mercredi, octobre 06, 2010

Bilderberg


Un club « secret » qui aime faire parler de lui est une façade.

Depuis 1954, les conférences du groupe Bilderberg réunissent chaque printemps de grands noms de la finance, de l’industrie, de la politique et des institutions internationales. Elles se tiennent tous les ans dans un pays différent, la plupart du temps en Europe. Un hôtel de luxe à l’écart des centres urbains est retenu à cet effet et est occupé pendant plusieurs jours. Les discussions se déroulent à huis clos, sous haute protection. Une confidentialité totale est exigée des participants. Aucune conférence de presse n’est donnée à la fin des débats.

En dépit de la participation récurrente aux conférences Bilderberg de personnalités de la presse, les medias n’en parlent quasiment pas. En 1998, un journaliste écossais qui a voulu transmettre des informations à propos d’une de ces conférences a été arrêté et détenu plusieurs heures. En 1976, selon un sociologue britannique à qui l’on doit une étude sur la genèse du fameux club, le journaliste Gordon Tether perdit sa place au "Financial Times" pour avoir tenté de publier un article de trop sur le sujet. Un an plus tôt, ce journaliste s’était distingué en expliquant dans les colonnes du grand journal britannique que, "si le groupe Bilderberg n’a rien d’une conspiration d’aucune sorte, tout est fait comme s’il s’agissait d’en donner l’apparence".

Nonobstant, quelques articles sont parus çà et là sur son compte, dans une presse principalement anglo-saxone, et des auteurs crédibles commencent à lui consacrer quelques-uns de leurs paragraphes. On peut ainsi se référer aux évocations proposées chez Denis Robert, J. Mander et E. Goldsmith, ou encore l’Observatoire de l’Europe industrielle. Il est également arrivé à des institutions officielles de lâcher quelques bribes d’information. Devant ces débuts de médiatisation, et pour endiguer les rumeurs de conspiration qui circulent à son propos, le "steering comitee" du groupe a pris l’habitude de se fendre d’un communiqué en ouverture de ses conférences et de fournir la liste des participants.

La question soulevée par l’existence d’un tel organe est celle de son influence supposée dans les décisions politiques prises par les institutions (gouvernements, Union européenne, organisations internationales, institutions monétaires, etc.). Il s’agit là d’une question importante qui concerne directement la démocratie. A la critique de cette influence potentielle est systématiquement opposée une minimisation de la portée politique des débats organisés au sein du club. Essayons de traiter la chose, en nous efforçant de faire la part de la réalité entre un langage officiel lénifiant, et les excès d’une vision qui ferait du mystérieux gang une sorte de "gouvernement mondial" secret. Nous verrons alors dans quelle mesure la singularité du groupe peut justifier une dénonciation particulière, en particulier dans le contexte de la défense contre la globalisation dite libérale.

Un forum international ou des dirigeants expriment leur "position personnelle"

Le groupe Bilderberg se présente comme un forum international où des "dirigeants politiques et économiques expriment leur position personnelle sur des thèmes d’intérêt général, notamment dans les domaines de la politique étrangère et de l’économie internationale".

La conférence qui s’est tenue en Suède entre les 24 et 27 mai 2001 accueillait des personnalités comme Michel Bon (France Télécom), Jürgen Schrempp (Daimler-Chrysler), les commissaires européens Pascal Lamy, Mario Monti et Franz Fischler, le secrétaire général de l’OTAN George Robertson, l’actuel président du Parlement européen Pat Cox ou encore Jean-Claude Trichet ; elle était consacrée à des sujets aussi variés que la sécurité alimentaire ou l’avenir de l’OTAN. Le groupe Bilderberg est donc un forum international où un patron d’opérateur de télécommunications peut exprimer en compagnie de dirigeants d’institutions sa "position personnelle" à l’égard de notre nourriture ou de partenariats stratégiques et militaires !

Cela veut-il dire que les industriels qui fréquentent le Bilderberg expriment forcément leur "position personnelle" de manière systématique et sur tous les thèmes abordés pendant les conférences ? Selon le journaliste Nicolas Beytout, les dirigeants d’entreprises viennent surtout "compenser leur manque" de connaissances dans les différents domaines traités. Cela signifierait que le patronat mondial pourrait avoir plus de choses à entendre de la bouche d’un secrétaire général de l’OTAN que ce que dit ce dernier dans ses communiqués de presse et dans ses interviews. Que cela soit substantiellement le cas ou non, nous sommes en face d’une situation où des figures du secteur privé participent à des séminaires secrets d’information politique, diplomatique et militaire.

Enfin, une relation a été constatée entre les domaines dans lesquels des participants, en particulier des commissaires européens, exerçaient des responsabilités institutionnelles, et des sujets de débats prévus dans ces conférences : par exemple l’avenir de certains pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, le marché UE/USA ou encore le marché intérieur européen, et ce dans des périodes où ces thèmes remplissaient probablement l’actualité internationale. Si "aucune décision formelle" n’est prise à la faveur de ces réunions, on peut néanmoins augurer de l’influence probable que peuvent exercer celles-ci sur les choix qui s’ensuivent dans les cadres officiels. A certains moments de l’histoire, cette influence a pu se montrer singulièrement décisive.

Confidentialité, vis-à-vis de qui ?

Ces conférences annuelles où des dirigeants "expriment leurs positions personnelles" se déroulent dans une confidentialité quasi complète, qu’elles se tiennent en Europe ou aux Etats-Unis.

Comme le défend le professeur Patrick Minford, dans un "monde libre", rien ne doit pouvoir empêcher des individus de quelque qualité que ce soit "d’avoir des discussions secrètes" et de parler librement entre eux.
Sauf que : les conférences Bilderberg n’ont, dans le fond, pas grand-chose de confidentiel. C’est ce que je déduis de mon échange avec le journaliste Nicolas Beytout. Pour Nicolas Beytout, la confidentialité "totale" qui viserait à garantir aux Bilderbergers "une liberté de ton [là encore...] totale", est exigée "vis-à-vis des media". Et il précise : dans la mesure où "les sujets [abordés au cours de ces week-ends élitistes] portent plus à réflexion qu’à information, les media n’y trouvent pas, en général, leur compte".

Les media trouvent leur compte dans les conférences Bilderberg, puisque non seulement les sujets abordés sont traités par la presse lorsqu’ils font l’objet de débats officiels et médiatisés, mais encore parce que ces conférences accueillent chaque année plusieurs journalistes et patrons de rédactions. Mis devant cette contradiction, M. Beytout se garde de répondre clairement, et évoque l’utilité pour les "hommes de presse" de participer à ces réflexions "dans ce qu’ils peuvent ressentir de l’évolution des opinions". Tiens donc. S’il s’agit de rendre compte des états d’âme de l’opinion publique aux séminaristes prestigieux du groupe Bilderberg, ceux-ci pourraient pourtant lire les sondages et les articles que des journaux sérieux sont supposés fournir sur le sujet...

Le groupe Bilderberg ne cultive donc pas de confidentialité à l’égard de la presse : il n’a rien à cacher à celle-ci puisqu’elle est invitée aux débats. Il s’agit en réalité de faire observer par les media le respect d’une "confidentialité totale" vis-à-vis de leur public, c’est-à-dire vis-à-vis des citoyens.
Cette confidentialité partagée par la presse alimente le défi que pose ce "forum" à la démocratie. Il est probable que les gourous du groupe Bilderberg entendent conjurer le discrédit que pourrait jeter sur les institutions démocratiques l’existence au vu et au su des citoyens d’un type de forum aussi original, ce qui n’est pas signe d’une conscience tranquille dans le fond. Ulf Bjereld, professeur de sciences politiques à Göteborg, résume ainsi la situation : "des gens de pouvoir élaborent des consensus derrière des portes closes sur des enjeux politiques d’actualité". Des décisions politiques officielles peuvent être conditionnées ou prédéterminées par des ententes dont nous ignorons, en raison du secret qui les entoure, les véritables tenants et promoteurs.

En outre, bien qu’ils soient privés, chacun de ces grands rendez-vous annuels bénéficie des services de protection du pays qui l’accueille. Les gouvernements couvrent donc l’existence de ces rencontres secrètes. Les contribuables, qui ne bénéficient pas de la protection de l’armée ou des services secrets quand ils organisent un barbecue, financent la discrétion et la sécurité d’un séminaire select et underground où l’élite occidentale - c’est-à-dire "mondiale" - discute de l’avenir de la société à leur insu.
Mais qui, précisément, discute de l’avenir de la société à notre insu ?

L’Internationale Capitaliste

Nous avons déjà entrouvert la porte et pu apprécier la qualité de quelques personnes prises en pleine bilderbergerie. Ouvrons davantage. Il nous faut distinguer maintenant les figures permanentes du clan et les invités occasionnels.
Les grands cardinaux de ce conclave planétaire sont, pêle-mêle, des patrons de banques (Lazard Frères & Co., Barclays, Chase Manhattan Bank, Goldman Sachs, Deutsche Bank, Société générale de Belgique, UBS-Warburg, ex-Paribas), des administrateurs de groupes industriels (Unilever, Fiat, Daimler-Chrysler, Xerox Company, Lafarge, TotalFinaElf, etc.), plusieurs Commissaires européens (Mario Monti a siégé plusieurs années au comité directeur du Bilderberg), des responsables de grands instituts d’études (l’IFRI s’agissant de la France), un secrétaire général de l’OTAN, un dirigeant de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, un célèbre criminel de guerre toujours en liberté et dont le calepin renferme les noms de plusieurs dictateurs et de patrons de la CIA, ou encore des hommes d’affaires si proches des milieux politiques que l’un d’eux a pu longtemps être considéré comme un "secrétaire d’Etat officieux" des Etats-Unis, une sorte d’"ambassadeur extraordinaire" de l’Amérique.

Riche d’une telle composition, le groupe Bilderberg aurait contribué au fil de ses cinq décennies de palabres "à instaurer le type de capitalisme que nous connaissons aujourd’hui et à solidariser entre elles les principales élites mondiales des affaires", comme l’explique le rédacteur en chef d’un journal suédois. En somme, le Bilderberg abrite des discussions sur des thèmes "d’intérêt général" menées par une caste aux "intérêts" éminemment particuliers.

