samedi, février 25, 2012

Labourage & pâturage...




Veaux aux hormones, vache folle, peste porcine, OGM, fausses céréales biologiques, lait trafiqué, vin au vinaigre, poulets sans plume, pollution...

Depuis que l'exploitant agricole a remplacé le paysan, la logique marchande s'applique à l'alimentation, tant pis pour la santé et la nature. La gestion de la nature selon la loi du marché est catastrophique : nous sommes confrontés à la sixième extinction de masse de la vie. On ne peut plus laisser les exploitants agricoles, qui votent à droite, voire à l'extrême-droite, jamais pour l'écologie, détruire notre environnement. C'est une question de survie.


Le ménage des champs et du bétail, comme dirait Olivier de Serres, a été durant des millénaires respectueux des fondements de la vie. Les Nabatéens, parmi bien d'autres antiques précurseurs en la matière, ont établi les règles de l'agriculture sur ce que la terre leur révélait de son caractère. L'agriculture paysanne s'inspirait des mêmes lois. La prodigieuse épopée de l'agriculture n'a fait que s'enrichir de savoirs, de savoir-faire, de variétés et espèces végétales et animales jusqu'à atteindre des seuils extraordinaires d'abondance. Ce progrès a nécessité des interventions humaines artificielles : croisement d'espèces, sélection, greffage, adaptation de variétés étrangères à de nouveaux biotopes, croisement d'animaux... L'homme est toujours intervenu sur le vivant, mais en gardant à chaque souche une sorte d'intégrité naturelle. Il y a donc longtemps que notre espèce manipule les espèces. Mais la nature gardait une prérogative majeure : réinstaurer les règles de la pérennité — et donc de la sécurité — des patrimoines génétiques garants de notre propre survie. Tout cela n'allait pas sans quelques aléas ici ou là — insuffisances, disettes, famines —, mais un recours permanent aux sources de la richesse alimentaire était toujours maintenu. Au regard de la logique antérieure, la crise actuelle de l'alimentation est d'une gravité démesurée et n'est malheureusement que le début d'une immense déconvenue liée à une succession de transgressions dont la vache folle » est une apothéose momentanée, qui paraîtra anodine à côté de ce qui peut encore advenir.

La première grande transgression commence avec l'ère industrielle, par la confusion entre monde minéral et mécanique et monde vivant. C'est sans doute à cette vision que nous devons l'usage des engrais artificiels prôné par les travaux de M. Justus von Liebig, honnête homme au demeurant les nitrates, qui sont une substance d'abord dédiée aux explosifs de guerre — tout un symbole — puis le phosphore et le kalium (potassium), qui donnent la fameuse trilogie « NPK », fondement de l'agriculture moderne. Les rendements sont en effet élevés et on détient, pense-t-on, le secret de la fertilité. Engrais, mécanique, thermodynamique, énergie pétrole deviennent l'arsenal du cultivateur chargé de nourrir efficacement une population urbaine de plus en plus importante nécessaire à l'industrie.

Les sols n'étant pas des substrats neutres, mais de véritables organismes vivants avec leur métabolisme propre, se déséquilibrent. Les plantes qu'ils génèrent se déséquilibrent également, sont malades et attirent les ravageurs. C'est l'avènement des pesticides de synthèse.

L'industrialisation de l'agriculture se confirme de plus en plus, la pétrochimie y trouve son compte, les institutions qui sont créées homologuent cette logique et c'est le productivisme agricole : désormais, la terre produit la matière première de base avec des moyens industriels et cette même industrie transforme industriellement la matière produite par l'industrie, gagnant ainsi sur les deux tableaux.

Chemin faisant, des variétés sélectionnées sur les critères de leur affinité avec les engrais, l'irrigation, etc., remplacent les variétés adaptées aux divers biotopes et génétiquement fiables. Des hybridations se révèlent parfois d'une bonne productivité, mais pour la plupart ont l'inconvénient majeur de n'être pas reproductibles, et déjà instaurent une dépendance qui ne fera que s'aggraver.

Le consommateur est conditionné à consommer ce que lui offre l'agriculture officielle. Il y a belle lurette que le vrai paysan est perçu comme le représentant d'un monde suranné. Les guerres ont détruit des paysans philosophes, des paysans savants, des paysans fins économistes..., bref une authentique civilisation fondée sur la vie est peu à peu éradiquée au profit d'une civilisation hors sol et la terre n'est plus à faire valoir mais à exploiter comme un gisement minier pour produire du capital financier.

Grâce à l'accès facile et quasi gratuit à des ressources minérales énergétiques issues des empires coloniaux, on peut appliquer l'agriculture la plus dispendieuse du monde et de l'histoire. Elle permet de détruire douze calories d'énergie pour la production d'une calorie alimentaire et il faut environ deux à trois tonnes de pétrole pour produire une tonne d'engrais. L'espace rural et les paysages patiemment modelés par les paysans selon des critères inspirés par le sensible sont bouleversés par leur adaptation au machinisme agricole et constituent des déserts de céréales et de maïs.

Sitôt après avoir corrigé les pénuries d'après-guerre, le productivisme instaure une sorte de culte de la protéine comme référence alimentaire. C'est alors que l'animal devient essentiellement un transformateur de protéines végétales en protéines animales. Un bœuf, par exemple, doit consommer dix protéines végétales pour produire une protéine animale. Toutes les espèces sont mises à contribution : bovins, volailles, porcins, caprins, ovins, etc.

On passe de « gagner son pain» à « gagner son bifteck », et c'est l'escalade, car les habitudes alimentaires se sont transformées : les protéines animales prennent une place considérable dans l'alimentation — ce que les pays en développement ne peuvent évidemment pas s'offrir, mais à quoi ils participent en bradant leurs protéines végétales (le soja devient par exemple la star des protéagineux).

Les critères économiques et les contraintes de la rentabilité imposent un dogme absolu consistant à produire le maximum de matières consommables dans le minimum de temps. Les sacro-saints gains de productivité tenaillent le producteur, les règles industrielles sont appliquées au vivant, et c'est ainsi que fleurissent et prolifèrent des structures hors sol. Dans ces « usines », l'animal est mis en conditions artificielles. Il n'est plus perçu comme un être vivant mais comme une machine biologique pour produire lait, viande, œufs. Le système performant concilie l'espace minimum, d'où concentration et surnombre, pour une productivité maximum dans le temps le plus court. Des excédents considérables nécessitent une gestion quasi psychédélique pour corriger sans cesse les déséquilibres d'une énorme machinerie agro-alimentaire gagnant sur tous les tableaux et faisant d'énormes profits dans un scénario où l'indigence, la souffrance des petits producteurs évoluent avec la destruction et la pollution du patrimoine naturel représenté par la terre, les eaux, les espèces et variétés... Entre excès des pays industrialisés et insuffisances des autres pays, la planète alimentaire, potentiellement capable de nourrir l'ensemble des humains, est comme un vaisseau fou sur lequel cohabitent des excès alimentaires nécessitant régimes et traitements médicaux, et des disettes et famines sans solution à ce jour en dépit des proclamations de l'agriculture moderne d'être la meilleure solution à ces problèmes.

