vendredi, juin 21, 2013

La grande Voie n’a rien de difficile


par Arnaud Desjardins


Fête de la musique : Indian Percussion.

En lisant, lors de sa parution en 1970, dans la revue Hermès, volume 7, la traduction du Sin-sin-ming écrit par Seng-Ts'an, troisième patriarche du Tch'an après Boddhidharma, je fus frappé par la similitude de cet enseignement avec celui du vedanta tel que je le découvrais à travers un maître bengali, Swâmi Prajnânpad.

1. La grande Voie n’a rien de difficile, mais il faut éviter de choisir! Soyez libéré de la haine et de l’amour : elle apparaîtra alors dans toute sa clarté!

La grande Voie n'a rien de difficile mais il faut éviter de choisir. Signalons tout d'abord que la tradition du Tch'an ou du zen se caractérise par un extrême dépouillement si on la compare aux méthodes beaucoup plus complexes offertes par certaines traditions et qui peuvent paraître d'un abord difficile, comme le bouddhisme tantrique tibétain par exemple avec son symbolisme ardu des différentes divinités. Ce qui est certain, en tout cas, c'est que la grande voie est parfaitement simple. Elle peut paraître difficile parce que le mental, lui, n'est que complexité. Mais la voie en elle-même, si le mental n'était pas empêtré dans ses contradictions et ne sécrétait pas sans arrêt des doutes, serait aisée.

Or, aussi étrange que cela puisse paraître pour nous qui sommes imprégnés de l'idée du libre arbitre et donc de celle du « choix » qui en découle, le grand facteur de complication du mental, c'est sa capacité à « choisir » en fonction de ses opinions et conceptions subjectives enracinées dans l'inconscient. C'est pourquoi il est dit : Il faut éviter de choisir. Cette formulation ne peut être que déroutante pour les Occidentaux modernes que nous sommes, imbus de leurs opinions, qui ont fondé leur existence sur un prétendu libre choix. « Je choisis le bien contre le mal. » Et, à partir de là, on peut se griser de belles paroles. Lors de la révolution russe, les bolcheviques ont choisi le bien contre le mal, mais les chrétiens orthodoxes dont les conceptions étaient diamétralement opposées choisissaient aussi, de leur côté, le bien contre le mal. La grande Voie consiste en une vision lucide de la réalité telle qu'elle est, sans prendre parti, sans « choisir ». Cela n'exclut pas l'action, la réponse appropriée à la situation, pourvu que cette action libre et spontanée ne découle pas d'opinions, de parti pris et de préjugés qui l'entachent.

On peut donner un sens encore plus précis à cette parole : « Il faut éviter de choisir. » Nous avons pris l'habitude, depuis l'enfance, de choisir la moitié heureuse de l'existence et de refuser la moitié douloureuse, de rechercher ce que nous considérons comme agréable et de fuir ce que nous considérons comme pénible : nous ne connaissons donc qu'une moitié de l'existence, nous n'avons que la moitié des données du problème. Swâmi Prajnânpad disait : « Do you want half life or full life? » voulez-vous la moitié de la vie ou la vie totale ? – et aussi « Can you miss the fullness of life? », pouvez-vous manquer la plénitude de la vie?

Soyez libéré de la haine et de l'amour et elle apparaîtra dans toute sa clarté. A première vue, cette affirmation n'est pas compréhensible. Nous sommes d'accord pour penser qu'il faut être libéré de la haine mais surtout pas être libéré de l'amour. En vérité, quel sens donnons-nous au mot « amour »? Il s'agit bien sûr ici du dépassement des émotions pour atteindre une vision qui n'a pas de contraire. Le Sin-sin-ming dans son intégralité nous invite à la vérité suprême, une vérité « non duelle » située au-delà de l'amour ordinaire qui n'est que l'opposé de la haine, du bonheur qui est simplement l'inverse de la souffrance. On pourrait traduire par : « Soyez libéré de l'attraction et de la répulsion », restez au centre, dans l'axe, avec cette vision nouvelle, révolutionnaire de la réalité qui n'est plus appréhendée d'un point de vue dualiste.

2. S’en éloigne-t-on de l’épaisseur d’un cheveu, c’est comme un gouffre profond qui sépare le ciel et la terre. Si vous désirez la trouver, ne soyez ni pour ni contre!

Le ciel et la terre, dans toutes les traditions, ont à peu près le même sens symbolique. « Que Ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel. » Les Évangiles sont fondés sur la reconnaissance d'un niveau ciel et d'un niveau terre, tout en proposant que s'efface cette séparation entre le ciel et la terre. Le Royaume des Cieux est « au-dedans de nous », donc est déjà ici-bas, sur cette terre. Et pourtant il existe bien deux niveaux : le niveau terre livré au Prince de ce Monde (ici, je n'utilise plus la formulation chinoise mais le langage évangélique) et le niveau ciel. S'en éloigne-t-on de l'épaisseur d'un cheveu, c'est comme un gouffre profond qui, de nouveau, sépare le ciel et la terre. Si, au lieu d'être libéré de l'attraction et de la répulsion, on réintroduit les polarités « agréable-désagréable », « j'aime-je n'aime pas », un gouffre profond sépare le ciel – la paix, la sérénité, la compréhension, la certitude, l'amour immuable – et la terre – la contradiction, la peur, le désir, la frustration. Autrement dit, l'adhésion à la réalité telle qu'elle est, composée de ce que nous aimons et de ce que nous n'aimons pas, doit être une adhésion à cent pour cent. Une adhésion à quatre-vingt-dix-neuf pour cent laisse « l'épaisseur d'un cheveu » entre la vérité et nous. Et un gouffre profond, de nouveau, sépare le « ciel » auquel nous aspirons et la « terre » avec son cortège de souffrances et son lot d'insécurité.

Si vous désirez la trouver (la grande Voie), ne soyez ni pour ni contre rien! Là encore, je sais bien, en tant qu'Occidental, combien cette proposition est inhabituelle pour la mentalité moderne qui consiste à être toujours pour ou contre quelque chose. Si vous êtes pour la Droite, vous êtes contre la Gauche; si vous êtes pour la liberté des mœurs, vous êtes contre le Vatican. Et l'intelligence, ou plutôt le mental, a, dans ces domaines, des arguments qui nous paraissent tout-puissants, impossibles à mettre en cause. « Je suis médecin, Monsieur, vous me permettrez de mettre l'homéopathie en doute. » « Je suis médecin, Monsieur, bien placé pour savoir l'efficacité de l'homéopathie. » Justement, parce que ces enseignements sont scandaleuse-ment inhabituels, il est intéressant de constater qu'au 7ème siècle un texte venu jusqu'à nous comme un des plus importants pour tout l'Extrême-Orient (non seulement la Chine mais aussi la Corée et le Japon) disait en chinois ce que le vedanta enseigne aussi : ne soyez ni pour ni contre rien.

De nouveau, nous retrouvons l'attraction et la répulsion, la dualité fondamentale entre ce que j'aime et ce que je n'aime pas, ce que je veux et ce que je refuse. Et c'est vrai que le sage n'est ni pour ni contre rien. S'il est malade, il se soigne, bien sûr, mais à partir de cette neutralité, de cette équanimité, qui nous est tellement incompréhensible dans un monde où la vie consiste à prendre parti – et prendre parti émotionnellement. 




SIN SIN MING

La grande Voie n’a rien de difficile,
Mais il faut éviter de choisir !
Soyez libéré de la haine et de l’amour :
Elle apparaîtra alors dans toute sa clarté !

S’en éloigne-t-on de l’épaisseur d’un cheveu,
C’est comme un gouffre profond qui sépare le ciel et la terre.
Si vous désirez la trouver,
Ne soyez ni pour ni contre rien !

Le conflit entre le pour et le contre,
Voici la maladie de l’âme !
Si vous ne connaissez pas la profonde signification des choses,
Vous vous fatiguerez en vain à pacifier votre esprit.

Aussi parfaite que le vaste espace,
Rien ne manque à la Voie, rien ne reste hors d’elle.
A accueillir et à repousser les choses,
Nous ne sommes pas comme il faut.

Ne pourchassez pas le monde soumis à la causalité,
Ne vous attardez pas dans une Vacuité excluant les phénomènes !
Si l’esprit demeure en paix dans l’Un,
Ces vues duelles disparaissent d’elles-mêmes.

Quand l’activité cesse et que la passivité prévaut,
Celle-ci à son tour n’en est que plus active.
Demeurant dans le mouvement ou la quiétude,
Comment pourrions-nous connaître l’Un ?

A ne pas comprendre l’unité de la Voie,
Le mouvement et la quiétude conduisent à l’échec.
Si vous vous arrachez au phénomène, celui-ci vous engloutit ;
Si vous poursuivez le vide, vous lui tournez le dos.

Plus nous parlons et plus nous spéculons,
Plus nous nous éloignons de la Voie.
Supprimant tout discours et toute réflexion,
Il n’est point de lieu où nous ne puissions aller.

Retournez à la racine : vous obtiendrez le sens ;
Courez après les apparences vous vous éloignerez du principe.
Si, pour un bref instant, nous retournons notre regard introspectivement,
Nous dépasserons le vide des choses de ce monde.

Si ce monde nous paraît sujet à des transformations,
C’est en raison de nos vues fausses.
Pas besoin de chercher la vérité ;
Il suffit de mettre fin aux vues fausses.

