« Des
Témoins de Jéhovah, des faux témoins, nous n'en voulons pas, parce
que nous refusons toute relation avec les amis de l'antéchrist ! des
Témoins de Jéhovah, nous n'en voudrons jamais ! »
Abbé
Paul Lacouline
Dans
son livre, « Témoins de Jéhovah, les missionnaires deSatan », Robin De Ruiter aborde « les origines de ses
premiers dirigeants, ses fondements historiques, sa doctrine, ses
liens avec la Franc-maçonnerie, son rôle précurseur et déterminant
dans le sionisme, la collaboration de son élite avec l’Allemagne
national-socialiste, ses relations avec l’église de Scientologie,
ainsi que les techniques de Contrôle mental, ses rites sataniques et
les nombreux cas de pédophilie ».
Une
secte pédophile
« Dans
le numéro du 1er janvier 1986 de La Tour de Garde (version
allemande), page 13, écrit De Ruiter, la direction de la secte
reconnaît que des personnalités de la direction ont des attirances
homosexuelles, échangistes et pédophiles.
Le
journal norvégien Billedbladet NÅ du 5 octobre 1989, avertit
que les dirigeants ayant des mœurs sexuelles dépravées, ne sont
pas exclus de la hiérarchie. D’après l’article, les Témoins de
Jéhovah norvégiens dissimuleraient un problème qui se manifeste
dans leur rang. Le journaliste Jan Fiksdal évoque les pratiques
pédophiles d’un éminent membre norvégien, qui doit comparaître
devant le Comité de justice des Témoins
de Jéhovah. Bien que l’homme ait besoin d’une aide médicale, le
comité n’en informe pas la police. Le pédo-criminel poursuit donc
ses pratiques répugnantes, car la Société de la Tour de Garde n’a
jamais puni l’individu par une mesure d’exclusion, ni ne prit
aucune sanction disciplinaire. Bien au contraire ! L’année
suivante, en 1990, il abusera de treize autres enfants. Le 14 juillet
2002, un documentaire de la BBC, qui sera repris aux États-Unis par
les chaînes CBS, CNN et par le très «respectable » New
York Times, établit - sur les
témoignages de Bill Bowen ayant passé vingt ans au sein de la secte
et qui fut élevé à la distinction d’Ancien
-, l’existence d’un fichier
secret faisant état de 23 720 cas de pédophilie au sein de la
Société de la Tour de Garde. Bill Bowen déclare que les «
pédophiles sont protégés par le système [la secte]. »
Une justice parallèle pour les Témoins de Jéhovah pédophiles
Par
Pasquale Turbide
Ils
sont polis et cognent à votre porte le samedi matin. Mais on en
connaît peu sur eux. Saviez-vous que les Témoins de Jéhovah ont
leur propre système de justice? Des tribunaux internes qui
interprètent la Bible de façon stricte… et qui ont parfois pour
effet de protéger des pédophiles.
Mélanie
Poirier avait 10 ans lors de son premier cours de piano. La séance a
duré une heure et elle a changé sa vie. C’est ce jour-là que son
professeur l’aurait agressée sexuellement pour la première fois.
« Semaine après semaine, à tous les cours de piano, il se masturbait devant moi. Et il me demandait de le toucher », se souvient-elle. Pendant ce temps, son père attendait dans la pièce à côté, sans savoir ce qui se passait.Les cours de piano ont duré cinq ans, et les agressions présumées aussi, selon Mélanie, qui ne se sentait pas capable de dénoncer son professeur, Témoin de Jéhovah lui aussi : « Si j’étais allée raconter cette histoire seule, ça n’aurait rien donné du tout. Je n’aurais pas été crue, les anciens ne se seraient même pas arrêtés à écouter mon histoire ».
Les « anciens » sont un groupe d’hommes qui forme le premier palier de la structure de pouvoir des Témoins.
Elle conservera son secret près de 20 ans jusqu’à ce qu’elle rencontre une autre victime présumée de son professeur de piano. Ensemble, elles le dénonceront à leur congrégation.
Un « comité judiciaire » est alors convoqué pour chacune. Il s’agit d’un tribunal interne où un panel de trois anciens doit déterminer si des principes bibliques ont été enfreints. Les dénonciations, à la police ou à la Direction de la protection de la jeunesse, ne sont pas expressément interdites. Mais elles ne sont pas encouragées à moins que les lois locales ne les rendent obligatoires.
Avant d’obtenir justice devant les siens, Mélanie devra toutefois subir une autre épreuve : confronter son présumé agresseur, un décret basé sur une citation biblique.
« Je pensais que ça serait difficile. Ça n’a pas été difficile. Ça a été la catastrophe », se rappelle-t-elle.
Ce sont les anciens, des ministres laïques, qui guident la congrégation et mènent la prière. Ils décident aussi du sort des fidèles accusés de péchés graves, et peuvent recommander leur expulsion.
Mais grâce au témoignage de Mélanie, et à celui de la seconde présumée victime, son professeur est banni des Témoins de Jéhovah, la punition usuelle pour les délits graves. Elle devra toutefois le confronter trois fois, car deux appels ont été nécessaires.