Confirmation d'une nouvelle espèce d'êtres humains : le consommateur, car sans lui tout l'édifice s'effondrerait. Il ne lui est pas demandé d'être un délicat gourmet, mais — rôle plus efficace — d'être un bouffeur ». Le noble terme de nourriture, évoquant tant de beauté, fondement de nombreuses cultures et substance vitale, est abandonné au profit de la « bouffe », pour nommer toutes les matières « comestibles » sujettes à falsification, quasi virtuelles, qui arrivent dans l'assiette du citoyen consommateur. Pour être tout à fait conforme, celui-ci doit avoir de bonnes mandibules, un estomac à forte capacité et un transit intestinal diligent. Il est invité à consommer hors saison et sans tenir aucun compte de la régulation du biotope où il vit. Un carrousel incessant de bateaux, d'avions, de trains, de camions et tous les producteurs de la planète sont à sa dévotion. La publicité, avec une ferveur qui ne se relâche jamais, lui fabrique des besoins, manipule son mental, exacerbe ses frustrations à coups de fantasmes toujours inassouvis. Consommer est un acte civique influençant le PIB et le PNB et jusqu'aux mouvements de la Bourse. Ce qui pourrait être produit localement est importé des antipodes. Le consommateur, otage d'un scénario infernal et insidieux, se voit confisquer sa capacité à survivre des biens générés par ses terroirs et territoires, comme cela fut depuis les origines. De plus en plus déconnecté de la réalité vivante, tout lui est virtuel. Une sorte de nouvelle révolution néolithique fait de lui un chasseur-cueilleur poussant son caddie dans les allées achalandées des hypermarchés. Le citoyen ne consomme pas seulement, il est lui-même consommé dans une ambiance feutrée de belles proclamations sur la liberté.

Pierre Rabhi, Conscience et environnement, la symphonie de la vie.


Conscience et environnement
La symphonie de la vie

Avec l'ère de la techno-science, de la productivité et de la marchandisation sans limite, l'on ne voit plus dans la terre et les végétaux qu'une source de profit financier. Ce pillage du bien commun de l'humanité est représentatif d'une civilisation qui a donné à la matière minérale, au lucre et ,à l'avidité humaine les pleins pouvoirs sur le Vivant et les vivants que nous sommes. Pourtant, notre lien à la terre est si intime, si vital que rien ne peut le résilier. La conscience et l'entendement devraient permettre à l'humain de comprendre, de ressentir, de s'enchanter de cet ordre et donc de le respecter et d'en prendre soin avec humilité et compassion. Notre responsabilité à l'égard de nous-même et de nos semblables inclut la responsabilité à l'égard de tout ce phénomène extraordinaire qu'on appelle la Vie.


Pierre Rabhi, agriculteur bio, est un ardent défenseur de la biodiversité et des solutions écologiques. Écrivain, il a publié plusieurs livres dont Du Sahara aux Cévennes et, avec Nicolas Hulot, Graines de possibles.


vendredi, février 24, 2012

L'oligarchie française





Le comportement de la classe politique oligarchique évoque la seigneurie décadente de l'Ancien Régime.

Des personnalités politiques s'enrichissent sans vergogne grâce aux détournements de fonds publics, commissions occultes, pots-de-vin... L'avidité de certains représentants du peuple est sans limites.

La corruption prend une ampleur inquiétante et se répand dans toutes les classes de la société. Des professionnels de la santé, reniant le serment d'Hippocrate, rackettent les malades : dépassements d'honoraires, dessous-de-table... L'industrie pharmaceutique ne recule pas devant le froid assassinat de milliers de personnes pour faire toujours plus de bénéfices.

L'image de la France est dégradée, la cinquième république est en déliquescence. Et Nicolas Sarkozy, à la tête de l'UMP, se prétendant le candidat du peuple, repart en campagne pour maintenir les privilèges de l'oligarchie politico-financière qui parasite depuis trop longtemps une nation divisée, désorientée et quasiment exsangue avec quatre ou cinq millions de chômeurs.


La République « irréprochable » et quelques uns de ses acteurs (liste communiquée par Alexandre) 

Alain Agostini (UMP) 2008, condamné pour proxénétisme aggravé en bande organisée.

Alain Carignon (UMP) 1999, condamné pour corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins.

Alain Ferrand (UMP) 2006, condamné pour faux et usage de faux. 1998, condamné pour prises illégales d’intérêts et condamné pour fraude fiscale.

Alain Juppé (UMP) 2007, condamné pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt.

Alain Tuduri (UMP) 2009-2010, condamné pour discrimination raciale, pour avoir préempté les biens immobiliers que voulait acheter des personnes d’origines étrangères dans sa commune.

Axel Poniatowski (UMP) 2010, condamné pour diffamation.

Brice Hortefeux (UMP) 2010, condamné pour atteinte à la présomption d’innocence. Il a également été condamné pour injure non publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine.

Brigitte Barèges (UMP) 2011, condamnée pour refus de mariage.

Bruno Sandras (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Charles Fabre (UMP) 2010, mis en examen pour favoritisme.

Charles Pasqua (UMP) 2009 à 2010, condamné pour trafic d’influence, pour favoritisme, pour faux, financement illégal de campagne et abus de confiance. Il est cité dans l’affaire de recel d’abus de biens sociaux pour l’association France Afrique Orient. Il également mentionné dans l’affaire du financement occulte du ministère de l’Intérieur et de l’Union des groupements d’achats publics.

Christian Vanneste (UMP) 2006 et 2007, condamné pour propos homophobes, condamnation confirmée par la Cour d’Appel puis annulée par la Cour de Cassation. Il avait déclaré l’homosexualité inférieure à l’hétérosexualité et que l’homosexualité était une menace pour l’humanité.

Claude Polony (UMP) 2001-2009, reconnu coupable de prise illégale d’intérêt, favoritisme et détournements de fonds.

Daniel Simonpieri (FN puis UMP), condamné pour favoritisme, fausses factures et emploi fictif. Il avait déjà été condamné pour harcèlement moral.

Damien Meslot (UMP) 2010, condamné pour outrage à magistrat, mis en examen pour atteinte ou tentative d´atteinte à la sincérité d´un scrutin.

Denis Gautier-Sauvagnac (UMP) 2008, mis en examen pour blanchiment d’argent.

Denis Jacquat (UMP) 2011, condamné pour abus de confiance et infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales.

Didier Schuller (RPR-UMP) 1994, il s’enfuit aux Bahamas après la révélation d’une tentative de déstabilisation du juge Éric Halphen puis il continue sa cavale en Dominique Républicaine où il bénéficie d’une protection diplomatique, avant de revenir en France. 2005, condamné pour financement illégal de sa campagne. 2007, condamné pour avoir fait financer de façon occulte des activités politiques.

Dominique Paillé (UMP) 2004, condamné pour abus de confiance.

Frédéric Chazal (UMP) 2010, condamné pour diffamation.

Gaston Flosse (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Georges Tron (UMP) 2011, mis en examen pour harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol.

Gérard Dezempte (UMP) 2006, condamné pour discrimination.

Gérard Larrat (UMP) 2011, condamné pour constitution de partie civile abusive ou dilatoire dans le but de nuire à son adversaire socialiste. 2011, mis en examen pour complicité d’atteinte à la sincérité du scrutin, complicité de faux administratif et usage et complicité de manœuvre frauduleuse tendant à l’exercice irrégulier du vote par procuration, son élection a été annulée.

Gilles Forray (UMP) 2006, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Guy Drut (UMP) 2005, condamné pour avoir bénéficié d’un emploi fictif.

