mercredi, février 24, 2010

Néo-bouddhisme


Témoignage

Je me permets de vous écrire car je viens d'apprendre, en vous lisant, la mort de Marc Bosche et je suis sous le choc...

N'ayant pas de réponse de sa part, j'ai fait une recherche et je suis tombée sur votre blog.
Je ne l'avais jamais rencontré physiquement mais si vous saviez quelle aide il a été pour moi en seulement quelques e-mails échangés !

En effet, été 2007, j'avais laissé un message sur le livre d'or (mur des DAZIBAO) de son site bouddhisme.info pour le remercier de ses "fictions" et crier ma colère contre ce que je nommais à l'époque : le néo-bouddhisme ravageur.
(Vous trouverez le commentaire que j'avais laissé ci-dessous)

Mon frère, "ex-retraitant de Dhagpo Kundreul Ling", venait de se suicider après 10 ans d'errance psychique et Marc Bosche a pris le temps de me lire et de me donner quelques infos qui m'ont définitivement convaincue que mon frère disait la vérité.

Alors quand je lis ce que M. NO dit de Marc, je n'en crois pas mes yeux ! !

Et je serre les dents car ce M. NO a forcément aussi connu mon frère !!!!!!! Il est entré en retraite en Juillet 1994 pour en ressortir à l'hiver 1997, Marc lui, y était en 1995....
Comprenez ma colère, tout ce que NO dit de Marc, il pourrait le dire de mon frère...
Et je ne comprends pas, car durant cet été 2007, Marc me disait vouloir orienter ses recherches différemment car le bouddhisme était un sujet qui devenait oppressant pour lui.. et ce M. NO qui laisse penser que Marc n'est jamais parti du Bost et qu'il a fini sa vie comme mon frère ???!!!!

Je suis désolée ce message n'est sûrement pas très clair, mais je suis émue et tremblante comme toujours quand je me replonge dans "tout ça".
Mon frère ne s'est jamais remis de son passage au Bost, et j'ai l'impression que Marc non plus...

Voilà, je souhaite simplement vous remercier de ce que vous dîtes de Marc et de vos écrits car même si je ne peux pas les lire en détail (je ne supporte toujours pas..), je suis sûre qu'ils permettent à certains d'ouvrir leur esprit critique et c'est déjà énorme !

Bien cordialement,


Témoignage de la sœur d’un jeune homme converti au bouddhisme :

Mon grand frère est devenu bouddhiste à plein temps au début des années 90.
Il était beau, il était grand, il était si gentil...
Le bouddhisme c'était tout nouveau tout beau, pour des petits commerçants provinciaux comme nous...
Mes parents se sont dits "quand même... tout le monde dit que ce n'est pas une secte, que c'est une philosophie..., on trouve ça étrange mais on va laisser faire. il est grand..". il avait 24 ans.
Il a donc tout quitté, et puis ses nouveaux "frères" du monastère bouddhiste machin-chouette lui ont donné un nouveau nom et une nouvelle famille.
La prière a remplacé les attentions.
Fin 90, je n'ai pas pu le voir pendant 3 ans, 6 mois et quelques jours (et oui, la lune a fait durer le plaisir cette année là).
et puis, un beau jour, il est enfin ressorti de cette retraite en Auvergne. Il était méconnaissable.
Physiquement, les structures de son visage avaient changées.
Mentalement... il ne pouvait plus dormir sans boire un grand verre de whisky... il n'était pas alcoolique non, on ne voyait rien... mais sans il ne dormait pas. Ça faisait des mois qu'il n'arrivait plus à dormir dans sa caisse en bois....
Il ne voulait plus qu'on lui parle bouddhisme, il m'a fait jeter à la poubelle tous les bouddhas, tankas et autres cadeaux qu'il avait pu m'offrir en 10 ans de "bouddhisme intensif" comme j'avais l'habitude de dire...
Il pensait que les autres retraitants lui en voulaient... et passait son temps à agiter un briquet allumé devant lui pour se protéger des pratiques "très puissantes mais malveillantes" que les autres faisaient contre lui.
Il n'a jamais vraiment retravaillé, car il n'a jamais vraiment réussi à se reconnecter à notre réalité. l'autre et les autres n'existaient plus.
Puis pendant 1 an, on l'a cherché. Lui-même ne sait pas ce qu'il lui est arrivé.
Et en 2004 les urgences psychiatriques nous on appelé pour qu'on le fasse interner d'office. Il y est donc resté pendant 3 mois pour délires maniaques. En 2006, il y est retourné, cette fois, diagnostiqué schizophrène... depuis presque 1 an, il avait une piqûre tous les mois, mais il s'est "quand même" suicidé il y a 2 semaines.

Franchement, depuis, je cherche des sites ou des infos sur les "dérives du bouddhisme" et je ne trouve rien. À part ce site !!!
Je ne fais que lire de jolies histoires, plein de blabla philosophico-mystique, mais nulle part je ne vois écrit : "Attention !!! on ne vit pas au Tibet !!! pratiques et enseignements à manier avec précautions !"

C'est hyper dangereux d'aller si loin dans certaines pratiques sans être extrêmement bien entouré mais surtout suivi pendant ET APRES !!!
J'adorerais savoir ce que deviennent les anciens retraitants qui ne confirment pas leur vœux... car ceux qui choisissent de devenir moines, ne m'inquiètent pas.
Ce sont ceux qui retournent à la réalité qui m'inquiètent. Ceux qui, comme mon frère, ont vécu des "décorporations", ont appris à dormir assis en tailleur dans une caisse en bois, ceux qui ont médité plus de 10 heures par jour pendant plusieurs années... Comment font-ils ceux-là pour revenir ???? pour réintégrer une vie "normale" ???



Prédation occulte :

« Nirvana », le thriller de Marc Bosche, s’inspire de faits réels. La mort frappe des personnes jeunes qui sont en relation avec des ermitages tantriques.

Le livre est téléchargeable gratuitement :


***
Anacharyakajnana, la connaissance sans maître, selon Chen-houei du Ho-tsö (668-760) :


Le livre « Entretiens du maître de dhyâna Chen-houei du Ho-tsö (668-760) », traduit et annoté par Jacques Gernet, est épuisé.

Publié en 1977 par l’Ecole Française d’Extrême-Orient, ce livre extraordinaire sera-t-il réédité ? Rien n’est moins sûr. La gouvernance mondiale utilise le néo-bouddhisme des compères rinpochés ainsi que la mouvance New Age (Shamballa) pour contrôler les spiritualistes orientalisants. N’oublions pas qu’Alain Minc, l’homme de l’ombre de Nicolas Sarkozy, a reconnu l’existence d'un gouvernement mondial informel. "On croit qu’il n’y a pas de gouvernance mondiale, c’est faux. Il y a une forme de gouvernance mondiale sauf qu’elle n’est pas codifiée, elle est empirique, elle est implicite, mais elle est décisive." a déclaré Alain Minc au micro de Colombe Schneck, animatrice de l'émission "Les liaisons heureuses". C'était le samedi 26 septembre 2009 (France Inter).

L’ancien Chan véhicule un message libertaire puissant capable de révéler la véritable nature de l’homme. Or, l’homme libre du Chan fait peur aux fascistes du nouvel ordre mondial.

Gilles Deleuze nous avait prévenu :

« Le vieux fascisme, si actuel et si puissant qu'il soit dans beaucoup de pays, n'est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d'autres fascismes. tout un néofascisme s'installe par rapport auquel l'ancien fascisme fait figure de folklore. Au lieu d'être une politique et une économie de guerre, le néofascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d'une "paix" non moins terrible. »
Gilles Deleuze (1925-1995), « Deux régimes de fous », éditions de minuit, Paris.

Histoire du « Nouvel ordre mondial » par Pierre Hillard.

