« On
ne sauve pas un goy le jour du shabbat » (Talmud)
par Israël Shahak
Israël
Shahak est né à Varsovie en 1933, il passe son enfance au camp de
Bergen-Belsen. En 1945, il émigre en Israël et sert dans l'armée
israélienne Tsahal. Militant des droits de l'homme, il collabore au
journal Haaretz et s'attaque à l'obscurantisme religieux juif et à
son influence dans la vie politique de l'Etat colonial d'Israël.
Juif et israélien, il est donc ethniquement irréprochable et
politiquement correct.
Tout
commence en 1965, lorsque Shahak est témoin d'un incident qui le
marquera profondément. Dans un quartier de Jérusalem un non-juif
(goy) s'effondre brusquement, victime semble-t-il d'une crise
cardiaque. Prié de mettre son téléphone à disposition pour
appeler une ambulance, un juif religieux refuse, en invoquant la
Halakha qui lui interdit de sauver un non-juif le jour du Sabbat.
Shahak interroge peu après les membres de la Cour rabbinique de
Jérusalem; ces membres sont nommés par l'Etat d'Israël. Ceux-ci
répondent que la personne qui a refusé l'usage de son téléphone a
agi conformément aux lois religieuses et ils se réfèrent à
l'abrégé des lois talmudiques. Finalement les autorités
rabbiniques tant en Israël que dans la diaspora n'ont jamais fait
machine arrière et ont toujours refusé de modifier ou de supprimer
la moindre prescription sabbatique. Il est donc interdit à un juif
de profaner le jour du Sabbat pour sauver un non-juif. Par contre la
violation du Sabbat est permise pour sauver un juif. Dérouté et
scandalisé par cette discrimination raciste, Shahak se met à
étudier les lois talmudiques. Il nous livre le fruit de trente ans
de recherches et d'un demi-siècle de vie dans la Terre promise.
De
la Déclaration Balfour qui promettait aux sionistes «l'établissement
d'un foyer national juif sans porter préjudice aux droits civils et
religieux des communautés non-juives établies en Palestine» --
donc un état pluraliste -- on en est arrivé à la consolidation
d'un Etat dont les lois et règlements sont fortement imprégnés de
l'idéologie des rabbins orthodoxes, expansionniste (le Grand Israël)
et pratiquant l'apartheid et la xénophobie.
Shahak
découvre qu'il y a deux catégories de citoyens: les juifs et les
non-juifs (Druzes et Arabes), ces derniers ne jouissant ni du droit
de résidence, ni du droit au travail, ni de l'égalité devant la
loi. Le lecteur français remarquera que les représentants du peuple
élu qui se plaignent d'avoir eu leurs papiers estampillés de la
mention «juif» sous Vichy et en Union soviétique imposent à
présent en Israël des cartes d'identité où ne figure jamais la
nationalité israélienne mais la mention soit «Juif», soit
«Arabe», soit «Druze». Le critère est donc racial ou ethnique.
«Toutes les requêtes introduites auprès du ministère de
l'intérieur en Israël pour supprimer ces mentions discriminatoires
et y substituer l'indication de la nationalité israélienne ont été
vaines». En Israël, les juifs constituent donc bien une catégorie
de citoyens privilégiés et la source de ces dispositions juridiques
en est le Talmud, qui imprègne la vie sociale et même les relations
diplomatiques.
Il
y a quelques années déjà, Alfred Lilienthal, juif non sioniste,
qui partage les mêmes convictions humanistes de Shahak, reprenait
les déclarations de la Haute Cour de l'Etat d'Israël de janvier
1972: «Il n'y a pas de nation israélienne
distincte du peuple juif résidant en Israël et dans la diaspora».
Selon cette loi commentait-il, «un juif peut
devenir citoyen d'Israël en une minute dès qu'il a pris pied sur le
sol du pays, mais ce statut peut être enlevé à tout moment à un
Arabe même s'il est né dans le pays habité par ses ancêtres
depuis plus de mille ans». Depuis 1948, les
expropriations et expulsions de centaines de milliers de Palestiniens
se sont succédé sans relâche. Tsahal fait sauter les maisons et
raser les villages pendant que les habitants sont aux champs. Israël
n'est donc une démocratie que pour les juifs. Pour les autres, c'est
un Etat totalitaire et xénophobe pratiquant l'apartheid. L'écrivain
Yoram Bar Porath déclarait en 1972: «Les
dirigeants israéliens ont le devoir d'expliquer clairement au public
un certain nombre de faits tombés progressivement dans l'oubli:
qu'il n'y a ni sionisme, ni installation du peuple juif sans éviction
des Arabes et expropriation de leurs terres».