Cette Internationale Capitaliste accueille en sus, dans le huis clos de ses jamborees annuels, des "personnalités influentes" sélectionnées avec soin et qu’on remplace tous les ans. Pour ces chanceux, l’honneur de recevoir une invitation au Bilderberg est la plupart du temps le signe d’une consécration prestigieuse dans leur carrière. On peut trouver cela puéril, mais c’est comme ça. "When you have scaled the Bilderberg, you are arrived", aurait conclu un article de "The Economist" publié dans les années 1980.
Outre des représentants de la presse et des media comme nous l’avons vu, figurent ainsi d’autres personnalités de la finance et représentants de firmes industrielles (Monsanto, Ford, Philips, Nestlé, etc.), des ministres européens en exercice, des sénateurs et secrétaires gouvernementaux nord-américains, des économistes, des responsables de partis politiques, etc.

Au chapitre politique, la France a été représentée ces dernières années par Hubert Védrine (1992), alors secrétaire général de la Présidence de la République ; Patrick Devedjian (1993), Laurent Fabius (1994), Pierre Lellouche (1996) ou encore Lionel Jospin (1996). Quatre décennies plus tôt, les discrets et puissants fondateurs du groupe Bilderberg invitaient à leur conférence inaugurale Antoine Pinay (droite) et Guy Mollet (socialiste). Côté anglo-saxon, retenons les participations de Bill Clinton, introduit dans le club en 1991 grâce aux soins de son ami Vernon Jordan, et probablement de Tony Blair en 1993 et en 1998. MM. Blair et Clinton, comme probablement d’autres personnalités politiques, auraient ainsi été briefés (par le sommet de l’élite financière et industrielle) peu de temps avant leur arrivée au pouvoir (soutenus par les financiers et les industriels).

Riche d’une telle clientèle, le groupe Bilderberg n’a-t-il pas les attributs qui feraient de lui l’un des principaux cercles où se pilotent consensuellement à la fois la construction européenne depuis ses débuts, et la globalisation dite libérale depuis la chute de l’empire soviétique ?

Bilderberg, et alors ?

Le groupe Bilderberg serait donc une sorte de groupe de pression. En quoi se distingue-t-il d’autres groupes de pression ? Cette interrogation peut être utile pour déterminer s’il mérite une médiatisation et justifierait une dénonciation particulière. Dépiautons la bête.

Par sa faculté à appâter vers sa sphère sociale (le nec plus ultra) et idéologique (libérale) des individus d’horizons supposés antagonistes, le groupe Bilderberg constitue un sommet des clubs aristocratiques où se nouent les connivences transversales.

Alors que les discours convenus décrivent une organisation en pans verticaux des appartenances politiques (droite, gauche, centre, extrêmes), les consensus s’élaborent bien souvent selon des modes horizontaux que formalisent divers réseaux ou clubs. En France, le "Siècle", l’ex-Fondation Saint-Simon, tel institut de recherches politiques ou même une simple chambre de commerce, sont autant de vecteurs de connivence entre droite classique, Parti socialiste, media et cercles d’affaires. Ils peuvent constituer à cet égard des exemples, à une échelle nationale, de ce qu’est, plus ou moins, le groupe Bilderberg. La singularité de ce dernier subsistant évidemment du point de vue de l’envergure (mondiale) et dans les aspects formels (pas d’existence juridique, clandestinité des rencontres, protection et complicité des pouvoirs publics, aucune formalisation des travaux).
Par sa manie de traiter des thèmes à la fois majeurs et variés de l’actualité politique mondiale et par les fonctions éminentes occupées par ses membres, le groupe Bilderberg exercerait une influence sur l’élaboration des politiques publiques.

Ce genre de rôle est également assumé par des lobbies autrement plus visibles. De nombreuses structures privées publient des rapports annuels (destinés à un lectorat spécifique), adressent des "recommandations" aux gouvernements sur leur politique intérieure, fournissent une expertise et des documents de travail aux institutions, concentrent leurs capacités de pression sur des débats législatifs, élaborent à huis clos les termes des futures négociations de traités relatifs au commerce, etc. Contrairement au groupe Bilderberg, les interventions de ces organes sont généralement plus localisées et plus sectorielles. Leurs travaux, souvent publiés, sont exploitables par la critique, tandis que ceux du groupe Bilderberg ne le sont pas. Enfin, ces différents organes sont structurellement extérieurs au pouvoir politique, tandis que le Bilderberg agrège à la fois des personnels politiques et des grands pontes du pouvoir privé.
Le groupe Bilderberg se situe en définitive au confluent de ces différentes catégories.

Sa singularité réside dans la synthèse globale et informelle qu’il constitue. D’une part, il serait identifiable à une sorte de clef de voûte de la hiérarchie des connivences. D’autre part, il jouerait un rôle de prescripteur informel, diffus, non démocratique, de la politique et de l’économie internationales, en exerçant une sorte de coordination partielle et implicite des acteurs de différents domaines. Il revêtirait plus ou moins les traits d’une sorte de conseil d’administration du monde, sans l’être formellement bien sûr.

Une chose est certaine : son modèle informel et flexible remplit un besoin qui n’est probablement pas satisfait par d’autres types de plates-formes. Sa longévité prouve en fait la pertinence et le succès de la formule. Des personnes extrêmement prises dans leur temps ne s’isoleraient pas du monde pour trois jours de travail, surtout des week-ends, s’il ne s’agissait pas d’obtenir des résultats ou d’en tirer quelque chose de profitable.

Source : Undercover n° 22 et le blog http://echanges.pagesperso-orange.fr/boyer.htm

La marche irrésistible du nouvel ordre mondial : L'Echec de la tour de Babel n'est pas fatal



Toutes les époques ont leur idéologie. En ce début du 20ème siècle, le seul débris qui surnage après un siècle chaotique et tragique, c'est le mondialisme. Dans l'esprit de ses promoteurs, bien au-delà d'une coopération mondiale nécessaire et légitime, il s'agit d'abattre toutes les cloisons, et d'abord nationales, afin d'aboutir d'emblée à ce fameux village global décrit par le sociologue canadien Herbert Marshall Mcluhan. Comme le dit Guy Sorman : Le monde est ma tribu. Le but est de créer de grands blocs géoéconomiques standardisés européens, nord-américains, sud-américains, asiatiques, etc., au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l'armature d'une gouvernante mondiale. Comme le rappelle Jacques Attali dans son ouvrage Dictionnaire du 20ème siècle : Après la mise en place d'institutions continentales européennes, apparaîtra peut-être l'urgente nécessité d'un gouvernement mondial. Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront été au préalable alignées dans leur structure mentale sur les critères édictés au sommet, accoucheront d'une humanité unie, interchangeable et nomade. Cependant, l'aboutissement de ces ambitions longtemps prophétisées devra passer par des étapes bouleversant les structures politico-économiques des sociétés, qui ne seront pas sans conséquences militaires. Dans ces événements, la vie humaine comptera peu. D'ores et déjà, avec la mort probable de la Belgique, les réveils régionalistes en Espagne et en Italie, l'Europe de Bruxelles qui a programmé depuis longtemps la mise sous tutelle, sinon la destruction des nations, risque d'être exaucée dans ses entreprises au-delà de ses espérances. De leur côté, à travers le sanglant bourbier irakien, les Etats-Unis préparent activement la recomposition du Moyen-Orient... La tour de Babel tiendra-t-elle ?




mardi, octobre 05, 2010

Les temps de la fin


Par Samaël Aun Weor

Samaël Aun Weor (de son vrai nom Víctor Manuel Gómez Rodríguez), né le 6 mars 1917 à Bogotá et décédé le 24 décembre 1977 était le fondateur d’une secte gnostique (1).
Ce texte, antérieur aux hypothèses de Zecharia Sitchin, annonce l’approche d’une mystérieuse planète et une singulière conséquence de la fonte des glaces, le refroidissement climatique.

Une nuit, la plus pure, la plus silencieuse des nuits, Oramammé, profitant du sommeil de son corps, quitta son enveloppe corporelle et s’en alla dans les mondes supérieurs.

On trouve, au Mexique, un merveilleux cactus appelé peyotl. En mangeant cette plante, nous éveillons instantanément notre clairvoyance et nous pouvons sortir en corps astral avec pleine conscience. Il existe, en Amérique du sud, une autre plante nous permettant de sortir en astral : c’est le fameux yagué. Cette plante ne croît que dans les forêts de l’Amazonie ou dans les plaines de l’est.

Un monde s’approche de notre Terre

Ouramammé se rendit auprès de son gourou et le pria de lui enseigner ce qu’il adviendra aux temps de la fin. La conscience du vieux mystique se transforma et il eut alors une connaissance directe du futur. Entrant dans une salle, il annonça à l’auditoire la proximité d’un grand cataclysme. Le mystique parla avec une conscience prophétique ; il prédisait un grand choc des mondes. Un monde s’approche de notre Terre, et lorsque les hommes essaieront d’établir leur domination sur d’autres humanités planétaires, alors surviendra le grand et inévitable cataclysme. Ce sera la fin. Quand cette masse planétaire pénétrera dans l’atmosphère terrestre, elle s’embrasera et, en tombant sur notre Terre, elle incendiera notre monde, et tout ce qui est vivant sera consumé dans le grand brasier. Il y aura alors un tremblement de terre comme jamais il n’y en eut depuis qu’il y a des hommes sur la Terre.

Le Coran

Le vieux mystique prophétisait la grande tragédie qui s’en vient, qui est aux portes. Et il décrivait ce qui allait se passer en des termes analogues à ceux du Coran (Sourate LVI, versets 1 à 42, et 51 à 56) :

« Lorsque l’événement arrivera, il n’y aura pas une seule âme qui mette en doute son arrivée. L’événement abaissera les méchants et élèvera les vertueux. Lorsque la Terre sera ébranlée par un violent tremblement, que les montagnes voleront en éclats et deviendront comme la poussière dispersée de toutes parts ; lorsque vous, hommes, vous serez partagés en trois groupes, il y aura les hommes de la droite (les brebis) et les hommes de la gauche (les chevreaux), et les derniers (les élus) seront les premiers. Ceux-ci seront les plus rapprochés d’Allah. Ils habiteront le jardin des délices ; il y aura un grand nombre de ceux-ci parmi les peuples anciens, et un petit nombre seulement parmi les modernes. Ils se reposeront sur des sièges ornés d’or et de pierreries, installés à leur aise et placés face à face ; autour d’eux circuleront des jeunes gens éternellement jeunes qui leur présenteront des gobelets, des carafes et des coupes, remplis d’une boisson limpide et exquise qui ne leur causera nul mal de tête, ni étourdissement. Ils auront à profusion les fruits les plus délicieux, et ils se délecteront de la chair raffinée des oiseaux les plus précieux (2). Près d’eux seront les houris aux beaux yeux noirs, les beautés pareilles aux perles rares et inestimables. Telle sera la récompense de leurs œuvres. On n’y entendra ni discours frivoles, ni paroles criminelles ; on n’entendra que les paroles : Paix ! Paix !

