par
Mark Gabriel
« L’Islam
est la plus complète négation de l’Europe. »
(Joseph
Ernest Renan / 1823-1892)
«
Quand Mahomet promet aux siens un paradis tapissé, paré d’or et
de pierreries, peuplé de garces d’excellente beauté, de vins et
de vivres singuliers, je vois bien que ce sont des moqueurs qui se
plient à notre bêtise pour nous emmieller et attirer par ces
opinons et espérances, convenables à notre mortel appétit. »
(Montaigne
/ 1533-1592)
Mark Gabriel grandit immergé dans la culture musulmane, et fut envoyé à l'école Al Azhar à l'âge de six ans. À douze ans, il pouvait réciter le Coran par cœur. Il reçut le diplôme de master par l'université Al Azhar en 1990. […] On lui a alors proposé le poste prestigieux de conférencier à l'université. Au fur et à mesure de ses recherches, qui le firent voyager en Orient comme en Occident, Mustafa prit de la distance par rapport à l'islam. Dans son autobiographie, il écrit son opinion sur l'islam ainsi :
"[j'ai trouvé dans l'histoire de l'islam] de ses débuts à aujourd'hui, une religion remplie de violence et de massacres, sans aucune idéologie valable ou quelque sens de la décence. Je me demandais : « quelle religion pourrait-elle excuser une telle destruction de la vie humaine ? » À partir de cela, je commençais à regarder les musulmans et leurs chefs religieux comme des fauteurs de violences."
Apprenant que Mustafa avait "abandonné les enseignements de l'islam", les autorités d'Al Azhar le renvoyèrent de l'université le 17 décembre 1991. Elles demandèrent qu'il soit nommé imam dans la mosquée Anas Ebn Malek, de la ville de Giza. La police secrète égyptienne appréhenda alors Mustafa et le plaça dans une cellule sans nourriture ni eau pendant trois jours, après quoi il fut torturé et interrogé pendant quatre jours, puis transféré dans la prison Khalifa du Caire. Il fut relâché sans charges une semaine plus tard. À la suite de ces événements, Mustafa perdit sa foi et se mit à travailler comme directeur des ventes dans l'usine de son père. Cependant, après un an de réflexion sur des textes religieux et des discussions avec une chrétienne, il "donna son cœur à Jésus." Source
Mahomet
et l'épée
Mark
Gabriel
Tolérance
et djihad
Plusieurs
versets du Coran appellent clairement à la tolérance :
« Pas
de contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l'erreur.
Celui qui ne croit pas aux démons, et qui croit en Allah, a saisi
l'anse la plus solide et sans fêlure. Allah est celui qui entend et
qui sait tout. » Sourate 2:256.
En
d'autres termes, ce verset dit : « Tu ne peux obliger personne à
changer de religion. Le bon chemin devrait être évident. » Mahomet
l'a cité au début de son temps à Médine, avant la bataille de
Badr.
Voici
un autre verset sur la tolérance :
« Ne
discute avec les gens du Livre (Juifs et chrétiens) que de la
manière la plus courtoise (avec des bonnes paroles et de la bonne
façon, en les invitant au mono-théisme islamique avec Ses
versets) ». Sourate 29:46.
Cette
sourate aurait été révélée à La Mecque, lors de la persécution
des musulmans. Il est dit ici que les musulmans ne devraient pas
discuter avec des Juifs et des chrétiens, mais plutôt les inviter à
adhérer à l'islam. A cette époque, Mahomet croyait encore que la
plupart des Juifs et des chrétiens adopteraient l'islam à cause de
leur croyance en un seul Dieu.
Cependant,
d'autres versets coraniques font clairement allusion au combat contre
les non-croyants dans le sens d'une lutte physique, d'une guerre qui
fait des morts et des prisonniers. La tolérance ou la guerre ?
Comment concilier ces deux ordres opposés ? Considérons la période
à laquelle ces versets ont été révélés. Par exemple :
« Combattez-les
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de Fitnah (d'incrédulité et de
polythéisme, c'est-à-dire d'autres cultes hormis celui rendu à
Allah), et que la religion (le culte) soit rendue à Allah seul (dans
le monde entier). » Sourate 8:39.
« O
Prophète (Mahomet) ! Encourage les croyants au combat ! S'il se
trouve parmi vous vingt hommes endurants, ils en vaincront deux
cents. S'il s'en trouve cent, ils vaincront mille incrédules: ce
sont des gens (les incrédules) qui ne comprennent rien. »
Sourate 8:65
Ces
versets ont été révélés à Médine après la bataille de Badr,
la première victoire surprenante des musulmans face à l'armée de
La Mecque Quant à la sourate 2:256, le verset sur la tolérance,
elle a été révélée à Médine avant la bataille de Badr.
Quel
ordre faut-il donc suivre ? A l'époque de Mahomet, la réponse était
claire : la nouvelle sourate annulait l'ancienne. Les gens
comprenaient que quand Mahomet déclarait qu'il était temps de se
battre, cela signifiait que le temps de la tolérance était terminé.
