mardi, novembre 01, 2011

Amma distribue gratuitement des câlins





Après Paris, de nombreuses personnes, qui ressentent le besoin d'un peu de tendresse dans un monde où règne un « ordre cannibale » (selon l'expression de Jean Ziegler), sont à Toulon pour se faire câliner.

Au Zénith Oméga de Toulon, du 31 Octobre au 2 Novembre, Amma, une Indienne de 58 ans considérée comme une sainte dans son pays, fait dans le darshan, l'étreinte censée apporter un grand réconfort. Une bénévole française explique : « Amma n’est pas là pour créer une nouvelle religion, elle insuffle juste un esprit d’amour par son étreinte maternelle ».

Pendant 3 jours, 18 000 personnes se blottiront dans les bras d'Amma. Auparavant, à Cergy Pontoise, du 23 au 25 octobre 2011, 20 000 personnes s'étaient déplacées pour se faire câliner par la Mahatma, la Grande âme.

Alexandra Gonzalez écrit dans le journal France Soir :

« Ces câlins gratuits et désintéressés ne sont pas sans rappeler le mouvement des Free Hugs (« Câlins gratuits »), né en 2004 en Australie. Il s’agit de gens, munis d’une pancarte où il est écrit « Free Hugs », qui proposent aux passants dans un lieu public de les étreindre. Le mouvement s’est rapidement étendu sur tous les continents, et notamment en France, où de nombreux ados se sont mis à proposer des câlins dans les rues des grandes villes. Mais selon François de Singly, sociologue spécialiste du lien social, ces deux démarches sont diamétralement opposées.

« Les câlins d’Amma servent à se retrouver soi-même, on est dans une forme de thérapie où l’on descend à l’intérieur de soi. Il y a une dimension de psychologie religieuse. Il y a une attente mise en scène avant l’acte, puis une émotion primale ressentie dans les bras d’Amma. Cela ne fait pas avancer le lien social, c’est au contraire une démarche presque narcissique. Les gens qui attendent d’être étreint par Amma ne parlent pas forcément entre eux, c’est une foule solitaire. Les Free Hugs en revanche sont plus sympathiques, ils permettent de recréer du lien dans l’espace public. Pour moi, c’est de l’ordre des apéros géants organisés par les jeunes, de la Fête des voisins, ou des amis que l’on cumule sur Facebook. Les gens ne sont pas à la recherche de liens amicaux profonds, car ils souhaitent garder leur liberté, mais ils en ont assez de la vie collective anonyme et veulent nouer des liens légers, qui font du bien mais ne demandent pas trop d’investissement personnel. Ce mouvement des Free Hugs rétablit le fait que nous sommes tous des humains sur la même planète. Cela redonne de l’humanité à notre société. Les étreintes d’Amma sont aussi très positives, mais dans un sens très différent. »


Pour le sociologue, cet engouement pour les câlins, que ce soit à Amma ou à un anonyme dans la rue, n’est pas symptomatique d’un manque d’affection quelconque dans nos sociétés modernes.
« Ce sont juste des manières de se retrouver soi-même et de créer du lien, mais ces valeurs auraient pu s’exprimer autrement que par des câlins. Quand cela passera de mode, on réinventera de nouvelles formes. Tous les types de liens, même les plus légers, comme un sourire dans le métro, font qu’une société reste humaine. »




Si les câlins d'Amma sont gratuits et ne génèrent pas directement des bénéfices, les caisses de l'organisation, qui planifie les tournées d'Amma, sont pleines et permettent de financer des orphelinats, des hôpitaux gratuits, des maisons de retraite... L'argent provient des dons et des ventes de DVD, livres, CD, etc...



Darsham, film consacré à Amma, est réalisé par Jan Kounen, le réalisateur des films Blueberry, l’expérience secrète et de Dobermann qui a une démarche spirituelle.







Même des lamas tibétains viennent chercher un peu de réconfort dans les bras d'Amma. (Il faut reconnaître que le lamaïsme n'est pas toujours très zen.)





samedi, octobre 29, 2011

La révolution qui vient





La crise économique se traduit par un refus de la culture politique dominante. On découvre que les lois de l'économie et des gouvernants ne peuvent construire une société fondée sur l'égalité et la justice. A partir de ce constat, une pensée de la rupture entre les politiques et les citoyens ne cesse de progresser. Il y a aussi la rupture avec matérialisme destructeur de la Terre perçue comme une véritable entité spirituelle (Gaïa) ou une création divine. Cette autre rupture favorise l'émergence d'un spiritualisme écologique et totalitaire.

L'histoire est un éternel recommencement

Type idéal d’une idéologie de rupture, le fascisme ne se définit pas que négativement. Assurément, le fascisme se lève contre les systèmes en place : le libéralisme et le marxisme, le positivisme et la démocratie. Il en est toujours ainsi : une idéologie nouvelle, un mouvement politique qui vient de percer se dressent d’abord contre les systèmes de pensée et les forces politiques qui occupent déjà le terrain. Le marxisme, avant de présenter sa propre vision du monde, s'oppose d’abord au libéralisme qui, un siècle auparavant, montait à l'assaut de l’absolutisme. Il en est de même avec le fascisme, qui entre en conflit avec le libéralisme et le marxisme avant de fournir tous les éléments d’une option de remplacement globale - politique, morale et intellectuelle.