La curiosité des spiritualistes sera plus particulièrement attisée par la partie de l’article intitulée : « Bilderberg, New age et Trilatérale » qui précède une analyse sur l’Eglise catholique au service du nouvel ordre mondial. LIRE L’ARTICLE :

***

Une bouffonnerie étasunienne de plus

Washington le 19 février 2010, le dalaï-lama reçoit la médaille de la Fondation nationale pour la démocratie au grand dam des victimes de sa persécution religieuse. Après avoir fait d’Obama le prix Nobel de la paix 2009, malgré son rôle dans deux guerres (il est commandant en chef des armées), les maîtres du monde ne sont plus à une bouffonnerie près.


dimanche, février 21, 2010

Exorcisme & possession


Le Lalitavistara est le texte biographique du Bouddha décrivant ses deux dernières existences jusqu’au premier sermon.

Ce livre sacré décrit l'assaut de Mara contre le Bodhisattva rédempteur Shâkyamuni :

Le démon Papiyan (Mara), n'ayant pas fait ce qu'avait fait Sârthavana, fit préparer sa grande armée de quatre corps de troupe, très forte et très vaillante dans le combat, formidable, faisant dresser les cheveux, comme les dieux et les hommes n'en avaient pas vu auparavant ni entendu parler; douée de la faculté de changer diversement de visage et de se transformer de cent millions de manières ; ayant les mains et les pieds et le corps enveloppés dans les replis de cent mille serpents; tenant des épées, des arcs, des flèches, des piques, des masses, des haches, des fusées, des pilons, des bâtons, des chaînes, des massues, des disques, des foudres; ayant le corps protégé par d'excellentes cuirasses; ayant des têtes, des mains et des pieds contournés; des yeux et des visages flamboyants; des ventres, des pieds et des mains difformes; des visages étincelants d'une splendeur terrible; des visages et des dents difformes; des dents canines énormes et effroyables; des langues rugueuses comme des nattes, des yeux rouges et étincelants comme ceux du serpent noir rempli de venin. Quelques-uns vomissaient du venin de serpent, et quelques-uns, après avoir pris avec leurs mains du venin de serpent, le mangeaient. Quelques-uns comme des garoudas, ayant retiré de la mer de la chair humaine, du sang, des mains, des pieds, des têtes, des foies, des entrailles, des ossements, etc. les mangeaient. Quelques-uns avaient des corps flamboyants, livides, noirs, bleuâtres, rouges et jaunes; quelques-uns avaient les yeux déformés, creux comme des puits enflammés, arrachés, ou regardant de travers; quelques-uns avaient des yeux contournés, étincelants et difformes; quelques-uns portant des montagnes enflammées, s'approchaient fièrement, montés sur d'autres montagnes enflammées. Quelques-uns, après avoir arraché un arbre avec ses racines, accouraient vers le Bodhisattva. Quelques-uns avaient des oreilles de bouc, des oreilles de porc, des oreilles d'éléphant, des oreilles pendantes de sanglier. Quelques-uns n'avaient pas d'oreilles. Quelques-uns ayant le ventre comme des montagnes, avec des corps débiles, formés d'un amas d'ossements, avaient le nez cassé; d'autres avaient le ventre comme une cruche, les pieds pareils à des crânes, la peau, la chair et le sang desséchés, les oreilles, le nez, les mains et les pieds, les yeux et la tête coupés. […] Quelques-uns ayant des poils de bœuf, d'âne, de sanglier, d'ichneumon, de bouc, de bélier, de carabha, de chat, de singe, de loup, de chacal, vomissaient du venin de serpent, avalant des boules de feu, exhalant des flammes, répandant une pluie de cuivre et de fer brûlant, faisant naître des nuages noirs, produisant une nuit noire, faisant du bruit, couraient vers le Bodhisattva...

La biographie du Bouddha fut conçue durant la période de transition entre le Hînayâna et le Mahâyâna, entre le 2ème siècle avant et le 2ème siècle après J.-C. ; elle fut remaniée ultérieurement dans l’optique mahayaniste.

Le Lalitavistara est le texte sacré des différentes écoles du bouddhisme (Hînayâna, Mahâyâna, Vajrayâna). Tous les moines bouddhistes lisent ce texte et savent que le démon, « Mara » en sanscrit, représente ce qui fait obstruction à l’accomplissement de la libération ou de l’illumination.

Le psychiatre Jacques Vigne, adepte de la méditation depuis des décennies, a étudié les obstructions provoquées par la déviation pathologique de l’énergie (Kundalini) qui peut s’éveiller durant la méditation, il écrit :

« Il y a des similarités intéressantes entre les variations d’humeur d’un aspirant dont la Kundalini est en train de s’éveiller et la cyclothymie. Certains patients en état hypomaniaque ou maniaque présentent des signes de Kundalini éveillée ; c’est ce que j’ai pu observer en retournant, après cinq ans en Inde, faire une visite dans un hôpital psychiatrique à un patient maniaque avec des idées mystiques, qu’un ami psychiatre m’avait dit d’aller voir. Les signes communs étaient une joie irrépressible, une sympathie avec l’univers entier, un sens de l’humour aiguisé, la générosité, le don des associations rapides, une volonté d’entreprendre de grandes actions pour le bien du monde. Mais contrairement au sadhaka, le patient maniaque ne réussissait pas à maîtriser les aspects négatifs de cette excitation. »

Un bouddhisme hybride, mélange de scientisme et de New Age, cherche à promouvoir la méditation en faisant l’impasse sur les obstructions et les problèmes pathologiques liés à la pratique méditative. Un lama, en accord avec les enseignements traditionnels du bouddhisme, rappelle les principaux obstacles (démons) que rencontrent les méditants :

« Il existe quatre principaux types de démons : le démon des perturbations mentales, le démon des agrégats contaminés, le démon de la mort incontrôlée, et les démons Dévapoutra. Seuls les derniers sont des êtres sensibles », précise le lama Kelsang Gyatso en accord avec le passage du Lalitavistara cité plus haut. Ce lama, maître de méditation reconnu, ajoute : « De même que les guerriers utilisent des armures pour se protéger pendant les batailles, ainsi les méditants ont besoin d’une armure pour se défendre contres les obstacles et les entraves ». « Revêtir l’armure » est un moyen de protection psychique utilisé avant la pratique méditative. Il est connu des moines Bönpo.

Par ailleurs, les véritables maîtres de méditation ont toujours dénoncé le risque de se polariser sur le Délice (bde ba), la Clarté (gsal ba) et la Non-discursivité (mi rtog pa) émergeant au cours du recueillement méditatif et pouvant générer ainsi un attachement à des sensations physiques et spirituelles qui ne sont en réalités que des fabrications de l’esprit.

Contrairement aux idées que répandent les lamas de laboratoire, qui font la promotion du néo-bouddhisme et de la méditation-panacée, la démonologie est bien au cœur du bouddhisme tibétain. Les exorcismes sont souvent pratiqués par les lamas. En outre, des médiums se laissent posséder par des entités afin de pouvoir délivrer des prophéties. Le Dalaï-lama et les hiérarques de Dharamsala sont particulièrement attentifs aux présages du médium de Néchung et d’autres oracles. « En ce moment il y a surabondance d’oracles à Dharamsala. Outre les deux oracles d’état, on trouve la divinité Dorjee Yudonna, l’une des douze déesses Tenma, dont le médium est une amala (femme âgée) à l’air doux. Il y a également l’oracle Lamo Tsangba, une divinité locale protectrice de Lhasa. Son médium, un monsieur un peu corpulent, était joueur de trombone dans l’orchestre militaire chinois à Lhasa. » (1)

Il est utile de préciser que les « divinités » protectrices sont souvent des démons subjugués par la magie des maîtres tantriques d’autrefois.