Ne vous attachez pas aux vues duelles ;
Évitez soigneusement de les suivre.
S’il y a la moindre trace de oui ou de non,
L’esprit se perd dans un dédale de complexités.

La dualité existe en raison de l’unité,
Mais ne vous attachez pas à cette unité.
Quand l’esprit s’unifie sans s’attacher à l’un,
Les dix mille choses sont inoffensives.

Si une chose ne nous offense pas, elle est comme inexistante ;
Si rien ne se produit, il n’est point d’esprit.
Le sujet disparaît à la suite de l’objet ;
L’objet s’évanouit avec le sujet.

L’objet, c’est par le sujet qu’il est objet ;
Le sujet, c’est par l’objet qu’il est sujet.
Si vous désirez ce qu’ils sont dans leur dualité illusoire,
Sachez qu’ils ne sont rien d’autre qu’un vide.

Dans ce vide unique, les deux s’identifient ;
Et chacun contient les dix mille choses.
Ne faîtes pas de distinction entre le subtil et le grossier ;
Comment prendre parti pour ceci contre cela ?

L’essence de la grande Voie est vaste ;
En elle rien n’est facile, rien n’est difficile.
Les vues mesquines sont hésitantes et irrésolues :
Plus on pense aller vite, plus on va lentement.

A nous attacher à la grande Voie, nous perdons toute mesure ;
Nous nous engageons sur un chemin sans issue.
Laissez-la aller et les choses suivront leur propre nature ;
Dans l’essence rien ne se meut ni ne demeure en place.

Obéissez à la nature des choses : vous serez en accord avec la Voie,
Libre et délivré de tout tourment.
Lorsque nos pensées sont enchaînées nous tournons le dos à la vérité ;
Nous sombrons dans le malaise.

Le malaise fatigue l’âme :
A quoi bon fuir ceci et accueillir cela ?
Si vous désirez prendre le chemin du Véhicule unique,
N’entretenez aucun préjugé contre les objets des six sens.

Lorsque vous ne les détesterez plus,
Alors vous atteindrez l’illumination.
Le sage est sans rien faire ;
Le fou s’entrave lui-même.

Les choses ne connaissent pas de distinctions ;
Celles-ci naissent de notre attachement.
Prendre son esprit pour s’en servir,
N’est-ce pas là le plus grave de tous les égarements ?

L’illusion produit tantôt le calme, tantôt le trouble ;
L’illumination détruit tout attachement comme toute aversion.
Toutes les oppositions
Sont fruits de nos réflexions.

Visions en rêve, fleurs de l’air :
Pourquoi devrions-nous nous mettre en peine de les saisir ?
Le gain et la perte, le vrai et le faux,
Qu’une fois pour toutes ils disparaissent !

Si l’œil ne dort pas,
Les rêves s’évanouissent d’eux-mêmes.
Si l’esprit ne se perd pas dans les différences,
Les dix mille choses ne sont plus qu’une identité unique.

Quand nous saisissons le mystère des choses en leur identité unique,
Nous oublions le monde de la causalité.
Lorsque l’arrêt se met en mouvement, il n’y a plus de mouvement ;
Lorsque le mouvement s’arrête, il n’y a plus d’arrêt.

Les frontières de l’ultime
Ne sont gardées ni par des lois ni par des règlements.
Si l’esprit est harmonieusement uni à l’identité,
Toute activité s’apaise en lui.

Quand les doutes sont balayés,
La foi véritable réapparaît, confirmée et redressée.
Plus rien ne demeure,
Rien qu’il faille se remémorer.

Tout est vide, rayonnant et lumineux par soi-même :
Ne fatiguez pas vos forces spirituelles !
L’absolu n’est pas un lieu mesurable par la pensée,
La connaissance ne peut la sonder.

Dans le monde de la vraie identité,
Il n’est autrui ni soi-même.
Si vous désirez vous accorder à elle,
Il n’est que de dire : non-dualité.

Dans la non-dualité toutes choses sont identiques,
Il n’est rien qui ne soit contenu en elle.
Les sages en tous lieux
Ont accédé à ce principe cardinal.

Le principe est sans hâte ni retard ;
Un instant est semblable à des milliers d’années :
Ni présent, ni absent
Et cependant partout devant mes yeux.

L’infiniment petit est comme l’infiniment grand,
Dans l’oubli total des objets.
L’infiniment grand est pareil à l’infiniment petit,
Lorsque l’œil n’aperçoit plus de limites.

L’existence est la non-existence,
La non-existence est l’existence.
Aussi longtemps que vous ne l’aurez pas compris,
Votre situation demeurera intenable !

Une chose est à la fois toutes choses,
Toutes choses ne sont qu’une chose.
Si vous pouvez saisir cela,
Il est inutile de vous tourmenter au sujet de la connaissance parfaite.

L’esprit de foi est non-duel,
Ce qui est duel n’est pas l’esprit de foi.
Ici les voies du langage s’arrêtent.
Car il n’est ni passé, ni présent, ni futur.

Traduit du Chinois par L. Wang et J. Masui 


jeudi, juin 20, 2013

De nouvelles valeurs pour une véritable démocratie



par Evelyne Vuillermoz


Brésil : révolte contre l'Etat et la corruption.

Après le printemps arabe, il y a eu le mouvement Occupy Wall Street et le printemps arable des étudiants canadiens en colère (en 2012). Cette année, la jeunesse turque et brésilienne se révolte. De nouvelles valeurs pour une véritable démocratie vont-elles émerger ?

Ainsi, les gouvernements en place, de même que les institutions politiques internationales sont invités expressément à comprendre le sens du refus signifié par les réseaux sociaux et les émeutes soutenues par la jeunesse à travers le monde. Ce refus exprime celui d'un ordre global. Lorsque la représentativité est questionnée par les citoyens, commence alors le sens véritable de la démocratie, d'une façon plus radicale. Car la confiance en soi, celle que possède chaque être humain de façon naturelle et inaliénable, et sur laquelle se fondent les droits de l'Homme, revendique ici le droit de retirer sa voix à la société et de pratiquer la désobéissance civile. La pensée démocratique s'inscrit ici dans une radicalité politique telle que le philosophe américain Emerson l'a définie en son temps, dont la pertinence est d'actualité.

Il s'agit bien, en effet, de refuser le conformisme ambiant lorsque celui-ci rend les relations fausses, contraires à l'intérêt public. C'est alors que chacun est placé devant ses responsabilités. À travers ce questionnement, l'individu interroge la relation qu'il entretient avec le monde, dans l'ordre de chaque expérience vécue de façon authentique. Celle-ci doit être le lieu d'apprentissage de la confiance en soi, de l'autonomie de l'individu ainsi que de ses droits et de ses devoirs. Seule l'expérience pleinement humaine permet à chacun de trouver sa place au sein de la communauté, de prétendre au respect de ses droits fondamentaux. C'est en cela qu'il peut donner un sens à sa voix de façon légitime, dans l'ordinaire d'une vie pleinement vécue, de façon digne et non pas seulement subie. Les conditions de l'existence elle-même permettent un apprentissage constant sur soi ainsi que celui de l'expression et du langage au sein de la communauté. Dans la réflexion sur soi, il est alors permis de comprendre la relation du « je » au « nous ». Par là même, cette connaissance de soi est une condition du politique. Le débat serait donc ouvert, vers la création d'un nouveau modèle de développement individuel et social condition du politique, marquant le constat d'échec d'une démocratie livrée à des ego incontrôlés dont l'avidité n'est que le reflet narcissique profondément pathologique.

Ainsi, la liberté s'apprend de même que « vivre ensemble ». L'éducation doit alors permettre l'apprentissage des valeurs de la démocratie. Face aux contraintes de la société actuelle, le rôle de l'éducation est essentiel. La violence n'est pas une fatalité, ni l'agressivité. Nos enfants doivent apprendre à intégrer le sens profond de leurs émotions afin de structurer le sens de leurs expériences, d'optimiser leur compréhension et de développer leurs aptitudes cognitives.

Pierre Merle, sociologue, nous conviait il y a quelques années, à une réflexion pour en établir les fondements, qui ne peuvent résulter que d'une conception pragmatique de l'école au sein de laquelle l'enfant a non seulement des devoirs mais aussi des droits.

« Comment penser que les modifications actuelles de l'action politique-participation électorale traditionnelle versus contestations collectives et violences urbaines ne sont pas l'expression d'une transformation sensible du rapport à la politique que la place actuelle de l'école dans la socialisation des jeunes générations n'a guère enrayé et au pire favorisé ? N'est-il pas temps d'attribuer plus de crédit à l'analyse de Tocqueville et à la place qu'il accordait à la participation aux affaires locales : Comment faire supporter la liberté dans les grandes choses à une multitude qui n 'a pas appris à s'en servir dans les petites? Si l'on prend au sérieux l'aphorisme de Durkheim selon lequel « la classe est une petite société », l'école actuelle, en négligeant la question des droits des élèves, ne propose pas un apprentissage stimulant des règles de la démocratie. » (Pierre Merle, « L'élève humilié. L'école, un espace de non-droit ».)