Telle qu’elle se forge au tournant du siècle et telle qu’elle se développe dans les années 20 et 30, l’idéologie fasciste est le produit d’une synthèse du nationalisme organique et de la révision antimatérialiste du marxisme, elle exprime une velléité révolutionnaire fondée sur le refus de l'individualisme, à facette libérale ou marxiste, et elle met en place les grandes composantes d’une culture a politique nouvelle et originale. Une culture politique communautaire, anti-individualiste et antirationaliste, fondée dans un premier temps sur le refus de l’héritage des Lumières et de la Révolution française, et, dans un deuxième temps, sur la construction d’une solution de rechange totale, d’un cadre intellectuel, moral et politique, seul capable d’assurer la pérennité d’une collectivité humaine où seraient parfaitement intégrées toutes les couches et toutes les classes de la société. Le fascisme prétend effacer les effets les plus désastreux de la modernisation du continent européen, il veut remédier à l’éclatement de la communauté en groupes antagonistes, à l'atomisation de la société, à l'aliénation de l'individu, devenu simple marchandise lancée sur le marché. Le fascisme se lève contre la déshumanisation introduite par la modernisation dans les rapports humains, mais il entend préserver jalousement les bénéfices du progrès, et jamais il ne prône le retour à un « âge d’or » hypothétique. Ni réactionnaire, ni contre-révolutionnaire dans le sens maurrassien du terme, le fascisme se présente au contraire comme une révolution d’un autre type: une révolution qui déclare vouloir tirer le meilleur du capitalisme, du développement de la technologie moderne et du progrès industriel. La révolution fasciste entend changer la nature des rapports entre l’individu et la collectivité sans pour autant briser le moteur de l’activité économique – la recherche du profit –, ni abolir son fondement – la propriété privée – ou détruire son cadre nécessaire – l'économie de marché. C’est là un élément de la nouveauté du fascisme : la révolution fasciste est supportée par une économie régie par les lois du marché.

Quand le régime fasciste en Italie pratiquera un corporatisme fondé sur une économie libérale, quand le mouvement fasciste, bien avant la prise du pouvoir, réclamera, par la bouche de Mussolini, que la révolution décharge l’État de ses fonctions économiques, ce ne sera pas le fruit d’un simple opportunisme. Au contraire : Mussolini ne fera que reprendre les leçons d’économie politique données tout au long de la première décennie du siècle par les intellectuels du syndicalisme révolutionnaire.

Mais, si le fascisme entend recueillir tous les avantages de la modernité, tous les succès technologiques du capitalisme, s’il ne met jamais en cause les lois du marché ni la propriété privée conçus comme appartenant à l'ordre naturel des choses, il a en revanche en horreur les valeurs dites bourgeoises : libéralisme, démocratie, universalisme, individualisme. Le système de pensée fasciste repose non seulement sur la négation de la praxis libérale et démocratique, mais aussi sur le rejet de ses principes philosophiques. De même, ce n’est pas tant la praxis marxiste qui est en cause en premier lieu – certainement pas pour tout ce qui touche le rôle de la violence dans l’histoire –, mais bien le contenu rationaliste, hégélien du marxisme, son déterminisme. Ce n'est pas la révolte qui, pour lui, est mauvaise, mais le matérialisme historique.

La synthèse fasciste est d’abord un mouvement de révolte. Et on ne saurait mésestimer l’importance de cette dimension. Il s’agit de l'aspect moderniste, avant-gardiste du fascisme, de sa véritable esthétique révolutionnaire. Alors que s’établit en France et en Italie la jonction entre les théoriciens du syndicalisme révolutionnaire et les nationalistes intégraux, Marinetti, auteur en 1909 du fameux Manifeste futuriste, apporte l’appui le plus complet de l'avant-gardisme culturel à ce non-conformisme politique :

1. Nous voulons chanter l’amour du danger, l’habitude de l'énergie et de la témérité.

2. Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l'audace et la révolte.

3. La littérature ayant jusqu'ici magnifié l'immobilité pensive, l'extase et le sommeil, nous voulons exalter le mouvement agressif, l'insomnie fiévreuse, le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing.

4. Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l’haleine explosive..., une automobile rugissante, qui a l’air de courir sous la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace.

5. Nous voulons chanter l’homme qui tient le volant dont la tige idéale traverse la Terre, lancée elle-même sur le circuit de son orbite.

6. Il faut que le poète se dépense avec chaleur, éclat et prodigalité, pour augmenter la ferveur enthousiaste des éléments primordiaux.

7. Il n’y a plus de beauté que dans la lutte. Pas de chef-d’œuvre sans un caractère agressif. La poésie doit être un assaut violent contre les forces inconnues, pour les sommer de se coucher devant l'homme.

8. Nous sommes sur le promontoire extrême des siècles !... A quoi bon regarder derrière nous, du moment qu’il nous faut défoncer les vantaux mystérieux de l'impossible ? Le Temps et l’Espace sont morts hier. Nous vivons déjà dans l'absolu, puisque nous avons déjà créé l'éternelle vitesse omniprésente.

9. Nous voulons glorifier la guerre – seule hygiène du monde –, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent et le mépris de la femme.

10. Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme et toutes les lâchetés opportunistes et utilitaires.

11. Nous chanterons les grandes foules agitées par le travail, le plaisir ou la révolte; les ressacs multicolores et polyphoniques des révolutions dans les capitales modernes ; la vibration nocturne des arsenaux et des chantiers sous leurs violentes lunes électriques; les gares gloutonnes avaleuses de serpents qui fument ; les usines suspendues aux nuages parles ficelles de leurs fumées ; les ponts aux bonds de gymnastes lancés sur la coutellerie diabolique des fleuves ensoleillés; les paquebots aventureux flairant l'horizon ; les locomotives au grand poitrail, qui piaffent sur les rails, tels d’énormes chevaux d’acier bridés de longs tuyaux, et le vol glissant des aéroplanes dont l'hélice a des claquements de drapeau et des applaudissements de foule enthousiaste. [...]

