mercredi, avril 24, 2013

Un guérisseur français en Russie




Anthelme, Nizier, Philippe Vachod (1849-1905), plus connu à l'époque sous le nom de "Monsieur Philippe", repose au cimetière de Loyasse (Lyon). « J’ai fait un petit tour au cimetière de Loyasse pour me recueillir sur sa tombe et quelle ne fût pas ma surprise et ma joie de voir qu’encore de nos jours des gens viennent lui demander des miracles (des petits papiers étant accrochés sur la grille qui entoure sa tombe), et le nombre de plaques de remerciement pour ces guérisons en témoignage... », écrit Cendrine dans son blog

Philippe, le thaumaturge de Lyon, ressuscite un enfant

« En 1870, alors âgé de 21 ans, « Monsieur Philippe » se rend au chevet d’un enfant de sept ans, Jean Chapas, dont deux médecins viennent de constater la mort. Jean-Baptiste Ravier, l’ébéniste qui a confectionné le petit cercueil, est témoin de la scène : au pied du jeune Chapas, et devant toute l’assistance, Monsieur Philippe dit : « Jean, je te rends ton âme ! ». Immédiatement, l’enfant reprend ses couleurs et lui sourit. Jean Chapas deviendra par la suite « le disciple préféré » de Monsieur Philippe qui l’appellera « le Caporal ». Jean Chapas héritera des dons de son Maître et continuera son œuvre jusqu’en 1926 environ, avec autant d’éclat. » (Nexus n° 48)

Les exploits de « Monsieur Philippe » ont-ils été exagérés par les membres des sociétés secrètes qui entouraient le guérisseur, comme Papus, alias Gérard Encausse (franc-maçon et martiniste) ? Ce dernier disait, à qui voulait l'entendre, que « Monsieur Philippe » commandait à la foudre.

Vladimir Fédorovski rappelle les circonstances de l'arrivée du mage français à la cour impériale de Russie :

« Les tsars furent souvent de grands mystiques. Nicolas II et la tsarine s'étaient ainsi pris d'amitié pour un certain Philippe, mage et guérisseur français. Le journaliste Alexis Souvorine, témoin privilégié de cette époque, évoqua cet engouement avec une certaine ironie :

La grande-duchesse Anastasia de Monténégro s'était passionnée, à Nice, pour les tables tournantes. Elle recommanda Philippe à la souveraine. On le manda, on fit tourner les tables, on entreprit de faire venir le spectre d'Alexandre III qui se mit à conseiller Nicolas II...

La rencontre de Philippe avec Nicolas et Alexandra eut lieu en septembre 1901, à Compiègne, durant le séjour du couple impérial en France. La cour de Russie avait déjà entendu vanter les extraordinaires pouvoirs de ce mage par le fameux Papus, auteur d'innombrables traités ésotériques, qui venait régulièrement à Saint-Pétersbourg.

Cette réunion avec Philippe produisit une profonde impression sur les souverains russes. Mais le guérisseur n'était pas bien vu par la justice française, car il pratiquait illégalement la médecine. Le tsar demanda alors au ministre des Affaires étrangères, Delcassé, qu'un diplôme fût délivré au « faiseur de miracles ». Désireux d'entretenir de bons rapports avec la Russie, le ministre s'adressa lui-même au président de la République, Loubet. Mais rien n'y fit : en France, même avec la bénédiction du président de la République, on ne pouvait pas devenir médecin sans passer les concours requis. L'empereur convia donc Philippe en Russie, où il se vit octroyer un titre de médecin militaire, avec le grade de colonel.

Pourtant, le représentant de l'Okhrana — les services secrets russes — à Paris le dépeignait, dans ses rapports, comme un « charlatan » et un « brigand ». La presse révolutionnaire allait dans le même sens, dénonçant :

Tandis que le pays traverse une crise profonde et pénible, dans les labyrinthes de son palais, le tsar russe attend la révélation d'un occultiste international qu'on lui a fourré entre les pattes. Quant à la Cour, elle est également opposée au « charlatan français » !

L'indignation fut telle que Philippe ne put effectuer de nouveaux séjours à Saint-Pétersbourg.

De son vrai nom, l'homme s'appelait Nizier Anthelme. Originaire de Lyon, il se revendiquait voyant et guérisseur. Il prétendait communiquer avec les morts et vivre à la frontière des deux mondes. Le grand-duc Constantin Constantinovitch le décrivit ainsi dans son Journal :

Un homme d'une cinquantaine d'années, petit, aux cheveux et à la moustache noirs, avec un effroyable accent du sud de la France. Il parlait de l'effondrement de la religion en France et plus généralement en Occident... Quand nous nous sommes séparés, il a voulu nie baiser la main, et j'ai eu bien du mal à la lui arracher.

Philippe perçut immédiatement la peur qui habitait l'âme de la tsarine Alexandra. En observateur avisé, l'éminent poète de l'époque, Volochine, expliquait ainsi le « grand et compliqué mystère de la tsarine » :

Elle appartenait à une famille luthérienne passionnément religieuse et honnête. En se convertissant à l'orthodoxie, Alexandra avait assimilé d'un coup toutes les traditions de la Russie éternelle, des fols en Christ aux prophètes, des vieux sages aux premiers martyrs de l'Église orthodoxe. Cette conversion fut d'abord un véritable choc, mais sa foi en sortit renforcée.

Ayant jaugé sa ferveur religieuse, Philippe s'arrangea pour marier habilement magie et Saintes Écritures. Pour Alexandra, il apparut d'emblée comme un homme de Dieu envoyé pour venir en aide à la dynastie. Il sut aussi satisfaire sa soif de surnaturel, n'hésitant pas à recourir aux recettes des grands voyageurs partis à la découverte de la Russie insolite au XVIIIe siècle, comme Casanova ou Cagliostro.

Le tsar, gagné par la foi passionnée de son épouse, finit par partager son exaltation. La Cour observait, moqueuse, le mage parisien, consciente qu'il n'était qu'un jouet entre les mains des groupes rivaux de l'entourage du tsar. Et tandis qu'un autre témoin, Polovtsev, membre honoraire du Conseil d'État, consignait dans son Journal : « Philippe a promis à la tsarine qu'elle aurait un garçon et non une fille », le ventre d'Alexandra prenait des rondeurs prometteuses... Hélas, il s'agissait d'une grossesse nerveuse ». Mais cela n'ébranla pas pour autant la confiance du couple.

La société grondait et les rumeurs les plus folles circulaient. Ainsi, le prince Ioussoupov (le père du futur assassin de Raspoutine) racontait que, se promenant au bord de la mer lors d'un séjour en Crimée, il avait rencontré la grande-duchesse Militsa de Monténégro, qui n'avait pas répondu à son salut. Elle se trouvait en compagnie d'un homme. La croisant de nouveau le lendemain, seule cette fois-ci, il demanda à la jeune femme pourquoi elle l'avait ignoré ainsi la veille. « Mais vous ne pouviez pas me voir, lui aurait-elle répondu, puisque j'étais avec le Dr Philippe ! Lorsqu'il porte son chapeau, il est invisible ainsi que les gens qui se trouvent avec lui. »

Tel était le genre d'histoires colportées par la Cour, quand il ne s'agissait pas de grasses plaisanteries : Philippe dormait dans la chambre du couple impérial, où « il faisait de la sorcellerie, afin que la tsarine donne naissance à un héritier »... Jusqu'à sa mort en 1905, le mage français entretint une correspondance assidue avec celle qui, dans ses lettres, l'appelait « cher ami ». Alexandra évoquait d'ailleurs le Dr Philippe en des termes analogues à ceux qu'elle emploierait plus tard pour Raspoutine : « Comme la vie est riche depuis que nous le connaissons, et tout semble plus facile... »

Perturbé, le grand-duc Constantin remarqua qu'après leurs rencontres avec le Dr Philippe, le tsar et Alexandra se trouvaient « dans un état d'exaltation, comme en extase, le visage rayonnant et les yeux brillants »...


Fils de Papus et filleul de Philippe de Lyon, le docteur Philippe Encausse, grand maître de l'ordre martiniste, est l'auteur du livre Le maître Philippe de Lyon. Thaumaturge et homme de Dieu.

