lundi, juillet 12, 2010

Comment ne pas devenir un faux-prophète


Vrai gourou pour faux disciple ?

Etre illuminé dans le sens péjoratif du terme ou être possédé, quelle est la différence ? D’un point de vue général, l’on pourrait presqu’affirmer que les êtres humains ordinaires sont tous possédés. Bien entendu, il ne s’agit pas de personnes sous l’emprise d’entités malveillantes, mais simplement d’êtres normaux, illusionnés par leur propre psychisme qui leur retourne la charge de leur désir comme un miroir. Comment ce mécanisme d’auto-illusion se développe-t-il au point de rendre la personne esclave de ses illusions mentales ?
Ce phénomène ne relève pas de la psychiatrie ni de l’envoûtement.
Il ne s’agit pas de maladie mentale mais d’un état d’être très répandu dont la situation est parfaitement résumée par la formule « prendre ses désirs pour la réalité ». Nous en sommes tous là !

C’est donc un mécanisme psychologique normal et généralisé qui exprime un désir compensatoire de l’âme voulant s’épanouir dans un autre genre d’existence.
Lequel d’entre nous ne fait-il pas des rêves éveillés où il se met en scène sur l’écran de son imagination à l’aide d’attitudes gratifiantes ? L’image que nous avons de nous-mêmes est loin de ce que les autres en perçoivent. Il y a là une source de malentendus constante.
Qui n’a jamais formé l’espoir de parvenir à un succès dans le domaine de son choix, et de mener une vie où ses rêves deviendraient la réalité ? C’est là un processus naturel auquel personne n’échappe, car l’expérience humaine est conditionnée par la quête permanente d’une évolution vers un état de vie plus sécurisant et épanouissant.
L’espoir fait vivre, mais lorsque notre ambition est disproportionnée par rapport aux possibilités offertes et à nos capacités réelles, l’on peut craindre que notre esprit ne finisse par s’inventer une série de scénarios où il jouera un plus beau rôle que dans la réalité. Cette vie imaginaire est généralement sans conséquence mais certaines personnes glissent vers une forme d‘auto-illusion qui peut se communiquer à leur entourage. « Ah, si l’on m’avait donné ma chance ! » « j’ai toujours pensé que tu étais un génie méconnu ! » « Ah, si ma mère m’avait acheté un piano, je serai devenu virtuose ! » « Moi, j’ai raté ma vocation ! »

Après l’instinct de conservation ou de reproduction, l’un des moteurs les plus puissants du désir existentiel est le goût du pouvoir, car il est supposé nous procurer une sécurité définitive. L’ambition et le désir d’être reconnu en découlent. Cela exprime une pulsion primitive nécessitant de lutter âprement pour la satisfaire, y compris en marchant sur les autres. Par les titres, le succès et la promotion professionnelle et économique, la société procure des voies de réalisation sociale à l’ambitieux qui veut se hisser au-dessus du panier. La réussite est une question d’effort et de persistance à moins que l’âme n’ait programmé un sort contraire.

En dehors de la filière sociale et professionnelle, la réussite est difficile, et il faut alors rechercher la reconnaissance dans un domaine artistique, sportif, humanitaire, politique ou spirituel par le biais d’un réseau ou d’une organisation. L’individu isolé risque de rester enfermé dans ses rêves s’il ne parvient pas à attirer l’attention sur sa personne.
La plupart du temps, notre désir de pouvoir est latent, non exprimé, si ce n’est dans un cercle restreint d’amis ou de parents. Souvent, l’idéal intérieur demeure caché aux proches car les circonstances ne lui offrent pas d’espace pour se révéler dans sa plénitude. L’aspiration reste alors un fantasme. Le désir demeure secret, et rien ne permet de passer à l’acte.

C’est pourquoi la plupart des gens baissent la tête et mastiquent leur rêve comme un vieux chewing-gum qu’on finit par recracher lorsqu’il est devenu fade.
On cherche un exutoire ou bien l’on continue à se faire du cinéma jusqu’à la fin de sa vie en attendant un miracle. Qui n’attend pas un petit miracle ?
Les gens apprennent à accepter la réalité à partir des sévères leçons de l’existence, et ils finissent par oublier leurs rêves de jeunesse. On se fait une raison quand rien ne paraît réalisable. On oublie.

Certains tempéraments, plus ambitieux et volontaires, et sans doute caractériels, n’ont pas emprunté la filière sociale conventionnelle, et ils ne peuvent refouler leur désir de reconnaissance. Alors, en l’absence d’une opportunité qui pourrait se présenter naturellement, ils accumulent une telle charge de tension que leur image d’eux-mêmes peut se sublimer à leur propres yeux. Ils en viendront à imaginer un scénario de réussite plus ou moins grandiloquent.

Ils parviennent à projeter leur lubie sur leur entourage pour qu’il y adhère. Ces êtres parviennent à faire admettre aux autres l’image idéale qu’ils se sont formés d’eux-mêmes. Ils savent charmer leur monde.

Le cas de celui qui se destine à devenir un gourou est complexe. Il doit avoir sincèrement la foi en des forces supérieures auxquelles il s’identifie. Il doit disposer d’un fort potentiel de créativité ne s’exprimant pas par les voies conventionnelles dans notre société occidentale où la spiritualité est si refoulée qu’elle se cache dans la marge.

Le gourou occidental - contrairement à son collègue oriental, traditionnellement intégré socialement - apparaîtra comme un original ou un illuminé. Il devra alors s’imposer par une surenchère d’originalité pour focaliser l’attention sur lui. Sans public, pas d’artiste.
La spiritualité et le paranormal offrent un champ d’imagination infini car les domaines de l’irrationnel ne sont pas supposés se soumettre à la vérification et à la logique.

Un candidat gourou qui parvient à rassembler autour de lui un groupe de disciples attirés par son panache ou le caractère merveilleux de ses révélations, va se retrouver sous une double emprise : il subira d’abord l’auto-hypnose de sa propre force imaginative qu’il a poussé au paroxysme, et d’autre part, il peut tomber sous le contrôle d’entités occultes qui ont été attirées par son magnétisme.

A l’image de notre société fonctionnelle et bureaucratisée, le monde de l’invisible ne laisse pas beaucoup d’espace à la liberté d’entreprise, et l’on surveille d’en-haut les francs-tireurs de la spiritualité.

Sachant que la plupart des gourous ne sont pas légitimement investis d’une mission supérieure mais qu’ils se sont auto-proclamés guides ou instructeurs spirituels de leur propre chef, il faut comprendre que deux facteurs sont opérants dans leur réussite : premièrement, le regard admiratif des fidèles de la première heure, et deuxièmement, l’obombrement psychique par des entités invisibles. (Etre « obombré » signifie être placé sous un contrôle occulte qui s’immisce en nous sans que nous le sachions)
Ces gourous finissent par être sincèrement convaincus de la légitimité de leur mission, au demeurant souvent originale et d’un niveau spirituel plus élevé que les professionnels des religions officielles, lesquels n’aiment pas cette concurrence sauvage. Car, dès le début, le gourou va se conduire comme un prêtre investi d’une charge sacerdotale.

Le gourou qui n’est pas entièrement convaincu de sa légitimité, aura du mal à en convaincre autrui. C’est pourquoi il est faux de considérer la vocation de gourou uniquement sous l’angle du charlatanisme. On ne peut mentir en permanence à des disciples qui vous ont à l’œil continuellement, épiant le moindre de vos faits et gestes. On peut tricher un peu pour entretenir la foi et l’espérance, mais on ne peut frauder depuis le début.

Le centre psychique où se concentre l’énergie de son « auto-envoûtement » est chez l’apprenti gourou un foyer de conscience qui n’est pas actif chez l’homme ordinaire. C’est de ce centre psychique appelé par la tradition ésotérique le « soi supérieur » - le surmoi de la psychanalyse – que l’individu qui a opéré un contact avec ce centre en y accumulant la tension de son désir de réalisation, pourra recevoir une prise en charge, qu’on confond avec un état de grâce religieux ou un déversement de puissance magique. La tradition mystique fourmille d’exemples de ces illuminés – qui devinrent des saints reconnus - qui se sont crus en contact avec Jésus ou la Vierge Marie, à la suite d’une liaison avec leur soi-supérieur qui est le miroir magique de la projection de notre désir.