Debout sur la cime du monde, nous lançons encore une fois le défi aux étoiles ! » (F. Marinetti, Enquête internationale sur le vers libre et Manifeste du Futurisme, Milan, Editions de « Poesia », 1909.)

Zeev Sternhell, Naissance de l'idéologie fasciste.


Naissance de l'idéologie fasciste


Illustration :

vendredi, octobre 28, 2011

Assise 2011





Jeudi 27 Octobre 2011 à Assise (Italie), les dignitaires religieux, musulmans et hindouistes, bouddhistes et juifs, protestants et orthodoxes, ont exprimé solennellement leur engagement pour la paix et dénoncé les guerres livrées au nom de leur foi, alors que le monde est confronté à la montée du fanatisme religieux.

Mais quand les religieux se retrouvent entre eux de quoi parlent-ils ?

Quand on prétend que les lois divines régissent la vie quotidienne, les sujets de conversation ne manquent pas. Un célèbre ecclésiastique iranien prodiguait des conseils sur la meilleure façon d'uriner et de déféquer :

« Il est nécessaire à chacun, au moment d'uriner ou de déféquer, de cacher son sexe à tous ceux qui sont pubères, même à sa sœur ou à sa mère, aussi bien qu'à un faible d'esprit et aux enfants en âge de comprendre. Mais le mari et la femme ne sont pas tenus de le faire. […]

Il ne suffît pas de dévier son sexe, tout en faisant face ou en tournant le dos à La Mecque ; et il ne faut pas avoir le sexe exposé face à La Mecque ou en direction opposée à La Mecque. 

Il est interdit d'uriner ou de déféquer dans quatre endroits :

- les impasses, sauf avec l'autorisation des riverains ;

- la propriété de quelqu'un qui n'a pas accordé cette permission ;

- les lieux du culte, comme certaines medersas ;

- les tombes des fidèles, sauf si on veut les offenser... »


Il était intarissable sur les rapports conjugaux : « Il est défendu d'épouser sa mère, sa sœur ou sa belle-mère. [...]
L'homme qui a commis l'adultère avec sa tante ne doit pas épouser ses filles, c'est-à-dire ses cousines germaines. […]

La mère, la sœur et la fille d'un homme qui a été sodomisé par un autre homme ne peuvent pas épouser ce dernier, même si les deux hommes ou l'un des deux étaient impubères; mais si celui qui a subi l'acte ne peut pas le prouver, sa mère, sa sœur ou sa fille pourront épouser l'autre homme.

Si un homme qui a épousé une fille impubère la possède avant ses neuf ans révolus et provoque chez elle des traumatismes, il n'a pas le droit de répéter l'acte avec celle-ci.

Si l'homme sodomise le fils, le frère, ou le père de sa femme après son mariage, ce mariage reste valide.

Si un homme ou une femme se trouve forcé, pour donner des soins médicaux, de regarder les parties génitales de quelqu'un, il doit le faire indirectement, dans un miroir, sauf en cas de force majeure.

Il est hautement recommandé de se hâter de marier sa fille pubère. Un des bonheurs de l'homme consiste à ce que sa fille n'ait pas ses premières règles dans la maison paternelle, mais dans celle de son mari. »

Le docteur de la foi affirmait : « Les femmes de la lignée du Prophète de l'Islam sont ménopausées à l'âge de soixante ans. Les autres à cinquante ans révolus. » Il ajoutait :

« Pendant les menstrues de la femme, il vaut mieux que l'homme évite le coït, même s'il ne pénètre qu'incomplètementc'est-à-dire jusqu'à l'anneau de circoncision – et même s'il n'éjacule pas. Il est également haute ment déconseillé de la sodomiser.

Si on divise le nombre de jours de menstrues de la femme par trois, le mari qui fait le coït pendant les deux premiers jours doit payer l'équivalent de 18 nokhods (3 g) d'or aux pauvres ; s'il le fait pendant les troisième et quatrième jours, l'équivalent de 9 nokhods ; et s'il le fait les deux derniers jours, l'équivalent de 4 1/2 nokhods. »

L'homme de Dieu, qui connaissait trop bien la nature humaine, disait : « Il est défendu de regarder une autre femme que la sienne, un animal ou une statue, d'une façon sensuelle ou lubrique. »

Les préceptes de ce célèbre théologien sont réunis dans son livre Towzihol -Mazaël (L'explication des problèmes). La version française, Extraits des principes politiques, sociaux et religieux de l'ayatollah Komeiny, Éditions Libres Hallier, est en ligne à cette adresse :




Les athées

Dans le cadre de la 4e rencontre interreligieuse d’Assise, l'athéisme était présent à l'université Roma Tre.

La veille, le 26 octobre, des intellectuels athées, invités par le Pape, ont participé à une table ronde animée par le philosophe italien Giacomo Marramao, membre du Collège international de philosophie de Paris. Parmi les invités, il y avait la psychanalyste française Julia Kristeva (épouse de l’écrivain Philippe Sollers), le philosophe italien Remo Bodei (professeur à l’Université de Californie à Los Angeles), le philosophe britannique Anthony Clifford Grayling, le philosophe mexicain Guillermo Hurtado (de l’Université nationale autonome du Mexique), et le penseur autrichien Walter Baier.



jeudi, octobre 27, 2011

Les talibans chrétiens





Pour les fanatiques chrétiens, la pièce de théâtre Sul Concetto di volto nel figlio di Dio (Sur le concept du visage du fils de Dieu) de Romeo Castellucci est une œuvre blasphématoire. Dès qu'ils apprennent que leur demande d'interdiction de la pièce est rejetée par la justice, ils passent immédiatement à l'action :

- tentative violente d’intrusion dans le théâtre par des militants organisés, avec usage de gaz lacrymogènes ;
- enchaînement des portes de la salle dans le but d’en empêcher l’accès.
- Utilisation de boules puantes ;
- Distribution de tracts dénonçant le prétendu caractère « christianophobe » du spectacle, reposant sur des allégations entièrement mensongères ;
- Envahissement de la scène du théâtre par 9 activistes interrompant la représentation.

