samedi, septembre 15, 2012

Survivalisme




Survivre à l'effondrement économique

Michel Drac, essayiste, responsable des éditions Scriptoblog, ancien membre du bureau national d’Égalité & Réconciliation, prédit l'effondrement de notre société :

« La crise commencée en 2008 avec l'implosion de la bulle des subprimes n'est pas une crise ordinaire. Intuitivement, tous les observateurs l'ont compris. Quelque chose s'est déréglé dans notre monde, quelque chose qui gisait tout au fond de notre manière de vivre, de notre manière de produire, de notre manière de consommer - et même de notre manière de penser.

Ce quelque chose qui vient de rompre, c'est notre foi dans le messianisme millénariste du Progrès.

Depuis trois siècles, l'homme occidental s'était fait à l'idée qu'il n'avait pas besoin de Dieu, puisqu'il était son propre sauveur. L'humanité était le Messie de l'humanité : voilà ce que proclamait la religion nouvelle. Une religion entrée dans le monde catholique sur la pointe des pieds, avec Descartes. Une religion, aussi, qui avait fini par se substituer, partout, à l'antique croyance.

On rit parfois du Djoutché, cette assez ridicule idéologie nord-coréenne dont l'unique article est que l'homme peut transformer la nature indéfiniment. On a tort : sous des formes bien sûr plus sophistiquées, tous les systèmes contemporains sont appuyés sur ce postulat de toute-puissance humaine. La Chine a brisé la maison de Confucius et s'est convertie avec frénésie à la religion de la croissance. L'Inde éternelle, même l'Inde, s'est mise à penser l'avenir sous la forme d'une courbe ascendante.

Toute l'humanité, progressivement, est entrée dans la communion naïve d'une nouvelle religion, bien moins rationnelle qu'elle ne le semble : la techno-science pour accomplir les miracles, la banque pour servir de temple à l'idole monétaire. Ultime idéologie, victorieuse sur les cadavres du jacobinisme, du libéralisme . classique, de la social-démocratie, du communisme et du fascisme, le néolibéralisme monétariste conduisait l'humanité au Millénium, vers le Paradis terrestre, depuis longtemps perdu, et bientôt retrouvé.

Fausse promesse. Attention : piège. On aurait dû se méfier. Depuis quelques décennies, la façade du temple progressiste commençait à se fissurer...

Dès les années 70, de mauvais coucheurs avertissent : on ne peut pas développer un projet de croissance indéfinie dans un monde fini. On balaye leurs arguments : ils ne prennent pas en compte les perspectives scientifiques.

Dans les années 80, l'effondrement de l'URSS, faisant suite à la catastrophe de Tchernobyl, donne à réfléchir à tous ceux qui le veulent bien : ainsi, les très grands systèmes sur-intégrés logistiquement peuvent imploser d'un seul coup, une fois un certain seuil de fragilité dépassé? Là encore, on refuse de tirer les leçons de l'événement : on préfère mettre l'implosion sur le dos de l'idéologie communiste, sans poser la question du principe de concentration et d'intégration, en lui-même.

Dans les années 90, l'Occident s'enivre de son triomphe. Ce sont les années folles de la bulle Internet. Peu importe que le monde matériel humain soit fini : le capitalisme envahira des univers virtuels qu'il fabrique lui-même. Mais le rêve s'achève brutalement, quand le « modèle » introuvable de la « nouvelle économie » révèle sa nature profonde : un mirage, une illusion. S'il y eut une chute vertigineuse au tournant du millénaire, ce ne fut pas celle des tours jumelles, mais bien l'effondrement des espérances placées dans le virtualisme, porte de sortie des contradictions internes de plus en plus insurmontables d'un système capitaliste rendu fou par la confusion permanente entre la carte monétaire et le territoire économique.

On décida, une fois de plus, de ne rien voir, de ne rien savoir. Pour maintenir coûte que coûte l'illusion que l'utopie millénariste pouvait construire le sens de l'histoire, les oligarchies financières mirent le système économique sous perfusion, shootant littéralement l'économie des États-Unis avec de la dette, encore et encore. Ce fut une entreprise absurde, et qui en outre dénonçait toute l'absurdité de la machine sémantique produite par le monétarisme néolibéral parvenu à maturité...

Cette absurdité ne pouvait avoir qu'un temps. À l'automne 2008, ce temps prit fin.

Un grand frisson parcourut l'échine de l'animal aux cent mille têtes - les classes dirigeantes et supérieures. En catastrophe, on réinjecta du dollar dans le système, comme autant de signe qui ne recouvrait rien, mais qui permettrait encore, pour quelques années peut-être, de faire tourner la machine sémantique, coûte que coûte.

Ultimes manœuvres dilatoires, qui ne changeront, au final, rien ou presque : c'en est fait de l'illusion. Peu importe qu'on maintienne artificiellement les indices boursiers en ramenant à zéro les taux d'intérêt. Casser le thermomètre n'a jamais fait tomber la fièvre.

La seule rationalité économique n'est pas capable de fonder le sens de l'histoire. La techno-science ne peut pas tout. On ne peut pas conduire un projet de développement infini sur une planète finie. L'homme ne peut pas avoir tout ce qu'il veut. Il doit vouloir ce qu'il peut.

Retour à la limitation.

L'humanité ne sera pas son propre Messie : la religion humaniste est un échec.

L'animal aux cent mille têtes se comporte réellement comme une bête - et, en particulier, il est aussi dangereux qu'une bête blessée, lorsqu'il sent que son heure est proche. Renvoyés à l'échec du système de croyance qui servait d'habitation idéologique à leur domination, les puissants et leurs kapos vont à présent, pour sauver leur pouvoir, s'efforcer de maintenir la fiction messianique en la restreignant progressivement à eux-mêmes. D'un côté, une humanité supérieure, qui se voudra son propre Messie - pour elle-même et pour elle seule. Et de l'autre côté, une humanité inférieure, renvoyée dans les ténèbres symboliques de l'absence de pensée, c'est-à-dire de l'inexistence du sens - au vrai, dans la négation pure et simple de son statut de sujet autonome, dans l'interdiction même de définir un espace mental d'indétermination à l'égard de ses contraintes. Une humanité à qui l'on aura ôté la peau de l'esprit.

Tel sera le schéma génératif des prochaines décennies. L'avenir est sinistre, autant le savoir : la religion humaniste va se transformer en idéologie antihumaine.

Ce retournement, qui fera la Bête par ceux-là qui voulaient faire l'Ange, a commencé progressivement dès les années 1970. Mais les années 2010 vont marquer une accélération très sensible dans ce processus. Et la vie, en conséquence, sera très difficile, bientôt, pour beaucoup d'entre nous.

Dans ce contexte, l'enjeu de la lutte, pour les hommes véritables, sera bien souvent de survivre. Juste cela : survivre.

Rejoindre les rangs des dominants fous n'est pas une option : on y gagne peut-être l'illusion enivrante d'une supériorité apparente, et à coup sûr des conditions de vie plus décentes ; mais on y perd son âme.

Se résigner à végéter dans la masse des dominés est à peine moins déprimant. Au sein de cette masse opprimée et appauvrie, la violence sera de règle. Nos contemporains ont trop profondément intégré les logiques perverses de la société de consommation pour se convertir, du jour au lendemain, à une simplicité volontaire salvatrice.

La survie se jouera presque certainement à l'écart, dans des refuges qu'il faudra savoir aménager et défendre. Survie matérielle, bien sûr. Mais survie psychologique et spirituelle aussi.

Nous n'avons certes pas là un idéal exaltant. Seulement voilà, c'est ainsi : à ce stade, résister à la machine inhumaine qui est en train de se mettre en branle, ce sera, souvent, être capable de nous soustraire à sa vue, et d'abord savoir nous passer d'elle.

Un combat modeste, mais certainement pas médiocre.