En
1948 et 1949, Israël a adopté l' «Emergency Defense Regulations»
de l'armée britannique qui donnent l'autorisation d'entrer dans
n'importe quelle maison quelle que soit l'heure du jour ou de la
nuit; de détruire une maison «suspecte», de confisquer les
propriétés privées et d'expulser ses habitants hors du territoire.
Ces dispositions sans égales dans les pays civilisés ont permis
l'expropriation et la déportation de centaines de milliers d'Arabes
qui vivaient chez eux. Pendant ce temps le lobby sioniste aux
Etats-Unis faisait croire que les Palestiniens se réjouissaient des
bienfaits apportés par la démocratie israélienne qui,
soulignons-le, n'aurait jamais subsisté sans les milliards de
dollars alloués annuellement par les Etats-Unis sans parler des
réparations allemandes.
Shahak
précise que les expropriations et expulsions n'ont été rendues
possibles qu'en prenant appui sur la Halakha (ensemble des lois
religieuses écrites qui inspirent les lois israéliennes) qui
interdit aux juifs de vendre un bien immobilier à un non-juif. La
location d'un immeuble à un goy est cependant permise à condition
que cet immeuble ne serve pas d'habitation mais de magasin ou
d'entrepôt. Il est interdit de louer aux Gentils plus de deux
maisons contiguës. Selon les préceptes de Maïmonide, le séjour
temporaire d'un étranger n'est autorisé qu'à condition qu'il
satisfasse aux sept préceptes noachides. Tout est cependant une
question de rapport de forces. Si les juifs sont assez puissants, le
devoir religieux est d'expulser les Gentils, en l'occurrence les
Palestiniens. Le Talmud réitère à leur endroit les exhortations à
l'extermination contenues dans la Thora à l'égard des Cananéens et
des Amalécites (Deut 20 13 , Deut 25 , Josué 6 2, Josué 8 24-25,
etc.). Ces génocides bibliques, souligne Shahak, sont invoqués par
les rabbins actuels pour justifier les nombreux massacres de
populations arabes par les Israéliens (Deir Yassin, Quneitra, etc.).
Conformément
au judaïsme, le meurtre d'un juif est un crime capital et l'un des
trois péchés abominables avec l'idolâtrie et l'adultère. Mais
tout change lorsque la victime est un goy. Le juif qui tue un goy se
rend coupable d'un péché contre «La Loi divine» uniquement, non
punissable par un tribunal. Le juif qui cause indirectement la mort
d'un goy ne se rend coupable d'aucun péché. (En Israël,
l'objection de conscience est interdite).
D'après
la juridiction juive, un goy meurtrier doit être exécuté, que la
victime soit juive ou non. Cependant, si la victime est un goy et le
meurtrier juif ou converti au judaïsme, ce dernier n'est pas puni.
En 1973, révèle Shahak, le Commandement de la Région centrale de
l'armée israélienne distribue aux soldats une brochure qui
mentionne: «Lorsque nos forces rencontrent des civils en temps de
guerre ou lors d'une poursuite ou d'un raid, tant qu'il n'y a aucune
certitude que ces civils sont dans l'impossibilité de nuire à nos
troupes, alors, conformément à la Halakha, ils peuvent et doivent
être tués. En aucun cas on ne peut se fier à un Arabe, même s'il
donne l'impression d'être civilisé. En temps de guerre, nos troupes
donnant l'assaut sont non seulement autorisées mais tenues par la
Halakha de tuer même les civils paisibles, c'est-à-dire les civils
paisibles en apparence».