Dans les conditions normales de l’existence, l’être humain est protégé de ses fantasmes supérieurs, sauf s’il y a investi de manière obsessionnelle toutes ses forces depuis longtemps, ce qui peut opérer une cristallisation de l’image de son désir. Cette image se manifestera selon son conditionnement religieux de base. Son désir reviendra sur lui en tant que réalisation de son aspiration. Il aura la vision de ce qu’il désire, entendra des voix, ou se sentira investi d’une force divine ou d’une mission grandiose.

Une personnalité forte dispose de la charge psychique d’un soi supérieur puissant. La répétition d’innombrables pensées de réussite focalisées dans une direction donnée, finira par générer une concentration de force qui deviendra autonome et échappera à la personnalité consciente. Celle-ci, à l’image de l’apprenti-sorcier, se retrouvera subjuguée par une puissance qu’elle a elle-même accumulée, et dont elle a perdu le contrôle en franchissant la limite d’un développement naturel.

L’excès produit des résultats, mais la structure de l’âme en incarnation n’autorise pas à franchir sans risque certaines bornes. Dans un premier temps, l’emprise du soi supérieur est confondue avec les représentations traditionnelles de l’illumination spirituelle. Or, il s’agit généralement d’une liaison avec le plan astral produisant un auto-envoûtement et une illusion mentale supérieure.

L’individu ambitieux ou inconscient qui entre en contact avec l’invisible sans avoir purifié son être de l’égocentrisme, tombe sous une emprise égocentrique supérieure. Comment peut-il en être autrement ? Ce processus est implacable.

Après des années d’aspiration, et même après plusieurs incarnations de tension dans une certaine direction, l’être obnubilé par son désir d’élévation, ou sa lubie mystique, finit par déclencher en lui une décharge magnétique si puissante qu’il croit que le but ultime est atteint, et qu’il est entré dans le cercle des initiés et des maîtres. Bien au contraire, avec son ego non renouvelé et chargé de karma, il est loin du compte. Il est même dans une très mauvaise passe dont il ne pourra sortir qu’après plusieurs incarnations de lutte en sens inverse afin d’effectuer le détachement de son ambition égocentrique démesurée.
Dans les circonstances de la vie ordinaire, l’ambition et le désir de puissance ne mobilisent que les facultés naturelles de la personnalité. Mais dans le cas d’une illusion mystique comme celle qui consiste à se croire parvenu à un état de sainteté ou à un degré d’évolution supérieure, le soi supérieur mis sous tension, prendra le relais et se connectera par affinité à un foyer d’énergie invisible. Cela procurera à la personne le sentiment d’être inspirée par une puissance sacrée.

Dans ce cas, des phénomènes paranormaux jugés miraculeux par les observateurs naïfs, pourront se manifester. Tel mystique sous contrôle de son soi supérieur, aura des visions ou démontrera des facultés comme la possibilité de jeûner indéfiniment, se dédoubler, et d’autres pouvoirs étranges et anormaux, au demeurant absolument inutiles si ce n’est pour briller dans un cirque . Ces pouvoirs n’ont jamais été des signes de libération, et bien au contraire, ils sont les symptômes d’une emprise occulte rétrograde.

N’allons pas croire que c’est par ignorance ou par souci de protéger leurs ouailles que les autorités religieuses ont toujours mis en garde contre les phénomènes paranormaux ! Non, la raison des chefs du corps ecclésiastique est de ne pas se laisser déborder par des apprentis occultistes plus puissants qu’eux.

Depuis des siècles, d’innombrables expérimentateurs anonymes se sont entraînés de manière quasiment héroïque pour parvenir à un développement mystique ou occulte. Lorsqu’un certain résultat finissait par se manifester dans les conditions d’anormalité psychique que nous venons de décrire, ils se sont crus sincèrement inspirés par des « puissances divines », et ils ont fondé leur autorité sur cette expérience.

Il est impossible à un être qui tombe sous la coupe de son « moi supérieur » en relation avec des entités invisibles, de savoir avec précision s’il est sous l’influence d’entités bénéfiques ou d’esprits qui veulent vampiriser son potentiel énergétique personnel ou celui de ses disciples.

Les entités de l’invisible peuvent se dissimuler sous l’apparence angélique ou l’identité prestigieuse d’un grand sage. Or, dans l’univers spirituel régulier, les grands êtres ne consentent à aider que celui qui a démontré son intention de se purifier et de se transformer dans un sens profondément moral. Dans le cas contraire, les humains qui recherchent un pouvoir supérieur ou qui sont habités par un désir spirituel entaché d’égoïsme, seront contactés par des entités de même nature. Le semblable attire le semblable.

Comment peut-il en être autrement ? C’est pourquoi les occultistes prétendent toujours être en contact avec des forces lumineuses, car il faut sauver la face. On trouve rarement un channel qui avoue être l’instrument d’un démon, y compris lorsque ce démon parle au nom de l’Archange Mickaël. Soyons clair, aucun archange ou ange de lumière ne transmet de message en dehors de la fraternité des grandes intelligences qui surveillent la situation planétaire. Lorsque ces grands êtres veulent travailler avec un être humain, ils forment un instructeur qui a été longuement préparé depuis son jeune âge, et qui est libéré de toute attache égocentrique. En clair, ils utilisent l’un des leurs, un être parfaitement libéré.
Rares sont les illuminés, les gourous ou les channels qui avoueront être au service de puissances inférieures ou rétrogrades.

Dans le cas de ceux qui prétendent être des phares spirituels, leur auto-illusion est entretenue par des entités lumineuses se faisant passer pour des anges ou de grands esprits désincarnés.

Le gourou ainsi illuminé, sera très convaincant, et ses disciples croiront être guidés par un authentique médiateur du divin. Mais s’ils pouvaient voir la véritable personnalité de leur maître sur le niveau astral, le spectacle aurait plutôt de quoi les épouvanter. Un observateur attentif remarque très vite à qui il a affaire en matière de spiritualité, mais on peut parfois tomber sous le charme, et la flatterie aidant, on peut se sentir transporté dans l’ineffable alors qu’on vient de se faire proprement harponner par un requin de l’occulte.

Dans ce monde d’apparence, pour faire autorité, il est indispensable que le gourou se réfère à une puissance supérieure à lui-même. Le principe de l’autorité est la racine de l’illusion. C’est pourquoi, pour « cacher la misère », des « initiés » se réfèrent à une autorité invisible, soit en s’intitulant « canal » du divin, ou bien en se présentant comme l’incarnation corporelle d’un être « divin ».

Les « maîtres de sagesse », les « guides de lumière » ou les anges sont généralement cités comme étant la source de l’inspiration spirituelle. Mais depuis quelques années, la vogue est aux extraterrestres dont l’avantage est de constituer une autorité d’une crédibilité plus scientifique. Certains mêlent l’occultisme à papa avec la science-fiction, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives au rêve et à l’imaginaire spiritualiste.

Dans tous les cas, on peut raconter ce qu’on veut car les « messages célestes » ou les instructions télépathiques en provenance d’en-haut sont invérifiables.

Il faut étudier attentivement les écrits du messager des dieux pour en détecter l’origine. On reconnaît l’arbre à ses fruits. Il s‘avère que la plupart des messages des contactés sont creux, et qu’ils témoignent plutôt d’une stratégie de désinformation.

Souvent, la révélation transmise à l’initié est un effet miroir de sa propre projection et de son désir d’accomplissement. Dans la mesure où des entités invisibles s’en mêlent, il ne peut plus discerner qu’il est devenu la proie d’un contrôle occulte.

Sa conviction en sera même décuplée, car cette fois, il est réellement en contact avec les forces subtiles qu’il a attiré. S’en libérer sera difficile car son moi supérieur est identifié à l’entité invisible qui l’a accroché.

Parfois, il aura la sensation d’une emprise et dans ces moments de flottement, ses disciples émettront des doutes qui mettront le gourou en alerte. Il aurait pu commettre des maladresses, relâcher le contrôle de son comportement, et son masque a pu tomber. Il est vulnérable s’il a des habitudes sensuelles qu’il ne peut dissimuler, des attachements matériels, ou s’il a pris l’habitude de prédire des événements qui n’arrivent jamais.
Dans tous les cas, l’esprit-contrôle du gourou inventera une justification habile ou écartera les disciples trop curieux. Pour un gourou qui a constitué un égrégore suffisamment important, sauver la face n’est pas un problème car ses vices exposés publiquement peuvent servir à renforcer son autorité en interne, s’il sait faire comprendre à ceux qui le suivent qu’il les met à l’épreuve par ses facéties.