Car un jour, quand cette machine aura épuisé les possibilités de son élan initial, elle vacillera et tombera. Il suffira alors d'être là, nombreux, soudés, pour reprendre ensemble le contrôle de notre terre, après avoir défendu âprement nos quelques territoires de repli. C'est pour être là, à ce moment décisif, qu'en attendant nous devons survivre.

Alors pas de honte : bâtissons nos refuges ! Souvenons-nous qu'un résistant gagne, s'il tient une heure de plus que son adversaire : organisons-nous pour tenir.

Et donc, mon ami...

On m'efface ce sourire crispé et triste. On lève les yeux, qu'on a si longtemps baissés. On regarde droit devant soi, le regard à l'horizon. On redresse la tête.

Voilà.

Ta vie a un sens : survivre une heure de plus que la machine.
Passe le mot : camarade, nos enfants comptent sur toi. »

Michel Drac, Avant-propos de Survivre à l'effondrement économique.


Survivre à l'effondrement économique 
de Piero San Giorgio

Les problèmes auxquels le monde doit faire face dans les 10 prochaines années sont considérables :

surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, baisse de la production de nourriture, tarissement de l'eau potable, mondialisation débridée, dettes colossales...

La convergence de ceux-ci aura comme probable conséquence un effondrement économique qui ne laissera personne indemne, riche ou pauvre. Comment se préparer ? Comment survivre à ces prochaines années de grands changements qui seront à la fois soudains, rapides et violents ? Etes-vous prêts ? Avez-vous accès à de l'eau potable si rien ne sort de votre robinet et si les supermarchés sont vides ? Et dans ce cas, comment allez vous défendre votre famille de votre voisin affamé, du gang de racailles local ou d'un état devenu mafieux et totalitaire ? Comment allez-vous protéger votre fortune dans un monde où la finance n'existe plus ? Vous croyez que ces questions sont absurdes ? Tentez votre chance alors ! Au moins, les lecteurs de ce livre auront à leur disposition les plans, les outils et les solutions, basées sur des exemples pratiques et sur l'expérience de ceux qui l'ont déjà fait, pour survivre et commencer à se préparer progressivement...






vendredi, septembre 14, 2012

Une richesse inépuisable





Les auditeurs de l'émission « Les p'tits bateaux », animée par Noëlle Bréham sur France inter, ont entendu Fantine, âgée de huit ans, demander :

« Pourquoi les parents parlent-ils toujours d'argent ? »

La psychanalyste Claude Halmos a répondu à Fantine ceci :

« En fait, l'argent compense tout ce qui ne va pas dans leur vie. Il leur permet par exemple de racheter, dans tous les sens du terme, une enfance qui ne s'est pas bien passée. C'est un moyen de prendre leur revanche. Comme tous ceux qui éprouvent le besoin de démontrer leur force physique, d'étaler leurs succès avec les femmes ou avec les hommes, ils expriment leur faiblesse. Quand on se sent fort, on ne ressent pas le besoin de le montrer. En général, on étale son argent parce qu'on se sent pauvre en autre chose ; on a le sentiment profond de ne pas valoir grand-chose. »

Ce sentiment de pauvreté ou de faiblesse intérieure n'est-il pas produit par un système qui nous coupe des forces vives qui sommeillent en nous ? On nous inculque que seuls des spécialistes ayant reçu une solide formation théologique, ou psychologique, ou spirituelle sont aptes à explorer le monde intérieur. Nous renonçons donc à découvrir par nous-mêmes notre propre réalité, préférant ânonner les paroles de maîtres à penser officiels ou officieux. Or ces « spécialistes », victimes d'une intellectualisation souvent sclérosante, possèdent rarement les clés permettant d'accéder à la véritable dimension de l'esprit. En revanche, des personnes nullement spécialisées et moins formatées par le système découvrent spontanément cette dimension. Elles évoquent alors une « expérience spirituelle ». C'est le cas de Paul Pujol dont l'existence a été profondément transformée à la suite d'une telle expérience.

Trente ans plus tard, il a écrit « Senteur d'éternité », un livre qui nous incite à « avoir un regard neuf, frais, non teinté par l'avis des autres » pour découvrir les inépuisables richesses de l'esprit.

« Ce tout jeune homme avait mis fin à toutes croyances, il était passé à travers tout ce processus, et tout cela s'était détaché de lui pour toujours. Il avait clairement vu l'illusion des religions, des sectes, du nationalisme ; toutes choses qui séparent les hommes et engendrent les conflits et les guerres. Il n'était donc plus français ou européen, il n'était plus également chrétien, bouddhiste, hindouiste ou autre. L'identification à un quelconque groupe fut très bien perçue comme une pure illusion, une vue de l'esprit.

Il y eut une perception aiguë du conditionnement dû à l'histoire, mais aussi dû aux mécanismes des pensées ; il y eut une perception directe, vivante, de la nature du temps psychologique. Tout cela se fit sans aucun effort, emporté par la passion et la surprise de découvrir toutes ces choses. Toutes les perceptions intérieures se réalisaient de manière très naturelle, comme de l'eau qui coule. Il y eut plusieurs "expériences" subies, mais à chaque fois la lucidité montra l'illusion et l'irréalité de ces événements, alors les "expériences de l'esprit" cessèrent d'elles-mêmes. Puis à un moment donné, sans prévenir, quelque chose d'autre cessa, quelque chose de très ancien ; une chose vieille comme le monde. Il n'en prit pas conscience tout de suite, mais il sentit une immense décontraction, comme un fardeau millénaire qui venait d'être posé au sol.

Les millénaires mémoriels venaient de tomber ; la peur, qui se perd dans la nuit des temps, la peur n'était plus. C'était la fin de l'illusion du temps psychologique, la fin du "moi" ; l'attachement à la continuité du temps n'était plus. Plutôt que le début de quelque chose, c'était la fin de "ce qui était", du monde des idéaux, des croyances, des œuvres de la pensée. Alors cette fin non prévue, non voulue, laissa l'esprit très décontracté, souple, et surtout immobile et très silencieux. Là dans ce silence immense, il y eut un mouvement totalement différent, quelque chose commença à vivre, quelque chose de jamais vue, de jamais connue.

Ce fut comme un autre univers qui s'ouvrait, le monde était entièrement neuf, plus intense, plus vivant et d'une telle beauté ! Le regard intérieur vit naître une intelligence autre, très sensible, une vision pénétrante qui voyait instantanément les soucis psychologiques. Cette vision, ce regard clair dès qu'il se posait sur quelque chose, résolvait immédiatement le problème. Toute situation existe par manque de clarté et de compréhension, dès que la lumière de l'intelligence l'éclaire, la souffrance ou ma prison mentale n'existent plus. Les conditionnements tombent pour toujours, ils n'existent plus. Il faut finir "ce qui est", profondément, véritablement. Le tout premier mouvement c'est la fin de ce qui est, on est alors hors du monde des hommes. Quand cette fin a lieu, alors existe un monde sans croyances, sans idéaux, quelque chose que l'homme n'a jamais exploré. Là dans ce nouvel espace, l'esprit se met en marche, le mouvement dans l'inconnu commence à exister. Ce mouvement sans pensée, au-delà de l'expérience et du "moi", ce mouvement est la véritable méditation, c'est l'exploration silencieuse d'un immense continent, vierge de toute présence humaine.