« Les hommes de la droite (ah ! qu’ils seront heureux les hommes de la droite !) séjourneront parmi les arbres de lotus sans épines et les bananiers chargés de fruits du sommet jusqu’en bas, sous les ombrages qui s’étendront au loin, près d’une eau courante, au milieu de fruits en abondance que personne ne coupera et que tous auront la permission d’approcher ; et ils se reposeront sur des lits élevés. Nous avons créé les beautés du paradis dans une création à part ; nous avons conservé leur virginité ; chéries de leurs époux et d’un âge égal au leur, elles seront destinées aux hommes de la droite. Il y en aura un grand nombre parmi les anciens, et un bon nombre parmi les modernes.

« Et les hommes de la gauche (ah ! malheur aux hommes de la gauche) seront au milieu de vents pestilentiels et d’eaux bouillantes, dans l’obscurité d’une fumée noire… Vous, hommes égarés, qui avez traité nos révélations de mensonges, vous mangerez le fruit amer de Zakoum, vous vous en remplirez le ventre, puis vous boirez de l’eau bouillante, comme boit un chameau assoiffé. Tel sera leur festin, au jour de la rétribution. »

Babylone, la grande Prostituée de l’Apocalypse

Oramammé parlait, et les gens riaient de lui. Possédant la conscience du futur, le vieillard circula dans les rues d’une grande cité, annonçant les temps de la fin. Personne ne le croyait, tous se moquaient de lui.

Cette ville était Babylone la Grande, la mère de toutes les fornications et de toutes les abominations de la Terre.

Le vieux mystique, toujours en corps astral, pénétra dans un laboratoire scientifique. Il y aperçut un être géant étendu sur le sol. Ce géant, qui avait l’aspect d’un grand intellectuel, dormait, et les scientifiques extrayaient l’énergie atomique de son cerveau et de son cœur. Ce géant est le colosse atomique de notre monde terrestre. Il dort et veut s’éveiller. Les hommes de science redoutent son réveil, mais pourtant, à l’aide de certains instruments, ils extraient de son cerveau et de son cœur l’énergie atomique. Le vieil initié savait que si le colosse venait à s’éveiller, il détruirait les scientifiques et le monde entier. Les scientifiques seraient victimes de leur propre invention. Le vieillard comprenait cela, il en avait clairement conscience.

Oramammé déambula ensuite dans les rues de la grande ville – la grande Prostituée de l’Apocalypse, dont le nombre est 666 – et il eut la vision d’une haute tour de cristal qui s’élevait jusqu’au ciel. Cette orgueilleuse tour de fragile cristal menace les cieux étoilés. Cette tour, qui est une trahison envers l’éternel, représente la science matérialiste, qui hait Dieu. Le mystique vit, à l’intérieur de cette tour creuse faite de fragile cristal, de merveilleux avions-fusées qui montaient et descendaient ; des avions-fusées capables d’atteindre la lune et les autres mondes habités de notre système solaire. Cette tour sera bientôt mise en pièces. L’espèce humaine est pleine de présomption et d’orgueil, elle attire sur elle la catastrophe.

Explosions nucléaires

Il se produisit alors une chose terrible : le colosse atomique se réveilla et le vieil homme vit des choses qui dépassaient en horreur tout ce que l’on peut concevoir. Les couches supérieures de l’atmosphère terrestre furent profondément altérées par les explosions atomiques, et il y eut de formidables tremblements de terre et d’épouvantables raz-de-marée. Les villes s’écroulèrent comme des châteaux de cartes et des vagues monstreuses, comme jamais on n’en avait vues, battaient les côtes dans un fracas d’enfer et submergeaient les terres. Il n’y avait partout que des lamentations, faim, misère, guerres atomiques et maladies horribles causées par la radioactivité. Et tandis que le mystique contemplait cette scène, une planète s’approcha de la Terre et, en heurtant notre globe, enflamma tout ce qui était vivant, et il se produisit un tremblement de terre comme jamais il n’y en eut depuis qu’il existe des hommes sur la Terre. Ce fut la fin. Le vieux mystique, regardant toujours dans le futur, vit entre autres deux Maîtres aider les justes à échapper au désastre mondial. Puis il vit surgir une nouvelle terre, du fond de la mer, et apparaître un ciel nouveau. C’est sur cette terre nouvelle que demeurera la future grande Race-racine, appelée la Race Koradhi. Les justes seront secrètement sauvés avant le cataclysme final.

Extraterrestres

Une autre nuit, le vieil initié vit une multitude d’êtres humains entrer dans les grandes villes ; les hommes de Vénus, de Mercure et de Mars. Les vénusiens étaient en tête du défilé. Ils avaient mis leurs disques volants sur nos camions. Ils avaient un beau visage et étaient de petite taille. Les mercuriens étaient un peu plus grands et ils possédaient une grande sagesse doublée d’un vaste savoir. Les martiens étaient de la même taille à peu près que la nôtre, mais leur sagesse n’égalait pas celle des mercuriens (ils étaient à un stade différent d’éveil, c’est tout). Le mystique comprit alors qu’avant la catastrophe finale, nous serons visités officiellement par d’autres humanités planétaires qui nous avertiront très sérieusement. Si nous n’obéissons pas, alors ce sera la fin, mais on nous accordera l’opportunité d’écouter « la loi et l’ordre ». L’homme de la Terre, hélas ! n’écoutera pas et il sera passé au fil de l’épée de la Justice cosmique. Les hommes se sont lancés à la conquête de l’espace. ils ont déjà mis le pied sur la Lune. Chaque pas que nous faisons dans la conquête de l’espace nous rapproche de la fin. Les bêtes humaines n’ont pas le droit de faire la conquête des mondes planétaires, encore moins d’exercer une domination sur les humanités de ces planètes.

Lorsque l’homme terrestre sera venu à bout de la fornication et de l’adultère, lorsqu’il se sera humilié devant l’Eternel, il aura alors réellement gagné le droit à la navigation interplanétaire. Mais l’homme veut s’en emparer par la violence, et le résulta sera la chute de la Tour de Babel avec laquelle, aujourd’hui comme hier, il menace le ciel étoilé. L’humanité sera une tour foudroyée.

De grands bouleversements

Les événements à venir frapperont durement la catholicité, et le clergé catholique souffrira beaucoup. L’être humain découvrira bientôt certaines formes de vie sur la face invisible de la Lune. On découvrira aussi que la Lune est riche en pétrole. La guerre entre l’Est et l’Ouest est inévitable. Il y aura une guerre nucléaire, on se battra sur la terre, sur l’eau, sous l’eau et dans les airs… Les armées orientales envahiront l’Amérique du Nord par mer et par le Détroit de Béring. Les Etats-Unis seront vaincus et New York sera réduite en cendres dans très peu de temps. Les explosions atomiques altéreront la couche supérieure de l’atmosphère terrestre qui ne pourra plus filtrer les rayons solaires et le Soleil nous apparaîtra noir ; la Lune sera rouge comme sang car elle « appartiendra » aux Soviétiques. Ainsi s’accomplira tout ce que le Christ a annoncé pour la fin des temps. Ce moment est proche et nous y sommes ! Des pluies torrentielles causeront partout de graves inondations. La glace des pôles a déjà commencé à fondre ; le dégel de la calotte polaire apportera du froid et produira également de terribles inondations. Les explosions atomiques précipiteront ce processus de dégel. Le Vatican est sur le point d’être détruit. Toutes les conférences de paix et tous les arrangements diplomatiques échoueront. Tous les pays seront secoués par de violents tremblements de terre. La planète qui s’approche de notre globe provoquera le déplacement de l’axe terrestre, qui se verticalisera. Nous serons alors témoins de scènes dantesques. Lorsque cette gigantesque masse karmique sera à proximité de la Terre, tout le monde la verra, et l’homme enverra alors sur la Lune une merveilleuse fusée habitée par la gent scientifique ; cet énorme bolide karmique apportera la mort et la désolation, et les pervers de ce siècle rouleront à l’abîme.

La Russie et les Etats-Unis ne pourront s’accorder, et finiront par se faire la guerre et se détruiront. En 1962 a commencé une Ere nouvelle, l’Ere du Verseau. L’arrivée de cette Ere nouvelle signifie l’avènement du Christ et la chute de cette grande Babylone… La mort de cette race perverse et un cataclysme effroyable.

Mais cette fois les justes ne paieront pas pour les pécheurs. Cela s’est produit déjà une fois, mais c’est fini, ce temps est révolu. Un monde qui a osé crucifier le Christ est un monde déchu, dépravé. Ce monde sera détruit. Il ne peut en être autrement. Mais les justes seront sauvés secrètement. La future Race-Racine sortira de ces justes épargnés.

Il y aura un ciel nouveau et de nouvelles terres pour les justes. Les justes, ce sont les chastes. Quiconque répand son sémen, même s’il est marié, est par le fait même un violateur de la Loi, un fornicateur. Ce qui attend les fornicateurs, c’est l’Abîme et la « deuxième mort ». C’est la Loi.