La liberté et la démocratie s'apprennent aussi dans le respect de la valeur de la vie. Le gouvernement japonais estimait le 24 juin 2011 les dommages directs du tsunami du 11 mars 2011 : pas moins de cent quarante-sept milliards d'euros. Des milliards d'euros peuvent-ils rendre compte de vies achevées, des souffrances endurées ? De tous ces liens arrachés, des pleurs des enfants, de la nature bafouée, des rythmes de la vie quotidienne à jamais perturbés et effacés du jour au lendemain ? Où sont les cerisiers en fleurs ? Combien valent-ils ? Il est temps de changer notre regard, de regarder la valeur réelle de la vie sans faire référence à celle de l'argent. Car la vie a une valeur qui ne peut être chiffrée, ni quantifiée. Les liens vécus ne peuvent être convertis en euros ni en dollars, ni en yens. Comment peut-on évaluer le parfum de la terre ou celui des fleurs ? Changer de regard, consiste à changer son rapport avec le monde, les autres et avec soi.

Le sens du bonheur peut s'apprendre, mais il reste surtout à inventer. Il est ici nécessaire de nous interroger sur la signification réelle de la créativité au sein de nos cultures à travers le monde, mais aussi sur la nécessité de la liberté d'expression. Car les pratiques signifiantes d'une société ne sont pas uniquement celles contenues dans les normes établies. En ce sens, la culture dominante peut apparaître comme une culture morte lorsque la signification des symboles qu'elle contient cesse d'être partagée par les individus qui la composent. La chute des symboles manifeste par conséquent la caducité d'une culture, de son ordre, de sa potentialité projective pour construire le futur. La vie ou sa régénération ne peut alors provenir que des mouvements informels souvent rejetés à la périphérie culturelle et politique. La marginalité des mouvements sociaux situés en bordure et qui revendiquent un nouvel ordre social, traduit bien une dynamique en perpétuel mouvement dont le point d'équilibre est toujours à établir. Ainsi, le sens du discours à actualiser appartient toujours aux courants informels, ceux portés par l'innovation, par les révolutions, les émeutes, les dissidences, le malaise existentiel individuel, qui incarnent des situations de rupture. C'est dans la mise à distance par rapport à un ordre formel devenu caduc, qu'est créée la possibilité du changement et son mouvement. Cette mise à distance est constitutive d'une dialectique au sein de laquelle s'établit la critique d'un système à la recherche d'un nouvel équilibre vital.



Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps
Evelyne Vuillermoz


En 2011, un groupe de jeunes américains répond à l’appel lancé par Stéphane Hessel à une jeunesse désenchantée : Indignez-vous !

Le mouvement Occupy Wall Street, à l' automne 2011, succède ainsi au printemps des révolutions arabes.

Evelyne Vuillermoz répond, quant à elle, au cri de cette jeunesse qui refuse de se laisser engloutir par l’indicible chaos environnant. Elle fait le constat d’un dérèglement social affligeant : augmentation du nombre de suicides, anorexie, immolations, addictions de toutes sortes, violences, révoltes, troubles du comportement et désespoir. Autant de situations qui révèlent les failles d’un système économique vorace et agressif qui met la jeunesse en joue.

L'auteur fonde une analyse véritablement innovante des phénomènes de violence identitaire à travers le monde, en portant un regard critique sur l'ensemble de la société. L'enjeu consiste à restaurer les équilibres et permettre au monde de survivre. Il s'agit pour cela de transmettre les valeurs d'une véritable démocratie,d'envisager une culture éthique, de créer un véritable dialogue international. Il s'agit surtout d'innover pour édifier un monde nouveau, en développant également de nouveaux modèles d'éducation au service de l'expression, de la créativité et du respect de tous. L'auteur nous enseigne également, comment pratiquer la communication non-violente avec nos enfants, dans notre vie quotidienne, comment instaurer la confiance.

Pour retrouver un équilibre, elle nous invite à vivre une forme vie plus authentique car notre mode de vie est devenu profondément pathogène : l'accélération des rythmes de la vie professionnelle et des échanges d'information, est venue détruire notre harmonie relationnelle en altérant la perception que nous avons de nos émotions. En nous invitant à une profonde réflexion sur la conception du Temps, Evelyne Vuillermoz exprime par là-même l’importance de ralentir le rythme, de prendre le temps de vivre pleinement et d’aimer.

L'auteur nous donne ainsi les clefs pour comprendre l'ensemble des relations que nous tissons tout au long de notre existence, afin de parvenir à trouver une réelle harmonie, un sentiment de paix et de plénitude intérieure. Nous comprenons alors, que chacun de nous a un rôle à jouer dans cette économie globale qui détruit aujourd'hui le monde vivant en attaquant tous les équilibres naturels et humains, la biodiversité comme la diversité culturelle.Cet ouvrage suscite en nous une prise de conscience réelle et profonde, afin de construire une réflexion et de trouver des moyens d’action.

Ce livre est un hommage à la beauté du monde, à la créativité de l’Homme, un hymne à l’harmonie universelle et un chant d'espoir.

Evelyne Vuillermoz possède une expérience professionnelle et personnelle riche et variée : elle est consultante en Sémiologie Culturelle appliquée à la non-violence,en Psychologie de la créativité et Sciences de l’éducation. Elle est aussi artiste peintre et philosophe. Elle participe activement à la diffusion des idées telles que la non-violence, le respect de la diversité culturelle et de l’altérité, de la liberté d’expression, la nécessité du dialogue et du partage dans un monde global, qui doivent permettre à chacun de s’épanouir humainement.



dimanche, juin 16, 2013

Les dangers du spiritisme et du channeling





Tout d’abord, notons qu’il y a des dangers purement physiques, « qui, dit René Guénon, s’ils ne sont pas les plus graves ni les plus habituels, ne sont cependant pas toujours négligeables ; nous en donnerons pour preuve ce fait qui a été rapporté par le Dr Gibier :

« Trois gentlemen, dans le but de s’assurer si certaines allégations spirites étaient exactes, s’enfermèrent un soir sans lumière dans la chambre d’une maison inhabitée, non sans s’être engagés par un serment solennel à être absolument sérieux et de bonne foi. La pièce était complètement nue et, avec intention, ils n’y avaient introduit que trois chaises et une table autour de laquelle ils prirent place en s’asseyant. Il fut convenu qu’aussitôt que quelque chose d’insolite se passerait, le premier prêterait de la lumière avec des allumettes-bougies dont chacun s’était muni. Ils étaient immobiles et silencieux depuis un certain temps, attentifs aux moindres bruits, aux plus légers frémissements de la table sur laquelle ils avaient posé leurs mains entrelacées. Aucun son ne se faisait entendre ; l’obscurité était profonde, et peut-être les trois évocateurs improvisés allaient-ils se lasser et perdre patience, lorsque soudain un cri strident de détresse éclata au milieu du silence de la nuit. Aussitôt un fracas épouvantable se produisit et une grêle de projectiles se mit à pleuvoir sur la table, le plancher et les opérateurs. Rempli de terreur, l'un des assistants alluma une bougie ainsi qu’il était convenu, et, quand la lumière eut dissipé les ténèbres, deux d’entre eux se trouvèrent seuls en présence et s’aperçurent avec effroi que leur compagnon manquait ; sa chaise était renversée à une extrémité de la pièce. Le premier moment de trouble passé, ils le retrouvèrent sous la table, inanimé et la tête ainsi que la face couvertes de sang. Que s’était-il donc passé ? On constata que le manteau de marbre de la cheminée avait été descellé d’abord et qu’il avait été projeté ensuite sur la tête du malheureux homme et brisé en mille pièces. La victime de cet accident resta près de dix jours sans connaissance, entre la vie et la mort, et ne se remit que lentement de la terrible commotion cérébrale qu’elle avait reçue ». Papus, qui reproduit ce récit, reconnaît que « la pratique spirite conduit les médiums à la neurasthénie en passant par l’hystérie », que « ces expériences sont d’autant plus dangereuses qu’on est plus inconscient et plus désarmé », et que « rien n’empêche les obsessions, les anémies nerveuses et les accidents plus graves encore » ; et il ajoute : « Personnellement, nous possédons une série de lettres très instructives, émanées de malheureux médiums qui se sont livrés de tout leur pouvoir à l’expérimentation et qui sont aujourd’hui obsédés dangereusement par les êtres qui se sont présentés à eux sous de faux noms et en accaparant les personnalités de parents décédés ».

Eliphas Lévi avait déjà signalé ces dangers et prévenu que ceux qui se livrent à ces études, même par simple curiosité, s’exposent à la folie ou à la mort ; et un occultiste de l’école papusienne, Marius Decrespe, a écrit également : « Le danger est certain ; plusieurs sont devenus fous, dans d’horribles conditions, pour avoir voulu pousser trop loin leurs expériences… Ce n’est pas seulement son bon sens qu’on risque, c’est sa raison tout entière, sa santé, sa vie, et quelquefois même son honneur… La pente est glissante : d’un phénomène on passe à un autre et, bientôt, l’on n’est plus maître de s’arrêter. Ce n’est pas sans motif que, jadis, l’Eglise défendait toutes ces diableries ».

De même, le spirite Barthe a dit : « N’oublions pas que nous nous mettons par ces communications sous l’influence directe d’êtres inconnus parmi lesquels il en est de si rusés, de si pervers, qu’on ne saurait trop s’en méfier… Nous avons eu plusieurs exemples de graves maladies, de dérangements du cerveau, de morts subites causés par des révélations mensongères qui ne devinrent vraies que par la faiblesse et la crédulité de ceux auxquels elles étaient faites ».