Son professeur a été rapidement réintégré dans une autre congrégation. Pourtant, il n’a jamais avoué ni démontré de repentir, des conditions nécessaires à sa réintégration.
Pour Mélanie et son père Benoît, ce retour en grâce ajoute l’insulte à l’injure.
Selon
Mélanie, les Témoins de Jéhovah sont toujours une organisation
dangereuse pour les enfants.
Nous
avons contacté l’ancien professeur de piano de Mélanie. Il a nié
ces allégations et a refusé de répondre à nos questions. Une
plainte à la police de Laval a été déposée contre lui il y a
quelques semaines.
«
As-tu aimé ça ? »
Agressée pendant plusieurs années par une personne de son entourage, Marie-Claude Lavoie avait 14 ans lorsqu’elle s’est confiée à des copines Témoins de Jéhovah comme elle.
À l’époque, un comité judiciaire est convoqué, auquel son présumé agresseur ne sera pas convié, car il n’est pas Témoin lui-même. Marie-Claude doit donc se présenter seule, sans l’appui de sa mère. Les femmes n’ont pas le droit d’assister à ces comités ni d’accéder à quelque poste décisionnel que ce soit.
Les trois anciens, tous dans la quarantaine, auraient commencé la rencontre en lui rappelant qu’elle aurait dû se battre jusqu’à la mort et qu’elle ne semble pas assez traumatisée.
Les choses ne seraient pas améliorées par la suite. On lui demande de tout raconter… et même plus.
« Est-ce que tu as aimé ça? », une question humiliante, mais qui ressemble étrangement à une autre question que les anciens étaient tenus de poser dans ce genre de forum. La question numéro 9 du formulaire Abus sexuel d’enfant : « Combien d’anciens estiment que la victime est à blâmer ou a volontairement participé aux actes? »
Une copie d’un formulaire plus récent doit être envoyée au quartier général des Témoins de Jéhovah de chaque pays lorsqu’une victime fait des allégations de ce type.
La
règle des deux témoins
La « règle des deux témoins », un des principes fondamentaux des Témoins de Jéhovah : il faut deux témoins – ou un aveu - pour qu’une dénonciation soit retenue par les anciens.
C’est ce qu’a constaté - avec horreur - la mère d’un petit garçon de cinq ans qui aurait été victime d’agression sexuelle par un ancien lors d’un voyage de pêche avec son père. Elle nous raconte le retour de son fils et ce qu’il aurait subi ensuite…
La mère a contacté les autorités, puis a retiré son signalement, craignant de traumatiser son fils à nouveau. Incapable d’accepter la décision des anciens, elle a fini par quitter les Témoins de Jéhovah. Son fils en fait toujours partie et elle n’a plus de contact avec lui.
Ceux
qui salissent l’organisation
Mélanie et son père Benoît ne sont plus Témoins de Jéhovah. Benoît, lui-même ancien pendant plus de 10 ans et ex-ami de l’agresseur, ne s’est jamais remis de la façon dont sa fille a été traitée par l’organisation.
Il lance aujourd’hui un émouvant appel à ceux et celles qui hésitent encore à parler.
Qui
sont-ils ?
Ils sont 8 millions dans le monde, 115 000 au Canada.
Watchtower vaut plus d’un milliard de dollars. C’est un empire financier construit sur un impressionnant portefeuille immobilier et sur la publication des célèbres magazines La Tour de garde.
Les instructions aux fidèles émanent du Collège central, un groupe de sept hommes âgés considérés comme le canal de Dieu sur Terre. Ces instructions, qui régissent les moindres aspects de la vie des Témoins, font l’objet de révisions constantes contenues dans des documents confidentiels destinés aux fidèles, et surtout aux anciens.
Chaque salle du Royaume, leurs lieux de cultes, contient des dossiers sur les transgressions des fidèles, mais qui leur sont inaccessibles. Les rares dossiers obtenus l’ont été grâce à des mandats de perquisition.
Ailleurs dans le monde
En Californie, la cour a ordonné cette année à la société Watchtower de remettre sa liste de pédophiles, construite à partir des documents détenus par la société. Depuis 1997, la direction des Témoins exige que chaque dénonciation d’un fidèle soupçonné de pédophilie soit envoyée au quartier général.
Dans un mémo confidentiel aux anciens, Watchtower leur demande même d’envoyer ces informations dans des « enveloppes bleues spéciales ».
C’est d’ailleurs en Californie que la première décision civile reconnaissant la responsabilité des Témoins de Jéhovah dans l’abus sexuel d’un enfant a été rendue. Des dommages de 28 millions de dollars – réduits en appel - ont été accordés à la plaignante Candace Conti, agressée par un Témoin pédophile connu qui faisait du porte-à-porte avec elle.
Depuis le 1er août 2016, certains assouplissements ont été décrétés dans les instructions aux anciens. Par exemple, une victime d’abus sexuels ne serait plus obligée de confronter son agresseur présumé.
Nous avons rejoint le quartier général des Témoins de Jéhovah à Toronto. On a refusé de répondre à nos questions et on nous a redirigés vers leur site Internet.