 

mardi, avril 23, 2013

La conscience Une



Le dernier roi socialiste Flamby 1er, prétendue marionnette de néo-illuminés, la sexualité débridée des moines bouddhistes (Shingon), le nouvel ordre mondial et tout le reste, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, ne seraient qu'un jeu (Lîlâ) de l'esprit naturel, les « ornements » du non-mental. Selon des philosophies non-dualistes orientales, Lîlâ est une façon de décrire toute la réalité, y compris le cosmos, comme le résultat du jeu créatif de Brahma.

Autrement dit, dans notre vie quotidienne et indépendamment des écoles philosophiques :

« La conscience une manifeste des milliards de corps mentaux qui se présentent sous les formes d'individualités, apparemment autonomes, avant pour mode d'emploi la recherche du plaisir et l'évitement de la souffrance.

C'est le moteur basique qui agite les humains dans le grand théâtre de la vie, avec comme inconvénient majeur que le simple fait d'exister les place en situation d'entrer automatiquement en conflit avec ses semblables.

Krishnamurti a décrit d'une façon géniale les turpitudes du mammifère humain qui cultive ses divisions à l'aide d'opinions, d'idéologies contradictoires, de conceptions fragmentées qui font de la planète un lieu où les factions discordantes en arrivent à s'entretuer pour des idées.

Beau, laid, positif, négatif, bien, mal, heureux, malheureux, sujet, objet, attraction, répulsion, plaisant, déplaisant, moi et l'autre, etc, etc... représentent les facteurs qui donnent l'impression d'un agir personnel où chacun détient la vérité.

Lorsqu'est adopté et confondu avec soi-même la croyance d'être séparé, ce qui est le cas de la majorité, un pseudo centre se construit et ne peut agir qu'en fonction de conditionnement qu'il prend pour lui-même.

Une fois encastré dans le psychisme, la gamme des scénarios dualistes, le primate humanoïde va répéter encore et encore les mêmes caractéristiques et comportements, aussi bien les assassinats collectifs que les actions compassionnelles.

Par contre, la dualité peut devenir la voie royale qui est tant cherchée à l'extérieur.

Quels que soient les phénomènes qui se produisent en soi, négatifs ou positifs, lorsqu'ils sont vus sans commentaires, nous restons au milieu des extrêmes et nous n'adhérons plus à aucun, fulgurant aperçu d'une liberté inconcevable.

Mais alors, pourrait-on dire, si les conditionnements ne sont plus utilisés pour répondre aux provocations de la vie, comment vais-je pouvoir les gérer ?

Laisser la vie être sera la réponse, une action se fera ou ne se fera pas, mais cela jaillira d'une tranquillité impersonnelle en phase avec la situation ; il n'y a donc rien à gérer ni personne pour le faire.

Un nouveau fonctionnement se met en place, la pensée abstraite, grande productrice d'analyses erronées des situations, s'affaiblit de plus en plus, laissant la place à des actions pragmatiques et fonctionnelles.

Il ne faudrait pas croire qu'un être ayant reconnu l'état naturel soit épargné par la survenue de ses programmes dualistes ingérés depuis l'enfance ; ceux-ci surgissent sans demander la permission, très incrustés dans le psychisme.

La seule différence est que l'être lucide en est le témoin non-impliqué alors que l'individu encore identifié croit être ce qu'il vit et ressent, piège maléfique qui condamne l'espèce à reproduire sans fin les mêmes turpitudes, aussi inappropriées, désuètes et décalées soient-elles. »

Henry Damay

Dans son livre L'empreinte de Krishnamurti, Henry Damay, jette « un regard sur les répercussions, dans le temps et l'espace, qui ont pu se produire chez un fervent admirateur inconditionnel, en son temps, de cette nouvelle et puissante forme de pensée, émanant du personnage (de Krishnamurti) ».

« Il s'agit, dit Henry Damay, du cheminement d'un disciple de ce maître, bien que ce dernier réfutât ce terme, qui a fait l'objet de ce livre, dont les modalités d'exploration pourront surprendre. »


« Krishnamurti est un éveilleur de conscience. Mais de quelle conscience s’agit-il ?

En apparence, il y avait un orateur et des auditeurs mais s’il est vu que la source de vie est tout ce qui est, cela implique qu’il n’y a ni auditeurs ni orateur mais la conscience une qui joue avec elle-même.

La conscience mémoire va-t-elle vouloir appliquer les puissants concepts de Krishnamurti ou les paroles vont-elles couler en soi-même dans une écoute où il n’y a pas besoin de réfléchir pour comprendre.

Le paradoxe de celui qui cherche l’illumination, c’est d’être confronté à une mission impossible du fait que c’est le chercheur lui-même qui est amené à se dissoudre dans le non savoir de la source silencieuse.

Si cela est vu, ce dernier peut goûter le nectar d’être libéré du connu, la compréhension de surface et l’accumulation de connaissances n’ayant plus aucun intérêt. »


L'empreinte de Krishnamurti
Les mystères de la transmission








lundi, avril 22, 2013

Homosexualité & bouddhisme japonais




Un autel du bouddhisme Singhon (bouddhisme tantrique japonais) expliqué en langue des signes (une langue d'actualité depuis que des opposants à la loi mariage pour tous font renaître le préjugé judéo-chrétien : l'homosexualité est une maladie et la masturbation rend sourd). 


Une tradition attribue l'introduction de l'homosexualité au Japon à Kûkai (alias Kôbô Daishi), le fondateur de la secte Shingon : "Depuis l'époque de l'empereur Kammu, lorsque Kôbô Daishi revint de Chine, l'amour des hommes a fleuri. Dans les monastères de Kyôto, les "Cinq Montagnes" de Kamakura, les quatre grands temples de Washû et Kôshû [Yamato et Edo], et dans tous les temples de la capitale, la Voie des éphèbes s'est répandue. Par la suite, non seulement les bouddhistes, mais aussi les nobles, les guerriers, et tous, sans distinction de rang ou de richesse, sont devenus intimes avec elle."

Selon une variante, l'homosexualité fut révélée par le Bodhisattva Mañjusrî en Inde et par Kûkai au Japon. Une autre tradition fait remonter ses origines jusqu'au temps mythologiques, avec la légende des deux divinités Otake no mikoto et Amano no mikoto, décrits comme des « amis très intimes » — si intimes qu'ils furent enterrés ensemble.

Il faut souligner l'importance de la légende de Kôbô Daishi, car c'est à travers elle que les missionnaires jésuites découvrirent l'homosexualité bouddhique japonaise. Dans une lettre datée du 20 février 1565, le père Louis Frois écrit : « Dans un lieu appelé Kôya, il y a de nombreux cloîtres de bonzes. On appelle leur fondateur Kôbô Daishi. A en juger par ce que celui-ci a fait, ce bonze n'était pas homme mais plutôt diable. » De même Villela, dans une lettre datée du 18 août 1561, note : « Les gens sont terriblement trompés par un bonze appelé Kôbô Daishi. Je trouve, d'après ce qu'on m'a appris, qu'il était tout à fait le diable incarné. Il a inventé, et enseigne au peuple, de nombreux péchés ». Comme le montre Schalow, cette légende fut utilisée au XVIIe siècle pour affirmer les relations homosexuelles entre hommes et garçons, tant dans les monastères que dans le monde séculier des guerriers et des marchands. Une des premières mentions de cette légende se trouve dans un poème du maître Zen Ikkyû : « Monju, le saint, fut le premier à ouvrir cette voie ; Kôbô du Kongô [buji] ensuite la fit revivre. Sans mâle et femelle, ses plaisirs sont comme un cercle sans fin ; les hommes crient de plaisir lorsqu'ils atteignent l'entrée. » 

Schalow décrit trois ouvrages du XVIIe siècle en relation avec cette légende : le Livre de Kôbô Daishi, apocryphe dont l'un des premiers manuscrits date de 1598 ; Les azalées de roche de Kitamura Kigin (1624-1705) ; et Le grand miroir de l'amour mâle de Saikaku. Le Livre de Kôbô Daishi est divisé en trois parties, dont la première élucide dix signes de la main qui permettent aux acolytes d'exprimer leurs sentiments aux prêtres ; la seconde fournit à ceux-ci les indices permettant de déchiffrer les émotions de leurs jeunes amants ; la troisième décrit les positions de l'acte homosexuel, en s'inspirant des postures de méditation tantrique. On apprend ainsi que, dans la première méthode dite de « l'envol de l'alouette », « le cul se soulève comme une alouette s'élevant dans le ciel », ce qui rend la pénétration aisée. Par contre, d'autres méthodes comme « insertion sèche » sont réputées douloureuses. Le reste est du même venant. En conclusion, l'auteur attribue ces enseignements à Kûkai lui-même, et donne quelques conseils de physiognomonie pour évaluer les qualités amoureuses des jeunes garçons.