Un gourou pris la main dans le sac, retournera habilement la situation en justifiant son absolu détachement des conventions mondaines. On a connu des maîtres de fraternités plus blanches et plus universelles que les autres, qui avaient le caprice de faire passer une sorte de visite médicale à leurs jolies disciples. Les fidèles en déduisaient que ce déshabillage servait à confirmer l’état spirituel de la jeune femme ou du garçon choisi par le maître. On prétend qu’un certain gourou a l’habitude de réveiller la « kundalini » de ses disciples mâles d’une manière plutôt érotique.

Ces rumeurs n’ont jamais cessé de circuler dans les couloirs des ashrams depuis qu’un grand saint avait l’habitude d’entrer en extase en flattant du pied le pénis d’un jeune disciple pendant sa méditation. On en raconte des choses…

Les rumeurs les plus saugrenues poursuivent la plupart des gourous contemporains, mais il faut remarquer pour leur défense que les sollicitations auxquelles ils font face sont à la mesure des fantasmes qu’ils génèrent chez leurs disciples et chez leurs détracteurs.

La spiritualité est un monde merveilleux où les miracles sont possibles et parfois réels. Les disciples n’en demandent d’ailleurs pas tant, car le rêve leur suffit.

Le faux prophète le plus fort est celui qui sait faire rêver le rêve le plus sublime.
Ce n’est pas si simple, et nombre d’apprentis sur le chemin de la consécration du gourou ne réussiront pas dans la profession envisagée, car ils manquent d’envergure et d’imagination.
Si le soi supérieur du gourou est connecté avec une entité invisible d’un assez bon niveau, l’opération de séduction peut être un succès, d’autant que le « maître » s’est persuadé lui-même de sa valeur et de sa haute mission. Ajoutons, qu’il faut parfois quelques complicités dans les milieux des services secrets pour devenir célèbre. Il y aurait fort à dire sur les « seconds » de certains gourous. Ceux qui font l’interface avec le public, les chargés des relations publiques sont quant à eux souvent placés sous un contrôle policier et militaire qui n’a rien d’occulte. Il est très intéressant de découvrir comment des services secrets alliés quoique concurrents se partagent la direction politique d’une organisation spirituelle ou religieuse d’envergure internationale. Le gourou est souvent hors jeu, et on le restimule dans ses fantasmes pour que la maison continue à tourner.

Emettre un jugement de valeur sur des personnes qui se croient investies d’une haute mission est vain car le gourou comme ses disciples se moquent de l’avis d’un profane extérieur au groupe des élus. Mais, puisque l’offre et la demande implique la prolifération d’instructeurs spirituels de tous les niveaux, on peut appliquer quelques critères de discrimination avant de s’élancer inconsidérément derrière l’homme qui a vu l’ange qui a vu Dieu.

Un leader mystique prisonnier de la double illusion de son surmoi et de l’influence d’un esprit contrôle, s’entourera de personnes semblablement prédisposées. Les suiveurs seront par conséquent sourds à tout avertissement et ne voudront pas en discuter sereinement.
De ce point de vue, l’attitude antisecte primaire s’explique par l’irritation que ce comportement borné déclenche chez les observateurs extérieurs qui n’ont pas pris place sur le tapis volant du maître.

Les antisectes, pourfendeurs de gourous, sont doublement bornés lorsqu’ils ne reconnaissent pas à autrui l’entière liberté de rêver jusqu’au bout du voyage.

LUCIDE ET POSITIF

S’interdire de devenir un faux prophète n’empêche pas de s’exercer à en devenir un vrai en s’ouvrant à l’universel.

S’empêcher de devenir un gourou médiocre n’empêche pas de chercher un maître authentique pour bénéficier de son expérience du « métier ».

Etre prudent par rapport aux influences occultes, n’empêche pas de reconnaître la nature spirituelle de l’univers.

Préserver l’étincelle de sa liberté individuelle n’empêche pas de reconnaître les lois universelles et de s’y soumettre.


Origine de la photo :
Les causeries du Swami Bulchitananda, le gourou arrivé au nirvana les doigts dans le nez...

samedi, juillet 10, 2010

L’homosexuel et le Swami


« A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, l’Inde est une colonie anglaise aux pieds d’argile. Les mouvements d’indépendance se renforcent d’autant que l’Occident s’affaiblit et que sa supériorité est contestée. La guerre contraint Alain et Raymond (1) à rester en Inde. En 1940, Alain Daniélou (2) rencontre, un peu par hasard, Swami Karpâtrî, le jeune homme ne cherche pas de gourou – « Cette idée de chercher un gourou est une maladie des Occidentaux » -, il veut simplement approfondir sa connaissance de la civilisation indienne. Swami Karpâtrî est un ascète qui appartient à l’ordre des moines errants fondé au 9ème siècle par Shankarâchârya. Sa mission est de transmettre les conceptions philosophiques et les aspects ésotériques de la tradition hindoue. Considérée jusqu’à sa mort, en 1982, comme le représentant de la tradition religieuse orthodoxe de l’Inde du Nord, ce sannyasi vit dans la plus totale pauvreté, ne se déplace qu’à pied, refusant tout honneur. La première rencontre se passe à Bénarès durant la saison des pluies. Alain obtient l’autorisation d’assister au darshana, sorte de réception durant laquelle le yogi lettré permet à ses fidèles de venir en silence le contempler. Les disciples doivent rester immobiles et peuvent poser quelques questions. Sur la terrasse, Karpâtrî est assis en lotus sur une table basse en bois. Autour de lui, une centaine de personnes dans la position du maître, en quatre groupes « selon leur rang ». Alain se prosterne à plat ventre puis rejoint le groupe des humbles. Swami Karpâtrî ne semble pas le voir. Peu à peu, sans s’en apercevoir, Alain est adopté par ce témoin de la tradition. Sawami Karpâtrî prend un mala, chapelet de graines de rudrasha avec lequel il touche toutes les parties du corps d’Alain puis il le passe autour de son cou. Par ce « don de mala », le maître lui signifie qu’ils peut « traduire et utiliser comme il lui plaît ses enseignements, son œuvre, et même se l’approprier ». Sur l’ordre de Karpâtrî, Alain et Raymond se font initier par Brahmanand. Au jour indiqué par les astres, ils doivent se raser entièrement – cheveux, poils…- prendre ensuite un bain dans les eaux du Gange, pratiquer les exercices du yoga et certains rites (pujas). […]

L’initié doit être discret ; il est obligé de garder le silence sur certains enseignements. Alain cherchera toujours à banaliser cette initiation qu’il considère comme une manière de mieux s’insérer dans la société indienne, mais elle symbolise une sorte de mort et de renaissance, à la manière des premiers chrétiens revivifiés par le baptême dans les eaux du Jourdain : « On n’est plus tout à fait le même, la vie a d’autres bases, d’autres fins, d’autres buts, d’autres devoirs, on est en fait devenu celui qu’on était destiné à devenir. »

Alain et Raymond reprennent leur vie « partagée entre l’étude, les rites et l’amour et aussi de longs voyages à la recherche des temples oubliés ». En apparence seulement, car ils sont devenus shivaïtes. Ils sont les seuls Européens dont les noms figurent sur la liste du temple de Bhubanesvar, les seuls qui peuvent y vénérer l’image du dieu.

Alain revient régulièrement assister au darshana du yogi. Au cours de ces audiences, le jeune initié écoute l’enseignement du moine vêtu d’un seul morceau d’étoffe couleur safran, symbole de la pureté et de l’humilité. Il pose toutes sortes de questions sur la philosophie, la cosmologie… Si Swami Karpâtrî joue un rôle un rôle de leader politique, il a d’abord des responsabilités religieuses. Il désigne les Shankarâchâryas, les quatre chefs spirituels de l’indouisme, mais refuse tout honneur pour lui-même. Bien que védique, Swami Karpâtrî détient la connaissance ésotérique, la véritable tradition secrète du shivaïsme. La démarche d’Alain ne se veut pas mystique ; il cherche à acquérir des connaissances non liées à la pratique d’un pouvoir. Dans son conte, « Le Maître des loups », Kouttou « n’aimait pas cette idée de pratiques rituelles, accomplies dans un but utilitaire ». Les rapports d’Alain avec Karpâtrî sont uniquement intellectuels. Il se méfie de toute « bondieuserie » et se met au service du lettré parce que celui-ci le lui demande.