Que les gnostiques se préparent pour la grande catastrophe qui s’en vient. Quand au jour et à l’heure où cela arrivera, personne ne les connaît, personne que le Père… Mais c’est aux portes, il n’y a pas de doute là-dessus !…

Téléchargement gratuit de 5 Ebooks soit 141 Conférences au total :

Tome 1 - Psychologie de l'Auto-Connaissance : 33 conférences
Tome 2 - Psychologie de l'Auto-Connaissance : 32 conférences
Tome 3 - Anthropologie et Symbolisme Ésotérique Gnostique : 31 conférences
Tome 4 - Kabbale et Création de l'Homme : 24 conférences
Tome 5 - Kabbale et Création de l'Homme et Métaphysique Gnostique : 27 conférences




(2) L'auteur des sourates utilise un langage symbolique. « Les sept sens ésotériques du Coran » http://dodecalogie-appliquee.wifeo.com/-sens-esoteriques-de-la-sourate-leclatement-de-la-lune-dans-le-coran.php

lundi, octobre 04, 2010

Eloge de Rien


Homère, le premier des poètes grecs, a fait un poème du combat des rats et des grenouilles, et Virgile, le prince des poètes latins, en a fait un sur un moucheron. Ovide a fait l’éloge de la puce, Lucien de la mouche, Malanchthon, Agrippa et plusieurs autres celui de l’âne. Isocrate a fait l’éloge de Busirix, fameux tyran ; Cardan de Néron, Platon et Carneades de l’injustice. Etienne Guazzy a loué la vie parasitique, Erasme la folie, Joannes Fabricius la gueuserie, Ulrich de Hutten la fièvre, Jérôme Fracastor l’hiver, Etienne Dolet la vieillesse, Elias Major le mensonge, Douza l’ombre ; et moi, Messieurs, j’entreprends de vous faire aujourd’hui l’éloge de Rien. Quelle extravagance, dira-t-on ! et qui s’est jamais avisé de faire un discours sur Rien ? Qu’y a-t-il donc de si blâmable dans mon entreprise, Messieurs ?

Ne vaut-il pas mieux faire un discours sur Rien, que de composer de froides comédies, comme Afranius, des tragédies pitoyables, comme Barbaridès, des opéras ennuyeux, comme Crassotius, des odes prosaïques, comme Dariolin, des épigrammes ordurières, comme Epaphos, des vaudevilles libertins, comme Horribilis, des babioles périodiques, comme Toediosus et Miseremini, des brevets satyriques, comme Regius, des dissertations vagues et infructueuses, comme Lucius, des romans dangereux, comme Patelinius ?

Ne vaut-il pas mieux discourir de Rien, que de faire des raisonnement creux sur la politique, comme Navardius, que de raconter des aventures équivoques, comme Turpius, que de médire éternellement de tout le monde, comme Oledicus, que de faire des systèmes en l’air et vides de sens, comme Vagantinus, que de parler enfin à tort et à travers de tout ce qu’on sait et qu’on ne sait pas, comme Strepitosus ?

Mais non seulement il vaut mieux parler de Rien, préférablement à tout ce qui se dit et s’écrit parmi nous la plupart du temps, mais j’ose encore soutenir que Rien est digne de toutes nos louanges par lui-même, et qu’on ne doit jamais oublier Rien, quand il s’agit de préconiser le mérite et la vertu. Si d’abord vous faites attention à l’ancienneté de Rien, quel être, si vous exceptez l’Etre souverain, est plus ancien que Rien ? On peut même avancer, sans crainte d’impiété, que Rien est aussi ancien que l’Etre souverain lui-même : car enfin qu’y avait-il avant que les Anges et le Monde fussent créés ? Rien. Qu’y a-t-il eu de toute éternité avec Dieu ? Rien. Tout a commencé par Rien, et Rien n’a jamais eu de commencement.

Si l’on considère l’excellence de Rien, elle est admirable ; Rien, aussi bien que la Divinité, ne peut se définir que par lui-même. Qu’est-ce que Rien ? C’est Rien. Comme elle, Rien est immense, incommensurable, et s’étend au-delà de toutes choses. Rien est immuable est indivisible. On ne saurait l’augmenter ni le diminuer. Ajouter Rien à Rien, cela fait toujours Rien. Otez Rien de Rien, il reste toujours Rien. Rien ne vient de Personne, et tout ce que nous voyons dans la nature vient de Rien. Ce soleil si lumineux, ces astres si brillants, ces charmantes fontaines, ces prairies si riantes, ces plaines si agréablement diversifiées, ces lacs, ces mers, ces montagnes, ces mines si précieuses qu’elles cachent, tout cela a été fait de Rien. […]

Anonyme.

« Eloge de Rien, dédié à personne » a été publié pour la première fois à Paris, en 1730, chez Antoine de Heuqueville.


samedi, octobre 02, 2010

Questions sur les désirs & la spiritualité


Pourquoi y a-t-il une telle insistance sur le corps dans le tantra ?

Daniel Odier : Sans le corps, il n’y aurait pas d’interrogation philosophique ou métaphysique, il n’y aurait pas de créativité, pas de Dieux, pas d’extase, pas de yoga. Le corps a enfanté l’absolu et les tantrikâ, en revenant à l’embryon, retrouvent l’absolu en eux mêmes dans un constant jaillissement de conscience.

Qu’est-ce que le corps ?

Daniel Odier : L’espace et tout ce qu’il contient. La première expérience que fait une yoginî ou un yogin c’est que le corps n’est pas l’image du corps. Ils s’apaisent, ils se détendent profondément, ils commencent à respirer et, soudain, toute limite s’abolit. Chaque cellule réintègre l’espace. C’est ce qu’on appelle le samâdhi, l’expérience d’union avec le monde. Cette expérience peut être très fugitive mais c’est elle qui situe la quête dans son vrai lieu, l’espace.

J’ai suivi toutes sortes de voies spirituelles dans lesquelles les femmes étaient admises mais je n’ai jamais ressenti que la femme occupait une position centrale ou égale. En d’autres mots, jamais je n’ai eu l’impression que la divinité de la femme était reconnue. Il y a toujours un assujettissement à l’homme. Dans les vœux pris par les nonnes bouddhistes, par exemple, et dans les faits, une femme d’un haut niveau de réalisation doit toujours obéissance au plus inexpérimenté des moines. Le nombre de vœux qu’on lui impose est supérieur à ceux que prennent les moines, comme s’il fallait dompter une nature marquée par une sorte de fatalité. Comment le tantrisme a-t-il pu échapper à cette tendance ?

Daniel Odier : Shiva ne serait rien sans shakti, l’énergie qui le met en frémissement. L’adoration de la femme dans le tantrisme vient des racines les plus profondes et les plus anciennes de ce mouvement. Il y a cinq, six ou sept millénaires, la femme était adorée dans la plupart des cultures. La Grande Déesse semblait régner sur le monde. Les juifs eux-mêmes s’opposaient en deux clans, ceux qui étaient partisans de la Grande Déesse et ceux qui prônaient un Dieu masculin. Il fut un temps ou la femme enseignait, apportait la lumière. Le mouvement tantrique a toujours adoré la femme car ses maîtres les plus spontanés, les plus iconoclastes, furent souvent des femmes et les tantrikâ bouddhistes ne font pas exception. L’histoire est presque toujours la même, c’est celle d’un grand érudit comme Saraha, Nâropa, Luipa, Tilopa ou Marpa qui un jour, à la suite d’un rêve ou d’une vision, rencontre une femme, souvent une intouchable ou une hors-caste, qui par la puissance de sa présence et de sa réalisation, par son audace et son humour, son irrespect et son incandescence, fait s’écrouler en une seconde une vie savante et disciplinée.

Ces maîtres vénérés ont tous reconnu que les yoginî placées sur leur chemin étaient là pour leur faire franchir l’étape ultime. En une seconde, leur univers s’est effondré. Ils ont suivi ces femmes, ont quitté le luxe des grandes universités monastiques et les palais où ils étaient vénérés pour vivre une vie errante, souvent sur les lieux de crémation. Ils ont reçu d’elles un enseignement qui intégrait la totalité et sont devenus à leur tour des êtres spontanés. Ces femmes extraordinaires, aussi bien dans le tantrisme shivaïte cachemirien que dans le bouddhisme, ont formé d’autres femmes et ces lignées ont survécu jusqu’à nos jours. Il n’y a jamais eu de brisure. Si l’on a sensiblement plus de textes écrits par des maîtres hommes, c’est simplement parce que les femmes, le plus souvent, chantaient des hymnes spontanés… […]

Je suis homosexuel et je voudrais savoir si le tantrisme a une position quelconque vis-à-vis de l’homosexualité ?

Daniel Odier : Dans le tantrisme, rien n’est conseillé, rien n’est interdit, il n’y a pas de jugement moral, simplement parce que nous visons la pleine conscience, tout est harmonie.

Dans certains textes qui concernent le corps, l’énergie, il est dit que la sodomie perturbe énergiquement, pour les hommes comme pour les femmes. Il n’est pas dit que cette perturbation ne puisse pas servir aux yogin et aux yoginî. C’est simplement une constatation. Danser, respirer, regarder, toucher, écouter crée aussi une modification énergétique et émotionnelle. Le tout est de laisser émerger la conscience dans le corps, d’une manière de plus en plus fine, et de s’accorder au monde en fonction de son désir, dans la liberté, la créativité, l’amour. Parfois, la pénétration anale apporte la paix, parfois la perturbation. Cela dépend de la couleur du ciel, du cycle hormonal, de la lune, des émotions du jour, de la saison, des mots, de la vibration de la voix, de l’amour inconditionnel qui fait se mouvoir le corps, s’ouvrir ou se fermer les organes. Tout cela, c’est de l’art, c’est comme le flot coloré qui se répand sur la toile du peintre par la grâce d’un mouvement libéré de toute intentionnalité.

J’aimerais que vous nous parliez de l’assouvissement du désir ? […]

Daniel Odier : La vraie nature du désir, c’est de s’abolir dans la vivacité de sa quête. Si on lui offre dès qu’il surgit une totale liberté d’action, on s’aperçoit qu’il se suffit à lui-même, qu’il se nourrit de son propre frémissement continu car rien d’autre ne peut le satisfaire. Le désir est une force merveilleuse qui peut sourdre de notre cœur dans un flot continu et abreuver la réalité, la banalité quotidienne. Désirer ce qui arrive, c’est l’activité ludique et détendue des yoginî et des yogin, c’est l’assouvissement dans le frémissement continu de l’être, c’est la joie de « Soham », Je Suis. Je suis la source du désir, je suis sa trajectoire spatiale, je suis son aboutissement, tout est vivant, tout n’est que désir et assouvissement dans un seul frémissement simultané.

Que pensez-vous des rituels, quelle est leur fonction, dans quelle mesure pratique-t-on des rituels dans la voie que vous enseignez ?

