dimanche, octobre 17, 2010

2012, l’année des révélations ?


Carl J. Calleman, un biologiste suédois, chargé de cours universitaires et passionné de culture Maya, a tenu une conférence publique à Damanhur http://www.damanhur.org/ sur le thème du calendrier maya et des prophéties de 2012.

Il a expliqué qu'il y a deux lectures différentes des «prophéties». La première parle essentiellement d'événements catastrophiques à la fin de 2012. La seconde affirme que, durant l'automne de 2011, un changement de conscience se manifestera dans l’humanité et il y aura une transition vers une nouvelle conception de la vie.

Le Professeur Calleman est un partisan de cette seconde théorie, qui voit 2012 comme un moment où les fausses valeurs s'effondrent et cèdent la place à la redécouverte de la valeur de la vie et de la croissance spirituelle.

La crise économique et le Calendrier Maya

Carl J. Calleman est convaincu que l’actuelle crise économique fait partie d’un plan divin enregistré par le Calendrier Maya :

« Je crois que ce qui se passe dans l’économie mondiale est quelque chose de beaucoup plus profond et fondamental qu’une récession temporaire et que c’est une conséquence directe de la transformation particulière de la conscience que le Mouvement Ondulatoire Galactique’Inframonde Galactique apporte avec lui. Comme je l’explique dans mon nouveau livre, « The Purposeful Universe », la conscience est avant tout une relation à l’Arbre du Monde qui existe à de nombreux différents niveaux du cosmos et provoque des changements synchronisés avec ces différents niveaux. Ce que cela signifie est que les transformations de la conscience apportant les nouvelles directions à nos vies affecteront directement le monde et la société dans son ensemble ainsi que la manière dont nous vivrons ceci.

Une transformation de la conscience n’est donc pas quelque chose qui se passe uniquement dans nos têtes, mais aussi exprimés par des changements dans nos relations. Nos rapports économiques sont donc aussi sujets à des changements de conscience et à l’évolution. Nous devrions alors nous attendre à une autre fuite des valeurs abstraites quand la Sixième Nuit va commencer, un changement dont on peut s’attendre à ce qu’il touche particulièrement sévèrement l’économie occidentale des Etats-Unis et du Royaume uni, qui demeurent les centres financiers mondiaux contrôlant la majorité des activités bancaires. Actuellement ces nations, et particulièrement les Etats-Unis, sont tellement endettées qu’il n’y a véritablement aucun besoin de présenter une explication quant à l’éventualité d’une autre chute dans leur économie.

Tout ce qui est nécessaire est quelque chose qui va déclencher ce qui va arriver d’une manière ou d’une autre. Bien que beaucoup de choses peuvent déclencher une telle chute, et que les médias mettront toute l’attention sur le déclencheur, les raisons plus profondes de cette chute sont à mon avis plus compréhensibles à partir du calendrier Maya, puisqu’il explique les raisons sous-jacentes pour lesquelles l’esprit humain est influencé par les changements de l’énergie cosmique. Du point de vue du Calendrier Maya, le déclin continuel de la croissance économique reflète une adaptation progressive à la fin des cycles économiques qui peuvent être associés à la date de fin du Calendrier Maya (ou si vous préférez à la date du commencement d’un nouveau monde).

Si la chute de l’économie fait partie du processus créant les conditions pour la naissance d’un nouveau monde, une question pertinente à poser est jusqu’à quelle profondeur elle va avoir lieu. Même s’il apparaît clairement que la valeur du papier-monnaie, et surtout du dollar américain, sera touchée, la question reste un tant soit peu ouverte jusqu’où iront les conséquences de ceci. Je pense que ceci ne peut être compris qu’à partir d’une étude de ce qui pourrait être la nature du nouveau monde qui va voir le jour. Quant on en vient à comprendre cela, il apparaît toutefois qu’il n’y a actuellement aucune ancienne source Maya consultable. Les sources Mayas disent simplement que Neuf Inframondes vont se manifester tandis que le calendrier touche à sa fin, mais il n’y a aucune ancienne inscription qui parle de ce qui va suivre après. A cause de ce manque de matériel, je propose que nous nous tournions vers les sources des grandes religions Abrahamiques telles que la Bible ou le Coran, qui elles, s’expriment sur le sujet. Si nous réunissons celles-ci avec notre compréhension du calendrier Maya, je sens que nous pourrions avoir une idée de ce qui est à venir.

Donc, le Coran dit dans le Soûtra 82 :17-19 : « [17] Et qui te donnera une idée du Jugement dernier? [18] Oui, qui te donnera une idée du Jugement dernier? [19] Ce sera le jour où nulle âme ne pourra intervenir en faveur d’une autre âme, car, ce jour-là, toute décision appartiendra à Dieu. » Je crois que cette disparition de la dominance peut faire référence à l’Inframonde Universel qui apporte une conscience d’unité et de transparence à nos êtres entiers et à toutes nos actions passées. Si nous prenons cela sérieusement cela impliquerait que toutes les chaînes nous liant aux personnes dominant les autres doivent être brisées avant que cela n’advienne.

Le dernier livre de la Bible, le Livre de la Révélation 21:4-5 décrit également un
nouveau monde qui va naître : « (21.4) Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. (21.5) Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris; car ces paroles sont certaines et véritables.» Ceci impliquerait apparemment que toutes les chaînes du passé devraient être brisées afin que le nouveau monde puisse voir le jour. Mis ensemble il apparaît que comme préalables de la naissance d’une nouvelle terre, nous aurions besoin de nous libérer des chaînes du passé autant que des chaînes nous liant à d’autres personnes… »

Article en français, document pdf :

Deux livres de Carl J. Calleman sont traduits en français :

Calendrier Maya, la Transformation de la Conscience

Ce livre propose le Calendrier Maya comme un outil spirituel qui permet une meilleure compréhension de la nature de l’évolution consciente à travers l’histoire humaine et comment prévoir les mesures concrètes à prendre pour devenir des voyageurs conscients et actifs pour nous mettre en résonance avec cette évolution vers cette conscience éclairée. Le calendrier prophétique Maya n’est pas la clé du mouvement des corps planétaires. En fait, il fonctionne comme une carte métaphysique de l’évolution de la conscience globale, enregistrant le cours d’un autre temps, le temps spirituel, fournissant une nouvelle "science" du temps. Le calendrier Maya est associé à neuf cycles de créations, dont chacun représente un des neuf niveaux de conscience ou Sous-Monde de la pyramide cosmique Maya. Se basant sur des recherches empiriques, l’auteur démontre comment cette structure pyramidale peut apporter une réponse à des questions aussi diverses que l’origine commune des religions du monde ainsi qu’à cette plainte moderne que (le temps) tout aujourd’hui semble aller plus vite. Les lecteurs apprendront que notre temps connait, comme nous, le même phénomène d’accélération, d’étirement, qui n’est en fait qu’une transition du matérialisme (le Sous Monde Planétaire) qui nous régit aujourd’hui, vers une fréquence plus élevée de conscience (le Sous Monde galactique), préparation à l’ultime niveau Universel d’une conscience globale, transformée, nouvelle, lumineuse, éclairée. Carl Johan Calleman vit en Suède et est titulaire d’un doctorat en biologie. Il a servi en tant qu’expert sur le cancer pour l’Organisation mondiale de la Santé (O.M.S.). Il commence ses études sur le calendrier maya en 1979 et fait aujourd’hui sur ce thème des conférences dans le monde entier. Il est également l’auteur de "Solving the Greatest Mystery of Our Time : The Mayan Calendar" (Résoudre le plus grand mystère de notre époque : le Calendrier Maya).

Cosmologie Maya et théorie quantique : L'origine et l'évolution de la vie

Utilisant de récentes découvertes en cosmologie et sa vaste compréhension du calendrier maya, le biologiste Carl Johan Calleman développe une alternative révolutionnaire à la théorie biologique de l'évolution de Darwin et, au-delà, à la théorie de l'aléatoire qui exerce son emprise sur la science moderne. Il démontre comment la récente découverte de l'Axe Central de l'univers est en corrélation avec l'Arbre de Vie des Anciens. Il dessine un contexte entièrement nouveau à la physique, en général, et aux questions sur l'origine et l'évolution de la vie en particulier. Il utilise ses connaissances scientifiques en biologie et cosmologie pour montrer que l'idée de l'univers porteur d'un dessein est bien réelle et que la vie n'est pas apparue sur Terre par accident. Cette nouvelle théorie de l'évolution biologique a de vastes conséquences en médecine, mais aussi en philosophie et métaphysique. Elle met en évidence que la géométrie sacrée et l'âme humaine ont leur origine dans l'Arbre de Vie. Dans cette nouvelle perspective, l'homme se retrouve au sein d'une hiérarchie de systèmes qui sont reliés entre eux et évoluent de manière synchronisée, et le fossé qui séparait science et religion s'estompe.

