samedi, décembre 03, 2011

La folie du Téléthon





Le Téléthon est la mise en scène d'une générosité hystérique. Si le prétexte en est les enfants atteints de maladies génétiques (ou les sidéens), les héros en sont les donateurs eux-mêmes et c'est la société entière qui s'applaudit à travers leurs libéralités. Le spectacle obéit au double principe de l'exagération et de la célérité : c'est peu dire qu'on y a le sourire, on y manifeste une bonne humeur, une jovialité étonnante car le temps est compté. Ce Yom Kippour des bons sentiments qui doit rattraper en deux jours un an d'égoïsme tient du marathon et de la kermesse. Ici la bonté doit s'étaler et se claironner ; finie cette notion archaïque d'une charité de l'ombre et de la discrétion. Il faut s'époumoner, s'enthousiasmer bruyamment dans une joute où villes, communes, lycées. collectivités, hôpitaux entrent en lice pour offrir le plus gros chèque. Le vrai plaisir est de concourir ensemble, de rendre public le moindre geste. Tout est affaire de rythme, d'émulation : il s'agit de se dépenser sans temps mort, de maintenir une pression constante (d'autant que chacun de nous pourrait un jour bénéficier des retombées de la recherche). L'enjeu, récolter un total supérieur à celui des années précédentes, explique le suspense et l'énergie déployée. Les standards sont saturés, les records s'affichent sur écrans géants. Mais signer des chèques, collecter de l'argent ne suffit pas. Il s'agit de signifier la charité par un effort surhumain. Par contraste avec les handicapés, on se lance de façon outrée hyperbolique dans une débauche d'exploits inutiles : trente heures d'affilée de tennis, de basket-ball, de rock non stop, escalade en solitaire de la tour Eiffel, descente en rappel, tête à l'envers, d'une façade de la Maison de la radio par les hommes du GIGN, simulation par les pompiers de Marseille du sauvetage d'une jeune mariée hissée en haut d'un clocher. En 1993 des avocats à Lille organisent la plus longue plaidoirie des annales judiciaires (24 heures), à Soissons un cycliste bat le record du monde du vélo d'appartement en parcourant 800 kilomètres en moins de 20 heures, à Arles un boucher-charcutier réalise le plus grand saucisson du monde, 75 kilogrammes, etc. On se croyait du côté des Évangiles, on se retrouve dans le Livre des records. Quels rapports entre ces prouesses et la myopathie ? Aucun : l'essentiel est d'en baver et de l'afficher bien haut. Sur le plateau même, les présentateurs semblent atteints de la danse de Saint-Guy : certains sautillent en annonçant les résultats, tous trépignent, hurlent, rient à pleines dents, prennent à témoin de l'euphorie les quelques enfants amenés dans un fauteuil roulant.

En fait cette démangeaison de mobilité est une sorte de vérification par l'absurde : plus les malades sont impotents, plus les bienfaiteurs gambadent, courent, grimpent, pédalent comme s'ils voulaient s'assurer de leur parfaite santé. Ces petits infirmes, comment ne pas les aimer ? Ils infusent de l'ingénuité dans la nation, ils sont les victimes expiatoires sur lesquelles restaurer harmonie de la communauté. Si les maladies génétiques n'existaient pas, il faudrait les inventer pour nous donner l'occasion de faire le Téléthon et connaître en deux jours ce grand élan collectif. Car cela marche : et l'effet d'entraînement est tel que quarante-huit heures durant tout un pays se donne les moyens de faire progresser la science sur un point précis. Mélange d'obscénité et d'efficacité, de farce et de foi, le Téléthon résume toutes nos ambivalences envers les victimes : nous les plaignons sincèrement mais nous avons besoin d'elles pour nous aimer et nous racheter à travers leurs épreuves. Enfin à rebours de l'ancienne philanthropie rébarbative, il inaugure une nouvelle forme de charité distrayante qui mélange le jeu, la performance et la compétition. En lui fusionnent deux morales : l'utilitariste et la ludique. Être bon devient à la fois profitable et amusant !

Pascal Bruckner, La tentation de l'innocence.


La tentation de l'innocence

Rien n'est plus difficile que d'être libre, maître et créateur de son destin. Rien de plus écrasant que la responsabilité qui nous enchaîne aux conséquences de nos actes. Comment jouir de l'indépendance en esquivant nos devoirs ? Par deux échappatoires, l'infantilisme et la victimisation, ces maladies de l'individu contemporain.

D'un côté, l'adulte, choyé par la société de consommation, voudrait garder les privilèges de l'enfance, ne renoncer à rien tout en étant diverti en permanence. De l'autre, il pose au martyr, même s'il ne souffre que du simple malheur d'exister.

Les bien-souffrants seraient-ils nos nouveaux bien-pensants ? N'est-il pas temps alors de ne plus confondre la liberté avec le caprice ? La peur et la faiblesse sont-elles le prix à payer pour notre refus de la maturité ? Enfin, comment maintenir la démocratie si une majorité de citoyens aspire au statut de victime au risque d'étouffer la voix des vrais déshérités? Telles sont quelques-unes des questions que pose ce livre.




« On vit dans une société qui s'infantilise », interview de pascal Bruckner.




vendredi, décembre 02, 2011

OVNI





Les gourous se veulent rassurants sur le phénomène OVNI. Ils pensent qu'une civilisation extraterrestre veille sur nous. Et si les Aliens ne daignent pas faire ouvertement du tourisme sur Terre et garer leurs OVNI dans les parkings de nos belles cités, c'est parce qu'ils en sont dissuadés par notre télévision.

"Je vous l'affirme, il y a des gens venus dans des vaisseaux spatiaux, qui observent notre monde. Ils surveillent la terre, pour voir ce qui se passe. « Alors, me demanderez-vous, pourquoi ne descendent-ils pas pour bavarder avec nous ? Ce serait plus raisonnable! » Je répondrai qu'ils le sont, justement. Les humains cherchent à les abattre, ils essayent par tous les moyens de chasser ces soucoupes volantes, ou plutôt ces Objets Volants Non Identifiés, et si les passagers des OVNIS sont assez intelligents pour franchir les espaces intersidéraux, ils sont suffisamment évolués pour construire des appareils leur permettant d'écouter la radio terrestre, de voir la télévision terrestre, et s'ils regardent notre télé, il est bien normal qu'ils croient être arrivés au-dessus d'un vaste asile de fous, car que peut-il y avoir de plus insensé que les programmes infligés aux malheureux téléspectateurs ? De plus inimaginable que ces émissions qui glorifient la saleté, ces criminels qui enseignent l'égoïsme, qui font des cours d'éducation sexuelle mal à propos et hors de propos, les gens qui paraissent pour se gargariser de mots ?

Plongeriez-vous dans un aquarium pour vous entretenir avec quelques vers qui gigotent dans le fond ? Pénétreriez-vous dans une fourmilière pour bavarder avec les fourmis, ou avec un insecte, quel qu'il soit ? Visiteriez-vous une serre pour discuter des problèmes de l'heure avec quelques plantes rares, leur demander comment elles vont et leur déclarer « Conduisez-moi à votre chef » ? Non, bien sûr ! Vous observez, et si une fourmi vous pique vous protestez, et vous prenez bien soin de ne plus jamais vous approcher d'une fourmilière. Ainsi, les peuples de l'espace, dont les enfants en savent plus à l'âge d'un an que les plus grands savants de la terre, se contentent d'observer cette colonie."

