mardi, janvier 18, 2011

Digressions Steinériennes



Une digression est utile lorsqu’on évoque Rudolf Steiner, ce prophète qui représente une pierre d’achoppement dans la recherche de la vérité, tant son œuvre foisonnante recèle de contradictions pouvant nous égarer. 


Le conflit entre la théologie catholique et le Manichéisme


Ainsi, le dogme de l’évolution infinie sans possibilité d’une mutation libératrice, constitue l’axe de la doctrine Anthroposophique, en plus de l’interprétation de l’événement du Golgotha, qui est le cœur de la christologie steinérienne. L’idée que les âmes incarnées ne doivent pas sortir du circuit avant la fin des cycles cosmiques est en opposition avec la gnose chrétienne qui enseigne le contraire. L’évolution a la seule fonction de nous pousser à sortir du circuit de l’incarnation, par l’expérience de la souffrance, afin d’opérer le retour vers le monde originel. Cette opposition doctrinale s’est illustrée dans l’histoire par  l’antagonisme entre Cathares et Dominicains. C’est le conflit entre la théologie catholique qui défend l’idée d’un monde créé par un dieu bon, et le Manichéisme qui enseigne que ce monde n’est au mieux qu’une école d’expérience auquel il faut échapper pour revenir à l’Origine. Les gnostiques ne croient pas que le monde relatif évolue vers une perfection car il est soumis à la décadence et à la destruction cyclique. Ils enseignent que la Terre céleste se tient au-delà de notre univers, et qu’elle est l’origine et la destination des âmes, alors que la Terre inférieure - la « terre du milieu » - n’est qu’un lieu de passage. 


L’étrange mission de Steiner


L’Eglise qui défend l’ordre établi sur les côtés visibles et invisibles de la Terre inférieure condamne cette idée comme « l’hérésie dualiste ». On s’étonne que Rudolf Steiner ait mis ses forces au service du monde relatif plutôt que d’enseigner le Retour à l’origine. On peut admettre que sa mission était d’accompagner la descente de l’humanité. Mais jusqu’où faut-il descendre ?


Des positions  théologiques anti-gnostiques


Steiner n’approuve pas la démarche gnostique. Il défend au contraire la représentation théologiquement correcte de la création. Il omet de mentionner le monde originel qui précéda la chute dans la dimension  terrestre. Pour Steiner la chute n’est qu’une irruption d’entités démoniaques à l’époque atlantéenne, alors que pour les gnostiques, la création  de notre monde est la conséquence de la chute originelle. Steiner défend le monde et ses hiérarchies invisibles - dites spirituelles - alors que les gnostiques tentent de s’en soustraire. 


Steiner considère que le monde suprasensible est d’essence divine, alors que les gnostiques se réfèrent à un autre univers, celui du « Dieu inconnu » d’où le Christ extra-cosmique est issu.


Les positions  théologiques anti-gnostiques de Steiner ne sont pas si surprenantes car il a révélé que des âmes de dominicains étaient réincarnées dans la famille karmique anthroposophique. Or, l’ordre des dominicains s’est constitué pour combattre la doctrine de la libération, et pour empêcher que les âmes s’échappent prématurément du circuit de la réincarnation. Si on compare la doctrine dominicaine et celle de Steiner, on trouve un point commun : les deux défendent un conservatisme planétaire avec son double circuit : le plan physique et l’au-delà que Steiner appelle le « monde suprasensible ». Mais ce « suprasensible » n’est que la réalité inférieure, le reflet d’en haut.


Malgré l’opposition entre ces deux courants (du point de vue théologique, l’ésotériste Steiner est hérétique), il y a un accord entre l’Anthroposophie et la théologie autour du dogme du Christ historique (pour tous), contre l’idée gnostique du Christ comme principe de libération intérieure (pour les élus).


Le dogme de l’évolution progressive

Selon Steiner, Jésus a fréquenté l’ordre des Esséniens, sans y adhérer totalement, car leur doctrine de la libération l’aurait désespéré par son idéal de rupture avec le monde. En effet, la communauté spirituelle des Esséniens engageait ses adeptes à se couper de l’humanité, tout en pratiquant une intense charité envers tous les êtres. Jésus était hautement préoccupé du fait que lorsqu’un être se libère du monde, le mal expulsé de son âme doit obligatoirement prendre refuge dans des âmes d’accueil. Steiner explique que lorsqu’un groupe humain s’échappe du courant collectif pour s’élever vers le monde divin, cela entraîne un effet de balancier, avec pour conséquence que le reste de l’humanité s’enfonce encore plus. Celui qui monte enfonce celui qui reste, en quelque sorte. Et celui qui descend accélère la montée de celui qui se libère. Nous voyons ce processus à l’œuvre de nos jours. Alors que la masse de milliards d’êtres humains plonge dans la robotisation globale, des millions d’âmes éparpillées à travers le monde cherchent la voie de la sortie. Plus la situation s’aggrave, et plus les chercheurs de vérité disposent d’un stimulant pour avancer. Ainsi, on peut penser que les illusions mondiales auxquelles nous échappons par notre disposition de conscience orientée vers la libération, se répandent ailleurs. Plus le niveau monte d’un côté et plus il descend de l’autre. Est-ce juste, se dira-t-on ? Parfaitement, car à la base, tous les êtres sont touchés par les rayonnements du Verseau, mais deux réactions sont possibles : on reçoit l’appel au Retour ou on le refuse. Dans le cas où l’être est fermé, il chute encore plus, par l’effet du jugement divin. En s’appuyant sur la compassion de Jésus devant ce problème, Steiner a sans doute voulu renforcer son dogme de l’évolution progressive vers une perfection lointaine. Selon lui, nous devons rester dans le courant collectif pendant un nombre indéterminé d’incarnations car lorsque des âmes s’échappent du circuit, le niveau général baisse à cause des démons expulsés par ceux qui se libèrent. Steiner dit : « Lorsqu’un être expulse de son âme les démons issus de Lucifer et d’Arhiman, alors, ces démons doivent inévitablement trouver un autre refuge, et ils chargent d’autres âmes de leur présence. » Cela est vrai, mais n’est-ce pas ce que le Christ appelle précisément le « jugement du monde » ? Ceux qui se libèrent n’accomplissent-ils pas la volonté universelle en retournant vers le monde divin originel ? Pourquoi les autres n’en font-ils pas autant ? Faut-il que tout le monde meure de faim pour vaincre la famine ? Faut-il rester dans les chaînes tant qu’il y a des prisonniers ? Dans ce cas, nul ne sortira jamais de la prison, et aucun libéré ne pourra aider de l’extérieur. On comprend que ces deux doctrines s’opposent, car chacune s’adresse à un type humain différent.

La grande libération


La masse évolue extrêmement lentement car elle s’attache tellement au plan physique qu’elle ne veut plus le quitter. Il y a aussi une minorité de pionniers qui veulent se libérer, car leur sensibilité acquise au prix de longues souffrances leur fait éprouver une nostalgie du monde originel. Le désir de leur âme les porte vers le Retour au « royaume qui n’est pas de ce monde ». Si le Christianisme historique est une consolation pour les « appelés » pris dans le circuit des réincarnations, on doit accepter que le christianisme gnostique s’adresse aux « élus » qui désirent accomplir la grande libération. 