Cette fin de soi, et la découverte de cet autre monde se firent très rapidement, en moins de deux années tout cela eut lieu. Le jeune homme était persuadé que de nombreuses autres personnes avaient connu de tels événements dans leur vie, il ne se sentait pas du tout extraordinaire ou hors-norme (ce sentiment est toujours vrai, aujourd'hui). Tout cela était tellement naturel, tellement fluide. Pourtant quand il essaya d'en parler avec des amis, avec sa famille, il fut très surpris des réactions ou des commentaires. Certains ne voulaient pas en entendre parler, et d'autres disaient : "c'est vrai, il faut être libre", et ils suivaient une religion, ou pratiquaient de manière très superficielle différentes méditations. La plupart fuyaient leurs peurs dans des systèmes établis, et tous disaient chercher la liberté. Le jeune homme constata la grande difficulté qu'il y avait à parler de tout cela, mais surtout il constata le manque flagrant de vision profonde et de compréhension vivante, chez presque tous ses interlocuteurs. Alors il décida d'approfondir sa découverte, au lieu de parler, il se plongea profondément dans ce voyage, dans cet inconnu. Le silence fut gardé pendant près de vingt cinq années ; il y eut de nombreux écrits pendant cette longue période. Cette naissance de nouveaux mots, cette explosion de perceptions en mouvement, c'est véritablement la découverte d'une immensité sans nom, d'un pays où siège une immobilité immuable. »

Paul Pujol, Senteur d'éternité

Senteur d'éternité

La vérité n'est pas une chose que l'on peut apprendre d'autrui. Personne ne peut la posséder, ni la détenir. Aussi aucune religion, aucun ésotérisme, aucune foi organisée ne peuvent la représenter et la communiquer. Il n'existe aucun maître en la matière, toute hiérarchie est absurde, et n'entraîne qu'obéissance et soumission à une autorité. Pour comprendre les mécanismes de l'esprit et de la pensée, il faut avoir un regard neuf, frais, non teinté par l'avis des autres. Être une lumière à soi-même, c'est la seule chose qui importe ; mais cela demande une grande discipline personnelle, une grande rigueur envers soi-même.

Peut-on découvrir cette intelligence sensible ? Ce regard autre qui déconditionne l'esprit, qui met fin à la souffrance humaine ?

Ce livre est une enquête, une libre exploration, mais le lecteur n'est pas invité à suivre, ou à accepter ce qui est écrit. Il nous faut découvrir, hésiter et questionner ensemble, sans certitude préalable et surtout sans autorité.


Le blog de Paul Pujol :




mercredi, septembre 12, 2012

La lutte pour la vie, compétition ou entraide ?





« Aussi, lorsque plus tard mon attention fut attirée sur les rapports entre le darwinisme et la sociologie, je ne me trouvai d’accord avec aucun des ouvrages qui furent écrits sur cet important sujet. Tous s’efforçaient de prouver que l’homme, grâce à sa haute intelligence et à ses connaissances, pouvait modérer l’âpreté de la lutte pour la vie entre les hommes ; mais ils reconnaissaient aussi que la lutte pour les moyens d’existence de tout animal contre ses congénères, et de tout homme contre tous les autres hommes, était « une loi de la nature ». Je ne pouvais accepter cette opinion, parce que j’étais persuadé qu’admettre une impitoyable guerre pour la vie, au sein de chaque espèce, et voir dans cette guerre une condition de progrès, c’était avancer non seulement une affirmation sans preuve, mais n’ayant pas même l’appui de l’observation directe. »

Pierre Kropotkine, L'Entraide, un facteur d'évolution


Dans son livre Darwin chez les Samouraïs, Pierre Thuillier passe en revue les discussions concernant les théories darwiniennes. « Celui-ci, précise le scientifique Henri Laborit, profite de la publicité récente faite aux idées antidarwinienne d'un Japonais, Kinji Imanishi, pour rappeler, comme nous l'avons fait nous-même dans l'Inhibition de l'action (édité par Masson & Cie), que dès le début du XXe siècle Pierre Kropotkine avait déjà émis l'idée que l'évolution devait plus à l'entraide qu'à la lutte compétitive.

On a l'impression que le succès du darwinisme n'est peut-être pas dû à la différence de mentalité entre le monde occidental et le monde oriental comme le pense Imanishi, mais plutôt et plus précisément à ce que le fondement de la société anglo-saxonne a bien été l'affirmation de l'élite par la force. La sélection naturelle réaliserait la récompense du meilleur et celui-ci, admiré et respecté par ses concitoyens, aurait ainsi recueilli la marque des faveurs toutes particulières de la Divinité envers lui, plus de chances de se reproduire, donc de participer activement à l'évolution de l'espèce. Depuis le temps que cela dure, on pourrait croire que notre espèce est composée uniquement de surdoués : mais sans doute les minus ont-ils la vie dure, bien que peu favorisés par la sélection naturelle. Nous n'entrerons pas dans une discussion déjà fort alimentée par de nombreux écrits contemporains, que viennent clore partiellement ceux d'un autre Japonais, Mooto Kimura, tendant à montrer que les mutations génétiques sont généralement « neutres », incapables de donner une supériorité dans la « lutte pour la vie ». Si un gène se maintient et se perpétue, ce n'est pas qu'il confère un gain de dominance, mais parce que les hasards de la reproduction favorisent sa survie. C'est ce que les généticiens des populations appellent la « dérive génétique ».

De toute façon, dans cette question, il semble bien que la notion de niveaux d'organisation a été ignorée. Nous avons fourni deux exemples dans lesquels l'entraide, la symbiose ou l'association ont eu manifestement une part fondamentale dans l'évolution des systèmes vivants sur la planète. A chaque étape un nouveau niveau d'organisation était atteint par ce moyen. Et c'est en cela que des auteurs comme Kropotkine, qui considèrent moins la lutte individuelle pour la vie que celle contre les conditions climatiques et environnementales difficiles que les systèmes vivants eurent à résoudre, même après l'apparition des êtres pluricellulaires auxquels il s'est intéressé, peuvent défendre l'entraide comme facteur essentiel d'évolution. Les Japonais modernes mettent l'accent sur le groupe, les Anglo-saxons sur l'individu. Nous avons, dans un chapitre de Dieu ne joue pas aux dés, tenté d'expliquer pourquoi les hommes ont analysé, disséqué, fragmenté leur monde pour aboutir à l'individu et à une morale de celui-ci. Mais aboutir à une morale du groupe c'est encore s'arrêter en chemin au sein des niveaux d'organisation alors que la seule « compréhension » cohérente est celle de l'espèce.

Ainsi, il m'apparaît que si manifestement l'entraide a été le moteur principal de l'évolution des espèces, dès qu'un nouveau palier est atteint, le nouvel individu qu'il réalise va entrer en compétition territoriale de dominance avec ses voisins. On peut penser que la « mobilité » de l'individu dans le milieu, son autonomie motrice, qu'il utilise comme moyen dans la recherche du maintien de son « information-structure » personnelle, est un facteur important dans la mise en compétition avec les autres individus de son espèce. C'est ainsi que dans l'espace occupé par le groupe, dans le « territoire » du groupe, une nouvelle structure intermédiaire, qui n'est pas celle de l'espèce, s'établit, qui est alors une structure hiérarchique de dominance. On peut même penser avec René Girard (la Violence et le Sacré, Grasset) que c'est l'inégalité entre les individus qui supprime la violence, car la révolte des dominés ne peut que leur coûter très cher, mais ajoutons aussi que cette inégalité s'est établie grâce à la violence compétitive. Dès lors, parler dans un système de compétition d'égalité, ce ne peut être que de l'égalité des chances à devenir inégal, puisque le but profond de la vie de l'individu est la recherche compétitive de la dominance.

Aussi longtemps que la finalité de l'individu devra passer, pour coïncider avec celle de l'espèce, par l'intermédiaire de celle des groupes sociaux, rien ne sera changé. Il ne s'agit pas là d'une « loi de la nature » mais d'une loi de l'ignorance des niveaux d'organisation et de leur incompréhension.