Les Tibétains sont hantés par l’idée de la présence continuelle des démons. « Les écarter, les empêcher de nuire est l’objet d’une lutte constante. On cherche à les attirer dans des pièges puérils : des cages faites de bâtonnets et de fils de laine entrelacés. La puissance des formules magiques récitées par un officiant dûment initié à la célébration de ce rite, force le démon à entrer dans la cage. Ensuite avec force vociférations la cage et son prisonnier sont jetés dans un brasier. D’autres fois, au lieu de cette cage, c’est dans une torma, un gâteau de forme pyramidale fait de farine pétrie avec du beurre, que le démon est capturé. Certaines de ces tormas sont de très grande taille, surtout celle qui figure, chaque année, dans les cérémonies du Nouvel An à Lhasa où je l’y ai vu jeter au feu, débarrassant ainsi le pays de ses ennemis démoniaques. » Alexandra David-Néel.


(1) Jamyang Norbu, « Shadow Tibet : Selected Writting », cité dans « Une Grande Imposture ».

Livres consultés :







Photo : l'oracle de Néchung

Déclaration d’un prêtre exorciste




Moins drôle, les exorcistes officiels de l’Eglise sont débordés. Au 21ème siècle, beaucoup de personnes se disent victimes du démon. C’est ce qu’a révélé le reportage Chasseurs de démons de l’émission Enquête inédite diffusé sur Direct 8 au début du mois de février 2010.







vendredi, février 19, 2010

La méditation au collège


Des collégiens de 14 et 15 ans d'une école publique anglaise de premier plan, Tonbridge School dans le Kent, ont droit chaque semaine à des cours de méditation.

"Ce projet – le premier à introduire la méditation à titre régulier dans le programme scolaire – a été conçu spécialement pour les adolescents après le succès rencontré par une étude pilote menée l’an dernier dans l’établissement. Ce cours de “pleine conscience” [mindfulness] destiné aux classes de secondes vise à accroître la concentration et à combattre l’anxiété ; il montre aux ados les bénéfices du silence, les aide à prendre conscience et à s’affranchir des attitudes mentales négatives qui peuvent provoquer dépression, troubles de l’alimentation et addiction..."

Source : Courrier International, « La méditation s’invite au collège ».



Attention !

La méditation n’est pas une anodine relaxation. Hakuin, l’un des plus grands maîtres Zen, était tombé malade à cause de ses méditations excessives. « Son corps avait tous les symptômes de faiblesse reconnus par la médecine chinoise. Ses jambes étaient froides, ses oreilles bourdonnaient, ses yeux remplis de larmes, son foie affaibli, et son esprit habité d’imaginations déréglées, de rêveries. » (1)

La psychopathologie des pratiques méditatives est bien connue. Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation (Dhyana), les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : « Les Fondements secrets du traitement des troubles Dhyana » (Tche tch’an-ping pi-yao fa). Beaucoup de maîtres encourageaient les adeptes à étudier pendant de nombreuses année avant de commencer une pratique méditative. Le maître Zen japonais Kosen recommandait une préparation de trois ans avant d’autoriser ses disciples à participer à la méditation. Le maître Chan-Taoïste Liu I-ming conseillait d’étudier durant dix années avant de débuter les exercices méditatifs. En outre, l’esprit est particulièrement vulnérable au conditionnement lorsqu’il se livre à la méditation sans bases solides.

Le conditionnement des esprits est-il la véritable raison de l’enseignement de la méditation dans les écoles ?

Même au niveau spirituel, on peut douter de la valeur des pratiques méditatives traditionnelles, celles qui n’occasionnent pas de troubles physiques et psychologiques grâce à de bonnes bases :

« Tout attachement est asservissement. Lorsque nous nous attachons à la pureté, nous lui donnons par la même une forme, et nous sommes esclaves de la pureté. Pour la même raison, quand nous nous attachons à la vacuité ou demeurons en elle, nous sommes ses esclaves ; quand nous demeurons en Dhyana ou tranquillisation, nous sommes esclaves de Dhyana (2). Si excellents que soient les mérites de ces exercices spirituels, ils nous mènent inévitablement, d’une manière ou d’une autre, à un état d’asservissement. » D.T. Suzuki, « Le Non-mental selon la pensée Zen ».


(2) Dhyana = méditation.

***
Vidéo :

Résultats scientifiques de la méditation

jeudi, février 18, 2010

Anarchisme chrétien, christianisme libertaire


Le grand romancier russe Tolstoï, dans la seconde partie de son activité intellectuelle, a essayé de concilier le christianisme ou plus exactement les enseignements donnés par Jésus de Nazareth (ou à lui attribués) avec l'anarchisme ou absence d'autorité gouvernementale, considérée sous sa forme la plus évidente et la plus brutale : la violence.

Il n'est pas difficile de trouver dans les livres sacrés des chrétiens, particulièrement dans ceux appelés Evangiles, des paroles qui semblent faire de Jésus une sorte de révolutionnaire mystique, de révolté religieux mis au ban de la société de son temps. Il prêche parmi les déshérités, les en marge du milieu social d'alors, il se plaît en la compagnie des péagers et des gens de mauvaise vie, il s'entoure de personnes appartenant à la classe la plus basse, voire de prostituées, etc., il soulève tout ce monde contre la façon d'enseigner et de se comporter du clergé juif, hypocrite, machiavélique, avide de pouvoir spirituel et temporel comme le sont tous les clergés dans tous les temps. On peut voir en Jésus une sorte d'anarchiste qui finit par succomber au cours d'une lutte trop inégale, mais sans un geste de soumission ou de rétractation, ni devant le grand prêtre Caïphe, symbole du pouvoir ecclésiastique, le dogme - ni devant le roi Hérode, symbole du pouvoir civil, la loi - ni devant Pilate, symbole du pouvoir militaire, le sabre.

Tolstoï considérait comme base de la doctrine chrétienne : la non résistance au mal par la violence. Jésus n'a pas seulement commandé à ceux qui le suivaient d'aimer leur prochain comme eux-mêmes (Ev. selon Matthieu, XXII, 39), il leur a prescrit de ne point résister au méchant ou au mal (id., V, 43), en opposition à l'antique précepte judaïque œil pour œil, dent pour dent. C'est sur cette « non résistance au mal par la violence » que s'étaye tout le tolstoïsme. Les conséquences qui en découlent sont incalculables, car, pratiquement, la non résistance se traduit par la résistance passive, c'est-à-dire le refus d'obéissance aux ordres de l'Etat impliquant emploi de la force ou de la violence, la non coopération aux services publics dans lesquels il entre sous une forme ou sous une autre de la coaction ou de l'obligation. La grève générale pacifique rentre dans le cadre de l'activité tolstoïenne, etc.

Bien que publiquement et en privé (il me l'écrivit personnellement) Tolstoï se déclarât « anarchiste chrétien » il se montrait volontiers opposé à la création d'un mouvement tolstoïen organisé. Le tolstoïsme était surtout pratique individuelle. C'est individuellement que les tolstoïens refusaient le service militaire, de prêter serment devant les tribunaux, d'envoyer leurs enfants aux écoles de l'Etat, de payer l'impôt, etc. Les noms suivants nous viennent sous la plume : le refuseur de service militaire tchèque Skarvan ; l'ex-juge anglo-indien Ernest Grosby ; Vladimir Tchertkoff le confident de Tolstoï, et Paul Birukoff, son traducteur, Boulgakoff, son secrétaire ; les Anglais Aylmer Maulde, Arthur St John, John C. Kennworthy ; les Américains Clarence S. Darrow et Bolton Hall ; l'ex-pope Ivan Trégouboff, combien d'autres Russes, dont Pierre Vériguine, le « conducteur » des Doukhobors, tous se sont efforcés, par la plume, la parole ou le geste, de répandre et de propager le tolstoïsme.

Il convient ici de faire remarquer que les « Doukhobors » russes et les « Nazaréens yougo-slaves » sont antérieurs à Tolstoï. Les Doukhobors ont eu une influence sur Tolstoï, Tolstoï les a influencés, mais le « doukhoborisme » est en marge du tolstoïsme.