Cyril Henry Hoskin, alias Lobsang Rampa. 



jeudi, décembre 01, 2011

Les seins d'Agathe





En cherchant autre chose dans le gros dictionnaire — vous savez comment sont les dictionnaires, ils vous happent par-devant par-derrière —, je tombe sur « Agathe (sainte) ». Sainte, donc martyre. Savez-vous ce qu'ils lui ont fait, à Agathe (sainte) ? Ils lui ont coupé les seins. A ras. Rien que ça, déjà, hein... Mais attends, attends ! Elle se protège les seins avec les mains. Geste, veux-je croire, purement instinctif, impulsion irraisonnée, qui n'ôte rien à la pureté de sa foi pas plus qu'à l'ardeur de son aspiration au saint martyre. Elle protège donc ses seins, ses mignons petits seins. De ses mains. Qu'à cela ne tienne : le bourreau, d'un seul coup ample et précis, coupe les mains avec les seins. C'est un métier, eh oui. Tu ne te sens pas bien ? Moi non plus.

Le dictionnaire est plein de choses de ce genre. De saints martyrs éventrés dont on enroule soigneusement les intestins sur une espèce de treuil à tambour, tandis que le saint, mains jointes, yeux au ciel, sourit ineffablement sous son auréole toute neuve... Et on raconte ça aux petits enfants ! Mais attends !

On a fait de sainte Agathe maintes images et statues de bois ou de pierre. On l'y voit, tantôt portant dans ses mains ses seins coupés, tantôt sans mains ni seins. Les touristes, pieusement, cherchent le bon angle pour la photo. Et attends ! On en fait des brioches. Des brioches en forme de mains coupées, des brioches en forme de seins coupés... Ça se vend ? Ça se vend, ça se mange, c'est une spécialité du pays, vois-tu.

Ça me rappelle ces têtes de cochon hilares qui servent de label aux grandes marques de charcuterie industrielle. Même bon goût de charognards, même sadisme rampant, pas si inconscient que ça, toujours prêt à jaillir. Abject. Mais bien dans la ligne d'une religion qui a pris pour dieu un cadavre écartelé sur un poteau de torture.

Quand j'avais l'âge du catéchisme, à la messe du dimanche, ma place assignée parmi les autres gosses était telle que j'avais devant les yeux, tout près, une fenêtre à vitrail où l'on voyait, grandeur nature, saint Sébastien lié à son poteau. Le malheureux, tout nu sauf un petit pagne pour la pudeur, était hérissé d'innombrables flèches dont le criblaient des mécréants qu'on ne voyait pas. Il saignait beaucoup. Ses plaies étaient très bien peintes, très ressemblantes. Pendant toute la messe j'avais cette horreur devant moi, un peu sur ma gauche, je ne pouvais m'empêcher de regarder. J'éprouvais une trouille épouvantable, une trouille telle que j'en oubliais d'avoir pitié. Pitié ? Mais ce garçon à qui on faisait ces choses abominables, c'était moi ! Qu'aurais-je fait, moi, s'il m'avait fallu choisir entre mon dieu et les flèches ? Hélas, je savais trop bien que j'aurais renié tout ce qu'on aurait voulu, et j'avais honte, et je me traitais de lâche et de piètre chrétien, mais je ne pouvais pas me raconter d'histoires... J'en étais malade.

Depuis, j'ai su que la torture et l'abomination sont chose courante, que des millions d'hommes y passèrent et y passent, partout dans le monde, et pas seulement pour leur faire renier leur dieu mais tout bonnement pour obtenir des renseignements, pour « faire un exemple », pour les punir d'être d'une race différente, ou pour le plaisir, le sain et rassurant plaisir de se trouver du bon côté, du côté du manche de la hache... Je ne m'y suis jamais fait, et, après toutes ces années, il suffit que j'entende ou que je lise le nom de saint Sébastien pour que surgisse à mes yeux, sur le vitrail inondé de lumière de l'église de Nogent-sur-Marne, l'épouvantable charnier vivant, pour que, du plus profond de mon marécage intime, remonte la noire et puante trouille, et ma culpabilité.

Plus encore qu'aucune autre religion, peut-être, le christianisme exalte l'horreur, se vautre dans le morbide, attise la viscérale terreur de la bête humaine devant la mort et la mutilation. Religion dégoulinante de sang et de larmes, elle pue le cadavre.

Cavana, Lettre ouverte aux culs-bénits.


Lettre ouverte aux culs-bénits

Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent.

Un livre aussi « blasphématoire » n'aurait pu être édité ailleurs qu'en France sans risquer de gros ennuis. Les fanatiques ne se trouvent pas tous en Iran. S'ils n'assassinent pas à tous les coups, du moins peuvent-ils traîner l'impie en justice, lui casser la gueule dans un coin noir ou foutre le feu chez lui. Heureusement, nous sommes en France ! En France, qui est encore un peu (si peu !) la patrie de Voltaire, de Diderot, de Hugo, de Renan. Profitons-en. Tant que ça dure...

Cavana


Les seins de Sainte Agathe,

Ingrédients pour 6 seins :

La pâte : 

3 œufs ;
75 g de sucre ;
75 g de farine ;
1 citron jaune ;
1 pointe de sel.



La décoration :

150 g de sucre glace ;
1 blanc d’œuf ;
2 c.c de vinaigre blanc ou de jus de citron ;
Des amandes entières ou des cerises confites.

La recette :
1. Râpez le zeste du citron et réservez.
2. Tamisez la farine et réservez.
3. Cassez les œufs dans un saladier, fouettez avec le sucre. Je vous conseille de placer le saladier sur un bain-marie pour avoir une meilleure texture. Vous devez obtenir un mélange très mousseux.
4. Ajoutez ensuite la farine petit à petit en l'incorporant délicatement avec une cuillère en bois. Ajoutez les zestes de citron. Préchauffez le four à 180°C ou th 6.
5. Répartissez la préparation dans les moules et faites cuire 15 minutes. Démoulez et laissez refroidir.
6. Pendant la cuisson des seins, réalisez le glaçage : mélangez à la cuillère le sucre glace, le blanc d'œuf et le vinaigre blanc ou le jus de citron.

7. Trempez les seins dans ce glaçage, aidez-vous d'une pointe de couteau piquée en biais, déposez-les sur une grille couverte d'une feuille de papier cuisson, et ajoutez directement, soit une amande,  soit un morceau de cerise confite. Laissez sécher.
Il faut que le glaçage soit ni trop solide ni trop liquide, ajustez la consistance en ajoutant un peu de vinaigre ou de jus de citron si c'est trop solide, ou du sucre glace dans le cas inverse.

Source :

mercredi, novembre 30, 2011

Le traité contre les superstitions d'Agobard






Tout au long du Moyen Âge, des récits évoquent des contacts avec des créatures vivant «entre les anges et les hommes». L'un des textes les plus célèbres est celui d'Agobard, archevêque de Lyon, dans la première moitié du IXe siècle.