Les médias occidentaux sont intarissables sur les fanatiques musulmans qui détruisent les statues anciennes, décapitent publiquement les blasphémateurs, flagellent des femmes pour des raisons futiles... Mais ils ne s'intéressent pas beaucoup aux talibans chrétiens. Un de leurs leaders, Randall Terry, a pourtant déclaré :

« Quand moi-même ou des gens comme moi dirigerons les USA, vous aurez intérêt à vous sauver car nous vous trouverons, nous vous jugerons et nous vous exécuterons. Je sais ce que je dis. J'inclurai dans ma mission de veiller à ce qu’ils soient jugés et exécutés. » 


Richard Dawkins précise : Terry désignait là les médecins qui effectuent des avortements, et son inspiration chrétienne apparaît clairement dans d'autres déclarations :

« Je veux seulement que vous laissiez déferler sur vous une vague d'intolérance. Je veux que vous laissiez déferler sur vous une vague de haine. Oui, la haine est une bonne chose. [...] Notre objectif, c'est d'avoir une nation chrétienne. Nous avons un devoir biblique, nous sommes appelés par Dieu à conquérir ce pays. Nous ne voulons pas de partage. Nous ne voulons pas du pluralisme.

Notre but doit être simple. Il nous faut une nation chrétienne édifiée sur la loi de Dieu, sur les Dix Commandements. Pas d'excuses. 
» 

Cette ambition de créer ce que l’on ne peut qu’appeler un État fasciste chrétien est tout à fait typique des talibans américains. C'est une image miroir presque parfaite de l'État fasciste islamique que recherchent si ardemment beaucoup de gens dans d'autres parties du monde. ( Richard Dawkins)

Randall Terry a déclaré en janvier 2011 qu'il se présenterait aux primaires démocrates pour devenir candidat à l'élection présidentielle de 2012.



mercredi, octobre 26, 2011

L'école du rire





Madan Kataria, créateur du yoga du rire, est un consultant en santé holistique et un conférencier très demandé par les multinationales. Il a fait un émule à Téhéran.

Hamid-Reza Mohtashemi, directeur de l’École du rire de Téhéran, s'inspire aussi de Paolo Coelho et de Tony Robbins. Tony Robbins est l'auteur de livres selfhelp à succès et d'une méthode appelée « libérer son pouvoir intérieur ». Il demande jusqu'à 300 000 dollars pour une conférence. Quant à Paolo Coelho, ses livres sont des romans à tendance philosophique, voire des manuels de « développement personnel » distillant un spiritualisme new-âgeux.

En étudiant sérieusement la question, dit Hamid-Reza Mohtashemi, directeur de l’École du rire de Téhéran, j’ai découvert qu’un nourrisson rit trois cents fois par jour. Une fois adulte, à supposer qu’il vive dans vos pays développés, il ne rira plus que douze à treize fois par jour. En Iran, notre coefficient est un peu inférieur : six à sept fois par jour. Cela s’explique par des incidents historiques, comme les invasions que nous avons subies, et par la peur d’événements imprévus, comme les tremblements de terre. Et encore, je ne fais pas la moyenne annuelle pour éviter d’inclure dans le calcul les fêtes religieuses et les deux mois de deuil pour notre imam Hossein (que son nom soit béni), durant lesquels il ne faut pas rire.

Grâce à la profondeur de mes recherches, j’ai découvert que les Iraniens, dont les racines sont très anciennes, n’étaient pas hostiles au rire par nature. Aux époques sassanide et achéménide, ils riaient beaucoup.

J'ai ainsi compris qu’il y avait un vrai potentiel, mais il me fallait encore trouver la bonne technique. Cela m’a pris des années de travail. Je me suis inspiré des travaux du docteur indien Madan Kataria. J’ai également étudié les ouvrages de Paolo Coelho et de Tony Robbins et maintenant, je dispose d’une méthode unique, ayant vraiment fait ses preuves.

Surtout, il ne s’agit pas de se moquer de qui que ce soit, des gens d’Ispahan qui sont avares, de ceux de Racht qui sont cocus, de ceux de Tabriz qui sont simples d’esprit. J'apprends à mes élèves à rire sans raison, car e veux l’unité parmi tous les habitants de la terre pour que nous partagions le rire et le bonheur.

Ma méthode fonctionne avec les Iraniens, parce qu’elle nécessite un certain background culturel. Mais je vais l’adapter aux Kurdes, aux Turcs et peut-être aux Thaïlandais, afin d’ouvrir des filiales internationales de mon école. Vous savez, de nombreuses universités dans le monde ont voulu m’offrir un diplôme quand elles ont découvert les résultats extraordinaires auxquels j'étais parvenu. J’ai refusé, parce que ma spécialité n’entre pas dans leurs catégories académiques. A la limite, j'accepterais un doctorat en technique de la vie. Pour moi, le rire révèle l’humain au sommet de son potentiel. Pour bien rire, il faut avoir tout étudié, le marketing et l’économie, la religion et l’art de se débrouiller dans les relations familiales.

Bien sûr, je ne fais pas cela pour l’argent. Mon but, c’est de rendre les Iraniens heureux. Je veux dire les rendre conscients qu’ils sont heureux, puisque nous sommes déjà un peuple naturellement tourné vers le bonheur, un peuple de nature aimable et amicale, qui regarde le reste du monde à travers leur amour de la religion.