En résumé, la lutte compétitive a peut-être contribué à l'évolution de chaque espèce lorsque le niveau d'organisation qu'elle représente a été atteint, mais pour y accéder, c'est l'entraide qui fut nécessaire. Or, au niveau atteint aujourd'hui par l'espèce humaine, la compétition a sans doute eu son rôle à jouer dans le progrès technologique, mais en quoi est-elle intervenue dans l'évolution de la connaissance que l'homme possède de lui-même ? N'a-t-elle pas au contraire exacerbé l'individualisme, l'ignorance, le mépris, la jalousie et la haine de l'autre? N'a-t-elle pas ignoré ce qui unit chaque homme à tous les autres, pour ne valoriser que ce qui les distingue, les sépare, les oppose, les dresse agressivement, individuellement ou en groupe, les uns contre les autres ? Rien n'a changé de ce point de vue depuis le début du néolithique. La même obscurité mentale gouverne les comportements humains, mais ceux-ci ont pour moyens d'agir des machines de plus en plus meurtrières et sophistiquées. La compétition entre les groupes humains risque d'aboutir à la disparition de l'espèce, alors que l'entraide indispensable pour passer à un nouveau niveau d'organisation paraît bien difficile à réaliser, sans effectuer d'abord le changement total de la mentalité des individus. Le « secret des secrets » a toujours autant de difficultés à se faire entendre. J'ai conclu un livre déjà ancien (L'agressivité détournée) par ce vœu pieux.

« Quelle que soit la solution vers laquelle le déterminisme cosmique qui guide sa destinée engagera l'homme, l'agressivité telle que nous la connaissons, uniquement orientée vers les autres, devra disparaître pour s'orienter vers la conquête d'un nouveau monde, celui que notre œil distingue en regardant les étoiles et celui, plus incompréhensible encore, qui vit en nous. »

C'est gentil, n'est-ce pas ? »

Henri Laborit, Dieu ne joue pas aux dés.



Henri Laborit a maintes fois développé ses théories scientifiques, exposant, livre après livre, ses découvertes en biologie et ses thèses de biologie comportementale.

Henri Laborit, insatiable curieux, entreprend une extraordinaire démarche, celle qui passionne tous les honnêtes hommes de ce siècle réunir les fils apparemment épars des trois grandes sciences de la fin du XXe siècle, l'astrophysique, la physique des particules et la biologie.

Comment passer du big bang au développement cellulaire ? Qu'est-ce qui relie le « vide quantique » et les « trous noirs » ? Quels liens existent entre les électrons et l'angoisse ? Henri Laborit nous invite au fabuleux voyage. qui conduit le lecteur de la création du inonde à la réaction agressive d'un rat dans une cage de laboratoire, des « petits hommes verts » (qui n'existent pas, nous dit-il) aux charmes et à la beauté d'un corps humain. Un grand livre humaniste.




Lire en ligne L'Entraide, un facteur d'évolution de Pierre Kropotkine :

Extrait 

Attribuer le progrès industriel de notre siècle à cette lutte de chacun contre tous qu’il a proclamée, c’est raisonner comme un homme qui, ne sachant pas les causes de la pluie, l’attribue à la victime qu’il a immolée devant son idole d’argile. Pour le progrès industriel comme pour toute autre conquête sur la nature, l’entr’aide et les bons rapports entre les hommes sont certainement, comme ils l’ont toujours été, beaucoup plus avantageux que la lutte réciproque.

Mais c’est surtout dans le domaine de l’éthique, que l’importance dominante du principe de l’entraide apparaît en pleine lumière. Que l’entraide est le véritable fondement de nos conceptions éthiques, ceci semble suffisamment évident. Quelles que soient nos opinions sur l’origine première du sentiment ou de l’instinct de l’entraide - qu’on lui assigne une cause biologique ou une cause surnaturelle - force est d’en reconnaître l’existence jusque dans les plus bas échelons du monde animal ; et de là nous pouvons suivre son évolution ininterrompue, malgré l’opposition d’un grand nombre de forces contraires, à travers tous les degrés du développement humain, jusqu’à l’époque actuelle. Même les nouvelles religions qui apparurent de temps à autre - et toujours à des époques où le principe de l’entraide tombait en décadence, dans les théocraties et dans les États despotiques de l’Orient ou au déclin de l’Empire romain - même les nouvelles religions n’ont fait qu’affirmer à nouveau ce même principe. Elles trouvèrent leurs premiers partisans parmi les humbles, dans les couches les plus basses et les plus opprimées de la société, où le principe de l’entraide était le fondement nécessaire de la vie de chaque jour et les nouvelles formes d’union qui furent introduites dans les communautés primitives des bouddhistes et des chrétiens, dans les confréries moraves, etc., prirent le caractère d’un retour aux meilleures formes de l’entraide dans la vie de la tribu primitive.


Dessin :

mardi, septembre 11, 2012

11 septembre & dossiers secrets





11 ans après les attentats du 11 septembre, des personnes attendent toujours l'ouverture des dossiers secrets de la CIA, du Mossad, de la Société Skull & Bones...

Le thème des dossiers secrets est traité par le normalien René Alladaye, professeur de littérature américaine à l'université de Toulouse :

Pourquoi Da Vinci Code a-t-il connu un tel succès ? Il y a là évidemment une part d'irrationnel, mais si l'on tente de s'en remettre à des arguments cartésiens, il me semble que deux facteurs dominent. En premier lieu, il a su fédérer deux franges a priori opposées du public. Il s'agit à la base d'un thriller, un roman dont l'intrigue est fondée sur le motif de la course-poursuite et l'élucidation d'un meurtre, les arguments grand public classiques. Mais le profil du héros — un professeur de Harvard, spécialiste d'art religieux — et sa thématique centrale — la manière dont l'Église aurait étouffé quelques vérités explosives sur les origines du christianisme — ont largement contribué à donner au roman une audience beaucoup plus vaste que celle dont Dan Brown avait pu bénéficier pour ses livres précédents. On ne compte plus les ouvrages se proposant de mener l'enquête à partir du roman pour fournir aux lecteurs des connaissances historiques précises concernant les événements ou les théories qui traversent l'intrigue ou la sous-tendent. Ouvrages qui tentent aussi de faire la part du vrai et du faux dans le livre, d'y distinguer l'histoire authentique des fantaisies de la fiction. La seconde raison réside dans le fait que ce roman a très bien saisi ce que l'allemand nomme Zeitgeist, l'air du temps. Et l'air du temps, pour le meilleur ou pour le pire, fait la part belle aux théories du complot.

Le constat paraît d'abord paradoxal. Tout nous incite en effet à considérer le monde qui nous entoure comme un lieu de transparence et de rationalité. Nous vivons l'âge des sciences et de la technologie, le siècle de l'information continue qui nous dit à toute heure du jour, et en temps réel, ce qui se passe à l'autre bout de la planète. Tout cela ne fait aucun doute. Mais l'ironie veut que cette explosion des sciences et des techniques induise comme un choc en retour inévitable l'émergence de visions complètement irrationnelles du monde. André Comte-Sponville résume clairement la situation au chapitre «Tolérance» de son Petit Traité des grandes vertus : « Nous ignorons plus que nous ne savons, et tout ce que nous savons dépend, directement ou indirectement, de quelque chose que nous ignorons. » Tout est là : l'impossibilité, pour l'immense majorité d'entre nous, de vérifier la masse des informations auxquelles nous sommes journellement confrontés a commencé de transformer une époque qu'on annonçait comme celle de la raison triomphante en règne simultané et contradictoire de la foi et du soupçon généralisé.

Face à l'omniprésence et à la toute-puissance de la technique, une question simple est redevenue étrangement centrale : comment distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas ? La radio annonce qu'un avion de ligne s'est encastré dans un bâtiment militaire, en pleine ville, à des milliers de kilomètres de l'endroit où je me trouve. La télévision et les journaux en montrent l'image : un cratère filmant et des pans de murs calcinés presque entièrement masqués par les bâches plastique des enquêteurs. Mais qui me prouve que tout cela est réel ? Comme le dit Jean Baudrillard, la vérité première de l'image, c'est que je n'y étais pas. Elle représente le fait, mais ne le présente pas, ne peut le rendre véritablement présent puisqu'il s'est produit ailleurs, avant. On fait ce qu'on veut avec une image, personne ne l'ignore, et la question revient, plus insistante : si tout cela n'était pas vrai ?