Ce principe est exprimé dans le Coran, à la sourate 2:106 :
« Dès
que nous abrogeons un verset (révélation) ou dès que nous le
faisons oublier, nous le remplaçons par un autre, meilleur ou
semblable. Ne sais-tu pas qu'Allah est puissant sur toute chose ? »
C'est
ce que les musulmans érudits appellent le principe du naskh : les
révélations les plus récentes annulent les révélations
antérieures, ce qui veut dire que les révélations de Mahomet
étaient progressives. Ce principe ne s'applique pas seulement au
djihad, mais aussi à d'autres domaines, tels que la consommation
d'alcool, la validité de l'adoption et la direction vers laquelle se
tourner pour la prière.
Mahomet
ne considérait pas ces changements comme des contradictions, mais
comme une évolution des révélations :
Lorsque
nous changeons un verset (du Coran) contre un autre verset — Allah
sait ce qu'il révèle — ils (les incrédules) disent : « Tu (O
Mahomet) n'es qu'un faussaire ! (muftari, menteur) » Non ! Mais la
plupart d'entre eux ne savent pas. » Sourate 16:101
Le
djihad, un combat spirituel ?
Les
musulmans modérés d'aujourd'hui disent souvent que le djihad est un
combat spirituel intérieur, une lutte pour suivre les enseignements
de l'islam. D'où vient cette pensée ? Certains musulmans se
réfèrent à un hadith :
« Mahomet
rentrait d'une bataille lorsqu'il dit à un de ses amis: « Nous
revenons du petit djihad au grand djihad. » Son ami lui demanda: «
O prophète d'Allah, que veux-tu dire par la petite bataille et la
grande bataille ? »
Mahomet
répliqua : « La petite bataille est la bataille que nous venons de
mener en combattant les ennemis de l'islam. La grande bataille est le
combat spirituel de la vie musulmane.»
En
d'autres termes, en rentrant à la maison après une bataille
physique, Mahomet aurait dit que le « grand djihad » était le
combat spirituel intérieur. Cette expression est souvent utilisée
par les musulmans libéraux. J'aimerais toutefois vous rendre
attentif aux questions que soulève ce hadith :
1.
La plus importante : il est en contradiction avec les autres
enseignements de Mahomet et du Coran. Le Coran donne de nombreuses
directives aux musulmans, mais jamais le combat à mener pour suivre
ces directives n'est appelé « djihad ».
2.
Cette histoire n'est que très peu mentionnée dans les documents
historiques dont nous disposons. Les érudits musulmans orthodoxes ne
croient pas en ce hadith. Cheikh Al-Albâni, le spécialiste le plus
respecté au monde en matière de hadiths, le classe dans la
catégorie des hadiths dits « faibles », même s'il a été
rapporté par des historiens considérés habituellement comme
sérieux.
Et
supposons que ce hadith soit digne de confiance, que dit-il vraiment
? Annule-t-il l'appel à la guerre physique ? Pas explicitement.
Indique-t-il aux musulmans le moment où la bataille physique doit
prendre fin ? Non.
Mahomet
a-t-il dit qu'un jour le djihad ne serait plus nécessaire ? Voyons
ce qu'il en est.
La
fin du djihad physique
Considérons
ce que dit le Coran concernant la durée de la guerre sainte menée
contre les incrédules. Neuf ans après son émigration à Médine
(et moins de deux ans avant sa mort), Mahomet a transmis une
révélation importante concernant l'attitude des musulmans envers
les incroyants, demandant à ce que ces instructions soient lues à
tous ceux qui viendraient en pèlerinage à La Mecque.
« Tuez
les polythéistes (mushrikun), partout où vous les trouverez;
capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. »
Sourate 9:5
« Combattez
ceux qui ne croient pas en Allah et au jour dernier ; ceux qui ne
déclarent pas illicite ce qu'Allah et son prophète (Mahomet) ont
déclaré illicite ; ceux qui, parmi les gens du Livre (Juifs et
chrétiens), ne pratiquent pas la vraie religion (l'islam).
Combattez-les jusqu'à ce qu'ils payent directement le tribut
(Jizyah; impôt) après s'être humiliés. »
Comme
vous pouvez le constater, Mahomet a appelé au djihad physique
jusqu'à ce que les incroyants soient soumis. Voici une autre
exhortation de Mahomet tirée des hadiths :
« J'ai
entendu le messager d'Allah dire : « J'ordonne au nom d'Allah de
combattre tous les hommes jusqu'à ce qu'ils reconnaissent qu'il n'y
a d'autre dieu qu'Allah et que je suis son messager. Celui qui dit
cela sauvera lui-même et son argent. » (Al-Nisai, vol. 3, pt. 6,
p. 5, hadith n° 3,087. Raconté par Abu Haraira. Al-Nisai est un des
six livres authentiques des hadiths.)