Commentaire d’un lecteur de « Cosmologie Maya et théorie quantique » :

En premier lieu il faut savoir que Carl Johan Calleman est un scientifique ayant travaillé pendant plus de 20 ans dans des laboratoires de biologie à la recherche de solutions contre le cancer. En parallèle, l'auteur a tenter de comprendre le fonctionnement des calendriers Maya pendant de nombreuses années. Je pense que l'étude des calendriers Maya par M. Calleman est honnête et logique. Il nous donne un aperçu des connaissances que semblait avoir cette ancienne civilisation, et si l'on fait abstraction de tout les aprioris et préjugés que la science moderne place sur cette civilisation; il en ressort que certaines "coïncidences" entre le calendrier Tzokin et les faits historique deviennent évidente et déroutante.
Ce livre tente d'expliquer l'origine et le but de la vie. D'une logique implacable, tous les éléments, de la création de l'univers, en passant par l'apparition des premières cellules vivantes jusqu'au procédé de division cellulaire et l'évolution mentale de l'être humain y sont abordés.

Le tout avec des phrases et des mots simples, à la portée de tous.
Lire ce livre, ouvre une nouvelle fenêtre sur la vision que nous avons de l'univers, de la vie et de son but. Vous regarderez les choses différemment.

Dernier point. Malgré l'engouement d'actualité sur une hypothétique fin du monde rattachée à la fin du calendrier Maya, cet ouvrage n'aborde à aucun moment ce point, et se borne à expliquer le fonctionnement du calendrier, et les implications qu'il a avec les différentes étapes de la vie sur Terre que nous connaissons.


Carl Johan Calleman : http://www.calleman.com/
Adresse Email : cjcalleman@swipnet.se

Quand la science et la spiritualité se rencontrent, comme sur le site de Calleman, on s’interroge :
« L’homme descend du singe, c’est prouvé et pourtant dieu a créé l’homme… Dieu serait-il un singe ? »

vendredi, octobre 15, 2010

Spiritualité & problème social


Les événements du XXe siècle proclament la faillite des systèmes sociaux, économiques, politiques et religieux. D’innombrables économistes, sociologues, moralistes de toutes tendances s’évertuent à trouver des remèdes, des plans, mais le malaise mondial ne fait qu’empirer. Les réunions internationales multiplient leurs assises dans une inefficacité qui nous ferait sourire si elle n’était pas dramatique. A l’heure où les désastres de la super-pollution et les bombes atomiques basées sur l’antimatière menacent la totalité de la planète, il est d’une urgente nécessité d’établir les bases plus saines d’une civilisation nouvelle.

Vingt siècles de culture occidentale ont abouti à une civilisation où l’égoïsme et l’argent règnent en maître. Si l’homme moderne dispose d’avions supersoniques, de postes de télévision, de radar, de cerveaux électroniques, etc., il possède également les armes de sa propre destruction. Certes, diront certains, les structures juridiques ont évolué depuis deux mille ans, le progrès technique s’est poursuivi au rythme d’une ascension vertigineuse. L’une des causes fondamentales du drame actuel réside peut-être là. Il existe une disparité considérable entre l’évolution technique et l’évolution morale. L’homme moderne, nous disait un philosophe hollandais, n’est qu’un barbare raffiné.

Par « être barbare » nous entendons tout homme en qui les processus d’avidité du moi et toutes les violences qui en découlent sont dans la plénitude de leur expression.

Telles sont les qualités essentielles qui sont actives dans l’homme moyen. Or l’individu est l’élément constitutif du monde.

Toutes nos structures sociales, religieuses, morales sont basées sur la réalité du moi dont elles encouragent l’expression dans tous les domaines. Tel est le drame fondamental de la civilisation judéo-chrétienne.

Considérant dès le point de départ, la réalité absolue du « moi » il était inévitable que celui-ci s’affirme avec les caractères de violence et de cruauté dont nous subissons toutes les conséquences dans les drames actuels, tels les guerres continuelles, les crimes contre la Nature, les génocides, la super-pollution.

En opposition radicale à ce qui précède, la notion de base essentielle du bouddhisme est l’impermanence du « moi » et de toutes choses.

Dans une telle perspective, il était inévitable que les civilisations bouddhiques témoignent de ce caractère hautement pacifique affranchi de la plupart des querelles intestines qu’ont connu et que connaissent encore les peuples actuels. La notion fondamentale de l’impermanence du « moi » achemine l’homme vers une attitude de détachement, tant de lui-même que des biens extérieurs. L’avidité, l’âpreté au gain, la violence, l’esprit de conquête et de domination sont totalement exclus des peuples ayant vécu sous l’influence du bouddhisme entre le cinquième et le deuxième siècle avant notre ère. De plus, la notion de l’impermanence du « moi » limité a pour contre-partie immédiate celle d’une unité fondamentale de la nature, au regard de laquelle les distinctions, les séparations entre les êtres et les choses revêtent un caractère d’importance secondaire. Cette vision d’unité se traduit par un respect infini de la vie dans toutes ses formes, qu’elles soient animales ou humaines. Elle est à la base d’une bienveillance, d’une clarté authentique et d’une mansuétude de tous les instants.

Il est évident que dès l’instant où l’individu se rend compte de l’impermanence de son « moi » et de toutes choses, il tend vers un mode de vie affranchi de l’avidité et des innombrables revendications dont se trouve encombré l’esprit des hommes modernes. L’histoire nous a démontré de façon éloquente ce que peut réaliser une civilisation vraiment pacifique parce que non fondée sur « moi ». Nul ne peut réfuter le caractère hautement social du bouddhisme (1). Il est la seule religion qui n’ait pas engendré la guerre. Car si l’avidité et l’égoïsme désertent le cœur de l’homme en tant qu’individu, ces tendances négatives disparaissent également dans les actes des collectivités constituant la somme de ces individus.

Rarement l’histoire connut un témoignage aussi émouvant que celui que nous offre l’empereur bouddhiste Ashoka. Pendant les trente-sept années de son règne il sut prouver que les valeurs spirituelles les plus dépouillées peuvent servir de levier de commande à toute action politique. L’empereur se mêlait à la foule et interrogeait tous les êtres sans distinction de croyance, de condition sociale. Il s’informait de leurs souffrances, de leurs besoins, de leurs aspirations. Il aida ses sujets, non seulement par son or, mais par la diffusion continuelle qu’il fit lui-même des enseignements du Bouddha. Il constitua un corps de fonctionnaires auxquels il enseigna la signification réelle de leur rôle. Par ceci, il leur précisa qu’ils ne devaient pas se considérer uniquement comme des fonctionnaires mais comme des instructeurs du peuple qui, par le prestige de leur propre exemple vécu, donnaient aux enseignements du bouddhisme leur pleine valeur.

Ashoka fit construire de nombreux amphithéâtres où les masses recevaient l’instruction. il veillait attentivement aux prix de vente des marchandises pour éviter les abus et les profits illicites. Aucune classe privilégiée n’existait. L’empereur donnait lui-même l’exemple constant d’une existence toute faite de simplicité et de service, dont le faste était absent. Respectant pleinement la vie sous toutes ses formes, il interdit la chasse et les combats d’animaux. Il s’attacha spécialement à développer la vie de famille dans une atmosphère de paix.

Sur le plan économique, les problèmes étaient très simples : les conquêtes militaires n’existant plus, les impôts étaient légers et leur montant était dévolu aux progrès de la vie sociale, de l’instruction, de la médecine, à la construction d’hôpitaux ; aux arts. Ceux-ci connurent sous le règne d’Ashoka un essor extraordinaire puissamment influencé par les échanges avec la Grèce.

La plupart des historiens s’accordent à considérer que sous le règne de ce merveilleux empereur, l’Inde connut une gloire sans égale.