Dans Les azalées de roche, Kitamura déclare : « Prendre plaisir dans une belle femme a été dans le cœur des hommes depuis l'âge des dieux mâles et femelles, mais prendre plaisir à la beauté d'un autre homme va contre la nature. Néanmoins, comme les rapports entre sexes avaient été interdits par le Bouddha, les prêtres de la Loi — n'étant ni de pierre ni de bois — ne trouvèrent d'autre exutoire à leurs sentiments que de pratiquer l'amour des garçons. Tout comme les eaux qui plongent et s'écoulent au-dessus de la passe de Tsukibane forment les bassins profonds de la rivière Mino, de même cette forme d'amour s'est avérée plus profonde que l'amour entre hommes et femmes ».

Pour Kitamura, l'homosexualité masculine n'est donc à l'origine qu'un pis-aller, une manière de tourner l'interdit bouddhique contre les rapports hétérosexuels. Néanmoins, ce « dangereux supplément » se révèle plus durable et profond que l'original.

Pour Saikaku, par contre, l'homosexualité masculine est la réalité fondamentale. Parmi les quarante histoires qui constituent son recueil et qui traitent le plus souvent des amours des guerriers et des marchands, certaines ont trait à des prêtres et moines bouddhiques — et l'on voit que ce sont leurs tendances homosexuelles qui poussèrent nombre d'entre eux à entrer dans les ordres — et non l'inverse. Si « Kôbô Daishi ne prêcha pas les profonds plaisirs de l'amour des garçons en dehors des monastères », suggère ironiquement Saikaku, « c'est parce qu'il craignait l'extinction de l'humanité » et qu'il « prévoyait sans doute la popularité de l'amour des garçons durant cette période finale de la Loi ».

En tout état de cause, il est indéniable que l'amour homosexuel était étroitement associé dans l'esprit des japonais de l'époque Edo avec le bouddhisme ésotérique et, dans une moindre mesure, avec le Zen. Il faudra un jour reconsidérer sous cet angle l'esthétisme Zen.

L'homosexualité était apparemment perçue comme une caractéristique du bouddhisme, si l'on en croit un texte intitulé Yakeiyu shamisen [1628] selon lequel « L'amour entre femmes est le mystère de la Voie des Kami, l'amour entre hommes, le mystère de la Loi du Bouddha.

Selon un autre dicton, le Bodhisattva Jizô préfère « amour des femmes (nyoshoku) », le Bouddha Yakushi l'« amour des hommes (nanshoku) ». Notons au passage que la terminologie reflète une vision typicalement mâle puisque nanshoku renvoie clairement à l'« amour entre hommes », tandis que nyoshoku semble indiquer l'attraction de l'homme pour la femme plutôt que le lesbianisme. Quoi qu'il en soit, le principal patron des homosexuels bouddhistes n'est pas le Bouddha de la médecine Yakushi, mais le Bodhisattva Mañjusrî (en raison apparemment d'un jeu de mots sur la prononciation japonaise de son nom, Mañjusrî, shiri signifiant « les fesses »). Dans un roman de Saikaku, l'héroïne dit à Mañjusrî : « Sans doute pouvez-vous, Seigneur Monju, comprendre l'amour entre les hommes, mais pour ce qui est de la passion féminine, vous n'en avez pas la moindre idée ».

Une autre histoire, rapportée dans le Konnan shigusa de Hiraga Gennai, explique comment le roi Yama, l'un des roi infernaux, avait décidé d'interdire l'homosexualité lorsqu'un autre roi, le « Roi Tournant la Roue », la défendit en déclarant qu'elle était moins néfaste que l'hétérosexualité.

La plupart des auteurs semblent s'accorder sur le fait que l'homosexualité mâle était relativement bien acceptée dans la société japonaise et constituait l'un des traits caractéristiques de la vie monastique. Elle était perçue comme une sorte de compensation pour la prohibition des femmes dans les monastères, prohibition particulièrement stricte sous les Tokugawa. Dans l'« Histoire de Gengobei », Saikaku fait dire à son héros : « Lorsque je me fis moine..., je fis le vœu au Bouddha de renoncer entièrement à l'amour des femmes ; mais, à cette occasion, je m'excusai auprès de tous les Bouddhas en les priant de me permettre ce qu'en mon cœur je ne pouvais abandonner, ma passion pour les beaux garçons qui portent les cheveux sur le devant de la tête. Si bien que personne ne peut aujourd'hui m'en faire grief ». Toutefois, lorsque le jeune novice auquel s'adressait Gengobei se révèle être son ancienne amante, il transcende bien vite la « différence entre l'envers et l'endroit », « la volupté avec les hommes et celle que donnent les femmes. » Et Saikaku de conclure : « Tout bien considéré, il était tombé dans un piège dont le trou n'avait rien de détestable. Le Maître Çakya [Shâkyamuni] lui-même y laisserait volontiers prendre l'un de ses pieds ».

Bernard Faure   

dimanche, avril 21, 2013

Des francs-maçons préparent-ils un Mai 2013 ?


Appel à la révolution d'un tribun franc-maçon.

Les Français sont exaspérés par le reniement des promesses électorales, l'incapacité des socialistes à lutter contre le chômage, la nomination au poste de ministre d'un franc-maçon corrompu (Cahuzac), la loi sur le mariage pour tous adoptée sans consultation nationale...

Selon le sondage IFOP du 21 avril 2013, les socialistes obtiennent le record absolu d'impopularité sous la Ve République. A peine 25% des Français leur font confiance pour améliorer la situation du pays. Le gouvernement de François Hollande ne semble doué que pour une chose : provoquer l'explosion populaire et la révolution.

François Hollande est entouré de francs-maçons. Or, durant la Révolution française de 1789, une partie de la franc-maçonnerie était réceptive aux idées d'Adam Weishaupt, le fondateur des Illuminés de Bavière.

L'histoire des illuminés, l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire secrète, a terni la réputation des sociétés secrètes. En 1776, un professeur de droit bavarois, Adam Weishaupt, fonda une organisation appelée les illuminés (Illuminati), qui recrutait ses adeptes parmi les étudiants.

De même que les jésuites, la confrérie des illuminés était gérée de façon militaire. Ses membres devaient abandonner tout jugement individuel et toute volonté. Comme les anciennes sociétés secrètes, les illuminés promettaient de révéler une sagesse ancienne. Weishaupt promettait à ses initiés qu'à mesure qu'ils s'élèveraient dans l'initiation, ils auraient accès aux secrets les plus importants et les plus puissants. Les initiés travaillaient en petites cellules et la connaissance était partagée entre ces cellules sur la base de ce que les services de sécurité modernes appellent le « principe de l'accès sélectif aux informations » — tant cette connaissance redécouverte était dangereuse.

Weishaupt rejoignit les francs-maçons en 1777 et, peu après, de nombreux illuminés le suivirent, en infiltrant les loges. Ils s'élevèrent rapidement aux plus hauts échelons.

Mais un jour de 1785, un homme appelé Jacob Lanz, qui se rendait en Silésie, mourut frappé par la foudre. Lorsqu'on l'étendit sur le sol de la chapelle la plus proche, les autorités bavaroises découvrirent sur lui des papiers qui révélaient les plans secrets des illuminés. D'après ces documents, dont certains écrits de la main même de Weishaupt, ainsi que d'autres saisis lors de perquisitions dans tout le pays, on put dresser un tableau de ce qui était en train de se passer.