L’ennemi des Jésuites


Steiner n’a certes pas emboîté le pas aux Jésuites qui exaltent quant à eux un Jésus historique matérialisé, sauveur et roi du monde inférieur. Les jésuites ont combattu Steiner, et ils l’ont sans doute fait empoisonner par un agent infiltré dans son entourage – ce qui n’a rien d’extraordinaire sachant que les jésuites ont corrompu toutes les organisations spirituelles et les sociétés initiatiques.


Bientôt retentira un « sauve qui peut ! »


Steiner a donc fait prévaloir l’hypothèse que l’incarnation christique serait un processus qui ne concerne que l’humanité collective. Vouloir quitter le courant collectif serait donc négatif. Anthroposophes et Dominicains défendent la même représentation du monde. Ils défendent le monde inférieur et tentent de l’améliorer par la culture, la science, la médecine - ce qui est honorable, si nous ne constations l’irréversible décadence jusqu’au point où va bientôt retentir un « sauve qui peut ! »


Dénonciation des sociétés initiatiques lucifériennes et de la Maçonnerie arhimanienne


Un choix politique aurait été imposé à Steiner par ses instructeurs spirituels. S’agit-il d’une stratégie ? Il a enseigné la doctrine d’une évolution infinie, en refusant la possibilité de la libération de l’âme hors du circuit planétaire. Mais paradoxalement, il a montré parfois une vision très pessimiste de l’évolution, allant jusqu'à mettre en doute sa réussite finale. Ces informations extrêmement alarmistes sur l’évolution future ne sont pas facilement accessibles, et on suppose qu’une masse de données a été «retenue ». Nombre d’Anthroposophes sont loin d’admettre que nous allons droit vers l’enfer, et peu acceptent les idées apocalyptiques de Steiner et sa dénonciation de l’emprise sur la civilisation des sociétés initiatiques lucifériennes et de la Maçonnerie arhimanienne. 


La séparation de l’humanité en deux groupes 


Nous prendrons pour exemple l’initiative remarquable de la Nouvelle Economie Fraternelle, qui est - en simplifiant - une banque alternative favorisant la circulation de l’argent pour des objectifs moraux. Les actionnaires sont rassurés car leur argent ne sert que des projets « positifs ». Or, avec la mode du politiquement correct, il est bien vu de privilégier les projets humanitaires et sociaux, harmonisés avec la doxa internationaliste. C’est ainsi que la NEF finance des initiatives altermondialistes mais ne mettrait pas un sou sur un projet en rupture avec la civilisation. Pourtant la Nation Libre, par exemple, est en accord avec la vision apocalyptique de Rudolf Steiner. N’a-t-il pas anticipé l’apparition de communautés produisant une « technologie morale », et qui formeraient des enclaves où se réfugieraient les rescapés de l’ordre mondial ? N’a-t-il pas prophétisé la séparation de l’humanité en deux groupes : l’un se renforçant dans la vérité et l’amour, et l’autre s’enfonçant toujours plus dans le mal ? N’est-ce pas la démonstration que l’enjeu de l’évolution est une sélection des âmes, et qu’il n’y a pas d’évolution automatique pour tous ?


La Terre dévorée


S’il avait vécu jusque dans les années 40, on peut se demander si Steiner n’aurait pas modifié sa doctrine et révélé des faits cruciaux en rapport avec l’histoire contemporaine. A-t-il été éliminé avant qu’il n’en dise plus ? On pense à ses visions où la Terre est dévorée par les entités arhimaniennes ayant robotisé le genre humain qui devient « obstiné dans le mal », alors qu’une minorité résiste aux hordes humaines démoniaques. Qui pourra-t-on encore appeler « humain » à ce moment là ? C’est pourquoi nous parlons de l’apparition d’un être éthérique elfique, d’une nouvelle race qui ne pourra se confondre avec le genre in-humain.


La séparation des âmes


Les fragments visionnaires apocalyptiques de l’enseignement de Steiner ne sont pas en honneur dans la Société Anthroposophique car ces prédictions pessimistes sur l’évolution contredisent le dogme du salut opéré par le Christ historique. Il faut admettre qu’il y a au contraire une aggravation constante de la situation planétaire jusqu’à produire un enfer terrestre grouillant d’entités insectoïdes. C’est le sens mystérieux du salut christique : jugement et séparation des âmes. Le Christ n’est-il pas venu « chercher les siens » ?


Anthroposophes collabos


Si l’issue du combat Michaëlique contre le « Dragon » ne permet pas de repousser Arhiman, et si la victoire de ce dernier est inéluctable, on peut se demander pourquoi les Anthroposophes collaborent avec la politique internationaliste en améliorant « humanitairement » une situation qui ne profite qu’à Arhiman ? Pour justifier cette contradiction, on dit qu’il faut accompagner la décadence car cette épreuve fera évoluer la conscience. Nous contestons cette démarche absurde. 


Résister au mal


S’il faut résister en conscience, avec quelle force morale résisterons-nous lorsque qu’il n’y aura plus de liberté intérieure à cause de la magie noire technologique qui s’insinue dans l’âme ? Qu’est-ce que la résistance en conscience si la conscience est tellement mécanisée que l’essence spirituelle christique sera trop faible pour résister au mal ? 


Contradictions prophétiques


Steiner a prophétisé l’incarnation physique d’Arhiman dans quelques millénaires, mais de manière contradictoire, il a annoncé l’apparition de l’âge d’or au 19ème siècle ! 


Cette croyance dans le retour de l’âge d’or (influence théosophique ?) justifiait de collaborer avec l’ordre établi en lui offrant des solutions alternatives en agriculture, médecine, éducation, économie et technologie. Si tout va aller de mieux en mieux, pourquoi pas ? 


Des paradoxes en suspens


Alors, quelle est la véritable pensée du  philosophe de la liberté ? Il nous a laissé libre de notre choix, sans aucun doute. Par compassion, il a voulu donner une nourriture spirituelle à tous, ce qui n’est pas sans générer des contradictions. Dans nos dialogues avec des Anthroposophes « laïques » ou des membres de la Communauté des Chrétiens ainsi qu’avec des responsables de sociétés alternatives tel le défunt fondateur de la NEF, les paradoxes sont restés en suspens. 


« Un feu follet » ou un habile stratège ?


Steiner est mort avant d’avoir donné la clé du futur – et on peut se demander ce qu’il dirait aujourd’hui, sachant que la révélation spirituelle se renouvelle chaque siècle ? 


Serait-il en phase avec notre dissidence spirituelle afin d’établir sur la planète des foyers de civilisation pouvant résister à l’arhimanisation ? Sans doute, car il a prédit que seules les communautés coupées de la masse pourront se protéger du mal, en vivant un « âge d’or interne », sur la base d’une technologie énergétique tenant les hordes démoniaques à distance. Ici, le prophète Steiner redevient un gnostique, ce qu’il semble avoir dissimulé en se présentant comme un défenseur de l’évolution théologiquement correcte. Nous n’en finirions pas de nous interroger sur ses contradictions. Elles ne s’expliquent pas par une sorte de confusion psychique (« un feu follet », disait de lui Max Heindel), mais nous voulons croire en une stratégie qui oblige les instructeurs spirituels de grande envergure a désinformer leurs adversaires en dissimulant leur but réel. 


Choisir entre l’humanisme arhimanien pour tous et la dissidence pour le petit nombre


Les adeptes des doctrines spirituelles devraient relativiser certaines idées dogmatiques qu’ils tiennent pour paroles d’évangile, car la spiritualité est indissociable de la haute politique galactique. Or, un conflit cosmique fait rage, et nous savons que l’arme de la désinformation est la première règle d’une stratégie de guerre bien menée. Des instructeurs qu’on considère comme des sortes de saints et des sages conformes à l’image d’Epinal du maître spirituel, sont en réalité de redoutables guerriers masqués. La religion n’est que de la haute politique. 