Guy Wildenstein (UMP) 2011, mis en examen pour recel d’abus de confiance.

Henry Chabert (UMP) 2002, condamné pour recel d’abus de biens sociaux.

Jacques Blanc (UMP) 2009, mis en examen pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt.

Jacques Masdeu-Arus (UMP) 2006 à 2009, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Jacques Myard (UMP) 2009, condamné pour diffamation.

Jean Reynaud (UMP) 2004, condamné pour prise illégale d’intérêt. 2006, condamné pour harcèlement moral et dégradation des conditions de travail.

Jean Tiberi (UMP) 2009, condamné pour occupation illégale des locaux de sa permanence et fraude aux électeurs.

Jean-Louis Garnier (UMP) 2011, condamné pour coups et blessures.

Jean-Louis Masson (UMP) 1997, condamné pour avoir financé la campagne d’un concurrent afin d’affaiblir sa rivale à droite.

Jean-Paul Alduy (UMP) 2008, son élection est annulée pour fraude.

Jean-Paul Fournier (UMP) 2009 à 2010, condamné pour prise illégale d’intérêt.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud condamnée (UMP) 2006, condamnée pour diffamation et complicité de diffamation.

Joëlle Ferrand (UMP) 2010, condamnée pour prise illégale d’intérêt et malversations.

Laurence Spicher-Bernier (UMP) 2010 à 2011, condamnée pour exercice illégal de la profession d’avocat et escroquerie.

Lionel Cressiot (UMP) 2011, mis en examen pour injures et diffamation.

Lucette Michaux-Chevry (UMP) 2002, condamnée pour favoritisme dans l’attribution de marchés publics.

Manuel Aeschlimann (UMP) 2009, condamné pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public.

Marie-Jeanne Bozzi (UMP) 2002, condamnée pour proxénétisme aggravé, association de malfaiteurs et dissimulation de travail clandestin. 2007, condamnée pour soustraction au paiement de l’impôt, omission de déclaration et fraude fiscale. 2009, mise en examen pour association de malfaiteurs en vue de la commission d’un homicide en bande organisée.

Maurice Gutman (UMP) 2010, condamné pour proposition sexuelle à une mineure de 12 ans.

Michel Buillard (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Michel Habig (UMP) 2006, condamné pour avoir fait incendier 14 caravanes appartenant à des Roms installées sur un terrain municipal.

Nicolas Bazire (UMP) 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.

Olivier Deleu (UMP) 2011, mis en examen pour injures et diffamation.

Olivier Rey (UMP) 2008, condamné pour violences, menaces et dégradation grave du bien d’autrui à raison de la religion.

Pascal Buchet (UMP) 2007-2011, condamné pour harcèlement moral ayant mené au suicide.

Patrick Balkany (UMP) 2003, condamné pour injure publique et pour diffamation. 1999, condamné pour avoir rémunéré aux frais du contribuable trois personnes désignées comme des employés municipaux mais qui ne s’occupaient que de son appartement de Levallois-Perret et de sa résidence secondaire près de Giverny.

Philippe Brun (UMP) 2011, condamné pour fraudes et multiples abus de biens sociaux.

Pierre Bédier (UMP) 2009, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Philippe Pemezec (UMP) 2010, condamné pour injures. 2007, condamné pour irrégularités lors de sa campagne, son élection sera annulée.

Renaud Donnedieu de Vabres (UMP) 2004, condamné pour blanchiment d’argent. 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.

René Vestri (UMP) 2009, condamné pour travail dissimulé. 2010, mis en examen pour blanchiment à titre habituel et en bande organisée, trafic d’influence et association de malfaiteurs.

Richard Cazenave (UMP) 1999, condamné pour abus de biens sociaux. 2004, condamné pour recel et complicité d’abus de biens sociaux.

Serge Dassault (UMP) 1998, condamné pour corruption. 2010, condamné pour procédure abusive. 2009, condamné pour avoir acheté des voix lors des municipales.

Thérèse Aillaud (UMP) 2002, condamnée pour détournement de fonds publics.

Thierry Gaubert (proche de l’UMP, collaborateur de Sarkozy) 2008, mis en examen pour abus de biens sociaux et escroquerie. 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.

Thierry Leprince (UMP) 2007, condamné pour viol sur une mineure de 12 ans.

Vincent Toni (UMP) 2008 et 2011, condamné pour corruption passive.

Xavier Dugoin (UMP) 1997 , condamné pour trafic d’alcool, salaires fictifs et corruption. 1999 à 2000, condamné pour abus de confiance, détournement de fonds publics, falsification de documents administratifs et prise illégale d’intérêt. 2001, mis en examen dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs du conseil général de l’Essonne, cette procédure sera annulée pour vice de forme.

2010, un cadre de l’UMP dont le nom n’a pas été diffusé a été mis en examen pour vol de carte bancaire d’un ancien dirigeant et pour le piratage, lors de la guerre interne à l’UMP 31, de l’ordinateur de l’ex-présidente Christine de Veyrac. Les policiers ont retrouvé des objets acquis frauduleusement au domicile du jeune homme.

L’UMP condamnée pour atteinte au droit à l’image avec son LipDub en diffusant pour le clore la photo d’une jeune femme n’y ayant pas consenti.

L’UMP, à l’origine de la loi Hadopi, condamnée pour piratage d’une musique de MGMT utilisée lors de leurs meetings et pour illustrer plusieurs vidéos diffusées sur Youtube.

Source: http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=28393


Les élus justiciables de gauche :




jeudi, février 23, 2012

La rémunérations des grands patrons





Lorsque Claude Bébéar, alors patron d'Axa, a réalisé ses stock-options, il a touché d'un coup ce que gagnent par mois, tous ensemble, 200 000 salariés moyens ! Pour détenir une telle somme, un instituteur ou un postier auraient dû travailler depuis les temps préhistoriques.

André Lévy Lang, l'ex-patron de Paribas, fut plus modeste : ses indemnités de départ représentèrent 30 000 Smic. Celles de Philippe Jaffré, jadis P-DG d'Elf, étaient montées à 40 000 Smic !

Le dénommé Mulliez, le roi des hypermarchés, est presque un petit, comparé à Liliane Bettencourt, propriétaire de L'Oréal : s'il avait voulu dilapider sa fortune, il aurait pu dépenser 160 millions de francs par semaine !

En comparaison, le dénommé Antoine Zaccharias, P-DG de Vinci, est un pauvre. Il ne gagnait, en salaires (hors stock-options et primes) que 1 500 000 francs par mois (quelque 283 000 euros), 300 fois le Smic. Une misère ! Le patron de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, s'est vu attribuer quasiment le double ! Quant à Serge Tchuruk, le P-DG d'Alcatel, une enquête de la société de conseils Proxinvest lui attribuait, toutes formes de rémunérations comprises, et stock-options incluses, l'équivalent de 1 500 fois le Smic !

Mao Tsé-toung pouvait, sans vomir de honte, contempler des millions de Chinois agitant, comme un talisman, son lamentable Petit livre rouge. Ce qui prouve qu'il était devenu fou. A lier.

Certains grands patrons peuvent, eux, sans que cette obscénité ne suscite apparemment chez eux le moindre hoquet de dégoût, accepter de gagner de 500 à 2 000 fois plus que leurs semblables (3 000 ou 4 000 fois plus, même, aux États-Unis, que des êtres humains censés avoir été créés à leur image). Autrement dit, de hauts responsables de grandes sociétés finissent par se convaincre qu'ils valent effectivement 1 000 à 1 500 fois plus que tel ou tel salarié de leur propre entreprise. Ce qui prouve également qu'ils sont devenus fous. A lier.

