jeudi, septembre 06, 2018

11 Septembre, le mythe du XXIe siècle


par Webster G. Tarpley


Il est devenu d’usage, aux États-Unis, de considérer la version officielle des événements du 11 Septembre, en d’autres termes le mythe du 11/9, comme normale. Ceux qui doutent de la véracité du récit officiel et mythique sont carrément accusés d’être mentalement déséquilibrés, voire paranoïaques. [...]

C'est le mythe du 11 Septembre qui est le produit d’une pensée dérangée et embrumée 

Notre thèse est que la propension à croire en ce mythe est liée à une structure mentale que l’on ne saurait qualifier autrement que de schizophrénie et d’autisme. Autrement dit, la peur et le stress ne sont pas les seuls moteurs de ces réactions. La structure mentale qui en résulte fonctionne non seulement au niveau individuel, mais englobe la culture anglo-américaine dans sa totalité. Pour bien faire comprendre ce phénomène dangereux mais fascinant, nous devons nous aventurer dans le domaine de la psychologie et de la psychanalyse afin de nous familiariser avec quelques-unes des caractéristiques principales de la pensée schizophrénique et autiste. Ainsi, nous montrerons que le mythe du 11 Septembre est le produit d’une pensée dérangée et embrumée ; cela jettera également une certaine lumière sur le rôle du principal artisan de ce mythe : G.W. Bush.

« La seule chose qui doit nous faire peur, c’est la peur » disait Franklin D. Roosevelt lors de sa prestation de serment en mars 1933. À l’inverse, Bush et Cie disent aux Américains : « Ayez peur ! Toujours ! » 

(...) à la suite du 11/9, la vie des Américains a commencé à s’ancrer de plus en plus dans un mythe purement fantasmatique que l’on invoque souvent, mais qui n’est jamais ni démontré ni prouvé. De plus en plus, les institutions des États-Unis font reposer leurs fondations sur une provocation.

L’impact de ce mythe sur la vie américaine et sur la psychologie des individus n’a pas été suffisamment étudié par les psychologues, puisque la plupart d’entre eux en sont également des adeptes. Mais, de manière générale, on peut voir que la prévalence du mythe reflète une psychopathologie de masse constituée d’illusion et de conscience faussée, de déni de la réalité transformé en une politique du mythe. Sous le deuxième régime Bush, les États-Unis sont en bonne voie de devenir une puissance autiste, aliénée et coupée de la réalité qui les entoure. Une question s’impose alors : comment se fait-il que les gens croient l’histoire officielle du 11 Septembre, avec toutes ses absurdités ? Qu’est-ce qui explique le pouvoir du mythe ?

Terroriser régulièrement les populations

Généralement, les pays qui ont fondé leur vie politique sur un mythe s’en sont mal tirés. L’exemple classique est, bien sûr, l’Allemagne nazie dont les dirigeants ont ouvertement rejeté la réalité en faveur d’un monde fantastique composé de héros et de monstres germaniques et wagnériens. La politique de la Serbie moderne, qui a donné plus de valeur et plus de pertinence aux défaites du XIVe siècle qu’à la réalité économique du présent, en est un autre exemple. 

S’il s’avère impossible de démolir et de démystifier le mythe du 11 Septembre, nous n’allons pas tarder à subir, ici, aux États-Unis de nombreux autres effets délétères de cette politique mythique. Comme nous le rappelle Sanguinetti, recourir à l’expédient extrême du terrorisme pour gérer une crise équivaut à devenir héroïnomane pour surmonter un passage à vide dans sa vie personnelle. Sanguinetti souligne un aspect non négligeable, « concernant la stratégie fondée sur la provocation, qui est aussi vieille que le monde : Sénèque disait déjà (et si je le cite c’est parce qu’étant conseiller de Néron, c’était un expert en terrorisme d’État et en provocation), qu’il est “plus facile de ne pas s’engager sur cette voie que de s’arrêter une fois que l’on est lancé dedans.” Tel une drogue, le terrorisme artificiel doit et exige d’être administré à des doses de plus en plus massives et fréquentes ».