Emanuelle de Boysson, « Le cardinal et l’hindouiste ».

L’initiation d’Alain Daniélou par Swami Karpâtrî, sommité spirituelle de l’Inde du Nord, démontre clairement que l’homosexualité n’est pas considérée comme un obstacle aux enseignement les plus précieux de l’Orient.

Les religions

« Les religions monothéistes, écrit Alain Daniélou, ont toujours pour point de départ la pensée, l’enseignement d’un homme, qu’il se dise ou non le messager, l’interprète d’une puissance transcendante qu’il appelle dieu. Ces religions s’expriment en dogmes, en règles concernant la vie de l’homme. Elles deviennent inévitablement politiques et forment une base idéales pour les ambitions expansionnistes de la cité. Parmi elles, le Judaïsme, le Bouddhisme, le Christianisme et l’Islam sont théistes, le Jaïnisme et le Marxisme sont athées. » « Shiva et Dionysos », éditions Fayard.

Alain Daniélou n’a pas tort de fustiger les religions. Mais des religions peuvent être l’expression exotérique, partielle et imparfaite de la Tradition même si elles se sont éloignées des écoles ésotériques authentiques détentrices de la totalité du véritable enseignement spirituel. Toutefois, malgré beaucoup d’imperfections, de graves erreurs, de nombreux crimes aussi, les religions sont moins redoutables que la « contre-tradition », « l’abomination de la désolation ». Imposer au monde la « contre-tradition » est l’objectif des organisations occultes et des loges anglo-saxonnes. Objectif qui sera probablement atteint grâce à un nouveau spiritualisme préfiguré par la mouvance du nouvel âge et du néo-bouddhisme.

Le cardinal et l’hindouiste


Présentation de l'éditeur
Un jésuite devenu cardinal, un acteur de l'aggiornamento de Vatican II en lutte contre les excès de l'épiscopat post-conciliaire, un académicie mondain décédé en pêcheur d'âme sur le seul d'une prostituée. Tel fut le destin public de Jean Daniélou, eau-vive du catholicisme intellectuel. Un musicien autodidacte tombé amoureux de l'Inde et du corps des hommes, recherchant dans Shiva et le tantrisme la sublimation de sa sexualité. Tel fut l'itinéraire d'Alain Daniélou brûlant du feu de l'hindouisme. Entre le fils trop sage et trop aimé et son frère indocile et solitaire, Madeleine Daniélou, fondatrice de l'école Sainte-Marie de Neuilly, avait trop vite choisi. De ce trio déchiré entre foi et volonté de conquête sociale, Emmanuelle de Boysson - petite-nièce d'Alain et de Jean - restitue la vérité intime: la commune passion des deux frères pour l'origine des religions, leur respect des enseignements traditionnels, les passerelles maintenues coûte que coûte, à l'image de ces discrètes messes mensuelles que disait Jean Daniélou à la demande de Louis Massignon.

Shiva et Dionysos


Présentation de l'éditeur
Pour Alain Daniélou, l'Occident a perdu sa propre tradition et éloigné l'homme de la nature et du divin. Il nous y fait découvrir ici que les rites et les croyances du monde occidental ancien sont très proches du Shivaïsme et très aisément expliqués à l'aide des textes et des rites préservés dans l'Inde. Ce sont les religions relativement récentes du monde aryen et sémitique, Judaïsme, Christianisme, Islam et Communisme qui ont éloigné l'homme du reste de la création et de l'expérience religieuse et mystique multimillénaire dont la tradition s'est préservée dans l'Inde jusqu'à nos jours et que l'Occident, s'il veut survivre, devra retrouver.


(1) Alain Daniélou et son compagnon.
(2) Evoquant son homosexualité, Alain Daniélou, frère du cardinal Jean Daniélou, aura sur le sujet une position ferme et tranchée : « C’est une question de chimie hormonale liée à la procréation. »



Photo : Sannyasi

jeudi, juillet 08, 2010

Joyeux anniversaire Dal Heil Lama !


Des mouvements mondialistes inondent Internet de « joyeux anniversaire Dalaï-lama ! ».

Tenzin Gyatso, le 14ème Dalaï-lama, a 75 ans. Des agents du système s’activent pour raviver l’image du monarque tibétain et entretenir l’idée que la religion et la politique peuvent faire bon ménage. N’oublions pas que la dictature mondiale, annoncée par des esprits perspicaces, sera dirigée par un Prêtre-Roi, un « Chakravartî à rebours », prévient Guénon.

Lors de la présence des jésuites au Tibet, un complot modifia l’organisation politique et religieuse des habitants de ce pays. Lozang Gyatso (1617-1682), le cinquième Dalaï-lama, dénatura le rôle spirituel des Dalaï-lamas et instaura la dictature, imposant son pouvoir absolu par la force. Les armées mongoles servaient impitoyablement les ambitions politiques du dictateur religieux.

« Ainsi, le cinquième Dalaï-lama a institutionnalisé le mélange religion-politique. Ce moment précis de l’histoire tibétaine marque le début du déclin catastrophique qui a conduit à la perte du Tibet.

Ce mélange religion/politique peut se voir dans toute une série de mesures et d’actions entreprises par le cinquième Dalaï-lama : la construction et le nom choisi pour le palais du Potala, sa relation avec son guide spirituel – le Panchèn Lama – sa confiance en Néchung et l’intronisation de celui-ci en tant qu’oracle d’état du Tibet, ses deux tentatives d’invasions du Bhoutan, et ses campagnes militaires contre les jonangpas, les kagyupas et les bönpos, ainsi que leur conversion forcée à la tradition guéloug.

La plus importante création provenant du mélange Dharma-politique du cinquième Dalaï-lama fut l’institution du Dalaï-lama elle-même. En fusionnant autorités religieuse et politique suprêmes en une seule et même personne, le cinquième Dalaï-lama s’attribua le statut de « Roi-Dieu » du Tibet. Toutes les actions du Dalaï-lama furent ainsi, dans une certaine mesure, contaminées par cette union de la religion et de la politique. Aucune de ses actions religieuses ne pouvait être totalement dépourvue d’implications politiques, et aucune de ses actions politiques ne pouvait être totalement dépourvue d’implications religieuses. Toute action politique et religieuse du Dalaï-lama, aussi insignifiante soit-elle, portait tout le poids de son infaillibilité religieuse supposée et de son autorité politique suprême.

Le palais du Potala avait pour double fonction de servir les buts politiques et religieux. D’une part, la construction même du Potala avait d’abord pour fonction de fournir au Dalaï-lama une forteresse impénétrable contre une attaque militaire, au cas où ses puissants alliés mongols n’apporteraient plus leur soutien. Ce palais était aussi un symbole puissant de son autorité politique absolue. D’autre part, en nommant ainsi son palais « Potala », le Dalaï-lama identifiait sa demeure à la demeure terrestre du Bouddha de la Compassion, et lui-même comme son occupant, Avalokiteshvara.

Du point de vue religieux, même les émanations humaines des bouddhas ont la nécessité d’accepter et de suivre leur guide spirituel. Cependant, d’un point de vue politique, le cinquième Dalaï-lama ne parvint pas à concilier son autorité absolue et le bien-fondé de rendre toute autorité à son guide spirituel. Comment la fontaine du pouvoir religieux et politique absolu, à laquelle tous sont subordonnés, pourrait-elle jamais se subordonner à un guide spirituel ? Cette contradiction inhérente à la position de Dalaï-lama détruisit la relation spirituelle du cinquième Dalaï-lama avec son guide spirituel et créa un précédent empoisonné pour les Dalaï-lamas suivants, en particulier pour le Dalaï-lama actuel qui prétend avoir un lien particulier avec le cinquième Dalaï-lama.

