jeudi, mai 20, 2010

Apollonius de Tyane


De nos jours, beaucoup de personnes parlent brillamment de spiritualité. Mais leurs beaux discours sont souvent démentis par leurs habitudes alimentaires.

Par exemple, Laura Knight-Jadczyk, auteur de « l’Histoire Secrète de l’Humanité », a consacré sa vie à la recherche de la véritable science spirituelle et à la dénonciation des mensonges qui aliènent l’humanité depuis l’aube des temps. Malheureusement, le programme de détoxication de Laura Knight-Jadczyk (1) préconise de manger à peu près selon les lignes du Régime Méditerranéen – beaucoup de légumes frais, du poisson, de la viande et de l’huile d’olive. Etre complice de la tuerie des animaux et consommer leur chair est-il l’indice d’un « ratage » spirituel ?

Jacqueline Bousquet, une scientifique de premier ordre, est convaincue que l’expérience spirituelle authentique ne s’accorde pas avec un régime alimentaire carnivore :

« Le carnivorisme a très fortement contribué à ce que l’humanité est en train de vivre. Car, non seulement l’alimentation carnée est toxique au niveau physique (l’être humain n’étant pas physiologiquement prévu pour manger des cadavres qui génèrent diverses toxines telles que ptomaïnes, cadavérines, putrescines urates, etc., au cours de la digestion) mais elle induit aussi une insidieuse pollution psychique, mentale et spirituelle et, bien sûr, par extension, écologique. Nous sommes tous, collectivement et individuellement, co-responsables de l’état du monde (guerres, conflits, meurtres, saccages, massacres, mensonges, violences, pollutions, etc.)… qui sont l’expression, la densification de nos pensées et émotions, la matière étant de l’énergie condensée (toujours porteuse d’information). (2)

Les arguments de Jacqueline Bousquet renouent avec la sagesse de Pythagore, né à Samos entre 582 et 570 avant J.-C., qui disait : « Tant que l’homme continuera à être le destructeur impitoyable des êtres animés des plans « inférieurs », il ne connaîtra ni la santé ni la paix. Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s’entre-tueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut, en effet, récolter la joie et l’amour ».

La vie exemplaire d’Apollonius de Tyane, un autre sage végétarien de l’Antiquité rattaché à la tradition pythagoricienne, peut nous aider à reconnaître un véritable spiritualiste d’un illusionné qui prétend être parvenu au déconditionnement ultime alors que, sous l’emprise de la gourmandise, il est incapable de renoncer à des habitudes alimentaires mortifères.

Apollonius de Tyane était plus qu’un sage végétarien. Il était épris de justice sociale et ne redoutait pas les despotes de son temps. « Dans ce monde, écrit le Docteur Bernard, il n’y eut pas d’homme révolutionnaire plus courageux et plus humanitaire qui vînt pour libérer la race humaine de la souffrance. Seul et sans aucune aide, il défia les tyrans les plus sanguinaires qui aient jamais siégé sur le trône de Rome : Néron et son successeur encore plus terrible, Domitien. Apollonius voyagea sans crainte d’une extrémité de l’empire romain à l’autre, incitant à des révolutions contre ces despotes, et établissant des communautés de caractère communiste parmi ses disciples… »

La biographie du docteur R. W. Bernard,« Apollonios le Nazaréen », écrite en 1964, révèle l’une des plus importantes conspirations de l’histoire. Révélation qui permet de mieux comprendre les ambitions temporelles de l’Eglise et les atrocités commises en son nom :

« Pendant plus de seize siècles, l'Église Chrétienne a prêché sa religion aux gens de la Terre. Par contre, lorsque nous considérons les événements horribles qui se sont produits parmi les peuples chrétiens pendant le récent holocauste mondial, causant la mort d'une portion considérable de la population humaine, nous devons conclure qu'il y a quelque chose de radicalement faux avec une religion qui, après avoir été prêchée et pratiquée pendant un si grand nombre de siècles, mena ses fidèles à un état aussi terrifiant, impliquant la conversion de cette planète en vaste abattoir, teinté de sang humain, résultant en un grand nombre de meurtres de Chrétiens d'une nation par leur confrères chrétiens d'une autre, chacun étant poussé et béni par leurs prêtres respectifs.

« Ajoutons qu'un tel état a prédominé dans le Christianisme depuis son origine, organisé et établi en l'an 325 après J.-C. par les ecclésiastes païens romains convoqués au Conseil de Nice. Ce Conseil fut présidé par l'archi-meurtrier Constantin, Empereur de Rome, qui avec sang-froid, avait assassiné une douzaine de ses proches parents incluant sa propre femme.

« De plus, l'histoire du Christianisme n'a pas été plus honorable que son origine; car depuis que Constantin l'établit comme la religion officielle de Rome, elle a été responsable pour la mort de plus de cinquante millions de gens innocents, sous le chef d'accusation qu'ils étaient des "hérétiques," puisqu'ils ont refusé d'accepter les dogmes déraisonnables de l'église - incluant environ trois millions de femmes qui ont été brûlées vivantes comme "sorcières" dans les temps relativement récents par des hommes qui se désignaient des prêtres de la religion chrétienne. […]

« Une des escroqueries et des déceptions les plus colossales dans les annales de l'histoire fut perpétrée en l'an 325 A.D. C'était la date du Conseil de Nice qui avait comme tâche de créer une nouvelle religion qui serait acceptable à l'empereur Constantin qui, en ce temps-là, était engagé dans la persécution sanglante des communistes et des pacifistes connus sous le nom de Chrétiens. Pendant la période du massacre inhumain de ces gens méprisés sans défense, ce qui motiva Constantin à soudainement prendre contrôle de leur religion et devenir son protagoniste le plus loyal est une des énigmes de l'histoire qui n'a jamais été élucidé. Sur ce point Réville, un apologiste Catholique, écrit :

« Le triomphe reconnu du Christianisme pendant le règne de Constantin a toujours été considéré une des révolutions inexplicables et une de ces surprises historiques qui, sans rapport apparent avec quelque phénomène du passé, peut paraître presque miraculeux. On aimerait découvrir le processus qui permet à l'esprit humain de passer si rapidement d'une dénégation aussi dédaigneuse et complète des enseignements du Christianisme à un intérêt et une sympathie déclarée pour les doctrines du nouveau credo. ... C'était le quatrième siècle, immédiatement après les persécutions les plus violentes, que le Christianisme, bien qu'embrassé et professé par une minorité seulement, réussit à atteindre à une place de contrôle en matières social et politique. »

« Apollonios le Nazaréen » par Dr. R. W. Bernard

(1) Le programme de détoxication de Laura Knight-Jadczyk.

(2) Végétarisme : question urgente de survie ?

mardi, mai 18, 2010

Questions

Le nouveau Logo de l’Eurogroupe évoque un œil. Le symbolisme de l’œil représente l’omniprésence d’un ordre supérieur. Ce logo indique-t-il que les Européens sont sous la coupe d’une oligarchie tentaculaire ?

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La Méditation 3G

Claude Cleret vend une méthode méditative qui risque de faire de l’ombre à Matthieu Ricard, le champion de la méditation pratiquée par les bobos bouddhistes.

"J'ai baptisé cette technique, dit Claude, la Méditation 3G - La Méditation de 3eme Génération".