On peut imaginer la pression qui reposait sur un instructeur du rang de Steiner, dont le verbe puissant était capable de refouler loin dans l’espace des hordes de démons. Ses adeptes ont fait le pari de composer avec le monde et d’accompagner la descente programmée. Mais savent-ils ce que sera ce terminal ? Ne vont-il pas eux aussi devoir se mette à l’abri avant le siècle prochain, et se couper de la masse comme les Esséniens ? 


Cela se fera dans l’urgence car il ne sera plus possible aux êtres vraiment conscients de collaborer avec l’ordre mondial. Il faudra choisir entre l’humanisme arhimanien pour tous et la dissidence pour le petit nombre. 
Sur la base des révélations steinériennes contenues dans l’ouvrage « Jundi Shapur », présentant ses prédictions sur l’enfer électromagnétique (et informatique) du futur, on peut penser que Steiner admettrait le programme d’une « nation libre », en marge de l’ordre mondial, car cette idée s’accorde avec ses prophéties - en dépit des erreurs inhérentes à toute forme de clairvoyance.  


La mémoire akashique


Nul n’a sans doute transmis plus d’informations importantes que Steiner sur le passé, et d’une manière moindre sur le futur, quoiqu’on suspecte que l’intégralité de ses révélations n’aient pas été communiquées par les détenteurs officiels des comptes rendus de ses lectures akashiques. (On transcrivait ce qu’il décryptait dans la « mémoire de la nature » - l’enregistrement atomique de l’histoire du monde.) 


Il faut savoir que les images provenant de la mémoire akashique sont mouvantes et qu’il est difficile pour un clairvoyant même expérimenté de contrôler ce mouvement. Steiner avoue parfois qu’il ne sait si ce qu’il contemple de ses yeux exercés à la clairvoyance akashique va dans le sens du passé ou du futur ! C’est pourquoi, nous ne devons considérer aucune forme de clairvoyance comme fiable – nous ne confondons pas la clairvoyance authentique avec la  médiumnité astrale ou la voyance « lunaire » archaïque héritée de l’Atlandide qui est un atavisme chez certains mammifères. Les voyants et channels sont des aveugles qui guident les aveugles à travers les mirages lucifériens du monde astral. 


En tant que clairvoyant exercé à la lecture de la mémoire akashique, Steiner n’a toutefois pas eu accès à la clairvoyance supérieure, qui dépasse les limites des sept plans de l’univers manifesté. Cette vision touche aux mystères majeurs, et n’a rien de commun avec le pouvoir des occultistes qui restent myopes sur la réalité ultime tout en étant capables de décrire superficiellement la constitution invisible du monde.


La véritable anatomie occulte


Ainsi, Steiner n’a pas eu accès à pas la structure ultime de l’âme, et en tout cas, il n’en a jamais parlé, se contentant de confirmer les données des clairvoyants de l’école théosophique orientale en les adaptant à la logique de l’esprit occidental, selon une méthode qu’il a appelé la « science spirituelle ». Parmi les authentiques initiés Rose-Croix du 20 ° siècle, Max Heindel, s’appuyant sur le schéma  de Steiner, a précisé les aspects secrets de l’anatomie occulte, mais sans parler de ce qui est au delà de la frontière du monde suprasensible. 


A la suite de ces instructeurs, le Rose-Croix Jan van Ryjckenborg a transmis des informations inédites sur la constitution du corps d’immortalité, le processus de transmutation interne et le monde originel (voir « Un homme nouveau vient » et « Dei Gloria Intacta »). D’autres voyants et visionnaires ont transmis des données remarquables, mais de manière fragmentaire, confuse ou d’un hermétisme insondable. 


Les événements se précipitent


Chaque communauté spirituelle doit se contenter des connaissances transmises par son fondateur car les informations issues d’une autre source ont peu d’impact opérationnel. Un enseignement spirituel n’est vivant que dans le cadre d’un groupe qui  partage cet enseignement. Hors d’un champ énergétique harmonieux, l’enseignement est comme désactivé. Au mieux, on peut découvrir dans les livres une sagesse permettant de trouver l’ouverture du chemin, mais, pour opérer une transformation intérieure, il faut œuvrer en groupe. 


Ce sera là le défi de l’avenir, tout autant que pour survivre physiquement, il faudra s’organiser communautairement en mettant en commun des terres et des moyens de production. Pour les individualistes que nous sommes, cette perspective ne nous excite pas beaucoup, mais voyez à quelle vitesse les événements se précipitent…


Source : Undercover n°22


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Les raisons occultes de la révolution tunisienne


La période 2011-2014 est cruciale pour l’avancement du Nouvel Ordre Mondial. En effet, 2011 se situe tout juste 2160 ans (une ère zodiacale) après le début de la troisième guerre punique, guerre durant laquelle Rome – l’empire mondial de l’époque – anéantit définitivement Carthage... LIRE LA SUITE : http://www.crom.be/entry.php?id=22

lundi, janvier 17, 2011

Le suicide



La liberté ou la mort


Le suicide d’un jeune chômeur tunisien est à l’origine de la révolution de jasmin


« Le 17 décembre 2010, rappelle le journal Libération, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, ville de 40.000 habitants au centre du pays. Diplômé et chômeur, comme de nombreux jeunes Tunisiens, Mohamed Bouazizi vendait des fruits et légumes sur le marché, sans autorisation. Après la confiscation de sa marchandise par la police, il tente de plaider sa cause auprès des autorités. En vain. » Aussitôt, la nouvelle de la mort de Mohamed Bouazizi circule sur Internet. Depuis le début de la révolution, les réseaux sociaux, en premier lieu Twitter et Facebook, ont joué un rôle fondamental. 


Le suicide, condamné par la plupart des morales à base sociale et religieuse, a, au contraire, été admis par deux doctrines. […] Il s’agit du stoïcisme et du bouddhisme.


Le Suicide selon le stoïcisme


Pour le stoïcisme, nous pouvons nous reporter aux idées de Sénèque. Rappelons d’abord le fond général de sa vision de la vie. Nous avons déjà dit que pour Sénèque l’homme véritable se trouverait au-dessus des dieux mêmes, car ceux-ci, de par leur nature, ne connaissent pas l’adversité et le malheur, alors que lui-même y est exposé, mais a la force d’en triompher. C’est pourquoi Sénèque considère que les êtres les plus dignes sont ceux qui sont les plus durement éprouvés, et il se sert de cette analogie : à la guerre, c’est aux éléments les plus valides, les plus sûrs et les plus qualifiés que les chefs confient les postes les plus exposés et les tâches les plus dures. Mais, en général, c’est justement une conception agonistique et virile de ce genre que l’on fait intervenir aussi quand on condamne le suicide, en le stigmatisant comme une lâcheté et une désertion (Cicéron attribue ce mot aux pythagoriciens : «  Il n’est pas permis d’abandonner le poste qui vous a été assigné dans la vie sans l’ordre du chef, c’est-à-dire de Dieu »). Sénèque au contraire arrive à la conclusion opposée et il n’hésite pas à faire justifier le suicide par la bouche même de la divinité (De Prov. VI, 7-9). Il lui fait dire qu’elle n’a pas seulement donné à l’homme supérieur, au sage, une force plus forte que toutes les contingences, et quelque chose de plus que d’être exempt des maux, à savoir le pouvoir d’en triompher intérieurement, mais qu’elle a aussi fait en sorte que rien ne puisse le retenir quand il ne le veut plus : la voie « de sortie » lui est ouverte – patet exitus. «     partout où vous ne voulez pas combattre, il vous est toujours possible de vous retirer. Rien ne vous est plus facile que de mourir. »