Le problème, après tout, est que le terrorisme (comme toute forme de meurtre) finit par être découvert et que les secrets ne peuvent être gardés indéfiniment. Comme le dit Sanguinetti, « la fragilité de ce terrorisme artificiel réside cependant dans ce point : une fois qu’une telle politique
est engagée, elle devient de plus en plus connue, donc jugée ; tout ce qui en faisait la force devient alors sa faiblesse, tandis que le grand avantage qu’elle apportait à ses stratèges se transforme en désagrément majeur » (Sanguinetti).



LA CAVERNE DE PLATON ET LA FIABILITÉ DES SENS SELON LOCKE

Rétrospectivement, le 11 Septembre apparaît comme un spectacle de mort et de destruction réalisé pour la télévision, dans lequel toute vraisemblance a été sacrifiée au profit de l’effet visuel. Il eût été bien plus difficile de monter une opération comme celle-ci il y a une cinquantaine d’années.

Le cinéma existe depuis environ 100 ans. En 2004, la population des États-Unis était déjà collée aux écrans de télévision depuis quelque 50 ans ; les jeunes générations ne connaissent rien d’autre. Les écrans d’ordinateurs existent depuis 30 ans. Enfin, la vogue des jeux vidéo fait fureur depuis plusieurs décennies. Résultat : pour beaucoup, un monde d’images vacillantes, projetées sur des écrans de tailles et de types différents, a pris la place de la vie réelle, ou plutôt est devenu le centre de leur réalité vécue.

Le perfectionnement des films hollywoodiens grâce à l’informatique et autres effets spéciaux brouille encore plus l’ancienne notion du réel. C’est un vieux problème, celui de la fiabilité des sens, qui ressort sous une nouvelle forme. Dans La République, Platon en parlait déjà dans le célèbre passage du Livre VII consacré à la caverne. À l’époque du 11/9, la caverne de Platon a même bénéficié d’un regain d’intérêt à cause du film Matrix qui y fait grossièrement référence. Platon imaginait une humanité privée de connaissance et d’instruction, confinée dans une grotte seulement éclairée par la faible lumière du soleil venant de l’entrée et par un feu. Les humains, entravés et enchaînés, étaient assis face à une paroi rocheuse sans pouvoir tourner la tête. Derrière eux se trouvait un mur, et entre le mur et le feu, une passerelle sur laquelle circulaient des gens portant à bout de bras statues, effigies et autres objets. Ainsi, les ombres de ces objets se projetaient sur la paroi, face aux spectateurs captifs. Les animateurs complétaient leur spectacle d’ombres vacillantes avec des effets sonores, dont l’écho se répercutait contre la paroi rocheuse. Bien entendu, le public enchaîné finissait par se convaincre que les ombres en question constituaient la substance même de la réalité, et s’enorgueillissait de pouvoir les reconnaître ainsi que de prédire l’ordre de leur apparition. Si l’une de ces victimes était rendue à la lumière du jour, elle en ressentait d’indicibles souffrances et mettait beaucoup de temps à s’y accoutumer. Si elle revenait expliquer aux autres la nature du monde existant au-dessus des habitants de la caverne, elle courait le risque de les rendre fous de rage et de se faire tailler en pièces.

La plupart des gens refusent de dépasser le stade de l’opinion générale

Telle est la manière dont Platon conçoit le destin de l’humanité, en partant toujours d’une épistémologie naïve de la fiabilité des sens appliquée aux divers phénomènes qui leur sont accessibles. En raison de la puissance attractive de la certitude sensorielle, la plupart des gens refusent de dépasser le stade de l’opinion, qui procède des ombres et des reflets, pour passer à la forme supérieure de la compréhension, qui relève de la pensée mathématique, puis finalement à la plus haute faculté de la raison, qui tend à mettre en lumière le bien et les autres idées de Platon par l’exercice de la dialectique. Or, c’est précisément là la voie que doivent tenter d’emprunter les amoureux de la vérité et de la raison, les philosophes.

