vendredi, décembre 15, 2023

Pourquoi la République interdit les crèches de Noël et célèbre Hanoukka







Vous voulez qu'on parle un peu de laïcité pour comprendre pourquoi on interdit les crèches de Noël et qu'on célèbre Hanoukka comme si c'était une fête nationale ? Voici un bref aperçu. 

En France, l’émancipation juridique fait suite à une demande des juifs eux-mêmes. Le 28 janvier 1790, les députés juifs de France et le syndic général des Juifs adressent une pétition à l’Assemblée nationale, en vue de leur émancipation, c’est-à-dire la jouissance des droits de citoyenneté :

« Pétition des juifs établis en France adressée à l’Assemblée nationale, le 28 janvier 1790, sur l’ajournement du 24 décembre 1789, par les députés Mayer-Marx, Ber-Isaac-Berr, David Sintzheim, Lazare-Jacob, Trenelle, et le Syndic-Général des Juifs Théodore-Cerf-Berr. »

Le 16 avril 1790, le Roi Louis XVI proclama :

« Sur un Décret de l’Assemblée nationale, concernant les Juifs : L’Assemblée nationale met de nouveau les Juifs de l’Alsace & des autres provinces du Royaume, sous la sauvegarde de la Loi : défend à toutes personnes d’attenter à leur sûreté ; ordonne aux Municipalités & aux Gardes nationales de protéger, de tout leur pouvoir, leurs personnes & leurs propriétés. »

Dans la séquence historique où les révolutionnaires français émancipaient les juifs, ils soumettaient l’Église avec la Constitution civile du clergé votée par l’Assemblée constituante, le 12 juillet 1790. Un texte qui prévoyait l’élection des curés et des évêques par les fidèles, évinçant ainsi le pouvoir du pape. Ce qui revenait à soumettre les églises françaises à la république, tandis qu’on affranchissait la Synagogue.

C’est ce qui explique que, depuis 1808, les juifs de France récitent une prière pour la République française dans les synagogues consistoriales. Une prière récitée durant l’office public du Chabat matin, entre la prière Cha’arit et celle de Moussaf.

Si la synagogue a bénéficié des bienfaits de la république, l’Église catholique a quant à elle été persécutée par cette dernière.

Dans l’ouvrage collectif et politiquement correct "Histoire de l’extrême droite en France" dirigé par Michel Winock, avec les contributions de Jean-Pierre Azéma, Pierre Birnbaum, Pierre Milza, Pascal Perrineau, Christophe Prochasson et Jean-Pierre Rioux, l’on apprend que durant la période de fureur anti catholique, sous la IIIe République, à la suite de la loi de 1905, il y eut une forte mobilisation populaire « face à un haut fonctionnaire juif appliquant la législation nationale portant, par exemple, sur le retrait des crucifix (ainsi, dans le Calvados, où Albert Hendlé est en poste de préfet), on assiste aux mêmes débordements (N.D.A. : qu’au temps de l’affaire Dreyfus) s’étendant jusque dans les plus petites localités du monde rural, sous l’action tout aussi radicale de la Jeunesse catholique, de la Ligue des femmes françaises, etc. ».

Ce préfet (en poste de 1909 à 1917) de confession juive, dont le nom complet est Albert Samson Hendlé, est le fils d’Ernest Hendlé (1844–1900), un membre de la franc- maçonnerie qui fut lui aussi préfet (de 1871 à 1890) après avoir été secrétaire particulier du ministre des Affaires étrangères (1870) dès l’instauration de la IIIe République. Ernest Hendlé fut également l’auteur d’un ouvrage titré La Séparation de l’Église et de l’État (Le Chevalier, Paris, 1869), paru 36 ans avant la loi éponyme. Cette loi de 1905, dite de séparation des Églises et de l’État, avait pour but, et elle y a réussi, de détruire l’Église catholique et son influence, notamment en l’affaiblissant financièrement (article 2). La IIIe République, instaurée en 1870, s’est attaquée de façon féroce aux congrégations catholiques. Le 29 mars 1880, le gouvernement prend deux décrets : le premier donne un délai de trois mois aux Jésuites pour se dissoudre et fermer leurs établissements ; le second oblige les congrégations non autorisées à demander leur légalisation dans le même délai. Les Jésuites, ayant décidé de rester dans leurs établissements, en sont expulsés violemment. L’application du second texte entraine des fermetures et des expulsions.

La loi Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 sur les associations donne à l’État le pouvoir d’autoriser la création d’un établissement, de dissoudre ou de fermer un établissement par décret et de dissoudre leurs biens. Sous le gouvernement d’Émile Combes, l’Assemblée nationale rejette en bloc les demandes d’autorisation déposées par les congrégations.

La loi du 4 décembre 1902 crée le délit de congrégation non autorisée.

La loi Combes du 7 juillet 1904 interdit aux congrégations d’enseigner et leur fixe un délai de 10 ans pour fermer leurs établissements (une autorisation exclusive est accordée à la formation des personnes qui enseigneront à l’étranger ou dans des colonies). Cette loi édicte également l’expulsion et la confiscation des biens des congrégations non autorisées.

Youssef Hindi sur X.

Pour plus de détails 2 livres de Youssef Hindi, "La Mystique de la Laïcité" et "L'Autre Zemmour".



L'Europe et la France traversent une zone de fortes turbulences historiques, signe d'une crise profonde revêtant des apparences politique, économique et sociale, mais dont la cause première est religieuse. 

Cette étude présente l'histoire de France de ces deux derniers siècles sous un angle inédit. Youssef Hindi retrace en effet sur la longue durée, l'histoire politico-religieuse de l'Europe et de la France pour en venir à celle de la Révolution de 1789 qui, loin de l'idée répandue, ne fut pas seulement animée par les idéaux de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, mais par un virulent anticléricalisme de nature religieuse. Car le projet révolutionnaire et républicain est mystique avant d'être politique. À ce titre, Youssef Hindi, pour nous aider à saisir le fond de la crise actuelle, prend le parti d'analyser la formation, l'évolution et l'éventuelle fin de la République en historien des religions. *

On découvre alors comment et qui a forgée cette religion de la République, la laïcité, qui fut recherchée dès le lendemain de la Révolution par les jacobins et leurs successeurs républicains du XIXe siècle afin d'asseoir définitivement le nouveau régime. Du kabbaliste jacobin Junius Frey (1753-1794) à Vincent Peillon en passant par Ferdinand Buisson (1841-1932), l'auteur suit à la trace les mystiques et prophètes auto-proclamés de l'ère moderne qui ont élaboré cette religion composite de la République sous le règne duquel les Français vivent et dont ils ignorent jusqu'à l'existence.


Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...