Ce texte, cependant, n'est pas fait pour accréditer de telles histoires. Au contraire, le Liber contra insulsam vulgi opinionem (le Livre contre les stupides préjugés du peuple) est destiné à lutter contre ce que l'archevêque estimait être les superstitions de son siècle. C'est dans la partie intitulée De grandine et tonitruis (De la grêle et du tonnerre) qu'il s'insurge contre les histoires de «peuple des airs» qui courent parmi la population de la région. Dans le De grandine, Agobard s'attaque aux idées de ses contemporains concernant le climat. Des paysans croient alors que des phénomènes naturels, comme l'orage ou la grêle, résultent de l'action de sorciers appelés «tempestaires» (tempestarii) qui sont en relation avec des êtres originaires d'un pays mystérieux situé entre la terre et le ciel, la «Magonie». Ils passeraient avec eux des pactes qui conduiraient les «Magonians», voyageant sur des navires (naves) aériens, à déclencher des intempéries désastreuses pour les cultures. Les deux parties se partageraient alors les fruits touchés et les animaux foudroyés ou noyés. Pour se prémunir contre de tels méfaits, les paysans ne connaissent qu'un remède : ils plantent dans les champs de grands mats chargés de formules magiques. L'empereur Charlemagne interdit, dans ces Capitulaires, une pratique si « superstitieuse », l'archevêque Agobard s'inscrit dans le même combat.

Or, l'archevêque de Lyon a de bonnes raisons de connaître ces croyances : on lui a amené un jour trois hommes et une femme que la foule accusait d'appartenir à la race des voyageurs aériens et qu'elle voulait lyncher. Agobard finit par démontrer aux Lyonnais leur erreur et sauva la vie des prisonniers. Selon une autre version, qui ne résulte pas du témoignage d'Agobard, les quatre « aériens » auraient bel et bien été tués puis jetés dans le Rhône après avoir été attachés à des planches.

Les êtres du ciel

De même, dans nombre de textes anciens, païens ou chrétiens, apparaissent des êtres qui, quoique supérieurs aux hommes, ne sont pas d'essence divine puisqu'ils sont mortels comme eux. Ils sont dotés d'une grande science et savent se déplacer dans le ciel, d'eux-mêmes ou sur des «vaisseaux». Dans l'Antiquité, un Plutarque croit à l'existence de tels êtres : pourquoi la nature n'aurait-elle rien prévu pour remplir le vide qui existe entre les mortels et les divins immortels ? Plus tard, au XVIe siècle, un autre auteur, Montfaucon de Villars, dans ses Entretiens sur les sciences secrètes, relate une anecdote qu'il fait remonter aux premiers temps de l'ère carolingienne : les créatures intermédiaires, que lui-même appelle Sylphes, ont décidé un jour de se montrer à visage découvert et sont descendus sur la Terre dans leurs vaisseaux aériens pour prouver qu'ils étaient innocents des crimes qu'on leur attribuait. Expérience inutile, apparemment, puisque des capitulaires de Charlemagne puis de Louis le Pieux fixent que seront imputées des amendes à tout homme et toute femme disant venir du ciel et qui sera capturé. Pour convaincre les Terriens, et de leur existence et de leurs bonnes intentions, les Sylphes auraient alors enlevé certains d'entre eux et leur auraient montré les beautés de leur pays d'origine. Puis ils les auraient reconduits indemnes sur la Terre. Mais les voyageurs involontaires auraient été pris à leur tour pour des sorciers ou des créatures diaboliques : arrêtés, torturés, ils auraient finalement été exécutés. 


L'épisode de Lyon se situe dans ce contexte. Les êtres aériens, par la suite, semblent faire preuve de plus de prudence. Les observations les concernant se font moins nombreuses, mais elles émanent parfois de personnages de haut rang : ainsi le roi Charles le Chauve raconte avoir un jour été entraîné par une créature d'aune blancheur éclatante» et munie d'aune arme jetant un lueur extraordinaire, comme celle d'une comète» (Paris, manuscrit de la Bibliothèque nationale). Rares sont ceux qui, à l'instar du sceptique Agobard, ne croient simplement pas que de telles créatures puissent exister. Les arguments de l'archevêque de Lyon sont d'ailleurs eux-mêmes bien étonnants pour un esprit moderne : l'impossibilité du phénomène résulte, pour l'auteur chrétien, d'arguments purement métaphysiques — la puissance de tels êtres amoindrirait celle de Dieu.


L'ancre du vaisseau des nuées


Plusieurs textes du haut Moyen Âge (un Speculum regale — Miroir des rois — contant les exploits des héros légendaires irlandais, le Konungs Skuggsia norvégien de 950, l'Historia brittonum du Gallois Nennius de 826, ou le Mirabilia irlandais) contiennent la relation d'un incident très proche de celui que raconte l'archevêque Agobard.

Un jour de fête, une ancre attachée à un vaisseau des nuées tombe du ciel et se coince en rencontrant un obstacle. Un des êtres aériens descend alors «en nageant» dans les airs et tente en vain de décrocher l'ancre. Il échappe de peu à la population accourue et s'envole vers le vaisseau. La corde est coupée, et celui-ci s'éloigne. Si les versions diffèrent dans les détails secondaires, toutes racontent néanmoins à peu près la même séquence d'événements. Encore au début du XIIIe siècle, l'Anglais Gervaise de Tilbury, dans son Otia imperiala (les Divertissements pour l'empereur), signale une apparition similaire, qui se serait produite peu de temps auparavant. Cette fois, le «plongeur» aérien aurait eu moins de chance et serait mort dans l'aventure. Ces récits apparaîtraient comme d'archaïques légendes si un incident similaire, à quelques détails près, à ceux qui y sont rapportés ne s'était produit à l'époque contemporaine. Le 26 avril 1897, un énigmatique vaisseau aérien apparaît à Merkel, au Texas. Son ancre tombe accidentellement et reste engagée sur le sol; un «plongeur» descend pour libérer le vaisseau... L'histoire fait la «une» des journaux du pays. Or, il est bien difficile d'imaginer que des paysans texans aient été influencés par la lecture de Gervaise de Tilbury ou par celle des textes des IX et XIe siècles...

Le texte d'Agobard :

« Nous avons vu et entendu beaucoup de gens fous et assez insensés pour croire et affirmer qu'il existe une certaine région, qu'ils appellent la Magonie, d'où sortent des vaisseaux qui voguent sur les nuages; ces vaisseaux ( Disent-ils ) emportent dans cette région les fruits tombés à cause de la grêle et détruits par la tempête, après que le prix du blé et des fruits a été payé aux tempestaires par les navigateurs aériens qui les ont recus. Nous avons même vu plusieurs de ces fous qui, croyant à la réalité de choses si absurdes, exhibèrent devant la foule quatre personnes enchaînées, trois hommes et une femmes qui, prétendaient-ils, étaient tombées de ces vaisseaux. Après les avoir gardées quelques jours en captivité, ils les avaient amenées devant moi, suivies par la foule, afin qu'elles soient lapidées. Après de longues palabres , la vérité ayant fini par prévaloir, ceux qui les avaient montrées au peuple se retrouvèrent, comme le dit le prophète, dans le même état de confusion qu'un voleur capturé. »


Liber contra insulsam vulgi opinionem

Agobard 

Agobard est né vers 779, près de Narbonne. Arrivé à Lyon à 20 ans, il y est ordonné prêtre en 804. Nommé coadjuteur de Leidrade, bibliothécaire de Charlemagne, en 808, il le remplace en 814 à la tête de l'archevêché de Lyon.