Daniel Odier : Les rituels sont en général des actes de passage codifiés, d’une portée plus ou moins magiqe. Un rituel accompli dans les règles, par quelqu’un qui en a le pouvoir ouvre des territoires nouveaux. C’est en tout cas de cette manière que le rituel est envisagé dans la plupart des cultures. On consulte les oracles, on choisit une date avec soin, on prépare les instruments, on se purifie, puis on accomplit l’acte magique.

Les tantrikâ ont une vision très différente. Pour nous, il n’y a pas d’acte magique car il n’y a pas de dualité et pas d’intercesseur. Si l’on est ce qu’on veut atteindre, pas besoin d’acte qui ouvrirait ce territoire inconnu ou lointain. Pas de date auspicieuse, tous les jours sont bons à la conscience, pas d’instrument, pas de purification.

Pourtant, les rituel existent dans le tantrisme, mais ils sont considérés d’une manière toute intérieure. Le rituel n’est pas une action qui va nous concilier le divin, nous offrir des pouvoirs, etc. C’est la célébration d’une unité réalisée entre tantrikâ et l’objet de son attention.

Le rituel n’apporte rien, il est une fête en l’honneur d’un état d’unité dans lequel baigne le yogin. Pour aller plus loin, on peut dire que chaque geste est un rituel qui célèbre l’union. Ainsi, il n’y a plus de séparation entre le sujet et l’objet, tout est lien, tout est sphérique, tout est plénitude.

Dans les rapports amoureux, il est de bon ton pour ceux qui se démarquent eux-mêmes des autres sous prétexte qu’ils suivent une voie spirituelle, de recourir à toute une mise en scène, encens, bougies lumières, usique, pétard, parfums, coussins moelleux, couleurs chatoyantes, bijoux, etc. c’est très bien, cela peut aider à la détente, à sortir de l’aspect mécanique des rapports sexuels, mais tout cela, c’est du décor.

Ce que l’autre attend, c’est d’être touché profondément dans le respect, le frémissement, la spontanéité, la non-programmation ; avec vous, au contact de votre corps, il veut simplement goûter à l’illimité. Il désire que vous soyez lui et que la création de l’acte sexuel soit un émerveillement car toujours neuf, sans référence, sans passé. Voilà un très grand rituel, celui d’une vie, d’une œuvre d’art. cela peut se passer dans un train, sur un banc public, sur l’herbe ou dans un lit.

Quand vous approchez l’autre avec cette totalité, vous accomplissez un très puissant rituel.

Extrait du livre de Daniel Odier « Désirs, passions & spiritualité ».


Désirs, passions & spiritualité


vendredi, octobre 01, 2010

L’Erotique


Par Jean-Louis Bernard

L’Erotique grecque gravitait autour d’Eros et de Dionysos, celui-ci dieu des mystères, cultes secrets. Avec la fin des religions à mystères et la semi-laïcisation de la religion romaine, l’Erotique se pervertit en « orgie latine ». Mais, primitivement, le terme « orgie » signifia chez les grecs « érotisme sacré ».

La doctrine

La doctrine visait à la sublimation de l’élan érotique. Le principe de ce yoga (c’en est un) se retrouve chez les Egyptiens, Mésopotamiens, Hindous, Chinois, Japonais et Mexicains. Sans doute les grecs de la haute époque le reçurent de l’Egypte, plus tard de l’Inde. il se peut d’ailleurs que Dionysos soit le même que le Krishna hindou, dieu de l’amour, car les Romains qualifiaient Dionysos de « Bacchus indien ». L’Erotique demeura une voie spirituelle aussi longtemps que subsistèrent des temples de l’érotisme sacralisé, en particulier le temple égyptien de Ptah et de ses parèdres, Sekmet et Bastet (Memphis), où vivaient des courtisanes sous contrôle clérical – les fameuses prêtresses de Bastet. C’est avec la fin du culte de Cybèle que disparut tout support sacerdotal et l’érotisme (comme aussi l’occultisme) passa en marge.

En Grèce et à Rome, les principaux arcanes de l’Erotique avaient été, avec Dionysos, Artémis et Cybèle. L’histoire enregistre cependant des résurgences réussies, quoique brèves : la secte des « Fedeli d’amore » dans l’Italie de la Renaissance, et l’Erotique des troubadours. De nos jours, la doctrine s’est rétablie par l’influence croissante du tantrisme hindou. Mais il ne s’agit encore que d’empirisme.

La doctrine s’inspirait d’une démarche insolite : l’homme tombait amoureux de la déesse – l’Eternel Féminin – l’Aphrodite surgissant nue et blonde de la mer, mais amoureux charnellement ! La chronique grecque rapporte à ce sujet d’ahurissantes anecdotes, relatives à des hommes épris d’une statue de déesse, en un temple. Mais il faut observer que certains temples étaient habités par une forme spectrale, de nature divine, et la chronique fait état aussi de fréquentes apparitions de telles formes semi-matérialisées, celle en particulier d’Aphrodite. Tout son dynamisme érotique tendu, l’amoureux en venait au désir de jouir de la déesse, à travers la femme d’abord (prêtresse de la déesse ou son médium occasionnel), puis à travers son propre organisme, par la possession et par l’ivresse dionysiaque. Pour la femme, le programme était le même, Eros, image de l’Immuable Masculin, devenant l’objectif visé. En cas de succès, l’homme ou la femme éprouvait une volupté érotique dans l’organisme entier (l’ivresse dionysiaque). Il va de soi que l’extase toute sensorielle des deux saintes Thérèse, celle d’Avila et celle de Lisieux, amoureuses idéalement de Jésus, s’inscrit dans le même contexte. Mais le processus n’est pas sans danger : risque de mythomanie, de folie mystique et une forme de narcissisme pouvant mener à l’inversion sexuelle. La grande poétesse Sappho de Lesbos dont les chansons se fredonnèrent sur tous les rivages méditerranéens, fut le résultat probable d’une Erotique manquée – au point de donner son nom à l’homosexualité féminine et de mourir, croit-on, par suicide. Elle était pourtant une mystique. Mais son adoration pour Artémis tourna au narcissisme.

La base naturelle

Le principe de l’Erotique trouve sa justification dans une loi naturelle et uniforme qui préside à la croissance psychique de l’homme comme de la femme. Si, en effet, l’adorateur d’Aphrodite peut espérer jouir de la déesse par l’intérieur de lui-même, c’est en vertu de la loi d’analogie. Tout homme porte en lui, imprimé dans son inconscient immédiat, le germe du sexe opposé, mais sur plan évidemment surréel (l’anima) ; et cela est vrai pour la femme (l’animus). Diviniser ce germe de sexe complémentaire, après éclosion et croissance, n’est-ce pas l’identifier à la déesse (ou au dieu) ?

La croissance psychique de tout être est étroitement liée à la sexualité et s’opère par cycles. Le second suit l’enfance et met en place l’entité sexuelle. Ce stade coïncide avec la puberté. Le cycle suivant, plus délicat, doit développer justement le germe sexuel surréel et complémentaire. Ce n’est pas chose aisée, et les cas de croissance monstrueuse, déviée, hypertrophiée ou, inversement, de castration, abondent aujourd’hui – par l’influence d’une sociologie freudienne que des psychologues sans ampleur ont faussée. Mais les cas normaux abondent aussi ! La femme d’affaires qui gère une entreprise s’appuie sur sa virilité intérieure qui est ce pôle épanoui. L’artiste aux mains de femme, à la sensualité féline, à l’humeur capricieuse puise sa force et son inspiration (sa liberté aussi) dans sa féminité intérieure qui s’est identifiée à une muse. Un choc – grande joie ou grande douleur – suffit à donner vie à cet autre pôle sexuel qui grossira en soi comme un fœtus. Il ne demande qu’à naître et croître, car telle est la loi de nature. S’il se met à enfler sans contrôle, sans résistance et contrepoids extérieurs (ceux-ci liés à la mère ou au père), il va défigurer la personne (l’adolescent ou l’adolescente), surtout moralement, écrasant sa personnalité sexuelle, son moi. La société moderne présente trop d’exemples de ces monstres psychiques dont l’infirmité, si elle n’est apparente, existe néanmoins. La femme survirilisée donne la virago, bourreau des mâles et providence des avocats. L’homme surféminisé donne la bonne à tout faire, providence de l’épouse paresseuse : un tel homme lave, repasse, fait la cuisine (souvent mieux qu’une femme), lange le bébé… Dans le cas extrême, on aboutit à l’écrasement total de la sexualité : à l’homosexualité. L’introverti est littéralement possédé par son pôle féminin hypertrophié comme par un démon, au point de devenir une caricature de femme ; et il en va de même pour la lesbienne. A noter que de tels « monstres » se marient volontiers entre eux et sont superficiellement heureux. Mais leur vie conjugale tiendra davantage du vaudeville que du roman d’amour, et les deux conjoints envieront au fond d’eux-mêmes les couples normaux.

De notre temps, avec la prospérité, est apparu un phénomène sociologique qui fausse, dans une certaine mesure, le « jeu » de l’Erotique : c’est le féminisme. L’histoire montre que prospérité et féminisme ont toujours été solidaires. Il en résulte un matriarcat déguisé qui virilise la femme et dévirilise l’homme. A cela s’ajoute l’influence de l’argent et de la pseudo-philosophie de l’« unisex », celle-ci étant à la fois la rançon du féminisme et une fatalité astrologique (déséquilibrante). En annulant la contrainte extérieure, notamment la lutte pour la vie, l’ambiance d’argent développe anarchiquement l’entité anima-animus qui se mue alors en une sorte de mère abstraite et chaotique ou de père équivalent. Les jeunes grandis ainsi identifient volontiers ce monstre intérieur à une idéologie totalitaire, par exemple au marxisme, au fascisme… ; car l’anima-animus surdéveloppé se fait entité collective, farouchement anti-individuelle (1). Autre rançon du féminisme : la pilule. Prise sans discernement, c’est-à-dire constamment, elle identifie la jeune fille en fausse Artémis – stérile comme une abeille ouvrière – dressant aussitôt contre elle les arcanes de la nature (ses lois secrètes). Or la stérilité est un signe de fin d’espèce. Loin de devenir des hommes par leurs mœurs, les « jeunes filles à pilules » tombent au niveau d’une sous-prostitution (elle ne comporte même plus la transaction d’argent). L’alternance entre périodes avec et sans pilules s’impose donc. A remarquer que les liaisons dites freudiennes (« mariages à l’essai » ou « expériences » sans risques) retirent immédiatement à la jeune fille son magnétisme féminin. L’arcane essentiel de la nature – l’Eternel Féminin – se venge ainsi.