A propos de cette dernière citation, nous devons attirer l’attention sur le danger spécial des prédictions contenues dans certaines « communications », et qui agissent comme une véritable suggestion sur ceux qui en sont l’objet ; du reste, ce danger existe aussi pour ceux qui, en dehors du spiritisme, ont recours aux « arts divinatoires » ; mais ces pratiques, si peu recommandables qu’elles soient, ne peuvent être exercées d’une façon aussi constante que celles des spirites, et ainsi elles risquent moins de tourner à l’idée fixe et à l’obsession. Il est des malheureux, plus nombreux qu’on ne pourrait le croire, qui n’entreprendraient rien sans avoir consulté leur table, et cela même pour les choses les plus insignifiantes, pour savoir quel cheval gagnera aux courses, quel numéro sortira à la loterie, et ainsi de suite. Si les prédictions ne se réalisent pas, l’ « esprit » trouve toujours quelque excuse ; les choses devaient bien se passer comme il l’avait dit, mais il est survenu telle ou telle circonstance qu’il était impossible de prévoir, et qui a tout changé ; la confiance des pauvres gens n’en est point ébranlée, et ils recommencent jusqu’à ce qu’ils se trouvent finalement ruinés, réduits à la misère, ou acculés à des expédients malhonnêtes que l’ « esprit » ne se fait pas faute de leur suggérer ; et tout cela aboutit d’ordinaire à la folie complète ou au suicide. Parfois, il arrive encore que les choses se compliquent d’une autre façon, et que les victimes, au lieu de consulter elles-mêmes le prétendu « esprit » par lequel elles se laissent diriger aveuglément, s’adressent à un médium qui sera fortement tenté d’exploiter leur crédulité ; Dunglas Home lui-même en rapporte un remarquable exemple, qui s’est passé à Genève, et il raconte l’entretien qu’il eut, le 5 octobre 1876, avec une pauvre femme dont le mari était devenu fou à la suite de ces événements :

« C’est en 1853, dit-elle, qu’une nouvelle assez singulière vint nous distraire de nos occupations ordinaires. Il s’agissait de quelques jeunes filles qui, chez un ami commun, avaient développé la faculté étrange de médiums écrivains. Le père aussi, disait-on, avait le don de se mettre en rapport avec les esprits, par le moyen d’une table… J’allai à une séance, et, comme tout ce qui s’y faisait me parut de bon aloi, j’engageai mon mari à y venir avec moi… Donc, nous allâmes chez le médium, qui nous dit que l’esprit de Dieu parlait par sa table… La table finit pas nous donner à entendre que nous devions sans plus tarder installer chez nous le médium et sa famille, et partager avec eux la fortune qu’il avait plu à Dieu de nous donner. Les communications faites par la table étaient censées venir directement de Notre Sauveur Jésus-Christ. Je dis à mon mari : « Donnons-leur plutôt une somme d’argent ; leurs goûts et les nôtres sont différents, et je ne saurais vivre heureuse avec eux. » Mon mari alors me reprit, disant : « La vie de Celui que nous adorons fut une vie d’abnégation, et nous devons chercher à l’imiter en toutes choses. Surmonte tes préjugés, et ce sacrifice prouvera au Maître la bonne volonté que tu as à le servir. » Je consentis, et une famille de sept personnes s’ajouta à notre maison. Aussitôt commença pour nous une vie de dépenses et de prodigalités. On jetait l’argent par les fenêtres. La table nous commanda expressément d’acheter une autre voiture, quatre autres chevaux, ensuite un bateau à vapeur. Nous avions neuf domestiques. Des peintres vinrent décorer la maison du haut en bas. On changea plusieurs fois l’ameublement pour un mobilier chaque fois plus somptueux. Cela dans le but de recevoir le plus dignement possible Celui qui venait nous voir, et d’attirer l’attention des gens du dehors. Tout ce qu’on nous demandait, nous le faisions. C’était coûteux, nous tenions table ouverte. Peu à peu, des personnes convaincues arrivèrent en grand nombre, jeunes gens des deux sexes pour la plupart, auxquels la table prescrivait le mariage, qui se faisait alors à nos frais, et si le couple venait à avoir des enfants, on nous les confiait pour les élever. Nous avons eu jusqu’à onze enfants à la maison. Le médium à son tour se maria, et les membres de sa famille s’accrurent, si bien que nous ne tardâmes pas à compter trente personnes à table. Cela dura trois ou quatre ans. Nous étions déjà presque à bout de ressources. Alors la table nous dit d’aller à Paris, et que le Seigneur aurait soin de nous. Nous partîmes. Sitôt arrivé dans la grande capitale, mon mari reçut l’ordre de spéculer à la Bourse. Il y perdit le peu qui nous restait. C’était la misère cette fois, la misère noire, mais nous avions toujours la foi. Nous vivions je ne sais comment. Bien des jours, je me suis vue sans nourriture, sinon une croûte et un verre d’eau. J’oubliais de vous dire qu’à Genève nous avions été enjoints d’administrer le saint sacrement aux fidèles. Or il y avait parfois jusqu’à quatre cents communiants et communiantes. Un moine d’Argovie quitta son couvent, ou il était supérieur, et abjura le catholicisme pour se joindre à nous. Ainsi, nous n’étions pas seuls dans notre aveuglement. Enfin, nous pûmes quitter Paris et revenir à Genève. C’est alors que nous réalisâmes toute l’étendue de notre malheur. Ceux avec qui nous avions partagé notre fortune furent les premiers à nous tourner le dos. »

Et Home ajoute en manière de commentaire : « Voilà donc un homme qui, devant une table, débite une série de blasphèmes à l’appel lent et difficile de l’alphabet, et c’est assez pour jeter une famille pieuse et honnête dans un délire d’extravagance dont elle ne revient que lorsqu’elle est ruinée. Et alors même qu’ils sont ruinés, ces pauvres gens n’en restent pas moins aveugles. Quant à celui qui a causé leur ruine, il n’est pas le seul que j’aie rencontré. Ces êtres étranges, moitié fourbes, moitié convaincus, qu’on rencontre à toutes les époques, tout en illusionnant les autres hommes, finissent par prendre au sérieux leur rôle d’emprunt, et deviennent plus fanatiques que les personnes qu’ils abusent ».

On dira sans doute que de pareilles mésaventures ne peuvent arriver qu’à des esprits faibles, et que ceux que le spiritisme détraque devaient y être prédisposés ; cela peut être vrai jusqu’à un certain point, mais, dans des conditions plus normales, ces prédispositions auraient pu ne jamais se développer ; les gens qui deviennent fous à la suite d’un accident quelconque avaient aussi de telles prédispositions, et pourtant, si cet accident n’était pas survenu, ils n’auraient pas perdu la raison ; ce n’est donc pas une excuse valable. D’ailleurs, les personnes qui sont assez bien équilibrées pour être assurées de n’avoir rien à craindre en aucune circonstance ne sont peut-être pas très nombreuses ; nous dirions même volontiers que nul ne peut avoir une telle assurance, à moins d’être garanti contre certains dangers par une connaissance doctrinale qui rend impossible toute illusion et tout vertige mental ; et ce n’est pas chez les expérimentateurs qu’on rencontre d’ordinaire une telle connaissance. Nous avons parlé des savants que les expériences psychiques ont amenés à accepter plus ou moins complètement les théories spirites, ce qui, à nos yeux, est déjà chez eux l’indice d’un déséquilibre partiel ; l’un d’eux, Lombroso, déclara à des amis après une séance d’Eusapia Paladino : « Maintenant il faut que je m’en aille d’ici, parce que je sens que je deviendrais fou ; j’ai besoin de me reposer l’esprit ». Le Dr Lapponi, citant cette parole significative, fait remarquer avec raison que « des phénomènes prodigieux, lorsqu’ils sont observés par des esprits non préparés à certaines surprises, peuvent avoir pour résultat un dérangement du système nerveux, même chez des sujets suffisamment sains ».

Le même auteur écrit encore ceci : « Le spiritisme présente pour la société et pour l’individu tous les dangers, comme aussi toutes les conséquences funestes de l’hypnotisme ; il en présente mille autres plus déplorables encore… Chez les individus qui remplissent le rôle de médium, et chez ceux qui assistent à leurs opérations, le spiritisme produit ou bien l’obnubilation ou bien l’exaltation morbide des facultés mentales ; il provoque les névroses les plus graves, les plus graves névropathies organiques. C’est chose notoire que la plupart des médiums fameux, et bon nombre de ceux qui ont assidûment suivi les pratiques spirites, sont morts fous ou atteints de troubles nerveux profonds. Mais outre ces dangers et ces maux, qui sont communs à l’hypnotisme et au spiritisme, celui-ci en présente d’autres infiniment plus fâcheux… Et que l’on ne prétende point que le spiritisme puisse du moins présenter, en échange, quelques avantages, tels que celui d’aider à la reconnaissance et à la guérison de certaines maladies. La vérité est que, si parfois les indications ainsi obtenues se sont trouvées exactes et efficaces, presque toujours, au contraire, elles n’ont fait qu’aggraver l’état des malades. Les spirites nous disent bien que cela est dû à l’intervention d’esprits bouffons ou trompeurs ; mais comment pourrions-nous être prémunis contre l’intervention et l’action de ces esprits malfaisants ? Jamais donc le spiritisme, dans la pratique, ne saurait être justifié, sous quelque prétexte que ce fût ».