La
brochure a été retirée depuis mais il n'empêche que ceux qui la
mettent en pratique ne sont jamais punis. Dans tous les cas où les
juifs ont assassiné des Arabes non-combattants dans un contexte
militaire ou paramilitaire, comme celui de Kafr Qasim en 1956, un
massacre en masse, les meurtriers ont été libérés immédiatement
ou ont reçu des peines extrêmement légères ou encore ont
bénéficié de remises de peine qui ont réduit leur condamnation à
presque rien. Shmu'el Lahis, responsable du massacre de cinquante ou
soixante-quinze paysans arabes emprisonnés dans une mosquée après
l'occupation de leur village par l'armée israélienne pendant la
guerre de 1948-49, a bénéficié d'une amnistie complète grâce à
l'intercession de Ben-Gourion. Le personnage devint un juriste réputé
et, en 1970, fut nommé directeur général de l'Agence juive (Bureau
exécutif du mouvement sioniste). En 1978, les faits concernant son
passé ont été discutés dans la presse israélienne, mais aucune
autorité rabbinique n'a contesté son amnistie ni l'opportunité de
sa nomination.
De
nombreux terroristes sionistes accédèrent au poste de ministre ou
de premier ministre: Itzhak Shamir, organisateur de l'assassinat de
Lord Moyne et du comte Folke Bernadotte, Menaghem Begin, Moshe Dayan,
Itzhak Rabin, Levi Eskhol, tous responsables du massacre de centaines
de Palestiniens.
Selon
le Talmud, un Gentil tombé dans un puits ne peut être secouru.
Cependant, il ne peut y être jeté volontairement. Le précepte
fameux «Tuez le meilleur des Gentils» n'est valable qu'en temps de
guerre. Cette haine des Gentils, qui est d'origine talmudique, a
toujours été occultée par les médias mais, précise Shahak,
depuis la Guerre des Six jours (1967), ces préceptes inhumains ont
été invoqués à la télévision israélienne par les colons juifs
exploitant le travail des Arabes et particulièrement celui des
enfants. Les chefs religieux du Gush Emunim ont à leur tour invoqué
ces commandements pour justifier l'assassinat de maires palestiniens.
Selon eux, les prescriptions divines leur enjoignent d'expulser les
Arabes de Palestine. De nombreux sionistes rejettent ces positions
mais leur argumentation est opportuniste et non fondée sur
l'éthique. Par exemple, ils soutiennent que l'exploitation et
l'oppression des Palestiniens tend à corrompre la société
israélienne; que l'expulsion des Palestiniens est irréalisable dans
les conditions politiques qui prévalent ou encore que la politique
de terreur tend à isoler diplomatiquement Israël et à le mettre au
ban des nations. Cependant, tous les sionistes, et en particulier les
sionistes de gauche, partagent les vues du judaïsme strict.
Mariage
et relations sexuelles
Puisque
«la chair des goyim est semblable à celle des ânes et que leur rut
est comme celui des étalons», (Ezéchiel 23 20) les relations
sexuelles d'un juif marié avec une goya ne sont pas de l'adultère
mais de la bestialité. Selon Maïmonide, toute femme non-juive est
considérée comme non purifiée de ses menstrues, esclave, païenne
et prostituée (niddah, shiftah, goyah, zonah). Par conversion elle
perd les trois premières marques mais reste toujours zonah
(prostituée) pour le restant de ses jours. Pour une femme, la
conversion au judaïsme est assortie de conditions humiliantes:
inspection corporelle par trois rabbins après avoir été dénudée
lors d'un bain de purification. On imagine les hurlements médiatiques
si l'église catholique se permettait le moindre projet en ce sens.
Selon
l'Encyclopédie talmudique, le juif qui a des rapports charnels avec
la femme d'un Gentil ne mérite pas la peine de mort. Selon ce qui
est écrit: «La femme de ton prochain et non la femme de l'étranger»
et le précepte selon lequel «un homme restera fidèle à sa femme»
qui est adressé aux Gentils ne s'applique pas au juif parce qu'aux
yeux de la Loi il n'y a pas de mariage valide entre les Gentils.
Cette interdiction ne s'adresse donc pas au juif. Cela ne veut pas
dire que les rapports sexuels entre un juif et une goya sont permis,
bien au contraire. Mais la punition principale est infligée à la
goya et doit être exécutée même si celle-ci a été violée par
le juif. Lorsqu'un juif a un coït avec une goya, cette dernière,
qu'elle soit une enfant de trois ans ou une adulte, qu'elle soit
mariée ou non, et même si elle est une mineure âgée seulement de
neuf ans et un jour, par le fait même qu'elle a eu un coït
«volontaire» doit être tuée, comme c'est le cas pour une bête,
simplement parce qu'elle a occasionné des ennuis au juif. Cependant
celui-ci doit être fouetté et, s'il est un Kohen (membre de la
tribu des prêtres), il doit recevoir deux fois plus de coups de
fouet parce qu'un Kohen ne peut avoir de rapports sexuels avec une
prostituée et toute femme non-juive est présumée être une
prostituée.