[…] Il est certain que Sénèque ne considérait pas que cette décision pût s’appliquer aux cas où l’on recherche la mort parce qu’une situation donnée paraît insupportable : c’est alors, précisément, que l’acte ne serait pas permis, vis-à-vis de soi-même. Et il va de soi que ceci vaut également pour tous ceux qui sont poussés à s’ôter la vie pour des motifs affectifs et passionnels, car ceci équivaudrait à reconnaître sa propre passivité et son impuissance devant la partie irrationnelle de son âme. Enfin, ceci vaut également pour des cas où interviennent des motifs sociaux. Pas plus le type idéal des stoïques que l’homme différencié ne permettent que de tels motifs les touchent intimement ni que leur dignité soit en aucune façon atteinte par quoi que ce soit ayant trait à la vie en société. Ils ne pourront donc jamais être poussés à mettre fin à leur existence pour des motifs de ce genre, que les stoïques font entrer dans la catégorie de « ce qui ne dépend pas de moi ». La seule exception que l’on puisse admettre est le cas où l’on a honte, non devant les autres, dont on ne peut supporter le jugement et le mépris, mais devant soi-même, à cause de son propre écroulement. Compte tenu de tout ceci, Sénèque souligne simplement, grâce à ce principe, l’importance qu’il reconnaît à la liberté intérieure d’un être supérieur. Il ne s’agit pas de se retirer parce que l’on ne se sent pas assez fort devant certaines épreuves ou certaines circonstances ; il s’agit plutôt du droit souverain – que l’on devrait toujours se réserver – d’accepter ou non ces épreuves, ou encore d’y mettre un terme quand on n’en voit plus le sens et après s’être suffisamment prouvé à soi-même que l’on est capable de les affronter. L’impassibilité reste donc une condition préalable, et le droit « de sortir » se justifie en tant que possibilité à envisager en principe et seulement pour vérifier que les vicissitudes par lesquelles nous passons ont notre assentiment, que nous y sommes réellement actifs, que l’on n’y fait pas seulement de nécessité vertu.


Le suicide dans le bouddhisme


Ce point de vue stoïque est compréhensible et, en principe, inattaquable. Passons maintenant au bouddhisme. Son orientation est plus ou moins la même. Ici aussi le suicide du type courant est illicite : chaque fois que l’on est poussé à renoncer à la vie au nom de la vie même, c’est-à-dire parce que l’une ou l’autre forme d’une volonté de vivre, de jouir et de s’affirmer est contrecarrée ou frustrée, le suicide est condamnable. On estime, en effet, que dans de pareils cas, l’acte n’est pas une libération, mais, au contraire, une forme extrême, bien que négative, d’attachement à la vie, de dépendance de la vie. Qui use d’une telle violence sur soi-même ne peut s’attendre à aucun au-delà transfigurant ; dans les autres états de l’être, c’est une existence dénuée de paix, de stabilité, de lumière, qui sera de nouveau sa destinée. Le bouddhisme en arrive même à condamner comme une déviation l’aspiration à l’extinction, au nirvâna, si l’on découvre que celle-ci est liée à quelque désir, à quelque « soif ». En même temps, comme le stoïcisme, il admet le suicide, avec une restriction analogue ; il le permet, non à l’être commun, mais à un type supérieur et ascétique chez qui l’on retrouve en puissance nombre des traits du sage stoïque : à celui dont le Moi, d’une certaine façon, est parvenu à un tel détachement qu’il est virtuellement au-delà tant de la vie que de la mort.


S’il est évident que cette perspective peut être adoptée par l’homme différencié que nous considérons, elle rencontre cependant quelques difficultés. D’abord, lorsqu’on est plus ou moins parvenu au niveau spirituel dont nous venons de parler, qu’est-ce donc qui pourrait faire prendre l’initiative d’une mort volontaire ? A en juger d’après certains cas concrets cités par les textes bouddhiques, il semblerait qu’y soient envisagées les situations que nous avons indiquées : dans certaines circonstances, il n’y a pas de raison de se sentir engagé au-delà d’une certaine limite. On peut aussi « sortir », presque comme dans le cas d’un jeu dont on a assez. Ou bien c’est comme lorsqu’on chasse une mouche après l’avoir laissée se promener quelque temps sur son visage. Il reste à voir cependant dans quelle mesure on peut être sûr de soi-même et sincère avec soi-même dans des cas de ce genre.


« Suicide métaphysique » et liberté absolue


Jusqu’ici, nous avons essentiellement examiné la « personne ». Le problème devient plus complexe lorsqu’on dépasse le niveau de la personne et qu’on se reporte à la doctrine traditionnelle qui ne fait pas commencer l’être avec l’existence terrestre. Une conception supérieure de la responsabilité et aussi du risque peut alors apparaître. Ce n’est pas la même responsabilité que celle dont il s’agit lorsqu’une religion théiste et créationniste condamne le suicide en faisant appel – en des termes analogue à ceux de Cicéron – à une sorte de fidélité militaire : il ne faut pas abandonner son poste. Cette idée paraît en effet absurde quand on nie (comme le fait cette religion) que l’âme préexiste à son union au corps dans la condition humaine. Dans cette hypothèse « créationniste », puisque l’on n’existe pas du tout avant d’être au « poste » assigné, puisque l’on s’y trouve tout d’un coup sans l’avoir voulu ni accepté, on ne peut raisonnablement parler de responsabilité. On ne peut pas non plus parler d’un « engagement militaire » à l’égard d’une vie reçue mais non requise. Nous avons déjà examiné la voie sans issue où mène une semblable conception, lié au point de vue « créationniste » et théiste, quand elle est attaquée par le nihilisme. La limite, ici, c’est la révolte existentielle et le « suicide métaphysique » du Kirillov de Dostoïevsky, qui se donne la mort à seule fin de se prouver à lui-même qu’il est plus fort que la peur, qu’il est son propre maître et possède une liberté absolue qui le fait Dieu. Position absurde, car ici, tout comme le théisme, l’unique point de référence est toujours la personne : c’est de la personne que vient l’initiative, et c’est la personne qui veut se rendre absolue. Les paroles augustiniennes pourraient s’appliquer ici : « Esclave, il voulut simuler une liberté mutilée en faisant impunément ce qui est illicite, en une imitation aveugle de la toute-puissance. » Comme nous l’avons vu, c’est pour la même raison que Raskolnikov et Stavroguine s’écroulent ; le suicide de ce dernier peut même correspondre à ce type de suicide qui semble dicté par un échec personnel et qui, comme tel, ainsi que nous l’avons indiqué en passant, pourrait se justifier d’un point de vue tout à fait différent, pour un type d’homme déterminé.