Claude ajoute :
"Méditez n'importe où, n'importe quand ! Plongez rapidement dans des états méditatifs profonds !
Créez à volonté un état d'esprit détendu et clair ! Améliorez votre capacité à résoudre vos problèmes !"

Endormissez-vous (Claude, expert du développement du potentiel mental, ne dit pas "endormez-vous" comme les simples profanes) sans effort le soir - et trouvez enfin le repos que vous méritez ! Surprenez vos proches par votre capacité à rester calme et détendu dans les situation qui vous rendaient dingues !

Améliorez votre créativité ! Développez votre intuition ! Entrez en contact avec votre moi intérieur ! Améliorez votre mémoire et votre capacité à traiter des tâches intellectuelles complexes, comme la préparation des examens ! Nettoyez votre subconscient et libérez-vous des problèmes qui vous empêchent d'avancer ! Développez votre pratique spirituelle avec des expériences plus profondes !

Débarassez-vous (Claude s’est débarrassé d’un r) aussi de ce qui vous ronge et vous gâche les journées, et profitez enfin pleinement de votre vie !" [...]

"Cependant, je veux être sûr que vous ne laisserez pas passer cette chance unique d'améliorer votre vie. C'est pourquoi j'aimerais vous offrir deux cadeaux de bienvenue. C'est ma façon de vous remercier de faire quelque chose pour vous-même - tout comme j'aurais aimé faire quelque chose pour moi quand il était encore temps...

Cadeau de bienvenue n°1 : Calmes eaux, 1 heure 20 mn (Valeur 25€ )
Cadeau de bienvenue n°2 : Méditer - Mes astuces de Méditation (Valeur 15€ )

TOTAL : 97€ (prix du pack 3G) + 25 € + 15 € = 137 €
PRIX DE LANCEMENT : 37 €
Satisfait ou remboursé !"

Une intervenante du forum Doctissimo répond aux boniments de Maître Claude :

« J'ai essayé la méthode 3G et franchement la musique m'agaçait et je trouve le discours ultra commercial utilisant plein de métaphores qui (en hypnose) sont très utiles .
Sa technique de relaxation est insupportable car pleine d'injonctions ; et pour un esprit qui a besoin de se laisser guider, il n'est pas nécessaire de le tenir en laisse !
Donc je crois plus à l'arnaque… »

Claude Cleret participe-t-il, consciemment ou non, au plan de manipulation qui utilise le mouvement du potentiel humain, le Nouvel Age et le néo-bouddhisme ?





dimanche, mai 16, 2010

Le végétarisme et les Jaïns


Par Marie-Claude Mahias

Le Jaïnisme est une religion indienne non orthodoxe et athée, qui refuse l’autorité des Védas. La tradition jaïniste évoque 24 maîtres ou Tirthankara, également appelés Jaina (littéralement « les conquérants »). Le dernier maître de cette longue série fut Mahâvîra, contemporain du Bouddha. C’est lui qui fonda la religion jaïniste.

Les Jaina ne croient pas en Dieu. Leur religion leur enseigne l’existence d’un principe divin inhérent à l’âme individuelle et leur prescrit l’adoration des âmes parfaites qui sont l’esprit suprême. La délivrance s’obtient par la Croyance droite, la Connaissance droite et la Conduite droite. Cette religion insiste particulièrement sur le respect des êtres vivants.

L’attitude des Jaina vis-à-vis de leur alimentation se caractérise essentiellement par le végétarisme. Ils sont même, précisent-ils fièrement, de « purs végétariens » (suddh sakahari). Ce ne sont pourtant pas les seuls Indiens à l’être, loin de là ; cette affirmation semble même une banalité dans le contexte hindou. En effet, ainsi que le note L. Dumont :

« Le végétarisme s’est imposé à la population indienne tout entière comme forme supérieure de l’alimentation et constitue dans l’Inde contemporaine une des normes essentielles relatives à l’alimentation et au statut. »

Pourtant, si les Indiens reconnaissent le végétarisme comme régime alimentaire valorisé, comme signe d’une supériorité rituelle et sociale, on estime que seulement 25% d’entre eux ont effectivement adopté et pratiquent cette forme d’alimentation. Ce sont principalement des brahmanes, des castes ou segments de castes qui l’utilisent comme un moyen tactique pour s’élever dans la hiérarchie sociale en suivant un modèle brahmanique et en se dissociant de pratiques alimentaires dévalorisées, et enfin, des groupes liés au mouvement sectaire « vaisnava » qui ne rendent un culte qu’à des divinités végétariennes et les imitent dans leur comportement quotidien. Il n’est pas inutile de s’attarder sur cette notion de végétarisme pour en saisir la signification et les implications pour les Jaina.

Histoire du végétarisme

Je m’inspirerai de L. Dumont et de D.D. Kosambi pour esquisser quelques traits de cette histoire, nécessaires pour situer le jaïnisme dans un contexte global. Il n’est pas facile de retracer l’évolution du végétarisme et on est souvent réduit à des hypothèses vraisemblables, construites à partir de données de textes classiques, interprétés en fonction de valeurs sociologiques fondamentales et permanentes.

Les aryens védiques, peuples de pasteurs nomades, devaient accorder une importance considérable au bétail, encourageant la protection des troupeaux, et limitant l’abattage des bêtes et la consommation de viande à des circonstances exceptionnelles et d’ordre religieux. C’est dans des sociétés de ce type que les sacrifices se développèrent. Quand les animaux exigés par les grands sacrifices védiques s’ajoutèrent à ceux que requéraient les cultes aux dieux et aux ancêtres, la réquisition de bêtes en nombre toujours plus grand devint une charge insupportable à la population d’éleveurs et d’agriculteurs. Les brahmanes, seuls habilités à célébrer les rites, étaient seuls aussi à profiter grassement de la viande et des bêtes sacrifiées et des dons obligés. C’est en partie en réaction contre les abattages rituels excessifs et contre le pouvoir croissant des brahmanes que plusieurs mouvements dissidents, liés au renoncement, apparaissent vers le 6ème siècle avant J.-C. Le développement spéculatif le plus remarquable est le fait de deux sectes contemporaines qui deviendront le bouddhisme et le jaïnisme.

Parallèlement, s’élabore la notion d’ahimsa (non-violence), présente dans la spéculation indienne tout au long de son évolution. S’opposant aux sacrifices animaux et à la consommation de viande, elle n’entraîne pas immédiatement la suppression du régime carné, mais se développe dans les mouvements sectaires jusqu’à devenir incompatibles avec les pratiques sacrificielles. La contradiction est en partie résolue dans l’hindouisme par la dissociation des actes de sacrifier et de tuer.

Par ailleurs, la vache, symbole de prospérité économique, est élevée au rang de symbole cosmique, dès la période védique. D’animal sacrificiel par excellence, elle laisse progressivement la place à d’autres bêtes à cornes ; elle devient précieuse pour ses produits, à la suite d’un renversement de valeurs qui fait de toutes ses sécrétions des éléments bénéfiques et purificateurs, eux-mêmes offrandes sacrificielles. La notion de pureté justifie l’assimilation du meurtre de la vache, pourvoyeuse des moyens matériels de purification, au meurtre du brahmane, garant de la pureté rituelle et de la hiérarchie sociale fondée sur l’opposition du pur et de l’impur. La vénération de la vache semble donc, d’emblée, liée à la reconnaissance de la supériorité du brahmane et, indirectement, à celle du rôle du sacrifice dont le brahmane est le maître.