Il
est bien entendu qu'un juif ne peut épouser une non-juive. Les
mariages mixtes sont une abomination pour les rabbins. Il est
interdit aux descendants mâles des Kohanim (prêtres) d'épouser des
divorcées. Les mariages célébrés par des autorités civiles en
dehors d'Israël, forcément, sont déclarés invalides. Précisons
qu'en Israël le mariage est religieux et les registres sont tenus
par la Synagogue. Qu'en pensent les philosémites laïcards qui
baisent les tsitsith (franges) du Grand rabbin Ouaknin de Marseille ?
«Les
enfants nés de mariages invalides sont déclarés illégitimes par
les rabbins. Les rabbins libéraux ne sont pas autorisés à célébrer
les mariages en Israël. Le divorce est interdit à la femme, sauf si
elle obtient le consentement écrit de son mari. La veuve doit
obtenir l'autorisation de son beau-frère pour se remarier. Elle peut
être amenée à abandonner une partie de son héritage à son
beau-frère pour qu'il ne fasse pas usage de son droit de lévirat.
Si elle est mineure, la veuve peut devoir attendre jusqu'à sa
majorité pour se remarier. Les enfants nés de relations avec une
femme mariée ou d'un mariage civil hors Israël sont considérés
comme bâtards et, ayant atteint l'âge adulte, ne sont pas autorisés
à se marier selon la loi israélienne.»
Droit
Le
Livre de l'Education paru au XIVème siècle en Espagne expose les
613 préceptes religieux du judaïsme. Précisons que cet ouvrage
très populaire, paru à de nombreuses reprises dans des éditions
bon marché, est subsidié par le gouvernement israélien. C'est
ainsi que le juif religieux apprend depuis sa plus tendre enfance au
cours de Talmud-Tora que les non-juifs sont comparables aux chiens.
Béatrice
Philippe, professeur à l'INALCO, Paris, prétend que les juifs de
France sont devenus « usuriers malgré eux » au Moyen Age. Bien
sûr, le Talmud interdit formellement le prêt à intérêt, mais
cela ne vaut que pour les juifs.
Le
précepte 198 ordonne de pratiquer l'usure vis-à-vis des Gentils. Et
le précepte 545 dispose «Nous ne devons prêter de l'argent aux
Gentils que moyennant intérêt». «Cette obligation, précise le
commentaire des mitzvot, se fonde sur le principe selon lequel les
juifs ne doivent avoir aucune pitié des Gentils.»
Le
précepte 219 enjoint au juif de se préoccuper de son prochain et de
son argent comme il le ferait pour lui-même. Celui qui aime le
prochain comme lui-même ne lui volera pas son argent. Mais, faut-il
le rappeler, le goy n'est pas le prochain du juif.
Le
paragraphe 322 traite du devoir de maintenir les Gentils en
esclavage. «Cette obligation repose sur l'évidence que le peuple
juif est le meilleur de tous les peuples de la terre, créé pour
connaître son Créateur et l'adorer et digne de posséder des
esclaves pour le servir». C'est dans la revue des Loubavitch, secte
ultra raciste soutenue financièrement par Jacques Chirac lorsqu'il
était maire de Paris, que Gilles Kepel a trouvé le concept suivant:
«L'écart qui sépare le peuple juif du genre humain n'est pas
moindre que l'écart entre l'humain et l'animal.»
Paragraphe
239. L'interdiction de maudire le prochain, de lui donner de mauvais
conseils, de le haïr, de le couvrir de honte, de tirer vengeance ne
s'applique qu'au juif. Contre les goyim, en revanche, toutes les
mauvaises actions sont vivement recommandées par la Halakha.