Partout, le long des routes, des puits et des réservoirs s’offraient aux voyageurs. Dans les plus modestes villages comme dans les villes la joie régnait. Les crimes, les vols étaient exceptionnels. Il semble que l’empereur ait voulu que se réalise une sorte de paradis sur terre. Les rapports humains étaient empreints de bienveillance, de fraternité et de douceur. L’exploitation étaient inexistante et le travail était une joie. La richesse intérieure qui brillait dans les cœurs délivrait tous les hommes de l’envie, des ambitions démesurées, de l’intrigue et de la violence. Les œuvres architecturales connurent un essor considérable. Les anciennes grottes se transformaient en sanctuaires dont les décors font encore l’admiration du monde entier. Plus de 80 000 édifices de tous genres furent construits.

Pour que son œuvre prodigieuse de régénération sociale puisse se continuer dans le cours des siècles, l’empereur Ashoka fit élever dans tout son empire des piliers et de grandes colonnes sur lesquels furent gravés ses principaux édits.

Robert Linssen


(1) Le cycle du bouddhisme se situe entre 5ème et le 1er siècle avant J.C. Lors de son apogée en Inde, entre le 3 et 2ème siècle avant J.-C., il réalisa la période la plus merveilleuse et plus exceptionnelle de l’histoire. (L’auteur exclu clairement le lamaïsme, cette monstruosité politico-religieuse.)



Les édits de l'empereur Asoka

ASOKA (Ashoka), le petit-fils de Chandragupta, était un des premiers rois de l'époque bouddhiste. On le connaît par ses décrets écrits sur des roches et des piliers partout dans l'Inde. Il fit construire plus de 84.000 stupas (monuments commémoratifs) à travers le monde.

Dans sa jeunesse, on a connu Asoka comme Canda Asoka, Asoka féroce, en raison de sa nature agressive. Après avoir rencontré un moine bouddhiste il est devenu végétarien et a préconisé les plus hautes valeurs morales pour ses sujets. Il a promu la tolérance vers toutes les religions qu'il a soutenues financièrement.

Il a aussi établi beaucoup d hôpitaux pour les gens et les animaux et conféré de nombreux cadeaux pour la Communauté bouddhique convoquant un Conseil de Sangha à Pâtaliputra. Après ce Concile, il a décidé d étendre ses missions vers d'autres pays voisins.

Il a envoyé son fils et sa fille à Ceylan, et leur visite est célébrée au Sri Lanka par des jours fériés encore à notre époque. De ses 13èmes rapports de Décret de Roche sur le Bouddhisme, il a essayé de les étendre aux royaumes d'Antiochus II Roi de la Syrie, à Ptolémée Roi de l'Egypte, à Antigonos de la Macédoine, à la Grèce du Nord et au Nord de l'Afrique. Sous Asoka, presque tout le Continent indien a été unifié pour la première fois dans l histoire.

Le Dharma a signifié pour Asoka, la Loi sacrée : le Canon Bouddhique. Il a modifié beaucoup l'aspect social de son pays par une prise de conscience écologique, une observance de préceptes moraux et une renonciation définitive à la guerre.

Biographie de l'auteur

Le Vénérable Chandaratana Parawahera est né en 1954 au Sri Lanka où il a pris les vœux de novice à l âge de dix ans. En 1986 il obtient une maîtrise d Histoire à l Université de Paris VIII en présentant une thèse qui deviendra ce présent ouvrage. En 1989 il crée le Centre Bouddhique International au Bourget où il réside actuellement. Ce lieu se veut un centre d'étude et de pratique de l'enseignement du Bouddha dans sa forme originelle et sans altération.

L'art de gouverner d'Ashoka :


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Des CRS, au service d’une classe corrompue, n’hésitent pas à blesser des enfants :


jeudi, octobre 14, 2010

La corrida

Convoquant Gandhi, Zola, Victor Hugo ou Marguerite Yourcenar, un pape, des biologistes, le Dalaï-Lama, des imams ou Saint-François d'Assise, Christian Laborde, auteur de « Corrida, basta ! », engage le procès des courses de taureaux par un très rude réquisitoire. Il accuse les hommes et les femmes politiques qui les protègent et s’inquiète de la sexualité des aficionados. S'appuyant sur les écrits de psychologues et d'ethnologues, il démontre la nocivité d'un tel spectacle pour le mental des jeunes comme pour celui des adultes. Enfin, son humour et ses sarcasmes se déchaînent quand il s agit des amateurs, du public des férias, de leurs beuveries et de la musique qu’ils aiment. C'est ainsi que lorsqu'il évoque la beauté, la grâce des taureaux en liberté ou celles des chevaux, il devient un poète sans que jamais son lyrisme ne soit ridicule. Voici un procureur dont le style traduit la fureur et dont l'émotion égale le talent. (4ème de couverture)



Fraudes, manigances et cruautés visant à affaiblir le taureau pour l’empêcher de se défendre lors d’un prétendu combat. Un business de plusieurs milliards soutenu même par la CEE.

L’Espagne a toujours été divisée et de nos jours, elle est en grande partie contre la tauromachie. Les Espagnols savent mieux que n’importe qui que la corrida n’est rien de plus qu’une affaire d’argent qui se dissimule derrière une tradition culturelle, et qu’elle est soutenue par un groupe restreint de personnes qui protègent leurs intérêts : éleveurs de taureaux, transporteurs, vétérinaires, organisateurs et impresarii, bouchers et tous ceux qui travaillent dans les arènes (toreros, picadores, banderillos, valets, etc.). Mais tous ces gens ne sont pas très nombreux : on estime qu’ils ne représentent pas plus de 2 000 personnes pour toute l’Espagne.

Une très petite minorité, mais qui est capable de tenir tout le pays dans son poing étant donné qu’elle possède les bonnes relations au bon endroit, tant dans les milieux politiques que dans les médias.
D’après plusieurs sondages, certains éleveurs gagnent en moyenne l’équivalent de 20 millions de francs suisses par an en vendant des taureaux voués à une mort atroce. Seuls 18 % de la population espagnole s’intéressent encore à la corrida qui devrait fermer boutique si elle n’était pas subventionnée par le gouvernement et par la CEE. Ce sont les touristes qui permettent que de tels spectacles se poursuivent, surtout les touristes français, italiens et japonais.

Beaucoup de psychologues parlent de la tauromachie comme d’un moyen psychologique de libérer ses frustrations sexuelles.

Le propre de la corrida est la simulation.

Quand le torero est censé faire preuve de « courage » en prenant une attitude fière devant le taureau qu’il vient d’assassiner, il sait fort bien que l’animal n’avait aucune chance d’inverser le cours du « combat », sauf peut-être si les picadores n’ont pas fait un « bon travail ».

Chaque picador travaille pour le torero et est à ses ordres. Sa tâche consiste à affaiblir le taureau en plantant sa lance dans l’encolure de l’animal. La position juste se trouve entre la quatrième et la septième vertèbre dorsale, de manière à sectionner les nerfs qui permettent au taureau de relever la tête ; un autre coup de lance, placé entre la quatrième et la sixième vertèbre cervicale, sectionne les ligaments de la nuque. Les picadores travaillent à cheval ; ce sont ces derniers qui se font éventrer par le taureau furieux. De vieux chevaux qui ont travaillé toute leur vie et qui, lorsqu’ils ne servent plus, finissent dans une arène, drogués, les yeux bandés et les cordes vocales sectionnées pour que leurs cris ne dérangent pas le public. Neuf fois sur dix, ils meurent éventrés. S’ils sont jugés récupérables, ils sont sommairement recousus pour être réutilisés dans la prochaine corrida. Avant d’entrer dans l’arène, ils reçoivent généralement des neuroleptiques à base de phénotiazine et de morphine mélangés à un produit de Bayer, le Comben.

Après les picadores, vient le tour des banderilleros, armés de bâtons au bout desquels se trouve un crochet en fer, les banderillas dont les pointes acérées sont plantées sous la peau du taureau au niveau des muscles du cou.