Participant activement aux affaires politiques de son temps, il soutient l'action d'unification de Louis le Pieux en 817. Mais il passe dans le camp adverse, celui de Lothaire, en 833, lorsque l'empereur est accusé d'avoir renié ses engagements. Il est déposé par Louis le Pieux en 835 puis retrouve son poste en 837. Il meurt à Saintes en 840. Bien que jamais canonisé, il est vénéré comme un saint, sous le nom de saint Aguebaud, dans la région lyonnaise.

Homme intelligent et cultivé, il est l'auteur de 22 livres. Ce sont des textes extrêmement divers : des recueils de poèmes, des pamphlets politiques et le traité contre les superstitions.


Source : Les grandes énigmes



Les grandes énigmes 

Direction éditoriale : Jacques Marseille 







Illustration :
http://sevaart.com/paintings/paintings-Pages/Image9.html





mardi, novembre 29, 2011

La pyramide de Khéops



Des sept merveilles du monde antique, Khéops, la Grande Pyramide, est la seule qui subsiste aujourd'hui. Depuis la plus haute antiquité, la grande pyramide étonne et les auteurs se succèdent pour tenter d'expliquer la raison d'être de l'impressionnant monument.

Interprétations antiques et médiévales

« Pour Aristote, elle a été érigée pour manifester la puissance royale. Pour l'historien latin Ammien Marcellin, elle fut une gigantesque bibliothèque : ses chambres intérieures étaient destinées à contenir les archives des sages. Pour le chroniqueur et voyageur du XIIe siècle Benjamin de Tudèle, c'est un fantastique grenier à blé que Joseph a fait construire pour entasser des réserves en prévision des sept années de vaches maigres. »

Dès le XIXe siècle

« Ésotéristes et farfelus s'opposent aux explications, trop prosaïques à leur goût, des archéologues : la grande pyramide ne peut être qu'une balise émergée pour que l'arche de Noé retrouve son chemin, ou un observatoire contenant les grandes équations de l'Univers ». Le sarcophage de granite rouge trouvé dans la chambre du roi ne serait autre que l'Arche d'alliance de Moïse. Les partisans de la théorie de la Terre creuse, quant à eux, voient parfois dans la grande pyramide une porte d'accès à un univers intérieur... »

De nos jours

« Des médiums prétendent que la grande pyramide émet une intense force magnétique : ils concluent avec une apparente logique que les blocs de pierre furent soulevés par des extraterrestres grâce à une puissance antigravitationnelle. L'objectif de ces êtres aurait été de cacher un réacteur nucléaire. Le sceptique n'a qu'a fouiller sous les sables du plateau de Gizeh : il retrouvera les restes d'un vaisseau spatial... Enfin, le sphinx, symbole d'une race supérieure venue de l'espace, aurait été construit en même temps que la grande pyramide par des Atlantes descendant d'extraterrestres ayant échappé à l'engloutissement de leur continent ! »
(Les grandes énigmes, ouvrage collectif.)

Beaucoup de radiesthésistes ont tenté de scruter le mystère de la Pyramide avec la baguette et le pendule ; et certains ont établi, dans ce but, des réductions de la Grande Pyramide. C'est le cas d'Alfred Bovis, inventeur du premier modèle de couveuse 
à œufs qui utilise l’air chaud. Bovis eut l'idée de reproduire la Pyramide de Khéops à l'échelle de 1/1000, en lui donnant la même orientation... Il eut l'idée de placer un morceau de viande au tiers de la hauteur, à l'emplacement de la Chambre du Roi... A sa grande stupéfaction, la viande se momifia en peu de temps.

La forme de la Grande Pyramide a-t-elle un pouvoir sur la matière ? Des personnes réalisent des maquettes et font des tests de momification de la nourriture et, d'autres, d'après la photographie ci-dessous, espèrent peut-être se libérer du mental en desséchant leur cerveau.


Alfred Bovis inventeur de la couveuse à œufs et de l'"incubateur" cérébral.



Annie Hasch, dans son livre Le pouvoir des pyramides, écrit :

« En 1930, un scientifique français nommé Bovis participe à une campagne d’étude sur le site de Khéops. Il constate tout de suite l’effrayante humidité qui règne à l’intérieur du monument, ce qui ne manque jamais de surprendre lorsque l’on baigne dans la touffeur du désert de Gizeh. Dans les couloirs domine une odeur pestilentielle provenant de rats en décomposition. Comment sont-ils entrés là (couloir secret jusqu’au Nil ???) et surtout pourquoi n’en sont-ils pas ressortis ? Mais Bovis s’étonne bien plus de l’absence d’odeur dans la chambre dite « du Roi », pourtant parsemée de rats morts. En y regardant de plus près, il s’aperçoit que non seulement les rats ne pourrissent pas, mais qu’ils semblent totalement desséchés. Homme de science, il bannit d’office toute explication mystico-ésotérique. Il emporte quelques cadavres pour autopsie : ils sont absolument momifiés. Les jours suivants, il tente une expérience. Il dispose, dans la chambre royale, des morceaux de viande fraîche, donc matière morte, détachée de toutes terminaisons nerveuses. La viande ne pourrit pas. Elle se dessèche. Vu le taux d’humidité, contraire à tout procédé de momification, il pense être en présence d’un phénomène des plus étranges. Intrigué, il a l’idée géniale de prendre du recul, de visualiser, dirait-on aujourd’hui, la pyramide dans l’espace. Faisant totalement abstraction du lieu et de la température, il ne pense qu’à étudier la forme. De retour en France, il construit dans son laboratoire une petite pyramide dans le rapport de Kheops et l’installe en orientant ses faces. Il introduit au tiers de sa hauteur (lieu de la Chambre du Roi) un petit morceau de viande. Ce dernier va se momifier, tandis que le morceau, resté à l’extérieur, juste à côté de la pyramide, pourrit. Il va renouveler l’expérience plusieurs fois sans jamais obtenir un autre résultat, et sans pour autant comprendre le comment de cette momification. »

Les auteurs de livres traitant de spiritualisme ont souvent beaucoup d'imagination. Mais Michel Moine, qui a connu personnellement le « scientifique français », nous apprend qu'Alfred BOVIS (1871-1947) était quincaillier de son état et n’a jamais franchi la méditerranée


C'est dans le livre de l’abbé Th. Moreux, la Science Mystérieuse des Pharaons, édité en 1923, que Bovis a puisé les données qui lui ont permis de réaliser des maquettes de la pyramide de khéops. « Voilà comment Alfred BOVIS a bien découvert à Nice, dans les années 30, le principe et les effets de la pyramide. 


A. Bovis était un autodidacte. [...] Il avait dû abandonner ses études dès l’âge de 16 ans pour s’occuper du commerce familial (quincaillerie). Jeune il se destinait à la médecine, mais les circonstances de la vie en décidèrent autrement. Il se passionne pour l’aviation, l’apiculture, l’élevage des volailles. Il invente le premier modèle de couveuse qui utilise l’air chaud. Il crée un nouvel hygromètre pour mesurer l’humidité à l’intérieur des élevages. Il met au point l’ovimètre pour tester la fraîcheur des œufs. L’aviculture amène le jeune Alfred Bovis à la radiesthésie. Il cherche un appareil ou un procédé qui lui permette de déceler le sexe des œufs mis en couveuse. »

Source : Guide de géobiologie, Michel Moine et Jean louis Degaudenzi.