Le cinquième Dalaï-lama considérait le maintient de son pouvoir politique comme plus important que ses obligations de pratiquant bouddhiste. Un exemple en est la manière dont il essaya d’anéantir le pouvoir de deux fonctionnaires importants qu’ils considéraient comme des rivaux à son autorité politique. (Ces événements sont décrits dans le chapitre VIII du livre « Une Grande Imposture ».) Ces deux fonctionnaires se réfugièrent au monastère de Tashilhunpo, siège monastique de son propre guide spirituel, et le cinquième Dalaï-lama leva une armée pour attaquer le monastère. Il rejeta les tentatives de conciliation de son guide spirituel. Quelques années plus tard, le cinquième Dalaï-lama n’assista pas aux funérailles de son guide spirituel, acte public d’rrespect sans précédent.

Un grand nombre des actions du cinquième Dalaï-lama, qui lui valurent l’épithète de « Grand Cinquième », furent en réalité des actions politiques extrêmement négatives d’un point de vue spirituel. Certaines eurent des conséquences catastrophiques pour le Tibet, spirituellement et politiquement, et furent les marches qui conduisirent finalement à la perte de l’indépendance pour la nation bouddhiste tibétaine. »
Une Grande Imposture.



Titre du post :

C'est avec ce « Dal Heil Lama » que le journal Libération a présenté le 25 Avril 2008 l'article, « Le dalaï-lama et l’honneur nazi », de Laurent Dispot, rédacteur à la Règle du Jeu. Cet article a porté un sérieux coup au romantisme dominant au sujet de « sa sainteté » le Dalaï-lama.




mercredi, juillet 07, 2010

Après le capitalisme


Le capitalisme est plus que jamais sur le banc des accusés. On tolère beaucoup moins le pillage des ressources de la planète, on s’interroge au sujet de l'aliénation des hommes par la servitude volontaire (travailler plus pour que les riches gagnent plus) et l’on sait que le chômage est utilisé par le système comme un moyen efficace de contrôle de la population. Quant au capitalisme financier, tout le monde s’accorde pour reconnaître que ce n’est que la légalisation de vulgaires escroqueries internationales. De plus, les riches et leurs courtisans, les politiciens corrompus, apparaissent dans l’opinion publique comme des dégénérés animés par un égoïsme pathologique.

C’est un fait, l’avidité capitaliste menace la survie de l’espèce humaine. D’une part, à cause de catastrophes environnementales sans précédent. D’autre part, à cause de la crise économique qui, comme nous l’enseigne l’Histoire contemporaine, aboutira à la guerre. Or, la guerre qui se profile contre l’Iran pourrait avoir une autre dimension que la conquête éclair de l’Irak.

Tout est mis en œuvre pour condamner le capitalisme. Peut-être après le conflit contre l’Iran et l’embrasement d’une partie de la planète, la gouvernance mondiale, apparaissant au grand jour, se débarrassera du capitalisme pour mettre en place la dictature international-socialiste prévue par les controversés « Protocoles des Sages de Sion », dont un article stipule :

« L’intensification du service militaire et l’augmentation des forces de police sont essentielles à la réalisation de nos plans. Il faut que nous arrangions les choses de façon qu’en dehors de nous il n’y ait dans tous les pays qu’un immense prolétariat dont tous les individus seront autant de soldats et d’agents de police dévoués à notre cause. »

La « cause » des auteurs des Protocoles n’est pas de nature humaine. Il s’agit d’un courant infra-humain dont l’origine ne peut être comprise sans une approche métaphysique de la tragédie humaine. Approche qui est aujourd’hui l’objet des railleries des « esprits forts » qui se sont accordés le droit de penser pour tous. D’ailleurs, cette intelligentsia contribue à la pensée unique voulue par les auteurs des Protocoles :

« Après avoir ainsi rempli l’esprit de l’homme de sa propre importance, nous détruirons la vie de famille et son influence éducatrice ; nous empêcherons les hommes de valeur de percer, et, sous notre direction, la populace les tiendra sous le joug et ne leur permettra pas même d’exposer leurs idées.
La foule a l’habitude de nous écouter, nous qui payons son attention et son obéissance. Nous créerons, par ces moyens, une force si aveugle qu’elle ne sera jamais capable de prendre aucune décision sans l’avis de nos agents, placés par nous pour la guider. »

Les principaux événements de l'Histoire ne sont pas fortuits mais obéissent à une certaine intention provenant d’un centre occulte du monde. Après avoir distillé des idéologies corruptrices de la véritable spiritualité pendant plusieurs siècles, cette organisation triomphera lors de l’avènement du nouvel ordre mondial totalitaire. Cette organisation agit surtout par l’intermédiaire de personnes, agents conscients ou inconscients, occupant des postes importants dans la finance, la politique, les médias, la religion…

Malgré le nihilisme, l’athéisme, le positivisme, le laïcisme ambiants, le guide suprême du nouvel ordre mondial, prétextant restaurer les anciennes valeurs spirituelles, imposera sa religion :

« Notre roi deviendra le vrai Pape de l’univers, le Patriarche de l’Eglise internationale. » (Protocoles)

Le Prêtre-Roi de l’Eglise internationale, ne peut être qu’un Chakravartî à rebours. Le Chakravartî ou « monarque universel » est littéralement « celui qui fait tourner la roue » du dharma. Selon René Guénon, son règne sera, « sous le prétexte d’une fausse « restauration spirituelle », une sorte de réintroduction de la quantité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale […] (La monnaie elle-même, ou ce qui en tiendra lieu, aura de nouveau un caractère qualitatif de cette sorte, puisqu’il est dit que « nul ne pourra acheter ou vendre que celui qui aura le caractère ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom » (Apocalypse, XIII, 17), ce qui implique un usage effectif, à cet égard des symboles inversés de la « contre-tradition »). »


mardi, juillet 06, 2010

Le système


Ce schéma a pour fonction d'exposer la manière dont la hiérarchie s'organise dans le système, et donc, la façon dont les ordres tombent et sont cachés grâce à divers procédés de cloisonnement (ou cercles concentriques). Ce schéma permet de se faire une idée sérieuse du fonctionnement général du système puisqu'il classe par la même occasion les différents types de sociétés secrètes et d'institutions avec leurs protocoles d'interactions, il présente aussi la notion fondamentale de l'"imagerie", ou "spectacle", cette barrière invisible qui existe entre la masse profane et l'initiation. Voilà pourquoi au-delà de la simple hiérarchie, ce dossier expose en fait le FONCTIONNEMENT du système, c'est à dire les différentes interactions des différents pôles et éléments constitutifs.

L'AUTORITE

La zone dite de l'AUTORITE constitue le plafond de la hiérarchie dans le système. Elle est constituée de sociétés secrètes dont on ne connaît que peu de chose (nous nous référons aux études faites jusqu'à présent). Ces sociétés rassemblent elles même les entités mystérieuses (entités mystiques, ou hauts initiés) que le Martinisme aime à appeler « supérieurs inconnus », notion reprise avec enthousiasme dans la Théosophie de H.P Blavatsky (« Les maîtres de sagesse » qui sont devenus les « maîtres ascensionnés » du new age) L'AUTORITE est censée théoriser les plans concernant le déroulement de la politique mondiale, que le POUVOIR aura la fonction de mettre en œuvre.

LE POUVOIR

La zone dite du POUVOIR est occupée par la haute Technocratie et ses sociétés secrètes. Elle fait en sorte de rassembler les individus occupant une place importante et stratégiques au sein du pouvoir légal afin de leur soumettre les directives, conformément aux attentes de l'AUTORITE. La Haute finance possède la fonction spéciale d'assurer les moyens financiers pour la mise en place des plans en déterminant une base économique favorable à la technocratie et en finançant ses projets. Les sociétés secrètes quant à elles distillent une instruction de circonstance à la future technocratie internationaliste et synarchiste, notamment en jouant de leur influence sur les grandes écoles et universités prestigieuses (ENA, Yale, London school of economics studies …), quand elles ne les ont pas purement et simplement créées.. Cette élite technocratique ainsi formée ira rejoindre le bras réellement exécutif de la zone du POUVOIR, à savoir ses institutions industrialo-financières officieuses (CFR, Trilatérale, Bilderberg, RIIA, Siècle…), en même temps qu'elle occupera ses fonctions au sein du pouvoir légal.