C'est en Hollande qu'on s'est préoccupé de donner à l'anarchisme chrétien un programme condensant les idées tolstoïennes, éparses ça et là. Vers 1900, Félix Ortt et le groupe rassemblé autour de lui publièrent un journal hebdomadaire Vrede (La Paix) et des brochures comme Christeljk Anarchism (Anarchisme chrétien), Denkbeelden van een Christenanarchist (Pensées d'un anarchiste chrétien), De weg te geluk (la voie du bonheur), Liefde en Huuielijk (Amour et mariage). Dans le même temps, de mon côté, je publiais l'Ere Nouvelle, paraissant moins régulièrement mais où je me tenais en contact avec les différents représentants de l'activité tolstoïenne, les colonies anarcho-chrétiennes, les Doukhobors, etc.

Le n°1 de la septième année de Vrede (1903) contient sous la signature de Félix Ortt un manifeste anarchiste chrétien, que voici :

« Anarchiste chrétien veut dire : 1° disciple du Christ ; 2° négateur de toute autorité (extérieure).

Est disciple du Christ quiconque cherche en toute droiture à vivre selon l'esprit du Christ, n'importe la secte à laquelle il appartient ou le dogme auquel il se rattache. Vivre selon l'esprit du Christ, c'est :
Aimer Dieu de toute son âme, autrement dit : rechercher l'amour parfait et la sainteté parfaite, y tendre.
Aimer son prochain comme soi-même, et la mise en pratique de cette règle de vie est incompatible avec toute convoitise, toute domination ou, si l'on veut, tout égoïsme. Dans la réalité, « chrétien » et « anarchiste » sont synonymes.
Pierre, les apôtres, étant chrétiens, étaient anarchistes, c'est ce qu'indique leur réponse aux injonctions des autorités : « il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes ». Et, de même, l'anarchie, la délivrance de toute autorité, ne sera possible que lorsque l'amour règnera dans la conscience humaine, c'est-à-dire lors que les hommes vivront selon l'esprit du Christ.
Il va sans dire qu'une foi basée sur la Bible n'est pas nécessaire pour atteindre ce but. Un disciple de Bouddha ou de Lao-Tsé (Confucius), un hindou, un israëlite, un musulman, un athée qui recherche la perfection pour lui-même et l'amour pour le prochain, celui-là vit dans l'esprit du Christ.

Les paroles de Bouddha : « Subjuguez la méchanceté par la bienveillance, le mal par le bien », procèdent du même esprit que celles de Jésus : « Mais je vous dis, moi, de ne pas résister au méchant ».

Lao-Tsé disant : « Celui qui vainc les autres est fort, mais celui qui se vainc lui-même est tout-puissant », fait montre d'une recherche de la sainteté semblable à celle que Jésus indiquait par les mots : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait ». Les deux esprits sont les mêmes.

Deux disciples de cet esprit-là ont exprimé en deux phrases les aspirations de ceux qui ne se satisfont pas de la théorie ni des bavardages, mais qui veulent mettre leurs théories à l'épreuve et traduire les paroles en actes, les voici :

« L'amour n'est l'amour que lorsqu'il se donne lui-même en sacrifice ». (Tolstoï).

« N'aimons pas par nos paroles et avec notre langue, aimons par nos actes et en vérité ». (Saint Jean).

Dans le langage courant, cela veut dire : « Ne pactisons pas plus longtemps avec l'oppression capitaliste ou de la propriété - le meurtre de nos semblables ou le militarisme - les jugements iniques ou les tribunaux - l'alcoolisme ou la dégradation physique - la prostitution ou l'amour vénal - le meurtre des animaux (carnivorisme, chasse, vivisection, etc.). En un mot, rompons avec tout ce qui fait souffrir n'importe quelle créature dans le simple but de nous assurer à nous même une jouissance passagère quelconque. »

Ces déclarations résument (à quelques nuances près) le christianisme libertaire ou anarchisme chrétien, tel qu'on l'entend ordinairement.

Dans un numéro ultérieur de Vrede (9 janvier 1904), F. Ortt est revenu sur certaines questions controversées parmi les tolstoïens. Ainsi, il déclare monstrueuse l'idée de devoir demeurer toute sa vie avec une femme à cause de rapports sexuels accidentels. L'union durable ne peut résulter que de l'amour vrai, autrement dit l'aspiration à l'unité. Vivre avec un être à l'égard duquel on ne ressentirait aucune affection véritable, ce serait attenter à la signification de cette phrase qui résumait pour Jésus toutes les relations sociales : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » - Ne résistez pas au malin, admis comme un dogme, présenterait un caractère très dangereux. D'ailleurs, on voit dans l'épître de Jacques (IV, 7) les premiers chrétiens conseiller de « résister au Malin (l'esprit du mal) », condition pour s'en débarrasser. Peu importe qu'on interprète par Malin l'homme méchant ou le mal lui-même, ce que ces paroles et d'autres nous enseignent, c'est de résister, mais sans haine au cœur, sans rendre le mal pour le mal, c'est-à-dire ne jamais agir par vengeance, ne jamais oublier que quiconque fait du mal est sous l'empire de l'ignorance et le traiter comme tel.

Il existe encore actuellement aux Pays-Bas une Union anarcho-communiste religieuse, basée sur des directives analogues, qui possède un organe à elle et dont l'activité est spécialement orientée vers le refus de service militaire.


E. ARMAND
Source :


Anarchie évangélique



***


Le 18 février 2010, le président américain Barack Obama rencontre le dalaï-lama.

Lire l’article de Jean-Paul Desimpelaere :

Le Dalaï Lama et Obama : rencontre entre deux Prix Nobel du mensonge

« Maintenant, écrit Domenico Losurdo en concluant son article, le Dalaï Lama et Obama se rencontrent. C’était dans la logique des choses. Cette rencontre entre les deux Prix Nobel du mensonge sera plutôt affectueuse comme seule peut l’être une rencontre entre deux personnalités liées entre elles par des affinités électives. Mais elle ne promet rien de bon pour la cause de la paix. »



mercredi, février 17, 2010

L’espérance de vie


A la fin du Kali Yugä, d’après un texte sacré hindou (le Lingä Purânä), « la maladie, la faim, la peur se répandent.[…] Beaucoup d’enfants naîtront dont l’espérance de vie ne dépassera pas seize ans. […] Les maladies, les rats et les substances nocives tourmenteront les hommes. […] Rares seront les gens qui vivront cent ans. […] Par la faute des pouvoirs publics beaucoup d’enfants mourront. Certains auront des cheveux blancs à douze ans. » (1)

L’espérance de vie en bonne santé a baissé en Allemagne. Elle était de 60 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes en 1995. En 2007, elle n’est plus que de 58 ans pour les deux sexes.

« L'espérance de vie « en bonne santé » c'est à dire sans limitation d'activité (ou sans incapacité majeure liée à des maladies chroniques, aux séquelles d'affections aiguës ou de traumatismes) répond à un enjeu de bien être. En France, en 2007, l'espérance de vie « en bonne santé » à la naissance est estimée à 64,2 ans pour les femmes. Elle est plus faible pour les hommes (63,1 ans). »

Source :


Dans son livre: "Espérance de vie, la fin des illusions", Claude Aubert déclare :

« Nous vivrons moins longtemps que nos parents, contrairement à ce qu'annoncent les démographes. »

«Telle est la thèse iconoclaste défendue par Claude Aubert dans ce livre. Malbouffe, sédentarité, pollution, tabagisme sont autant de bombes à retardement qui vont exploser dans les décennies à venir. Seul un changement radical - mais peu probable - de notre mode de vie pourrait les désamorcer. Un pronostic solidement étayé par l'auteur et crédibilisé par l'inquiétante augmentation de l'incidence de l'obésité, du diabète et du cancer. Une augmentation qui, en plus de provoquer une très probable baisse de l'espérance de vie, nous achemine vers un monde de malades chroniques. »

(1) Alain Daniélou, « Le Destin du Monde d’après la tradition shivaïte », Albin Michel. Le tirage est épuisé. La première édition de ce livre s’intitulait : « La Fantaisie des dieux et l'aventure humaine - Nature et Destin du Monde dans la tradition shivaïte ». Quelques exemplaires sont disponibles sur le site PriceMinister :

Une autre édition est disponible sur le site Alapage :


Espérance de vie, la fin des Illusions, ou Pourquoi nos enfants vivront (sans doute) moins longtemps que nous :


mardi, février 16, 2010

La mystique libertaire des Siddha


Les lamas tibétains n’ignorent pas la tradition des Siddha, littéralement les « Parfaits », hommes ayant atteints l’éveil.