La solution est dans la dialectique du couple que soude l’amour (la déesse est amour), mais dans un dialogue qui sous-entend le réflexe d’autodéfense, l’un ne voulant pas que l’autre croisse intérieurement à ses dépens ou sans lui. En sanskrit, « dialogue, dialectique » = « tantra » d’où tantrisme, = le yoga sexuel ou l’érotisme mystique. Mais, souvent, la femme ressent en insaisissable rivale cette femme surréelle (l’anima) qui prend consistance en son conjoint, et la jalouse. Quant à l’homme, il craint que sa compagne finisse par se suffire à elle-même et lui échappe. Les unions de gens qui évoluent au vrai sens (intérieurement) sont toujours chaleureuses et orageuses. Les couples sans histoire (une chaumière et deux cœurs) stagnent et vieillissent. Ne relèvent pas non plus de l’Erotique les couples sans amour (donc sans déesse), ni les couples homosexuels (la déesse n’a nulle ambivalence), ni les couples multiples qui relèvent, eux, du sabbat, l’érotisme de troupeau. L’érotique rapproche l’être de son double ; le sabbat satanique ou luciférien l’identifie à son ombre. Quelle que soit la forme du sabbat, il y aura déperdition d’énergie – magnétique, vitale ou tellurique – au profit du meneur de jeu, généralement un marout.

L’enfer conjugal

La dialectique du couple mène souvent l’un des partenaires vers une forme empirique de tantrisme qu’aucune école n’a cherché à codifier, encore qu’elle soit très efficace ! C’est le cas de l’homme ou de la femme dont le conjoint est un être démoniaque. Cernée jour et nuit par une ambiance inhospitalière, la victime se replie sur elle-même, afin de découvrir en son âme inconsciente les énergies qui nourriront son instinct de survie. Coulant peu à peu vers le conscient, ces complexes énergies construiront l’anima ou l’animus. Le dramaturge italien Pirandello osa garder à son foyer une épouse, folle agressive, la supportant et méditant l’arcane de sa folie. Par réaction, grandit en lui une anima qui devint la muse de son théâtre. Vivre avec un être névrosé ou négativement possédé, c’est développer à la longue des pouvoirs paranormaux d’autodéfense, pouvoirs de démonologie, et sécréter l’antidote aux poisons subtils de la névrose. Pour cette raison, des tantrika(s) de l’Inde recherchent la jeune fille portant en elle une tare psychique, germe d’un démon… Puis ils l’épouseront. Ils la reconnaissent à de menus signes extérieurs.

Amour et mort

Les Egyptiens, soucieux d’aller au bout des choses, recherchaient, eux, le pire des démons humanisés, c’est-à-dire le marout – l’être à l’âme morte… L’Egypte regorgeait de momies, de tombeaux pillés et, par conséquent, d’ombres non décomposées (les ombres mortes) errant parmi les vivants en s’immisçant dans les rêves des dormeurs, en particulier dans leurs rêves érotiques. Certaines ombres, plus tenaces que les autres, obsédaient des femmes enceintes dans le but de s’incarner à la place de l’âme de l’enfant. Il en résulterait des êtres infra-humains, sans essence spirituelle : des marout(s). Epouser un tel marout, c’était entrer vivant au tombeau en épousant la mort. N’ayant pour arcane qu’un résidu d’âme, stagnant comme de la vase, le marout contaminait les ambiances auxquelles il s’intégrait. Il y avait donc le risque de se décomposer « sur pied », par l’effet d’une lèpre psychique. Un faux mystique l’aurait accepté par esprit morbide. Le vrai, jouant dangereusement avec la loi des contraires – l’un devant engendrer l’autre – prenait en quelque sorte appui sur le marout pour exacerber par réaction son instinct de vie. Il subirait le marout sexuellement. Celui-ci lui boirait sa vitalité par l’érotisme, en cours de déduit et, plus encore, en cours de sommeil, par une subtile vampirisation. Mais, avec l’aide des dieux et par révolte de son instinct de vie et de survie, se produirait un renversement de sa force sexuelle qui, se détournant du vampire, remonterait vers l’intérieur de lui-même, ouvrant un à un ses chakram. Un conte égyptien (« Le prince Satni-Khamoïs et les momies ») relate l’aventure d’un tantrika avec un marout. Satni rêve de pouvoirs magiques. Il veut retrouver, enfoui dans un tombeau, le « Livre de Thôt » contenant les mot magiques (runes), testament du dieu de la magie. Mais ses fouilles archéologiques ont troublé l’humeur de la déesse de mort Mers’gher (= Celle qui aime le silence) : elle dirige vers lui un marout sous le masque d’une prêtresse-courtisane de Bastet. Il est fasciné. C’est que l’âme pourrie des marout(s) rayonne négativement ; il en émane un relent de drogue qui soûle le côté morbide de l’âme humaine ! La structure d’un marout est anale (au sens de la psychanalyse), elle ne s’oriente que vers la décomposition, sous toutes les formes possibles. Le marout ruinera d’abord Satni financièrement, puis dépouillera ses enfants de leur part d’héritage. Quand enfin la courtisane consentira à se donner, non sans avoir exigé encore que Satni laisse égorger ses enfants, se produira l’intervention des dieux. Ils sauveront les enfants in extremis et feront éclater le vampire pendant le déduit (anal).

Les mystères

Les mystères grecs et latins (ceux-ci étrusques) réalisait la maïthuna collectivement, semble-t-il, selon des recettes perdues. Sans doute que l’ambiance du temple ou de la grotte initiatique favorisait le processus de reflux de la force d’Eros. Il ne semble pas que l’acte sexuel, simple ou multiple, ait joué de rôle dans l’affaire. A Pompéi, un villa suburbaine de style grec, miraculeusement épargnée par le Vésuve, retrace encore, sur fresques, les phases du rituel préparatoire.

Au 18ème siècle, le marquis de Sade inversa les éléments des mystères érotiques grecs en moderne sorcellerie et en sabbat des lucifériens, faisant déboucher cette contrefaçon sur le crime et l’absurde. Au sein d’une noblesse biologiquement épuisée, le sadisme (doctrine de Sade) joua comme un cancer. Le sadisme déboucha aussi sur la guillotine ! Celle-ci extirpa le cancer, mais de manière chirurgicale…



(1) Lire le livre de Michel Maffesoli « Le temps des tribus », note de Bouddhanar.


Métaphysique du sexe


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Introduction au taoïsme

jeudi, septembre 30, 2010

I Have a Dream


Je fais le rêve qu'un jour la jeunesse prendra son destin en main.

La société offrira une activité rémunératrice à tous les jeunes au terme de leur formation. Ils débuteront leur carrière avec un salaire élevé afin de disposer des conditions matérielles optimales pour fonder une famille. Après 20 ou 30 années de travail, quand leurs enfants entreront à leur tour dans la vie active, les travailleurs changeront leurs habitudes. Ainsi, vers l’âge de quarante ou cinquante ans, ils pourront s’ouvrir pleinement à l’intériorité (art, poésie, contemplation, etc.). Ils disposeront d’un revenu, égal pour tous. Ceux qui auront exercé les plus hautes responsabilités bénéficieront du même revenu d’existence que les simples employés. Bien entendu, la culture et la santé seront gratuites pour toutes les personnes qui céderont leur place aux jeunes.

C’est le renouveau de la société par la jeunesse, pourvoyeuse d’idéalisme et de générosité, qui mettra fin aux anomalies financières et spéculatives des vieux rentiers avides et aux manipulations des politiciens séniles et égoïstes.

Réduction du temps de travail

« Il s’agit bien d’une révolution, écrit Serge Latouche. Précisons toutefois que pour nous, comme pour Cornelius Castoriadis, « révolution » ne signifie ni guerre civile ni effusion de sang ». Cette violence-là semble d’autant moins inéluctable, à en croire André Gorz (Castoriadis à la fin de sa vie ne l’aurait pas contredit sur ce point), que « la civilisation capitaliste […] va inexorablement vers son effondrement catastrophique ; il n’est plus besoin d’une classe révolutionnaire pour abattre le capitalisme, il creuse sa propre tombe et celle de la civilisation industrielle dans son ensemble ». C’est heureux, parce que l’on voit, avec le triomphe du capitalisme, que la lutte des classes s’est épuisée. Les vaincus de cet affrontement pluriséculaire, plus nombreux que jamais sont pourtant divisés, déstructurés, déculturés et ne constituent pas (ou plus) une classe révolutionnaire. Cet effondrement souhaitable du capitalisme ne garantit pas pour autant des lendemains qui chantent, et c’est là que la révolution retrouve ses droits. « La révolution, poursuit Castoriadis, est un changement de certaines institutions centrales de la société par l’activité de la société elle-même : l’autotransformation explicite de la société condensée dans un temps bref. […] La révolution signifie l’entrée de l’essentiel de la communauté dans une phase d’activité politique, c’est-à-dire instituante. L’imaginaire social se met au travail et s’attaque explicitement à la transformation des institutions existantes (1). » […]

La réduction drastique du temps de travail constitue une première protection contre la flexibilité et la précarité. Le droit du travail, dans le collimateur des libéraux parce que source de rigidité, doit pour cette raison être maintenu et renforcé. Il ne peut que faciliter la nécessaire décroissance. Il faut défendre les seuils minimaux de salaires décents contre la théorie des économistes du chômage volontaire, cette imposture. Le retour à la « démarchandisation » du travail est un impératif. L’actuel jeu du « moins-disant social » est aussi inacceptable que celui du moins-disant écologique. En 1946, un salarié de vingt ans devait s’attendre à travailler un tiers de sa vie éveillée ; en 1975, un quart seulement ; aujourd’hui, moins d’un cinquième. A-t-on pour autant le sentiment d’être libéré du travail ? Probablement moins que jamais. « Pour les salariés, note Bernard Maris, ce n’est pas la fin du travail, comme semblerait le montrer la baisse tendancielle des heures ouvrées, mais plutôt le travail sans fin, la précarité, l’isolement, le stress, la peur, et la certitude de devoir quitter leur lieu de travail assez vite (2). »

Réduction du temps de travail et changement de son contenu sont donc avant tout des choix de société, conséquence de la révolution culturelle appelée par la décroissance. Accroître le temps non contraint pour permettre l’épanouissement des citoyens dans la vie politique, privée et artistique, mais aussi dans le jeu ou la contemplation, est la condition d’une nouvelle richesse. »

Extrait du livre de Serge Latouche « Petit traité de la décroissance sereine ».