Pyramid Meditation

dimanche, novembre 27, 2011

Arnaques religieuses





Une amusante gravure, parue dans le Magician Annual de Londres en 1907 et représentant un homme de l'âge de pierre, entouré de spectateurs ébahis ou hilares, qui extrait une grenouille d'une sorte de chapeau préalablement montré vide, a la valeur d'un symbole. Elle exprime que l'art de réaliser des prodiges et de tromper ses semblables est aussi vieux que le monde.

Effectivement, les plus anciens textes et même des objets préhistoriques, des dessins ornant des grottes habitées par l'homme des cavernes nous apprennent l'existence, dès les premiers temps de l'humanité, de sorciers, de magiciens et de devins parfois plus ou moins équivoques.

Dans la IIe Épître de Saint Paul à Timothée, il est parlé de Jammès et de Mambrès, les magiciens du Pharaon, qui furent chargés d'opposer leurs prodiges à ceux de Moïse. Ces faiseurs de miracles n'étaient que des illusionnistes qui avaient pour mission officielle d'en imposer au peuple par leurs prestiges et de contribuer ainsi à assurer l'autorité de leur maître.

Au IIe siècle, le philosophe pythagoricien Celse écrit sur les magiciens un livre intitulé Contre les Magiciens qui n'a pu être retrouvé, mais qui est mentionné par Lucien dans Alexandre ou le faux prophète. D'après l'écrivain grec, Celse dévoilerait certains agissements frauduleux des mages. 


A la même époque, un auteur anonyme, qui était probablement Origène, décrit les trucs des anciens oracles dans un document appelé Philosophoumena.

« Le tonnerre, lit-on dans cet ouvrage, s'imite de plusieurs manières. Un grand nombre de pierres qui roulent en descendant sur des planches de bois et tombent ensuite sur des plaques d'airain produisent un bruit semblable au tonnerre. En entourant d'une petite corde une planche légère, semblable à celles dont les foulons se servent pour presser les vêtements, et en tirant avec brusquerie la corde, on produit un mouvement de rotation de la planchette et cette rotation produit le bruit du tonnerre...

« Je ne veux point non plus passer sous silence la lécanomancie, qui est une des fourberies des mages. Ils préparent une chambre close et en peignent le plafond en azur; ils y apportent et y suspendent quelques tentures bleues et placent au milieu de la chambre un bassin plein d'eau qui, réfléchissant le bleu du plafond, paraît donner l'image du ciel. Il existe dans le plancher une ouverture cachée sur laquelle on place le bassin qui est de pierre, mais dont le fond est de verre. Au-dessous du bassin est une chambre secrète dans laquelle se réunissent les compères qui, ayant pris la figure des dieux et des démons que le mage veut faire apparaître, en jouent le rôle. En les voyant, la dupe, frappée de stupeur par la fourberie des mages, accorde créance à tout ce que ceux-ci lui disent ensuite.

« Pour faire apparaître un démon en flammes, on dessine sur le mur la figure que l'on veut. On enduit ensuite secrètement ce dessin de naphte laconique et d'asphalte de Zacynthe; ensuite, feignant d'opérer l'évocation, on approche le flambeau du mur; l'enduit prend feu et brûle...

« Voici maintenant de quelle manière les mages font parler une tête posée à terre. Ils prennent une vessie de bœuf, l'enduisent de cire d’Étrurie et de plâtre préparé à cet effet. La vessie étant ainsi enveloppée présente l'apparence d'une tête qui, à tous, paraît parler. On fait arriver dans cette tête la trachée-artère d'une grue ou de quelque autre oiseau à long col et c'est par ce moyen qu'un compère caché dit ce qu'il veut. Lorsqu'on désire que la tête s'évanouisse, on l'entoure d'un cercle de charbons ; alors, elle paraît se transformer en fumée et, la cire fondant par la chaleur, il semble que la tête devient invisible. »

L'écrivain latin Apulée du IIe siècle raconte qu'au cours de son initiation aux mystères d'Isis « il vit le Soleil briller à minuit », mais, il est douteux que l'original auteur de l’Âne d'Or ait été vraiment dupe des fantasmagories préparées par les prêtres d'Isis et d'Osiris. Au reste, voici, d'après Philosophoumena, comment les mages faisaient apparaître la Lune au plafond d'une salle et probablement aussi le Soleil.

« Après avoir établi au centre du plafond un miroir, ils placent au milieu du plancher un bassin plein d'eau, puis ils disposent dans la chambre, à une certaine hauteur au-dessus du sol, une lampe donnant de la lumière diffuse et d'une forme telle que, par la réflexion sur l'eau du bassin, elle semble, dans le miroir, être la Lune elle-même. Le plus souvent, on suspend au plafond un tambour que l'on entoure de quelque étoffe, de telle manière qu'un compère le tienne caché jusqu'au moment où, grâce à cette lampe posée derrière, il apparaît. A un signal donné, le compère retire une partie de l'enveloppe de manière à donner au tambour précisément l'apparence de la Lune à ce moment. On peut également enduire, dans le même but, une partie de la membrane translucide du tambour avec du cinabre et de la gomme...

« Ils simulent les étoiles avec des écailles d'aloses ou des lampyres reliés avec de l'eau gommée et fixés çà et là sur le plafond. » 


Un évêque du IVe siècle, Théodoret, commentateur de la Bible, rapporte que, d'après les rabbins, « le motif de l'effroi que la pythonisse consultée par Saül éprouva ou feignit éprouver, c'est que l'ombre de Samuel parut dans l'attitude d'un homme qui se tient debout, tandis que, jusque-là, les ombres des morts n'étaient apparues que renversées ». Cette intéressante remarque semble indiquer que, dans les conditions habituelles, les « ombres des morts » étaient des sortes de projections lumineuses obtenues par le procédé de la chambre noire munie d'une petite ouverture.

Les œuvres de Héron d'Alexandrie contiennent également des révélations sur les pratiques des prêtres égyptiens ou hébraïques. Celles-ci sont minutieusement étudiées par le jésuite allemand Kircher du début du XVIIe siècle dans Œdipüs Ægyptiacus , ouvrage visiblement inspiré des écrits de l'auteur égyptien précité. Notons incidemment que Kircher chercha à reproduire certaines expériences dont il eut la description, ce qui le conduisit à inventer la lanterne « magique » laquelle passa, à l'époque du savant physicien, pour un instrument diabolique. C'est ce qu'exprime Loret dans ce plaisant quatrain : 


Enfin, voyant cette magie
Agir avec tant d'énergie,
Certes, je fis, à plusieurs fois,
Quantité de signes de croix.

