants non identifiés (OVNI) indiquerait ou bien que leurs vaisseaux spatiaux réapparaissent à intervalles ou qu'ils sont encore ici mais invisibles à nos yeux. S'ils sont ici depuis des siècles, où trouveraient-ils un endroit sûr loin des centres de population ?

Il est aussi possible que les mers et les lacs cachent l'entrée de ces bases clandestines qui peuvent être plus répandues que nous le pensons. Par exemple, les activités étranges dans l'Océan Atlantique dans la région connue comme le Triangle des Bermudes, avec l'apparition que l'on rapporte de «soucoupes » sous-marines, pourraient être en rapport avec l'entrée d’une telle base sous-marine. »
(R.A. Boulay, « Le passé reptilien de l'humanité »)


Dictionnaire du Diable

Il est celui dont «la plus grande ruse est de faire croire qu'il n'existe pas» (Baudelaire). Il apparaît ou se dissimule sous les aspects les plus divers. Ses noms eux-mêmes sont innombrables.

Il est le Diable –
Celui qui divise, en grec – ou Satan –l'Adversaire, en hébreu – mais aussi Asmodée, Astaroth, Belzébuth, le Démon, Lucifer, le Malin, Méphistophélès, le Moloch... Il est l'Ange des Ténèbres, le Serpent de la Genèse, le Séducteur, il fait du genre humain l'enjeu de son éternel combat avec Dieu.

Se faisant l'héritier des grands démonologues, Roland Villeneuve a tenté de dresser l'inventaire de ses manifestations. Il les a traquées à travers l'histoire, la littérature, l'architecture, la musique, les livres savants comme le savoir populaire, scrutant lieux, personnages célèbres, procès en sorcellerie, possessions, pactes sataniques – sans ignorer le monde d'aujourd'hui. 

Son livre, par son ampleur (plus de 2 000 entrées) et sa manière à la fois sérieuse et divertissante, est aujourd'hui un monument. Complété dans la présente édition d'une liste des œuvres citées (plus de 700), d'un index des lieux, de multiples renvois d'un article à l'autre, de 140 illustrations in texte, il met à la portée de tous un savoir réservé jusque-là au monde des initiés.

Roland Villeneuve (1922-2003) est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont
Gilles de Raysune grande figure diaboliqueLe Diable dans l'artL'Univers diabolique; Les procès de sorcellerie; La Mystérieuse Affaire Grandier; La Beauté du Diable



Dessin :




Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...