La doctrine traditionnelle et Jean-Paul Sartre 


Mais le problème de la responsabilité apparaît sous un autre jour si l’on se réfère à la doctrine traditionnelle, plus ou moins confusément entrevue par l’existentialisme lui-même, selon laquelle ce que l’on est, en tant que personne, dans la condition humaine, provient d’un choix originel prénatal et prétemporel, par lequel on a voulu, sous la forme d’un « projet originel » (Sartre), tout ce qui formera le contenu d’une existence donnée. Dans ce cas, il ne s’agit plus de répondre devant un Créateur, mais devant quelque chose qu’il faut rapporter à la dimension même de l’être ou de la transcendance en soi. Bien qu’on ne puisse l’attribuer à la volonté la plus extérieure, proprement humaine de l’individu (de la personne), le cours de l’existence suit, en principe, une ligne qui, même cachée ou couverte, a une signification pour le Moi, lorsqu’on envisage cette existence comme un ensemble d’expériences importantes, non par elles-mêmes, mais par les réactions qu’elles font naître en nous, et à travers lesquelles peut se réaliser l’être qu’on a voulu être. En ce sens, la vie ici-bas ne peut être considérée ni comme une chose que l’on peut rejeter à volonté, ni comme un hasard brutal devant lequel on ne peut que se résigner avec foi ou fatalisme (nous avons vu que c’est à cela que se réduisent en général les horizons de l’existentialisme moderne), ou se livrer à une continuelle épreuve de résistance, presque à fonds perdu (c’est le cas du stoïcisme opaque, dépourvu d’arrière-plan transcendantal). Tout comme une aventure, une mission, une épreuve, une élection ou une expérimentation, la vie terrestre se présente comme quelque chose que l’on a décidé, avant de se trouver dans la condition humaine, en acceptant d’avance les aspects éventuellement problématiques, tristes ou dramatiques, aspects qui, surtout à une époque comme la nôtre, peuvent être particulièrement marqués. C’est dans ces termes que l’on peut définir et accepter un principe de responsabilité et de « fidélité » exempt de références extérieures, « hétéronome ».       


Julius Evola, « Chevaucher le tigre ». 


Evola, auteur controversé par ailleurs, développe des conceptions en rapport avec d’authentiques traditions et dénonce les impostures du spiritualisme contemporain. Ce spiritualisme, corrompu par la conte-initiation, est véhiculé par des enseignants et des auteurs à succès qui prétendent détenir les clés de la spiritualité. « La contre-initiation est présente de nos jours aussi bien dans l’occultisme que dans les sectes religieuses fondamentalistes. Elle est présente dans les déviations d’une certaine Franc-maçonnerie soumise, par recherche des pouvoirs, à l’attraction politique, aux séductions du standing social, aux ivresses du quantitatif et d’un élitisme inversé. […]  
La contre-initiation utilise la déformation et excelle dans l’art de la confusion. » (Notes de lecture)
La contre-initiation est certainement à l’origine de la stigmatisation des personnes qui dénoncent les parodies spirituelles d’aujourd’hui.




Chevaucher le tigre


Dernier écrit important d'un iconoclaste sans passion, « Chevaucher le tigre » dresse une critique implacable des idoles, des structures, des théories et des illusions de notre époque de dissolution. Le marxisme et la démocratie bourgeoise, l'existentialisme et la connaissance scientifique, le retour à la nature et le phénomène de la drogue, le roman et le mythe de la patrie, le jazz et la pop music, le mariage, la famille et l'émancipation de la femme sont tour à tour examinés à la lumière des enseignements internes, purement doctrinaux et indestructibles, de la Tradition. Il en va de même pour la philosophie de Nietzsche, soumise elle aussi à une longue analyse.

Sans faire de concessions au spiritualisme humanitaire et à son ascétisme frileux, l'auteur trace la figure d'un type humain aristocratique capable de chevaucher le tigre, c'est-à-dire de transformer en remède, en vue d'une libération intérieure, des processus extrêmes presque toujours destructeurs pour la majorité de nos contemporains. Aussi éloigné des crispations d'un traditionalisme viscéralement passéiste que de tout projet révolutionnaire naïvement utopique et optimiste, l'homme différencié ne compte que sur lui-même et n'a qu'un but : donner un sens absolu à sa vie dans un monde où il n'y a plus rien à aimer et à défendre


dimanche, janvier 16, 2011

La sinistrose, Internet et le nouvel ordre mondial



Internet répand la névrose apocalyptique qui agite de multiples sectes. Le catastrophisme, qui mine notre société depuis plusieurs décennies, est-il créé à dessein ?


Louis Pauwels dénonçait une stratégie de guerre psychologique :


« La conquête du pouvoir passe par la prise du pouvoir culturel. Et la prise du pouvoir culturel passe par l’effondrement de la culture existante. La perte de confiance dans le destin, le sentiment de l’échec et la mentalité apocalyptique servent une stratégie, en créant un vide du sens qui vide les résistances. » 


L’attitude négativiste 


« Au reste, poursuit Pauwels, cette attitude négativiste n’est pas le propre de la France. On la trouve largement répandue dans l’Occident tout entier aujourd’hui. Il s’agit d’un climat général de pessimisme. J’ai naguère baptisé cette sorte de maladie mentale : la sinistrose.
Et il ne s’agit pas seulement de la sinistrose appliquée à telle forme de société, mais à l’ensemble du destin de l’Occident moderne. Disons un climat général de mauvaise conscience et d’apocalyptisme. Un sentiment de doute et un sentiment d’échec. Cette attitude négativiste, cette idéologie d’un Jugement Dernier de l’Occident scientifique et technique est répercutée et amplifiée quasi automatiquement en toutes occasions par les médias.


La psychose apocalyptique


Voyons ce qu’il y a au fond de cette psychose.
Il y a d’abord le mythe du bon sauvage, le retour en force du rousseauisme et l’idée que notre culture est condamnée parce qu’elle s’oppose à la nature.


« Dans la nature avec la liberté, l’homme est fait pour vivre mille ans », professait le révolutionnaire Bailly. C’est la société qui crée la maladie et raccourcit l’existence. Il nous faut une révolution qui rétablisse l’âge d’or.
La révolution se produisit. Elle ne rétablit pas l’âge d’or, lequel n’existe pas. Et, les choses étant ce qu’elles sont, la guillotine raccourcit Bailly.


Mais nous entendons aujourd’hui exactement le même discours. Marcuse, Bloch, Illich, Goodman condamnent la culture au nom de la nature, la société au nom de l’Homme (H majuscule), le système (c’est-à-dire la civilisation) au nom de la liberté et de l’équilibre originels. Ils ajoutent à ce discours la prophétie apocalyptique et le cri de ralliement de tous les contestataires radicaux : arrêtez le monde, je veux descendre !
   
Une religion de la nature, héritée du 18ème siècle, plus la résurgence de l’apocalyptique judaïque, voilà la pensée avancée contemporaine.


En dernière analyse, il s’agit d’un refus radical des sources de la culture européenne, qui sont la volonté d’ordre et de puissance par la raison, l’idée de domination de la nature par l’esprit investigateur et créateur, l’élan prométhéen. Il s’agit du rêve d’abolir le cycle historique occidental, par un retour à une avant-civilisation, à un hypothétique âge d’or anté-historique et infrahumain.


Ce messianisme et ce catastrophisme introduisent dans la mentalité occidentale les ferments de la décomposition. Ces ferments sont l’espérance du barbare et du tyran. » (Louis Pauwels, « L’anti-sinistrose »)

vendredi, janvier 14, 2011

La passion du pouvoir corrompt



Le désenchantement du monde : c'est encore trop peu de dire qu'aujourd'hui il nous accable. En matière de « chose politique », de quelque manière qu'on l'entende, les réalités ont souvent été scabreuses et il y a bien longtemps qu'on se lamente, qu'on s'indigne, qu'on proteste, qu'on condamne et qu'on résiste. Que la politique soit maléfique, qu'elle charrie avec elle tout un défilé de pratiques malfaisantes, implacables ou perverses, c'est là une plainte aussi vieille que la politique elle-même, une plainte aussi vieille que le monde. La politique est le champ des rapports de force. La passion du pouvoir corrompt. L'art de gouverner est celui de tromper les hommes. L'art d'être gouverné est celui d'apprendre la soumission, laquelle va de l'obéissance forcée à l'enchantement de la servitude volontaire. Personne n'ignore ces banalités, et pourtant elles n'en existent pas moins.