(1) Cornelius Castoriadis, « Une société à la dérive », Le Seuil.
(2) Bernard Maris, « Antimanuel d’économie ».


Illustration : Surfer's Dream http://www.josephinewall.co.uk/surfer.html

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lundi, septembre 27, 2010

Asterix au Tibet


Spécialiste du Tibet, du Zhang Zhung et de la religion Bön, John Myrdhin Reynords écrit :

« Dès les temps les plus anciens, les peuples du royaume du Zhang Zhung dans le Tibet occidental furent en contact étroit avec les peuples de langue iranienne de l’Asie Centrale (Tazig), tels les Scythes (skt. Shaka), les Tokhariens (To-gar), et les Sogdiens (Sog-po). Selon les annales dynastiques chinoises, quand les Scythes-Tokhariens, que les chinois appelaient Yueh-chih, furent vaincus par les Huns de langue turque ou Hsiung-nu sur les frontières occidentales de la Chine, au nord du Tibet, au second siècle avant J.C., un groupe de langue iranienne, dont les membres grands et blonds s’enfuirent au Tibet oriental, c’est-à-dire dans le Kham et l’Amdo, où, jusqu’à nos jours, ils constituent une partie de la population khampa parlant tibétain. Un autre groupe, plus important alla vers l’ouest, dans la région au nord du Zhang Zhung, et aussi en Bactriane en Afghanistan, où ils fondèrent, vers l’époque du Christ, l’empire Kushana qui dura plusieurs siècles. Les Kushanas promurent fortement le bouddhisme en Asie Centrale. De plus, dans les deux langues, tibétaine et zhangzhungpa, il existe un évident substrat linguistique indo-européen indiquant un contact précoce ainsi qu’un mélange avec des peuples parlant iranien. Le terme Bön lui-même semble dériver du mot iranien et sogdien « bun » signifiant « dharma ». De tous les peuples tibéto-birmans, le peuple zhangzhungpa était le plus occidental, voisin dans les temps anciens des peuples de langue iranienne et dardique au Ladakh, au Cachemire, en Afghanistan et en Asie Centrale. Les royaume du Zhang Zhung se situe juste au sud de Kashgar et de la célèbre Route de la soie. »

La Route de la soie passe au sud du désert de Gobi. « Voici trente ou quarante siècles, existait dans le Gobi une haute civilisation. A la suite d’une catastrophe, peut-être atomique, le Gobi fut transformé en un désert et les rescapés émigrèrent, les uns vers la pointe nord de l’Europe, les autres vers le Caucase. Le dieu Thor, des légendes nordiques, aurait été un des héros de cette migration.

Les « initiés » du groupe Thulé étaient persuadés que ces émigrés du Gobi composaient la race fondamentale de l’humanité, la souche aryenne. Haushoffer (1) enseignait la nécessité d’un « retour aux sources », c’est-à-dire la nécessité de conquérir toute l’Europe orientale, le Turkestan, le Pamir, le Gobi et le Tibet. Ces pays constituaient à ses yeux la « région-cœur » et quiconque contrôle cette région contrôle le globe.

D’après la légende, telle qu’elle fut rapportée sans doute à Haushoffer vers 1905, et telle que la raconte à sa manière René Guénon dans « Le Roi du Monde », après le cataclysme du Gobi, les maîtres de la haute civilisation, les détenteurs de la connaissance, les fils des Intelligences du Dehors, s’installèrent dans un immense système de cavernes sous les Himalayas. Au cœur de ces cavernes, ils se scindèrent en deux groupes, l’un suivant « la voie de la main droite », l’autre « la voie de la main gauche ». La première voie aurait son centre à Agarthi, lieu de contemplation, cité cachée du bien (2), temple de la non-participation au monde. La seconde passerait par Shambhala, cité de la violence et de la puissance, dont les forces commandent aux éléments, aux masses humaines, et hâtent l’arrivée de l’humanité à la “charnière des temps”. Aux mages conducteurs de peuples, il serait possible de faire un pacte avec Shambhala moyennant serments et sacrifices.

En Autriche, le groupe Edelweiss annonçait en 1928 qu’un nouveau messie était né. En Angleterre, sir Musley et Bellamy proclamait au nom de la doctrine horbigérienne que la lumière avait touché l’Allemagne. En Amérique, apparaissaient les “chemins d’Argent” du colonel Ballard. Un certain nombre de grands Anglais cherchent à alerter l’opinion contre ce mouvement où ils voient d’abord une menace spirituelle, la montée d’une religion luciférienne. Kipling fait supprimer la croix gammée qui orne la couverture de ses livres. Lord Tweedmuir, qui écrit sous le nom de John Buchan, fait paraître deux romans à clé: le Jugement de l’Aube et une Pierre en captivité, qui contiennent une description des dangers que peuvent faire courir à la civilisation occidentale une “centrale d’énergies” intellectuels, spirituels, magiques, orientés vers le grand mal. Saint-George Saunders dénonce, dans « Les Septs Dormeurs » et « Le Royaume Caché » (3), les sombres flammes de l’ésotérisme nazi et son inspiration “tibétaine”.

C’est en 1926 que s’installe à Berlin et à Munich une petite colonie tibétaine et hindoue. Au moment de l’entrée des Russes dans Berlin, on trouvera, parmi les cadavres, un milliers de volontaires de la mort en uniforme allemand, sans papiers ni insigne, de race himalayennes. Dès que le mouvement commence à disposer de moyens financiers, il organise de multiples expéditions au Tibet qui se succéderont pratiquement sans interruption jusqu’en 1943. »

Le Matin des Magiciens (4)



(1) Karl Haushofer, né le 27 août 1869 à Munich et décédé le 10 mars 1946 à Pähl (Haute-Bavière)) est l'un des plus importants théoriciens de la géopolitique allemande, qui sera récupérée par le nazisme, bien qu'il n'ait jamais adhéré au parti nazi.
Après l'effondrement du Troisième Reich, Haushofer est interrogé par des officiers américains. Considéré comme l'un des inspirateurs du nazisme, mais n'ayant pas participé activement à des crimes de sang, il ne sera finalement pas accusé au procès de Nuremberg mais obligé de témoigner au procès de Rudolph Hess.

(2) Le monde d’Agartha n'est peut-être pas le royaume souterrain du bien. (Note de Bouddhanar)

(3) « The Hidden Kingdom » Francis Beeding, pseudonyme de Hilary Saint George Saunders

(4) « Le Matin des magiciens est un livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier publié en 1960 et considéré comme le manifeste du réalisme fantastique. Cet ouvrage de plus de 500 pages dans son édition originale se présente comme un récit, « parfois légende et parfois exact », consacré à des domaines de la connaissance à peine explorés aux frontières de la science et de la tradition. Son contenu aborde des thèmes aussi divers que l'alchimie, les sociétés secrètes, les civilisations disparues, les récurrences insolites, les religions et les sciences occultes ou l'ésotérisme. Il repose sur des témoignages anciens (comme les manuscrits de la mer Morte), des recherches et des livres d'auteurs reconnus ou méconnus, des articles de revues spécialisées et des ouvrages de science-fiction ou de littérature fantastique » http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Matin_des_magiciens



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Vaccins mortels

La révolte mondiale contre les vaccins mortels s’étend parce que les cas de maladies débilitantes, les effets secondaires de morts lentes et même de morts instantanées se généralisent.

dimanche, septembre 26, 2010

Secret Brotherhood


De plus en plus d’internautes découvrent qu’une organisation secrète suit un plan en vue de faire main basse sur la planète. Mais ceux qui perçoivent la véritable dimension de cette divulgation sont peu nombreux. Reconnaître que des occultistes contrôlent l’économie mondiale et les institutions internationales (FMI, le fonds monétaire international ; OMC - WTO, l'organisation mondiale du commerce ; WHO, l'organisation mondiale pour la santé ; ONU - UN, l'organisation des nations unies ; OTAN - NATO, l'organisation du traité de l'Atlantique nord, etc.) ne signifie pas que l’on a conscience de l’autre réalité que sous-entend cette révélation. N’oublions pas que le mot révélation se dit apocalypsis en latin.

Depuis le 11 septembre 2001, les révélations concernant la hiérarchie occulte se multiplient. Elles conduisent à des considérations eschatologiques dérangeantes. En effet, il est difficile d’admettre que de vieux textes religieux (chrétiens, musulmans, hindous, etc.), relégués au rayon des superstitions, nous éclairent sur les événements actuels. Beaucoup de personnes préfèrent ignorer cette évidence.

La fraternité de Satan

Dans le milieu évangélique, il arrive qu’un sataniste repenti se livre volontiers à une confession publique. C’est un spectacle qui manque toujours de nuances. Toutefois, le témoignage proposé par Jane Burgermeister, avec ses inévitables raccourcis qui évoquent les canulars de Léo Taxil (1), ne peut être considéré comme un délire.


(1) Le canular de Taxil est un canular littéraire antimaçonnique français, sans doute le plus célèbre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Canular_de_Taxi


Jésuites et Rose+Croix
Par Didier Lacapelle

Voici une recension d'un certain nombre de textes issus d'une fraternité Rose+Croix française - que je ne citerai pas parce que selon les vœux de la fraternité il s'agit de textes initiatiques destinés aux adeptes seuls.
L'origine de la Rose+Croix se perd dans la nuit des temps selon les enseignements d'Harvey Spencer Lewis. Aux aryens qui auraient gouverné l'Atlantide. Après la fin d'Atlantide, ceux-ci se seraient réfugié en Russie et de là auraient sillonné le monde, vers l'Inde notamment, avant d'arriver en Egypte.