La non-nuisance, qui exige le respect du bétail, est active dans la transformation de l’attitude vis-à-vis de la vache. Ce sont toutefois deux notions distinctes qui aboutissent d’une part au végétarisme, d’autre part à la vénération de la vache et du brahmane. Si ces deux attitudes sont étroitement mêlées dans l’hindouisme, aucune n’est nécessaire au développement de l’autre. Dans l’hindouisme même, l’importance accordée à la vache semble avoir incarné presque toute la dimension de l’ahimsa, ou peut-être l’a-t-elle même éclipsée. A côté, le végétarisme fait figure de parent pauvre puisque seuls les brahmanes l’ont récupéré.

Diffusion du végétarisme : le rôle des renonçants

La prohibition de viande et d’alcool, idéal des renonçants, s’imposa à la société par leur intermédiaire. Cette application pratique de l’ahimsa est inégale selon les sectes. Alors que le bouddhisme s’essouffle rapidement dans cette voie puisqu’il n’interdit pas la consommation de viande – pas même aux moines, sous réserve que la bête n’ait pas été tuée à leur intention – le jaïnisme la poussera jusqu’à ses conséquences extrêmes. Cependant, les Jaina eux-mêmes auraient anciennement mangé de la viande et du poisson. La pénétration du végétarisme dans la société fut certainement assez lente. Quand Ashoka monte sur le trône impérial en 270 avant J.-C., « on vend encore de la viande de bœuf sur les marchés, aussi ouvertement que la chair de n’importe quel animal » (Kosambi). Sa conversion au bouddhisme, la protection qu’il accorde à toutes les religions ainsi que la transition nécessaire d’une économie pastorale à une société agraire, donnèrent une impulsion décisive au végétarisme. « C’est l’empereur qui, dans son propre palais, donne l’exemple du « végétarisme » ; il réduit à presque rien la consommation de viande de boucherie et de gibier. Le yajña est aboli par décret… » (Kosambi).

Mais le rôle des renonçants est certain et leur influence ne saurait être minimisée. D.D. Kosambi distingue, à partir des Upanishad, deux sortes de savants. D’une part, les successeurs des anciens brahmanes yajurvédiques continuent de pratiquer des sacrifices par lesquels ils s’enrichissent et reçoivent des dons dont ils se montrent toujours fort avides. D’autre part, apparaît dans les régions orientales, une nouvelle sorte de « docteurs » qui rejettent les rituels traditionnels et adoptent un mode de vie radicalement différent. Qui sont exactement ces docteurs sectaires ? Le portrait que l’auteur en donne est bien à l’image des renonçants actuels qui se placent eux aussi « au-dessus de toute espèce de rituel » :

« Les chefs des diverses sectes nouvelles et les moines, leurs adeptes, (…) vivaient principalement d’aumônes (…). Ils ne tuaient point, et prenaient aux végétaux toute la nourriture dont ils avaient besoin. Il n’y avaient que le sel que ces ascètes extrêmes se permissent de prendre de mains humaines. Voués au célibat, sans propriété, ces nouveaux docteurs étaient beaucoup plus économiques, dans une société d’accumulation, que les prêtres du feu, si avides ». (Kosambi)

Quelle que soit l’explication donnée de ce phénomène, il constitue alors une figure fondamentale de l’hindouisme postérieur, dont le contraste avec l’opulence des brahmanes ne pouvait manquer d’impressionner profondément la population indienne. Elle contraignit les brahmanes à se transformer en assimilant certaines pratiques de ces renonçants qui menaçaient leur autorité, et des notions comme celle de l’idéal ascétique ; celle-ci fut agrégée dans la théorie des âshrama de la littérature orthodoxe, comme le quatrième et ultime stade de la vie. Cette évolution est en accord avec l’analyse que L. Dumont fait du renoncement et rend compte du caractère artificiel de cette théorie :

« Il semble que l’ont ait voulu ici d’une part absorber le sannyâsa comme un moment de la vie du Brahmane en réservant plus ou moins le renoncement à cette classe, de l’autre reléguer le renoncement à un âge avancé de l’homme, après que ses obligations mondaines (perpétuer les ancêtres, etc.) ont été accomplies. On perçoit ici, outre l’agrégation habituelle, la prétention de limiter le renoncement par rapport aux états mondains et en fin de compte une opposition sourde au renoncement. »

Le jaïnisme est aussi, à l’origine, un mouvement de renonçants. Initialement, l’état laïc n’a droit à aucune considération. Les textes canoniques, qui régissent la conduite des religieux dans le détail de tous les actes et de tous les instants, ne s’en préoccupent guère. Ce n’est que tardivement, dans les textes de la période médiévale (6ème – 13ème siècle) qu’une doctrine est élaborée à l’intention des laïcs. Par transfert à la vie des hommes de règles originellement destinées aux renonçants et par incorporation de coutumes locales, se forge une sorte de code moral et rituel visant à encadrer les pratiques sociales. Les devoirs des laïcs – dont certains l’assimilent temporairement à l’ascète – apparaissent comme un compromis entre les règles extrêmes de l’ascète et les exigences de la vie en société. Ils constituent une préparation plus ou moins longue dont l’état religieux est l’accomplissement logique, puisqu’il est seul à permettre le respect intégral des règles de vie. En contrepartie, un mouvement inverse se dessine : la pression des laïcs dont il est à la fois le modèle, l’idéal et la justification, contraint le renonçant à une ascèse toujours plus rigoureuse.

L’ouverture du jaïnisme et son extension dans le monde à partir des renonçants est donc assez tardive. Si cela se fait au prix d’un assouplissement de certaines règles, il en est une sur laquelle les Jaina ne transigent pas : le régime végétarien est imposé à tous, moines et laïcs. L’ahimsa en est le principe fondamental que les règles multiples ne font que préciser, expliquer contraindre ou aider à respecter.

"Délivrance et convivialité: le système culinaire des Jaina", par Marie-Claude Mahias :

La grande ancienneté du jaïnisme (envoyé par Victor)

L’histoire ancienne de l’Inde rapporte qu’il y avait trois religions majeures dans le pays : le Brahmanisme, le Bouddhisme et le Jaïnisme (Nirgranthas). Des recherches récentes et des fouilles à Mohenjodaro et à Harappa ont montré que le Jaïnisme existait déjà il y a cinq mille ans. Toutefois, les Jaïns croient que leur religion est éternelle.

« Il y a du vrai, dans la pensée jaïne, que cette religion a une très lointaine existence. L’ancienneté en question, pré-aryenne, est appelée dravidienne et attestée par la découverte d’une série de cités remontant à l’âge de pierre, dans la vallée de l’Indus, datant du troisième peut-être même du quatrième millénaire avant J.C » (Professeur Zimmer, dans « Myths and symbols in Indian art and civilisation »).

Revendication d’éternité.