 Crédibilité anglophone envers la version officielle du 11/9 

À notre époque moderne, le chef de la caverne a été John Locke, le grand codificateur de l’empirisme anglais, avec sa doctrine énonçant que l’esprit est une page blanche sur laquelle s’impriment toutes les expériences des sens. Le sensationnalisme de Locke, inspiré du Vénitien Paolo Sarpi, est la source de la dégradation de la vie mentale du monde anglophone depuis plus de trois siècles. L’approche cartésienne des Français, quant à elle, bien que profondément viciée, a donné des résultats légèrement meilleurs. C’est la perspective de Leibnitz qui a eu le plus de succès, bien qu’elle ait été sapée par les circonstances les plus difficiles qui soient. C’est sans doute là au moins une des raisons pour lesquelles la crédibilité des masses envers la version officielle du 11/9 a été plus marquée dans le monde anglophone qu’en France, en Allemagne, en Italie, au Japon ou dans d’autres pays qui, tous, ont eu au moins un livre à succès et/ou des émissions de télévision aux heures de grande écoute consacrés à une critique sérieuse du 11 Septembre. N’oublions pas que si nous devions décrire la caverne de Platon aujourd’hui, ce serait une vidéo du 11/9 projetée en boucle sur le mur.


LE MYTHE DU 11/9 : UNE SCHIZOPHRÉNIE COLLECTIVE

La thèse que nous défendons ici, c’est que le mythe du 11/9 représente une forme de schizophrénie collective. Il a d’ailleurs été conçu sous cette forme, loin des grottes afghanes, par les manipulateurs de terroristes qui ont ourdi et réalisé ce projet. La schizophrénie du mythe du 11/9 convient bien à la structure mentale des propagateurs les plus énergiques de ce mythe, Bush et les néo-conservateurs. La télédiffusion massive du mythe, article de foi obligatoire, par de nombreuses institutions importantes, a nettement induit un décalage schizophrénique dans la psyché collective de la population étasunienne ; il se peut même qu’elle soit en train de provoquer des cas de schizophrénie individuelle à un rythme accru. C’est ce qu’a suggéré le Dr John Gray, auteur du célèbre "Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus", dans ses remarques faites à Toronto à la fin du mois de mai 2004 dans le cadre de l’enquête internationale sur le 11/9. 


Le but du terrorisme, bien sûr, est d’instaurer la terreur, en déployant l’effet paralysant de la peur qui s’est déjà abattu sur les discours politiques, le militantisme syndical et la vie intellectuelle. Ce point est si évident qu’il n’appelle pratiquement aucun commentaire. Comme tous ceux qui l’ont vécu peuvent s’en souvenir, le choc du 11/9 a été profond et a réussi à paralyser le peu de véritable vie politique aux États-Unis pendant plus de deux ans, en tout cas jusqu’à ce que les primaires du Parti Démocrate commencent à s’échauffer, à la fin de 2003. Le Parti Démocrate s’était effondré en 2002 et il n’est pas certain qu’il s’en soit encore remis.

La personnalité de Bush

D’après le Dr Justin A. Frank, psychanalyste distingué de la George Washington University, Bush fonctionne en pourvoyeur très efficace de peur et de terreur parce que son subconscient est lui-même la proie d’un véritable effroi. Il a notamment peur de la désintégration de sa personnalité, qui n’est jamais bien loin. À cet égard, « le système de valeurs de Bush, auquel il se cramponne, le protège de la remise en cause de ses idées, de la critique et de la contradiction, et, surtout, de lui-même. Juste au-dessous de la surface, on ne peut s’empêcher de penser qu’il souffre d’une peur innée de tomber en miettes, peur si terrifiante qu’il ne peut la regarder en face… À maintes reprises, il a failli se désagréger en public ; lorsqu’il quitte la trame d’un discours et se met à improviser, ses paroles se délitent en fragments souvent privés de sens jusqu’à ce qu’il retrouve le fil, mette fin à l’entretien ou agresse son interlocuteur » (Frank).