Taranatha ou Kunga Nyingpo (1575-1634), grand érudit de l'école Jonang du bouddhisme tibétain, relate dans un livre la vie de 59 Siddha (1). Selon Taranatha, le Siddha Goraksa, qui vécut pendant le règne du roi Pañcamasimha, était un contemporain de Dharmakirti (vers 650 A.D.). « Le nom spirituel de Goraksa dans les milieux bouddhistes Mahâyâna était Anangavajra. L’un des disciples d’Anangavajra fut Padmavajra Saroruha, qui sans doute n’est autre que Padmasambhava le célèbre fondateur de l’enseignement Dzogchen (2), perpétuation de la doctrine des Siddha, au Tibet. » ( Tara Michaël)

Un texte, l’Amanaska-yoga, revendiqué par la tradition Nâtha, la voie des Siddha, évoque une mystique opposée aux pratiques religieuses. « Ce texte, écrit Tara Michaël, porte divers titres selon les différents manuscrits. Parfois intitulé Amanaska, « l’Inconcevable », « le Non-mental », il est le plus souvent présenté comme Amanaska-yoga, « Le Yoga non mental », ou « Voie vers l’Inconcevable », titre parfois développé en Amanaska-yoga-shâstra, « Traité de Yoga non mental », ou spécifié comme Amanaska-khanda : « portion [d’un enseignement de Yoga] traitant du Non-mental ».

Religion imprégnée d’occultisme, le lamaïsme a dénaturé l’enseignement des Siddha. La sublime « méthode », devenue le Dzogchen, a été enfouie sous de nombreuses pratiques tantriques et une répugnante sorcellerie, comme dans le texte Dzogchen du "Cycle Profondissime " du Chiti yoga (sPyi-ti) qui débute par une immonde recette :

« Tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de Yéshé Tsogyel, de la semence de huit Vidhyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. » Traduction de Jean-Luc Achard.

Beaucoup de lamas ont préféré la magie à la mystique libertaire des Siddhas. Au cours des siècles, les lamas Nyingmapa ont ajouté au Dzogchen de Padmasambhava des pratiques magiques, transformant cette voie en arcane noir. Le peu avenant lama Nyingmapa, Shenphen Dawa, fils de Düdjom rinpoché (1903 – 1987) a carrément dit : " Ne serait-ce que de parler du Dzogchen, c’est en quelque sorte précipiter sa propre mort ". Bulletin n° 7 – Urgyen Samyé Chöling – Dordogne.


Extraits de l’Amanaska-yoga :

Certains se passionnent pour le mantra-yoga, d’autres sont séduits par la méditation (dhyâna), d’autres encore s’évertuent à la répétition de formules sacrées (japa). […]

Les uns s’empêtrent dans le filet des Agama, les autres se perdent dans la masse des Veda, d’autres encore sont égarés par la science de la logique. […]

Se vêtir de la robe ocre, porter un crâne en guise de bol à aumônes, s’épiler les cheveux, adopter des vœux non védiques, s’enduire de cendres, se vêtir d’oripeaux ascétiques, et relever ses cheveux en un chignon tressé, se conduire comme un fou, observer le vœu de nudité, réciter les Veda et les Agama dans les cercles poétiques et au milieu des assemblées, tout cela n’a pour but que de se remplir le ventre et n’amène aucun bienfait.

Les actes de magie noire tels que susciter la haine, chasser (une personne de son domicile), tuer, etc., au moyen de charlataneries ou en produisant une pléthore de formules incantatoires (mantra), toutes les pratiques telles que les ligatures (bandha) et procédés divers, constituent le suprême yoga de l’ignorance. La méditation sur les différents lieux du corps, sur les canaux du corps subtil (nâdî), sur les six supports (âdhâra) fait également vagabonder l’esprit. C’est pourquoi, abandonnant toutes ces créations de l’esprit, adonne-toi au Non-mental (amanaska).

On ne doit pas, avec ses fonctions mentales méditer sur quoi que ce soit. Lorsqu’il devient libre de toute préoccupation, le yogi, de l’intérieur comme de l’extérieur, ne fait face qu’au Principe.


(1) « The Seven Instruction Lineages » Jonang Taranatha, Library of Tibetan Work & Archives.

(2) Padmasambhava fut probablement à l’origine d’un syncrétisme puisant dans le dzogchen Bön, la tradition Nâtha, le Chan chinois…


L’Amanaska-yoga est traduit et commenté par tara Michaël dans son livre « Le yoga de l’éveil », éditions Fayard.


***

Qu’attend le dalaï-lama de la Chine ? par Jean-Paul Desimpelaere


***

Vidéo :
Les agressifs E.T. du cinéma sont-ils les puissances de l’air de Saint-Paul, qui disait : « …ce n'est pas contre la chair et le sang que vous avez à lutter, mais contre les puissances de l'air » (Eph. 6,11-12) ?


***

Des livres disparaissent :

dimanche, février 14, 2010

Mahachinachara, la Grande Voie Chinoise.


Un sage nommé Vashista alla chercher les enseignements les plus profonds en remontant les rives du Brahmapoutre jusqu’aux portes du Yunnan, en Chine.

« Après un voyage éprouvant, écrit Daniel Odier, Vashista arriva enfin au Yunnan et c’est là qu’il découvrit un royaume caché dans lequel ne vivaient que des êtres éveillés parmi lesquels il rencontra le Bouddha. Dès son arrivée, il fut surpris de voir que les éveillés vivaient dans la plus grande spontanéité et que cela semblait constituer la seule pratique de ces êtres accomplis. Nul autre temple que le corps. Les éveillés passaient le temps dans la présence, l’union des corps, la délectation dans les plaisirs les plus variés. Nul interdit, nulle limite. Vashista, qui avait surmonté tant d’épreuves sans atteindre l’éveil, demanda au Bouddha de lui transmettre cette doctrine secrète.

« Vashista, écoute, je vais te transmettre la plus haute doctrine du Kula, qui transforme immédiatement celui qui l’entend en divinité. Toute cette voie se situe en dehors de l’action extérieure qui consiste en purification, en rituels, en ablutions, en offrandes, en méditation, en mantra, en adoration d’une divinité extérieure, en préceptes, en règles de conduite, en étapes à franchir. C’est l’exposition de la Grande Voie Chinoise dans laquelle ne subsiste aucune forme, aucune séparation, aucune voie à parcourir, aucun fruit à atteindre qui ne soit situé en soi-même. Cette voie consiste en la reconnaissance immédiate de ta propre essence absolue. Il n’y a aucune restriction rituelle, aucune pratique extérieure, mais cette simple reconnaissance portée d’instant en instant dans la non-différenciation. Nuit et jour, lunaisons, jours auspicieux et jours néfastes, tout cela est à oublier. »
[…]

Huang-po demanda à Pai Chang :
« Quel est l’enseignement des anciens ? »
Pai Chang demeura silencieux.
« Dans ce cas, que transmettez-vous aux générations futures ?
- Je croyais que vous étiez l’un de ces maîtres de large calibre », rétorqua Pai Chang avec une ironie mordante.