La valeur d'un homme est-elle 1 000 à 1 500 fois supérieure à celle d'un chimpanzé ? C'est à démontrer. Mais si M. Serge Tchuruk, qui a appauvri la communauté des salariés à laquelle il présidait, croit réellement que ses performances physiques ou intellectuelles, ses connaissances ou ses capacités, sont 1 000 à 1 500 fois supérieures à celles d'un employé de bureau ou d'un manutentionnaire d'Alcatel, le cas relève effectivement de l'hôpital psychiatrique. A partir d'un certain seuil de rémunération, en effet, ces gens-là se révèlent être de grands malades ! Forcément. Et, comme dans le cas de Jean-Marie Messier, leur excès dans ce domaine les porte à tous les autres excès, y compris dans leur gestion.

Quelle morale, ou même simplement quelle rationalité, peut induire que, pour obtenir ce qu'un dirigeant gagne en un an, tel de ses employés aurait dû, lui, trimer sans interruption depuis le règne de Clovis ? Voire, dans certains cas, depuis celui de Ramsès II ou de Nabuchodonosor ? L'intelligence de Serge Tchuruk pèse-t-elle 400 fois plus lourd que celle d'un agrégé de philosophie ? L'utilité de Jean-Marie Messier est-elle 800 fois plus importante que celle de l'abbé Pierre ? L'apport à la communauté nationale de Lindsay Owen-Jones, patron de L'Oréal, est-il 700 fois plus important que celui d'un généticien? Les performances de Philippe Jaffré, l'homme qui fit estimer son propre échec à prix d'or, valent-elles 300 fois plus cher que celles des physiciens Pierre-Gilles de Genne et de Georges Charpak ? Peut-on décemment s'attribuer, pour détruire des emplois dans l'intérêt supposé des actionnaires, 300 fois plus que pour en créer dans l'intérêt des travailleurs ? Qui le croit ?

L'admettre ou le justifier, comme s'y risquent quelques médiocrates dépravés, participe de la même dérive que celle qui fit soutenir, à d'autres, que le Goulag constituait le paroxysme de l'humanisme !

On se pose parfois cette question : mais que font-ils de ce pactole ? Mangent-ils mille fois plus de biftecks, ou du caviar à tous leurs petits déjeuners ? Prennent-ils mille fois plus souvent l'avion ? En fait — car il y a comme une revanche spontanée de la décence — ils paient généralement, pour accéder aux mêmes satisfactions que le commun des mortels, cent fois ou mille fois plus cher (quitte à s'offrir une bouteille de vin à 25 000 francs). Mais une autre interrogation est généralement occultée : dans quels domaines, à l'intérieur de l'espèce humaine, sauf à justifier le racisme le plus exacerbé — et même l'eugénisme —, une « capacité » peut-elle être valorisée mille fois plus qu'une autre ? Qui est capable ne serait-ce que d'accéder à mille fois plus de concepts que ses semblables, de formuler mille fois plus d'idées, de manier mille fois plus de mots ? Même si un pauvre bougre met deux heures pour rédiger 70 lignes, qui sera capable, dans le même temps, d'en rédiger 10 000 ?

En réalité, il serait dément de valoriser l'intellect d'Emmanuel Kant à mille fois celui de Joseph Prudhomme ; ou de prétendre que Balzac fut mille fois plus créatif que Guy des Cars. Carl Lewis ne court pas mille fois plus vite que vous ou moi (même pas deux fois !). Pas plus qu'une Ferrari n'est mille fois plus rapide qu'une 2 CV ! Zidane ne joue même pas vingt fois mieux que l'avant-centre de l'équipe de La Garenne-Colombes !

Si la valeur d'un individu dépend de l'enrichissement qu'il génère (ce qui est déjà plus acceptable), alors Tchuruk et Messier ne valent strictement rien (pas plus que ces dizaines de grands patrons américains surpayés qui ont ruiné leurs actionnaires). Mais, surtout, Geneviève Anthonioz de Gaulle, l'ex-présidente d'ATD Quart-Monde, qui vécut pauvre, valait infiniment plus que les patrons de Total-Fina ou du Groupe Suez.

En définitive, se vouloir « valoir » mille fois plus que son prochain, simplement parce qu'on a indexé la qualité de ce que l'on donne sur la quantité de ce que l'on prend, est un crime intellectuel en même temps qu'une forme de sénilité précoce.

De quoi est mort le communisme ? De cette inanité qu'est l'égalitarisme. Si tous se valent, rien ne vaut ! Le créateur a intérêt à se comporter en petit fonctionnaire, et l'entrepreneur virtuel devient un nomenklaturiste. Mais le capitalisme, lui, au sein duquel les écarts de revenus ont atteint des dimensions quasi cosmiques, risque d'être emporté par le mal inverse. Qui ne voit que, dépassé un certain niveau de rémunération, un cadre dirigeant se coupe totalement de la réalité en général et du pays réel en particulier (d'où les dérives de Messier ou de Suard, l'ex-patron d'Alcatel, par exemple) ; que l'inversion de l'échelle des valeurs suscite, à tous les niveaux, de la déliquescence civique ; que l'hypervalorisation de certaines positions sociales individuelles dévalorise d'autant l'effort collectif ; que toute action humaine qui est cotée 1 000 fois ou 2 000 fois en dessous d'une autre activité humaine est quasiment animalisée, et le travail « réifié » ! Qu'à ce stade, dans la conscience publique, la frontière s'estompe entre la rémunération légale et le hold-up illégal, entre ce qu'on touche et ce qu'on détourne.

En vérité, dans la conscience des profiteurs eux-mêmes, le clivage finit par ne plus être très net. D'où les scandales « comptables » à répétition. A partir du moment où son propre gain n'a plus de sens, on ne compte plus. Et l'on méprise ceux qui comptent. Après le salaire minimum, pourquoi ne pas instituer une rémunération maximum ?

Jean-François Kahn, Dictionnaire incorrect.


Dictionnaire incorrect




Dessin :
Gérard Mathieu, pour Alternatives économiques


Voter contre ses propres intérêts





Depuis plus d'un siècle, les analystes politiques tentent de manière récurrente d'expliquer pourquoi tant de gens semblent choisir de "voter contre leurs propres intérêts". Pour le dire plus nettement, pourquoi tant de salariés, sans compter tous ceux qui sont enfermés dans la pauvreté, votent-ils pour des partis politiques dont les programmes favorisent sans équivoque les riches ?

Au milieu du XIXe siècle, Il était de mise pour les politiciens et les écrivains préoccupés par l'avenir des personnes aisées de craindre que le suffrage universel (c'est-à-dire exercé par tous les hommes) ne mène inexorablement à l'élection de gouvernements qui chercheraient à exproprier de leurs richesses des élites restreintes au profit de pauvres innombrables. Mais cela ne s'est pas passé ainsi. Bien que des partis sociaux-démocrates ou socialistes aient pris le pouvoir légalement dans un certain nombre de pays, très peu de gouvernements démocratiquement élus ont entrepris de redistribuer massivement les richesses des classes aisées au reste de la population. Pourquoi les votes dont disposaient tous les hommes (et, parfois, toutes les femmes) n'ont-ils que si faiblement remis en question les intérêts fondamentaux des riches et des grandes entreprises ?