On aura reconnu évidemment la thèse d'un livre de Thierry Meyssan qui fit grand bruit quelques semaines après les attaques du 11 septembre 2001. L'Effroyable Imposture soutenait, en niant l'évidence, que l'attentat de Washington n'était que pure intoxication : aucun avion ne se serait écrasé sur le Pentagone. Absurde, mais le succès que connut l'ouvrage prouve qu'il relaie des opinions qui ne sont pas totalement marginales. Ce succès signe l'émergence d'une culture, construite et pleinement assumée, du complot dont les cibles demeurent classiques : les sociétés secrètes de tous ordres, la franc-maçonnerie, ou la mythique Trilatérale. Antoine Vitkine dans Les Nouveaux Imposteurs donne une définition très précise du phénomène : « La théorie du complot n'est pas autre chose qu'un mode de pensée qui consiste à attribuer à tel ou tel groupe d'individus des pouvoirs qu'ils n'ont pas, à les soupçonner d'être derrière des événements avec lesquels ils n'ont rien à voir, à les accuser de se concerter secrètement, d'avoir des plans cachés, des intentions dissimulées. » Le propre du conspirationniste est de mêler savamment le vrai et le faux, d'installer une logique retorse et paranoïaque où les détails et les anecdotes sont présentés comme des événements centraux, les faits avérés désignés comme des écrans de fumée, produits d'un discours officiel.

Voilà qui nous ramène à Dan Brown. Les fameux « dossiers » liés à la société secrète du Prieuré de Sion qu'évoque sa première page existent bel et bien à la Bibliothèque nationale sous la cote 4°lm 249, mais ce ne sont en aucun cas des parchemins, et loin de constituer les archives d'une société secrète séculaire, ils se composent en fait de documents fort récents, rédigés vers le milieu du XXe siècle pour donner une voix à certains courants ésotériques aux motivations troubles. On est donc loin des révélations fracassantes de l'intrigue. Évitons les faux procès : Da Vinci Code est une fiction, ne l'oublions pas. Mais son succès illustre assez la facilité avec laquelle une grande partie du public établit de nos jours un lien presque automatique entre société secrète et agissements inquiétants, et probablement répréhensibles. La manière dont l'Église s'est trouvée rapidement visée par le soupçon fait aussi apparaître au grand jour la défiance ambiante à l'endroit de tout discours officiel, sans doute alimentée par le discrédit qui frappe actuellement les élites en place, qu'elles soient religieuses ou politiques, le sentiment diffus mais général qu'« on nous cache tout » auquel la série X-Files adosse ses intrigues et un slogan qui a fait flores : « La vérité est ailleurs. »

C'est à cette logique de « café du commerce» remarquablement servie, soit dit en passant, par la possibilité qu'offre Internet de transmettre de manière extrêmement large et rapide toutes sortes de rumeurs que s'attaquent Les Nouveaux Imposteurs. Et le livre est réussi en ceci qu'il démonte efficacement les mécanismes de constructions ancrées dans une rhétorique spécieuse. Mais il montre aussi, sans doute malgré lui, combien il est difficile de réfuter un discours essentiellement pervers. En fait, et c'est là un cercle, tenter d'écarter les approches conspirationnistes implique le recours à des distinctions inévitablement manichéennes : on va être amené à dire qu'il y a du vrai, sans ambiguïté, et du faux, lui aussi sans ambiguïté. Le problème, c'est que ces approches sont elles-mêmes très manichéennes et font leur miel de ce type de stratégie. Les aborder avec un système de pensée qui laisse entendre que les choses sont blanches ou noires peut donc paradoxalement contribuer à les renforcer. La difficulté est de traiter avec nuance ce qui repose sur le mépris de toute nuance. Dire que tout est complot est évidemment absurde, mais prétendre que les complots n'existent pas l'est tout autant. Il arrive qu'un événement soit le fruit d'une machination : la politique admet parfois les pratiques les plus retorses. Ce qui est délicat, c'est de distinguer l'intrigue réelle de l'intrigue hallucinée, ou d'admettre qu'une intrigue hallucinée peut cacher une intrigue réelle. Ainsi, même si on répugne à croire que les attentats de New York et de Washington puissent être le fruit d'un complot mené conjointement par la CIA et le Mossad dans le seul but de justifier des menées impérialistes prévues de longue date, on est contraint de reconnaître que les arguments employés par l'Administration américaine à la veille de l'invasion de l'Irak étaient mensongers. Manœuvre ? Sans doute, et bien qu'il semble plus avisé de l'attribuer aux conseillers de la Maison Blanche qu'aux services secrets israéliens, on ne peut s'empêcher de penser que Vitkine, dans son désir de réfuter hâtivement des thèses conspirationnistes certes délirantes, exonère trop facilement les dirigeants américains et refuse d'admettre que l'opinion américaine a, en l'espèce, fait l'objet d'une manipulation. La vérité n'est pas ailleurs, mais elle est souvent complexe.

René Alladaye, Petite philosophie du secret.


Petite philosophie du secret

Notre époque est celle de l'idéologie de la transparence et de la surveillance, quasi permanente, du citoyen. Nuit et jour, les médias font commerce et spectacle de notre intimité. Pourtant, paradoxalement, le secret ne s'est peut-être jamais aussi bien porté. On le croyait réservé aux intrigues d’État et aux romans d'espionnage. A tort, car il est omniprésent, protéiforme, chacun s'y trouve confronté et rien n'échappe à sa tutelle.

En posant un regard philosophique sur cette domination discrète et fascinante que le secret exerce sur notre quotidien, mais aussi sur notre imaginaire (comme en témoigne le succès planétaire du Da Vinci Code), cet ouvrage célèbre le secret comme autant de petits arrangements avec la vérité...



Dessin :

lundi, septembre 10, 2012

Ricard, à consommer avec modération





Auteur du livre « Plaidoyer pour le bonheur », Matthieu Ricard excelle dans l'art de noyer le poisson (ou le pastis) et de nous mystifier chapitre après chapitre. Véritable voyageur-représentant-placier du lamaïsme, il distille, sans la moindre compassion pour les victimes du servage, le mythe du Tibet terre de bonheur au temps des dalaï-lamas. Ses propos philosophiques ou scientifiques sur la méditation dissimulent un habile prosélytisme religieux. Ainsi prévenu, on évitera la lecture sans modération d'un Ricard qui peut se révéler intoxicant.

Instrumentalisée par les fossoyeurs de la démocratie, l'ivresse des extases méditatives sera-t-elle fatale à la liberté ? Matthieu Ricard intériorise la liberté et l'extirpe totalement du domaine social et politique. Les méditants, conditionnés pour ne s'affranchir que des pensée « désordonnées », se soumettent volontiers à la hiérarchie des lamas ou de celle plus actuelle de l'oligarchie politico-financière. Hiérarchie qui, pendant que l'on incite les gens à méditer sur l'« être », accapare l'« avoir ».

« Être libre, dit Matthieu Ricard, c'est être maître de soi-même. Pour beaucoup de gens, une telle maîtrise concerne la liberté d'action, de mouvement et d'opinion, l'occasion de réaliser les buts qu'on s'est fixés. Ce faisant, on situe principalement la liberté à l'extérieur de soi, sans prendre conscience de la tyrannie des pensées. De fait, une conception répandue en Occident consiste à penser qu'être libre revient à pouvoir faire tout ce qui nous passe par la tête et traduire en actes le moindre de nos caprices. Étrange conception, puisque nous devenons ainsi le jouet des pensées qui agitent notre esprit, comme les vents courbent dans toutes les directions les herbes au sommet d'un col.