Obéissant
sans tarder aux paroles de Mahomet, les musulmans ont attaqué
plusieurs pays d'Asie, d'Afrique et d'Europe.
On
ne peut donc pas vraiment dire que Mahomet ait fixé une durée
limitée au djihad. Mais selon les musulmans modernes, il n'a livré
que des batailles justifiées.
Considérons
ce point de vue d'un peu plus près.
Des
guerres justifiées ?
Lors
des conférences que je suis amené à donner aux Etats-Unis,
j'entends souvent cet argument : « Mahomet devait se battre, parce
qu'il défendait sa révélation et ses hommes. Ses guerres étaient
justifiées. »
Examinons
le verset sur lequel les partisans de cette pensée s'appuient pour
parler de « guerre juste » ou « justifiée » :
« Ne
tuez pas l'homme qu'Allah vous a interdit de tuer, sinon pour une
juste raison. Lorsqu'un homme est tué injustement, nous donnons à
son proche parent le pouvoir de demander Qisas (la loi de l'égalité
dans la punition) ou de pardonner, ou de prendre Diyah (l'argent du
sang). » Sourate 17:33
Ce
verset ne parle pas de la guerre, mais des meurtres commis dans la
société, et mentionne, à la fin, les droits de la famille de la
victime. Il s'insère dans un passage qui donne des directives pour
la vie quotidienne, telles que le respect des parents, l'aumône aux
pauvres, la moralité sexuelle et la prise en charge des orphelins.
Pourtant, ce verset sert de base a la définition de la « guerre
juste ».
D'autres
versets parlent plus directement de la guerre. Ceux-ci disent que
Mahomet n'a autorisé la lutte armée que pour une juste cause, à
savoir lorsque les musulmans étaient persécutés ou attaqués en
premier. Voici les versets utilisés pour défendre cette idée :
« Toute
autorisation de se défendre est donnée à ceux qui ont été
attaqués parce qu'ils ont été injustement opprimés. »
Sourate 22:39
« Combattez
dans le chemin d'Allah ceux qui luttent contre vous. Ne soyez pas
transgresseurs ; Allah n'aime pas les transgresseurs. Tuez-les
partout où vous les rencontrerez ; chassez-les des lieux d'où ils
vous auront chassés... Combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus
de sédition, et que le culte d'Allah soit rétabli. S'ils arrêtent,
cessez de combattre, sauf contre ceux qui sont injustes. »
Sourate 2:190-193
« S'ils
inclinent à la paix, fais de même ; confie-toi à Allah car il est
celui qui entend et qui sait. » Sourate 861
Mahomet
menait-il une guerre justifiée, n'attaquant que s'il avait été
attaqué en premier (donc pour une « juste cause ») ? A la rigueur,
on pourrait encore dire cela de ses attaques contre La Mecque,
puisque les Mecquois avaient créé des ennuis à Mahomet et ses
hommes lorsque ces derniers vivaient parmi eux. Cependant, les
Mecquois n'ont pas poursuivi Mahomet à Médine ; ils l'ont laissé
tranquille. Il a donc bel et bien frappé le premier, lorsqu'il s'est
attaqué à une caravane qui revenait de Syrie.
Certains
disent que ses attaques contre les communautés juives étaient
justifiées, parce que les Juifs avaient essayé de collaborer avec
les Mecquois lors de la bataille du Fossé. Les Juifs et les Mecquois
ont néanmoins perdu la bataille et n'ont causé aucun tort à
Mahomet. Les Juifs ne représentaient donc pas une menace sérieuse
pour l'islam.
Après
avoir remporté la victoire sur les peuples qui représentaient
effectivement une menace pour l'islam, Mahomet a étendu le djihad à
ceux qui ne le dérangeaient aucunement. C'est ainsi qu'il a envoyé
des lettres aux rois et gouverneurs des pays situés en dehors de
l'Arabie, les appelant à se soumettre à l'islam.
Après
sa mort, ses disciples ont poursuivi le djihad dans des pays qui
n'avaient pas combattu l'Etat islamique. L'Egypte, par exemple, n'a
jamais attaqué les musulmans, mais l'armée islamique a tué plus de
quatre millions d'Egyptiens au cours du 1er siècle de l'islam.
Les
musulmans ne se sont pas arrêtés en Egypte : ils sont partis en
direction du sud pour s'emparer du Soudan, et de l'ouest pour
conquérir toute l'Afrique du Nord. Qu'avaient donc fait les pays
d'Afrique du Nord pour provoquer Mahomet ou ses successeurs ? Rien.
Et quel danger représentaient l'Espagne, le Portugal et l'Europe du
Sud pour les partisans de Mahomet ? Car ces pays aussi ont été
attaqués.
J'en
conclus donc que ni Mahomet ni ses disciples ne se sont limités aux
« guerres justifiées ». La seule manière d'échapper à l'épée
de l'islam était de se soumettre.
Mark
Gabriel, « Jésus et Mahomet ».