Ces papiers révélaient que la sagesse ancienne et les pouvoirs secrets surnaturels promulgués au sein de la confrérie des illuminés avaient toujours été une frauduleuse et cynique invention : l'aspirant progressait grade par grade pour enfin découvrir que les éléments spirituels des enseignements n'étaient qu'un écran de fumée. La spiritualité était tournée en dérision, bafouée ; on y disait que les enseignements de Jésus-Christ avaient surtout un contenu politique, qu'ils appelaient à l'abolition de la propriété, du mariage, de tous les liens familiaux et de toute religion. Le but de Weishaupt et de ses acolytes était de mettre en place une société gérée sur des bases purement matérialistes, une nouvelle société révolutionnaire — et ils avaient décidé que le pays où ils allaient tester leurs théories serait la France.

À la fin de l'initiation, on soufflait dans l'oreille du candidat que le secret ultime est qu'il n'y a pas de secret.

C'est ainsi qu'il était introduit à une philosophie nihiliste et anarchiste qui faisait appel à ses pires instincts. Weishaupt prévoyait avec joie la destruction de la civilisation, non pas pour libérer les gens, mais pour le plaisir d'imposer sa volonté aux autres.

Ses écrits montrent l'étendue de son cynisme : « [...] notre force réside en grande partie dans la dissimulation. Pour cela, nous devons nous couvrir sous le nom d'une autre société, les loges franc-maçonniques sont le meilleur manteau pour dissimuler notre objectif supérieur ».

« Cherchez la compagnie des jeunes gens », conseillait-il à un de ses conspirateurs. « Observez-les et, si l'un d'eux vous plaît, mettez-lui la main dessus. »

« Comprenez-vous vraiment ce que veut dire diriger — diriger une société secrète ? Non seulement régner sur le peuple dans son ensemble, mais sur les hommes les meilleurs, des hommes de toutes les races, nations ou religions, de régner sans force visible... le but final de notre société n'est autre que de prendre le pouvoir et les richesses... et d'avoir la maîtrise du monde. »

Suite à la découverte de ces écrits, l'ordre fut dissous — mais il était trop tard.

En 1789, il y avait près de trois cents loges en France, dont soixante-cinq à Paris. D'après les francs-maçons français d'aujourd'hui, il y avait plus de soixante-dix mille francs-maçons en France. Le but d'origine avait été d'imprégner les gens de l'espoir et de la volonté de changement, mais l'infiltration massive des loges laisse penser que le programme qui fut mis en place par l'Assemblée en 1789 avait été conçu par des illuminés allemands en 1776. Danton, Desmoulins, Mirabeau, Marat, Robespierre, Guillotin et d'autres « meneurs » avaient été « illuminés ».

Le roi tarda à accepter les réformes et Desmoulins appela à la révolte armée. En juin 1789, Louis XVI tenta de dissoudre l'Assemblée et rappela ses troupes à Versailles. S'ensuivit une désertion massive. Le 14 juillet, une foule en colère prit la Bastille et Louis XVI fut guillotiné en janvier 1793. Quand il voulut parler à la foule, un roulement de tambour l'interrompit. On l'entendit dire : « Je meurs innocent des crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez verser ne retombera pas sur la France. » Qu'un tel acte puisse arriver au cœur de la nation la plus civilisée du monde ouvrit la porte à l'impensable. […]

Dans l'anarchie qui succéda à cette exécution, la France se trouva menacée de l'intérieur comme de l'extérieur. Les maîtres des loges franc-maçonniques prirent le pouvoir. Bientôt, nombreux furent accusés d'être des traîtres à la Révolution et ainsi commença la Terreur.

Les estimations sur le nombre d'exécutions diffèrent. La force directrice de cet événement, l'homme le plus austère et le plus incorruptible, était l'avocat Maximilien de Robespierre. En tant que chef du Comité de salut public et en charge de la police, il envoyait à la guillotine des centaines de personnes par jour et le nombre total d'exécutions finit par s'élever à 2 750. De ce nombre, seulement 650 étaient des aristocrates, le restant n'étant que de simples travailleurs. Robespierre finit même par exécuter Danton. Saturne dévorait ses propres enfants.

Comment tout cela fut-il possible ? Comment des hommes si éclairés pouvaient-ils justifier un tel bain de sang ? Dans une philosophie idéaliste, la fin ne justifie jamais les moyens, car [...] les intentions affectent le résultat, aussi dissimulées soient-elles. Robespierre répandit le sang par devoir sinistre, pour protéger les droits des citoyens et leurs propriétés. D'un point de vue rationnel, il agit de la sorte pour le bien commun. Cependant, ce désir d'être pleinement raisonnable semble l'avoir rendu fou.

Le 8 juillet 1794, une curieuse cérémonie eut lieu devant le Louvre, aux Tuileries. Les membres de la Convention étaient tous assis dans un grand amphi-théâtre improvisé et chacun tenait un épi de blé à la main, symbolisant la déesse Isis. En face d'eux se tenait Robespierre, sur une estrade, enveloppé d'un manteau bleu, les cheveux poudrés. Il dit : « L'univers est ici rassemblé, Ô Nature, que ta puissance est sublime et délicieuse ! Comme les tyrans doivent pâlir à l'idée de cette fête ! » Puis il en appela à l'Être suprême et se lança dans un discours qui dura plusieurs heures et se termina par : « Demain, reprenant nos travaux, nous combattrons encore les vices et les tyrans. »

Les membres de la Convention qui espéraient le début d'une ère d'apaisement durent être extrêmement déçus.

Il s'approcha d'un bûcher auquel il mit le feu, révélant ainsi la statue de la Sagesse, au visage noirci par la fumée, ce qui fit rire la foule. Le décor avait été conçu par le franc-maçon illuminé Jean-Jacques David, qui voulait que la statue de la déesse Sophie semble émerger des flammes, tel un Phénix.

Le poète Gérard de Nerval affirma par la suite que Sophie représentait Isis. Cependant, l'esprit souverain à l'époque n'était pas Isis, qui cache, derrière ses voiles, le monde des esprits ; ni celui de Mère Nature, la douce déesse nourricière de la dimension végétale du cosmos. C'était plutôt celui de la Mère Nature rouge sang, armée de griffes et de dents.

Afin de compromettre le chef sanguinaire, Marc Guillaume Alexis Vadier dénonça la vieille prophétesse Catherine Théot devant l'Assemblée : cette dernière était à la solde de l'aspirant dictateur depuis qu'il avait institué le culte de l'Être suprême. L’écœurement que provoquait ce bain de sang perpétuel était arrivé à son maximum et la foule fit le siège de l'Hôtel de Ville. Robespierre était enfin cerné. Il tenta de se tirer dessus, mais ne réussit qu'à déchiqueter la moitié de sa mâchoire. Quand il se rendit à la guillotine, toujours habillé de son costume bleu, il voulut s'adresser à la foule, mais ne réussit à émettre qu'un cri étranglé.

Jonathan Black



vendredi, avril 19, 2013

Les pervers narcissiques


« Manipulateurs, jouisseurs, dépourvus de la moindre empathie… les pervers narcissiques, dont le profil psychique est de mieux en mieux cerné, constitueraient 10% de la population. Son pouvoir de destruction est immense. Sa victime : le conjoint, le collègue de travail, se retrouve souvent inconsciemment manipulée, culpabilisée, puis menée dans un chaos psychologique et physique pouvant durer de nombreuses années.

Longtemps restées silencieuses, les victimes commencent à se faire entendre. Mais faut-il déjà avoir identifié le pervers narcissique, qui est-il vraiment ? Comment le reconnaît-on ? Comment s'extraire de ses griffes ? Y-a-t-il un profil type de la victime ?

Quelle est l’importance de l’éducation, des rôles spécifiques de la mère et du père dans la fabrique de cette perversion ? La société n’est-elle pas en train de se transformer en une fabrique de pervers ordinaires ?

Pour répondre à toutes ces questions :

Dominique Barbier, psychiatre, psychanalyste et criminologue, auteur de "La fabrique de l'homme pervers" aux éditions Odile Jacob.