Naturellement, les adeptes de chaque religion prétendent qu’elle a sa source dans l’antiquité. Les Jaïns ne font pas exception à la règle. Leurs traditions et leurs récits légendaires disent que le Jaïnisme est éternel et que vingt-quatre Tirthankaras font sans cesse connaître le Jaïnisme, dans chaque période cyclique de l’univers. Ils divisent l’étendue du temps en deux cycles égaux, appelés : utsarpin et avasarpin. Durant l’utsarpin, la situation morale et physique de l’univers progresse graduellement, dans l’avasarpin, c’est tout le contraire, la situation décline graduellement. Chacun des deux cycles est subdivisé, à son tour, en six ères qui s’étendent, chacune, de vingt-deux mille ans à des crores d’années. Les demi-cycles se succèdent éternellement et des êtres humains, comme nous, apparaissent, à intervalles réguliers, pour être des Tirthankaras. Ils pratiquent, eux-mêmes, les principes éternels du Jaïnisme, atteignent l’omniscience (kevalajnna), prêchent et exposent la même doctrine.

Les racines pré-aryennes.

Presque tous les érudits sont d’accord pour reconnaître que, dans l’histoire culturelle de l’Inde, le Jaïnisme a des racines pré-aryennes. Comme le Dr A. N. Upadhye l’a fait remarquer « Les origines du Jaïnisme remontent aux temps pré-historiques. On les trouve dans la vallée fertile du Gange où ses adeptes se sont épanouis dans le passé, avant même l’arrivée des Aryens avec leur religion sacerdotale. C’était une société d’ermites qui mettaient l’accent sur l’effort individuel, sur la pratique d’un code moral et de diverses austérités, comme moyens de parvenir au Summum Bonum » (Dr A. N. Upadhye « A Cultural History of India », Clarendon Press, Oxford, p.100.)

Dans la même veine, Joseph Campbell a fait ce commentaire « Le Sankhya et le Yoga sont une sophistication psychologique postérieure des principes conservés dans le Jaïnisme. Tous deux sont la théorie et la pratique d’une même philosophie » (Prof. Zimmer « Philosophies of India », édité par Joseph Campbell, voir l’éditorial, p.60.)

D’autres savants, comme le Prof. Bulher, Hermann Jacobi, J.G.R. Forlong, le Dr Hoernle, le Pt Sukhalalji, le Prof. Vidyalankara, l’crya Tulsi, le Prof. G.C. Pandey, et d’autres, pensent que le Jaïnisme et un système religieux très ancien qui prévalait, en Inde, dans les populations non-aryennes de la civilisation de la vallée de l’Indus. (Prof. Buhler « Indian sect of Jainism »).

Dans l’écrit bouddhiste « Majjima Nikaya », Bouddha, lui-même, parle de sa vie ascétique et de ses prescriptions, qui sont en conformité avec le code de conduite du moine jaïn. Il dit : « Ainsi, Sari Putta, ma pénitence n’était-elle pas trop grande ? J’allais sans vêtements. Je léchais ma nourriture de mes mains. Je ne prenais pas la nourriture qui m’était apportée ou qui était spécialement préparée pour moi. Je n’acceptais pas d’invitation à un repas ».

Mme Rhys Davis a aussi observé que Bouddha a trouvé ses deux maîtres, Alara et Uddaka, à Vaisali et qu’il a débuté sa vie religieuse comme un Jaïn.

Dans le « Samanna Phal Sutta », les quatre vœux de Parshvanth (qui a vécu 250 ans avant la libération de Mahvira) sont mentionnés. Attakatha dans l’ « Anguttara Nikaya » fait référence à Boppa Sakya, un résident de Kapilvastu qui était l’oncle de Bouddha et qui suivait la religion des Nigganthas, c’est-à-dire des Jaïns.

Une étude critique comparée fait ressortir que plusieurs mots, comme « srava », « samvara » etc, employés par les Jaïns dans leur sens originel, sont mentionnés, dans la littérature bouddhiste, dans leur sens figuré. Sur la base de ces mots, le Dr Jacobi a conclu que le Jaïnisme était beaucoup plus ancien que la religion de Bouddha et que, par conséquent, il n’était pas exact de le considérer comme une branche du Bouddhisme. (Diwakar S. C. « Glimpse of Jainism »).

Certains historiens pensent que le Jaïnisme existait, sans aucun doute, bien avant le Bouddhisme, et que c’est une croyance protestante qui s’est révoltée contre les sacrifices du culte védique. Les recherches avancées montrent que cette affirmation n’est pas fondée. Les livres sacrés, respectables et sérieux, des Hindous eux-mêmes, affirment la nature bien antérieure de la pensée jaïne. Le « Rigveda », le livre sacré le plus ancien des Hindous, cite le Seigneur Rishabhadeva comme du fondateur du Jaïnisme. Il mentionne, aussi, l’incarnation de Vaman qui est la 15 ème sur 24. Le nom de Rishabha apparaît avant les incarnations de Vaman ou du nain Ram, de Krishna et de Bouddha. Par conséquent, il est très clair que Rishabha a dû vivre longtemps avant la composition du « Rigveda».

Le grand érudit, le Dr S Radhakrishnan, ex-Président de l’Union indienne, observe, dans son «India Philosophy », que « La tradition jaïne attribue l’origine du système à Rishabhadeva, le premier Tirthankara. Il ne fait aucun doute que le Jaïnisme existait avant Vardhaman ou Parsvanth.

Le « Yajurveda » cite les noms de trois Tirthankaras : Rishabha, Ajitnth et Arishtanemi. Le « Bhagvat Pkrana » adopte, aussi, l’idée que Rishabha a été le fondateur du Jaïnisme (Vol. II, p.286)

Les fouilles, faites à Mohenjodaro et à Harrapa, montrent que le Jaïnisme existait, il y a cinq mille ans, parce que les statues debout, sur les sceaux de l’Indus, ressemblent à celle de Rishabha, trouvée à Mathura. Le sentiment de détachement qui caractérise l’image debout, sur trois de ces cinq sceaux, avec un taureau en premier plan, peut être le prototype de Rishabha (Modern Review, août 1932, Sindha Five Thousand Years Ago).

Le poète Jinasena parle, dans son « Mahpkrana », de Rishabha comme d’un « Yogishwara ». Par conséquent, les matériaux extraits de la vallée de l’Indus établissent, de façon éclatante, que le fondateur du Jaïnisme vivait à la période pré-védique. La statue jaïne nue, de 320 avant J.C, au Musée de Patna, nous aide à défendre cette thèse (Diwakar S. C « Glimpse of Jainism »).

Les recherches du savant renommé, le Prof A. Chakravarty, ont mis à jour des éléments matériels inestimables qui prouvent la nature plus ancienne de la pensée jaïne. Lorsque les envahisseurs aryens sont arrivés en Inde, les Dravidiens, qui habitaient le pays, se sont opposés véhémentement, à eux. Les penseurs aryens du « Rigveda » parlent de ces Dravidiens, anti-Aryens, comme des ennemis et, par conséquent, ils les affublent de termes peu flatteurs. Ils sont qualifiés de « Dasyus ». Le dieu aryen Indra est appelé « Dasyusharya » (le massacreur des Dasyus). Ces ennemis sont nommés « Ayajvan » (qui ne font pas de sacrifices), « Akraman » (qui n’ont pas de rites), « Adevaya » (qui sont indifférents aux dieux), « Anyavrata » (qui suivent d’étranges pratiques) et « Devapya » (qui injurient les dieux ). Ils sont décrits comme étant noirs de peau et « anas » (le nez retroussé). L’autre épithète est « Mridhravas » (aux paroles inintelligibles). Des savants orientaux sont de l’avis, probablement exact, que ces Dasyus, opposés aux Aryens, étaient les Dravidens qui habitaient le pays, lorsque ceux-ci l’envahirent. Ils sont, aussi, appelés « Sisnadevas » parce qu’ils vénèrent l’image de l’homme nu.