D’autre part, un ancien membre de la « Société des recherches psychiques » de Londres, M. J. Godfrey Raupert, après avoir expérimenté pendant de longues années, a déclaré que « l’impression qu’il a rapportée de ces études est celle du dégoût, et l’expérience lui a montré son devoir, qui est de

mettre en garde les spirites, particulièrement ceux qui demandent aux êtres de l’autre monde des consolations, des conseils, ou même des renseignements. Ces expériences, dit-il, aboutissent à envoyer des centaines de gens dans les sanatoria ou les asiles d’aliénés. Et cependant, malgré le terrible danger pour la nation, on ne fait rien pour arrêter la propagande des spirites. Ceux-ci sont peut-être inspirés par des motifs élevés, par des idéals scientifiques, mais, en définitive, ils mettent les hommes et les femmes dans un état de passivité qui ouvre les portes mystiques de l’âme à des esprits mauvais ; dès lors, ces esprits vivent aux dépens de ces hommes, de ces femmes à l’âme faible, les poussent au vice, à la folie, à la mort morale ». Au lieu de parler d’ « esprits » comme le fait M. Raupert (qui ne semble d’ailleurs pas croire qu’il s’agisse de « désincarnés »), nous parlerions simplement d’ « influences », sans en préciser l’origine, puisqu’il en est de fort diverses, et que, en tout cas, elles n’ont rien de « spirituel » ; mais cela ne change aucunement les terribles conséquences qu’il signale, et qui ne sont que trop réelles.

Nous avons cité ailleurs le témoignage de Mme Blavatsky et des autres chefs du théosophisme, qui dénoncent spécialement les dangers de la médiumnité (Le Théosophisme, histoire d'une pseudo religion) ; nous reproduirons cependant encore ici ce passage de Mme Blavatsky, que nous avions seulement résumé alors :

« Les meilleurs, les plus puissants médiums, ont tous souffert dans leur corps et dans leur âme. Rappelez-vous la fin déplorable de Charles Foster, qui-est mort de folie furieuse, dans un asile d’aliénés ; souvenez-vous de Slade, qui est épileptique, d’Eglinton, le premier médium d’Angleterre en ce moment, qui souffre du même mal. Voyez encore quelle a été la vie de Dunglas Home, un homme dont le cœur était rempli d’amertume, qui n’a jamais dit un mot en faveur de ceux qu’il croyait doués de pouvoirs psychiques, et qui a calomnié tous les autres médiums jusqu’à la fin. Ce Calvin du spiritisme a souffert, pendant des années, d’une terrible maladie de l’épine dorsale, qu’il avait prise dans ses rapports avec les « esprits », et il n’était plus qu’une ruine lorsqu’il mourut. Pensez ensuite au triste sort de ce pauvre Washington Irving Bishop. Je l’ai connu, à New-York, lorsqu’il n’avait que quatorze ans ; il n’y a pas le moindre doute qu’il était médium. il est vrai que le pauvre homme joua un tour à ses « esprits », qu’il baptisa du nom d’ « action musculaire inconsciente », à la grande joie de toutes les corporations de savants et érudits, et au grand bénéfice de sa bourse qu’il remplit de cette façon. Mais… de mortuis nil nisi bonum ! Sa fin fut bien malheureuse. Il avait réussi à cacher soigneusement ses attaques d’épilepsie (le premier et le plus sûr symptôme de la véritable médiumnité), et qui sait s’il était mort ou s’il était en « transe », lorsqu’eut lieu l’autopsie de son corps ? Ses parents disent qu’il vivait encore, à en croire les dépêches télégraphiques de Reuter. Voici enfin les sœurs Fox, les plus anciens médiums, les fondatrices du spiritisme moderne ; après plus de quarante ans de rapports avec les « Anges », elles sont devenues, grâce à ces derniers, des folles incurables, qui déclarent à présent, dans leurs conférences publiques, que l’œuvre et la philosophie de leur vie entière n’ont été qu’un mensonge ! Je vous demande quel est le genre d’esprits qui leur inspirent une conduite pareilles… Si les meilleurs élèves d’une école de chant en arrivaient tous à perdre la voix, par suite d’exercices forcés, ne seriez-vous pas obligé d’en conclure qu’ils suivent une mauvaise méthode ? Il me semble que l’on peut en conclure autant des informations que nous obtenons au sujet du spiritisme, du moment que ses meilleurs médiums sont victimes d’un même sort ».

Mais il y a mieux encore : des spirites éminents avouent eux-mêmes ces dangers, tout en cherchant à les atténuer, et en les expliquant naturellement à leur façon. Voici notamment ce que dit M. Léon Denis : « Les esprits inférieurs, incapables d’aspirations élevées, se complaisent dans notre atmosphère. Ils se mêlent à notre vie, et, uniquement préoccupés de ce qui captivait leur pensée durant l’existence corporelle, ils participent aux plaisirs ou aux travaux des hommes auxquels ils se sentent unis, par des analogies de caractère ou d’habitudes. Parfois même, ils dominent et subjuguent les personnes faibles qui ne savent résister à leur influence. Dans certains cas, leur empire devient tel, qu’ils peuvent pousser leurs victimes jusqu’au crime et à la folie. Ces cas d’obsession et de possession sont plus communs qu’on ne pense ».

Dans un autre ouvrage du même auteur, nous lisons ceci : « Le médium est un être nerveux, sensible, impressionnable ;… l’action fluidique prolongée des esprits inférieurs peut lui être funeste, ruiner sa santé, en provoquant les phénomènes d’obsession et de possession… Ces cas sont nombreux ; quelques-uns vont jusqu’à la folie… Le médium Philippe Randone, dit la Medianità, de Rome, est en butte aux mauvais procédés d’un esprit, désigné sous le nom d’uomo fui, qui s’est efforcé, plusieurs fois, de l’étouffer la nuit, sous une pyramide de meubles qu’il s’amuse à transporter sur son lit. En pleine séance, il s’empare violemment de Randone et le jette à terre, au risque de le tuer. Jusqu’ici, on n’a pu débarrasser le médium de cet hôte dangereux. En revanche, la revue Luz y Union, de Barcelone (décembre 1902), rapporte qu’une malheureuse mère de famille, poussée au crime sur son mari et ses enfants par une influence occulte, en proie à des accès de fureur contre lesquels les moyens ordinaires étaient restés impuissants, fut guérie en deux mois par suite de l’évocation et de la conversion de l’esprit obsesseur, au moyen de la persuasion et de la prière ». Cette interprétation de la guérison est plutôt amusante ; nous savons que les spirites aiment à tenir aux prétendus « esprits inférieurs » des discours « moralisateurs », mais c’est là véritablement « prêcher dans le désert », et nous ne croyons point que cela puisse avoir la moindre efficacité ; en fait, les obsessions cessent quelquefois d’elles-mêmes, mais il arrive que des impulsions criminelles comme celles dont il vient d’être question soient suivies d’effet. Parfois aussi, on prend pour une obsession véritable ce qui n’est qu’une autosuggestion ; dans ce cas, il est possible de la combattre par une suggestion contraire, et ce rôle peut être rempli par les exhortations
adressées à l’ « esprit », qui alors ne fait qu’un avec le « subconscient » de sa victime ; c’est probablement ce qui a dû se passer dans le dernier fait rapporté, à moins qu’il n’y ait eu simplement coïncidence, et non relation causale, entre le traitement et la guérison. Quoi qu’il en soit, il est incroyable que des gens qui reconnaissent la réalité et la gravité de ces dangers osent encore recommander les pratiques spirites, et il faut être vraiment inconscient pour prétendre que la « moralité » constitue une arme suffisante pour se préserver de tout accident de ce genre, ce qui est à peu près aussi sensé que de lui attribuer le pouvoir de protéger de la foudre ou d’assurer l’immunité contre les épidémies ; la vérité est que les spirites n’ont absolument aucun moyen de défense à leur disposition, et il ne saurait en être autrement, dès lors qu’ils ignorent tout de la nature des forces auxquelles ils ont affaire.

Il pourrait être, sinon très intéressant, du moins utile, de rassembler les cas de folie, d’obsession et d’accidents de toutes sortes qui ont été causés par les pratiques du spiritisme ; il ne serait sans doute pas bien difficile d’obtenir un bon nombre de témoignages sérieusement contrôlés, et, comme nous venons de le voir, les publications spirites elles-mêmes pourraient y fournir leur contingent ; un tel
recueil produirait sur beaucoup de gens une impression salutaire. Mais ce n’est pas là ce que nous nous sommes proposé : si nous avons cité quelques faits, c’est uniquement à titre d’exemples, et l’on remarquera que nous les avons pris de préférence, pour la plupart, chez des auteurs spirites ou ayant tout au moins des affinités avec le spiritisme, auteurs qu’on ne saurait donc accuser de partialité ou d’exagération dans un sens défavorable. A ces citations, nous aurions sans doute pu en ajouter bien d’autres du même genre ; mais ce serait assez monotone, car tout cela se ressemble, et celles que nous avons données nous paraissent suffisantes.