Carole Richard, victime d'un pervers narcissique et auteur avec Mathilde Cartel et Amélie Rousset de "J'ai aimé un pervers" aux éditions Eyrolles. » 

La tête au carré









jeudi, avril 18, 2013

Le Christ mondial et la finance internationale




Saint Joseph patron de l’Église mondiale

Le 17 octobre 2010, le pape Benoît XVI canonise le frère André (1845-1937), premier saint natif du Canada.

Le frère André était un moine thaumaturge, quasiment illettré mais viscéralement anticommuniste, appartenant à la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal. Ses dons de guérisseur l'avaient rendu célèbre dans toute l'Amérique du Nord. Parlant de ses nombreux miracles, frère André disait :

« C'est pour faire ouvrir les yeux du monde, le convertir, mais on dirait qu'il ne voit pas clair. »

« Bien souvent frère André pleure sur le communisme », confia un proche du religieux.

Le frère André vouait un culte particulier à saint Joseph. Or ce saint était autrefois en Occident un personnage dévalorisé, réduit au rôle de comparse ou de gêneur. « Dans le théâtre religieux médiéval, explique l'historien Michel Pastoureau, il est même franchement ridicule ; on lui prête des vices, inconnus des Évangiles, destinés à faire rire : sottise (il ne sait pas compter), maladresse, avarice, ivrognerie surtout. De même, dans les processions, le rôle de Joseph est souvent tenu par l'idiot du village ou de la paroisse, et ce parfois jusqu'en plein XVIIIe siècle. […] C'est à partir de la Contre-Réforme, grâce aux jésuites et à l'art baroque, que saint Joseph se valorisera définitivement. Mais ce ne sera qu'en 1870 qu'il sera proclamé patron de l’Église universelle. »

En avril 1937, quelques mois après le décès du frère André, monseigneur Gauthier rappela l'exhortation du souverain pontife, qui demandait « le recours à saint Joseph dans la grande action de l’Église catholique contre le communisme athée ».

Le Christ mondial

Il y a quelques années, un homme particulièrement célèbre dans le milieu spiritualiste, Bernard de Montréal, ancien élève de la Congrégation de Sainte-Croix, se voulait le prophète du Christ Mondial qui détruira le pouvoir de la finance. Il disait :

« L’avènement du Christ mondial mettra un terme au pouvoir de l’argent dans le monde. Il est difficile de comprendre comment ceci peut être possible, car l’homme possède une vision extrêmement limitée de la réalité. Il lui est difficile de s’imaginer comment une chose aussi universelle, dans sa fonction, que l’argent puisse perdre son pouvoir. Le pouvoir de l’argent ne peut pas être dissocié à la qualité de la conscience de ceux qui la manipulent. Par contre, si le pouvoir est utilisé dans le monde contre l’ordre des choses, contre l’homme, contre l’esprit de l’homme, les forces issues de la conscience christique mondiale mettront un terme à une telle condition. [...]

L’argent utilisé par exemple par les cartels de la drogue est essentiellement sous la régie des forces du bas astral. Un tel pouvoir financier ne pourra coexister sur le plan matériel avec la présence de la Régence planétaire, dont le concept du Christ mondial ne représente qu’une infime partie de la manifestation globale.

Pour comprendre la signification du terme « Christ mondial » , l’homme devra prendre conscience de son lien inaliénable avec l’invisible, au-delà de l’espace-temps matériel, comme son mental s’éveillera alors à une plus grande réalité occulte de l’avenir, il lui sera possible de comprendre pourquoi le Christ mondial n’a rien à voir avec le personnage antique du Nazaréen, mais plutôt avec les forces de la lumière dont il était issu. Le concept du Christ mondial doit aider l’homme évolué, à comprendre la relation entre l’éther et les plans de vie psychique de l’homme. C’est à travers l’événement du Christ mondial que se fera la jonction entre le temps que nous percevons et un autre temps que connaîtra l’humanité au cours de la prochaine époque. L’univers est composé de différents temps qui doivent se fondre afin que l’homme puisse passer d’un niveau de conscience à d’autres. Il comprendra que les différents temps représentent différents niveaux d’évolution, et que le temps de l’involution doit aller à sa fin pour que s’établisse l’évolution.

Pour comprendre l’événement du Christ mondial, l’homme devra élever sa vision mentale de la réalité au-delà de son symbolisme chrétien. Tant qu’il demeurera prisonnier de ce symbolisme involutif, il ne pourra se livrer librement à son savoir profond, car la mémoire le forcera égoïquement à désirer une condition historique qui ne participe pas de la réalité cosmique de la terre. La réalité se situe au-delà de l’entendement purement psychologique ou historique de l’homme. Elle fait partie d’un autre temps, alors que l’irréalité de la conscience humaine fait partie du temps involutif qui servit à son développement primaire et essentiellement astro-spirituel. La collision d’un autre temps avec le temps de la terre déchirera la mystique symbolique du Christ mondial, pour en révéler l’étrange dimension. L’homme nouveau aura une compréhension du réel au-delà des formes obscures du mental inférieur, et il fera de sa compréhension la pointe de lance de son propre destin. »

La spiritualité à rebours

Le thème du Christ mondial s'inscrit dans la spiritualité à rebours dénoncée par René Guénon en ces termes :

"Cette «spiritualité à rebours» n’est donc, à vrai dire, qu’une fausse spiritualité, fausse même au degré le plus extrême qui se puisse concevoir; mais on peut aussi parler de fausse spiritualité dans tous les cas où, par exemple, le psychique est pris pour le spirituel, sans aller forcément jusqu’à cette subversion totale; c’est pourquoi, pour désigner celle-ci, l’expression de «spiritualité à rebours» est en définitive celle qui convient le mieux, à la condition d’expliquer exactement comment il convient de l’entendre.

C’est là, en réalité, le «renouveau spirituel» dont certains, parfois fort inconscients, annoncent avec insistance le prochain avènement, ou encore l’«ère nouvelle» dans laquelle on s’efforce par tous les moyens de faire entrer l’humanité actuelle, et que l’état d’«attente» générale créé par la diffusion des prédictions [...] peut lui-même contribuer à hâter effectivement.

L’attrait du «phénomène», que nous avons déjà envisagé comme un des facteurs déterminants de la confusion du psychique et du spirituel, peut également jouer à cet égard un rôle fort important, car c’est par là que la plupart des hommes seront pris et trompés au temps de la «contre-tradition», puisqu’il est dit que les «faux prophètes» qui s’élèveront alors «feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu’à séduire, s’il était possible, les élus eux-mêmes».

C’est surtout sous ce rapport que les manifestations de la «métapsychique» et des diverses formes du «néo-spiritualisme» peuvent apparaître déjà comme une sorte de «préfiguration» de ce qui doit se produire par la suite, quoiqu’elles n’en donnent encore qu’une bien faible idée; il s’agit toujours, au fond, d’une action des mêmes forces subtiles inférieures, mais qui seront alors mises en œuvre avec une puissance incomparablement plus grande; et quand on voit combien de gens sont toujours prêts à accorder aveuglément une entière confiance à toutes les divagations d’un simple «médium», uniquement parce qu’elles sont appuyées par des «phénomènes», comment s’étonner que la séduction doive être alors presque générale ?

C’est pourquoi on ne redira jamais trop que les «phénomènes», en eux-mêmes, ne prouvent absolument rien quant à la vérité d’une doctrine ou d’un enseignement quelconque, que c’est là le domaine par excellence de la «grande illusion» où tout ce que certains prennent trop facilement pour des signes de «spiritualité» peut toujours être simulé et contrefait par le jeu des forces inférieures dont il s’agit; c’est même peut-être le seul cas où l’imitation puisse être vraiment parfaite, parce que, en fait, ce sont bien les mêmes «phénomènes», en prenant ce mot dans son sens propre d’apparences extérieures, qui se produisent dans l’un et l’autre cas, et que la différence réside seulement dans la nature des causes qui y interviennent respectivement, causes que la grande majorité des hommes est forcément incapable de déterminer, si bien que ce qu’il y a de mieux à faire, en définitive, c’est de ne pas attacher la moindre importance à tout ce qui est «phénomène», et même d’y voir plutôt a priori un signe défavorable; mais comment le faire comprendre à la mentalité «expérimentale» de nos contemporains, mentalité qui, façonnée tout d’abord par le point de vue «scientiste» de l’«antitradition», devient ainsi finalement un des facteurs qui peuvent contribuer le plus efficacement au succès de la «contre-tradition»?