L’étude critique de certains hymnes védiques, comme le « Nadsiya sukta », montre qu’il a du y avoir un courant de pensée particulier, durant la période pré-védique, qui a influencé les « Vedas ». Le Dr. Mangaldeva a estimé que « la philosophie jaïne pouvait être une branche du courant de pensée pré-védique. Certains termes jaïns, comme « pudgala» (matière) confortent ce point de vue » (Diwakar S.C. « Glimpse of Jainism).

Un coup d’œil, sur le glorieux passé du Jaïnisme, montre que les vies de Rishabhadeva, et des trente-trois Tirthankaras qui lui ont succédé, ont profondément marqué la culture du monde. Lorsque Alexandre a envahi l’Inde, il est tombé, à Taxila, sur une horde d’ascètes jaïns nus que les auteurs grecs appellent des «Gymnosophes ». Ce mot grec signifie : philosophes nus. Un groupe mystique d’Israël, celui des Esséniens, a été très influencé par ces « Gymnosophes » qui prêchaient le message d’Ahims, la vérité centrale du Jaïnisme, au peuple d’Alexandrie, en Egypte. Des vestiges historiques nous disent que les Grecs ont été très influencés par les idées jaïnes. Alexandre avait emmené dans son pays un ascète jaïn qui s’appelait Calanes (Diwalkar S.C « Glimpse of Jainisme »). Il faut noter, à ce sujet, que les Esséniens d’Israël étaient des ascètes qui suivaient les principes de non-violence. Ils avaient une grande emprise sur le peuple et une grande influence en Palestine. Jean-Baptiste était un maître ascète de cette école. Jésus-Christ, le fondateur du Christianisme, a été très influencé par ce groupe non-violent de Jean et par d’autres maîtres esséniens. En 600 avant J.C ce groupe avait progressé au-delà de la Syrie et de la Palestine.

Les enseignements jaïns ont aussi influencé Pythagore, le philosophe de la période pré-socratique, qui est né en 532 avant J.C et qui a mené une vie de non-violence. C’est durant cette période que vivait le Seigneur Mahvira, que les ignorants ont appelé le fondateur du Jaïnisme. Peut-être ses enseignements ont-ils eu une influence sur les peuples de pays lointains ? (Diwakar S.C. « Glimpse of Jainism »).

Dans son livre « The Magic of numbers » (La magie des nombres), p. 87, E.T. Bell raconte que Pytagore vit, un jour, un citoyen qui battait son chien avec un bâton. Sur ce, le philosophe miséricordieux cria « Arrêtez de battre ce chien! Dans ses hurlements de souffrance, j’ai reconnu la voix d’un ami. Par ce péché que vous commettez, il est maintenant le chien d’un méchant maître. Dans son prochain tour, la roue de la naissance peut faire de lui le maître et vous le chien. Puisse-t-il être plus miséricordieux envers vous que vous l’êtes pour lui ! C’est seulement ainsi qu’il pourra échapper à la roue. Au nom d’Apollon, mon père, arrêtez ou je serais obligé de dire sur vous les dix malédictions de Teteractyas ! ». Cela montre l’effet du Jaïnisme (Diwakar S. C. « Glimpse of Jainism »).

Processus de synthèse

Evidemment, avec l’émergence de la période des Upanishads (vers 800 avant J.C et plus tard) le processus de synthèse des cultures shramanes (non-aryennes) et védique (aryenne) a démarré. L’interaction sociale, économique et politique entre les colons aryens et leurs opposés non-aryens, plus avancés, a enrichi la connaissance des premiers. Ils ont commencé à interpréter leurs « Vedas » à la lumière de cette connaissance accrue.

A ce stade, une récapitulation de la division de l’histoire ancienne de l’Inde, en périodes, serait de quelque intérêt pour comprendre le long processus d’intégration des cultures non-aryennes et aryennes.

En gros, la période qui correspond de 3500 à 1500 avant J.C est considérée comme celle de la Civilisation de la Vallée de l’Indus des races non-aryennes. Elle coïncide avec les civilisations sumériennes et acadiennes du Moyen Orient, qui ont prospéré aux alentours de 2500 avant J.C. (elles aussi étaient des civilisations de vallées de rivières) et la civilisation minoenne de Crète. Ainsi, la période qui correspond à plus de deux mille ans peut être considérée comme la Civilisation des Vallées de Rivières qui couvrait les parties nord et ouest de l’Inde jusqu’au Saurastra au Gujarat. C’est une histoire d’il y a cinq à six mille ans (Mehta.T.U « The Path of Arhat . A religious democracy » édité par « Parsvanth Sodhapitha »).

L’invasion aryenne de l’Inde date approximativement de 1500 avant J.C, c’est-à-dire il y a trois à quatre mille ans, et coïncide pratiquement avec l’invasion hellénique de la Grèce. Elles semblent avoir apporté avec elles quelques parties du « Rigveda » et des autres « Vedas », de 1500 à 800 avant J.C- période qui, pendant de 700 ans environs, peut être appelée védique et ensuite brahmanique.

Les « Brahmanas » ont précisé les règles et les détails de l’emploi des mantras ou des hymnes dans les divers rites sacrificiels. Il en a résulté que la classe des prêtres, qui avait seule et exclusivement le droit de faire les rites, a pris une trop grande importance et a dominé pratiquement la société. Durant cette période, les Aryens s’étaient complètement installés et avaient totalement vaincu les races non-aryennes. Les non-Aryens avaient été absorbés dans leur structure sociale, principalement comme Dasyus (la classe des travailleurs), et traités comme des citoyens de seconde classe. Cependant, les Aryens avaient d’extraordinaires capacités d’absorber et d’assimiler toutes les nouvelles choses de la vie. Ils adoptèrent non seulement beaucoup de pensées culturelles et philosophiques de leurs opposants non-Aryens, mais ils les enrichirent, aussi, par leurs propres pensées originales. Ils comprirent qu’au-delà de cette existence terrestre, après la vie, il y avait quelque chose de distinct. Pour atteindre ce « quelque chose » la propitiation des dieux par les sacrifices et les offrandes d’êtres vivants n’était pas la voie qui convenait.

Lorsque les Aryens connurent les théories non-aryennes d’austérités, de non-violence, de karma et d’âme, ils comprirent ce « quelque chose » et que le but de leur recherche pouvait être satisfait en travaillant sur ces théories. Cela se manifeste dans le « Chhdogya Upanishad » quand le Rishi Aruni explique à son fils le nouveau secret qui a été trouvé de la vraie nature de soi, non enseigné au cours du long terme d’éducation dans les « Vedas » existants (réf. au dialogue entre Aruni et son fils Svetaketu, dans le chapitre sur l’ « Ontologie de l’Atman » dans ce livre). Nichiketa dans le « Kathopanishad » va chez Yama (le dieu de la mort) pour apprendre la science de l’Atman (de l’âme) en lui posant la question « Lorsqu’un homme meurt, existe-t-il encore ou non ? ».