Daniel Odier commente : « Voilà du dialogue. Voilà un corps qui parle. Pas de niaiserie bienveillante. Voilà l’essence d’une transmission de cœur à cœur. Pai Chang appartenait à la clique de Ma-t’sou, il était l’un des cent trente neuf qui connurent l’éveil ; Huang-po était le maître sublime de Lin-t’si. De sérieux gaillards. Pai Chang a la dent dure pour ceux qui colportent la notion d’impureté :

« Les enseignements partiels parlent d’impureté, les enseignements absolus parlent de pureté. Les enseignements partiels traitent de la souillure et des choses impures pour éliminer le profane. Les enseignements absolus parlent de la souillure des choses pures pour éliminer le sacré. Chercher la bouddhéité, chercher l’éveil, chercher quoi que ce soit, que cela existe ou non, c’est abandonner la racine pour les branches. En dehors de cela, si tu ne nourris aucune pensée particulière pour quoi que ce soit, alors, en temps voulu, tu trouveras ta part de naturel et de clarté. »
« Le cœur qui n’a pas compris, c’est précisément Cela, et rien d’autre. Ce qui m’interroge à l’instant présent constitue ton trésor. Toutes choses sont parfaites en soi, rien ne manque. Utilise-les spontanément. A quoi bon chercher vers l’extérieur ? » dit Ma-t’sou.

« Mais ceux qui cherchent ont besoin de réponses.
- Vous voulez des réponses, en voilà :

Goûtez de cette voie les délices et la joie tout en vagabondant dans la réalité.

L’état de connaissance est une inconnaissance par laquelle est connue l’essence de toute chose.

Nul besoin de prouesses ni d’ingéniosité, conservez simplement l’état du nouveau-né.

Il n’y a vraiment rien dont il faille s’enquérir, comme il n’y a nul endroit où apaiser l’esprit. Lorsqu’il n’est nul endroit où apaiser l’esprit, le vide lumineux se met à resplendir.

La Grande Voie est un espace vide et illimité où n’existent ni les réflexions ni l’anxiété. Cela, vous l’avez réalisé, rien ne vous manque. Il n’y a pas d’autre méthode, il vous suffit de vous conformer à l’esprit tel qu’il est. Ne pratiquez pas la contemplation, ne purifiez pas l’esprit, ne laissez pas s’élever la haine ou l’avidité, ne soyez pas mélancolique ou anxieux : soyez le naturel illimité, sans obstacle, libre d’aller dans n’importe quelle direction. Toutes les passions et tous les obstacles sont dès l’origine la grande extinction. Toute quête est vouée à l’échec puisqu’elle suppose un objet. Suivez le fil de vos émotions, ayez confiance, suivez votre propre nature.

La compréhension ne permet pas d’atteindre la source profonde, l’incompréhension encore moins. Transcende les conventions et les écoles, sois complètement limpide, libre. Aussitôt qu’ils pénètrent le point ultime de la vérité, ceux qui depuis des temps immémoriaux ont réalisé le grand éveil deviennent aussi rapides que des faucons, aussi vifs que l’éclair ; ils chevauchent les vents, étincelants dans le soleil, leur dos frôlant le bleu du ciel.
[…]

« Si les choses sont si simples, pourquoi l’homme a-t-il inventé toutes ces pratiques, tous ces rituels, toute cette activité qui se déploie autour de l’essentiel ?
- Pour le masquer.
- Dans quel but ?
- Pour garder le pouvoir. Lorsque le grand maître tibétain rencontra au Cachemire le siddha Tilopa, celui-ci lui transmit, après quelques épreuves, les enseignements absolus de Mahâmudrâ. Marpa rentra au Tibet et se mit à enseigner cette simplicité immédiate qui renvoie à la trappe toutes les pratiques, tous les intermédiaires, toute la classe des prêtres. Les autres maîtres s’inquiétèrent de voir révélé directement un enseignement aussi anarchique. Ils demandèrent à Marpa de se calmer et de réserver ces enseignements à ceux qui avaient franchi toutes les étapes de la voie formelle. C’est ainsi que ce que les siddha révélaient d’emblée devint l’enseignement le plus secret. C’est la même chose pour Mahachinachara. »

Daniel Odier


Photo : paysage du Yunnan

Non loin des magnifiques gorges du Saut du Tigre, dans le Yunnan du nord, la cité de Zongdian prétend être la mythique Shangri-la décrite dans le roman de James Hilton, "Lost Horizon". Pour écrire son roman, Hilton s’est inspiré des articles de Joseph Rock, un explorateur et botaniste américain fasciné par la culture Naxi, dont les prêtres, les Dongba, sont les héritiers des Bönpo.

jeudi, février 11, 2010

Thich Nhat Hanh :

« Le Zen/Chan occidental doit être occidental dans sa forme ».


Peu de centres proposent une forme occidentalisée du bouddhisme. De nombreux adeptes de cette philosophie, opposée à l’origine au brahmanisme ritualiste, observent les complexes liturgies bouddhiques venues du Tibet, du Japon, de Chine... Des brochures indiquent comment pratiquer correctement les rites et les observances religieuses (les illustrations ci-dessus montrent comment se prosterner devant une représentation du Bouddha. Elles proviennent d’un fascicule édité par les bouddhistes de l’école Fo Guang Shan).

Thich Nhat Hanh a dit :

« La civilisation occidentale a mené l’homme au bord de l’abîme. Elle l’a transformé en une machine. Le « réveil » d’un certain nombre d’Occidentaux, la conscience qu’ils ont prise de la véritable situation où ils se trouvent, où se trouve l’homme, les a libérés de leur complexe de supériorité. Ils sont sur la voie, engagés à la recherche de valeurs nouvelles.

De leur côté, des asiatiques sont venus à l’Occident avec l’intention d’initier le public occidental à leur tradition spirituelle. L’intention est belle, mais la tâche difficile. Si l’on ne possède pas une connaissance assez profonde de la culture et de la mentalité occidentales, on ne peut vraiment pas avoir du succès. On risque d’imposer seulement sa manière de voir orientale à des Occidentaux qui la trouveront difficile à accepter. Le Zen (1) n’est pas un ensemble de rites. C’est la vie. Les Occidentaux, qui vivent dans des milieux sociaux différents de ceux de l’Orient, ne peuvent pas imiter exactement ce que font les Orientaux. De même que le Zen chinois a des caractéristiques chinoises, de même le Zen occidental doit être occidental dans sa forme. […]

Le Zen est la voie de la réalisation de « l’homme vrai », comme dit Lin Tsi. Mais l’Occident a eu aussi des tradition spirituelles, formées au cours de son histoire, et visant aussi à réaliser « l’homme vrai ». Le problème est, en réalité, que la plupart de ces sources spirituelles, occidentales ou orientales, ont été desséchées. Les institutions religieuses, par exemple, sont devenues des pouvoirs plus politiques que spirituels, les Eglises se sont enrichies. Motivées par les intérêts politiques et matériels, elles se sont engagées dans les conflits mondains, et négligent leur tâche spirituelle. »

Thich Nhat Hanh, « Clés pour le Zen », éditions JC Lattès.


(1) Le Zen/Chan et son prolongement tibétain le Dzogchen/Mahamoudra (débarrassé des rites et pratiques tantriques).



Que fait CREME à Buddhachannel ?

Buddhachannel participe aux efforts que déploie Benjamin Creme pour annoncer la venue du Bouddha Maitreya incarnation à la fois du Christ, du Mahdi des musulmans, du Messie des juifs, de l’avatar Kalki des hindous.

Benjamin Creme est davantage un chantre du New Age qu’un adepte du véritable bouddhisme. Les maîtres ascensionnés, l’autorité spirituelle et la hiérarchie du New Age sont totalement étrangers aux formes supérieures du bouddhisme. Un des conseils les plus caractéristiques du Zen/Chan, à ce point de vue, dit au disciple « Ne mets pas de tête au-dessus de la tienne ».

Les idées religieuses de Benjamin Creme proviennent des doctrines de la Société théosophique, fondée par Helena Blavatsky, et des messages communiqués à des médiums (channels) par les mystérieux maîtres de Shamballa, comme le Tibétain Djwal Khool qui a longtemps guidé (ou égaré) par télépathie Alice Bailey.