Une foule de facteurs contribue à expliquer pourquoi tant d'électeurs des classes populaires soutiennent les partis conservateurs. Il s'agit d'antagonismes ethniques, raciaux, religieux, nationaux et régionaux qui ont divisé — et divisent toujours — les classes populaires. Il faut compter en outre avec le ressentiment des travailleurs à l'encontre des chômeurs et des assistés sociaux, et l'envie que portent les salariés du privé à ceux du secteur public, qui bénéficient d'une meilleure sécurité de l'emploi. Chez les non-syndiqués, il y a le sentiment que ceux qui le sont jouissent d'avantages injustes.

Encore et surtout, il y a la redoutable autorité de ceux qui détiennent le pouvoir dans l'ordre établi ; ces derniers parviennent à convaincre une grande partie de la population que leur modeste place dans le système existant est préférable à tout ce qu'ils pourraient espérer en luttant pour une société plus équitable.

James Laxer


Bonze





Bonze :

Moine bouddhiste au crâne rasé, qui n'en fiche pas une rame. Se dit également de quelqu'un, pas forcément chauve, à qui sa position de hiérarque inamovible permet de bonzer en paix.

Beaucoup, qui ont commencé hérétiques, finissent bonzes. Les résistants gaullistes devinrent des bonzes après 1958. Les « nouveaux philosophes » des années 70 bonzèrent dans les années 80. Jean-François Revel est doublement bonze. Le bonze n'est jamais responsable de rien : son côté bonze Pilate.

Leur hymne : « Tiens voilà du bouddha ».

Jean-François Kahn, Dictionnaire incorrect.

Photo : Sur la route de Marco Polo, voyage de Venise à Pékin, Michael Yamashita.

mercredi, février 22, 2012

Nouvel An tibétain





Le Losar 2012, le Nouvel An tibétain, débute le 22 février et dure deux jours. 


Ces festivités sont redoutées par les autorités chinoises depuis que des moines s'immolent par le feu pour protester contre la perte de leurs privilèges. Les Chinois tentent de démasquer des agitateurs venus de l'étranger. 7000 pèlerins arrivés d'Inde sont actuellement interrogées par la police.

Les adeptes du lamaïsme, doctrine ésotérique tantrique dissimulée sous un vernis bouddhiste, sont totalement soumis à leurs maîtres par des serments d'allégeance très stricts. Il n'est pas étonnant d'apprendre que les malheureux suicidés sont en majorité des moines endoctrinés et manipulés.

Des dignitaires du lamaïsme n'acceptent toujours pas la fin de leur dictature à la suite de l'arrivée des Chinois au Tibet. Ces hiérarques, hostiles à la Chine, sont particulièrement choyés par l'empire anglo-américain. La Fondation Rockefeller a financé l'implantation des premiers centres d'études tibétaines en Occident .

En réalité, la nouvelle crise tibétaine qui se dessine a pour objectif la déstabilisation de la Chine. L'attaque de l'Iran par les forces de l'empire anglo-américain et d'Israël provoquera une réaction des Chinois. Le président Hu Jintao a averti les USA : « en cas d'une intervention militaire contre l'Iran, la Chine entrera immédiatement et directement en guerre contre les États-Unis ». Mais des émeutes au Tibet pourraient affaiblir, voire neutraliser, la réplique chinoise.

Depuis le début de la guerre froide jusqu'à maintenant, le lamaïsme sert secrètement les intérêts de l'empire anglo-américain.

Le Losar pourrave d'Alexandra David-Neel :

mardi, février 21, 2012

Les bonbons halal



Beaucoup de confiseries contiennent de la gélatine animale. La gélatine, mentionnée sous l'appellation E441, est un produit émulsifiant considéré comme impur par de nombreux religieux. « C'est un additif haram », disent les musulmans. Pour cette raison, les Carambars ne seraient pas consommés par les juifs, les musulmans, les jaïns, des brahmans strictement végétariens...

Le Carambar made in France

Quel rapport entre la tarte Tatin, les bêtises de Cambrai et le Carambar ?

Tous ces délices sont le fruit d'une erreur. En 1954., deux ingénieurs de Delespaul-Havez, dans Le Nord, ne sachant que faire d'un surplus de cacao, l'ajoutent dans une machine à fabriquer des caramels... Cette dernière ne doit pas comprendre ce qui lui arrive et met au monde une espèce de frite de 6,2 centimètres ! Du caramel en barre... le Caram'bar (avec une apostrophe) est né ! Les enfants vont l'adorer.

Au début des années 1960, on en vend 300 millions de barres par an en France. Tant et si bien que le petit Caram'bar va grandir : à 18 ans, il prend d'un coup 2 centimètres et est promu « Super Caram'bar » (1972). À lui les grands moyens : il se vend en sachet familial. Un an plus tard, on lui donne des petits frères, les Caram'bar Fruits (fraise, orange, citron). Pour ses 23 ans, en 1977, il se mue en Carambar, en un seul mot.

La famille continue à s'agrandir : le Carambar Réglisse essaie de percer, mais s'avère moins doué que son cadet au cola qui, lui, acquiert son statut de vedette en 1984. On devient de plus en plus original dans la tribu : après les « Deux Goûts » (banane-fraise et tutti frutti-citron vert), voici les « Eloustic » fourrés, les « Elousticolor » (qui colorent la bouche), les « Atomic » qui piquent un max (au citron vert, à la framboise et au cactus). On continue aussi à flirter avec les boissons : après le cola, Orangina en 2002 et grenadine en 2003.

Par-delà la variété de ses goûts, Carambar a d'autres armes pour séduire. D'abord son prix minime, lequel correspond à cette petite pièce qui traîne dans la poche et que l'enfant obtient sans trop de mal 5 centimes à l'origine, 10 centimes d'euro aujourd'hui. Sa dégustation, ensuite, qui obéit à tout un rituel : il faut le tordre pour le partager ou le mâchouiller. En se gardant surtout de déchirer l'emballage, qui recèle un autre « plus » : une blague, une devinette, un jeu de mots, un rébus...

Le jeu a toujours fait partie de la tradition Carambar. Au début, on collectionnait des points pour gagner des patins à roulettes, des voitures miniatures... En 1969, les gagnants du grand concours pour petits gourmands sont récompensés par... leur poids en Carambar !

Michèle et Frank Jouve, Made in France.


Les affaires sont les affaires. Haribo, marque allemande de confiseries, a accepté les diktats religieux. Ses bonbons halal contiennent de la gélatine animale provenant de bêtes égorgées conscientes (donc non étourdies).



La consommation de la chair des animaux est-elle prescrite par le Coran ?

Certes, le Coran permet la consommation de viande. Mais une permission n'est pas une prescription. En faire une obligation constituerait une interprétation particulière du Coran. Or, il en existe une autre : l'idée que la viande n'est pas une nécessité, et qu'on peut donc s'en passer si l'on veut respecter la vie des animaux et leurs droits fondamentaux.