Ainsi il y a eu un mouvement intellectuel fervent dans la période post-brahmanique quand les Risis des « Upanishads» ont commencé à mettre en question l’inutilité des rites sacrificiels et à appliquer leurs esprits objectivement aux enseignements des traditions shramanes de l’Inde ancienne. Cette tendance a commencé longtemps avant la période dite des « Upanishads », mais elle a progressé seulement durant la période du trente-troisième Tirthankara Parsvantha, reconnu, maintenant, comme un personnage historique, qui a vécu de 872 à 772 avant J.C, époque où les « Upanishads » battaient leur plein. Comme son successeur Mahvira, Parsva avait une grande capacité d’organisateur. Il organisa l’ordre shramanique et exposa le caturyama des quatre principes que sont la non-violence (himsa), la sincérité (satya), l’honnêteté (asteya) et la restriction des possessions (aparigraha). Ses enseignements shramanes ont eu une grande influence sur la pensée contemporaine et, avec l’arrivée de Mahvira (527 avant J. C.), le temps devint mûr pour l’assaut final et décisif contre la culture brahmanique des rites et des sacrifices violents.

Mahvira et son contemporain Bouddha (563 avant J. C.) ont mené, tous les deux, une croisade implacable contre les maux sociaux et culturels qui prévalaient à cette époque. Cette croisade a continué, avec vigueur, jusqu’au VIII ème siècle après J.C, mais, sans l’arrivée du grand Sankara, qui a assimilé les idées shramanes du Bouddhisme dans son brillant exposé du « Vedanta », la culture védique aurait été pratiquement balayée de toute l’Inde.

Maintenant, les idées shramanes de non-violence, de karma et d’âme sont devenues tellement identifiées avec la culture védique, qu’il n’y a absolument pas de différence entre l’attitude d’un Jaïn et d’un Hindou, envers les problèmes individuels et sociaux de la vie. Ces attitudes sont si semblables que, à moins que l’on vous dise que c’est un Jaïn, on ne peut pas, par sa conduite, se rendre compte qu’il est un non-Hindou, par sa religion. (Mehta T. U. « The Path of Arhat. A religious democracy” édité par « Parsvanth Sodhapitha »).


Photo :
Un moine Jaina dîgambara, « vêtu d’air », donc nu. Quand un ascète est totalement nu, les Indiens interprètent cette attitude comme un signe de sa complète libération de l’attachement au sexe.

lundi, mai 10, 2010

Oligarques et marouts


Un autre volet des signes des temps

Des personnalités parviennent au sommet du pouvoir en étant dépourvues de tout sens moral. Les puissants sont-ils organisés en une confrérie internationale ne cooptant que des êtres malfaisants ?

De dangereux larrons, nommés « marouts » dans la tradition ésotérique, ont-ils pris le contrôle des Etats, des multinationales et des institutions internationales comme l’OMS, l’ONU, l’OTAN, etc. ?

« Marout » est un terme sanscrit ou dravidien de même racine que « Morigu » (en gallo-celtique) et mort. « Le marout, dit Jean Louis Bernard, est un être à l’âme morte, au psychisme mort quant à son essence, quoique susceptible de donner des apparences de vie à ce faux vivant ou mort-vivant. Notion mystérieuse, troublante ! Dans la légende hindoue, les marouts seraient les instruments (les marionnettes) du dieu védique Roudra qui se servirait d’eux et de leur poison morbide pour répandre les épidémies. C’était l’opinion du sage Apollonius de Tyane, selon son historiographe. Une épidémie grave ravageant Ephèse, le thaumaturge y mit fin en faisant lapider à mort un marout ayant l’apparence d’un mendiant. Le dieu hindou Roudra, très ambigu car régentant à la fois la maladie et la médecine et déchaînant ouragans et tempêtes cosmiques, s’est peu à peu fondu dans Shiva, le destructeur divin des religions, nations ou grandes familles, mortes en essence, et des civilisations épuisées. Or la notion de marout est l’un des tragiques arcanes de l’ésotérisme politique, celui-ci se comprenant mieux sous l’optique shivaïte que chrétienne. Les brahmanes disent que lorsque Shiva (= la Providence, le Destin) veut rabaisser une nation, caste ou famille régnante, il place à la tête de cette nation, caste ou famille, un marout qui en deviendra le chef ou l’épouse du chef. Ne possédant par nature qu’une âme pourrie, cet être hybride contaminera les hautes sphères de la société par exemple, ou les arts ou la religion, et le déclin deviendra inéluctable si des hommes n’extirpent à temps le marout. Les Tibétains nomment ces marouts « cadavres vivants ». […] Notre temps de fin d’âge noir et de veille d’Apocalypse a donné la vedette à un petit nombre de marouts, directement ou indirectement politiques, barrant en tout cas la route aux hommes forts et l’ouvrant aux écroulements. »

Depuis 1971, l’année de parution du livre de Jean Louis Bernard, « Les archives de l’insolite », d’où sont extraites ces lignes, tout indique que les marouts sont plus nombreux et constituent en grande partie l’oligarchie mondiale. Ils imposent partout des pratiques agricoles, industrielles, commerciales mortifères qui sont à l’origine de la pollution chimique, radioactive et génétique (OGM) et de la destruction du tissu social (chômage et paupérisation).

jeudi, mai 06, 2010

L’air du temps


Hissa Hilal, « Le chaos des fatwas »

Hissa Hilal, une mère de famille saoudienne, a rencontré un franc succès en lisant son poème « Le chaos des fatwas » lors d’un concours de poésie diffusé sur Abu Dhabi TV. Elle a dénoncé publiquement les ordonnances religieuses (fatwas) promulguées par de prétendus maîtres spirituels.

Longtemps avant Hissa Hilal, Mahomet lui-même avait annoncé la décadence de l’Islam et mis en garde contre les maîtres spirituels incompétents : « Les gens prendront pour guides des ignorants qu’ils interrogeront et qui leur donneront des fatwas sans aucune autorité ; ils les égareront en s’égarant eux-mêmes ».

En Occident, la décadence religieuse est entrée dans sa phase ultime. Le catholicisme ne se relèvera pas du scandale des prêtres pédophiles. Quant au protestantisme, il génère de plus en plus de sectes dirigées par des pasteurs hurleurs et fanatiques. Les exégètes fantaisistes de ces gourous du Livre produisent des aberrations comme le mouvement charismatique ou l’Evangile de la prospérité.

Le bouddhisme et l’hindouisme n’échappent pas à la décadence et sont gangrenés par des maîtres spirituels autocrates, concupiscents et cupides.

La déliquescence des grandes religions permet à de nouveaux courants spiritualistes de s’épanouir « comme les fluorescences qui se manifestent lors de la décomposition d’un cadavre, disait Evola ». Ces courants spiritualistes sont imprégnés de nécromancie spirite, c’est le channeling invocatoire des prétendus maîtres ascensionnés de Shamballa.

Himanshu Kumar, le « gourou » des pauvres

« Activiste au Chhattisgarh depuis près de 20 ans, écrit Antoine Guinard, Himanshu Kumar connaît mieux que quiconque la situation des populations tribales de cet Etat pauvre de l’est de l’Inde, où a eu lieu l’attaque maoïste la plus meurtrière jamais perpétrée contre les forces de sécurité il y a un mois.

Gênant pour les autorités dont il dénonce les abus, il a récemment été contraint de fuir la région pour s'installer à New Delhi. Il n'a pas pour autant abandonné son combat, dans l'ombre de la version officielle de la lutte contre la "terreur rouge". »

Entretien :

Qu'est-ce qui vous a décidé à aller travailler au service des populations tribales au Chhattisgarh ?