« Pour moi, le bonheur serait de faire tout ce que je veux sans que personne m'interdise quoi que ce soit », déclarait une jeune Anglaise interrogée par la BBC. La liberté anarchique, qui a pour seul but l'accomplissement immédiat des désirs, apportera-t-elle le bonheur ? On peut en douter. La spontanéité est une qualité précieuse à condition de ne pas la confondre avec l'agitation mentale. Si nous lâchons dans notre esprit la meute du désir, de la jalousie, de l'orgueil ou du ressentiment, elle aura tôt fait de s'approprier les lieux et de nous imposer un univers carcéral en expansion continue. Les prisons s'additionnent et se juxtaposent, oblitérant toute joie de vivre. En revanche, un seul espace de liberté intérieure suffit pour embrasser la dimension tout entière de l'esprit. Un espace vaste, lucide et serein, qui dissout tout tourment et nourrit toute paix.

La liberté intérieure, c'est d'abord l'affranchissement de la dictature du « moi » et du « mien », de l'« être asservi et de l'« avoir » envahissant, de cet ego qui entre en conflit avec ce qui lui déplaît et tente désespérément de s'approprier ce qu'il convoite. Savoir trouver l'essentiel et ne plus s'inquiéter de l'accessoire entraîne un profond sentiment de contentement sur lequel les fantaisies du moi n'ont aucune prise. « Celui qui éprouve un tel contentement, dit le proverbe tibétain, tient un trésor au creux de sa main. »

Être libre revient donc à s'émanciper de la contrainte des afflictions qui dominent l'esprit et l'obscurcissent. C'est prendre sa vie en main, au lieu de l'abandonner aux tendances forgées par l'habitude et à la confusion mentale. Ce n'est pas lâcher la barre, laisser les voiles flotter au vent et le bateau partir à la dérive, mais barrer en mettant le cap vers la destination choisie. »

Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur.

Plaidoyer pour le bonheur


dimanche, septembre 09, 2012

La médecine, nouvelle religion



« Quelle étrange religion que la médecine ! C'est la seule religion qui soit soutenue par la politique et, même lors de controverses scientifiques, on ne peut la mettre en cause sans risquer d'être persécuté ou ridiculisé. »
Upton Sinclair

Selon Platon, Socrate fut condamné à mort car il ne croyait pas aux dieux reconnus par l'État. Plus tard, l'Inquisition a brûlé tout ce qui dépassait son entendement ou pouvait mettre en péril l'hégémonie de l'Église catholique qui nous a appris à accepter les dogmes sans chercher à les comprendre. De nos jours, comme le disait déjà George Bernard Shaw : « Nous n'avons pas perdu la foi, nous l'avons simplement reportée sur les professions médicales. » La foi en cette nouvelle religion est à présent devenue un véritable fanatisme et les dieux ont été remplacés par des mandarins et des experts. On ne réfléchit plus, on « croit ». On pourrait parodier Shaw en disant que « la science est une nouvelle religion et la vaccination est son eau bénite ». Nous persistons à appliquer cette règle bien établie en écoutant les diktats de despotes, non plus religieux certes, mais « scientifiques », sans faire la moindre réserve quant à leur validité, oubliant souvent combien ils ont pu être démentis et ont même été au centre de certains scandales au cours des dernières années.

Dans son ouvrage La Théologie de la médecine , le Dr Thomas S. Szasz, psychiatre et professeur émérite de l'université de Syracuse dans l'État de New York, constate : « Les peuples ont décidément des goûts masochistes : autrefois ils se rendaient victimes des prêtres en leur attribuant des pouvoirs médicaux, à présent ils se mettent sous la coupe des médecins en leur attribuant des pouvoirs magiques. » De surcroît, comme nous l'avons constaté, tous les pouvoirs utilisent la peur pour mieux dominer. Le plus curieux est que cette peur, qui précipite les consommateurs vers les vaccins, n'agisse pas ou très peu dans l'autre sens, et que ces vaccins, truffés de molécules potentiellement dangereuses (outre les bactéries et virus), ne leur procurent aucune crainte.

Il est grand temps de secouer le joug des idées reçues, d'autant que l'actualité devrait nous aider. Lorsque nous apprenons la collusion entre les politiques, les experts en santé publique et les laboratoires, les intérêts colossaux que représentent les vaccins à travers le monde, et surtout l'existence de milliers de victimes, comment pouvons-nous encore croire que l'objectif des laboratoires est la santé des citoyens ?

PLUS GROS EST LE MENSONGE ET MIEUX IL PASSE

En mars 2009, la revue Anesthesiology News révélait que depuis 1996 un anesthésiste américain, le Dr Scott Reuben, a publié 21 articles scientifiques « bidons » qui décrivaient les bienfaits de certaines molécules miraculeuses et qui n'étaient en fait qu'un ramassis de statistiques sans fondement. Les patients supposés avoir testé certains médicaments n'avaient en fait jamais existé. Reuben a tout inventé et les revues scientifiques n'ont rien vu, mais, sur la foi de ces résultats frauduleux, des millions de personnes ont avalé des molécules bien réelles qui ont rapporté des sommes colossales aux compagnies qui les commercialisent, Pfizer, Merck ou Wyeth. Et comme par hasard, entre 2002 et 2007, Pfizer a octroyé cinq bourses de recherche à ce médecin qui était aussi un de ses intervenants attitrés pour faire des présentations rémunérées. La presse américaine a qualifié ce médecin de « Dr Madoff de la pharmacie » en référence à l'escroc de la finance. Mais ce cas est loin d'être isolé ; j'en ai cité des dizaines dans l'un de mes précédents ouvrages, montrant qu'on ne peut faire confiance à cette industrie qui utilise des moyens que l'on peut qualifier de « mafieux » (Information ou désinformation ? Guy Trédaniel Éditeur).

LA PRESSE INDÉPENDANTE EN OTAGE

Certaines revues facilitent, inconsciemment ou non, la publication de travaux financés par les grosses firmes pharmaceutiques avec la bénédiction de toutes les instances de santé. En revanche, lorsqu'un journal de santé indépendant risque de porter atteinte au dogme vaccinal, la Commission paritaire des publications et agences de presse — évidemment sous influence — le sanctionne. La plupart des publications concernant les médecines dites douces et les thérapeutiques non institutionnalisées en ont déjà pâti et ne bénéficient pas du taux de TVA à 2,1 %, comme c'est le cas de l'ensemble de la presse d'information. Récemment, le journal Nexus a subi le même sort lorsqu'il a contesté « dans de nombreux articles les acquis positifs de la science, mettant en doute l'innocuité des vaccins, et partant, le principe même de la vaccination ».

Normalement, pour avoir droit à la commission paritaire, toute publication doit présenter « un caractère d'intérêt général ». Mais quels sont les critères qui permettent de définir cet intérêt lorsque les personnes qui en sont chargées n'ont aucune compétence scientifique ou médicale ? La presse n'est-elle pas là pour informer objectivement et représenter un contre-pouvoir ? Doit-elle toujours abonder dans le sens autorisé par les pouvoirs politiques ou financiers ? Comment peut-il y avoir un débat d'idées si les opinions divergentes n'ont plus le droit de s'exprimer ? La pensée unique est-elle toujours fortement recommandée, sinon obligatoire, comme les vaccins ? Quant aux journaux qui sont les porte-parole de l'industrie pharmaceutique, notamment ceux ne contenant que des publicités rédactionnelles, ils ont droit aux faveurs administratives. Est-ce notre conception de la démocratie ? Pour motiver son refus de Nexus, la Commission paritaire a révélé ses inquiétudes concernant les « esprits fragiles » des lecteurs qui pourraient lire les articles au « premier degré ». Elle ferait bien de s'informer auprès des milliers de scientifiques qui contestent le bien-fondé des vaccins sans lire quoi que ce soit au « premier degré », bien au contraire, et avec des esprits avisés, compétents, mais surtout pas « fragiles ».