Bien
sûr, toutes ces dispositions sont bien connues des rabbins et des
apologistes du judaïsme comme Malka, Dahan, Philippe et Iancu, pour
ne parler que de la France. Mais ces mandarins n'en font jamais état
hors des limites de la communauté juive. En revanche, ils diffament
ceux qui portent ces textes à la connaissance des Gentils et ils se
répandent en dénégations où l'art de la tromperie atteint des
sommets. Par exemple, ils affirment, la main sur le coeur et en
utilisant des généralités, que le judaïsme attache beaucoup
d'importance à la pitié, mais oublient de préciser que celle-ci ne
peut s'exercer envers les goyim. Conformément à la Halakha, les
juifs ne peuvent désigner un non-juif à un poste où il exercerait
une autorité, si petite soit-elle, sur les juifs. Cette loi
particulière s'applique même à ceux qui se sont convertis au
judaïsme et ce jusqu'à la dixième génération. Voit-on la France
prendre de pareilles mesures vis-à-vis de Badinter, Joxe, BH Lévy,
Levai, Elkabbach et Anne Sinclair ? Les goyim sont présumés être
des menteurs congénitaux et ne sont pas habilités à témoigner
devant un tribunal rabbinique. Le Talmud interdit formellement à un
juif d'offrir un cadeau à un goy, sauf en affaires où ce cadeau
constitue une sorte d'investissement, donc un bénéfice escompté.
Il
est interdit de rendre au gentil un bien qu'il a égaré. La
tromperie indirecte en affaires est permise vis-à-vis du goy. Si,
par exemple, un goy commet une erreur de calcul en sa défaveur il
n'est pas nécessaire de le lui faire remarquer mais il faut dire «je
me fie à votre décompte» afin de prévenir son hostilité s'il se
rend compte de son erreur ultérieurement. La fraude est donc permise
vis-à-vis du goy. Le vol au dépens du goy n'est pas interdit. C'est
la raison pour laquelle très peu de rabbins ont protesté contre les
expropriations forcées des Palestiniens parce qu'ainsi on
accroissait la puissance juive.
La
dissimulation
En
1240, saint Louis provoqua, à Paris, la «grande disputaison» au
terme de laquelle le Talmud, parce qu'il fourmillait de passages
antichrétiens, fut livré aux flammes. Mais en Pologne au XVIIème
siècle, parut une édition du Talmud qui contenait tous les passages
antichrétiens prohibés précédemment. Ceux-ci ayant soulevé
l'indignation des hébraïsants chrétiens, le synode juif réuni en
1631 en Pologne en prescrivit lui-même le retranchement dans les
éditions ultérieures mais en enjoignant de laisser des blancs à la
place des passages incriminés et d'y mettre un O, qui avertira les
rabbins et les maîtres d'école d'enseigner ces endroits de vive
voix seulement.
Ailleurs,
les expressions «Gentil», «non-juif»,, «étranger», (goy, eino
yehudi, nokhri) furent remplacés par les termes «idolâtres»,
«païen» ou même «Cananéen», ou «Samaritain» pour lesquels il
était possible de donner une explication lénifiante et
satisfaisante mais que le lecteur juif pouvait aisément reconnaître.
Lorsque les attaques redoublaient, la défense devenait plus
minutieuse encore. La censure tsariste devenant plus sévère, tous
les euphémismes furent considérés pour ce qu'ils étaient en
réalité. Sur quoi les autorités rabbiniques substituèrent les
termes «Arabe» ou «Musulman» ou occasionnellement «Egyptien» en
estimant que les autorités ne soulèveraient aucune objection.
En
même temps, des listes manuscrites d'omissions talmudiques furent
mises en circulation qui expliquaient les nouveaux termes et
mettaient les omissions en évidence. Parfois, un désaveu général
était imprimé dans la page de garde de chaque volume de littérature
talmudique déclarant solennellement, parfois sous la foi du serment,
que les expressions hostiles étaient en fait adressées aux
idolâtres de l'Antiquité, ou encore à des peuples depuis longtemps
disparus comme les Cananéens et «non aux peuples parmi lesquels
nous vivons». [Ce genre de serment n'a d'ailleurs aucune valeur pour
le juif. Le seul serment qui l'engage étant celui prêté selon le
rite rabbiniue, coiffé de la kippa, sans aucune représentation du
Christ, sur la Bible hébraïque et en présence d'un rabbin ou d'un
juif pieux. Voir la déposition de Joseph G. Burg au procès de
Toronto dans R.H.R. n° 5 de novembre 1991 sous le titre «Un juif
révisionniste témoigne à Toronto».] Inutile de dire qu'il
s'agissait de mensonges flagrants. Après la création de l'Etat
d'Israël, dès que les rabbins se sentirent en sécurité, tous les
passages agressifs et les expressions injurieuses furent restaurés
sans l'ombre d'une hésitation dans les nouvelles éditions.