L’animal est pratiquement mourant au moment où le « matador » entre dans l’arène au son de la fanfare, en se pavanant dans son costume brodé tout en se mettant à agiter sa cape rouge ( la muleta) et en exécutant des figures symboliques (faena, veronica, etc) comme s’il jouait avec la mort. Il s’agit en réalité d’une vulgaire supercherie : dans l’état où il se trouve, le taureau ne parvient jamais à encorner le torero. Les rares fois où cela se produit, c’est parce que le matador est incompétent ou parce qu’il commet une grossière erreur. Quoi qu’il en soit, même dans ces cas rarissimes, le taureau finit sa vie dans les coulisses où il est achevé, et sa viande est vendue aux bouchers.
Cette description est le « spectacle » que les gens voient. Ce qu’ils ne voient pas et que la plupart ignorent, c’est ce que nous allons vous raconter maintenant.

Les taureaux sont transportés depuis l’élevage jusqu’aux arènes enfermés dans des caisses de bois renforcées par des armatures en fer et munies de roues. Ces caisses sont très étroites afin de maintenir l’animal debout sans qu’il puisse bouger. Pendant le transport, parfois très long, les taureaux restent sans nourriture et sans eau et reçoivent parfois des coups de bâtons à travers les fentes de la caisse. Avant d’arriver à destination, il y a l’arrêt chez celui qu’on nomme le « barbier », qui pratiquera la première opération visant à rendre l’animal inoffensif : on raccourcit ses cornes (afeitado). Il s’agit d’une pratique illégale mais qui est universellement pratiquée malgré l’interdiction. C’est la première fraude de la corrida, qui consiste à retirer aux taureaux la seule arme dont ils disposent. L’animal reste enfermé dans sa caisse, ses cornes sont tirées à l’extérieur à travers deux ouvertures et sciées ; puis les pointes sont refaçonnées à l’aide de couteaux de cuisine et de marteaux, et revernies d’une couleur qui ressemble à la couleur originale afin de camoufler l’opération. Scier et refaçonner les cornes est extrêmement douloureux parce qu’il faut couper dans la matière vivante et dans la moelle, qui sont très sensibles. Les pertes de sang sont abondantes. Mais personne ne prend garde aux mugissements de douleur de l’animal, au contraire, chaque année, une « égoïne d’or » (scie manuelle) est attribuée à celui qui effectue le meilleur raccourcissement des cornes !

Le taureau ne dispose pas de suffisamment de temps pour s’habituer à la nouvelle longueur de ses cornes et pour mesurer sa charge en conséquence. Il reste plongé dans sa douleur physique, que le matador et les autres refusent catégoriquement d'atténuer avec des calmants, puisque la douleur réduit aussi les facultés psychiques. L’animal qui entre dans l’arène est pratiquement un zombie. Après le raccourcissement des cornes, le taureau est introduit dans les cellules souterraines de l’arène où il a droit à d’autres traitements :

- Ses yeux sont enduits de vaseline pour limiter son champ de vision et pour qu’il ne puisse pas distinguer ce qui se passe. On le garde dans l’obscurité afin qu’il soit aveuglé quant il pénètre dans l’arène en pleine lumière.

- Un quart d’heure avant l’entrée dans l’arène, il reçoit une injection tranquillisante ; des sprays hypnotiques et paralysants sont vaporisés sur son museau, destinés à altérer sa vue (inflammation des globes oculaires) et à provoquer des tremblements de son système locomoteur.

- Le taureau reçoit parfois des coups de pique dans les jarrets.

- Avant l’entrée dans l’arène, des sacs de sable d’un quintal sont jetés sur les reins du taureau immobilisé. Cela se fait une trentaine de fois de suite afin d’affaiblir l’animal.

- Ses sabots sont limés et parfois fendus. Et il arrive que des épines de bois soient plantées dans les ongles.

- Des aiguilles sont plantées dans les testicules pour l’empêcher de s’asseoir.

- Du coton est enfoncé dans ses narines jusqu’à la gorge pour rendre la respiration difficile.

- Il reçoit des coups de pieds sur le dos et dans les reins, etc.

Tout cela démontre clairement que la corrida n’est rien d’autre qu’une vulgaire escroquerie dans laquelle le prétendu combat entre l’homme et le taureau est une utopie.

Les fraudes commencent dans les élevages. Bien que la CEE l’ait interdit, des anabolisants sont ajoutés au fourrage des taureaux afin d’obtenir des animaux plus musclés. L’objectif est aussi de faire entrer dans les arènes des taureaux paraissant puissants, sains et combatifs.

En effet, les toreros et leurs collègues se couvriraient de ridicule si le public savait qu’il a sous les yeux un animal blessé, souffrant et inspirant la pitié.

Chaque année en Espagne, 40 000 taureaux sont tués dans les corridas et lors de très nombreuses fêtes populaires où les animaux sont massacrés dans les rues.

Au terme de son exhibition, le matador doit planter une lance de 85 centimètres de longueur dans le taureau jusqu’aux poumons, mais il n’y parvient pas toujours. Il est parfois obligé de s’y reprendre plusieurs fois, et il doit recourir à une épée plus courte afin de pouvoir sectionner la moelle épinière. Quand le taureau s’écroule, il a gagné.

Alors, le torero coupe les oreilles et la queue, mais souvent l’animal est encore vivant : il est seulement paralysé parce que sa moelle épinière à été sectionnée. Et il est généralement vivant quand on le traîne hors de l’arène. Le public applaudit sans se rendre compte qu’il vient d’assister à une énorme supercherie et à un acte d’une cruauté aberrante que l’on montre même aux enfants.
En Espagne les écoles de tauromachie sont ouvertes aux enfants dès huit ans, tout d’abord avec de faux taureaux puis, dès l’âge de treize ans, avec de véritables jeunes taureaux. Il a été démontré que les enfants qui ont fréquenté des cours de tauromachie et torturé des animaux deviennent de dangereux délinquants une fois adultes.

Fredeli G / Orizzonte

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Email de Paul : Réédition d’un écrit de Krishnamurti

Bonjour à toutes et tous.

Je voulais vous tenir informer, de la réédition d'un très beau livre de J.Krishnamurti. " Le journal " édité d'abord chez Buchet-Chastel, vient de ressortir dans la collection Pocket.

Voici leur présentation ci-dessous, bonne lecture/étude à tous.

Amicalement, Paul .

Jiddu Krishnamurti se dévoile dans cet ouvrage écrit de sa propre main.
Généralement, les ouvrages de Krishnamurti reproduisent ses différents entretiens et sont donc la transcription de ses paroles, non de ses écrits. Très rares sont les livres rédigés de sa propre main. C'est le cas ici et cette lecture revêt ainsi une importance capitale pour quiconque s'intéresse à l'homme et à sa doctrine.
Ce Journal s'étend sur une période de six semaines en 1973 et d'un mois en 1975. Au fil des pages, Krishnamurti parle de lui-même et nous livre quelques souvenirs d'enfance. Cet ouvrage nous montre également à quel point son enseignement est inspiré par son rapport étroit avec la nature et combien est aigu son sens de l'observation.
Beaucoup plus que ses autres livres, ce Journal nous parle surtout de Krishnamurti en personne et c'est ce qui le rend exceptionnel.



mercredi, octobre 13, 2010

La Révolution du silence


Krishnamurti

Durant des décennies, de l’Inde à l’Amérique, en passant par l’Europe, Krishnamurti n’a cessé de dénoncer l’illusion de ces « drogues dorées » que sont les religions, les doctrines politiques aussi bien que la consommation matérielle, également impuissantes à répondre aux besoins spirituels de l’homme.
Dans ce livre, paru en 1970 et d’une actualité toujours brûlante, il nous incite une fois de plus à nous libérer des discours ou des morales préétablis, à écouter notre silence intérieur et celui de la nature.
« Ce qui est créateur est toujours destructeur », affirmait-il. En menant une critique radicale des formes modernes de l’asservissement, son œuvre dégage des perspectives dont la ruine actuelle des grandes idéologies ne fait que souligner la pertinence.


Ce qui est important, dans la méditation, c’est la qualité de l’esprit et du cœur. Ce n’est pas ce à quoi on est parvenu, ni ce que l’on dit avoir atteint, mais plutôt la qualité d’un esprit innocent et vulnérable. Au-delà de la négation, existe un état positif. Simplement accumuler des expériences – ou vivre dans un état d’expérience – c’est méconnaître la pureté de la méditation. La méditation n’est pas un moyen en vue d’une fin. C’est à la fois le moyen et la fin. L’esprit ne peut jamais être rendu innocent par l’expérience. C’est la négation de l’expérience qui engendre l’état positif d’innocence, état que la pensée ne peut pas cultiver. La pensée n’est jamais innocente. La méditation met fin à la pensée, mais non par l’action de celui qui médite, car celui qui médite n’est autre que la méditation. Ne pas méditer c’est être comme un aveugle dans un monde de grande beauté, de lumière, de couleur.