D'après Kircher, les prêtres employaient au mieux leurs connaissances physiques, chimiques et naturelles pour frapper l'imagination de leurs ouailles et de leurs adeptes. Leurs temples étaient truqués de fond en comble. Ils utilisaient des émanations naturelles, des parfums, des jeux de lumière, des dispositifs mécaniques, des caveaux sonores, le téléphone acoustique, des plaques métalliques avec lesquelles ils simulaient le tonnerre. Enfin, ils avaient aussi très probablement recours à la ventriloquie pour faire « parler » leurs dieux de pierre ou de bronze.

A Eleusis, dans un temple dédié à Cérès, lorsque le feu de l'autel s'allumait, les portes du sanctuaire s'ouvraient. Elles se fermaient d'elles-mêmes à la fin du sacrifice. En même temps, on entendait un son de trompettes ou un bruit de tonnerre. Kircher, d'après Héron d'Alexandrie, explique ces prodiges par la mise en jeu de mécanismes assez compliqués qu'il décrit dans tous leurs détails.

De même, dans un temple consacré à Minerve, un dragon faisait entendre des sifflements aigus. En certains temples, la statue de la déesse Cybèle fournissait du lait chaque fois qu'on allumait les lampes de l'autel. C'était l'air chaud, produit par les lampes, qui faisait monter le liquide dans des tubes, jusqu'aux seins de la statue.

En d'autres temples, l'eau était changée en vin, l'encens était liquéfié (Horace, Sermonum, liber I, sat. V).

Bien entendu, le public considérait tous ces faux prodiges comme des phénomènes surnaturels.

Enfin, A. Rich rapporte, dans son Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, que beaucoup de temples anciens possédaient des chambres (adytum) connues seulement des prêtres et qui servaient à la production de leurs prestiges. L'auteur a pu visiter l'une de ces chambres, parfaitement conservée, dans les ruines du temple d'Alba, sur le lac de Fucino. L'adytum était aménagé sous l'absis, c'est-à-dire sous la grande niche semi-circulaire qui, ordinairement, abritait la statue du dieu. Il est un fait remarquable, qui prouve sans réplique la destination de l'adytum, c'est qu'on trouve, creusés dans les murs, un grand nombre de tubes ou de conduits qui font communiquer le réduit avec l'intérieur du temple ; ces tuyaux acoustiques permettaient à une voix de se faire entendre de la cella (corps principal du temple) pendant que la personne qui parlait restait cachée. De plus, lorsque la statue du dieu était de grandes dimensions, elle présentait très souvent une cavité en relation avec l'adytum ou avec des couloirs secrets ; les prêtres pouvaient ainsi pénétrer dans la statue pour y rendre leurs oracles.

Si l'Antiquité égyptienne et romaine eurent leurs faux mages, au Moyen Age et pendant la Renaissance, alchimistes, sorciers et illuminés ne se firent pas faute, non plus, d'utiliser les ressources de l'illusionnisme pour tirer des foules naïves et crédules quelque avantage matériel. Le fait paraît nettement à la lecture des histoires d'alchimie, de sorcellerie et de magie de l'époque.

Vers 1550, Nostradamus fit apparaître devant Catherine de Médicis une théorie d'anciens monarques et un groupe de jésuites qui devaient abolir la monarchie et gouverner eux-mêmes.

Le physicien Robertson (1763-1837) donna plus tard l'explication du phénomène : une glace inclinée reflétait les personnages placés dans une pièce voisine. 


Sous Louis XV et Louis XVI, Cagliostro, l'un des plus grands magiciens que l'on ait connus, était vraisemblablement, en même temps qu'un homme remarquable à maints égards, un charlatan prodigieusement habile et un maître ventriloque. Il semble avoir utilisé les glaces sans tain, avant nos illusionnistes modernes, dans la production de spectres évanescents. 


Enfin, de nos jours, sorciers noirs ou jaunes, fakirs de l'Inde sont essentiellement des prestidigitateurs. La lecture d'ouvrages tels que ceux de Jacolliot, d'Ossendowski, de Paul Brunton, qui, cependant, estiment authentiquement paranormaux les phénomènes qu'ils décrivent, ne laisse aucun doute dans l'esprit de tout lecteur initié à la prestidigitation : la plupart des faits extraordinaires relatés dans ces livres, et attribués au médiumnisme ou au fakirisme, appartiennent au domaine de l'illusionnisme.

Étant donné cette fréquence de l'imposture, en tout temps et en tout lieu, on peut se demander si ce ne sont pas des prodiges artificiels qui donnèrent parfois naissance au paranormal vrai.

On peut penser, en effet, que certains sujets prédisposés, frappés et émerveillés par les phénomènes présentés par les prêtres ou par les sorciers, cherchèrent à les reproduire, mais, n'en connaissant pas le mécanisme et croyant de plus qu'ils étaient dus à des forces ou à des intelligences extra-humaines : esprits, demi-dieux ou dieux, furent conduits à les réaliser spontanément sans l'usage d'artifices et sans se douter d'ailleurs qu'ils en étaient les propres auteurs. 


Évidemment, l'opinion contraire est plus vraisemblable : ce serait plutôt le désir d'imiter le paranormal qui aurait conduit l'imposteur soit à la prestidigitation, soit à la fausse médiumnité. Les arguments en faveur de cette thèse, sur laquelle il nous semble inutile d'insister parce que généralement adoptée, ne manquent pas.

N'empêche que certains faits actuels semblent confirmer le premier point de vue. Ainsi, le médium Éva C. (dont il sera question plus loin), qui n'était surtout qu'une adroite simulatrice, a vraisemblablement produit spontanément des phénomènes authentiquement méta-psychiques à la fin de sa carrière médiumnique. Elle fut probablement prise, à un moment donné, à son propre jeu, crut en ses pouvoirs, d'où l'irruption du paranormal dans sa production truquée.

De même, il n'est pas rare que les prestidigitateurs acquièrent des facultés réellement paranormales, ce qui les étonne profondément. Ainsi, dans son ouvrage Mes Secrets d'Illusionniste, le grand prestidigitateur anglais David Devant écrit : « Je suis désolé, mais je ne peux pas reconnaître l'impossibilité absolue de la télépathie sans truc, et il est bien certain que ma sœur, qui me secondait, a souvent compris ce que je voulais, sans que j'aie recours à notre code. »

Le magicien américain Houdini a présumé avoir été également servi plus d'une fois par des facultés psychiques qui l'aidaient à réussir certains de ses « miracles ». 


Howard Thurston, un autre illusionniste américain, a, d'après Harry Price (Light, décembre 1923), publiquement certifié que des forces invisibles viennent parfois l'aider. Un jour, écrit en substance Harry Price, Howard Thurston montrait au public une pseudo-séance spirite et il reconnut, après la séance, que des effets stupéfiants, inexplicables, avaient été produits, et tels qu'on pouvait y discerner l'intervention d'une force intelligente invisible.

Cumberland, lui-même, qui était anti-psychiste, a dit qu'il lui arrivait d'apprendre, tout à coup, quel était l'objet à découvrir et où il était caché, avant même de toucher à l'agent.

Enfin, dans le domaine de la métapsychique physique, un illusionniste français favorablement connu, M. Dizien, a déclaré : « Étant jeune, j'ai fait lever une table, sans contact et sans truc. »

Bien sûr, le truquage est toujours à la base des expériences des prestidigitateurs et ce n'est que d'une manière très sporadique et aléatoire que le phénomène psychique peut se superposer à leurs exercices, mais il n'en demeure pas moins que le fait de produire un grand nombre de fois un phénomène truqué finit, semble-t-il, par solliciter chez l'individu des facultés psychologiques ou des forces physiologiques susceptibles de réaliser le prodige par l'effet de leur propre vertu. Cette sorte de transposition des phénomènes doit avoir lieu d'autant plus facilement que le prestidigitateur présente ses tours avec plus de conviction.