En France, vous avez de jolis bâtiments, les meilleurs parfums du monde et de bons hôtels. Vous voyez, je sais tout. Mais l’Iran a beaucoup de choses à dire. Nous avons Avicenne, nous avons inventé les droits de l'homme* il y a 2 500 ans, et aussi l'homéopathie.

Dans mon école, l'enseignement est organisé en quatorze étapes sur quarante semaines, à raison de trois heures par semaine. Pour des raisons de place, je ne prends pas plus de trente-cinq élèves par classe, mais je donne aussi des cours semi-privés et des séminaires de masse, qui rassemblent parfois plusieurs milliers de personnes dans un stade. Le cursus de base coûte 250 000 toumans [188 euros] mais il vaut mieux le compléter en prenant un abonnement à mon magazine Comment vivre, tiré à 40 000 exemplaires, ainsi qu’en achetant mes DVD et mes livres. Récemment, j'ai traduit Tony Robbins en persan. Disons que je me suis fait aider, car je ne parle pas anglais. Je n’ai pas réussi à le joindre pour lui demander l'autorisation, mais je suis certain qu’il est d’accord de participer au bonheur des Iraniens.

Chaque session commence par un cours sur les sources du bonheur et du rire. Et puis on passe aux exercices pratiques. Après quelques semaines, mes élèves peuvent rire au niveau suprême, pendant deux ou trois minutes et sans se moquer de qui que ce soit. Je leur donne aussi des conseils pratiques, comme d’ouvrir les rideaux de leurs appartements pour laisser entrer la lumière. Je leur fais répéter sans cesse ces trois phrases : "Dieu est toujours avec moi" ; "Chaque jour sera meilleur que la veille" ; "Aujourd’hui va être une super journée".

On fait des tests psychologiques sur nos étudiants à la fin de nos sessions. Les résultats sont confidentiels, parce que je suis tenu au secret médical. Mais je peux vous en dévoiler les grandes lignes. La confiance en soi augmente chaque semaine. Les élèves bénéficient rapidement d’un sommeil plus paisible et leur métabolisme s’améliore. Bref, leur niveau de bonheur augmente globalement. Nous avons aussi 100 % de réussite dans le sauvetage des mariages. Les parents connaissent bien leurs enfants et sont les mieux placés pour leur trouver un mari ou une épouse. Mais certains les marient trop jeunes, avant que leurs enfants n’aient compris certaines choses de la vie. S’ils viennent apprendre à rire dans mon école, ils ne divorceront pas.

Vous savez, la religion compte pour une grande partie dans notre bonheur. Il faut connaître le chemin vers Dieu pour être heureux. Ainsi, respecter le Ramadan procure un bonheur unique au monde, par exemple quand vient l'azzam (crépuscule) et que l'on peut rompre le jeûne. L’islam est une religion heureuse. Le Prophète (que Son nom soit sanctifié) nous a appris à aimer les gens joyeux et sympathiques et à rejeter ceux qui sont déprimés ou en colère. Et nous, Iraniens, avons des raisons supplémentaires d’être heureux, grâce à nos imams que nous aimons tant. Et surtout grâce à notre cher Reza (que la paix soit sur lui) et son mausolée à Mashad.

Nous ne rions pas pendant le deuil de l’Ashoura, en raison de notre immense respect pour l’imam Hossein (béni soit son nom). Cela s’est passé il y a 1 150 ans, mais quand je pense à lui, à son martyre sublime, j’en ai les larmes aux yeux. Tiens, j’y pense, j’ai oublié de vous dire que je peux aussi faire pleurer mes élèves. C’est le même mécanisme. Mais bon, pour pleurer, ils n’ont pas besoin de prendre des cours.

Propos recueillis par Serge Michel, Marche sur mes yeux.



*) Il s'agit du texte considéré comme la première charte des droits de l'homme, gravé sur le fameux Cylindre de Cyrus et qui consacre la liberté de culte au moment où ce dernier conquiert Babylone et libère les esclaves juifs.

Marche sur mes yeux
Portrait de l'Iran aujourd'hui


mardi, octobre 25, 2011

Comment explique-t-on l'impression de déjà-vécu ?





Pour expliquer la sensation de déjà-vu ou de déjà-vécu, il faut d’abord comprendre la façon dont sont stockés les souvenirs dans notre cerveau. Ce stockage se réalise de façon très diffuse dans différentes aires cérébrales, la scène mémorisée étant en quelque sorte décomposée selon les différentes modalités sensorielles et émotives qui entrent en jeu. Par exemple, un concert donné par un guitariste peut être mémorisé sous forme verbale, tout d’abord - on est capable ensuite de le raconter -, mais aussi sous forme visuelle, auditive et également émotionnelle.

Des années plus tard, le concert aura pu être oublié, et pourtant, l'ensemble de cette scène pourra resurgir en percevant uniquement l'une des informations sensorielles : un enregistrement du même morceau, par exemple, mais aussi un état émotionnel similaire à celui du concert. De plus - et c'est à ce moment que l'impression de déjà-vécu est la plus troublante -, la fraction de souvenir peut faire appel à un tout autre souvenir, qui possédait un point commun, auditif, visuel ou émotif, avec le premier. Une partie de l'environnement du sujet est en quelque sorte en train de leurrer son cerveau, qui, en « croyant » avoir perçu un élément connu, fait remonter, à travers la réactivation de tout le réseau de neurones responsable du stockage de ce souvenir, l'ensemble d'une scène.

Enfin, la scène que l'on croit avoir déjà vécue peut également être le rêve d'une nuit précédente qui surgit à la conscience à l'occasion d'un événement présentant une familiarité avec le souvenir onirique.