Déambulez donc au bord de la mer, et laissez cette qualité méditative venir à vous. Si elle vient, ne la poursuivez pas. Ce que l’on poursuit sera la mémoire de ce qui a été, et ce qui a été est la mort de ce qui est. Ou, si vous vagabondez parmi les collines, que tout vienne vous dire la beauté et la souffrance de la vie, afin que vous vous éveilliez à votre propre douleur, et à sa fin. La méditation est la racine, la plante, la fleur et le fruit. Ce sont les mots qui créent une séparation entre le fruit, la fleur, la plante et la racine. En cette séparation, l’action n’est pas bénéfique. La vertu est perception totale. […]

Si l’on entreprend de méditer de propos délibéré, ce n’est pas de la méditation. Si l’on se propose d’être bon, la bonté ne fleurira jamais. Si l’on cultive l’humilité, elle cesse d’être. La méditation est comme la brise qui vient lorsqu’on laisse la fenêtre ouverte ; mais si on la laisse ouverte délibérément, si délibérément, on invite la brise, elle n’apparaîtra jamais.

La méditation n’est pas dans le processus de la pensée, car la pensée est si rusée qu’elle a d’infinies possibilités de se créer des illusions, mais alors la méditation lui échappe. Comme l’amour, elle ne peut être pourchassée. […]

La méditation n’est ni l’expérience de quelque chose qui se situe au-delà de la pensée et des sentiments quotidiens, ni la poursuite de visions et de délices. Un petit esprit infantile et malpropre peut avoir des visions d’une expansion de sa conscience, et il en a en effet, qu’il reconnaît selon son propre conditionnement. Cet infantilisme est fort capable d’obtenir des succès dans le siècle, d’acquérir une renommée et une notoriété. Les gourous, ses maîtres, ont les mêmes caractères que lui, et la même mentalité. La méditation n’appartient pas à cette catégorie. Elle n’est pas faite pour le chercheur, car le chercheur trouve ce qu’il désire, et le réconfort qu’il en tire est la morale de son inquiétude.

Quoi qu’il puisse faire, l’homme des croyances et des dogmes ne peut pas entrer dans le champ de la méditation. Pour méditer la liberté est indispensable. Il ne saurait être question de méditer d’abord et de trouver ensuite la liberté. La liberté – le rejet absolu de la morale sociale et de ses valeurs – est le premier mouvement de la méditation. Ce n’est pas une entreprise publique à laquelle on puisse participer en y apportant sa prière. Elle se tient à l’écart, toute seule, toujours au-delà des frontières du comportement social. Car la vérité ne réside pas dans les objets de la pensée, ni dans ce que la pensée a assemblé et qu’elle appelle la vérité. La méditation positive est l’absolue négation de toute la structure de la pensée. […]

La méditation est un mouvement perpétuel. Vous ne pouvez jamais dire que vous êtes en train de méditer, et vous ne pouvez pas réserver un temps pour la méditation. Elle n’est pas à vos ordres. Sa bénédictin ne vous est pas octroyée du fait que votre vie est réglée par un système, une routine ou une morale. Elle ne vient que lorsque votre cœur est réellement ouvert. Non pas ouvert avec la clé de la pensée, ni mis en sécurité par l’intellect, mais lorsqu’il est ouvert comme un ciel sans nuages ; alors elle survient à votre insu, sans avoir été invitée. Mais vous ne pouvez jamais la surveiller, la conserver, lui rendre un culte. Si vous essayez de le faire, elle ne reviendra jamais plus ; quoi que vous fassiez, elle vous évitera. Ce n’est pas vous qui importez dans la méditation, vous n’y avez aucune place, sa beauté n’est pas en vous, mais en elle-même. Et à cela vous ne pouvez rien ajouter. Ne regardez pas par la fenêtre dans l’espoir de la capter à son insu, ne vous asseyez pas dans une chambre tamisée afin de l’attendre ; elle ne vient que lorsque vous n’êtes pas là du tout, et sa félicité n’a pas de continuité. […]

Méditer c’est se vider du connu. […]

L’épanouissement de la méditation est espace et innocence. Il n’y a pas d’innocence sans espace. L’innocence n’est pas un état infantile : on peut être à la fois physiquement mûr et innocent. Mais le vaste espace qui accompagne l’amour ne peut pas se produire tant que le psychisme n’est pas libéré des nombreuses cicatrices de l’expérience. Ces cicatrices empêchent l’esprit d’être innocent. La méditation consiste à libérer l’esprit de la constante pression de l’expérience. […]

Un esprit méditatif est silencieux. Ce n’est pas un silence que la pensée puisse concevoir ; ce n’est pas le silence d’un soir tranquille ; c’est le silence total qui se produit lorsque s’arrête la pensée, avec toutes ses images, ses mots, ses perceptions. Cet esprit méditatif est l’esprit religieux – celui dont la religion n’est pas atteinte par les églises, les temples et leurs chants.

L’esprit religieux est l’explosion de l’amour. Cet amour-là ne connaît pas de séparation. Pour lui, le lointain est tout près. En lui il n’y a ni l’individu ni le nombre mais plutôt un état dans lequel il n’y a pas de vision. De même que la beauté, il n’appartient pas au monde mesurable des mots. L’esprit méditatif ne puise son action qu’en ce silence. […]

La méditation n’est jamais une prière. Les prières, les supplications, sont dictées par la commisération que l’on a pour soi-même. On prie lorsqu’on est en difficulté, lorsqu’on souffre. Mais lorsqu’on est heureux, joyeux, on ne supplie pas. Cette compassion envers soi-même, si profondément enfouie dans l’homme est la racine de son isolement. Se séparer des autres, ou se penser isolé, aller perpétuellement à la recherche d’une identification avec une totalité, c’est amplifier la division et la douleur. Du fond de cette confusion, on invoque le ciel, ou un conjoint, ou une divinité inventée. Cet appel peut attirer une réponse, mais cette réponse est l’écho, dans sa solitude, de la compassion que l’on a pour soi-même.

La répétition de mots, de prières, vous met dans un état d’auto-hypnose, vous enferme en vous-même, vous détruit. L’isolement de la pensée est toujours dans le champ du connu, et la réponse à la prière est la réponse du connu.

La méditation est fort éloignée de tout cela. La pensée ne peut pas pénétrer dans son champ qui ne comporte pas de séparation, donc pas d’identité. La méditation est à ciel ouvert, les secrets n’y ont aucune place. Tout y est exposé, tout y est clair ; alors la beauté de l’amour est. […]

La méditation est la fin du langage. Le silence ne peut pas être provoqué par la parole, le mot étant la pensée. L’action engendrée par le silence est totalement différente de celle que provoque le mot. La méditation consiste à libérer l’esprit de tout symbole, de toute image, de tout savoir. […]

L’esprit se libérant du connu ; c’est cela, la méditation. La prière va du connu au connu. Il peut arriver qu’elle produise des résultats ; mais ils ne sont encore que dans le champ du connu, et le connu est le conflit, la misère, la confusion. La méditation est le rejet total de tout ce que l’esprit a accumulé. Le connu est observateur, et l’observateur ne peut voir que le connu. L’image est du domaine du passé et la méditation met un terme au passé. […]

On ne peut jamais entreprendre une méditation ; elle doit se produire sans qu’on la recherche. Si vous la recherchez ou si vous demandez comment méditer, la méthode non seulement vous conditionnera, mais elle renforcera votre conditionnement présent. La méditation, en réalité, est le déni de toute la structure de la pensée. La pensée est structurale, raisonnable ou déraisonnable, objective ou malsaine, et lorsqu’elle essaie de méditer par raison ou à partir d’un état contradictoire et névrosé, elle projette inévitablement ce qu’elle est, et prend sa structure pour une grave réalité. C’est comme le croyant qui médite sur sa propre croyance : il renforce et sanctifie ce qu’il a créé lui-même, poussé par sa peur. Le mot est l’image ou le tableau, objet d’une idolâtrie qui devient la pensée essentielle.