Mon père a œuvré aux côtés de Gandhi et a vécu dans son ashram. Il a participé à sa campagne de redistribution des terres pour les paysans pauvres. Je pense que c'est venu de là, je voulais travailler en milieu rural et je me suis installé au Chhattisgarh en 1992 avec ma femme. Il y avait déjà les mêmes problèmes qu'aujourd'hui à l'époque.

Votre ashram dans le district de Dantewada, qui servait d'ONG, a été détruit par les autorités en mai 2009. Sous quel prétexte ?

Ils nous ont dit que l'ashram était construit sur des terres gouvernementales, ce qui est faux. Ce terrain appartient à la communauté, qui nous l'a donné. La vraie raison est que nous travaillions pour les tribaux et que l'ashram servait à leur donner des conseils juridiques. Les personnes qui étaient attaquées par l'Etat venaient à nous. On a enregistré près de 600 plaintes contre les forces de sécurité, la police et l'administration, accusés de viol, de meurtre, de pillage de destruction de propriétés...Le gouvernement a finalement décidé de mettre fin à nos activités.

Pensez-vous que les causes du mouvement naxalite, la situation des population tribales ont été passées sous silence ?

Oui, les naxalites ont le soutien des populations tribales locales, surtout après la mise en place des milices du Salwa Judum. Les tribaux ont été forcés de se battre pour survivre et cela a étendu et resseré leur liens avec la guérilla naxalite. Le problème c'est qu'à l'indépendance, le pouvoir politique a été monopolisé par les classes urbaines riches, les classes d'affaires, au détriment des populations rurales pauvres. En Inde, le pouvoir politique et économique est entre les mains d'une poignée de gens qui tentent de pousser la population hors de leur terres pour s'emparer de leurs ressources. Les Indiens urbains "mainstream" sont désormais prêts à exterminer les masses pour leurs ressources.

Condamnez-vous l'attaque maoïste qui a causé la mort de 76 membres des forces de sécurité il y a un mois dans le district de Dantewada au Chhattisgarh ?

Ces forces de sécurité sont créées pour protéger la population, or quand elles commencent, à attaquer les gens, à détruire leurs habitations, les représailles sont inévitables. Même si nous leur disons de ne pas riposter, ils n'écouteront pas.

On entend peu parler du Chhattisgarh si ce n'est par le prisme de la lutte contre les naxalites. Avez-vous un rôle de porte-parole auprès des pauvres de cet Etat ?

J'essaye d'attirer l'attention de la société civile, qui est dans le noir complet en ce qui concerne la situation au Chhattisgarh. Les gens pensent que c'est simplement un problème de maintien de l'ordre et que c'est à la police de le régler.

Le Chhattisgarh est-il devenu un Etat policier ?

Je pense que l'Inde en général va dans ce sens. Partout dans le pays les gens tentent de s'accrocher à leur terres, à leurs ressources. Cette situation est créée par les gens qui vivent dans les villes, qui n'ont aucune considération pour ces populations et s'imaginent que la police va régler les problèmes de l'Inde.

L'opération "chasse verte" contre la guérilla maoïste peut-elle réussir ?

Ce sera un échec, mais c'est également une manière de faire taire ceux qui s'opposent à l'installation de grandes multinationales sur leurs terres. Toute personne qui ne fait pas parti du Salwa Judum encourt le risque d'être étiqueté "maoïste" et donc de se faire tuer à Dantewada.

Les naxalites sont eux aussi accusé de violences... est-il possible de rester neutre au Chhattisgarh où il semble que des abus sont commis dans les deux camps ?

C'est tout à fait possible, mais j'ai l'impression que la neutralité n'est pas appliquée par l'Etat . Nous avons reçu des objections de la part des naxalites mais on a discuté avec eux et nos différends ont été résolus. Les naxalites sont plus concernés par la population que ne l'est l'Etat. De nombreux jeunes tribaux ont rejoint la guérilla, car ils veulent se débarrasser des forces de sécurité.

Les naxalites sont souvent accusés d'être anti-développement dans les zones tribales...

Nous nous sommes servis du Right to Information Act (loi qui donne l'autorisation à tout citoyen indien d'accéder aux statistiques et aux dossiers administratifs, n.d.l.r.) pour demander au gouvernement combien de travailleurs sociaux, d'enseignants avaient été tués par les naxalites au Chhattisgarh et la réponse était "zéro". Les écoles qui sont détruites le sont par les tribaux eux-mêmes, afin d'empêcher les forces de sécurité d'y établir leurs quartiers généraux et de maltraiter la population locale.

Etant donné les inégalités sociales qui persistent en Inde, la montée d'un mouvement comme les naxalites était-il inévitable ?

Oui, c'est la preuve que les fruits de la liberté et de l'indépendance n'ont pas profité à l'Inde rurale.

Source :

« Là-bas si j’y suis », l’émission de Daniel Mermet, a consacré un reportage à Himanshu Kumar :


mercredi, avril 21, 2010

L’âge des résidus


Selon le lama Matthieu Ricard, « l’âge décadent, ou « âge des résidus » (snyigs dus) : se caractérise par les cinq dégradations ou dégénérescences suivantes :
1) une durée de vie plus courte (tshe),
2) une dégradation du karma général (las),
3) des vue métaphysiques erronées (lta ba),
4) le déclin des facultés des êtres (sems can),
5) un accroissement des émotions négatives (nyon mongs).

L’humanité se trouverait dans la dernière phase de l’âge des résidus, du Kali Yuga. Matthieu Ricard ne cache pas au philosophe Jean-François Revel l’intérêt qu’il porte à l’œuvre de René Guénon (Le moine et le philosophe). René Guénon explique le sens de l’expression « l'âge des résidus » :
« Ce qui, suivant la tradition, caractérise l’ultime phase du cycle, c’est, pourrait-on dire, l’exploitation de tout ce qui a été négligé ou rejeté au cours des phases précédentes ; et, effectivement, c’est bien là ce que nous pouvons constater dans la civilisation moderne, qui ne vit en quelque sorte que de ce dont les civilisations antérieures n’avaient pas voulu. Il n’y a, pour s’en rendre compte, qu’à voir comment les représentants de celles de ces civilisations qui se sont maintenues jusqu’ici dans le monde oriental apprécient les sciences occidentales et leurs applications industrielles (1). Ces connaissances inférieures, si vaines au regard de qui possède une connaissance d’un autre ordre, devaient pourtant être « réalisées », et elles ne pouvaient l’être qu’à un stade où la véritable intellectualité aurait disparu ; ces recherches d’une portée exclusivement pratique, au sens le plus étroit de ce mot, devaient être accomplies, mais elles ne pouvaient l’être qu’à l’extrême opposé de la spiritualité primordiale, par des hommes enfoncés dans la matière au point de ne plus rien concevoir au-delà, et devenant d’autant plus esclaves de cette matière qu’ils voudraient s’en servir davantage, ce qui les conduit à une agitation croissante, sans règle et sans but, à la dispersion dans la pure multiplicité, jusqu’à la dissolution finale. » (La crise du monde moderne)

Extraits du Kalki Purâna

Le Kalki Purâna est le Livre de l’Apocalypse des écritures hindoues. Il annonce ce qui se passera à la fin des temps et durant l’âge noir.