CEUX QUI REFUSENT LE DOGME VACCINAL

Les médias se gardent bien de publier que la pratique vaccinale diminue lorsque le niveau d'instruction et la catégorie socio-professionnelle augmentent. D'après Le Courrier d' Alis de septembre 1994, « 68,3 % seulement des parents qui ont au minimum le niveau du bac vaccinent leurs enfants contre 82 % et même plus chez les ouvriers. » Est-ce parce que les ouvriers font davantage confiance à leurs médecins ou parce que les catégories plus instruites ont accès à d'autres sources d'informations ? Ce sont évidemment les mères aux discours naturalistes qui vaccinent le moins leurs enfants et la résistance aux campagnes de vaccinations est plus marquante dans le Sud que dans le Nord de la France et en milieu rural. On pourrait croire que le fait de vivre près de la Terre conserve davantage le bon sens. Quant aux médecins, ceux qui pratiquent plus de vingt-cinq actes par jour et ceux qui font des gardes ont tendance à vacciner plus que les autres. On pourrait en déduire que ce qui sépare la médecine de terrain de la médecine de troupeau est le respect des préceptes hippocratiques appliqués à chaque individu en fonction de ce qui lui est propre : « Avant tout, ne pas nuire ».

À la demande du Centre International de l'Enfance, la sociologue Claudine Marenco, directeur de recherches au CNRS, a publié en 1986 une étude sur « l'acceptabilité des vaccinations de l'enfance » qui expliquait pourquoi la vaccination des enfants avait progressivement pris en France le caractère d'une institution inquestionnable. « La vaccination pour les mères de famille est bien moins objet de connaissance qu'affaire de règle et de foi. » L'étude démontrait que « à propos de vaccination des enfants, la parole est en quelque sorte interdite » et que « l'obligation vaccinale fait des familles une clientèle captive pour le pédiatre et le généraliste. » La situation n'a guère évolué depuis cette époque.

LES ENFANTS SONT DE PLUS EN PLUS MALADES

L'asthme de l'enfance est devenu le problème numéro un en pédiatrie

[...] les enfants non vaccinés se portent mieux que les autres, bien entendu dans les populations bien nourries et qui vivent dans de bonnes conditions d'hygiène. Ce sont les pays les plus vaccinalistes qui connaissent le taux de maladies le plus élevé, tels les États-Unis. Nous avons échangé les bénignes maladies de l'enfance contre de graves pathologies. À l'échelle mondiale, constate le Dr Michel Odent dans Jama, l'asthme de l'enfance est devenu le problème numéro un en pédiatrie. Et dans une étude comparative entre 243 enfants vaccinés et 203 enfants non vaccinés, le Dr Odent signale une fréquence élevée de toutes les maladies, particulièrement otites et crises d'asthme, chez les enfants vaccinés.

D'après l'OMS, dans l'ensemble de l'Europe occidentale, l'incidence de l'asthme a doublé en dix ans. En Suisse, 8 % de la population souffrent d'asthme, contre 2 % seulement il y a 25 ou 30 ans. En Allemagne, on estime qu'il y a 4 millions d'asthmatiques. Et depuis le début des années 1980, le nombre d'asthmatiques a augmenté de plus de 60 % aux États-Unis où le nombre de décès dus à la maladie a doublé, pour atteindre 5 000 par an. Au Japon, on compte environ 3 millions d'asthmatiques. En Australie, un enfant sur six est touché parmi les moins de 16 ans. Au niveau mondial, on enregistre plus de 180 000 décès par an dus à cette affection. Pourquoi tant d'enfants sont-ils asthmatiques ?

Bien que les instances de la santé publique attribuent ces augmentations à la pollution — qui n'a certes pas augmenté dans ces pays dans ces proportions —, nombreux sont ceux qui estiment que les vaccinations et la disparition des maladies infantiles favorisent l'asthme et les allergies de toutes sortes. Dans ces pays, le pourcentage de vaccination par le ROR, la polio, le DTP et l'hépatite B est de 95 %. Selon une étude anglo-saxonne du Churchill Hospital d'Oxford, l'augmentation importante de l'asthme (qui a doublé en France depuis vingt ans avec 3 500 décès annuels) est davantage liée aux vaccins (BCG, coqueluche et rougeole) qu'à la pollution. En 1997, un article paru dans Science sous le titre « Une épidémie en l'absence d'infection » concluait que « les maladies infectieuses de l'enfance peuvent, paradoxalement, protéger de l'asthme ». La même année, dans Epidemiology, des chercheurs néo-zélandais ont émis une hypothèse semblable. En effet, une étude menée sur 1 265 Néo-Zélandais nés en 1977, dont 23 d'entre eux n'étaient pas vaccinés, prouva qu'aucun de ces derniers ne souffrait de l'asthme. Chez les 1 242 autres qui avaient reçu soit le vaccin anti-polio, soit le DTP, 23 % avaient des crises d'asthme et 30 % avaient dû consulter pour diverses allergies. En 1996, le journal médical anglais The Lancet publiait des études danoises et britanniques qui démontraient que certaines maladies infantiles, particulièrement la rougeole, protègent des allergies. Ces études comparaient deux groupes de jeunes adultes âgés de 14 à 21 ans en Guinée-Bissau, en Afrique de l'Ouest. Le premier groupe avait attrapé la rougeole durant l'épidémie de 1979 (avant que le vaccin n'y soit pratiqué), les autres avaient été vaccinés. Chez ce second groupe, les chercheurs ont constaté 26 % d'allergies, soit le double que dans le premier groupe.

La sclérose en plaques

De même, la sclérose en plaques était quasiment inconnue chez l'enfant avant l'introduction du vaccin contre l'hépatite B, même si de rares cas ont été décrits dès le milieu du XIXe. Or, comme l'a signalé le Dr Dominique Le Houezec, pédiatre et Conseiller médical du Revahb : « 30% des affections démyélinisantes signalées chez les enfants de moins de 15 ans sont apparus dans le délai d'un mois ou moins après une vaccination, ce qui en accroît donc notablement l'incidence dans cette fenêtre de temps. Les caractéristiques de ces observations montrent une légère prédominance féminine avec un sex-ratio garçon/fille de 0,42 pour les SEP (67 cas) et 0,55 pour les autres démyélinisations (33 cas).

Le diabète

Quant au diabète, bien qu'on ne puisse ignorer les mécanismes d'autoimmunité induits par certains composants alimentaires (protéines de lait de vache, gluten, etc.) ou les effets d'une alimentation de plus en plus riche en produits raffinés et transformés, la littérature médicale rapportait déjà en 1947 une réduction du taux de glucose dans le sang chez certains enfants ayant reçu un vaccin contre la coqueluche. Ensuite, au cours des années 1960 et 1970, les chercheurs commencèrent à se poser des questions sur les vaccins à virus vivants qui pourraient contribuer à l'émergence du diabète. Le New Zealand Medical Journal du 24 mai 1996 a publié les révélations d'un médecin américain, le Pr. Barthelow Classen, sur un lien probable entre la vaccination anti-hépatite B et le diabète insulinodépendant. En 1988, on a procédé en Nouvelle-Zélande à une campagne de vaccination massive et 70 % de jeunes de moins de 16 ans ont reçu ce vaccin. Au cours des trois années suivantes, on a pu constater une augmentation de 60 % des diabètes insulinodépendants. Pour le Pr. Classen, c'est la libération d'interférons déclenchée par la vaccination qui est à l'origine de cette augmentation de diabète. Mais le vaccin contre l'hépatite B n'est pas le seul à induire ce phénomène.

Le cancer

Après les accidents, le cancer est la seconde cause de mortalité chez les enfants de moins de 12 ans. Les principaux cancers concernant les enfants sont des leucémies (environ 30 % des affections malignes), puis les tumeurs du système nerveux central (20 %). Ensuite viennent les lymphomes, la maladie de Hodgkin, les tumeurs du système nerveux sympathique ou neuroblastomes, les tumeurs rénales (néphroblastomes) et les tumeurs osseuses. Pourquoi l'apparition de cette maladie (qui met en général des années à se développer) à un si jeune âge ? Pourquoi une maladie de dégénérescence si précoce ?