Toutefois, n'oublions jamais que les phénomènes méta-psychiques, et particulièrement ceux d'ordre physique, ne sont pas reproductibles à volonté.

Robert Tocquet, Les pouvoirs secrets de l'homme.



La lévitation



Les pouvoirs secrets de l'homme dévoilés





samedi, novembre 26, 2011

Impostures égyptiennes & syndrome égyptomaniaque




Le vendredi 11 novembre 2011, les autorités égyptiennes décident de fermer la pyramide de Kheops. 


Plusieurs milliers d'illuminés sont venus en Égypte afin de participer à une « cérémonie pour la protection de la Terre » qui doit se dérouler dans la Grande Pyramide. A l'occasion de ce jour extraordinaire (le jour des trois 11, 11/11/ 2011), la fondation polonaise Dar Swiatowida a mobilisé une armée d'initiés pour créer un bouclier de protection entre le cosmos et la Terre. La présence parmi ces experts de l'ésotérisme de plus d'un millier de Juifs désireux de planter une étoile de David au sommet de la Grande Pyramide explique peut-être la décision des autorités égyptiennes. 


Ce qui se passe sous le voile d'Isis est secret

L'Égypte est la terre sacrée des initiés de tous les pays. En 1889, dans son livre « Les grands initiés », Édouard Schuré ne jure que d'après la tradition ésotérique de l'Égypte antique : 


"Depuis l’époque aryenne, à travers la période troublée qui suivit les temps védiques jusqu’à la conquête persane et à l'époque alexandrine, c'est-à-dire pendant un laps de plus de cinq mille ans, l’Égypte fut la forteresse des pures et hautes doctrines, dont l'ensemble constitue la science des principes et qu’on pourrait appeler l'orthodoxie ésotérique de l'antiquité. Cinquante dynasties purent se succéder et le Nil charrier ses alluvions sur des cités entières, l’invasion phénicienne put inonder le pays et en être expulsée : au milieu, des flux et des reflux de l’histoire, sous l'idolâtrie apparente de son polythéisme extérieur, l’Égypte garda le vieux fonds de sa théologie occulte et son organisation sacerdotale. Elle résista aux siècles comme la pyramide de Gizeh à demi enfouie sous les sables, mais intacte. Grâce à cette immobilité de sphinx gardant son secret, à cette résistance de granit, l’Égypte devint l'axe autour duquel évolua la pensée religieuse de l'humanité en passant d'Asie en Europe. La Judée, la Grèce, l’Étrurie, autant d’âmes de vie qui formèrent des civilisations diverses. Mais, où puisèrent-elles leurs idées mères, sinon dans la réserve organique de la vieille Égypte ? Moïse et Orphée créèrent deux religions opposées et prodigieuses, l'une par son âpre monothéisme, l'autre par son polythéisme éblouissant. Mais dans quel moule se forma leur génie ? Où l’un trouva-t-il la force, l'énergie, l'audace de refondre, un peuple à demi sauvage, comme l'airain dans une fournaise, et l'autre la magie de faire parler les dieux, comme une lyre accordée, à l'âme de ses barbares charmés ? dans les temples d’Osiris, dans l'antique Thébah, que les initiés appelaient la cité du soleil ou l'Arche solaire – parce qu’elle contenait, la synthèse de la science divine et tous les secrets de l'initiation." 


La franc-maçonnerie égyptienne

La prétendue science ésotérique égyptienne est au cœur de nombreuses sociétés secrètes. Un initié de salon, plus escroc que sage, l'aventurier Joseph Balsamo, connu sous le nom de Cagliostro, créa la première loge maçonnique égyptienne en 1784, la Loge de la Sagesse Triomphante. Mais la carrière de Cagliostro fut brisée par l'escroquerie connue sous le nom de l'affaire du collier de la reine. Cagliostro fut embastillé et expulsé de France.

Dans son livre « L'égyptomanie, une imposture », Roger Caratini s'en prend à l'égyptomanie, « ce produit inattendu mais inévitable de la civilisation de consommation, qui, depuis une trentaine d'années, a fait de l'Égypte une proie bien juteuse ».

Édouard Schuré, qui prétendait que les pharaons étaient des sages grâce à l'influence des prêtres initiés, n'avait que mépris pour Sumer et Babylone. « Babylone, métropole du despotisme », disait-il. Toutefois, les écrits des initiés (Schuré était théosophe et anthroposophe) comportent de regrettables inversions de la réalité :

Autocratie égyptienne et royauté parlementaire sumérienne

« Les anciens Égyptiens, qui, au milieu du IIIe millénaire avant notre ère, étaient – avec les Sumériens et les Akkadiens de Mésopotamie – les seuls peuples du monde à connaître l'écriture, n'ont jamais eu aucune loi écrite, ni a fortiori aucune constitution qui puisse limiter ou freiner le bon plaisir délirant des pharaons, alors qu'Ur-Nammu (2111-2094), le roi sumérien de la vieille cité chaldéenne d'Ur, a promulgué le premier code écrit de l'histoire deux cent cinquante ans avant le fameux code d'Hammourabi.

Les pharaons étaient des monarques qui n'avaient de comptes à rendre à personne, et le caractère simpliste de leurs institutions ne prévoyait aucune voie de recours en cas de crise. À ce sujet, il nous semble bon de citer ici l'exemple des anciennes cités sumériennes, qui, trois mille ans avant notre ère, à l'époque où, en Égypte, les premiers signes hiéroglyphiques faisaient timidement leur apparition sur quelques objets rituels, possédaient déjà, comme l'ont montré les sumérologues et en particulier S.N. Kramer, des institutions parlementaires évoluées.

Nous faisons allusion à un poème écrit en babylonien, connu sous le nom d’Épopée de Gilgamesh, contant, à la manière d'une épopée, le déroulement d'un conflit qui serait né aux alentours de l'an 3000 av. J.-C. entre deux cités-États du pays de Sumer, Uruk et Kish, qui se disputaient l'hégémonie comme le feront, plus tard, Athènes et Sparte à propos du Péloponnèse. Le roi de Kish, qui, dans le poème, est nommé Agga, soucieux de maintenir la prédominance de sa cité sur les autres États du pays de Sumer, envoie aux habitants d'Uruk des messagers, porteurs d'un ultimatum les menaçant de porter la guerre chez eux s'ils ne se soumettent pas à son autorité. Avant de leur répondre, le roi d'Uruk, Gilgamesh, consulte l'« Assemblée des Anciens » de la cité, autrement dit son Sénat, et l'exhorte à ignorer l'ultimatum de Kish et à prendre les armes pour défendre leur patrie ; mais les Anciens repoussent la proposition du roi : ils préfèrent se soumettre pour éviter la guerre. Déçu, mais respectueux des lois de son royaume, Gilgamesh se rend alors devant Assemblée des combattants de la ville », lui expose sa thèse, et cette Assemblée, moins timorée que le Sénat, se déclare contre la soumission et pour la guerre contre Kish.