Myriam Revault d’Allonnes, « Ce que l'Homme fait à l'Homme »




Ce que l'Homme fait à l'Homme 
Essai sur le mal politique


Au XXe siècle, les " camps " où des Etats et des régimes politiques programmèrent l'anéantissement de l'homme ont révélé la " condition inhumaine ". L'histoire a pris le visage non plus du destin, mais de la terreur. D'où la question : avons-nous vu surgir la figure exceptionnelle du mal, du mal dans une violence et une horreur sans précédent ? Ou bien avons-nous affaire ici, comme l'affirme Hannah Arendt, à la banalité du mal, tout simplement ?
C'est de cette expression, dont le sens a été usé avant même d'avoir été compris, que part Myriam Revault d'Allonnes pour tenter d'approcher ce que l'homme peut faire à l'homme, c'est-à-dire la virtualité toujours présente du mal politique. Pour comprendre le présent de ce mal, il faut rouvrir le passé, remonter au mal radical selon Kant, revenir aussi au lien entre le tragique et la capacité d'institution politique chez Aristote ; puis relire les Modernes, tels Hobbes et deux de ses grands commentateurs, Carl Schmitt et Leo Strauss. On trouvera dans cette lecture, inédite, comme un fil conducteur, l'idée d'une humanité dénuée de toute prétention à l'innocence, d'une humanité rendue au mal de la liberté (de sa liberté) et donc à sa puissance d'agir.


Myriam Revault d’Allonnes, professeur de philosophie à l'Université, traductrice de Hannah Arendt, et commentatrice de la pensée de Montesquieu. Analyse la question du mal en politique en regard des catastrophes du XXe siècle — fascisme, nazisme, totalitarismes, Shoah, guerres, stalinisme.








Source de l’illustration : http://www.bickel.fr/politique-et-corruption-medico-scientifique

jeudi, janvier 13, 2011

Le hasard existe-t-il ?



Dans un commentaire du post « L’Esprit, cet inconnu », un lecteur fait allusion  au site de Frank Hatem. Dans son livre « Quelle science pour demain ? », Frank Hatem s’interroge : « Le hasard existe-t-il ? » 


La question du hasard n'est pas que métaphysique, elle est aussi psychologique. Si chacun finit dans sa propre vie par se rendre compte qu'il n'y a jamais de hasard, c'est parce que dès le départ, dès l'origine de l'être, le but poursuivi est impérieux, et ne laisse aucune place à l'hésitation. C'est la poursuite de ce but qui engendre les outils (l'univers) permettant de le réaliser, et la totalité de l'univers lui est donc subordonnée.


L'idée de hasard ne s'immisce dans les esprits que dans la mesure où l'on refuse à l'univers ce but, où l'on croit que l'univers a été créé accidentellement d'un seul coup, et qu'il continue sur sa lancée au petit bonheur la chance. Cette conception erronée est simplement un subterfuge de la conscience pour refuser de voir son but en face, et pour refuser l'évidence que la conscience, loin d'être un produit de l'évolution, en est en fait le moteur unique, car c'est elle qui est à l'origine de l'univers (l'univers est toujours un univers personnel). La PSYCHO-COSMOGENESE (théorie de l'atome magnétique et de l'origine de l'énergie magnétique spirituelle qui le constitue) prouve de façon définitive :


- que l'univers ne peut pas avoir une création datée dans le passé ; il est recréé en totalité A CHAQUE INSTANT ce qui ne peut être le fruit d’un hasard ;


- que son origine est la poursuite radicale d'un but, nécessité absolue et incontournable régissant l'apparition et l'évolution de toute chose. Sans but à atteindre, il n'y a aucune raison qu'une combinaison, moléculaire ou autre, l'emporte sur une autre combinaison "moins adaptée" ;


- qu'en aucun cas les probabilités ne peuvent s'appliquer à ce qui n'existe pas encore, ce qui les évacue en ce qui concerne la naissance de l'univers et de la vie.


En conséquence de quoi il n'y a pas la moindre place pour qu'un hasard quelconque s'insinue, à quelque niveau que ce soit.


Sur son site http://www.hatem.com/hyperscfr.htm, Frank Hatem reprend l’article en développant son argumentation. Mais l’expert des équations de l’Hyperscience et des connaissances transcendantales parvient-il à rendre plus compréhensible son exposé ? 


Par la même occasion, Frank Hatem propose aux internautes de devenir « académiciens de la Rozeille » et de suivre une « Top Mind formation » pour bénéficier de la grande clarification de l’esprit mais à condition d’en payer le prix. 


Quant aux fauchés, Hatem leur rétorque ceci : « Si vous souhaitez que ces cours soient gratuits, c'est très simple, il vous suffit d'exiger que l'Etat en finance l'enseignement ou les prenne à son compte au lieu d'enseigner certaines absurdités (démontrées comme telles) et de dépenser des milliards en recherches inutiles ».


Docteur en ontologie, Frank Hatem est intarissable sur notre relation à l'univers et le fondement des lois psychologiques. Son enseignement ne se limite pas aux cours d’ontologie, Frank Hatem est aussi un maître de la « proto-physique » (origine de la particule, de l’atome, de la matière et de l’univers) et de la « haute métaphysique » qui traite de l’origine de l’être, de l’énergie et de l’espace-temps. 


Qui êtes-vous Frank Hatem ?
« Je suis un ignorant non pratiquant… »





Echantillon de l’enseignement de Frank Hatem, le maître de la grande clarification de l’esprit (Top Mind formation) : 

Qu’est-ce que l’esprit ?

« L’esprit est le dualisme de l’être s’opposant à l’unité du néant. Cette dualité est ce qu’on appelle le « Saint-Esprit » : conscience et amour. La conscience est le fait de ressentir l’infini à l’extérieur de soi et d’entretenir cette sensation ; l’amour à l’inverse est le désir d’annuler cette séparation et de faire en sorte que règne l’unité entre soi et l’univers infini « extérieur ». La conscience se confond avec la sensation d’espace, l’amour se confond avec la sensation de temps. »

Qu’est-ce que la conscience ?

« La conscience est le fait, pour la nullité du néant, de se distinguer de son infinité. En d’autres termes, nous sommes conscients dans la mesure où nous nous sentons situés au centre de l’infini, et que cet infini nous paraît extérieur. Il n’y a pas de conscience possible sans cette opposition soi/extérieur. Il faut un objet de conscience à la conscience. Ce qui ne veut pas dire que ces objets de conscience soient effectivement extérieur à celui qui pense, puisque la pensée, consciente ou inconsciente, est tout. Le phénomène de conscience est simplement un phénomène d’illusion, l’impression que tout est extérieur à un centre où l’on se croie. La conscience est une séparation, une division de soi-même. Alors que je suis l’univers, qu’il est en moi, j’ai la sensation qu’il est à l’extérieur de moi. »

Qu’est-ce que l’amour ?