Frank considère également que Bush a peur du châtiment. Certains pourraient penser qu’il a peur de passer en procès comme à Nuremberg pour crimes de guerre en Irak, mais, plus profondément, cela englobe sans doute aussi le 11/9 : « La terreur dont [Bush] promet de débarrasser le monde est, en fait, une tout autre peur : son intraitable hantise d’être personnellement puni. Et maintenant que, dans son imagination délirante, il s’est identifié à toute la nation, celle-ci est devenue la cible du châtiment qu’il croit mériter » (Frank). Cela laisse penser que la culpabilité, l’angoisse et la tension de Bush ont sans doute considérablement augmenté dans la foulée du 11 Septembre et de la guerre d’Irak. Le livre du Dr Frank "Bush on the Couch", bien qu’éminemment utile à bien des égards, ne parle pas de l’évolution des pathologies de Bush avec le temps, comme, par exemple, en liaison avec l’histoire de son administration.

Frank élude aussi les implications manifestes de ses conclusions concernant le 11 Septembre ; sans doute lui semblent-elles trop lourdes à gérer.

Le mythe du 11 Septembre est bien une psychose collective de type schizoparanoïaque

À la base, la croyance dans le 11 Septembre ne repose pas sur le récit factuel d’un événement historique survenu dans le monde réel. C’est encore moins un exemple d’euhémérisme (théorie qui attribue l’origine des dieux à la déification de héros historiques.) où les événements réels sont conservés sous une forme mythologique plus ou moins déformée. Le mythe du 11 Septembre est plutôt une psychose collective de type schizoparanoïaque.

Voyons ce que cela signifie. Ce que l’on appelle actuellement schizophrénie était jadis connu sous le vocable de "dementia praecox". Le terme moderne est dû à Eugène Bleuler qui l’a utilisé moins pour décrire une personnalité fragmentée qu’un manque de coordination entre plusieurs fonctions psychologiques. Bleuler a aussi été le premier à parler d’une variante particulière de schizophrénie qu’il a appelée autisme. La schizophrénie simple se caractérise par la réduction des relations et des intérêts envers l’extérieur qui peut se traduire par un manque de curiosité. « Les émotions en profondeur font défaut ; l’idéation est simple et ne se rapporte qu’à des choses concrètes… le comportement se limite à des manifestations simples ou stéréotypées. » La schizophrénie paranoïaque apparaît généralement chez l’adulte vieillissant, elle « est caractérisée en premier lieu par une pensée irréaliste et illogique accompagnée de délire de la persécution ou de folie des grandeurs, et souvent d’hallucinations. » En psychanalyse, la description de la schizophrénie met l’accent sur « des symptômes régressifs » conçus comme « le retrait à des niveaux de l’ego (partie de la psyché qui teste la réalité) présentant une moindre maturité, ainsi que la tentation de remplacer le monde existant, que le patient a fui, par des hallucinations, des illusions, des fantasmes de reconstruction du monde et des particularités de langage » (Silvano Arieti, « La schizophrénie », Encyclopedia Britannica, 1971). 

La pensée néo-conservatrice est une étape vers la schizophrénie

Les points communs avec Bush, artisan de la peur du 11/9, et avec le mythe du 11 Septembre, sont légion. Dans ce contexte, la pensée utopique néo-conservatrice, avec ses « fantasmes de reconstruction du monde » explicites, peut être vue comme une étape vers la schizophrénie. On se rappelle les commentaires du colonel à la retraite Larry Wilkerson qui fut le directeur du cabinet de Colin Powell au Département d’État, à propos de certains néo-conservateurs au sommet. « Je les appelle des utopistes» dit-il à un journaliste. « Je me fiche de savoir si ces utopistes sont Vladimir Lénine, dans son train blindé pour Moscou, ou Paul Wolfowitz. Les utopistes, je ne les aime pas.