Dans la majorité des cas, ces impressions de déjà-vécu correspondent à des souvenirs fortement liés à l'affectif. Il arrive ainsi qu'un souvenir douloureux, chargé émotionnellement, et dont l'évocation entraine trop de souffrances pour le sujet, soit « masqué » par un « faux souvenir », fabriqué inconsciemment, et destiné à interdire l'accès au premier.

Dans ce cas, il peut arriver qu'un élément de l’environnement évoquant, le souvenir-écran fasse remonter, de façon irrésistible, le souvenir refoulé.

Cette sensation de déjà-vécu est dans la plupart des cas un phénomène banal, pouvant toucher des gens tout à fait sains. Mais elle peut être également la conséquence d’une pathologie cérébrale, plus précisément d’une forme particulière, dite temporale, de l’épilepsie. Dans la situation pathologique de la crise d’épilepsie, le sentiment de déjà-vécu est ressenti lorsque les décharges électriques neuronales touchent la zone temporale du cerveau, dont on sait qu’elle est fortement impliquée dans les processus, de mémorisation et d’émotion.

Les personnes peuvent avoir, au cours de la phase initiale de la crise (l’aura), le sentiment d’être en train de vivre une scène à laquelle elles ont déjà été confrontées. On peut penser que les décharges neuronales ont réactivé des réseaux de neurones associés au souvenir qui resurgit.

Serge BAKCHINE, neurologue, chef du service de neurologie, hôpital Maison blanche, Reims.





Dessin :

lundi, octobre 24, 2011

OVNI, du COINTELPRO à Bugarach





Selon une radio locale, un OVNI a été observé dans le ciel de Montluçon le vendredi 21 octobre 2011 (J'habite à côté de cette ville). Cette nouvelle me rappelle qu'un petit coin de France est devenu la Mecque des adeptes du nouveau spiritualisme. Ils sont persuadés que le mont Bugarach, situé dans le département de l'Aude, est une base intergalactique qui dissimule un grand vaisseau spatial. Le 21 décembre 2012, ce vaisseau sauvera les élus du cataclysme annoncé par les prophètes du calendrier maya. Les extraterrestres ne sont pas que des Noé qui permettront aux humains les plus méritants de survivre, ce sont aussi des maîtres de lumière qui affirment aux channels, les médiums ou les prêtres et prêtresses du Nouvel Age, qu'une ère de bonheur naîtra après 2012.

Le phénomène OVNI, longtemps occulté, est maintenant au centre d'une nouvelle religion.

Le COINTELPRO serait à l'origine de la dissimulation de l'invasion de l'espace aérien par des objets volants non identifiés et de la manipulation du mouvement du Nouvel Age.

« Richard Dolan a écrit UFOs and the National Security State (OVNIs et Etat de Sécurité Nationale), la première étude exhaustive des réponses faites au cours des cinquante dernières années par le gouvernement des États-Unis sur le phénomène d’invasion du territoire national par des OVNIs. Les preuves assemblées (qui comprennent des documents officiels) suggèrent qu’un groupe de spécialistes travaillant dans l’ombre, ont élaboré et exécuté la plus grande opération de dissimulation de vérité de toute l’histoire du gouvernement, et que le mouvement du Potentiel Humain et ensuite les mouvements Nouvel Age, ont été des éléments clés de cette opération de dissimulation. Autrement dit, ils ne se sont pas contentés d’utiliser comme un outil inconscient de désinformation la « communauté haute en couleurs » qui présentait des idées alternatives, mais il est plus que probable que tout cela a été voulu par eux dans le cadre de leur programme de désinformation « COINTELPRO ». Selon certains analystes, le COINTELPRO était le programme secret du FBI destiné à calmer le bouillonnement populaire qui a soulevé le pays pendant les années 1960. Bien que l'intitulé signifie « Programme de Contre-renseignement » les cibles n'étaient n’était pas les espions ennemis. Le FBI s'est employé à éliminer l’opposition politique « radicale » au sein des États-Unis. Ce que beaucoup ne réalisent pas c'est qu'il s'est agi d'une vaste opération psychologique destinée à véhiculer des tendances « idéologiques » (croyances, etc.). [...]

Le problème des OVNIs a fait son apparition dans la conscience nationale vers 1947. Peu de temps après, un tas de gens ont commencé à poser des tas de questions. Le gouvernement n’était pas disposé à répondre, de sorte que les gens commencèrent à se regrouper pour trouver leurs propres réponses. Ils se mirent à former des groupes. Et c’est alors que les choses prirent un tour étrange. Ce qui semble avoir été le plus menacé par le problème OVNI/Extraterrestres, ce sont les religions monothéistes traditionnelles. Il est clair qu’il n’y avait pratiquement aucun danger de perdre le contrôle politique. Mais le contrôle social, arc-boutant de la religion, était clairement menacé. En fait, ce qui semble vrai c’est qu’on n’est pas sûr que les religions telles que nous les connaissons auraient survécu à une information complète. La conclusion logique est donc qu’une partie de la mise au secret était destinée à protéger le « statu quo religieux ». 

Mais, vu l’état des choses à cette époque, la protection du statu quo religieux , et surtout du contrôle social qui en dépend était, pour le moins problématique. Après un siècle de recherche érudite dans les textes religieux et les nombreuses questions qui se posaient à propos de la « religion des temps anciens », de nombreuses personnes avaient commencé à se détourner des dogmes religieux. Il est assez simple de passer ensuite à l’étape qui montre que la combinaison des questions de ceux qui étaient déçus par la religion avec celles posées par ceux qui voulaient savoir « ce qui diable était en train de se passer avec ces espèces d’extraterrestres », fut considérée comme un mélange dangereusement explosif. Il fallait faire quelque chose.