« L’amour n’est pas l’esprit. ce n’est pas non plus l’énergie. L’amour est un des deux composants de l’esprit, et par suite de l’énergie. C’est exactement le contraire de la conscience. La conscience sépare, elle rejette l’infini comme extérieur à ce qu’on considère alors comme soi, l’amour à l’inverse réunit ces deux pôles : il cherche à unifier soi et l’univers « extérieur », à tous les niveaux possibles et sous toutes les formes. Conscience et amour constituent la dualité de l’Etre. Dans la tradition métaphysique chinoise, on appelle YIN la conscience (inertie du moi) et YANG l’amour (force de transformation). En métaphysique moderne, on les appelle OR et AM. »   

« Quelle science pour demain ? », pages 158 et 159.



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Polémique entre Paul McCartney et le Dalaï-lama
http://bouddhanar-10.blogspot.com/2011/01/polemique-entre-paul-mccartney-et-le.html

mardi, janvier 11, 2011

L’Esprit, cet inconnu

Jean E. Charon 


La théorie unitaire


Je suis ce qu’on nomme un physicien-théoricien ; c’est-à-dire que je m’intéresse à la description mathématique des lois qui gouvernent la Nature. Mes recherches sont dirigées vers les théories dites « unitaires », qui sont les théories s’efforçant d’unifier les différentes lois observées, en démontrant qu’elles forment des cas particuliers d’une loi plus générale, valable pour tous les phénomènes, et qu’on désignerait du nom de loi unitaire.


Ce type de recherche conduit à analyser le plus petit comme le plus grand, les particules dites « élémentaires » comme le cosmos dans son ensemble, puisque, si une telle loi unitaire existe, elle doit être valable, c’est-à-dire vérifiable, à toutes les échelles dimensionnelles.


Des phénomènes où interviennent aussi ce qu’on nomme le psychisme, ou la conscience, ou la pensée


Quand je regarde mon travail et mes publications de ces vingt dernières années, je ne suis pas certain d’avoir été un physicien, ou en tout cas un physicien dans le sens qu’on prête à ce mot dans le contexte scientifique contemporain. Le physicien traditionnel est censé s’intéresser exclusivement, au cours de sa recherche scientifique, aux propriétés de la matière dite « inerte ». Certes, il reconnaît bien naturellement, comme tout le monde, qu’il existe des phénomènes où le « physique » ne joue pas seul, des phénomènes où interviennent aussi ce qu’on nomme le psychisme, ou la pensée. Mais ces phénomènes sont de la compétence des psychologues, ou à la rigueur des biologistes. La Physique, telle qu’elle se définit en cette fin du 20ème siècle, semble même mettre une sorte de « point d’honneur » à ne pas mêler le psychologique au physique, ce qui (au moins le croit-elle) lui permet de se vanter d’être une science « exacte ».


L’Esprit dissimulé sous la Matière


Or, à la réflexion, j’ai toujours été, au cours de mes recherches sur cette matière nommée « inerte », comme à l’affût des premières traces de phénomènes psychiques, c’est-à-dire guettant l’Esprit dissimulé sous la Matière. En d’autres termes, je me suis toujours senti très mal à l’aise devant le programme « réductionniste » des physiciens de notre époque, qui s’efforcent volontairement de construire une physique laissant l’Esprit à la porte.


L’espace-temps de l’Esprit et de la matière brute


Et je crois avoir eu raison. J’explique dans cet ouvrage (« L’Esprit, cet inconnu ») comment, au cours des récentes années, j’ai pu enfin montrer que, pour rendre compte de manière complète et satisfaisante de la structure et des propriétés de certaines particules élémentaires, il est nécessaire de faire intervenir un espace-temps de l’Esprit, côtoyant celui de la matière brute. Ce sont les différents aspects et conséquences de cette Physique néo-gnostique que j’expose dans mon livre.


La Physique néo-gnostique


Pourquoi cette appellation de Physique « néo-gnostique ? » Le nom ne vient pas de moi, et j’avais d’ailleurs déjà composé une bonne moitié de ce livre quand je découvrais que, contrairement à ce que je pensais, une telle tendance à ne plus séparer complètement Matière et Esprit dans la description scientifique de l’Univers s’était fait jour, et allait en s’approfondissant depuis déjà quelques années. Ce « mouvement », si on peut qualifier ainsi cette nouvelle orientation des idées scientifiques, paraît avoir principalement pris naissance à Princeton et à Pasadena, aux Etats-Unis, vers les années 1970. Des physiciens et astronomes, parmi les plus éminents, ont été à l’origine. Ils se sont grossis depuis de biologistes, de médecins et de psychologues. Et, plus récemment encore, de théologiens.


La Gnose


La Gnose a été, au 1er siècle de notre ère, un système philosophique dont les partisans (les gnostiques) prétendaient avoir une connaissance directe de Dieu. Cette attitude se caractérisait par le fait qu’elle voulait appuyer une telle doctrine, non pas sur de simples croyances, mais sur les données scientifiques de l’époque. Dans cette philosophie existaient notamment des êtres porteurs de l’Esprit, intervenant dans le comportement de la matière, nommés éons.


La connaissance « scientifique » de l’Esprit    


Les nouveaux Gnostiques de Princeton et Pasadena ont gardé de l’ancienne philosophie l’idée que ce que nous nommons Esprit est indissociable de tous les phénomènes auxquels l’Univers nous donne à assister, qu’ils soient physiques ou psychiques. On doit donc, au moins en principe, être capable d’avoir une connaissance « scientifique » de l’Esprit, c’est-à-dire en fournir une description en termes scientifiques, quitte à renouveler si nécessaire le langage scientifique lui-même. Mais, précisément pour permettre à l’Esprit d’accéder au rang de phénomène « scientifique », les néo-gnostiques refusent dès le départ de mettre l’Homme au centre du phénomène pensant : quand l’Homme affirme « je pense », soulignent-ils, il devrait plus correctement dire « il pense », ou « il règne une pensée dans l’espace », au même titre que le physicien dit « il règne un champ magnétique dans l’espace », ou que l’homme de la rue annonce « il pleut ». En d’autres termes, il existe une réalité profonde, partout présente dans l’Univers, qui est capable de faire « naître » la pensée dans l’espace, dans le même sens qu’un électron est capable de faire naître autour de lui un champ électrique dans l’espace. Dès lors, la pensée est partout présente, aussi bien dans le minéral, le végétal ou l’animal que dans l’Homme. C’est elle, notamment, qui transparaît derrière le comportement des organismes vivants, même s’il ne s’agit que d’une simple bactérie.


Une nouvelle fenêtre pour considérer l’Univers d’Esprit et de Matière


En fait, tant que cette conception néo-gnostique n’a pas fait la preuve, précisément à travers le langage scientifique, qu’elle correspond à une réalité « raccordable » aux phénomènes scientifiques observés et décrits, elle ne demeure qu’une approche pour aborder la Connaissance. Mais cela, en soi, est déjà fondamental : car, même s’il ne suffit pas de percer une fenêtre pour découvrir immédiatement tous les détails du paysage, tant que la fenêtre ne sera pas percée nous ne verrons jamais rien. Or, l’attitude actuelle des néo-gnostiques est exactement celle-là, et elle n’ambitionne pas pour le moment d’être autre chose : être une nouvelle fenêtre pour considérer l’Univers d’Esprit et de Matière, et tenter de le décrire en langage scientifique sans cesser de considérer à la fois l’un et l’autre. Ou, exprimé d’une autre façon, être un nouveau langage scientifique pour formuler la Connaissance ; être un effort de « psychosynthèse », diront encore les néo-gnostiques.


