mercredi, juin 12, 2013

Les Böns sont-ils bons pour la santé ?



Shenten Dargye ling, Blou.

En France, les lamas Böns (on prononce « beun » ; chez les britanniques les buns sont des petits pains bourrés de gluten) mènent la vie de château à Blou (49) où ils ont acheté la belle demeure seigneuriale de la Modetais.

En cet an de grâce et de vaches maigres, les lamas Böns ont décidé de révéler les secrets de la médecine traditionnelle tibétaine aux Français appauvris ne possédant plus de mutuelle ou ne pouvant payer les dessous de table exigés par des médecins toujours plus avides.

Cet été au château de la Modetais, un Amchi (guérisseur) Bön du nom de Nyima Samphel enseignera les techniques de santé des Tibétains.
 
« La médecine tibétaine, précisent les lamas, se base sur l'équilibre des trois humeurs du corps : bile, vent et flegme. Selon ce système, la cause des maladies est à rechercher dans le déséquilibre de ces trois humeurs et la guérison s'obtient par le rétablissement de cet équilibre. Le traitement principal consiste en la prise de médicaments à base de minéraux et végétaux, mais d'autres soins peuvent également s'y ajouter tels que la moxibustion, l'acupuncture, la saignée ou le massage. »

Un siècle avant l'invasion chinoise à une époque où la vie du peuple tibétain était dirigée par le saint Dharma lamaïste, la doctrine sacrée du toit du monde, le prêtre chrétien Evariste Huc dépeint un tableau très différent de la propagande des lamas.

Dans son livre Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Thibet, Evariste Huc écrit :

« La crainte que les Thibétains ont de la petite vérole est inimaginable. Ils n’en parlent jamais qu’avec stupeur, et comme du plus grand fléau qui puisse désoler l’espèce humaine. Il n’est presque pas d’année où cette maladie ne fasse à Lhassa des ravages épouvantables ; les seuls remèdes préservatifs que le gouvernement sache employer, pour soustraire les populations à cette affreuse épidémie, c’est de proscrire les malheureuses familles qui en sont atteintes. Aussitôt que la petite vérole s’est déclarée dans une maison, tous les habitants doivent déloger et se réfugier, bon gré mal gré, loin de la ville, sur le sommet des montagnes ou dans les déserts. Personne ne peut avoir de communication avec ces malheureux, qui meurent bientôt de faim et de misère, ou deviennent la proie des bêtes sauvages. Nous ne manquâmes pas de faire connaître au régent la méthode précieuse usitée parmi les nations européennes pour se préserver de la petite vérole. Un des motifs qui nous avaient valu la sympathie et la protection du régent, c’était l’espérance que nous pourrions un jour introduire la vaccine dans le Thibet. Le missionnaire qui aurait le bonheur de doter les Thibétains d’un bienfait si signalé, acquerrait certainement sur leur esprit une influence capable de lutter avec celle du talé lama lui-même. L’introduction de la vaccine dans le Thibet, par les missionnaires, serait peut-être le signal de la ruine du lamaïsme, et de l’établissement de la religion chrétienne parmi ces tribus infidèles.

Les galeux et les lépreux sont en assez grand nombre à Lhassa. Ces maladies cutanées sont engendrées par la malpropreté, qui règne surtout dans les basses classes de la population. Il n’est pas rare, non plus, de rencontrer parmi les Thibétains des cas d’hydrophobie. On est seulement étonné que cette maladie horrible n’exerce pas de plus grands ravages, quand on songe à l’effrayante multitude de chiens affamés qui rôde incessamment dans les rues de Lhassa ; ces animaux sont tellement nombreux dans cette ville, que les Chinois ont coutume de dire ironiquement que les trois grands produits de la capitale du Thibet sont les lamas, les femmes et les chiens, lama, ya-téou, kéou.

Télécharger gratuitement Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Thibet :



Révélations d'un lama dissident

Le lama tibétain Kelsang Gyatso (1931-2022) était un enseignant important parmi les guélougpa restés fidèles à des pratiques proscrites ...