Le «néo-spiritualisme» et la «pseudo-initiation» qui en procède sont encore comme une «préfiguration» partielle de la «contre-tradition» sous un autre point de vue: nous voulons parler de l’utilisation, que nous avons déjà signalée, d’éléments authentiquement traditionnels dans leur origine, mais détournés de leur véritable sens et mis ainsi en quelque sorte au service de l’erreur; ce détournement n’est, en somme, qu’un acheminement vers le retournement complet qui doit caractériser la «contre-tradition» (et dont nous avons vu, d’ailleurs, un exemple significatif dans le cas du renversement intentionnel des symboles); mais alors, il ne s’agira plus seulement de quelques éléments fragmentaires et dispersés, puisqu’il faudra donner l’illusion de quelque chose de comparable, et même d’équivalent selon l’intention de ses auteurs, à ce qui constitue l’intégralité d’une tradition véritable, y compris ses applications extérieures dans tous les domaines. On peut remarquer, à ce propos, que la «contre-initiation», tout en inventant et en propageant, pour en arriver à ses fins, toutes les idées modernes qui représentent seulement l’«antitradition» négative, est parfaitement consciente de la fausseté de ces idées, car il est évident qu’elle ne sait que trop bien à quoi s’en tenir là-dessus; mais cela même indique qu’il ne peut s’agir là, dans son intention, que d’une phase transitoire et préliminaire, car une telle entreprise de mensonge conscient ne peut pas être, en elle-même, le véritable et unique but qu’elle se propose; tout cela n’est destiné qu’à préparer la venue ultérieure d’autre chose qui semble constituer un résultat plus «positif», et qui est précisément la «contre-tradition».

C’est pourquoi on voit déjà s’esquisser notamment, dans des productions diverses dont l’origine ou l’inspiration «contre-initiatique» n’est pas douteuse, l’idée d’une organisation qui serait comme la contrepartie, mais aussi, par là même, la contrefaçon, d’une conception traditionnelle telle que celle du «Saint-Empire», organisation qui doit être l’expression de la «contre-tradition» dans l’ordre social ;
et c’est aussi pourquoi l’Antéchrist doit apparaître comme ce que nous pouvons appeler, suivant le langage de la tradition hindoue, un Chakravartî à rebours.

Ce règne de la «contre-tradition» est en effet, très exactement, ce qui est désigné comme le «règne de l’Antéchrist»: celui-ci, quelque idée qu’on s’en fasse d’ailleurs, est en tout cas ce qui concentrera et synthétisera en soi, pour cette oeuvre finale, toutes les puissances de la «contre-initiation», qu’on le conçoive comme un individu ou comme une collectivité; ce peut même, en un certain sens, être à la fois l’un et l’autre car il devra y avoir une collectivité qui sera comme l’«extériorisation» de l’organisation «contre-initiatique» elle-même apparaissant enfin au jour, et aussi un personnage qui, placé à la tête de cette collectivité, sera l’expression la plus complète et comme l’«incarnation» même de ce qu’elle représentera, ne serait-ce qu’à titre de «support» de toutes les influences maléfiques que, après les avoir concentrées en lui-même, il devra projeter sur le monde.

Ce sera évidemment un «imposteur» (c’est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la «grande parodie» par excellence, l’imitation caricaturale et «satanique» de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel; mais pourtant, il sera fait de telle sorte, si l’on peut dire, qu’il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle.

Ce ne sera certes plus le «règne de la quantité», qui n’était en somme que l’aboutissement de l’«antitradition»; ce sera au contraire, sous le prétexte d’une fausse «restauration spirituelle», une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale; après l’«égalitarisme» de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c’est-à-dire proprement une «contre-hiérarchie» dont le sommet sera occupé par l’être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des «abîmes infernaux»."


[note de René Guénon à propos de la pseudo-restauration spirituelle : La monnaie elle-même, ou ce qui en tiendra lieu, aura de nouveau un caractère qualitatif de cette sorte puisqu'il est dit que «nul ne pourra acheter ou vendre que celui qui aura le caractère ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom» (Apocalypse, XIII, 17), ce qui implique un usage effectif, à cet égard, des symboles inversés de la «contre-tradition».]


René Guénon, Le règne de la quantité et les signes des temps.

Plusieurs livres de René Guénon sont téléchargeables gratuitement à cette adresse :
http://electrodes.wordpress.com/essais/rene-guenon-le-regne-de-la-quantite-et-les-signes-des-temps/

mercredi, avril 17, 2013

Les forces politiques et la fin du cycle



Un ordre nouveau, annoncé par Bernard de Montréal, mettra-t-il fin à la corruption généralisée des politiciens ?

Ainsi parlait Bernard de Montréal

Bernard, le Zarasthoustra canadien, est né à Montréal le 26 Juillet 1939. Il a reçu sa première éducation à la Congrégation de Sainte Croix, une institution éducative catholique. Il a étudié l'anthropologie à l'Université d'Albuquerque au Nouveau-Mexique.

Au Nouveau-Mexique, Bernard de Montréal a connu une transformation qui a été le point de départ de l'exploration de l'esprit humain. A ce moment de sa vie, il a commencé a canaliser (channeling) utilisant l'écriture automatique. Puis de 1977 jusqu'à sa mort en 2003, il a communiqué les informations qu'il recevait dans de nombreuses conférences.


Les forces politiques et la fin du cycle

par Bernard de Montréal

La fin du cycle forcera l’humanité à repenser sa condition, afin d’éviter à l’avenir une répétition aussi aiguë d’inconscience. Les forces politiques de la terre auront épuisé leurs ressources, et l’homme verra combien il est impossible d’engendrer de bonne volonté sur une planète divisée contre elle-même. Les perspectives politiques envoûtantes des grands stratèges s’évanouiront devant le drame évident d’une conscience planétaire assoiffée de paix et d’harmonie. Mais les hommes, seuls et sans aide, ne pourront se donner cette paix, car ils ne la possèdent pas eux-mêmes ; elle devra venir de plus haut, et sa force mettra un terme à la domination du pouvoir contre l’homme et son esprit. Les politiques modernes ne pourront plus se retrancher derrière la diplomatie mielleuse des siècles passés. La visite de la terre par des intelligences étrangères effectuera, sur la conscience humaine, un bien salutaire, et nul ne pourra renverser les nouvelles politiques de la planète en voie de remaniement mondial.

La nouvelle conscience redéfinira la vie des nations et en élèvera la conscience pour que tous les hommes bénéficient, à leur échelle respective, des bienfaits d’une civilisation libérée du joug de l’ignorance qu’entretenait le régionalisme politique. L’influence créative des nouvelles forces sur la civilisation créera une atmosphère de grande détente entre les peuples, les nations et les races, et l’homme de la rue sera le premier à en profiter. L’ordre nouveau sera connu de tous les hommes, et les puissants de la terre ajusteront leur tir face au caractère impérieux de l’évolution. Jamais la terre n’aura été ébranlée dans sa conscience de façon aussi globale et jamais plus elle ne vivra un tel tremblement. Les forces nouvelles agiront en fonction des besoins de l’humanité entière, sans aucun partage idéologique, à quelque niveau que ce soit. Ce sera véritablement un âge nouveau, où l’homme verra se réaliser les grandes prophéties des anciens à travers les documents dont le message voilé devait protégé l’humanité contre le choc mental du savoir.

La fin du cycle fera en sorte que l’humanité se reconstituera un avenir fondé sur de principes politiques libres des forces astrales. L’homme de la prochaine évolution ne découvrira la réalité des plans qu’à mesure que s’élèvera son niveau de conscience. L’activité des forces astrales sur terre sera neutralisée par l’entrée en vigueur des forces occultes et éthérique de l’homme nouveau. Ce phénomène humain engendrera de tels changements dans la vie politique que ceux qui, aujourd’hui, concertent consciemment ou inconsciemment avec les plans inférieurs pour le contrôle politique contre l’homme, se verront menacés de mort, car l’astral ne pourra plus les supporter dans leurs actions contre la présence de la nouvelle lumière.