Comme le cancer est une maladie qui a souvent de multiples causes, il est difficile de répondre précisément à cette question. Cependant, on peut avancer quelques pistes en rapport avec la vaccination. Tout d'abord le rapport entre certains virus et certains cancers est un fait médicalement accepté. Ensuite, dès le mois de mai 1960, le journal Science et vie signalait qu'un biologiste venait de démontrer expérimentalement qu'en vaccinant ses cobayes (rongeurs) avec tous les vaccins alors obligatoires, il provoquait une leucémie sur leur descendance, ce qui le menait à se demander si ces vaccins ne pouvaient pas avoir les mêmes effets chez l'humain et être responsables de l'augmentation du nombre de leucémies chez les enfants français. Dans le même ordre d'idée, le magazine Science du 7 novembre 1986 a publié les résultats des expériences menées à Los Angeles, aux États-Unis, qui ont montré que deux virus inoffensifs, mis en présence l'un de l'autre, peuvent se recombiner et donner naissance à un « mutant » pathogène. Cette souche virulente peut alors entrer en conflit avec son hôte et déclencher une maladie, voire la mort.

L'arthrite juvénile chronique

La fréquence de l'arthrite juvénile chronique a plus que doublé depuis dix ans, passant en France de 5 000 à 10 000 en 1990 à plus de 20 000 actuellement. L'arthrite chronique affecte maintenant environ un Américain sur cinq. Depuis la mise en route de la campagne de vaccination de masse, cette affection qui se manifestait chez les enfants avant la deuxième dentition, touchant davantage les fillettes, semble maintenant frapper autant les deux sexes et de plus en plus de nourrissons. Nombre de parents mettent en cause les vaccinations et notamment le vaccin anti-hépatite B. Sous la plume du Dr Escoffier-Lambiotte, Le Monde du 12 novembre 1970 évoquait déjà les travaux de divers chercheurs américains montrant le rôle du virus de la rubéole dans l'apparition des rhumatismes : « Une série de travaux récents ont montré que les cellules synoviales saines (qui entourent les articulations) en culture, sont altérées sérieusement par le virus de la rubéole, alors que les mêmes cellules prélevées autour d'articulations "rhumatisantes" lui résistent. Ce qui semblerait confirmer que les virus jouent un rôle important dans certains processus rhumatoïdes. Les mêmes chercheurs américains ont montré que les sérums des malades ayant eu la rubéole empêchaient l'apparition de ces lésions rhumatismales dans les cultures cellulaires. En 1970 toujours, le HEW (service de la Santé, de l'Éducation et du bien-être) des États-Unis a reconnu que « 26 % des enfants vaccinés contre la rubéole au cours d'un programme d'essai national avaient développé de l'arthrite et des douleurs rhumatismales. Plusieurs d'entre eux avaient dû être hospitalisés. »

Depuis, ces observations ont été confirmées. En 2002, par exemple, le Vaers (Vaccin Adverse Events Reporting System) a publié les résultats d'une étude examinant l'impact des vaccinations contre la rubéole et l'hépatite B sur le développement d'une arthrite chronique chez l'adulte . Les chercheurs évaluaient cet impact par rapport à celui d'une vaccination contre la diphtérie et le tétanos. Selon leurs résultats ce sont les femmes qui ont été les plus touchées (trois fois plus que les hommes) par l'arthrite suite à ces vaccinations et ce, dès 10 à 15 jours après l'injection des vaccins et pendant au moins un an. Le vaccin contre la rubéole augmentait de 32 à 53 % le risque d'arthrite tandis que celui contre l'hépatite B l'élevait de 5 à 10 %. Tout récemment, en juillet 2009, le journal Vaccine a rapporté le cas d'une fillette de 11 ans atteinte d'arthrite juvénile stabilisée depuis l'âge de 7 ans. 5 jours après première vaccination contre la rubéole. cette enfant a vu son arthrite revenir en force brutalement. Ses médecins pensent que ce n'est pas dû à la vaccination elle-même mais à un « mimétisme moléculaire entre le virus de la rubéole et l'arthrite juvénile ».

Les maladies auto-immunes

Au cours des vingt dernières années, les maladies auto-immunes ou neurologiques se sont multipliées, les taux de troubles de l'attention ont doublé, les problèmes d'apprentissage ont triplé et l'autisme a augmenté de manière vertigineuse à travers le monde. Le Dr Andrew Wakefield tire la sonnette d'alarme : « Nous sommes au cœur d'une épidémie à échelle internationale. Ceux qui avaient la charge d'en trouver les causes et d'y apporter les remèdes ont échoué. Parmi les raisons de cet échec, il y a le fait que ces gens sont confrontés à la perspective qu'ils pourraient, eux-mêmes, être les responsables de cette épidémie. Dès lors, tout ce qu'ils entreprennent pour pouvoir se disculper ne peut, en fait, que retarder le progrès. Je crois vraiment que les responsables de la santé savent pertinemment qu'il y a un problème ; ils veulent cependant le nier, et acceptent la perte d'un nombre indéterminé d'enfants parce qu'ils pensent que le succès de leur politique de santé publique — la vaccination obligatoire — entraîne inéluctablement des sacrifices. Ni moi, ni mes collègues ne pouvons accepter la croyance qu'un seul enfant soit "sacrifiable". On a déjà eu affaire à pareilles croyances au cours de l'histoire ! »

Pour nous rassurer, les fabricants de vaccins avouent qu'on ne devrait pas vacciner un enfant qui ne présente pas une réponse immunitaire satisfaisante. Mais il y a là une contradiction car, d'après le rapport du Comité médical de la Fondation de la Déficience Immunitaire, publié en 1992, « la plupart des déficiences immunitaires ne peuvent être diagnostiquées avant l'âge de un an ». Or, avant un an, l'enfant a déjà reçu une bonne dose de vaccins. Il est donc incontestable que cette pratique est irresponsable et dangereuse et que chaque vaccination d'un enfant est un jeu de roulette russe.

Selon la médecine officielle, la santé est l'absence de maladies, ce qui a généré ce que l'on appelle « la médecine préventive », concept qui s'est imposé sans discussion et qui a permis toutes les dérives puisque l'objectif est la disparition totale des maladies. Cependant, la véritable prévention ne consiste pas à multiplier les vaccins pour « prévenir » les maladies. Comme je l'ai déjà dit, nous devrions abandonner cette logique de guerre contre les microbes et les virus sans les craindre car sans eux, la vie n'existerait pas, nous ne devons pas l'oublier.

Sylvie Simon, Vaccins, mensonges et propagande.


Vaccins, mensonges et propagande

En deux siècles d'histoire, la vaccination a connu succès et scandales. Aujourd'hui il est bien difficile de savoir si les données scientifiques sont suffisantes pour créer sans cesse et sans risque de nouveaux vaccins.

Contrairement aux médicaments, les vaccins sont destinés aux bien-portants pour prévenir une hypothétique maladie. Il semble donc important que chacun connaisse les risques de ces maladies ainsi que ceux induits par les vaccins.

Saviez-vous que la population vaccinée contre la grippe est passée aux États-Unis de 15 % en 1980 à 65 % aujourd'hui, sans qu'aucune diminution des décès liés à cette maladie n'ait été observée ? Pourquoi les autorités de santé taisent-elles le fait que le nombre de décès par rougeole n'a pas diminué depuis 1988 en dépit d'une couverture vaccinale beaucoup plus étendue ? Peut-être parce que les vaccins, loin d'être les parents pauvres des médicaments, sont à l'origine de plus de 20 % du chiffre d'affaires de certains laboratoires pharmaceutiques...

Écrit par une spécialiste de la désinformation en matière de santé, ce livre contient les données les plus parlantes sur les vaccins des informations dont bon nombre de médecins n'ont même pas connaissance.

Par recoupements de chiffres, de dates, Sylvie Simon démontre magistralement comment l'industrie pharmaceutique, les médias et les gouvernements nous manipulent dès lors qu'il est question de vaccin. Pour qu'on ne puisse plus dire « si j'avais su... ».


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Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...