Le bruit construit sa propre cage sonore. Il en résulte que le bruit de la pensée provient de la cage, et c’est ce mot et sa sonorité qui séparent l’observateur et l’observé. Le mot n’est pas seulement un élément du langage, il n’est pas un simple son, c’est aussi un symbole, le rappel de tout souvenir susceptible de déclencher le mouvement de la mémoire, de la pensée. La méditation est l’absence totale de ce mot. La racine de la peur est le mécanisme du mot. […]

Chez l’animal, l’instinct de suivre et d’obéir est naturel et nécessaire à la survivance, mais chez l’homme il devient un danger. Suivre et obéir, pour l’individu, deviennent imitation et conformisme, en fonction de quoi il s’adapte aux structures d’une société qu’il a lui-même construite. Sans liberté, l’intelligence ne peut guère fonctionner. Comprendre, en action, la nature de l’obéissance et de l’acceptation, c’est faire naître la liberté. La liberté n’est pas l’instinct de faire ce qui plaît. Dans une société vaste et complexe une telle liberté ne serait pas possible ; d’où le conflit entre l’individu et la société, entre le nombre et l’unité.


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Prix Nobel de la Paix : Une imposture, un scandale

mardi, octobre 12, 2010

La liberté et la révolte


Par Krishnamurti

Aucun tourment des refoulements, aucune brutale discipline des conformistes n’ont conduit à la vérité. Pour la rencontrer on doit avoir l’esprit complètement libre, sans l’ombre d’une déviation.

Mais demandons-nous d’abord si nous voulons réellement être libres. Lorsque nous en parlons, pensons-nous à la liberté totale ou à nous débarrasser d’une gêne ou d’un ennui ? Nous aimerions ne plus avoir de pénibles souvenirs de nos malheurs et ne conserver que ceux de nos jours heureux, des idéologies, des formules, des contacts qui nous ont le plus agréablement satisfaits. Mais rejeter les uns et retenir les autres est impossible, car, ainsi que nous l’avons vu, la douleur est inséparable du plaisir.

Il appartient donc à chacun de nous de savoir s’il veut être absolument libre. Si nous le voulons, nous devons commencer par comprendre la nature et la structure de la liberté.

Est-ce de « quelque chose » que nous voulons nous libérer ? De la douleur ? De l’angoisse ? Cela ne serait pas vouloir la liberté, qui est un état d’esprit tout différent. Supposons que vous vous libériez de la jalousie. Avez-vous atteint la liberté ou n’avez-vous fait que réagir, ce qui n’a en rien modifié votre état ?

On peut très aisément s’affranchir d’un dogme en l’analysant, en le rejetant, mais le mobile de cette délivrance provient toujours d’une réaction particulière due, par exemple, au fait que ce dogme n’est plus à la mode ou qu’il ne convient plus. On peut se libérer du nationalisme parce que l’on croit à l’internationalisme ou parce que l’on pense que se dogme stupide, avec ses drapeaux et ses valeurs de rebut, ne correspond pas aux nécessités économiques. S’en débarrasser devient facile. On peut aussi réagir contre tel chef spirituel ou politique qui aurait promis la liberté moyennant une discipline ou une révolte. Mais de telles conclusions logiques, de tels raisonnements ont-ils un rapport quelconque avec la liberté ?

Si l’on se déclare libéré de « quelque chose », cela n’est qu’une réaction qui engendrera une nouvelle réaction, laquelle donnera lieu à un autre conformisme, à une nouvelle forme de domination. De cette façon, on déclenche des réactions en chaîne et l’on imagine que chacune d’elles est une libération. Mais il ne s’agit là que d’une continuité modifiée du passé, à laquelle l’esprit s’accroche.

La jeunesse, aujourd’hui, comme toutes les jeunesses, est en révolte contre la société, et c’est une bonne chose en soi. Mais la révolte n’est pas la liberté parce qu’elle n’est qu’une réaction qui engendre ses propres valeurs, lesquelles, à leur tour, enchaînent. On les imagine neuves, mais elles ne le sont pas : ce monde nouveau n’est autre que l’ancien, dans un moule différent. Toute révolte sociale ou politique fera inévitablement retour à la bonne vieille mentalité bourgeoise.

La liberté ne survient que lorsque l’action est celle d’une vision claire ; elle n’est jamais déclenchée par une révolte. Voir clairement c’est agir, et cette action est aussi instantanée que lorsqu’on fait face à un danger. Il n’y a, alors, aucune élaboration cérébrale, aucune controverse, aucune hésitation ; c’est le danger lui-même qui provoque l’acte. Ainsi, voir c’est à la fois agir et être libre.

La liberté est un état d’esprit, non le fait d’être affranchi de « quelque chose » ; c’est un sens de liberté ; c’est la liberté de douter, de remettre tout en question ; c’est une liberté si intense, active, vigoureuse, qu’elle rejette toute forme de sujétion, d’esclavage, de conformisme, d’acceptation. C’est un état où l’on est absolument seul, mais peut-il se produire lorsqu’on a été formé par une culture de façon à être toujours tributaire, aussi bien d’un milieu que de ses propres tendances ? Peut-on, étant ainsi constitué, trouver cette liberté qui est solitude totale, en laquelle n’ont de place ni chefs spirituels, ni traditions, ni autorités ?

Jiddu Krishnamurti, « Se libérer du connu ».


Jiddu Krishnamurti (1895-1986) naquit en Inde et fut pris en charge à l’âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui « l’Instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Très vite Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les causeries et les écrits ne relevaient d’aucune religion spécifique, n’appartenaient ni à l’Orient ni à l’Occident, mais s’adressaient au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononça à grand fracas en 1929 la dissolution de la vaste organisation nantie qui s’était constituée autour de sa personne ; il déclara alors que la vérité était « un pays sans chemin », dont l’accès ne passait par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies.

Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d’attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s’adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. L’accent était mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi, et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insista toujours sur l’impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable ». C’était là semble-t-il, la source de sa propre créativité, et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes.





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Un colon israélien en train d’écraser des enfants à Jérusalem-Est (VIDEO)

dimanche, octobre 10, 2010

Le chamanisme


Chamanisme : doctrines et recettes des chamans du nord planétaire et de l’Amérique. René Guénon y voyait les reste très évolués d’une haute religion polaire qui aurait été celle de l’énigmatique civilisation de Thulé – le pays de Tiu ou Tiuth, dieu de l’étoile polaire. Le chamanisme concerne aujourd’hui les Lapons, Esquimaux, Aïnos et Indiens des plaines ; toutefois, à l’époque aurignacienne (apogée de la dernière ère glaciaire en hémisphère nord), il rayonnait sur toute l’Europe par l’homme de Brunn, apparenté aux modernes Esquimaux : petite taille, forte pommettes, teint blanc ou jaune. Robert de Largerie tient les Esquimaux pour blancs, aux origines, comme les Aïnos du nord du Japon. Religion sans essence cosmique (spirituelle), le chamanisme n’en présente pas moins divers aspects originaux :

I) Le pacte avec les enfers : un spiritisme poussé.

Le chaman vit à la fois dans le monde réel et dans le monde surréel ; celui-ci comporte deux univers parallèles – l’un, lumineux, relativement, est le monde des fées ; l’autre, obscur, angoissant, est celui des ombres mortes. En général, le chaman s’intéresse plutôt à ce dernier, donc aux enfers, parce qu’il tire une part de sa force des ombres en décomposition (l’ombre n’est pas l’âme du mort) et parce que la crainte de l’au-delà lui permet un chantage sur le clan. Aspirée par le tellurisme, les ombres des morts doivent normalement s’y anéantir. Certaines luttent contre ce processus naturel, s’accrochant aux vivants en fantômes, et cherchant à se fixer à leur système cérébro-spinal, en vue du vampirisme ; elles vont même jusqu’à exploiter les zones dormantes du cerveau de leurs victimes, provoquant ainsi des phénomènes malsains de bilocation (1). Le chaman chassera l’ombre parasitaire – par le rite, la danse et le rythme lancinant du tambourin. La danse enserre l’ombre dans un invisible filet, et le rythme qui ira s’accélérant, la mènera à l’éclatement. Les lamas du Tibet et du Népal possèdent un répertoire de danses d’exorcisme, au cours desquelles un danseur a revêtu un masque de démon : cela signifie qu’il incorpore l’ombre démoniaque et subira, sur lui-même son éclatement !