La conception de la vie changera avec le contact extérieur. L’homme sera troublé dans sa conscience, et les nations témoigneront de choses que seuls les sensitifs reconnaissent aujourd’hui comme faisant partie de l’avenir de l’humanité. Autant la science matérialiste a étouffé la conscience spirituelle de l’homme, autant elle pliera l’échine devant les forces occultes des mondes parallèles qui viendront vers la terre. L’homme ne représente qu’une partie infime des intelligences en évolution, et sa conscience mentale sera élevée pour qu’il reconnaisse que la vie de sa race ne dépend pas simplement de son libre-arbitre, tel qu’il a été amené à le croire au cours de l’involution pour des raisons d’évolution psychologique.

Les gouvernements de la planète seront élevés en fonction universelle ; les temps nouveaux feront de l’homme un être dont la valeur de vie sera absolue. L’hypocrisie politique sera éliminée par une main de fer. Jamais les hommes n’auront connu si grand déploiement de puissance créative sur le globe, et la majorité des hommes ne comprendront pas ce qui se trame dans les sphères du pouvoir. Mais ils sauront qu’un nouveau règne est descendu sur terre, et que les assassins de l’homme seront pourchassés sans pitié pour leur crime contre l’humanité. Car les forces de l’ordre nouveau seront libres d’agir selon les lois de vie insensibles à la coloration émotive qui a rendu l’humanité victime de pouvoirs excessifs au cours de l’involution.

La conscience des nations évoluera rapidement sous l’effet de la transparence des forces politiques occultes. Elle sera fortement propulsée par la matérialisation de races venant des univers parallèles, mondes plus avancés dans la science politique des globes. L’interpénétration de deux niveaux de vie créera le choc nécessaire à l’amélioration de la conscience politique de la terre, dépourvue maintenant de volonté politique créative et intégrale.

La conscience politique des peuples de la terre, selon les modes anciens tels qu’appliqués dans le monde, sera accélérée par des lignes de force qui renforceront l’interdépendance des cultures et des systèmes de valeurs liés à l’infrastructure expérientielle des peuples. L’esprit des nations sera élevé en conscience et permettra une accélération des développements économique, politique et scientifique, dont a besoin la communauté internationale pour exercer son droit d’appartenance à l’évolution des systèmes galactiques. La conscience des nations ne tient aujourd’hui qu’à la mémoire des peuples, alors qu’elle devrait être fondée sur la science et la conscience de systèmes plus évolués, dont l’expérience évolutive s’est perfectionnée au cours des âges alors que la terre n’était qu’à ses débuts expérientiels. La terre a grandement besoin d’un choc psychologique pour se sortir de son sousdéveloppement, de plus en plus axé sur la violence qui détériore la fabrique sociale à tous les niveaux. Cette violence cessera lorsque l’homme aura réalisé qu’il n’est pas le seul être dans le cosmos, et que les sphères surveillent de loin son évolution.

L’élimination de la violence sous toutes ses formes exigera que l’homme prenne conscience de la dimension spirituelle de son existence, dimension qui dépasse l’aspect purement religieux. La connaissance des mondes en évolution, à cause de leurs différents degrés de réalité et de perfectionnement relatifs, crée dans l’esprit de l’homme une conscience réflective incapable de supporter l’idée des mondes parallèles sans la spiritualiser, car le mental inférieur est fondé sur la conscience de la mémoire ancienne. Or, cette mémoire ne fait pas partie de la réalité universelle des mondes, mais de l’inconscience face à la multidimensionnalité des univers en évolution.

La violence sur terre, dans sa forme la plus primitive, tire sa force de l’inhabilité de l’homme à pouvoir supporter mentalement la relation intelligente, télépathique et éthérique entre le plan matériel et les plans subtils. Ceux-ci constituent, absolument parlant, un degré supérieur de vie en instance de communication mentale avec le sien, et pouvant le préparer à passer de l’involution à l’évolution de la conscience de la matière, c’est-à-dire à la conscience des autres plans de vie qui constituent la grande réalité universelle des mondes en évolution.

Le problème fondamental des forces politiques sur terre est relié à l’impuissance des gouvernements dans leur rôle face à l’éradication de la violence, alors que celle-ci traduit l’expérience de l’homme en une lutte constante pour la survie de l’espèce. La violence existe sous toutes sortes de forme, et les gouvernements seront appelés à prendre conscience qu’elle doit être abolie à tout prix si les nations veulent évoluer au-delà du besoin primaire de la survie nationale. Le contact entre la terre et les intelligences d’un autre temps forcera l’humanité à se reconstruire psychologiquement et psychiquement, puisque le choc culturel que créera cette intervention créative dans la conscience de la terre fera craquer le moule de l’involution. Les nations se feront secouer et le réveil sera difficile, car les hommes ne sont pas encore suffisamment près de leur réalité intérieure pour absorber intérieurement un tel choc. D’ailleurs, le contact entre le temps de la planète terre et d’autres temps ne se fera que dans la mesure où l’humanité en aura grandement besoin, et sans conditions.

Les forces politiques de la terre seront éveillées à la multiplicité des mondes et à l’interdépendance des plans de vie. Le progrès de la technologie interfère avec l’ordre cosmique des sphères. Tant que la situation n’aura pas atteint un degré de danger irréversible, le contact entre la terre et les mondes parallèles sera retenu. La conscience de la terre doit être élevée, car les hommes ne font pas simplement partie de l’évolution de la terre mais aussi d’autres systèmes parallèles, puisque l’univers est multidimensionnel. Cette réalité appartient à l’universalité des mondes et à la complexité des systèmes en évolution. Les âges de l’univers varient selon le taux vibratoire de la lumière, et non selon une forme quelconque de linéarité conceptualisée par le mental inférieur de l’homme.

La conscience est à la base de toute réalité, et les mondes qui ont différents niveaux de conscience ont aussi différentes perceptions du réel. Comme l’homme n’a pas encore découvert l’universalité des mondes et leur multiplicité d’intelligences, sa conscience en est grandement réduite ; les conséquences d’une telle condition font de lui un être à conscience expérimentale, alors qu’il devrait vivre comme un être créatif à la mesure de la puissance d’une science universalisée.

La prochaine époque élèvera la conscience politique des nations, suite au choc que vivront les peuples lors du contact entre la terre et les autres planètes. Il existe sur le globe, aujourd’hui comme hier, des êtres suffisamment évolués pour bénéficier dès maintenant du travail déjà commencé sur d’autres plans de vie. Ces hommes manifestent une grande soif pour la connaissance intérieure, qui sera rassasiée avec le temps, mais qui sert actuellement à favoriser le développement de certains centres d’énergie supérieure, et dont le but est d’aider au plein épanouissement de la personnalité jusqu’à ce que l’être découvre sa personne réelle.

Un de ces centres de force puissant sur la surface du globe constitue le point de départ de la prochaine évolution de la conscience humaine. Alors que les autres centres préparent l’homme à un éveil de la conscience spirituelle, le dernier centre d’énergie manifesté sur le globe en 1969 a terminé l’involution ; il projettera l’homme dans une courbe nouvelle de l’évolution, en donnant naissance à un être intégralement nouveau sur le plan de la conscience et de l’identité personnelle.

Ces hommes nouveaux seront préparés pour absorber le choc culturel de la terre, et construiront le pont entre l’homme et les intelligences d’autres parties de l’univers. L’évolution de la politique des nations et de leurs forces sociales sera grandement affectée par la présence créative de ces nouveaux êtres, car le pouvoir de leur conscience nouvelle leur permettra de vivre un contact direct avec d’autres niveaux de vie en évolution. Mais la chose est impossible sans préparation antérieure.