Les actions du COINTELPRO pour tenter de neutraliser l’opposition politique sont assez connues.  Mais nous envisageons à présent le fait  qu’en plus des activistes politiques, le COINTELPRO a particulièrement visé des groupes recherchant la vérité au sujet des  interactions entre le gouvernement des États-Unis et les Ultra-Terrestres ou « aliens ».  Il est absolument clair pour tout chercheur sérieux que ces sujets ont été occultés pendant longtemps.  

Les dossiers COINTELPRO montrent que le gouvernement des États-Unis avait dans son collimateur toute une série de groupes religieux, ou en rapport avec le travail de communautés opposées à certaines de ses idées, et il est logique de supposer que le même type d’opération a été mis sur pied pour couvrir le «sujet ultraterrestre». Une opération théorique de ce genre par le COINTELPRO expliquerait aussi largement pourquoi l’enquêteur sincère des phénomènes OVNIs ne découvre que mensonge sur mensonge, confusion et désinformation, dès qu’il met le pied dans ce secteur. C’est indubitablement signé COINTELPRO.

Au vu de tout cela, est-ce qu’on pourrait affirmer qu’il n’est pas venu à l’idée du Pouvoir en Place que le meilleur moyen de détourner l’attention et d’occulter la vérité serait de financer la création des mouvements du Potentiel Humain et du Nouvel Age afin que ceux-ci obéissent aux intentions du « pouvoir officiel » de garder les choses secrètes ? 

Autrement dit, il est très probable que les plus fameux et populaires “je-sais-tout” métaphysiques et imprésarios du Nouvel Age soient en fait des agents (conscients ou dupes de ceux qui le sont) du COINTELPRO . L’objectif semble être l’attaque et la “neutralisation” de ceux qui cherchent des réponses. Ceux qui sont sincères, qui de bonne foi recherchent la vérité et tentent de l’expliquer sont infiltrés, attaqués et marginalisés selon les procédures habituelles du COINTELPRO.

Tout cela semble suggérer que le pouvoir en place a développé le COINTELPRO de manière à obtenir un tout nouveau schéma social et à opérer un lavage de cerveau à l’échelon culturel, et les cibles principales de ces activités seraient virtuellement tous ceux qui recherchent la vérité sur les réalités changeantes de notre monde. Les cas avérés d’activités du COINTELPRO contre des groupes politiques doivent représenter seulement le sommet de l’iceberg, étant donné que le gros des opérations de type COINTELPRO restent secrètes pendant très longtemps, et ne sont reconnues que bien après que les dommages aient été causés. Tout indique que des opérations secrètes domestiques sont devenues un trait permanent de la politique des États-Unis d’Amérique et de sa programmation sociale. Et il est peu probable, devant cette évidence, que le Nouvel Age et le Potentiel Humain y aient échappé. […]

Il apparaît clairement des documents et déclarations de ceux “qui sont dans le secret”, que la présente popularité des extraterrestres et de la manière dont ils sont présentés par les cercles Nouvel Age, est la conséquence directe de l’infiltration délibérée de membres des services de renseignement qui font sans discontinuer, « ronronner le rouet » pour tisser mensonges et vérités déformées. »

Laura Knight-Jadczyk, Histoire Secrète du Monde.

Lire l'Histoire Secrète du Monde de Laura Knight-Jadczyk :

Téléchargement gratuit du livre La Science antique de Laura Knight-Jadczyk :







Un ministre canadien demande la vérité sur les OVNI
http://bouddhanar-9.blogspot.com/2011/10/un-ministre-canadien-demande-la-verite.html





vendredi, octobre 21, 2011

Les Petits gris lubriques de l’Église




Les frères de la communauté de Saint-Jean, ordre religieux fondé par le père dominicain Marie-Dominique Philippe en 1975, sont surnommés les Petits gris, en référence à leur habit gris. La grisaille apostolique des frères dissimule plusieurs histoires de mœurs à faire rougir les chaperons ecclésiastiques.

Il y a quelques années, on retira aux frères de Saint-Jean l'aumônerie du collège Stanislas à Paris. Des revues, cassettes et instruments sadomasochistes furent trouvés dans l'appartement occupé par les frères de Saint-Jean.

Au Prieuré de Murât (France), un Petit gris a été condamné pour agression sexuelle sur un jeune garçon de 15 ans.

Aux Pays-Bas, deux filles de 17 ans ont été débauchées par un frère prieur.

Après la mise en cause d'un frère mexicain, écroué fin mai 2011 pour agression sexuelle, un autre Petit gris âgé d'une soixantaine d'années devrait être jugé en 2012 pour viols et agressions sexuelles.

Il y a onze ans, Mgr Seguy, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, adressait une réprimande officielle à la communauté de Saint-Jean à Rimont.