L’Utopie est un pays où l’on n’arrive jamais, mais on fait du mal à beaucoup de gens en chemin.» Wilkerson ajouta qu’il « se méfiait de ceux qui n’ont jamais été sur le champ de bataille, pour ainsi dire, et qui prennent à la légère la décision d’envoyer des hommes et des femmes se faire tuer. L’exemple qui vient à l’esprit est celui de Richard Perle qui, Dieu merci, a remis sa démission et qui ne fera plus partie, même dans un rôle semi-officiel, de cette administration. Ses remarques désinvoltes sur ce qu’il fallait faire ou ne pas faire avec l’armée m’ont toujours, toujours inquiété » (Washington Post, 5 mai 2004).

La psychose de masse du 11 Septembre et les pathologies psychiques personnelles de Bush 

Ce sont donc les mythographes et les artisans du mythe, ceux qui aiment traiter les critiques et les sceptiques de paranoïaques, qui sont les véritables psychopathes. Le chef en est, bien sûr, Bush en personne ; il a toujours été le propagandiste en chef du mythe du 11/9, depuis les jours qui ont suivi l’événement jusqu’à la Convention nationale du Parti Républicain en 2004 et à sa campagne de réélection à l’automne. Ce chapitre défend la thèse selon laquelle il existe une dialectique destructrice entre la psychose de masse du 11 Septembre et les pathologies psychiques personnelles de Bush en tant que personnage médiatique.

Dans cette relation dialectique, la psychose des masses et la pathologie personnelle du dirigeant (apparent) deviennent la cause et l’effet simultanés l’une de l’autre. Pour que les choses soient plus claires, prenons un texte sur la personnalité paranoïaque écrit 25 ans avant que Bush n’occupe le devant de la scène internationale : « L’individu le plus susceptible de tomber dans l’état paranoïaque (manie de la persécution) est la personne tendue, qui ne se sent pas en sécurité, qui est soupçonneuse, qui ne fait pas confiance aux autres, qui a toujours eu des difficultés à se confier, qui compte habituellement peu d’amis proches et qui ne peut s’empêcher de ruminer en solitaire. Ces traits se cachent parfois derrière un masque de sociabilité et de loquacité. Par-dessus tout, cette personne manifeste une pensée rigide, qui devient encore plus manifeste quand elle est en proie à une tension émotionnelle. Cela peut donner une impression de certitude et d’assurance mais, en réalité, repose sur une profonde insécurité, sur le besoin d’être dogmatique en raison d’une incapacité à tolérer un jugement différent » (Norman Alexander Cameron « Réactions paranoïaques » Encyclopedia Britannica).


FRANK : BUSH EST UN MÉGALOMANE SCHIZOPHRÈNE

On croirait lire un profil psychologique de George W. Bush, d’ailleurs tout à fait conforme à l’analyse lucide de sa mentalité par le Dr Justin Frank dans son livre "Bush on the Couch". Frank y décrit Bush comme un mégalomane qui se cache derrière l’affabilité familière d’un rustaud inculte de province. D’après Frank, « un examen attentif montre que derrière la façade affable de Bush se dissimule un système délirant, puissant mais caché, qui dirige son comportement.

Le terme psychiatrique le plus précis pour désigner cette pathologie, le plus souvent utilisé pour identifier un état particulier manifesté par les schizophrènes et qui, comme nous le verrons, a également des applications plus vastes est : mégalomanie. Ce concept de mégalomanie s’applique aussi bien à une attitude mentale qu’à des manifestations réelles de comportement… Freud dit que la mégalomanie est une illusion de pouvoir et de grandeur qui sert à se protéger contre la peur, contre les anxiétés paranoïdes » (Frank).