Ambigu par nature le chaman aura donc tendance à exploiter les ombres errantes à des fins de chantage. Il attirera une ombre sur une victime, par l’envoûtement, plongeant celle-ci dans un état névrotique ; puis il traitera le cas… Les meilleurs chamans dépassent ce stade spirite de nécromancie et pratiquent la sorcellerie. Captant organiquement la force tellurique, fluide infernal, cela par des danses appropriées au cours desquelles le fluide montera en eux (par les chakram des pieds), ils en tireront une puissance guérisseuse ou maléfiante, selon le cas. Le tellurisme peut dissoudre les démons et névroses qui gangrènent un individu ; il peut aussi paralyser un organisme qui n’est pas apte à le supporter. Le chaman « chargera » des objets de la force tellurique – comme on charge un accumulateur – et ces objets irradieront. Les poupées d’envoûtement, généralement en bois ou en argile, sont des applications de ce processus – l’envoûtement étant alors collectif : la poupée protégera le clan contre l’emprise des démons et des ombres mortes. En cire ou en terre, la poupée d’envoûtement aimantera aussi vers elle les fluides humains d’un être particulier ou d’une famille. Les petites vierges noires qui se multiplièrent en Occident, dès l’époque aurignacienne, procèdent du chamanisme. Aujourd’hui, c’est le fétichisme des Noirs d’Afrique qui prolonge cette tradition immémoriale.

II) Le pacte ou mariage avec la fée : l’aspect riant du chamanisme.

Ce rite semble avoir été introduit dans l’orbe celtique par des marins vénètes – des Finnois.

III) Le totémisme animal.

A ces pratiques essentielles, il faut ajouter celle de la guérison (par les plantes, les passes magnétiques, le rythme et la récitation de formules), celles du dédoublement à volonté (par le chaman) et l’oracle par nécromancie…

Jean-Louis Bernard


1) Bilocation, ce terme commun à la psychiatrie et à la magie a deux sens :
I - Le dédoublement en projection du double à distance, avec une semi-matérialisation par ectoplasme de celui-ci.
II – Le dédoublement intérieur de la personnalité, dans le corps même et à l’état de veille. Deux entités, le moi et un faux moi, se succèdent alors dans le champs du conscient - comme deux rôles de théâtre qui seraient joués successivement par le même acteur. Cette rare anomalie n’est maladive que si le moi se désagrège sous l’influence de la crise de bilocation, s’acheminant vers la schizophrénie. En principe, le moi ne scinde pas ; il s’efface comme durant le sommeil, mais cède la place à l’ombre qui, dès lors, s’épanouit et se défoule de façon spectaculaire, comme en certains cas d’hypnose. Entre les deux présences alternées, n’existe pas de solution apparente de continuité, encore qu’il s’agisse fondamentalement du même être – sauf en cas de possession. Au « retour », le moi qui dormait n’a aucun souvenir des divagations de l’ombre, son « frère » obscur ; et celle-ci, quand elle parle du moi, en parle comme d’une personne étrangère, revendiquant le corps pour sien ! Deux mémoires séparées coexistent donc. Un cas extraordinaire : celui d’une dame italienne (début du 20ème siècle), fine, élégante, cultivée ; elle subissait la bilocation sans préavis, en lune noire, cette phase exaltant parfois en nous l’ombre. La dame s’oubliait instantanément, devenait son ombre, en somme une fausse étrangère, femme vulgaire, au langage cru. Elle entrait dans un autre contexte et rejoignait en ville basse son amant, un capitaine de truands. Au retour à la normale, après une courte transe, la dame oubliait l’amant et reprenait sa vie quotidienne sans mauvaise conscience, ne se souvenant pas de son excursion, qu’elle reprendrait pourtant. […] En spiritisme, l’effacement du moi, chez le médium, s’opère au profit d’une ombre morte. Il n’y a donc pas bilocation.


Illustration : « Shaman » de Rita Ackermann

vendredi, octobre 08, 2010

Soloviev et la sophiologie


Né en 1853 à Moscou, fils d’un des premiers historiens de la Russie et petit-fils d’un pope, Vladimir Sergueïevitch Soloviev eut, à neuf ans, la vision d’une femme « inondée d’azur doré », en qui il reconnut par la suite la Sophia, la Sagesse divine.

A vingt et un ans, avec la « Crise de la philosophie occidentale », Soloviev s’annonçait déjà comme un philosophe de génie, dont les cours à Moscou suscitèrent un enthousiasme qui inquiéta les autorités. Envoyé en mission à Londres, il parcourut l’Europe et l’Egypte, où il eut une nouvelle apparition de la Sophia.

En 1881, il fut définitivement exclu de l’université. D’abord slavophile fervent, convaincu que la Russie seule pouvait réaliser la plénitude de l’« homme-Dieu », Soloviev se fit ensuite le promoteur d’un universalisme chrétien fondé sur la réconciliation des Eglises. Plus tard, il devait abandonner ces espoirs, concevant l’histoire comme une tragédie dont l’issue ne pouvait être qu’eschatologique. Celui dont Dostoïeski a fait le personnage d’Aliocha des « Frères Karamazov » passionna l’opinion russe en tentant de réaliser la synthèse du rationalisme occidental et de la contemplation orientale, d’une part, de la science, de la philosophie et de la religion, d’autre part.

Pour Soloviev, l’humanité est parvenu au point où les divergences religieuses doivent se résoudre en une réunification universelle autour de la Sophia, « transfiguration de la matière » par l’Esprit. La « sophiologie », connaissance de, et par, la Sagesse divine, est le but ultime de l’évolution biologique comme de l’histoire humaine. Mais, à la fin de sa vie, la montée du progrès matérialiste lui sembla devoir engendrer fatalement une nouvelle barbarie. Devant cette perspective, l’homme spirituel se doit de mener un combat permanent, orienté par un amour toujours plus fervent et une dévotion pour l’art, véritable « théurgie », capable d’« éclairer et de transfigurer le monde ».

(Les grands maîtres de la spiritualité)


La beauté unité spirituelle dans les écrits esthétiques de Vladimir Soloviev

Quatrième de couverture :

"Comme je suis fatigué des choses belles que j'ai vues !" soupire le héros du film "Nostalghia" d'Andreï Tarkovski.

Le monde en effet est plein de beauté, mais chaque beauté est particulière et dispersée, et laisse l'homme fatigué et insatisfait. La Philosophie grecque est née sur le désir de trouver l' "UN" sous la surface de la multiplicité des phénomènes mais elle a laissé le terrain de la "physique" des apparences du cosmos visible pour s'élever sur les sommets de la "métaphysique" des idées immortelles.

Les scolastiques médiévaux croyaient pouvoir poursuivre ce même idéal et arriver jusqu'au Dieu de la Bible. Or ce même Dieu les a contraints à ne pas mépriser les réalités physiques, oeuvre de la bonté du Créateur.

Vers la fin du siècle dernier, Soloviev fait l'expérience douloureuse du schisme qui sépare depuis des siècles les trois branches de la connaissance humaine : les sciences naturelles, la métaphysique et la mystique. Le caractère génial de sa réflexion et sa nature mystique le poussent vers l'élaboration d'une synthèse moderne : il faut abandonner le principe cartésien d'une "idée claire et distincte" et éveiller l'intuition qui consiste "à voir l'un dans l'autre", un en tout et tout dans l'un. Cette intuition qui ne détruit ni l'un ni le multiple correspond à la vision de la beauté. C'est donc la beauté qui selon la fameuse phrase de Dostoïevski "sauvera le monde".

Le travail de Michelina Tenace est une réflexion sur le sens de la beauté rédemptrice à partir des écrits esthétiques de Soloviev. Les intuitions et le désir de composer une esthétique complète sont restés une symphonie inachevée. Il fallait alors une lecture intelligente de ces écrits et un travail qui soit à la fois historique et interprétatif pour laisser entrevoir la grandeur de l'idéal de la "toute-unité" qui est selon la tradition russe la Sophia, Sagesse, Beauté et Vie ensemble.