Des newagers, disciples modernes de Blavatsky, prônent « l’établissement d’un nouvel ordre mondial fondé sur une métaphysique raciale » (1). La diffusion du néo bouddhisme, mâtiné de concepts New Age, n’est pas dénuée d’arrières pensées politiques. Des officines spécialisées, comme le COINTELPRO (programme secret du FBI), manipulent les nombreuses mouvances New Age.


(1) Alice Bailey et la métaphysique de la race : http://www.voxnr.com

samedi, février 06, 2010

L’Histoire Secrète du Monde


Les personnes qui bouleversent les idées conventionnelles sont plus utiles à la vérité que les béni-oui-oui.

Laura Knight-Jadczyk, auteur de « L’Histoire Secrète du Monde » se consacre à la recherche de la vérité depuis plus de trente années. Avaler des couleuvres n’est pas dans le tempérament de cette femme, et elle n’hésite pas à attribuer aux enseignements erronés de René Guénon les faux pas de Mouravieff dans son « commentaire social » de « Gnosis ».

René Guénon n’est pas toujours très perspicace. Par exemple, il ne doute pas de la réalité de l’invraisemblable voyage de l’aventurier Ferdinand Ossendowski à travers la Mongolie où des lamas lui auraient révélé l’existence du monarque suprême d’Agartha. Le livre d’Ossendowski « Bêtes, hommes et dieux, l’énigme du Roi du Monde », n’est probablement qu’un mauvais roman d’aventure. Mais René Guénon, après avoir rencontré Ferdinand Ossendowski, décide de faire publier son livre « Le Roi du Monde » en 1927 et de répandre, à la suite de l’ouvrage posthume de Saint-Yves d’Alveydre, « Mission de l’Inde », l’idée que les véritables initiés dépendent de l’autorité d’un centre suprême caché pendant le kali-Yuga. En outre, Guénon soutient que le Roi du Monde est représenté extérieurement par le Dalaï-lama.

« Le Roi du Monde, ce personnage serait caché au fond d’une cité souterraine que des radiations rendraient inaccessible aux humains. Ossendowski le décrit, lui et son assesseur, comme des momies animées ou comme des morts vivants, au visage voilé pour cacher leur crâne dénudé. Sans identifier vraiment le " Roi du Monde à ce personnage, René Guénon crut en un représentant de Dieu sur la terre ; il voyait là un parallèle avec Melchisédech (" melk " = roi) qui, dans la Bible confirma la mission d’Abraham. Toutefois, si le personnage évoqué par Ossendowski correspond à quelque vérité fantastique, l’immortel troglodyte, au lieu d’être une figure de haute spiritualité, peut résulter tout aussi bien d’une formidable opération de magie noire. Mme Alexandra David-Neel qui connut le Tibet secret, fait état de pseudo-lamas – des morts vivants justement qui, en des lamaseries écartées, pratiqueraient un vampirisme de grand style : des vieillards plus que centenaires, morts, mais non biologiquement ; ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d’acquérir du mérite ou un « bon karma », valable en une autre vie ! En réalité, les « moines » viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d’une agonie savamment allongée… Il se peut encore que les momies d’une civilisation inconnue d’Asie centrale aient engendré des « marouts » = âmes mortes incarnées, et que ce " roi du monde souterrain " ne soit pas autre chose. […] Si le cadavérique « roi du monde » incarne effectivement une grand-guignolesque imposture ésotérique, il sera bien sûr le roi de tous les marouts, zombies et ombres mortes. Il freinerait la décomposition des ombres les plus redoutables et exploiterait ces fantasmes morbides pour égarer les mystiques et les intoxiquer. Il serait alors l’arcane du spiritisme mondial (channeling de nos jours) dont les médiums lui serviraient de prêtres et de prêtresses en appelant sur eux des ombres de décédés, celles-ci diffusant autour d’elles un insidieux poison, extrait des cimetières. » (Jean-Louis Bernard)

Le livre « Le Roi du Monde » de René Guénon a donné force et intérêt à deux impostures spirituelles :

- l’existence d’un centre hautement spirituel situé sous terre (Agartha) ou (et) dans une dimension parallèle (le Shamballa des maîtres ascensionnés) ;
- le spiritualisme universel de prétendus sages tibétains.

Guénon ne voit pas l’imposture lamaïste. En revanche, Laura Knight-Jadczyk nous fait découvrir la face obscure du Tibet :

« Un lecteur m'avait envoyé un petit livre intitulé « Darkness Over Tibet » d'un certain Théodore Illion. Il a été publié la première fois en 1937 et traite du voyage qu'Illion aurait fait au Tibet entre 1934 et 1936. Le nom livrait un indice intriguant, puisqu'à une certaine époque au cours des cinq dernières années, j'ai longuement étudié Illion et Troie, ainsi que l'étymologie des mots associés.

J'étais curieuse de connaître les origines de ce livre et j'ai cherché à découvrir s'il ne s'agissait pas simplement de quelque chose du genre « Lobsang Rampa ». Je n'ai pas pu trouver d'informations biographiques concernant T. Illion, si ce n'est le fait qu'il a utilisé d'autres pseudonymes pour d'autres ouvrages et qu'effectivement, la version originale du livre a été publiée en allemand sous le titre « Ratfelhaftes Tibet », à Hambourg en 1936. J'ai pu obtenir une première édition chez un libraire d'Amsterdam pour établir la provenance du livre, mais j'ai trouvé qu'il était étrange de ne pouvoir en localiser qu'un seul répertorié auprès des nombreux marchands de livres anciens que j'ai contactés. L'édition anglaise Rider sortit un an plus tard. Etablir que le livre a été publié il y a aussi longtemps est une chose, trouver des informations sur le profil de l'auteur en est une autre. Il ne semble pas y en avoir.

J'ai lu plusieurs critiques très défavorables concernant le livre chez Amazon.com, la plupart d'entre elles se montraient sceptiques au sujet des histoires contenues dans le livre lui-même. Cependant, connaissant bien les écrits et les voyages parfaitement vérifiés d'Alexandra David-Neel, je pouvait voir que ces critiques émanaient de gens qui ne connaissaient pas bien de tels ouvrages. Pourtant, je devais admettre que l'histoire paraissait un peu « artificielle », même si certains éléments me sont apparus comme étant factuels dans le sens où, s'ils avaient été inventés, une issue plus satisfaisante leur aurait été donnée.

Ensuite, j'ai vérifié la chronologie des événements par rapport aux voyages de David-Neel et je me suis rendue compte que le livre d'Illion a été écrit précisément durant la période où Alexandra vivait en France, écrivant et donnant de nombreuses conférences. En fait ce livre est sorti juste après qu'elle soit revenue de ses longs voyages au Tibet, alors qu'elle était installée en France depuis quelque temps. J'ai trouvé cela intéressant. J'ai pensé qu'il était possible que ce T. Illion ait été un de ses étudiants, ou même un pseudonyme pour elle ou son compère, le Lama Yongden. Cependant, le fait que ce livre ait été écrit en allemand va à l'encontre de l'idée que l'auteur serait David-Neel elle-même ou son compagnon. Donc, s'il existe un lien, Illion serait probablement un étudiant ou un collègue. Quoi qu'il en soit, il y a plusieurs raisons pour suspecter une relation entre Illion et David-Neel.