LE POUVOIR LEGAL

Il s'agit du bras exécutif secondaire, qui occupe la zone du pouvoir reconnue par le peuple, et organisé autour de constitutions, conventions et Lois censées être légitimées par l'adhésion et le concours des citoyens (nous parlons donc de pouvoir légal, en opposition au pouvoir des sociétés secrètes, non reconnues par le peuple qui seul croit détenir la véritable Autorité). Il s'agit des républiques démocratiques, des démocraties, mais aussi des institutions universalistes et internationalistes (ONU, UNESCO, UE …) et financières (BM, OMC …) . C'est à partir de cette zone que se joue l'imagerie, ou le spectacle, confrontation idéologiques, censé offrir à la MASSE l'illusion d'un débat public d'idées et donc d'un pouvoir de dissidence populaire. Comme expliqué, les postes stratégiques (chefs d'états, industriels, ministres, politiques, responsables médias …) de la zone du pouvoir légal sont occupés par les technocrates issus du POUVOIR et formés par lui.

LA MASSE

Le peuple est considéré comme une MASSE dans sa réelle fonction systémique. Il n'est pas censé connaître l'intégralité du système et situe son plus haut sommet au niveau du simple pouvoir légal. Ce dernier point est permis grâce à la désinformation médiatique elle même sous contrôle du POUVOIR. Par "la guerre contre les peuples", le POUVOIR souhaite détruire la notion de peuple (déterminé par une volonté, des valeurs ...) afin de lui substituer celle de MASSE, malléable, ne possédant alors aucune motivation qui lui soit propre, motivation déterminée par des institutions et des valeurs naturelles (famille, tradition, culte, culture, individualité ...etc).

HIERARCHIE DES SOCIETES SECRETES

1. Les sociétés secrètes "inférieures" : ce sont les sociétés publiques telles la Franc-Maçonnerie « bleue », les ordres templiers et pseudo initiatiques, les groupuscules extrémistes... On retrouve dans ces sociétés les militants de base, souvent sincères et désintéressés. Ce sont des viviers dans lesquels on puisera les "gros poissons" pour les mener vers d'autres cercles plus élevés. Ces sociétés représentent un paravent et, si besoin est, un bouclier pour les vrais initiés.

2. Les sociétés de cadres ou intermédiaires : ce sont des sociétés authentiquement secrètes car elles ne sont connues que par un cercle restreint de personnes. Les membres en sont cooptés et doivent se soumettre entièrement à l'autorité de la société. On peut citer les Illuminés de Bavière qui ont donné naissance au mythe des illuminati, aujourd’hui médiatisé, mais dont personne ne connaît le visage. Ces sociétés contrôlent, ou tentent de contrôler les rouages de l'état. De plus, elles jouent un rôle de gestion et d'exécution. Ces sociétés de cadres modifient, selon les circonstances, leurs noms, et même leurs structures.

3. Les sociétés secrètes "supérieures" : elles sont totalement secrètes, ignorées des sociétés inférieures et contrôlent les sociétés intermédiaires. Leurs buts sont la domination du monde et la réalisation d'objectifs qui nous sont inconnus.

Joël Labruyère

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Annonce :

Jacques se débarrasse de ses livres (bouddhisme tibétain, Chan/Zen, Dzogchen...). Pour obtenir la liste contacter :
moisanjacques@yahoo.fr

lundi, juillet 05, 2010

Le mystères des Rose-Croix


Les adeptes du Nouvel Age sont friands des messages de maîtres spirituels invisibles. Des médiums (channels) sont les porte-parole de ces « Grands Initiés », « Supérieurs Inconnus », « Maîtres Invisibles », « Maîtres Ascensionnés ». Parmi tous ces Maîtres cachés quelque part au Tibet, au pays d’Agartha ou au royaume de Shamballa, figurent des Rose-Croix, les illustres comte de Saint-Germain et Kuthumi. Ce dernier est particulièrement vénéré par les rosicruciens de l’AMORC.

Un commentaire de René Guénon sur la Rose-Croix moderne ne dément pas les critiques d’Alexandra David Neel et de Joël Labruyère reproduites dans les deux derniers articles. Il est toujours utile de rappeler ce que René Guénon pensait de la Rose-Croix. Dans un chapitre de son livre « Le règne de la quantité » consacré à la pseudo-initiation, il écrit :

« Un des meilleurs exemples qu’on puisse donner […], ce sont les nombreuses organisations qui, à l’époque actuelle, s’intitulent « rosicruciennes », et qui, cela va de soi, ne manquent pas d’être en contradiction les unes avec les autres, et même de se combattre plus ou moins ouvertement, tout en se prétendant également représentantes d’une seule et même « tradition ». En fait, on peut donner entièrement raison à chacune d’elles, sans aucune exception, quand elle dénonce ses concurrentes comme illégitimes et frauduleuses ; il n’y eut assurément jamais autant de gens pour se dire « rosicruciens », si ce n’est même « Rose-Croix », que depuis qu’il n’en est plus d’authentiques ! Il est d’ailleurs assez peu dangereux de se faire passer pour la continuation de quelque chose qui appartient entièrement au passé, surtout lorsque les démentis sont d’autant moins à craindre que ce dont il s’agit a toujours été, comme c’est le cas, enveloppé d’une certaine obscurité, si bien que sa fin n’est pas connue plus sûrement que son origine ; et qui donc parmi le public profane et même parmi les « pseudo-initiés », peut savoir ce que fut au juste la tradition qui, pendant une certaine période, se qualifia de rosicrucienne ? »

Dans son livre « Christian Rose-Croix et sa mission », Rudolf Steiner tente de répondre à la question posée par René Guénon.

Au début du XVe siècle apparut en Europe une personnalité, qui avait été initiée à certains mystères en Orient. C’était Christian Rose-Croix.

Quand Christian Rose-Croix termina cette incarnation, il avait initié certaines personnes, dont le nombre ne dépassait guère dix, dans des sujets auxquels lui-même avait été initié, de telle façon que cela fût désormais accessible aux Européens. Cette petite fraternité qui se nomma la fraternité de la Rose-Croix - Fraternitas Rosae Crucis - répandit dans le monde une légende par l’intermédiaire d’une confrérie extérieure plus étendue.

Christian Rose-Croix lui-même avait autrefois expliqué certains secrets au plus profond des mystères des Rose-Croix, secrets que ne pouvaient saisir que ceux qui étaient passés par la préparation nécessaire. Dans la petite fraternité ils n’étaient pas plus de dix; c’étaient les Rose-Croix vraiment initiés. Ce qui avait été enseigné par Christian Rose-Croix ne pouvait pas être communiqué à beaucoup de monde; mais l’enseignement fut alors enveloppé dans une sorte de légende. Depuis sa première création, au début du 15e siècle, cette légende a souvent été in-terprétée dans des confréries. Elle était racontée dans un groupe élargi mais elle était interprétée seulement dans un cercle restreint, pour ceux qui avaient la maturité voulue.

Le contenu de cette légende est le suivant :

Il y eut un temps où l’un des Elohim (hiérarchie créatrice) créa l’être humain qu’il nomma Eve.
L’Eloa (singulier d’Elohim) s’unit à Eve, et Caïn naquit d’Eve (Eve est la « vie »). Alors, un autre dieu, l’Eloha Jahvé (ou Jéhovah) créa Adam.

Adam aussi s’unit à Eve, et de cette union sortit Abel. Nous avons donc en Caïn un fils direct des Dieux et en Abel un fils d’Adam et Eve, un homme terrestre.

La légende se poursuit. Les offrandes qu’Abel adressa au dieu Jahvé plurent à celui-ci. Au contraire, les offrandes de Caïn lui déplurent car Caïn n’avait pas vu le jour sur l’injonction de Jahvé. Il s’ensuivit que Caïn commit le meurtre (symbolique) de son frère. Il effaça Abel. Pour cela il fut exclu de la communion avec Jahvé. Il s’en alla alors dans des contrées lointaines, et devint le fondateur d’une lignée humaine particulière.

Adam s’unit de nouveau à Eve, et Seth vint au monde à la place d’Abel. (C’est la descendance terrestre en tant que masses humaines)

Ainsi prirent naissance deux lignées humaines :

la première, descendant d’Eve et de l’Eloha - la lignée de Caïn; et la seconde descendant des êtres humains qui s’étaient unis sur l’injonction de Jahvé.