Voici le passage du poème qui relate la première « bataille parlementaire » de l'histoire, comme il n'en exista jamais en Égypte. Même si le poème babylonien est une fable, il n'en reste pas moins que le décor politique de cette fable n'a pas été inventé pour la circonstance et nous présente les institutions sumériennes comme une monarchie parlementaire : le destin de l'État n'y dépend pas des caprices ou des ukases d'un quelconque pharaon.

« Les envoyés d'Agga, fils d'Enmebaraggesi,
Quittèrent Kish pour se rendre auprès de Gilgamesh, à Uruk.
Le seigneur Gilgamesh devant les Anciens de sa ville
Porta l'affaire, et demanda conseil :

"Ne nous soumettons pas à la maison de Kish, leur dit-il, Frappons-la de nos armes !"
L'Assemblée réunie des Anciens de sa ville
Répondit à Gilgamesh : "Soumettons-nous à la maison de Kish,
Ne la frappons pas de nos armes !"

Une seconde fois Gilgamesh, le seigneur de Kullah [nom d'un quartier d'Uruk],
Devant les combattants de sa ville
Porta l'affaire et demanda conseil :

"Ne vous soumettez pas à la maison de Kish, leur dit-il, Frappons-la de nos armes."
L'Assemblée réunie des combattants de la ville
Répondit à Gilgamesh : "Ne vous soumettez pas à la maison de Kish !
Frappons-la de nos armes !" 

Lors Gilgamesh, le seigneur de Kullah,
À cet avis des combattants de la ville,
Son cœur se réjouit et son âme s'éclaire. » (Trad. selon S.N. Kramer.)

Il est clair que ce passage du poème, aussi concis soit-il, nous décrit l'État d'Uruk comme doté de deux « chambres » parlementaires, dont la composition est différente : un Sénat sans doute conservateur, partisan de la paix, et une Chambre des combattants plus ardente. […]

Syndrome égyptomaniaque

« Les symptômes de l'égyptomanie sont généralement anodins et, de prime abord, ils peuvent passer inaperçus de l'entourage du sujet qui en souffre. Pour les déceler, il suffit au thérapeute qui examine un patient soupçonné d'être atteint de ce mal de prononcer une courte phrase dans laquelle il glisse l'un des trois mots suivants : «Égypte », « pharaon » ou « hiéroglyphes » et de laisser parler le malade dont le discours, en apparence raisonné, présente des caractères qui permettent de poser sans hésitation aucune le diagnostic de syndrome égyptomaniaque, dont les quatre signes pathognomoniques sont les suivants :

— l'admiration irraisonnée et illimitée de tout ce qui se rapporte à l'Égypte ancienne ;

— la croyance forcenée en l'existence d'une « histoire » de l'Égypte ancienne qui se serait déroulée, antérieurement à celle de toutes les autres nations, dans des cadres (institutions, systèmes de gouvernement, législation, guerres et traités) et avec des moyens (princes, ministres, fonctionnaires, généraux et soldats) analogues à ceux des grands peuples historiques connus, tels les Grecs ou les Romains ;

— l'affirmation péremptoire et gratuite de l'existence, chez les anciens Égyptiens, d'un savoir scientifique étendu ;

— l'affirmation tout aussi péremptoire que les prêtres de l'ancienne Égypte possédaient en outre un savoir caché relatif à la destinée des humains après la mort, réservé aux seuls initiés.

Les plus enragés des égyptomaniaques en concluent – sans rien prouver, car le propre d'un syndrome délirant est de refuser implicitement toute réalité et toute rationalisation – qu'il a existé une culture égyptienne antique exceptionnelle qui aurait été le point de départ de tous les éléments des civilisations de l'Europe méditerranéenne, y compris même du monothéisme judéo-chrétien. »

Roger Caratini, L'égyptomanie, une imposture.



L'égyptomanie, une imposture 

Reprenant point par point la réalité de ce qui est connu de l'histoire des dynasties pharaoniques et de la culture de l’Égypte ancienne, l'auteur s'attache à montrer que la littérature et le tourisme de masse ont inventé depuis deux siècles une Égypte mythologique qui n'a que peu à voir avec celle des véritables égyptologues. Si on peut affirmer, en effet, qu'il y a plus de cinq mille ans s'est installé dans la vallée du Nil un peuple d'agriculteurs-pasteurs doté d'une étonnante stabilité qui a duré 2000 ans environ, rien en revanche ne permet de justifier de l'invention d'une véritable écriture (à l'inverse de ce qui s'est passé à Sumer, en Mésopotamie) ni de l'existence d'une science mathématique, d'une astrologie, d'une astronomie ni d'une médecine égyptiennes sans même parler du pseudo-mystère des pyramides. Dans un style incisif et en se fondant sur une documentation solide, Roger Caratini fait voler en éclat l’Égypte de pacotille qui mobilise pages de revues et librairies.





Projekt Cheops :
http://www.projekt-cheops.com/plain.aspx?languageId=23&menuId=101&sectionId=407&cmd=

Dessin :
http://alain-prunier.com/blog/index.php?post/2011/11/11/Pyramide-11-11-2011

vendredi, novembre 25, 2011

La guerre populaire en Inde




En Occident, les indignés subissent matraquage et gazage avec stoïcisme, la résistance non-violente oblige. Mais au pays de Gandhi, les paysans victimes des multinationales ne croient plus aux manifestations pacifiques où l'on pratique Ahimsa, la non-violence prêchée par les bouddhistes, les jaïns...

En Inde, terre de spiritualité, une armée de prolétaires athées s'oppose à la plus grande « démocratie » du monde. L'armée populaire, fondée par des paysans maoïstes, lutte contre le pouvoir capitaliste de Delhi qui dépouille les villageois de ressources naturelles enviées par les multinationales.

En Inde, les paysans endoctrinés par les prêtres étaient résignés quand on les spoliait. "C'est votre karma !" leur disait-on. A la fin des années 60, un vent venu de Chine maoïste balaya les superstitions et les dogmes religieux qui font si bien le jeu des exploiteurs.

La rébellion indienne s'est répandue dans 20 des 29 États de l'Inde, en particulier le long d'un « corridor rouge » couvrant le Jharkhand, le Bengale occidental, l'Orissa, le Bihar, le Chhattisgarh, l'Andhra pradesh.

Les médias n'évoquent jamais la lutte armée du peuple
indien contre le capitalisme, cela pourrait donner des idées aux populations occidentales qui subissent la crise et la rigueur pendant que les riches continuent à s'enrichir sans modération.




Kishenji a été assassiné par l’État indien

Le 23 Novembre 2011, Kishenji, porte-parole du Parti Communiste-maoïste Indien, a été assassiné dans le cadre de l'opération Green Hunt, véritable terrorisme d’État ! Kishenji était connu pour apparaître dans les médias de dos, le fusil en bandoulière.
http://drapeaurouge.over-blog.com/article-notre-camarade-kishenji-a-ete-assassine-par-l-etat-indien-90003718.html




Réchauffement climatique : La Froide Vérité

De nos jours, des vidéos sont rapidement censurées et les paroles s'envolent . Grâce à la transcription et l'impression de l'aud...