Trois entretiens : Sur la guerre, la morale et la religion suivi du Court récit sur l'Antéchrist
(édition épuisée)

Court récit sur l'Antéchrist

Il est malaisé de résumer le récit prophétique de Vladimir Soloviev (1853-1900), Court récit sur l'Antéchrist, dans lequel le penseur russe, penchant vers la mort, décrit la fin du monde. Beaucoup de lecteurs passionnés y décèlent l'annonce des grandes catastrophes du XXeme siècle avec, pour conséquence, l'oubli de Dieu, la sécularisation de l'Europe et le triomphe d'idées chrétiennes "devenues folles". Ce petit livre appartient à la troisième période de la vie de l'écrivain russe, ce visionnaire tourné vers l'ultime : la période dite théurgique ou apocalyptique où les thèmes eschatologiques sont fondamentaux. Soloviev, habité par la vision de la puissance croissante du mal, abdique alors son évolutionnisme, basé sur la théorie du progrès de l'humanité, mais aussi son vieil idéal théocratique qu'il attribue maintenant à l'Antéchrist...

Parmi les critiques qui attachent une grande importance à l'optimisme de Soloviev, à son éthique humaniste et à son oecuménisme de "clairvoyance" où des chrétiens de confessions différentes se retrouvent unis dans la diversité autour du successeur de Pierre, rares sont ceux qui perçoivent la dimension prophétique de ce récit. Maxime Herman par exemple : "...quelque chose décourage en effet infiniment dans cette histoire de l'Antéchrist qui mène les hommes à l'unité tant voulue par Soloviev, mais qui reste quand même l'Antéchrist, et est vaincue par une minorité (quelques chrétiens) dont il a presque réalisé les rêves grandioses d'union. Soloviev en était-il venu à ce point de pessimisme que seule une catastrophe apocalyptique lui paraissait pouvoir assurer le salut des hommes et donner une réalité à des espérances qu'il avait caressées toute sa vie ? Le meilleur Soloviev n'est pas dans ces pages troublantes de Pansophius : les ténèbres de la mort l'assombrissaient... "

Ce récit de fait nous montre les derniers chrétiens, en nombre infime, encore divisés en trois églises...L'union de leurs chefs, le pape Pierre II, le starets jean et le professeur de théologie protestant Pauli, se produit au delà des limites de l'histoire, dans un processus supra-historique, dans la catastrophe apocalyptique où sombre l'univers...

Le chanoine Michel Dangoisse nous présente ce récit stupéfiant dans un article de la revue Pâque nouvelle :

« Lorsqu'il a prêché la retraite au pape et à la Curie romaine en février dernier, mon évêque, Mgr Léonard, a évoqué un récit saisissant de Valdimir Soloviev, dans son Court récit sur l'Antéchrist, écrit en 1900, l'année même de sa mort. Jean-Paul II, qui semblait ne pas connaître ce texte de fait peu connu, a été fort intéressé et lui a dit: "Ce fut un moment très fort!"

Orthodoxe, proche de l'Eglise catholique, l'auteur imagine la situation spirituelle de l'Europe (devenue les "Etats-Unis d'Europe") à la fin du XXe siècle. Des Européens spirituellement exsangues à cause de l'indifférence religieuse; quelques millions seulement de chrétiens authentiques, toujours divisés en catholiques, orthodoxes et protestants, car les anglicans se sont ralliés de puis peu à l'Eglise catholique; un catholicisme plus dépouillé et le pape lui-même, italien d'origine, mais de culture slave, a dû se réfugier à Saint-Petersbourg. Sous l'influence secrète de la franc-maçonnerie, un homme de 33 ans, une sorte de surhomme européen à l'intelligence supérieure, profondément spiritualiste, se laisse convaincre par l'Adversaire que c'est lui-même qui est le Christ, et non pas Jésus de Nazareth... Il publie un livre au succès foudroyant: il prône les valeurs chrétiennes ou évangéliques, en les adaptant aux idéaux de la raison humaine, sans imposer le moindre renoncement à soi et surtout sans jamais mentionner le nom du Christ!

Devenu Empereur des Etats-Unis d'Europe, il s'installe à Rome et réalise en trois ans son programme politique, social et écologique. Mais les chrétiens, avec leurs divisions, le dérangent, car ils sont un obstacle à la pleine unité de l'Europe. Il déplace sa capitale à Jérusalem, y édifie un vaste Temple de l'Unité de tous les cultes et y convoque un Concile œcuménique : en plus des responsables des trois confessions, on trouve 3.000 délégués et un demi-million de pèlerins venus à Jérusalem.

L'Empereur Antéchrist trône sur une immense estrade face aux trois délégations. Il promet aux catholiques de rétablir le pape à Rome avec ses privilèges constantiniens, s'ils le reconnaissent comme leur unique défenseur: presque tous les évêques et cardinaux, la majorité des moines et des laïcs le rejoignent alors sur l'estrade, sauf le pape Pierre II avec quelques moines et laïcs qui murmurent: "Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle". Même discours aux orthodoxes, auxquels il promet d'ériger à Constantinople un musée mondial de l'archéologie chrétienne, pour promouvoir la connaissance des icônes et de la liturgie. La plupart des évêques, moines et laïcs grimpent sur l'estrade, sauf le starets Jean, chef de la délégation, et un groupe de récalcitrants qui vont s'asseoir près du Pape Pierre II. L'Empereur, surpris, promet alors aux protestants une promotion des études bibliques dans le christianisme unifié (un million et demi de marks pour un Institut biblique!). Plus de la moitié des exégètes foncent sur l'estrade, sauf le professeur Pauli et une minorité de théologiens qui rejoignent les "rebelles": Pierre, Jean et Pauli se retrouvent ainsi au coude à coude...

Etonné de cette résistance insolite, l'Empereur demande alors à ces chrétiens rétrogrades: "Mais que puis-je faire pour vous? Qu'est-ce qui vous est le plus cher dans le christianisme?" Blanc comme un cierge, le starets Jean se lève: "Sire, ce que nous avons de plus cher dans le christianisme, c'est le Christ lui-même, en qui réside corporellement toute la plénitude de la divinité. Confessez ici et maintenant devant nous que Jésus-Christ est le Fils de Dieu venu dans la chair, qu'il est ressuscité et qu'il reviendra, et nous vous accueillerons comme l'authentique précurseur de sa seconde venue dans la gloire". L'Empereur blêmit et Jean s'écrie d'une voix étranglée: "Mes petits enfants, l'Antéchrist!" Aussitôt il est terrassé par une boule de feu. L'Empereur déclare alors, rassuré, que le Concile reconnaît unanimement son autorité souveraine. Mais le pape Pierre, brandissant sa crosse en direction de l'Empereur, le proclame anathème, avant de s'écrouler, lui aussi. Ce sont les deux témoins de l'Apocalypse... A ce moment, le professeur Pauli monte sur l'estrade et, au nom du Concile œcuménique, confirme la foi en Jésus Christ seul Sauveur et excommunie l'Empereur, puis il invite les fidèles à se retirer au désert pour y attendre la venue certaine de Jésus. La foule des pèlerins s'écrie: "Adveniat! Adveniat cito! Komm, Here Jesu, komm! Oh oui, viens, Seigneur Jésus!".

Les chrétiens fidèles au Christ se retirent au désert où ils sont l'objet d'une terrible persécution. Passons sur les détails de la suite. L'Empereur fait élire comme pape (antipape...) un certain Apollonius, un mystificateur, évêque titulaire d'un diocèse fictif in partibus infidelium, une sorte de charlatan dont les sortilèges avaient enchanté les foules dans les jeux offerts par l'Empereur; il se déclare aussi bien catholique qu'orthodoxe et protestant: un œcuménisme de charlatan. Mais le professeur Pauli, pendant la nuit, parvient à s'approcher des corps de Pierre et de Jean, et ils reprennent vie! Tous trois, réunis dans la même confession du Christ, célèbrent l'unité de la foi retrouvée face à l'Antéchrist.

A ce moment apparaît au ciel, dans la nuit, une Femme qu'ils prennent pour guide, vêtue de soleil, la lune sous les pieds et une couronne de 12 étoiles sur la tête (songeons qu'à Pontmain, Marie apparaît avec une multitude d'étoiles sur son manteau bleu...). Alors les Juifs, qui étaient revenus en Palestine et qui avaient accueilli l'Antéchrist comme leur Messie, apprenant qu'il n'était pas même circoncis, veulent l'affronter, mais la terre s'entrouvre et engloutit l'Antéchrist, l'antipape et toutes leurs troupes. Revenus à Jérusalem pour faire cause commune avec les chrétiens fidèles, ils voient le ciel s'ouvrir et le Christ descendre vers eux avec ses habits royaux et les plaies de sa passion : c'est le retour glorieux. » […]

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Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...