12-13. Parmi les histoires sacrées, celles qui ont trait à l’avenir vont vous être racontées. Ecoutez-les attentivement. Le Kali Yuga (l’âge noir) commença lorsque le Seigneur Krishna regagna le séjour céleste.
"D’après la tradition rapportée par Alain Daniélou, le Kali Yuga commence en 3 606 av. J.-C.. La dernière période du cycle aurait débuté en 1939 de notre ère. « La catastrophe finale, écrit Daniélou, aura lieu durant ce crépuscule."

14. A la fin du cycle, Brahmâ, le créateur de l’univers, laissa tomber de son dos les péchés qu’il avait engendrés.
Le démiurge retient le mal qui est le déchet à la création, mais à la fin d’un cycle ce karma cosmique retombe sur la terre et sur l’homme. (*)

15. Ainsi naquit Adharma ; on dit que tous les péchés sont absous par le simple fait d’en entendre parler, de les confesser ou même d’y penser.
Adharma est la privation d’ordre, le chaos. Dans l’âge noir, le mal remonte à la surface. Il doit être démasqué au grand jour, en conscience, pour être transmuté. (*)

16. L’épouse d’Adharma, la belle Mithyâ (le mensonge) aux yeux de chatte, donna le jour à Shamba (la tromperie) son horrible fils ;

17. sa sœur Mâyâ (l’illusion) donna le jour à Lobha (la convoitise), et sa fille Vikriti (la maladie) donna le jour à Krodha (la colère),

18. dont la sœur Himsâ (la violence) donna le jour au Kali Yuga.
La progression des fléaux qui vont se déchaîner dans l’âge noir. La mère du Mensonge Mithyâ aux yeux verts (la beauté luciférienne) amorce le cycle des perversions. Voir l’Evangile où Jésus fustige la caste sacerdotale d’Israël : « votre père le Diable est menteur depuis l’origine ». (*)

19. Ce terrible Kali Yuga s’appuie sur la puissance des aromates sacrés, du mensonge, du vin des femmes et de l’or.
Les « aromates sacrés » symbolisent le détournement des forces spirituelles. Le sexe et l’argent sont les deux tentations dominantes dans l’âge noir, les agents actifs de la décadence de l’exploitation sous toutes ses formes. (*)

20-21. Sa sœur Durkriti (le méfait) donna le jour à un garçon appelé Bhaya (la peur) et à une fille appelée Mrityu (la mort), lesquels créèrent Niraya (l’enfer).
Au stade final, l’âge noir produit l’enfer sur la terre, la civilisation fondée sur la peur.

22. Le sacrifice, la mansuétude, l’étude des Véda et des Tantra disparurent, tandis que des infirmités mentales et physiques, vieillesse, misère, désespoir et peur, devinrent les caractéristiques de la vie humaine.
La déchéance découle de l’oubli des lois sacrées concernant le cosmos, l’ordre social et la vie. (*)

23. Le Kali Yuga engendra des hommes à la vie courte, pratiquant l’adultère et adeptes de la décadence généralisée.

24. Les brahmanes devinrent pervers, méchants, homicides, tuant même leurs parents, ignorants des Véda et des écritures, obséquieux et se firent même les serviteurs des shûdra !
Ceux qui sont supposés montrer l’exemple de la sagesse et de la droiture, et guider les âmes, s’abaissent aux activités dégradantes – autrement dit détournent leurs dons innés vers des activités inférieures. (*)

26. tueurs, cruels, avides, débauchés, trompeurs, provoquant la confusion des castes par les mariages mixtes.
Jadis, on considérait que les mariages entre familles étrangères amenaient la perte des pouvoirs ataviques du clan. La clairvoyance s’éteignant par les mélanges sanguins, le clan n’était plus dirigé par les ancêtres et les êtres étaient alors abandonnés à eux-mêmes et aux démons. (*)


25. Ainsi devinrent-ils perfides, inconstants, dégénérés, confondant les dharma, falsifiant le Dharma et les Véda,
Confusion des principes qui fondent l’ordre universel. Inversion volontaire de la vérité. Cela dure déjà depuis plusieurs milliers d’années, et ce n’est que le début ! (*)

27. à courte vie, pratiquant le mal, avilis, se regroupant dans des Matha (monastère, ashram) en compagnie de gens méprisables,

28-29. connaissant le désespoir, ils se querellent et se battent. Ils élaborent des parures pour attirer les riches. Ascètes prônant les dharma du confort, ils calomnient les guru et feignent de prêcher le Dharma pour tromper les innocents.
Les faux prophètes de la « voie large ». (*)

30. Les shûdra (prolétaires)se lancent dans les affaires afin de s’approprier la richesse des autres, ils marient leurs fils et leurs filles selon les envies des uns et des autres, ils préfèrent la fréquentation des pervers plutôt que des vertueux.

31. Ils ignorent l’acte généreux, sont incapables de détachement, se rengorgent de paroles vaniteuses sur le Dharma.

32. Ils considèrent la richesse comme le seul signe de l’intégrité…

34. Deviennent des exploiteurs…

35. Les nuages d’orage grondent et éclatent d’étranges façons, ce qui ne permet pas à la terre de donner de bonnes récoltes. Les percepteurs d’impôts écrasent et maltraitent tous,

36. ceux-ci chargés d’enfants, se réfugient dans les montagnes et les forêts.

37. C’est ainsi qu’à la première époque du Kali Yuga, les calomniateurs du Seigneur Krishna se livrent à la boisson et à la consommation de viande.

38. A la deuxième époque, l’on abandonne la prière. A la troisième époque, la confusion des castes est provoquée par les mariages mixtes, et à la quatrième – tournant le dos aux dieux infaillibles et à l’action juste – l’on se livre à une foi unique, en raison du mélange informe ainsi crée.
On se livre à une foi unique ? De l’abandon des véritables principes spirituels, naît une religion globale, l’inversion de la vérité. Curieuse anticipation de la religion mondiale. (*)

39. L’étude des écritures sacrées, l’offrande de sacrifices et la récitation du Om ayant disparu, toutes les divinités délaissées se rendirent humblement auprès de Brahmâ.

40-44. Les divinités accablées de tristesse, conduites par la Terre-Mère, récitant les Véda…se prosternèrent devant la porte de Brahma, Dieu des trois mondes, qui, trônant au milieu des sages, leur accorda une audience pour exprimer leurs doléances.

Il est alors décidé d’envoyer l’avatar Kalki (avatar de Vishnu) pour restaurer l’âge d’or à la fin du Kali Yuga.
Kalki correspond au Christ glorieux de l’Apocalypse qui revient à la fin de l’âge noir pour transférer la nature entière sur la dimension divine. […] Pendant que l’âge noir suit son cours inexorablement, un âge d’or émerge sur une dimension spirituelle de l’univers interne.
Les « élus » du livre de l’Apocalypse sont les êtres qui, au cœur de l’âge noir, on inversé le cours de la descente pour aller à contre-courant du temps. Ils créent ainsi un espace sacré, un cosmos spirituel qui est réintégré dans l’univers originel interne. (*)

(1) La curiosité pour la technologie et la science modernes de Tenzin Gyatso, le quatorzième Dalaï-lama, est bien connue. Indique-t-elle que le lamaïsme ne possède pas la connaissance d’un autre ordre et la véritable spiritualité ou la véritable intellectualité évoquée par Guénon ?

(*) Commentaires de Joël Labruyère.



Photo : Black Planet de Robert Longo

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