Pour résumer, nous dirons que les dangers du spiritisme sont de plusieurs ordres, et qu’on pourrait les classer en physiques, psychiques et intellectuels ; les dangers physiques, ce sont les accidents tels que celui que rapporte le Dr Gibier, et ce sont aussi, d’une façon plus fréquente et plus habituelle, les maladies provoquées ou développées chez les médiums surtout, et parfois chez certains assistants de leurs séances. Ces maladies, affectant principalement le système nerveux, sont le plus souvent accompagnées de troubles psychiques ; les femmes semblent y être plus particulièrement exposées, mais ce serait une erreur de croire que les hommes en soient exempts ; d’ailleurs, pour établir une proportion exacte, il faut tenir compte du fait que l’élément féminin est de beaucoup le plus nombreux dans la plupart des milieux spirites. Les dangers psychiques ne peuvent pas être entièrement séparés des dangers physiques, mais ils apparaissent comme bien plus constants et plus graves encore ; rappelons ici, une fois de plus, les obsessions de caractère varié, les idées fixes, les impulsions criminelles, les dissociations et altérations de la conscience ou de la mémoire, les manies, la folie à tous ses degrés ; si l’on voulait en dresser une liste complète, presque toutes les variétés connues des aliénistes y seraient représentées, sans compter plusieurs autres qu’ils ignorent, et qui sont les cas proprement dits d’obsession et de possession, c’est-à-dire ceux qui correspondent à ce qu’il y a de plus hideux dans les manifestations spirites.

En somme, tout cela tend purement et simplement à la désagrégation de l’individualité humaine, et y atteint parfois ; les différentes formes de déséquilibre mental elles-mêmes ne sont là-dedans que des étapes ou des phases préliminaires, et, si déplorables qu’elles soient déjà, on ne peut jamais être sûr que les choses n’iront pas plus loin ; ceci, d’ailleurs, échappe en grande partie, sinon totalement,
aux investigations des médecins et des psychologues. Enfin, les dangers intellectuels résultent de ce que les théories spirites constituent, sur tous les points auxquels elles se réfèrent, une erreur complète, et ils ne sont pas limités comme les autres aux seuls expérimentateurs ; nous avons signalé la diffusion de ces erreurs, par la propagande directe et indirecte, parmi des gens qui ne font point de spiritisme pratique, qui peuvent même se croire très éloignés du spiritisme ; ces dangers intellectuels sont donc ceux qui ont la portée la plus générale. Du reste, c’est sur ce côté de la question que nous avons le plus insisté dans tout le cours de notre étude ; ce que nous avons voulu montrer surtout et avant tout, c’est la fausseté de la doctrine spirite, et, à notre avis, c’est d’abord parce qu’elle est fausse qu’elle doit être combattue. En effet, il peut y avoir aussi des vérités qu’il serait dangereux de répandre, mais, si une telle chose venait à se produire, ce danger même ne pourrait nous empêcher de reconnaître que ce sont des vérités ; du reste, cela n’est guère à craindre, car les choses de ce genre sont de celles qui ne se prêtent guère à la vulgarisation. Il s’agit là, bien entendu, de vérités qui ont des conséquences pratiques, et non de l’ordre purement doctrinal, où l’on ne risque jamais, en somme, d’autres inconvénients que ceux qui résultent de l’incompréhension à laquelle on s’expose inévitablement dès lors qu’on exprime des idées qui dépassent le niveau de la mentalité commune, inconvénients dont on aurait tort de se préoccuper outre mesure. Mais, pour en revenir au spiritisme, nous dirons que ses dangers spéciaux, en s’ajoutant à son caractère d’erreur, rendent seulement plus pressante la nécessité de le combattre ; c’est là une considération secondaire et contingente en elle-même, mais ce n’en est pas moins une raison d’opportunité que, dans les circonstances actuelles, il n’est pas possible de tenir pour négligeable. »

René Guénon, L'erreur spirite.



Télécharger gratuitement L'erreur spirite :

jeudi, juin 13, 2013

Shambhala, centre occulte du futur gouvernement mondial ?



Message télépathique de Shambhala : Méditez... Ne luttez pas... Soumettez-vous...

par Leek Osov

Qu'est-ce que Shambhala d'un point de vue ésotérique ? Connaître les véritables légendes tibétaines et mongoles permet déjà de se sortir des fantasmagories du New Age qui voudrait en faire un paradis de coton, alors que les descriptions authentiques en font un point de force majeur de la planète qui serait plutôt lié à l’élément Feu. Toutefois, tant qu'on en reste a une compréhension "mythique", on ne va pas beaucoup plus loin que les innombrables "chercheurs de Shambhala" qui se sont lancés à pied ou à dos d’âne dans l’Himalaya avec l’espoir de tomber sur le "Royaume perdu" au détour d'une vallée. Non, il faut une approche ésotérique qui nous permettrait de comprendre précisément sa place et son rôle exacts dans l'organisme énergétique qu'est la planète Terre.

Dans cette perspective, la seule source valable sont les écrits d'Alice Bailey (1880-1949), dans lesquels se sont décrits non seulement les différentes hiérarchies invisibles de la planète mais aussi leur plan pour l'humanité dans les prochains siècles. Inconvénient majeur, ces informations viennent directement par channeling, de celui qu'on nomme... le Tibétain, alias Djwahl Khul qui, naturellement, a un certain parti pris pour les Mongols, étant lui-même (il l'admet) de cette race-là.

Tous les écrits d'Alice Bailey ne sont en fait qu'un gigantesque appel pour que des âmes viennent participer au Plan mis au point par ces forces-là — forces qui, comme nous l'avons compris en ce qui concerne le lamaïsme, agissent magiquement sur le monde, mais sont arrivées à un point où elles ont aussi besoin d'acteurs conscients. Ou plutôt semi-conscients, car en politique les enjeux réels restent cachés, surtout lorsqu'ils sont peu avouables... L'enjeu de l'époque est  la mise en place d'un gouvernement mondial garantissant une paix durable afin que les entités invisibles entourant la Terre puissent continuer à parasiter tranquillement l'humanité. Elles-mêmes ne se considèrent. bien sûr, pas comme des parasites mais comme des acteurs utiles de l'économie énergétique planétaire. Elles croient surtout avoir atteint un haut niveau spirituel alors qu'elles n'ont fait qu'hypertrophier, par des exercices occultes, certains aspects de leur être au détriment des autres. Pour dire les choses simplement : ceux qui se prennent pour des bodhisattvas alors qu'ils sont bloqués depuis des éons dans les royaumes des morts — sont les pires ennemis de la liberté sur Terre.

Quoique menant une vie antinaturelle, hors de l'harmonie universelle, ces entités sont organisées hiérarchiquement. Ce que nous apprenons en lisant l'ouvrage d'Alice Bailey Extériorisation de la Hiérarchie (duquel nous avons extrait les citations ci-dessous), c'est qu'il y a trois centres de force majeurs dans la hiérarchie planétaire.

Ces trois centres s'occupent actuellement de la mise en place du Nouvel Ordre Mondial à différents niveaux. En commençant par le plus bas, il y a le "troisième rayon" qui s'occupe de mettre au point la civilisation future d'un point de vue technique. Tout ce qui concerne l'industrie et la technologie prend forme, nous dit-on, grâce à ce centre. Son pouvoir est celui de l' intellect, c'est-à-dire de l'intelligence pratique. Le groupe qui s'occupe de cet aspect est simplement mentionné par Alice Bailey comme étant "l'Humanité".

Le deuxième rayon est celui dit de "l'amour-sagesse". C'est le centre qui s'occupe de mettre au point la future religion mondiale, notamment en développant l’œcuménisme et en atténuant tout ce qui pourrait constituer un obstacle à cette prochaine fusion. Djawhl khul est directement lié à ce centre, les Tibétains étant, bien entendu, des experts en ce qui concerne la manipulation des émotions. Le groupe qui s'occupe de ce rayon se nomme simplement "la Hiérarchie" - c'est la hiérarchie des "maîtres de sagesse" auxquels se réfère presque exclusivement le New Age. Ce sont les parasites les plus proches de notre sphère de conscience.

Finalement, nous arrivons au premier rayon, celui de la volonté. C'est là que se décide la politique mondiale future. Et ce qui va nous intéresser, c'est que ce centre occulte-là est constamment mentionné dans la littérature néo-théosophique sous le nom de Shambhala.

UN MYSTÉRIEUX CENTRE DE LA VOLONTÉ

Nous allons nous rendre compte que Shambhala est encore plus mystérieux qu'il n'y paraît au premier abord, car même Djwhal Khul - qui parle pourtant ouvertement de nombreux aspects du monde invisible - évoque ce centre comme quelque chose qu'il ne connaît pas vraiment - quelque chose qu'il doit toutefois suivre car lui-même est inféodé à cette hiérarchie occulte. Ainsi explique-t-il : « Le problème de l'obscurité apparemment impénétrable de l'intention de Shambhala (...) est une situation à laquelle la Hiérarchie doit s'adapter au moyen de l'alignement » (p. 535).