Un des autres pseudonymes de T.Illion est « Théodore Burang ». Le nom « Burang » semble être une région Tibétaine. Le nom « Théodor(e) » signifie « amoureux de Dieu »; « Illion » a un rapport avec l'ancienne cité d'Ilium. En 1863, Charles Maclaren écrivait :

Durant une période de temps considérable, Ilium a été pour le monde païen, ce que Jérusalem est maintenant pour la chrétienté, une cité « sacrée » qui a attiré des pèlerins par la renommée de ses guerres et de ses calamités, et par l'aura d'un caractère sacré et ancien qu'elle projetait. Sans abus de langage, nous pouvons dire qu'il y a trois mille ans, une voix s'exprimant de cette colline a transmis ses paroles à l'ensemble du monde antique, et que son écho retentit encore dans le monde moderne. [The Plain of Troy Described]
Dans l'Iliade d'Homère, les Achéens combattaient les Troyens, et nous avons déjà spéculé sur la possibilité que le facteur Boucle Temporelle, les Atlantes contre les « Athéniens », soit la « Guerre de Troie » originelle à laquelle les guerres suivantes ont été assimilées au cours du processus de mythification décrit dans notre livre La science antique, et sur le rapport que cela peut avoir avec la lutte actuelle entre les forces de l'Obscurité et de la Lumière.

Comme s'il s'agissait de nous orienter dans cette direction, dans un troisième livre de Mme David-Neel coécrit avec son lama/moine/compagnon tibétain, Lama Yongden fait référence à un autre livre de David-Neel :

« La Vie surhumaine de Guesar de Ling (l'Iliade Tibétain) ». Les mots entre parenthèses viennent d'elle. [« The Secret Oral Teachings in Tibetan Buddhist Sects ». La citation provient de la note 7 au bas de la page 114, City Lights, San Francisco, 1967.]

Un autre lien intéressant entre les deux livres – celui de David-Neel et celui d'Illion – est le fait que les deux mentionnent Padmasambhava comme étant le fondateur d'une « secte dégénérée du bouddhisme tantrique ». David-Neel écrit également à propos des nombreux occultistes tibétains, de vulgaires sorciers, qui ne cherchent qu'à acquérir des pouvoirs magiques – le thème principal de « Darkness Over Tibet ».

L'introduction de l'édition de « Darkness Over Tibet » disponible actuellement nous indique que le livre est écrit selon le modèle des « récits de voyage classiques des années trente. On pense que la description du Tibet donnée par Illion a été déterminante pour convaincre le gouvernement nazi de l'Allemagne d'envoyer des expéditions annuelles au Tibet. »

T. Illion écrit dans la préface de « Darkness Over Tibet » :

« Dans mon livre « In Secret Tibet » j'ai donné les grandes lignes de mon récent voyage au Tibet [...] Après avoir été le témoin de diverses merveilles [...] j'ai atteint l'étape finale du voyage dans la partie la plus inaccessible du pays où vivent les véritables ermites tibétains qui peuvent lire les pensées des gens et qui possèdent le pouvoir étrange de rester jeune presque indéfiniment. »
David-Neel écrit également à ce sujet, et aussi à propos de ceux qui atteignent cet état par la « méthode Obscure », nous indiquant que cette méthode semble nécessiter la consommation de chair humaine. Elle nous dit :

« Il existe, d'après ce que [certains anachorètes appartenant à la secte Dzogchen] ont dit, certains êtres humains qui ont atteint un tel degré de perfectionnement spirituel, que la substance matérielle originelle de leurs corps a été transmutée en une substance plus subtile qui possède des qualités spéciales. [...] Un morceau de leur chair transformée, une fois mangée, produira un type particulier d'extase et offrira connaissance et pouvoirs surnaturels à celui qui en consommera. »
David-Neel nous décrit de façon assez détaillée les rituels associés à ces « fêtes sacrées », et l'impression que l'on commence à ressentir au sujet de cette « spiritualité » tibétaine est un sentiment de répulsion.

Toutefois, elle confirme qu'il existe bien des mystiques et des ermites qui sont du côté de la lumière, bien qu'il semble que l'essentiel du mysticisme tibétain soit purement et simplement de la magie noire et de la sorcellerie.

Revenons à Illion et à ce qu'il écrit au sujet des quelques rares hommes Sages que l'on peut trouver ça et là :

« Mes discussions avec ces sages, qui sont consignées dans mon livre précédent, reflètent un certain degré de compréhension des problèmes vitaux concernant la Vie et la Mort, les crimes spirituels, le Salut et l'Éternité, et beaucoup parmi mes lecteurs se demanderont comment l'auteur est arrivé à un degré de compréhension rendant possible ces contacts spirituels.
Je tiens alors à dire, concernant ce sujet, qu'une compréhension véritable en matière de spiritualité est le résultat de beaucoup de combats amers, de souffrances, d'une agonie spirituelle et d'une passion de l'âme. La vie elle-même n'aurait pas de sens s'il n'y avait pas de lutte sur tous les plans, si tout était calme et monotone. Tout est combat dans la nature. Chaque plante se bat pour obtenir davantage de soleil. Chaque animal se bat pour sa nourriture ; les anges eux-mêmes se battent. C'est le lot de toute créature que de devoir lutter constamment sur tous les plans auxquels elle a accès. Malheur à celui qui veut se mettre au même niveau que le créateur et échapper au combat ! [...]
Lors de mes voyages, j'ai rencontré certaines des entités les plus élevées spirituellement que l'on puisse trouver incarnées dans la chair, et pas seulement celles qui travaillent pour le Créateur mais aussi celles qui travaillent contre lui.
Même les feux de l'enfer ont une raison d'être. Ils détruisent l'homme s'il est faible, mais s'il est fort, ils le purifient en brûlant ses scories. [...]
La spiritualité est en fait un océan très agité. Les courants de la vie sont entrelacés, et le Bien et le Mal, la Lumière et l'Ombre, ne sont séparés que par un cheveu. » [Illion, Darkness Over Tibet, 1937, Rider & Co, Londres, réimprimé par Adventures Unlimited Press, 1991]

http://quantumfuture.net/fr/darknessovertibet-fr.htm

Le livre de Laura Knight-Jadczyk, « L’Histoire Secrète du Monde »

Préface de Patrick Rivière :

« Si vous entendiez la vérité, y croiriez-vous ? D’anciennes civilisations. Des réalités hyperdimensionnelles. Des modifications d’ADN. Des conspirations autour de la Bible. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est désinformation ? Dans cet ouvrage, la réalité dépasse la fiction.

Laura Knight-Jadczyk marie science et mysticisme pour percer le voile de la réalité. Avec une pincée d’ironie et une sagesse certaine, elle partage plus de trente années de recherches, afin de révéler pour la première fois, le Grand Oeuvre et la science ésotérique des Anciens en termes accessibles aussi bien aux érudits qu’aux profanes. En se basant sur les révélations des plus grands secrets ésotériques, Laura décrit notre époque comme une période de transition potentielle, opportunité extraordinaire pour un renouveau individuel et collectif : un saut de conscience et de perception quantique macro-cosmique, qui pourrait voir la naissance d’une véritable créativité dans les domaines des sciences, de l’art et de la spiritualité. L’histoire secrète du monde nous permet de redéfinir notre interprétation de l’Univers, de l’histoire et des cultures, et ainsi de nous frayer un chemin dans ce véritable dédale.

L’auteur bouscule les idées conventionnelles sur la religion, la philosophie, le Graal, les sciences et l’alchimie, en suggérant l’existence d’une ancienne techno-spiritualité de l’Age d’Or qui permettait la maîtrise de l’espace et du temps : le Saint Graal et La Pierre Philosophale. Laura fournit les preuves d’une sagesse scientifique et métaphysique détenue par les plus grandes civilisations disparues, et révèle le message secret destiné à l’humanité, incluant la cosmologie et le mysticisme avant la Chute, quand, comme nous le disent les textes anciens, l’homme marchait et parlait avec les dieux. Laura nous montre que nous atteignons ce point particulier du vaste cycle cosmologique où l’humanité — ou du moins une partie d’entre elle — a l’opportunité de retrouver son statut d’enfant du Roi de l’Age d’Or.

L’histoire secrète du monde est l’ouvrage référence pour répondre aux questions de ceux qui cherchent la vérité dans la jungle spirituelle qu’est devenu notre monde. »


Vidéo :

Benjamin CREME et le monarque suprême MAITREYA

Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...