Une trentaine de cas

« L es accusations sont graves et les faits judiciaires actuels impliquant des religieux dans des agressions sexuelles au parfum de scandale mettent à la lumière le fonctionnement de la communauté religieuse des frères Saint-Jean à Rimont, ouverte en 1982 à Fley (lire aussi notre édition d’hier). Il y a onze ans, en 2000, l’évêque d’Autun de l’époque, Monseigneur Raymond Seguy, submergé depuis des années de plaintes de familles, a adressé à la communauté une réprimande officielle de huit pages. Dans le jargon de l’église, il s’agit d’une monition canonique (voir encadré). Ce blâme envoyé à partir « de faits vérifiables » écrit l’évêque, fait état qu’il a eu connaissance d’une trentaine de « cas lourds, parfois très difficiles ». Ce rappel à l’ordre devait être porté uniquement à la connaissance des frères profès perpétuels (ceux ayant prononcé des vœux perpétuels). Un document exceptionnel que s’est procuré le Journal de Saône-et-Loire et qui révèle un vrai malaise encore dénoncé aujourd’hui par d’anciens religieux, des paroissiens et des familles « amies » de la congrégation. Des controverses de tous types : dérives de formations théologiques, échecs graves du discernement de la Congrégation Saint-Jean sur des jeunes vocations religieuses, destruction psychique de vocation religieuse et de foi perdue. Dans sa monition, l’évêque évoque en termes à peine voilés les manquements par rapport au vœu de chasteté à l’égard des membres des «familles amies», des femmes en général et plus particulièrement des religieuses. Des dérives constatées par Mgr Seguy au point que, lors de son discours d’ouverture avant l’élection du nouveau prieur général de Rimont, le 21 avril 2001, il dit qu’il ne confirmera pas une éventuelle candidature du charismatique et fondateur de la communauté, Marie-Dominique Philippe, à l’époque âgé de 89 ans et décédé en 2006... »
LIRE LA SUITE http://www.lejsl.com/faits-divers/2011/06/14/quand-l-eveque-de-saone-et-loire-avertissait-rimont


L'Avref

L'Avref est une association déclarée relevant de la loi 1901, réunissant des parents inquiets de certaines dérives, contraires aux lois de l'Église et de la République, constatées dans la communauté religieuse dans laquelle se trouve leur enfant. Depuis peu d’années, ces parents ont été rejoints par des religieux ou religieuses sortis de ces communautés en cause. Du fait de son objet social plus restreint, l'Avref pense pouvoir exercer une action efficace en faveur des victimes de ces communautés.

Le rôle de I’Avref est d'écouter et de conseiller les victimes et de dénoncer les faits portés à sa connaissance, lorsqu’ils sont vérifiés, aux autorités compétentes de l'Église ou de l'État.

Avref - Association vie religieuse et familles
33, rue du Pavé des Gardes - 92370 Chaville
Courriel : avref@hotmail.com



La communauté de Saint-Jean et le parricide de Vieille-Ville :


Illustration :

jeudi, octobre 20, 2011

La Fraternité Eucharistein





En Suisse, le suave frère Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, ne fait pas que dans la miséricorde.

Juriste de formation, Nicolas Buttet était député suppléant PDC en Valais. Jusqu’au jour où, soudainement, il fut pénétré par la grâce de Dieu. Méchamment habité, il devint pour 5 ans ermite à Notre-Dame du Scex à Sion, histoire « d’accueillir sa pauvreté » (?). 

Puis le Seigneur soi-même vint le voir à l’improviste. D’un coup transformé, Buttet fonda en 1996 à Saint-Maurice la Fraternité Eucharistein, un havre où les ados en crise ont droit aux soins par la Bible.

Ordonné prêtre en 2003, Nicolas Buttet, humble comme pas deux, se fait appeler « Frère » sur les ondes de la RSR. Mais le frère a des faux frères.

Ainsi Michel Garroté, un journaliste fou du Christ de passage à la Fraternité en 2003. Sur son blog, il prête à frère Buttet un « esprit sectaire » et évoque un « semi-culte » voué au « gourou ». Il souligne que Buttet a été « ordonné prématurément, à l’étranger, par un évêque ami » sans avoir suivi « un seul jour de séminaire ». Tout juste s’il ne l’accuse pas d’avoir trouvé Dieu dans un Kinder Surprise ! Au printemps 2003, alors que Garroté venait chercher ses affaires à la Fraternité, frère Nicolas Buttet lui aurait demandé « s’il venait récupérer sa Bible pour se torcher le cul avec » en lui souhaitant de crever le plus vite possible. L’amour du prochain, quoi. Et le bon frère inonderait d’autres dissidents, via internet, de messages de même teneur. Il aurait même une « manie pathologique à le faire ». Il déteste, par exemple, que l’on ébruite ses théories selon lesquelles les attentats du 11 septembre 2001 seraient le fait « des Américains et des juifs ». Par courriel, il aurait aussi savonné la planche du PDC Christophe Darbellay lorsqu’il briguait le Conseil d’État valaisan en 2008.

Frère Buttet, qui prône la pauvreté, pousse par ailleurs l’auto-flagellation jusqu’à vivre richement. Il roule en Mercedes (mais uniquement parce qu’un ami a eu « pitié », comme l’écrit Vincent Pellegrini du Nouvelliste). En juin 2010, il participe au Zermatt Summit mais ne loge pas dans une étable, bien au contraire. La Fraternité prospère : elle possède en France le Château Rima (Var) et le Château de Beauregard (Haute-Savoie), retapés par les frères.

Le business christique se porte bien et frère Buttet développe ses activités. Via l’institut Philantropos, il fait « connaître, vivre et sentir la Vérité de l’Homme » pour environ 13 000 francs sur une année, chambre et repas inclus. Un tarif garanti à « 50% du coût réel. » Avec la fondation Ecophilos, il propose aux entreprises d’épanouir l’humain grâce aux valeurs chrétiennes, pour 150 francs par jour et par personne.

Mais les viles critiques n’atteignent pas l’auréole de Nicolas Buttet : « Si, après avoir passé trois jours chez nous, la reine Fabiola dit que c’est ce qu’il faut aujourd’hui, cela nous paraît plus crédible », argue-t-il. C’est sûr : quand une dame qui pèse 300 millions d’euros s’exprime, on ne peut qu’avoir foi en ses paroles.

Pierre-Pascal Chanel, Vigousse, le petit satirique romand.


Photo :

Sur les dérives sectaires chrétiennes :

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