Dans le vocabulaire de Djwhal Khul, la Hiérarchie représente le deuxième rayon qui doit faire le lien entre l'humanité (troisième rayon) et Shambhala (premier rayon). Elle doit assurer l'équilibre, ce qui n'est pas toujours facile car les impulsions volontaires provenant de Shambhala sont parfois très violentes. Djwhal Khul poursuit :

« À votre modeste échelle, vous vous adaptez à la Hiérarchie en construisant le pont qui unit l'humanité à la Hiérarchie (...) De son côté, la Hiérarchie travaille à établir des fils entre elle-même et Shambhala (...) La tâche qui attend ceux qui travaillent dans l'alignement par l'adaptation est en quelque sorte d'électrifier ce pont, produisant une interconnection complète entre ces trois centres, de sorte que le poids de la Volonté de Sanat Kumara puisse progresser sans entrave de sphère en sphère et de gloire en gloire ».

Pour utiliser un vocabulaire plus explicite, le but ultime de tout ce travail dit "spirituel" serait donc que Sanat Kumara - chef de Shambhala dans le vocabulaire néo-théosophique - puisse imposer sa volonté sans entrave à l'humanité, que cette dernière lui soit totalement soumise. Et le but de la Hiérarchie dont Djwhal Khul fait partie est uniquement d'harmoniser par tous les moyens ces deux groupes de nature différente. Pour Djwhal Khul, la volonté de Shambhala est bien évidemment la volonté de Dieu, mais compte tenu de ce que nous savons des Tibétains, ne se pourrait-il pas que ce que l'on appelle "Dieu" soit un groupe de lamas, ou autres êtres, qui ont surdéveloppé leurs pouvoirs psychiques ?

Djwhal Khul nous explique qu'un changement est survenu depuis le milieu du l9 siècle :

« Shambhala peut maintenant atteindre l'humanité directement. Il y a donc deux points de contact, le premier via la Hiérarchie, comme c'est le cas depuis longtemps, et le second conduisant en ligne directe l'énergie de Shambhala vers l'humanité. (...) Quand cette ligne directe d'énergie spirituelle. Électrique, fit son premier impact sur Terre, elle éveilla la pensée des hommes de manière nouvelle, produisant de grandes idéologies : socialisme, communisme, hitlérisme. Elle éveilla leur désir de masse mais rencontra de l'obstruction sur le plan physique. » (p. 586)

Ce que Djwhal Khul affirme ici, c'est que l'émergence des grandes idéologies totalitaires est le résultat d'un « afflux direct de la force de Shambhala » (p.126), qui agit sur la volonté des masses (il dit le « libre-arbitre des masses ») sans passer comme auparavant par le centre régulateur de la Hiérarchie spirituelle. Alors, le désir des masses s'est exacerbé dans le sens d'un désir d'une « amélioration des conditions de vie ». Ce désir « s'est concentré, exprimé, est devenu créateur sous l'influence de la force de Shambhala ».

Mais comme ces "idéaux" — globalement socialistes — n'ont pas immédiatement pu se réaliser sur le plan physique. cette situation a dégénéré dans les deux guerres mondiales que nous connaissons. Le feu de cette volonté mal contrôlée — sans doute parce que dirigée essentiellement vers un désir égocentrique de mieux-être — s'est donc retourné sur lui-même.

« L'énergie de Shambhala étant un aspect du rayon destructeur se mit à consommer dans les feux de la destruction tous ses obstacles. Ceci fut la cause profonde de la guerre mondiale (1914-1945) - l'anéantissement bénéfique de ce qui gênait le libre écoulement de l'énergie spirituelle vers le troisième centre. » (p.586)

Ce qu'il y a de révoltant dans cette déclaration, c'est que toute cette boucherie n'est perçue que comme une étape — difficile mais nécessaire — vers un plus grand bien. Du point de vue de la Hiérarchie, il y a toujours une évolution positive. C'est « l'adaptation par l'alignement ».

CONSTITUTION DE L'ORDRE MONDIAL

Dès 1945, sans s’apitoyer sur ce qui s'est passé, les "maîtres de sagesse" se préparent à la suite du Plan :

« Une puissante activité du premier rayon entre actuellement en action. Le Christ a donné tout pouvoir à Shambhala pour éclairer, si possible, les divers corps législatifs nationaux (...) afin que le cycle de conférences dont les hommes d'État prennent actuellement l'initiative puisse être guidé directement par ceux qui. dans la Chambre du Conseil de Shambhala, connaissent la Volonté de Dieu. » (p.446)

Djwhal Khul évoque les conférences qui ont donné naissance aux Nations Unies, organisation au sein de laquelle la Hiérarchie sera tant impliquée.

Et ce dernier de préciser : « Au cours des âges, les hommes d'État ont répondu de temps en temps à l'influence de a Conseil spirituel suprême. Mais il s'agissait de la réceptivité individuelle du disciple. (...) Aujourd'hui, l'effort spirituel est de les faire passer, en tant que groupes actifs, sous l'impact direct de l'énergie de Shambhala. » (p.447)

Autrement dit, selon le point de vue de la Hiérarchie, l'énergie brûlante du premier rayon a eu pour effet de « détruire la civilisation ancienne et dépassée » pour ensuite permettre la mise en place d'un gouvernement directement sous l'influence de Shambhala : c'est le Nouvel Ordre Mondial, dont les organes n'ont cessé de se renforcer depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Nicolas Rœrich, ardent théosophe et mondialiste avant l'heure, dont les nombreux voyages au Tibet l'avaient familiarisé avec Shambhala, considérait la Cité comme « le siège du gouvernement planétaire ». De là est coordonné une armée d'agents qui opèrent sur Terre au nom du royaume caché. La planète entière est recouverte par un réseau de membres, assistants et contacts du « gouvernement international » qui n'attendent qu'un signe de Shambhala pour se révéler au grand jour.

Selon Rœrich, le gouvernement de Shambhala a le pouvoir de pénétrer télépathiquement dans la conscience de chaque citoyen de la Terre, sans que celui-ci ne réalise d'où viennent ses idées. « Comme des flèhes, les transmissions du gouvernement entrent dans les cerveaux de l'humanité ».

Toutes ces interventions magiques n'ont au final, pour Rœrich, comme pour Djwhal Khul, qu'un seul but : préparer la venue du futur Bouddha-Maitreya dont le nom est synonyme d'après Rœrich, de celui du Ruda Chakrin, le « furieux tourneur de la roue » du Kalachakra Tantra. Car, bien entendu, pour que Shambhala puisse être reconnu et accepté par les masses humaines comme un gouvernement légitime, il va falloir qu'il soit reconnu de « droit divin ». Un messie est donc indispensable pour permettre cette « extériorisation de la hiérarchie ».

Et « cette réapparition est une préoccupation majeure » (p.660) des maîtres du second rayon auquel Djwhal Khul appartient. Il explique dans d'innombrables détails les difficultés que rencontre son groupe pour mettre en place la supercherie planétaire que sera la « venue du sauveur » et s'assurer qu'elle sera acceptée par suffisamment de monde.

LE MAL A UN NOM...

Au final, sommes-nous plus éclairés sur ce que représente Shambhala d'un point de vue ésotérique ? Nous nous rendons compte qu'il est lié à une forme de mal très perverse, qui met tout en œuvre — tromperie, destruction, manipulation télépathique — pour s'imposer à la volonté les masses. Mais qui représente-t-il ? Où est-il ?

Pour nous aider à nous repérer, nous avons encore un indice de Djwhal Khul... « Shambhala est aussi le centre où la Volonté la plus élevée du Logos solaire est imposée à la Volonté de notre Logos planétaire qui n'est, comme vous le savez, qu'un centre de son grand corps de manifestation ».

Shambhala est donc sur une dimension bien plus élevée que les divers "maîtres de sagesse" de la Hiérarchie invisible qui, agissant généralement depuis le plan astral ou mental, ne sont que les bas fonctionnaires d'une hiérarchie aux dimensions solaires.

Et là, nous ne pouvons manquer de faire remarquer que, dans la littérature ésotérico-gnostique, le Soleil est considéré symboliquement comme le "trône de Satan". Des ésotéristes plus récents ont par ailleurs localisé Satan sur le plan bouddhique, c'est-à-dire un plan bien plus élevé que les plans astraux ou mentaux où flottent les "maîtres de sagesse".

Autre indice concordant : le Roi de Shambhala est aussi désigné sous le nom de "Roi du Monde". Or dans la tradition chrétienne, c'est souvent sous l’appellation "Prince de ce monde" que l'on évoque Satan alors que Jésus, lui s'identifie à un "royaume qui n'est pas de ce monde". N'y a-t-il pas d'ailleurs un parallèle troublant entre les noms "Satan" et "Sanat Kumara", le roi de Shambhala ?

Nous n'aimons pas les raccourcis trop faciles qu'emploient les chrétiens fondamentalistes pour dénoncer tout ce qui ne leur plaît pas. Mais les pistes semblent toutes indiquer que le "Dieu" auquel obéit la Hiérarchie de Djwhal Khul n'est autre que Satan, dont la nature de feu – solaire, volontaire - inquiète les entités de l'au-delà mais à laquelle ils doivent se soumettre car leur propre survie en dépend.

La "Grande Babylone". visible et invisible, est comme ça : chaque entité a peur de ce qui se trouve au-dessus d'elle, mais elle a plus peur encore de perdre sa sécurité et c'est pourquoi elle est prête à tous les compromis. Djwhal Khul le dit et le répète : la méthode principale de la Hiérarchie est "l'adaptation par l'aligne-ment-. Il ne faut donc pas réfléchir sur le bien fondé de ce qui est entrepris, mais seulement se soumettre à l'insondable volonté de Shambhala. C'est pourquoi Djwhal Khul émet un soutien inconditionnel à l'explosion de la bombe A sur Hiroshima, voulue - dit-il - par ses supérieurs de Shambhala.