Nombreux sont les musulmans à avoir développé une préoccupation pour les animaux, tel le prophète Suleyman, qui leur parlait et les protégeait selon le Coran. Aujourd'hui on trouve de plus en plus de musulmans pour défendre les animaux, à l'exemple de Abdul Wahid Pedersen, imam danois qui estime qu'il est du devoir de chaque musulman de se battre pour les droits des animaux, « même impurs », ou encore le philosophe français de confession musulmane Morad El Hattab. Aussi certains musulmans ont-ils choisi de devenir végétariens, comme le célèbre poète Aboul Ala El-Maari (973-1057), ou plus récemment Basheer Ahmad Masri (1914-1993). De même, le soufisme (courant mystique de l'Islam) préconise le végétarisme. Citons quelques maîtres contemporains comme Bediuzzaman Nursi (1877-1960) et Bawa Muhaiyaddeen (mort en 1986), qui écrit (trad. Foltz) : « Toute votre vie vous avez bu le sang et mangé la chair des animaux sans vous rendre compte de ce que vous faisiez. Vous aimez la chair et le meurtre. [...] Dieu nous regarde. Demain Sa vérité et Sa justice feront enquête là-dessus. Vous devez vous en rendre compte ». Source


lundi, février 20, 2012

Refusons la cruauté religieuse et l'égorgement rituel des animaux





La pratique rituelle de l'égorgement d'animaux pleinement conscients serait très répandue en France.

« En France, 80% des ovins, 20% des bovins et 20% des volailles seraient abattus selon le rite halal », affirme un rapport du ministère de l'Agriculture et du ministère de l'Intérieur de septembre 2005 publié sur le site www.abattagerituel.com. « Les producteurs d'ovins et de bovins ont un intérêt économique puissant à organiser une complémentarité entre les circuits de distribution classique et halal à partir d'animaux abattus de façon rituelle », constate ce rapport. « Les morceaux arrière trouvent des débouchés auprès des consommateurs classiques alors que les avants et les abats s'orientent majoritairement vers les consommateurs musulmans », est-il écrit.

La généralisation de l'égorgement d'animaux sans étourdissement préalable est un nouveau scandale qui doit provoquer le boycott de la viande par tous ceux qui refusent la cruauté religieuse.

De plus, contrairement aux idées répandues par le lobby de la viande, l'abstinence de l'alimentation carnée est bénéfique pour la santé des consommateurs.


La viande et ses dangers

Vous serez peut-être étonnés d'apprendre qu'après le tabac et l'alcool réunis, la consommation régulière de viande constitue très certainement le plus important facteur de mortalité aux États-Unis et dans les autres pays industrialisés. Contrairement à l'opinion répandue, il est plus difficile d'équilibrer son alimentation en consommant de la viande qu'en s'en abstenant ; avec un régime végétarien il n'y a pas de risque de carences en protéines, et il n'est donc pas indispensable d'absorber des compléments alimentaires pour assurer ses besoins tant qualitatifs que quantitatifs.

Il y a déjà longtemps qu'une prise de conscience s'est faite quant aux effets tragiques de l'alcool et du tabac sur l'organisme humain. Par la suite, les scientifiques ont commencé à se préoccuper des effets de la consommation de viande sur la santé et la longévité. Leurs recherches ont démontré d'une manière incontestable les effets nocifs de la consommation régulière de viande ; les connaissances qui découlent de ces études nous donnent les moyens de préserver notre santé et d'améliorer notre espérance de vie.

Pendant ces dernières années tout spécialement, des études à grande échelle ont confirmé les vues de nombreux médecins et scientifiques qui étaient parvenus à la conclusion suivante : la consommation de viande est à éviter pour au moins six raisons :

1. Elle est l'un des facteurs de décès les plus importants dans les pays industrialisés.

2. Son coût est extrêmement élevé par rapport à sa valeur nutritionnelle.

3. Sa production entraîne un énorme gaspillage d'énergie.

4. Elle manque de deux éléments nutritifs essentiels les fibres végétales et les hydrates de carbone.

5. Contrairement à la croyance populaire il est difficile de parvenir à un bon équilibre nutritionnel en consommant régulièrement de la viande.

6. Une alimentation variée, sans viande, permet d'éviter beaucoup de problèmes de santé. [...]

L'état Nutritionnel des personnes ne mangeant pas de viande est excellent.

L'état nutritionnel des personnes ne mangeant habituellement pas de viande est tout à fait satisfaisant. Elles ont une plus grande espérance de vie, une mortalité près de deux fois plus faible que la moyenne pour les maladies coronaires et le cancer.

Des études de Hardinge comparant des végétariens complets à des lacto-ovo-végétariens et à des non-végétariens montrent que tous les végétariens absorbent suffisamment d'éléments nutritifs de toutes catégories.

Tous les groupes végétariens ont un apport alimentaire qualitatif et quantitatif qui correspond ou dépasse les recommandations du Conseil national de la recherche en matière de nutrition, à l'exception des adolescents végétariens complets qui sont en dessous des valeurs optimum mais en dessus des valeurs minimum. Ainsi rien ne laisse supposer, dans ces études, qu'une alimentation lacto-ovo-végétarienne pourrait entraîner une nutrition inadéquate, et ceci vaut également pour les femmes enceintes.

D'une manière générale, le poids, la taille et la pression sanguine étaient semblables dans tous les groupes, à l'exception des végétariens complets, qui étaient d'une dizaine de kilos en moyenne plus légers que les autres. Les protéines totales, les albumines, les globulines et d'autres valeurs sanguines ne présentaient pas de différences statistiquement significatives.

Les végétariens absorbent donc, en moyenne, une quantité de protéines tout à fait adéquate. Non seulement la quantité d'acides aminés essentiels de leur alimentation correspond aux besoins minimum mais elle dépasse souvent le double de ceux-ci.

Dr. John A. Scharffenberg.







Envoyé spécial du 16 Février 2012 
(reportage complet) 




Illustration :
Man, dessinateur au Midi Libre.







samedi, février 18, 2012

Une conception de vie à refaire





Le sentiment de privation envahit le quotidien : privation par rapport à un passé injuste qui n'a pas donné son tribut d'affection, privation par rapport à un avenir sans avenir, privation par rapport à un milieu extérieur qui n'offre ni appartenance ni sécurité, privation par rapport à un milieu intérieur fait d'incertitude et de culpabilité. Privé d'un avant nourrissant et d'un après prometteur, d'un dehors rassurant et d'un dedans qui soit fort, chacun de nous, à des degrés divers, éprouve la difficulté de vivre son présent et d'occuper son espace.

Le sentiment de privation accentue avec le temps des impressions de vide, de lourdeur et de fermeture qui constituent pour l'essentiel exactement le contraire d'une vie vivante.

Impression de vide

Le vide intérieur est difficile à décrire précisément parce qu'il n'est rien. Il se reconnaît au fait que rien n'est ressenti. C'est le constat qu'il ne se passe rien. Alors il faut agir. Il faut que quelque chose arrive, il faut rencontrer des circonstances qui vont occuper ce vide car, sans cet extérieur à soi, il se produit une sorte de néant.

L'individu a donc tendance à se concevoir comme un vide à remplir : il fume, boit et mange, non par plaisir mais par une sorte de fatalité. Il s'installe dans la vie en adoptant le point de vue du contenant. Il reçoit des images, des sons, des stimulations. Il entend des opinions, il assimile de l'information. Il voit sur l'écran les rêves des autres, il regarde vivre.

Son manque à être se dissimule aussi dans l'envie insatiable de posséder, d'obtenir des privilèges, d'avoir du prestige et du pouvoir.