Ce sont 12 000 aryens qui seraient arrivés en Egypte, avec 9 autres tribus de compagnons d'autres races, avec lesquels ils ne se mélangeaient pas. Ce serait là l'origine des 10 tribus d'Israël. Les pharaons Thoutmosis III et Thoutmosis IV auraient protégé les écoles des mystères aryennes, et auraient eux-mêmes été admis par privilège dans la nation aryenne. Le pharaon Akhénaton aurait été le premier Grand-Maître de la Rose-Croix et développé la Kabbale. Trahi, celui-ci fit sortir les aryens et leurs compagnons pour qu'ils puissent s'installer en Israël. Les aryens se seraient alors appelés "esséniens". Après dispersion des dix tribus du Nord, certaines seraient retournées en Inde. L'une d'entre elles serait arrivée au Tibet, y aurait fondé la nation tibétaine et la Grande fraternité blanche aryenne. Il existerait au Tibet également une Grande Fraternité noire et des Fraternités de moines de moindre importance comme la Fraternité jaune ou la Fraternité rouge. Certaines philosophies orientales seraient construites sur les principes de la Grande Fraternité blanche, notamment le Tao chinois, le bön ou le bouddhisme hinayana, non théiste, monastique, toujours pratiqué dans le sud de l'Inde et en Indochine. Le lamaïsme tibétain en revanche hérite le panthéon hindouiste, est très intégré dans le siècle. Il serait un syncrétisme de shivaïsme, de bouddhisme mahayana et de démonologie bön. C'est ainsi que son fondateur Padmasambhava est présenté ici comme un "mage noir".

Un certain Johann Valentin Andreae aurait fondé la Rose+Croix européenne en Allemagne au 17ème siècle, dans l'idée de réaliser sur Terre une société authentiquement chrétienne. Je n'ai pas encore trouvé dans les documents présentés comment il est censé se rattacher aux Esséniens et à la Grande Fraternité blanche, mais en cherchant, il doit y avoir moyen.

Depuis la fin du 19ème siècle, la Rose+Croix a opéré un certain retour sur le devant de la scène, à travers la société théosophique, Steiner, Bardon, Besant... Plus ou moins tous les ésotéristes occidentaux de renom y sont rattachés d'une manière ou d'une autre. On n'y trouve pas Gurdjieff, même s'il appelle lui-même son travail "christianisme ésotérique", mais on y trouve bien Crowley. A cet égard, on peut considérer que l'appellation Rose+Croix ne veut plus rien dire, et qu'on devra reconnaître un arbre à ses fruits. Exceptions majeures, les orientalistes comme Guénon ou Evola ne semblent singulièrement pas liés à la Rose+Croix.

Quand on lit le roman autobiographique de Bardon "Frabato le Magicien", on le trouve en lutte avec une loge noire, le démon Baphomet, et persécuté par le régime nazi, proche de ces loges. Ces loges noires et le Cercle de Thulé auraient été très influencées par les mages noirs du Tibet, ce que les opuscules Rose+Croix nomment "Grande fraternité noire". Bardon lui-même aurait eu le titre de Grand-maître Rose+Croix.

La fraternité en question n'a pas peur de revendiquer son progressisme. Elle défend les idées nouvelles, considère qu'un pays "riche" est plus évolué, et que la direction que prennent les pays occidentaux est résolument positive. Quand elle évoque les illuminati, ce n'est pas pour en faire une main occulte malfaisante derrière l'Histoire, mais pour s'en réclamer. Les illuminati, c'est eux, rien que ça !

A vrai dire, on ne saurait leur donner tort. Leur pedigree est pour ainsi dire le même que celui de ceux qui ont construit la civilisation occidentale d'après-guerre. Anti-nazis, progressistes, croyant que la société va vers son âge d'or. Les références religieuses ne collent pas en revanche. La Rose+Croix se revendique chrétienne depuis Andreae et même depuis Akhenaton. La société moderne n'aime guère l'Eglise, affiche un matérialisme extrême et un athéisme apparent. Les media européens aiment bien le dalaï lama, l'ésotériste occidental s'en méfie comme de la peste. Le Confessio fraternitatis, oeuvre fondatrice des Rose+Croix nous annonce la fin du catholicisme et de l'Islam, l'avènement d'une nouvelle religion mondiale et d'une nouvelle ère, symbolisée par l'apparition de nouvelles étoiles dans le Serpentaire et le Cygne. (Moi je verrai bien l'étoile Ras Alhague du Serpentaire finir en supernova, me demandez pas pourquoi j'en sais fichtre rien.). Il y a de l'œcuménisme onusien chez la R+C.

On ne peut pas affirmer une continuité absolue avec l'œuvre d'Andreae ou Bardon. Il y a moins de progressisme réjoui chez Bardon. Pour lui, ce qu'il identifie comme la "dette karmique atlante" n'a pas été totalement réglée pendant la seconde guerre mondiale, et l'humanité doit se préparer à un dernier combat très dur, pendant lequel elle sera obligée de choisir son camp. C'est très proche des affirmations de l'entité canalisée appelée Cassiopéens. On se doit de dire que si la Rose+Croix est atlante en essence, il est curieux d'être prévenus par ceux-là mêmes qui sont responsables de ce karma. Comme on ne saurait mettre Bardon et Crowley dans le même sac, nous suggérons qu'il y a certainement des tendances centrifuges dans la Rose+Croix. Il est parfaitement naturel qu'une organisation prenant de l'ampleur se voit investie par des individus dont les vues sont différentes de celles de ses fondateurs, d'autant plus que celle-ci promet le pouvoir. Il n'y a pas que des socialistes au Parti socialiste pour prendre une comparaison.

On s'étonnera de l'origine atlante des aryens. En général, les aryens sont plutôt assimilés aux "anciens athéniens" qui ont combattu et vaincu l'Empire atlante. On tend d'ailleurs à trouver des restes atlantes partout où on n'aura pas retrouvé l'influence indo-européenne, linguistique notamment.

L'aryanité des hébreux nous dérange à vrai dire assez peu, tant leurs origines géographiques semblent communes, et la société judéenne tripartie comme il faut. Qu'Akhenaton et Néfertiti fussent aryens de par leur origine mittanienne, nous n'en voyons pas la source, mais nous pouvons l'accepter. Soyons larges et admettons l'origine aryenne-égyptienne-israëlienne de la Grande fraternité blanche tibétaine. Les principes dont se réclame cette Rose+Croix - monothéisme personnifié, progressisme, messianisme... - trouvent peut-être une origine dans le culte d'Aton ou de Yahwé, mais ils sont absolument opposés aux principes taoïstes ou zen. Jamais un taoïste ne s'intéresserait à créer une société authentiquement taoïste, ou une société authentiquement chrétienne comme le souhaite Andreae, parce que la Tradition n'est pas par nature une morale sociale. Elle affirme la permanence de la nature du monde, et ne saurait donc prétendre le changer. Ceci jette le trouble sur la nature réelle de cette Grande fraternité blanche.

D'autres sources parlent des Templiers comme à l'origine de la Rose+Croix occidentale. Ces mêmes Templiers auraient adoré Baphomet que Bardon prétend avoir combattu.

Certes la Tradition orientale a aussi ses aryens et le Rig Veda les fait maîtres de l'Inde du Nord. Mais les auteurs orientalistes de la Tradition comme Guénon n'ont absolument pas ce pli progressiste, avec des Frères de lumière censés aider l'humanité dans son évolution. Ils ne croient pas que le monde prenne la bonne direction, mais parlent au contraire d'involution et nous placent dans le Kali Yuga. Ils n'écriraient jamais comme les frères de cette obédience R+C que la magie noire n'existe pas et que le cosmos est "bon" (en fait ce genre de jugements n'a pas de sens). Le monothéisme nous semble être une des pires choses qui soient arrivés à la connaissance, et si Akhénaton fut Grand-maître R+C, on se permettra d'être circonspect quant à leur certitude d'être dans le vrai.

Certes, un Joël Labruyère connaît aussi de démoniaques tibétains, mais c'est la Grande loge blanche elle-même contre laquelle il nous met en garde, car elle serait impliquée dans la création d'un Nouvel ordre mondial tyrannique. Les relents onusiens des textes R+C nous incitent à lui donner raison. A la décharge des R+C, on notera qu'un Boris Mouravieff, dont les travaux sur la gnose chrétienne sont référentiels, faisait lui aussi preuve d'une foi progressiste d'une candideté à toute épreuve, et applaudissait des deux mains l'unification politique du monde.

La Tradition s'installe comme l'œuf d'un coucou dans le nid des religions en place. Dans l'hindouisme, dans l'islam (soufisme), dans le christianisme (Gnose, Hésichasme), dans le judaïsme (Kabbale).

On connaît aussi une tendance de la Tradition à involuer jusqu'à devenir méconnaissable, et c'est précisément ce à quoi on a à faire. Pour ainsi dire, elle devient une tradition concurrente. Elle s'affiche tout aussi ésotérique, également chrétienne en marge de l'Eglise. Mais elle comprend le monothéisme à la manière naïve des croyants ordinaires. Elle présente ainsi le culte d'Aton comme un progrès théologique par rapport à l'ennéade ! Elle est progressiste, adventiste à la façon des matérialistes. Elle présente les nantis comme les meilleurs d'entre nous. On y retrouve de la pensée protestante, l'esprit des Lumières. On a connu des coucous similaires dans l'Histoire de l'Eglise, et on pense ici notamment aux jésuites. Certains courants associent couramment les jésuites aux mages noirs tibétains. Illuminati et jésuites, la totale.

On ne saurait toutefois jeter le bébé avec l'eau du bain. Si on fait fi du progressisme en filigrane de ces R+C, on ne saurait dire qu'ils sont de mauvaise foi. L'humilité et le désir de servir ne font pas de doute, et beaucoup d'ouvrages d'obédience R+C sont plus que recommandés.


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6ème Congrès du B’nai B’rith Europe

Du 8 au 11 mai 2011, à Bruxelles, aura lieu le 6ème Congrès du B’nai B’rith (Franc-maçonnerie juive) pour l’Europe.
Le discours inaugural sera prononcé par José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne.

Source :

Réchauffement climatique : La Froide Vérité

De nos jours, des vidéos sont rapidement censurées et les paroles s'envolent . Grâce à la transcription et l'impression de l'aud...