Sa "spiritualité" est une spiritualité d'esclaves - et nous retrouvons cette mentalité chez ces peuplades mongoles qui ont toujours vécu sous la tyrannie de roi-dieux qu'ils finissaient, comme Gengis Khan, par "aimer". Si les Mongols et les Tibétains ont un lien si direct avec Shambhala, c'est parce qu'ils ont suivi cette voie depuis très longtemps (selon Max Heindel. les Mongols constitueraient l'une des sous-races de l'Atlantide).

Cependant ce serait une grave erreur de penser que le Roi de Shambhala ne les influence qu'eux seuls et qu'il faudrait désormais les diaboliser comme des ennemis externes.

Car, en cette fin des temps, et surtout depuis les deux guerres mondiales, le feu de Shambhala s'est répandu partout. De même que Gog et Magog — longtemps tenus à l'écart derrière des murs — vont nécessairement se répandre aux "quatre coins de la Terre" lorsque le temps sera venu, cette forme du mal contenue à l'écart du monde va envahir — a envahi — toutes les sphères de notre existence.

Nous vivons à une époque de jugement, une époque où toutes les forces antagonistes reviennent et s'affrontent impitoyablement. On ne peut les fuir car c'est notre conscience même qui est le champ de bataille... Choisirons-nous de nous "adapter" — comme le promeut Djwhal nul et ses enseignements New Age tellement à la mode — ou aurons-nous le courage de regarder le mal en face, de dire "non" autant aux forces noires qu'aux forces soi-disant blanches qui ne font, en fait, que blanchir le Mal pour le rendre plus présentable ?

Leek Osov, V.I.T.R.I.O.L.

Le C.R.O.M. diffuse un dossier complet intitulé « Tibet, la guerre occulte ».

Dambijantsan, le lama assoiffé de sang




Dambijantsan ou Ja-lama, le lama vengeur, était pour les Mongols l'incarnation du terrible Mahakala du panthéon lamaïste. La vidéo évoque le livre de d'Andrei Znamenski, Shambhala Rouge : Magie, prophétie et géopolitique dans le cœur de l'Asie.

Quelle cruauté le tantrisme bouddhique peut conduire en temps de guerre ? Cela est montré par l'histoire du " lama vengeur ", un moine du nom de Dambijantsan qui avait été emprisonné en Russie pour activités révolutionnaires.

« Après une fuite mouvementée, écrit Robert Bleichsteiner, il alla au Tibet ou il fut initié a la magie tantrique. Dans les années 1890, il commença ses activités politiques en Mongolie. Chevalier errant, démon des steppes et tantrika, il éveillait de vagues espoirs chez certains, de la peur chez d'autres, ne reculait devant aucun crime, sortait indemne de tous les dangers, de sorte qu'il était considérait comme invulnérable, bref, il tenait tout le désert de Gobi sous son emprise. »

Dambijantsan croyait être l'incarnation du héros guerrier de la Mongolie de l'Ouest, Amursana. Durant de longues années, il réussit a commander une armée nombreuse et a exécuter une quantité remarquable d' actions militaires victorieuses. Pour cela, il reçut de hauts titres religieux et nobles de la part du Khutuktu d'Ourga.

La forme de guerre de Dambijantsan était d'une cruauté calculée, qu'il considérait néanmoins comme un acte de vertu religieux. Le 6 août 1912, après la prise de Khobdo, il massacra les prisonniers chinois selon un rite tantrique. Comme un prêtre aztèque en pleine majesté, il leur ouvrit la poitrine avec un couteau et leur arracha le cœur avec sa main gauche. II le plaça avec des morceaux de cervelle et d'entrailles dans des crânes faisant office de coupes afin de les offrir en sacrifice aux dieux de terreur tibétains. Bien qu'étant officiellement un gouverneur du Khutuktu, il se conduisit comme un autocrate en Mongolie de l'Ouest et tyrannisa un immense territoire par un règne de violence « au-delà de toute raison et mesure ». Sur les parois de sa yourte, il aimait suspendre la peau écorchée de ses ennemis.

Sa fin fut tout aussi sanglante que le reste de sa vie. Les bolcheviques dépêchèrent un prince mongol qui prétendit être un envoyé du Khutuktu et put ainsi entrer sans mal dans le camp. Devant le « lama vengeur » sans méfiance, il tira six coups de revolver. II arracha ensuite le cœur de sa victime et le dévora devant les yeux de toutes les personnes présents, afin de terrifier - comme il le dit plus tard - ses partisans. II réussit ainsi à s'échapper. Mais le fait « d'arracher et de manger le cœur » n’était pas seulement un terrible moyen de répandre la terreur, cela faisait aussi partie du culte traditionnel de la caste guerrière mongole, qui était déjà pratiqué sous Gengis Khan.

Au vu des terribles tortures dont l'armée chinoise était accusée, et de l'impitoyable boucherie par laquelle répondaient les forces mongoles, une forme de guerre extrêmement cruelle fut ainsi la règle en Asie Centrale, dans les années 1920. Dans ce contexte, la vie et les actions du « lama vengeur » ont été glorifiées par le peuple mongol.

Source : V.T.R.I.O.L. N° 17

mercredi, juin 12, 2013

Les Böns sont-ils bons pour la santé ?



Shenten Dargye ling, Blou.

En France, les lamas Böns (on prononce « beun » ; chez les britanniques les buns sont des petits pains bourrés de gluten) mènent la vie de château à Blou (49) où ils ont acheté la belle demeure seigneuriale de la Modetais.

En cet an de grâce et de vaches maigres, les lamas Böns ont décidé de révéler les secrets de la médecine traditionnelle tibétaine aux Français appauvris ne possédant plus de mutuelle ou ne pouvant payer les dessous de table exigés par des médecins toujours plus avides.

Cet été au château de la Modetais, un Amchi (guérisseur) Bön du nom de Nyima Samphel enseignera les techniques de santé des Tibétains.
 
« La médecine tibétaine, précisent les lamas, se base sur l'équilibre des trois humeurs du corps : bile, vent et flegme. Selon ce système, la cause des maladies est à rechercher dans le déséquilibre de ces trois humeurs et la guérison s'obtient par le rétablissement de cet équilibre. Le traitement principal consiste en la prise de médicaments à base de minéraux et végétaux, mais d'autres soins peuvent également s'y ajouter tels que la moxibustion, l'acupuncture, la saignée ou le massage. »

Un siècle avant l'invasion chinoise à une époque où la vie du peuple tibétain était dirigée par le saint Dharma lamaïste, la doctrine sacrée du toit du monde, le prêtre chrétien Evariste Huc dépeint un tableau très différent de la propagande des lamas.

Dans son livre Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Thibet, Evariste Huc écrit :

« La crainte que les Thibétains ont de la petite vérole est inimaginable. Ils n’en parlent jamais qu’avec stupeur, et comme du plus grand fléau qui puisse désoler l’espèce humaine. Il n’est presque pas d’année où cette maladie ne fasse à Lhassa des ravages épouvantables ; les seuls remèdes préservatifs que le gouvernement sache employer, pour soustraire les populations à cette affreuse épidémie, c’est de proscrire les malheureuses familles qui en sont atteintes. Aussitôt que la petite vérole s’est déclarée dans une maison, tous les habitants doivent déloger et se réfugier, bon gré mal gré, loin de la ville, sur le sommet des montagnes ou dans les déserts. Personne ne peut avoir de communication avec ces malheureux, qui meurent bientôt de faim et de misère, ou deviennent la proie des bêtes sauvages. Nous ne manquâmes pas de faire connaître au régent la méthode précieuse usitée parmi les nations européennes pour se préserver de la petite vérole. Un des motifs qui nous avaient valu la sympathie et la protection du régent, c’était l’espérance que nous pourrions un jour introduire la vaccine dans le Thibet. Le missionnaire qui aurait le bonheur de doter les Thibétains d’un bienfait si signalé, acquerrait certainement sur leur esprit une influence capable de lutter avec celle du talé lama lui-même. L’introduction de la vaccine dans le Thibet, par les missionnaires, serait peut-être le signal de la ruine du lamaïsme, et de l’établissement de la religion chrétienne parmi ces tribus infidèles.

Les galeux et les lépreux sont en assez grand nombre à Lhassa. Ces maladies cutanées sont engendrées par la malpropreté, qui règne surtout dans les basses classes de la population. Il n’est pas rare, non plus, de rencontrer parmi les Thibétains des cas d’hydrophobie. On est seulement étonné que cette maladie horrible n’exerce pas de plus grands ravages, quand on songe à l’effrayante multitude de chiens affamés qui rôde incessamment dans les rues de Lhassa ; ces animaux sont tellement nombreux dans cette ville, que les Chinois ont coutume de dire ironiquement que les trois grands produits de la capitale du Thibet sont les lamas, les femmes et les chiens, lama, ya-téou, kéou.

Télécharger gratuitement Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Thibet :



"Une femme, je la fais jouir 42 fois en une nuit"

Gourou Bikran Choudhury L'Effet Papillon revient sur le reportage de Mathieu Bonnet : "Rencontre avec le yogi CHOUDHURY, le fondate...