Son manque à être se dissimule aussi dans le bavardage et la turbulence. Il se remplit de mots. Il se laisse intoxiquer par les abstractions. Il fait siennes les modes qui passent, qu'elles soient vestimentaires ou religieuses.

Ce sont là des formes de consommation qui trouvent leur origine dans la peur du vide, dans l'appréhension de mort que laissent le silence et l'inaction.

C'est ainsi que, par difficulté à tolérer cette apparence de néant, certaines personnes en viennent à se croire privées de vie intérieure. Elles se conçoivent comme des êtres de surface qui se feront l'écho de leur environnement. Le sentiment global de privation induit la personne à se considérer inapte à vivre de sa propre inspiration, ce qui la convainc de laisser aux autres et aux institutions la conduite de son existence.

L'impression de vide laisse tout l'espace nécessaire à une philosophie de vie dans laquelle l'être humain devient un objet. Il fait partie de la civilisation de l'objet. Les chercheurs en psychologie n'ont pu échapper à la tentation de le décrire comme un être extérieur. Il est la réponse à un stimulus. Le schème de comportement stimulus-réponse contient implicitement le postulat que l'action vient du milieu et que l'individu est un être de réaction.

Chacun en devient tellement convaincu qu'il attend presque constamment une consigne pour agir. Ceux qui ont l'expérience de l'animation de groupes savent quel désarroi entraine chez les participants l'absence d'une structure et d'une définition claire de ce qu'il faut faire.

Toutes ces consignes et ces conventions prennent leur pouvoir dans la philosophie de l'homme objet, de l'homme sans intériorité qui finit par ignorer ses désirs et ses impulsions.

La division tayloriste du travail a non seulement fragmenté l'ouvrage de l'artisan en une multitude de gestes insignifiants, mais elle a réussi de plus à imposer une définition strictement mécaniste de l'homme. L'être humain devient dans ce contexte un ensemble de comportements qu'il s'agit d'ajuster aux caractéristiques technologiques de la production. Cette situation élimine pratiquement toute idée de vie intérieure.

On ne saurait soupçonner combien les modes industrielles influencent nos philosophies de vie. Nous avons été successivement depuis quelques décennies homme machine, homme ordinateur, homme cybernétique et maintenant homme de l'astrophysique. L'être humain est devenu de la vibration, de la bioénergie et de la lumière qui irradie. Ce sont là des modèles scientifiques qui alimentent la recherche en psychologie. Que dire alors de l'imagination populaire qui raffole des exploits de l'homme bionique, de l'homme qui a incorporé des circuits électroniques à son système nerveux ? Que dire aussi du phénomène inverse où des robots se mettent à éprouver des sentiments humains ? La grande popularité que connaît le cinéma de l'occultisme et de la possession rend compte également de cet homme objet. Ces conceptions, qu'elles soient expérimentales ou fictives, expriment unanimement que nous sommes vides et que la qualité de notre existence tient à des apports extérieurs.

Nous subissons l'humiliation de tous ces livres qui nous disent comment vivre, comment s'alimenter, comment cesser de fumer, comment se maintenir en forme, comment se faire des amis, comment respirer, comment méditer, comment mener un groupe, comment s'exprimer, comment faire l'amour, comment vaincre l'obésité, comment rester jeune, comment améliorer sa mémoire, comment dialoguer avec ses enfants, comment réussir son divorce, comment ne pas déprimer, comment contrôler ses rêves, comment planifier sa retraite, comment se relaxer, comment programmer son subconscient. Cette liste a quelque chose d'interminable. Elle véhicule le message que ce sont là des comportements qu'il faut apprendre, et qui ne sont pas naturels. Et nous devenons, à notre insu, persuadés que nous sommes vides, que nous n'avons pas ces ressources et que nous devons les acquérir. Nous allons donc apprendre à jouir, à toucher, à sentir, à imaginer, à créer. Nous allons apprendre à aimer, à être tendre, à nous mettre en colère, à écouter les autres, à communiquer.

Serions-nous à ce point aliénés de nos désirs que nous ne saurions plus agir spontanément, à ce point qu'aucun instinct ne puisse nous guider ? La vie aurait-elle son mode d'emploi ?

On cherche à faire avec l'homme ce qu'on fait avec la matière : découvrir des lois pour les reproduire à volonté. L'utopie scientifique voudrait, en ce qui concerne l'individu, comprendre, disons, les « mécanismes » du « processus » de création pour pouvoir inventer sur commande ou encore décomposer l'ascendance qu'exerce une personne en propriétés observables et reproductibles, de sorte que quiconque puisse l'exercer.

Reproduire le phénomène en dehors de son contexte naturel, en dehors des motivations qui l'engendrent et de la philosophie qui le sous-tend, voilà ce que veut le spécialiste du comportement : le plaisir en dehors d'une femme qui inspire, la création en dehors du rêve qui la porte, le leadership en dehors d'une cause qui passionne.

Si nous arrivons à nous concevoir sans l'ombre d'un doute comme des êtres de désir et d'intention, nous ne pourrons tolérer cette panoplie de laboratoire qui désespère finalement ceux qui en font l'usage, car ils ne feront jamais un chef-d'œuvre avec de la peinture au numéro.

Cette conception de l'homme en tant qu'il est un objet peut même empêcher l'individu de s'éprouver directement et c'est là sans doute la conséquence la plus troublante du vide intérieur. Ronald Laing, l'antipsychiatre anglais, rapporte dans le Moi divisé comment un de ses anciens professeurs expliquait la manie qu'avait un patient de se regarder dans un miroir. C'est la seule façon pour lui, disait-il, de savoir qu'il existe.

Certains croient sincèrement que le bonheur consiste à être content de soi. Il n'est pas dans la volupté d'un corps, dans le charme d'une musique ou dans l'excitation de la course, non, il est dans la satisfaction de l'image de soi. Cela veut dire qu'on met parfois son existence à se doter d'attributs personnels et de qualités qui pourront ultimement plaire aux autres et à soi. Cela veut dire que l'individu, quoi qu'il fasse, se préoccupe de ce qu'il a l'air d'être plutôt que de ce qu'il expérimente. Il fait abstraction du plaisir ou du déplaisir qu'implique tel comportement ou telle situation, pour ne considérer que l'adéquation de ce qu'il fait avec l'idéal qu'il a de lui-même et qui correspond presque invariablement à ce qui est souhaité par l'entourage. Il ne s'éprouve pas directement. Il ne connaît de lui que des images. Il ne sait pas qu'il est triste. Pour le savoir il faudra qu'un autre le lui révèle, et cela ne garantit pas pour autant qu'il parviendra à percevoir son propre sentiment.

Son identité est toute relative. Elle ne surgit pas de l'intérieur comme la certitude absolue et radicale que ce qu'il éprouve, il l'éprouve vraiment, que personne ne pourra nier que ce qu'il ressent, il le ressent comme tel. Cette identité relative fait qu'il n'est jamais sûr de ce qu'il vit, de ce qu'il désire, de ce qu'il craint. Il se devine, il se déduit logiquement, il s'explique, mais il ne s'appartient pas. Il existe à travers les perceptions que les autres ont de lui.

Au lieu de connaître intimement la jouissance d'être, il ne tire de la vie que la satisfaction symbolique d'être quelqu'un d'estimable. Il y a connaissance de soi et connaissance de soi. Le malentendu consiste à se faire une identité en collectionnant des images et des explications plutôt qu'en exprimant des états intérieurs et des convictions.