Imposer un mode de pensée schizophrène et autiste au monde

Bush est donc un schizophrène de type mégalomaniaque ; le mythe du 11 Septembre auquel il a dédié sa vie est totalement cohérent avec cette mentalité. En fait, ce mythe est une immense tentative d’imposer un mode de pensée schizophrène et autiste à tout le public américain et mondial. Cela peut expliquer que ceux qui refusent ce mythe affirment avec insistance que Bush (ou Cheney) doivent avoir personnellement planifié et dirigé tous les aspects du 11 Septembre. Même si les capacités mentales limitées de Bush incitent à penser le contraire, cette réaction est humainement compréhensible car Bush est sans le moindre doute le principal propagandiste du mythe du 11 Septembre. Aussi, pour détruire le mythe, est-il souvent nécessaire d’accuser le mythographe. L’étendue de la responsabilité de Bush est abordée ailleurs dans ce livre ; nous y disons que Bush n’était sans doute pas informé à l’avance des détails mais qu’il a incontestablement accepté les exigences des auteurs des crimes peu après les faits. En ce sens, l’insistance à condamner Bush est justifiée comme une sorte de raccourci politique, si ce n’est dans le cadre d’une analyse précise basée sur la réalité historique. [...]


De façon percutante, Gabel démontre que la voie menant à une politique étrangère totalement schizophrène est pavée d’ultimatums (Joseph Gabel "Consciousness : An Essay on Reification", 1975). Les Bush ont été prodigues en ultimatums : à Saddam Hussein en 1991, aux talibans en 2001, à nouveau à Saddam Hussein en 2003. Pour Gabel, ils sortent directement de la boîte à outils schizophrène de la projection ; selon lui, « il existe au niveau sociétal un comportement phénoménologiquement proche du “syndrome du miroir” dont parlent les psychiatres. C’est lorsqu’un État (généralement totalitaire) se choisit un interlocuteur fictif afin d’obtenir, sous la forme d’une prétendue négociation, la ratification d’un acte de violence ou d’une conquête territoriale. Tout comme le phénomène clinique en question il s’agit d’une illusion de rencontre avec un interlocuteur artificiel, bref, d’une structure schizophrène» (Gabel).


Reagan nous assommait avec sa « magie du marché », une magie très blanche en vérité. Lors de la période sombre du 11 Septembre, Bush a plutôt dû s’occuper de magie noire, mais avec quelques exceptions. L’une d’elles a eu lieu pendant le répit d’une semaine ou deux (selon les observateurs) après la chute de Bagdad aux mains des agresseurs anglo-américains. Frank n’hésite pas à dire : « Il n’y a pas d’exemple plus net de pensée magique que la bannière “mission accomplie” qui a servi de toile de fond à la séance photos de Bush sur le porte-avions Abraham Lincoln» (Frank). L’essence de la magie tient dans l’action à distance, que, malheureusement, Sir Isaac Newton a rendue présentable dans le monde anglo-américain.

Le récit officiel du 11 Septembre, où ben Laden dirige tout sur son ordinateur portable à partir de sa lointaine grotte afghane, est la version à peine voilée d’une action magique à distance. Plus d’un quart de siècle plus tôt, Gabel avait dit que le racisme, lui aussi, repose sur une vue du monde magique et irrationnelle qui « reconnaît assez souvent l’existence d’une action à distance de nature indéniablement magico-schizophrène… c’est la définition exacte d’une pensée morbide paranoïde… » (Gabel).