Les forces de vie venant d’autres mondes ne répondent pas à la réalité que l’homme se fait du cosmos ; ces êtres ont déjà éliminé de leur expérience ce que l’homme trouve aujourd’hui difficile d’intégrer créativement à la sienne. Voilà pourquoi l’évolution des forces politiques ne représentera une caractéristique mondiale que le jour où l’homme réalisera que la terre fait partie d’une réalité qu’il devra comprendre en fonction de sa propre évolution personnelle. Si les forces sociales n’ont pas réussi à transformer la conscience de la terre, c’est que l’homme ne peut évoluer qu’à partir du développement intérieur de sa conscience, le développement extérieur ne faisant partie que de la dimension planétaire de sa vie matérielle. Tant que les forces politiques de la terre ne se seront pas enlignées sur une courbe d’évolution dont l’intelligence dépasse le plan idéologique, les hommes demeureront esclaves de ces forces, et la violence continuera à restreindre l’évolution de la conscience des peuples et à freiner le développement spirituel.

Les forces politiques de la terre subiront une pression interne lors de la manifestation de la nouvelle conscience sur le globe. Cette pression poussera les gouvernements à agir en conformité avec les principes supérieurs de l’évolution. Autant l’homme involutif fut obligé de se suffire à lui-même, autant l’homme nouveau travaillera avec des forces dont la puissance créative générera sur terre une nouvelle volonté fondée sur le principe de l’intelligence au service de l’homme et de sa civilisation. Mais les forces politiques de la terre n’agrandiront leurs visées que lorsque la situation planétaire aura suffisamment été abrutie par le conditionnement social de l’involution. L’humanité n’avance que par crises. Les forces politiques futures n’agiront plus seules, elles seront supportées dans l’ombre par une volonté politique supérieure, qui permettra une intégration à l’échelle mondiale des travaux nécessaires à l’élévation de la conscience des nations.

L’évolution de cette conscience nécessitera, à un certain moment de l’histoire, une infusion totalement nouvelle d’intelligence. Celle-ci mettra un terme à l’abus de pouvoir et à l’insuffisance de la conscience politique, qui a réduit l’humanité à une dimension matérialiste de vie à la merci de ceux dont l’activité politique ne représente que l’idéalisation du pouvoir. La volonté politique est essentielle dans le monde. Elle est à la base même du succès de l’expérience raciale ou multiraciale de la terre.

Sans volonté politique, les nations sont victimes des protocoles politiques qui ne sont qu’une forme démesurée d’impuissance à rendre publique ce qui doit être rendu, afin d’apporter des changements essentiels à l’évolution des nations et des groupes qui s’épuisent par l’inquiétante absurdité de certaines forces au pouvoir. Ceci changera avec l’arrivée des forces de la lumière dans l’arène des forces politiques, par le truchement des mécanismes occultes de la nouvelle conscience humaine. Autant les forces de la lumière durent demeurer dans l’ombre au cours de l’involution, autant elles feront face discrètement à la hiérarchie politique mondiale, dans le but de lui infuser une nouvelle vision de cette science importante pour l’équilibre des forces sociales des nations en évolution rapide.

Le contact entre l’homme et d’autres plans de vie obligera les forces politiques de la terre à faire ressortir les éléments créatifs de la conscience humaine, afin de mettre fin à l’absurde réalité de la pauvreté dans le monde. Les peuples de la terre ont droit à la vie équilibrée dans la mesure où les forces politiques sont prêtes à leur fournir les outils nécessaire à une forme d’émancipation. Les forces n’ont aucun droit d’arrêter l’évolution des populations, sauf dans le but de les protéger contre certains effets nocifs, à long terme, que pourrait leur créer une proximité socioculturelle trop ardente pour leur niveau d’expérience. Les forces politiques dans le monde convoitent plus le pouvoir pour le pouvoir lui-même que l’intérêt sans condition des peuples qui les ont élues, ou auxquels elles ont arraché le pouvoir. La volonté politique fait partie de la conscience créative de l’homme, et non de ses appétits. L’intervention dans le monde d’une nouvelle force créative inaugurera le règne de la politique des nations, au lieu de la politique des sphères nationales qui, jusqu’à aujourd’hui, réduit cette science à des aspects sous-développés, et dont les plus importants restent encore à découvrir. La politique des nations deviendra une réalité lorsque les bases financières et géopolitiques des sociétés modernes auront été transformées profondément, jusqu’à en éliminer l’élément de prestige qui pollue la conscience de tous ceux qui devraient donner à leur nation le bénéfice de leur intelligence créative. La conscience politique des peuples grandira lorsque les dirigeants cesseront de se préoccuper seulement de leur territoire pour prendre en cause tous les territoires où réside l’homme en évolution. Toute forme de régionalisme ou de nationalisme politique risque d’atrophier la politique mondiale, car l’intérêt national ou régional devient un mode grossier d’élévation dans le pouvoir, sans plonger dans les grands fonds souterrains de la science et de la conscience politique.

Les forces sociales n’exerceront leur présence créativement dans le monde que lorsque la conscience politique aura fait place à la politique de la conscience. Cette conscience politique détruit l’aspect créatif de la vie mentale de l’homme, dans le domaine très vaste de l’expressiongéopolitique. Elle veut conditionner les hommes au lieu de leur donner les outils afin qu’eux-mêmes conditionnent leur en vironnement. Les forces politiques ont bénéficié d’un grand rôle dans le monde par l’impression qu’elles ont créée d’être au-delà de la masse, alors que la masse fait déjà partie de la substance psychique des nations dont est formée la conscience de la terre. Pour que les forces politiques évoluent, il faudra que les individus qui en sont les chefs évoluent à leur tour, et laissent derrière eux les attitudes anciennes d’une gestion politique prisonnière des gouvernements étouffés par les aspects territorialistes d’une politique dégénérative.

Les gouvernements de la terre, dans l’ensemble de leurs conventions internes, n’ont pas suffisamment de force mentale pour éliminer de l’expérience des nations les facteurs nuisibles à l’évolution de la conscience des peuples, car trop d’ambition personnelle ternit les rapports étroits que devraient connaître ces gouvernements avec les peuples dont ils gèrent la destinée. Voilà d’ailleurs pourquoi les peuples n’affectionnent plus leurs chefs. Ils ont été depuis trop
longtemps asservis à différentes mentalités qui ont prouvé historiquement que l’homme politique n’est pas à la hauteur de son rôle, sauf dans certains cas particuliers où ces hommes et ces femmes, malgré leur grandeur , ont démontré au cours de leur mandat certaines faiblesses nées d’une vision encore trop étroite de la politique mondiale planétaire. Tant que les hommes politiques n’auront pas compris ce que veut dire conscience politique, ils ne
pourront exercer de volonté politique car les institutions dont ils font partie blanchiront le rôle créatif de l’intelligence dans l’espoir que tout s’arrangera avec le temps. Mais rien ne s’arrange avec le temps, tout ne fait que devenir plus complexe.

L’évolution de la conscience sur terre créera des bouleversements considérables dans la conscience des nations. Les forces politiques tenteront de résister au grand changement imposé par les nouvelles forces de vie qui élèveront la conscience de la terre. Ces mêmes forces voudront continuer à travailler selon les anciens modes politiques, alors que l’évolution de la conscience des peuple demandera une conversion intégrale des anciennes mesures qui n’ont fait que desservir l’humanité tout en lui présentant des formes de plus en plus attrayantes mais vides de vie sociale. Les forces politiques de la terre devront instruire créativement les nations de leur rôle, pour que les peuples travaillent avec les gouvernements au lieu de travailler contre eux. Tant que les nations ne travailleront pas en harmonie avec les gouvernements, un déséquilibre continuera à se créer dans la mentalité des peuples. À long terme, celui-ci fera de ces nations des centres troublés de vie, dont l’individu ne pourra s’extirper que par une volonté très forte de survie.

La nouvelle évolution apparaîtra sur le globe dans un mode qu’il ne convient pas encore de définir au-delà du réalisme politique connu de nos jours, car la science politique n’existe pas encore sur terre. Une telle conscience ne peut naître que dans la mesure où les hommes auront pris conscience d’une puissance au-delà de celle des nations actuelles. Les peuples de la terre, aujourd’hui, sont inconscients des autres formes de vie en évolution dans la galaxie, et pour cette raison la conscience politique des nations ne peut naître. Une telle conscience demande un choc de réalisation qui ne peut venir que de l’exclusion de la conscience politique de la gestion des affaires terrestres à une échelle mondiale.




Par-delà le mental

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