Ainsi
chacun en Israël peut-il facilement prendre connaissance -- les
enfants l'apprennent à l'école -- des passages qui obligent chaque
juif passant devant un cimetière chrétien à maudire la mère des
défunts.
A
l'heure actuelle, nombre de docteurs ont non seulement persévéré
dans la tromperie mais ont surpassé les vieilles méthodes
rabbiniques tant dans l'insolence que dans le mensonge. En 1962, le
code de la loi talmudique, réédité par Maïmonide Mishneh Tora
appelé «livre de la Connaissance» qui contient les lois
fondamentales et les pratiques de la loi juive a été publié à
Jérusalem en édition bilingue, le texte anglais faisant face au
texte hébreu. Celui-ci a été restauré dans sa pureté originelle
et le commandement selon lequel il faut exterminer le juif infidèle
apparaît dans son intégralité: «C'est un devoir de les exterminer
de ses propres mains». La traduction anglaise est édulcorée:
«C'est un devoir de prendre des mesures actives pour les détruire».
Mais le texte hébreu poursuit en spécifiant l'exemple type
d'infidèles qui doivent être exterminés: «Comme Jésus de
Nazareth et ses disciples ... que le nom du méchant (pervers) s'en
aille en putréfaction». Pas un mot de cet anathème n'apparaît
dans le texte anglais qui lui fait face.
Mais
plus significatif, en dépit de la grande diffusion de cet ouvrage
parmi les universitaires des pays anglo-saxons, aucune protestation
ne s'est élevée contre cette tromperie flagrante.
Shahak
dénonce la consigne du silence des intellectuels libéraux, des
clergés catholique et protestant et de certains cercles marxistes
tant aux Etats-Unis qu'en Israël à propos de l'obscurantisme
rabbinique qui s'est exercé tout au long de l'histoire à l'encontre
des juifs eux-mêmes. «Autodafés de livres, persécution des
écrivains, disputes à propos du pouvoir magique des amulettes».
L'auteur analyse le processus de dégénérescence du judaisme
classique en Pologne et en Allemagne au XVIIIème siècle notamment,
qui aboutit à un fatras de rituels vidés de substance, de
superstitions et d'absurdités imposées par un rabbinat hypocrite et
vénal. Remarquons toutefois qu'il y a deux mille ans déjà, le
Christ apostrophait les scribes et les Pharisiens hypocrites dans un
passage de saint Matthieu qui conserve toute son actualité.
La
presse israélienne est constamment agitée par les querelles qui
opposent les différentes factions religieuses et qui versent souvent
dans la trivialité. Voici les questions qui, selon Shahak,
passionnaient les lecteurs en août 1993: les corps des soldats
israéliens nés de mère non-juive et tués au combat doivent-ils
être inhumés dans un espace ségrégé ou dans un cimetière
militaire? Les associations religieuses qui ont le monopole des
enterrements, excepté de ceux des membres des kibboutz, vont-elles
encore être autorisées à circoncire les défunts incirconcis et
ceci sans l'accord des familles? L'importation de viande non casher
en Israël, officieusement interdite depuis la fondation de l'Etat,
sera-t-elle enfin autorisée ou interdite légalement?
Shahak
jette un éclairage inattendu sur la personnalité de «l'apôtre du
judaisme auprès de l'humanité», le philosophe Martin Buber, celui
dont Elie Wiesel, entre autres, célèbre la sagesse hassidique.
L'auteur dénonce en lui l'inspirateur des chefs hassidiques
«sanguinaires» (l'expression est de Shahak) dont la philosophie a
développé le chauvinisme et la haine du non-juif en Israël. Selon
lui, Buber porte une grande responsabilité dans la propagande
hassidique qui incitait les infirmières de Tsahal à refuser de
soigner les blessés ennemis. Dans Hatanya, le livre fondamental du
mouvement habbad, l'une des branches les plus importantes du
Hassidisme, il est écrit:
«
Tous les non-juifs sont des créatures sataniques dans lesquelles il
ne peut y avoir absolument rien de bon ».