De la lignée de Caïn sortirent tous ceux qui ont amené sur terre la création des arts et des sciences, Mathusalem par exemple qui a inventé l’écriture, l’écriture-Tau, et Tubal-Caïn qui enseigna le travail des métaux et du fer. Ainsi apparaît dans cette lignée, descendant directement de l’Eloha, l’humanité qui se développe dans les arts et les sciences.

De cette lignée de Caïn sortit Hiram. Il était le dépositaire de tout ce qui, à travers les diverses générations des fils de Caïn, avait été accumulé en fait de science, d’art et de technique. Hiram était le plus grand architecte que l’on puisse imaginer.

De l’autre lignée, celle de Seth (remplaçant d’Abel), vint Salomon qui se distinguait dans tout ce qui provenait de Jahvé ou Jéhovah. Il était doté de toute la sagesse du monde, de tout ce que peut apporter la sagesse calme, claire, sereine des fils de Jéhovah. C’était une sagesse que l’on peut bien exprimer par des mots qui touchent profondément au coeur de l’homme, une sagesse qui peut élever l’homme mais qui n’a pas la possibilité de saisir directement les objets et de produire quelque chose de tangible de nature technique, artistique ou scientifique. C’était une sagesse qui était un don directement inspiré de Dieu, non pas élaboré par en bas, à partir de la passion humaine, non pas une sagesse qui jaillit de la volonté humaine. Celle-ci se trouvait seulement chez les fils de Caïn, chez ceux qui descendaient directement de l’autre Eloha.

Les fils de Caïn sont les travailleurs courageux et téméraires qui veulent tout accomplir par eux-mêmes. (la lignée du feu céleste)

Un jour, Salomon décida de construire un Temple. Pour cela il fit appel, pour être le maître d’oeuvre, au descendant des fils de Caïn : Hiram.

En ce temps-là, la reine de Saba, Balkis, vint à Jérusalem après avoir entendu parler du sage Salomon. Elle fut, à son arrivée, charmée par la sagesse sublime et claire, par la beauté de Salo-mon.

Celui-ci demanda la main de la reine et l’obtint. Alors, la reine de Saba (elle symbolise l’âme humaine) entendit parler de la construction du temple. Elle voulut donc faire la connaissance du maître d’œuvre, Hiram. Quand elle le vit, elle fut profondément impressionnée et captivée par son seul regard.

Il en résulta alors de la jalousie entre Hiram et le sage Salomon. A partir de là, Salomon aurait bien fait quelque chose pour nuire à Hiram; mais il devait le garder afin que la construction du temple fût achevée. (Hiram, fils de Caïn, connaît seul les secrets de la construction)

Il se passa la chose suivante. Le temple était pratiquement terminé. Une seule chose manquait encore, qui devait être le chef-d’œuvre d’Hiram, la Mer d’Airain. Ce chef-d’oeuvre d’Hiram devait représenter l’océan universel, coulé dans le bronze et était destiné à orner le temple. Tous les mélanges de métaux avaient été préparés par Hiram d’une façon admirable, et tout était prêt pour la fonte. Mais alors, trois compagnons qu’Hiram n’avait pas jugés capables d’être promus Maîtres sur son chantier, se mirent en besogne. Ils s’étaient juré de tirer vengeance et voulurent empêcher la réalisation de la Mer d’Airain. Un ami d’Hiram qui apprit cela, communiqua à Salomon le plan des compagnons afin qu’il pût le déjouer. Mais Salomon, par jalousie pour Hiram, laissa les choses suivre leur cours car il voulait faire échec à Hiram. En conséquence, Hiram dut assister à la façon dont toute la coulée fut détruite parce que les trois compagnons avaient introduit un matériau inadéquat dans la masse.

Il tenta encore d’éteindre le feu qui faisait rage en versant de l’eau mais les choses empirèrent. Comme il était sur le point de douter de la réalisation de l’oeuvre, Tubal Caïn lui-même, un de ses aïeux, lui apparut. Il lui demanda de plonger dans le feu en toute sérénité, car il ne serait pas vulnérable au feu. Hiram le fit et atteignit le centre de la terre. Tubal Caïn le conduisit à Caïn qui était là dans l’état de la divinité originelle.

Hiram fut alors initié au mystère de la création du feu, au secret de la fonte du bronze et à d’autres encore. Il reçut aussi de Tubal Caïn un marteau et un triangle d’or qu’il devait porter au cou. Ensuite il retourna et fut alors en mesure de réaliser la Mer d’Airain, d’effectuer correctement la coulée.

Là-dessus, Hiram obtient la main de la reine de Saba. Mais il est attaqué par surprise par les trois compagnons et tué. Avant de mourir, il réussit à jeter dans un puits le mystérieux triangle d’or. (le secret de la trinité spirituelle de l’être)

Comme on ignore où est passé Hiram, on le cherche. Salomon prend peur et veut découvrir ce qui se passe. Par crainte que les trois compagnons puissent trahir l’antique «Mot du Maître», il en fut adopté un autre. Les premiers mots qui tomberaient de la bouche d’Hiram, quand on le retrouverait, deviendraient le nouveau «Mot de Maîtrise». Quand Hiram fut découvert, il put encore prononcer quelques mots.

Il dit: « Tubal Caïn m’a promis que j’aurai un fils qui aura de nombreux fils, qui peupleront la terre et mèneront à son terme mon oeuvre - la construction du temple (de l’humain divin). Ensuite, il indiqua le lieu où le triangle d’or pouvait être trouvé. On l’apporta là où était la Mer d’Airain et les deux objets sacrés furent gardés dans un lieu particulier du temple: le Saint des Saints.

Ils ne peuvent être trouvés que par ceux qui ont la compréhension de ce que cette légende du temple de Salomon et de son architecte Hiram signifie.

Cette légende représente la destinée des troisième, quatrième et cinquième sous-races de notre cinquième race-racine. Le temple est le temple des confréries initiatiques, c’est-à-dire ce que construit toute l’humanité des quatrième et cinquième sous-races, et le Saint des Saints est le lieu de séjour des confréries secrètes. Celles-ci savent ce que la Mer d’Airain et le triangle d’or signifient.

Nous avons également à faire à deux sortes de types humains : celui qui est représenté par Salomon et qui est dépositaire de la sagesse divine, et la lignée de Caïn, les descendants de Caïn, qui s’y connaissent en matière de feu spirituel et savent le manier. Ce feu n’est pas le feu physique mais le feu qui brûle dans l’espace astral, le feu des instincts, des passions, des désirs. (Lorsqu’il est régénéré, ce feu devient la puissance de l’Esprit Saint, le feu céleste primordial, le véritable feu créateur)

Qui sont donc les fils de Caïn ? Les fils de Caïn sont aussi, dans cette légende, les fils de ces Elohim qui à l’époque de la lune sont restés en dessous de la classe des Elohim. Dans la période de la lune, nous avons à faire avec kama. Ce kama (ou feu de l’impulsion du désir) fut alors pénétré de sagesse.

Il y eut alors deux sortes d’Elohim. Les uns ne restèrent pas dans l’union entre la sa-gesse et le feu; et ils en sortirent. Et quand ils formèrent l’être humain, ils n’étaient plus habités par des passions, de sorte qu’ils le dotèrent d’une sagesse calme, sereine. C’est la véritable religion de Jahvé ou Jé-hovah, une sagesse tout à fait sans passion.

Les autres Elohim, chez lesquels la sagesse était liée au feu de la période de la lune sont ceux qui créèrent les fils de Caïn.

Ainsi nous avons dans les fils de Seth (Abel) les hommes religieux dotés de la sagesse sereine, et dans les fils de Caïn, nous trouvons ceux qui ont l’élément impulsif, qui peuvent s’enflammer et développer de l’enthousiasme pour la sagesse.

Ces deux types humains essaimèrent dans toutes les races, toutes les époques. De la passion des fils de Caïn sont nés tous les arts et toutes les sciences; et du courant d’Abel-Seth est née toute la sagesse et la dévotion sereine, sans enthousiasme.