L'être intérieur, l'homme sujet de son expérience sent qu'il existe absolument, qu'il est une fin en soi, qu'il devient d'autant plus lui-même, d'autant plus réel qu'il éprouve plus intensément et plus totalement ce qu'il vit.

Denis Pelletier

Dessin :

vendredi, février 17, 2012

Qu'est-ce qu'une société riche ?





Qu'est-ce qu'une société riche ? Est-ce simplement une société dont le PIB est très élevé, c'est-à-dire dans laquelle les échanges marchands sont considérablement développés, même si la consommation est extrêmement mal répartie et les écarts de revenus très importants, même si l'accès de tous aux biens premiers n'est pas assuré, même si coexistent dans l'ignorance mutuelle une petite proportion de personnes très riches et de plus en plus de pauvres, même si la violence se répand et que les riches s'enferment dans des ghettos, même si des biens et services de plus en plus nombreux sont payants et si les conditions quotidiennes de vie (le transport, le cadre de vie, la sécurité physique) deviennent de moins en moins supportables, même si la xénophobie se développe et si la simple idée d'intérêt général fait sourire ? La réponse est bien évidemment non. […] Une société riche, est-ce une société dont le seul lien est réduit à l'échange marchand et à la coexistence sur un même sol ? Et dans une telle société, que peut signifier le taux de croissance du PIB ?

Nous vivons les yeux rivés sur des indicateurs qui nous disent qu'une société riche est une société dont la production est élevée et majoritairement échangée sur un marché. Une certaine théorie économique ose même soutenir que si l'on ne peut changer la situation de l'un (par exemple celle du pauvre) sans « aggraver » la situation de l'autre (par exemple celle du riche), alors nous nous trouvons dans une situation d'optimum social. On peut donc avoir un optimum social dans une société où une petite minorité de personnes riches, qui serait à l'origine d'une grosse production, regarderait la majorité de la population se débattre dans la misère. Mais le PIB ne fait place à aucun autre critère de mesure, à aucune autre valeur : la répartition des biens, le degré de violence, la qualité des services publics, la cohésion sociale...

Il nous faudra revenir sur cette dernière notion, qui n'est que l'avatar de ce que l'on appelait auparavant le lien social. En effet, une bonne société n'est-elle pas d'abord celle où le lien social est fort et dense et, par conséquent, où les inégalités sont peu développées, l'accès aux biens premiers donné à tous, les risques pris en charge de façon commune ? Certes, le degré de cohésion sociale est difficile à mesurer, et plus encore à « fabriquer » : on se souvient des invitations de Rousseau à multiplier les fêtes de village où les citoyens se retrouveraient et se distrairaient ensemble, rendant ainsi vivante leur communauté et plus solides leurs liens, en dehors de toute opération de nature économique. Cela nous fait sourire aujourd'hui. On ne peut pour autant éviter de penser que la force du lien social, c'est-à-dire le sentiment d'appartenir à une même société, liée par des droits et des devoirs, des institutions politiques, des valeurs et une histoire, donc par une solidarité qui doit sans cesse être mise à l'épreuve, est un élément essentiel d'une bonne société, et constitue à l'évidence l'une de ses richesses. Autrement dit, la densité réelle du lien social aussi bien que l'attachement affectif et théorique à l'idée de société et de solidarité constituent des facteurs qu'il faut absolument prendre en compte dans une recherche sur les composants de la richesse sociale.

Intuitivement, et sans doute au terme d'un petit effort de réflexion qui nous ferait sortir de la gangue des mots et des significations dans laquelle nous sommes enfermés, nous serions capables de dire qu'une société vraiment riche est une société dont tous les membres mangent à leur faim, habitent un logement décent, ont accès aux soins, peuvent se vêtir correctement, s'intéressent à la chose publique, une société dont le cadre de vie n'est pas dévasté, dont les ressources naturelles, comme l'eau et l'air, sont protégées, où les libertés publiques et individuelles sont parfaitement respectées, où le niveau d'éducation est élevé et répandu, où l'égalité des conditions est largement réalisée... Or, de tout cela, notre indicateur ne retient rien, puisqu'il ne s'intéresse qu'aux produits et aux services échangeables sur le marché.

Dominique Méda, Qu'est-ce que la richesse ?


Ces Sociétés transnationales qui tirent les ficelles


Trois chercheurs suisses de l’École polytechnique fédérale de Zurich  (Suisse), spécialistes des réseaux complexes, viennent de déterminer (dans une passionnante étude publiée par la revue scientifique en ligne PlosOne) qui contrôle l’économie mondiale, en travaillant, avec trois modèles spécifiques (notamment en fonction de la détention de participations minoritaires ou indirectes) sur une base informatisée de 37 millions d’entreprises, commençant par déterminer 66 508 sociétés pouvant être considérées comme internationales, puis les 43 060 sociétés dites « transnationales » en analysant ensuite les 1 006 987 liens, en particulier dans l’actionnariat qui existaient entre elles.

Apparaît alors un premier « nuage » de 737 sociétés qui contrôlent 80% du PIB mondial. Puis à l’intérieur de ce « nuage », un noyau dur de seulement 147 firmes qui contrôlent 40% du PIB mondial (et trois quarts des échanges commerciaux). Mais les participations croisées entre ces 147 firmes, font qu’il s’agit, selon les auteurs, d’une « super entité économique dans le réseau global des grandes sociétés », où l’on ne peut déterminer en dernier ressort qui contrôle l’autre.

Le plus inquiétant est que sur ces 147 firmes, les trois quarts appartiennent au secteur financier

Il existe donc un véritable « syndicat caché », un « État profond » de la finance apatride et cosmopolite, qui contrôle l’essentiel de l’économie alors même que les activités bancaires et financières sont des activités purement parasitaires (elles ne produisent rien par elles-mêmes).

Les liens entre ces dirigeants, ces « traders » vedettes et les gouvernements font qu’il s’agit d’un petit milieu très étroit, où les modes, les erreurs, les alliances font qu’une seule décision (en particulier une mésestimation ou une erreur) peut savoir des conséquences colossales sur l’ensemble du système.

Bref,  cette concentration est par elle-même à l’origine d’un risque systématique.

Pour l’essentiel anglo-saxon, les vingt plus importantes sociétés financières ( fonds de pension, assurances, banques, etc.), qui contrôlent ou sont actionnaires d’autres sociétés, sont bien souvent connues des seuls financiers.

Il s’agit (dans l’ordre de leur degré de contrôle du capital des multinationales) de :
Barclays,
Capital Group,
EMR Corporation,
AXA,
State Street Corporation,
JP Morgan Chase & Co,
Legal & General Group,
Vanguard Group,
UBS,
Merill Lynch,
Wellington Management,
Deutsche Bank,
Franklin Ressources,
Crédit suisse,
Walton Entreprise,
Bank of New York Mellon Corp,
Natixis,
Goldman Sachs,
T Rowe Price,
Legg Mason.

Article extrait de la revue Faits & Documents – du 15 décembre 2011 au 15 janvier 2012.



Qu'est-ce que la richesse ?




Dessin :
Gérard Mathieu pour Alternatives économiques

Ils veulent nos âmes

  Henry Makow : "Ils veulent nos âmes. Les mondialistes veulent nous faire subir à tous ce que les Israéliens font aux Palestiniens. Et...