Les
dix-huit bénédictions
Dans
les dix-huit bénédictions de la prière du matin (Chemonè esrè)
du Rituel de prières, il existe une malédiction spéciale (birkhat
ha-minim) dirigée à l'origine contre les chrétiens, les juifs
convertis et les juifs hérétiques:
1.
«Et qu'il n'y ait aucun espoir pour les apostats (meshhummadin) et
que tous les chrétiens périssent instantanément.»
Cette
formule date du Ier siècle, lorsque les chrétiens ne constituaient
qu'une petite secte persécutée. Peu après le XIVème siècle cette
formule fut édulcorée en: 2. «Et qu'il n'y ait aucun espoir pour
les apostats, et que tous les hérétiques périssent
instantanément». Et après de nouvelles pressions: 3. «Et qu'il
n'y ait aucun espoir pour les délateurs et que tous les hérétiques
périssent instantanément.»
Après
la création de l'Etat d'Israël, le processus fut inversé et de
nombreuses versions du rituel en revinrent ainsi à la deuxième
formule qui est aussi prescrite par de nombreux professeurs dans les
écoles rabbiniques israéliennes. Après la Guerre des Six Jours,
plusieurs congrégations proches du Gush Emunim ont restauré la
version originale uniquement verbalement et prient ainsi
quotidiennement pour que les chrétiens disparaissent instantanément.
Comme l'enseignement oral prime, on peut dire que l'exécration a
persisté à travers les siècles. Il est assez piquant que ce
processus de réversion ait eu lieu dans la période où l'Eglise
catholique sous Jean XXIII modifia les prières du vendredi saint
pour les juifs «perfides» qui avaient provoqué le scandale que
l'on sait. L'interprétation rigoureuse de la loi dite
«antimissionnaire» de décembre 1977 punit de cinq ans
d'emprisonnement celui qui fait du prosélytisme même en offrant une
Bible, un chapelet ou une médaille religieuse. En effet, selon le
texte, le don du moindre objet de piété peut être considéré
comme «incitation matérielle» à changer de religion
Le
Talmud (Shabbat 116a) ordonne de brûler publiquement les Evangiles
chaque fois que l'occasion s'en présente. Le 23 mars 1980, un
autodafé de plusieurs centaines d'exemplaires du Nouveau Testament a
été organisé par les rabbins de Yad Lehakhim, organisation
religieuse subventionnée par le ministère israélien des cultes.
En
novembre 1991, Marc Aron (président du B'naï B'rith de France),
s'adressant à Mgr Decourtray, déclara à propos du pèlerinage des
B'naï B'rith à Auschwitz: «... nous étions deux cents qui,
spontanément, dans le froid glacial de Birkenau, avons dénudé nos
bras pour mettre les Thephilim (phylactères) ... et à réciter la
prière du matin ... Nous étions deux cents à allumer la Menorah
(chandelier à sept branches), symbole du judaïsme et symbole de
notre association et à poser ces bras de lumière sur les grilles du
Carmel en signe de paix et de volonté de dialogue.»
Ce
qui n'a pas empêché les organisations juives d'obtenir d'une Eglise
apeurée le déménagement des carmélites hors du site. Comme elles
ont obtenu la suspension du procès en béatification d'Isabelle la
Catholique. Il est malgré tout choquant qu'un prince de l'Eglise,
déjà connu pour son écoeurante servilité, ait ignoré ou feint
d'ignorer le contenu antichrétien des prières juives. Comme il est
scandaleux que Jean-Paul II ait reçu au Vatican les délégués du
B'naï B'rith, organisation maçonnique connue pour son militantisme
anticatholique.
Au
cas où le livre de Shahak parviendrait à franchir les mailles
serrées de la censure en France, il serait bon que les ligues
antiracistes (MRAP, LICRA, etc.) exerçassent leur ardeur à
l'encontre de l'enseignement dispensé dans les Yeshivoth et les
cours de Talmud-Thora.
Israël
SHAHAK : « Jewish History, Jewish Religion »,
Editions Pluto Press, Londres, 1994. La Vieille
Taupe, Paris, 1996 (circuit non officiel). Source : Undercover 19.
Le poids de trois millénaires
Israël SHAHAK
Israël SHAHAK
"Israël en tant qu'Etat Juif, constitue un danger non seulement pour lui-même et pour ses habitants, mais encore pour tous les juifs, et pour tous les autres peuples et Etats du Moyen-Orient, et au au-delà..."