Ces deux types ont toujours existé et cela s’est poursuivi jusqu’à la quatrième sous-race de notre race-racine. (époque gréco-égyptienne)

Alors advint la fondation du Christianisme. Par ce nouveau courant spirituel, la piété ancienne qui n’était qu’une piété «d’en haut» devint une piété totalement libre de kama. Elle fut plongée dans l’élément qui précisément à travers le Christ vint sur terre. Le Christ n’est pas simplement la sagesse, il est l’Amour incarné : un kama hautement divin qui est en même temps buddhi (sagesse) ; un kama qui s’écoule purement, qui ne veut rien pour soi, mais qui oriente les passions vers l’extérieur, dans un dévouement sans fin, est un kama inversé. Buddhi est kama inversé. Ainsi se prépare au sein du type d’hommes qui sont dévotionnels, parmi les fils de la sagesse, une dévotion supérieure qui maintenant peut aussi être enthousiaste. C’est la dévotion chrétienne. Elle s’est d’abord établie dans la quatrième sous-race de la cinquième race-racine. Mais l’ensemble du courant n’est pas encore en mesure de s’unir avec les fils de Caïn. Ce sont encore des adversaires. C’est que, si le christianisme saisissait trop rapidement tous les êtres, certes il pourrait les remplir d’amour, mais le cœur humain isolé, le cœur de l’individu, ne saurait y prendre part.

Ce ne serait pas une dévotion libre. Ce ne serait pas la naissance du Christ en soi en tant que frère, mais seulement en tant que seigneur. C’est pourquoi les enfants de Caïn doivent œuvrer encore pendant toute la cinquième sous-race. Ils œuvrent à travers leurs initiés (les vrais francs-maçons) et construisent le temple de l’humanité, édifié avec l’art du monde et la science du monde.

Ainsi voyons-nous, pendant la quatrième et la cinquième sous-races l’élément laïque se développer toujours plus et porter toute l’évolution historique du monde sur le plan physique.

Avec l’élément laïque du matérialisme se développe l’élément personnel, l’égoïsme qui conduit à la guerre de tous contre tous.

Que le christianisme soit réellement présent, c’est d’une certaine manière un mystère pour un petit nombre. Mais il travaille à faire naître dans l’humanité pendant les quatrième et cinquième sous-races l’idée que chacun est égal devant Dieu. C’est là un principe chrétien. Mais les hommes ne peuvent le comprendre complètement tant qu’ils sont pris dans le matérialisme et l’égoïsme.

La Révolution française a réalisé la conséquence de l’enseignement chrétien dans le sens temporel. (une inversion dangereuse) L’enseignement spirituel du christianisme : tous les hommes sont égaux devant Dieu, fut transposé par la Révolution française en un enseignement purement temporel : tous sont égaux. L’époque actuelle l’a fait descendre encore plus dans le physique et le social. (« religion des droits de l’homme »)

Avant la Révolution française, apparut chez une dame d’honneur de la reine Marie-Antoinette, Madame d’Adhémar, une personnalité qui prédit toutes les phases importantes de la Révolution, afin de les prévenir. C’était le Comte de Saint-Germain, le même personnage qui, dans une incarnation antérieure, avait fondé l’Ordre des Rose-Croix.

Il soutint alors le point de vue que l’humanité devait être amenée d’une façon harmonieuse de la culture laïque à la vraie culture du christianisme. Les puissances temporelles voulaient au contraire s’emparer de la liberté dans la tourmente, d’une manière matérielle. Certes il prévoyait la Révolution comme conséquence inévitable, mais il avertissait quand même la France à travers son roi. Lui, Christian Rose-Croix, incarné au 18e siècle, en tant que gardien du secret le plus intime de la Mer d’Airain et du triangle d’or sacré, avertissait ainsi: l’humanité doit se développer harmonieusement dans la bonne direction, c’est à dire pour effectuer la remontée vers sa patrie divine.

Mais il voyait bien ce qui allait se passer.

Tel est le cours que l’évolution. L’édification de la civilisation, le grand temple de Salomon, fut bâti. Mais ce qui doit vraiment le couronner doit encore demeurer un mystère. Cela, seul un initié divin peut l’édifier. Cet initié a été incompris, trahi, tué.

Ce mystère ne peut encore être dévoilé. Il demeure le secret de quelques initiés du christianisme. Il est scellé dans la fonte de la Mer d’Airain et dans le triangle sacré. Il n’est autre que le mystère de Christian Rose-Croix, qui avant la naissance du Christ, vécut une incarnation très importante et eut alors une remarquable parole : «Qui sème le vent récolte la tempête». Cela, il l’avait déjà dit jadis, avant que ce ne soit dit par Osée dans la Bible.

Cette parole: «Qui sème le vent récolte la tempête» est la devise des 4e et 5e sous -races de notre race-racine et devait signifier: vous rendrez les hommes libres, l’esprit de vie (Buddhi) lui-même incarné se liera à votre liberté et les hommes seront rendus égaux devant Dieu. Mais l’esprit (le vent représente l’esprit = ruach) deviendra d’abord tempête (guerre de tous contre tous / Armaguedon).

D’abord le christianisme a été celui de la croix et devait se développer dans la sphère purement temporelle, sur le plan physique. A son début, le Christ sur la Croix ne fut pas le véritable symbole du christianisme. Mais quand le christianisme (Rome) se fit de plus en plus politique, le symbole devint alors celui du fils de Dieu crucifié, souffrant sur la croix du corps du monde. Cela a demeuré extérieurement à travers la 4e, puis au long de la 5e sous-race. Le christianisme est donc lié à la civilisation purement matérielle des 4e et 5e sous-races, et pendant ce temps subsiste le vrai christianisme de l’avenir, qui contient les mystères de la Mer d’Airain et du triangle d’or.

Ce christianisme a un autre emblème : non plus le fils de Dieu crucifié, mais la Croix enlacée de roses. Ce sera l’emblème du christianisme de la 6e sous-race, qui connaîtra la Mer d’Airain et le triangle d’or.

Hiram est le représentant des initiés des fils de Caïn des 4e et 5e sous-races. La reine de Saba - toute image féminine, dans le langage ésotérique, signifie l’âme - est l’âme de l’humanité qui doit se déterminer entre la dévotion sereine, mais qui ne conquiert pas la terre, et la sagesse qui s’empare du réel, c’est-à-dire la sagesse liée à la terre par la maîtrise des passions. Elle est la représentation de la véritable âme humaine, qui se place entre Hiram et Salomon, et qui se lie à Hiram au cours des 4e et 5e sous-races alors qu’il construit encore le temple.

La Mer d’Airain est cette fonte qui a lieu quand l’eau est mêlée au bronze de façon adéquate. Les trois compagnons l’altérèrent et la coulée fut détruite. Mais lorsque Tubal Caïn dévoile à Hiram les mystères du feu, celui-ci est en mesure de lier l’eau (dévotion) et le feu (connaissance) de façon appropriée. Et la Mer d’Airain est réalisée.

Voilà ce qu’est le mystère des Rose-Croix. Il vient de ce que l’eau de la calme sagesse se lie au feu astral, le feu de la passion. En cela doit avoir lieu une union «d’airain», qui peut être portée dans les temps ultérieurs où s’y joindra le secret du triangle d’or sacré – unité Corps-Ame-Esprit.
Ce triangle sera le contenu du christianisme rénové de la 6e sous-race de l’avenir. Cela est préparé par les Rose-Croix et ce sera le nouvel enseignement spirituel (de l’ère du Verseau) qui s’insérera dans le christianisme (de l’ère des Poissons).

Alors Christian Rose-Croix n’aura plus besoin d’être le gardien des mystères spirituels, et tout ce qui a provoqué le conflit sur le plan extérieur trouvera la paix et l’unité dans la Mer d’Airain, dans le triangle d’or sacré.

Ce que Christian Rose-Croix, avec la légende du temple, fait pénétrer dans le monde à travers des confréries initiatiques, c’est ce que les Rose-Croix se sont donné comme mission : non pas d’enseigner une dévotion religieuse, mais aussi une science, et cela non seulement pour explorer le monde extérieur, mais aussi les dimensions spirituelles, et préparer ainsi la 6e époque à venir.

« Christian Rose-Croix et sa mission »
Rudolf Steiner / Berlin, 4 novembre 1904
Editions Antroposophiques Romandes


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