RÉSULTAT : LE MYTHE DU 11/9 EST UNE PSYCHOPATHOLOGIE

À cause de la capitulation du Parti Démocrate et de l’intelligentsia qui lui est associée, Bush et les néo-conservateurs ont bénéficié d’un succès inespéré dans leur rôle de mythographes. Peut-être l’occupant de la Maison Blanche a-t-il trouvé dans le pouvoir du mythe un stimulant plus puissant que son cher Jack Daniels. Un journaliste a relevé un jour que Bush avait semblé « ébloui par l’ampleur mythographique de sa propre administration » (New York Times, 31 juillet 2003). De tout ce qui précède, il ressort que nous pouvons peu à peu comprendre le mythe du 11 Septembre, tel qu’il se présente aujourd’hui, comme un ersatz, un substitut de religion ; plus exactement, comme une religion civile hystérique conçue pour promouvoir la cohésion sociale quand toutes les autres idéologies ont échoué. Ce que dit Frank dans son résumé à propos de Bush et de l’Irak s’applique encore mieux au public américain et au mythe du 11 Septembre : « L’individu qui s’accroche obstinément à des croyances non vérifiées confond croyance et fait, et inflige souvent cette confusion aux autres dans sa lutte pour avoir raison. Bien sûr, quand un grand nombre d’individus se laissent convaincre d’adopter la même illusion, celle-ci peut se parer d’une aura d’objectivité. Comme l’a observé le psychanalyste britannique Ron Britton : “On peut remplacer la réalité éprouvée par le consensus ; ainsi, les fantasmes partagés peuvent obtenir le même statut que la connaissance, voire un statut supérieur.” Certes, la croyance ne devient pas un fait pour autant, mais la partager lui donne la précieuse apparence de la crédibilité. La croyance se codifie, s’enracine et s’élève au-dessus du niveau auquel on pourrait encore la mettre en doute.

Des croyances partagées peuvent finir par créer une communauté. Après tout, la religion est une structure commune unie par des croyances partagées. Dans les sociétés où la religion est particulièrement forte, ces croyances partagées peuvent devenir la loi, s’imposer aux autres et leur fixer des limitations de comportement » (Frank).

Livre :


La Terreur Fabriquée, Made in USA 
11 Septembre, le mythe du XXIe siècle

de Webster G. Tarpley

Révolutionnaire, d'une écriture brillante, La Terreur fabriquée : made in USA révèle comment fonctionne le terrorisme maquillé. Best-seller sur Amazon.com, les lecteurs s'extasient : « Un livre-phare qui dépasse largement tout ce qui a été écrit sur le 11/9. » Expert des opérations sous fausse bannière, (son premier livre traitait des « Brigades rouges »), Tarpley démolit la théorie du complot élaborée par le gouvernement. Son analyse percutante et personnelle du 11/9 lui a valu des réactions enthousiastes de la part des auditeurs de radio dans tout le pays. « La Terreur fabriquée » sidère le lectorat par son modèle de travail impliquant un réseau de taupes, de lampistes, de professionnels paramilitaires et de médias corrompus. Ce n'est pas un livre de plus sur le 11/9 : c'est une analyse en profondeur des relations géopolitiques internationales, mais aussi du comportement de l'oligarchie au pouvoir. « Je ne connais personne d'autre qui dénonce sans aucune crainte le terrorisme d'État comme [le fait] Webster G. TARPLEY, une référence pour de nombreux journalistes d'investigation. Il déploie sa vision globale d'historien avec la précision d'une vigie de nos sombres élites actuelles. » Barrie ZWICKER.

Biographie de l'auteur :

Historien spécialisé dans le terrorisme après la seconde guerre mondiale, journaliste, Webster G. Tarpley, s'est fait connaître en 1978 par son enquête sur l'assassinat d'Aldo Moro, à la demande de parlementaires italiens. Sa biographie de George W. Bush père et ses essais sur les dérives fascistes du gouvernement américain en font un opposant farouche au gouvernement actuel des Etats-Unis.

Le Saint-Empire Euro-Germanique

"Sous Ursula von der Leyen, l'UE est en train de passer d'une démocratie à une tyrannie."  Cristian Terhes, député europée...