Les éons porteurs de l’Esprit


Cette nouvelle attitude vers la connaissance s’accompagne d’un certain nombre d’autres aspects, qui valent d’être soulignés.
Il y a d’abord l’adoption d’un point de vue relativement « modeste » pour considérer ce qu’on nomme le savoir humain. Ceux qui pensent, ceux qui savent, dans chaque Homme, ce sont ces individualités microscopiques qui portent l’Esprit dans l’Univers, et que nous pouvons appeler, à la suite des anciens gnostiques, les éons (*). Ceux-ci connaissent le savoir humain, puisque ce sont eux qui « pensent » ce savoir. Mais leur savoir dépasse très largement le savoir humain tel que nous sommes capables, par exemple, de le formaliser dans un langage quelconque ; les éons savent notamment comment créer la vie. Le savoir humain actuel n’est donc que cette part minuscule du savoir total des éons qui peut être exprimé au moyen d’un langage humain, en tenant compte des conventions nombreuses propres aux sociétés humaines. 


Ni hiérarchie du savoir ni maître


Autre conséquence, d’ailleurs en relation avec la précédente : il est absurde et inexact de croire que notre frère humain qui n’a pas fait ce qu’on nomme « des études », ou encore notre frère animal ou végétal, « est un ignorant ». L’affirmer est un peu comme si, considérant deux scientifiques de haut niveau, on dirait que l’un est ignorant parce que, contrairement à l’autre, il ne sait pas jouer au bridge. Par rapport à l’ensemble du savoir des éons, c’est là une attitude anthropocentriste et inacceptable de vouloir à toute force que votre maigre savoir humain individuel puisse nous rendre, en quelque manière, supérieur à l’autre. L’Homme doit garder dans le monde sa place modeste de « singe sans toison », non pas tant parce qu’il n’en sait guère plus que le singe dans le règne des sociétés animales, mais plutôt parce que, dans le règne de l’Univers cosmologique, il n’est pas certain que les éons du singe n’en sachent pas davantage que ses propres éons. Donc, pas de tentative de hiérarchie dégradante à propos du savoir, et pas de Maître non plus.       




(*) Ces sous-unités sont en réalité des particules que les physiciens étudient et pensent bien connaître depuis fort longtemps, les électrons… 


Vidéo 


Jean CHARON, interviewé par Louis PAUWELS, parle de sa "théorie unitaire de l'univers", de la réalité qui est derrière les apparences , des différentes recherches pour aboutir à cette théorie. Jacques BERGIER intervient pour montrer les applications pratiques de l'anti gravitation, entre autres dans les voyages inter planétaires. Jean CHARON évoque la possibilité de se rendre sur des planètes éloignées, en évaluant le temps par rapport à la vitesse de la lumière. Il émet un certain nombre d'hypothèses et suggère une expérience. Jean CHARON parle de sa formation et de sa passion pour cette recherche.






L’Esprit, cet inconnu 


Qui suis-je ? Qui est donc cet esprit que je nomme "mon esprit" ? Au fond de mon inconscient je crois parfois discerner, comme dans un rêve, des images d'un autre âge, traduisant de manière plus ou moins symbolique une expérience remontant bien avant ma naissance.
Cette pensée millénaire démontre aussi sa présence au cœur de chacune de mes cellules, capables d'harmoniser et coordonner à chaque instant tous les mouvements de cette machine merveilleuse qu'est mon corps. Mon esprit ne prendrait-il pas ses racines dans un passé aussi vieux que l'Univers lui-même ? Mon Je, ma personne, ce qui pense en moi, doit-il finir avec ma mort corporelle, ou doit-il au contraire partager l'aventure spirituelle de l'Univers jusqu'à la fin des temps ?
Telles sont quelques-unes des questions dont traite Jean E. Charon dans le présent ouvrage. Jean E. Charon est, avant tout, un physicien ; mais il est aussi un philosophe de grande notoriété. Ses recherches en Physique, au cours des récentes années, viennent de le conduire à une fantastique découverte : les électrons qui constituent notre corps enferment un espace et un temps différents de ceux auxquels nous sommes habitués ; dans cet espace-temps nouveau, c'est l'ordre et la mémoire des événements passés qui s'enrichissent sans cesse ; dans chaque électron de notre corps, c'est notre esprit entier qui est contenu. Et, comme ces particules possèdent, en accord avec la Physique, une vie pratiquement éternelle, dans le passé comme dans le futur, notre esprit lui aussi, c'est-à-dire chacun de nous, a été, est et sera présent tant que durera notre monde.
C'est un récit passionnant que nous conte ici Jean E. Charon, en nous montrant pour la première fois comment à la fois Matière et Esprit se côtoient partout et sont tous deux descriptibles dans le langage de la Physique contemporaine. Pour la première fois aussi se trouvent étayées de manière scientifique de nombreuses "manifestations" de l'Esprit, comme les phénomènes paraspychologiques, ou les interventions de l'inconscient. Les mythes fondamentaux nés dans toutes les religions de notre Terre s'éclairent ici d'une lumière nouvelle.
Jean E. Charon croit, comme André Malraux, que "notre troisième millénaire sera celui de l'Esprit". L'Esprit, cet inconnu nous invite à faire un grand pas dans cette direction.





lundi, janvier 10, 2011

Le millénarisme politique





La fin des temps – pour moi – ce n’est pas très évocateur. J’ai été trop mobilisé par l’autre alternative de la fin des temps qui est la fin d’un monde. Le millénarisme est cette croyance en l’avènement généralement imminent de la fin d’un monde terrestre, religieux ou global, et son remplacement par un autre monde, mais sur cette terre. Il tire son nom de la période de mille ans qui s’écoule entre la première et la seconde résurrection dans le chapitre 20 de «l’Apocalypse selon saint Jean », chapitre qui a fait l’objet de milliers et de milliers de spéculations, de commentaires et de chronosophies…


Le millénarisme ne désigne pas, comme on le croit généralement, la terreur millénariste, la terreur de l’an mil. Bien sûr, il y a quelques mouvements millénaristes aux alentours de l’an mil, mais ce sont des anecdotes par rapport à tout ce qui s’est passé au Moyen Age. Tous les mouvements joachimites sont très postérieurs à l’an mil ; ils ont une autre stature que la terreur de l’an mil : tous les flagellants, une partie des croisades, la guerre des Paysans, la guerre hussite, le soulèvement travailliste de 1341, etc. Et puis c’est un phénomène récurrent, il recommence tout le temps.


Il y a eu de mouvements millénaristes jumelés à des jacqueries paysannes et menés par des bodhisattva


Mais non, le millénarisme n’est pas particulier aux religions judéo-chrétiennes ! Le mahdisme, en islam, est quelque chose de fantastique ! Dans le bouddhisme, on en trouve sous d’autres noms : en Chine, aux 5ème et 6ème siècles, il y a eu, en cent ans, cinq ou six grands mouvements millénaristes jumelés à des jacqueries paysannes et menés par des bodhisattva… Quant aux Indes, on pourrait écrire un livre « gros comme ça » sur les prophétismes sociaux qui y sont nés !


En effet, le millénarisme n’est qu’une péripétie de l’eschatologie, mais c’en est une péripétie majeure. J’ai plus spécialement étudié les millénarismes à configuration messianique, c’est-à-dire des mouvements qui escomptent la fin d’un monde et le début d’un autre, sur terre, dans un contexte religieux et rédempteur, et dans lesquels on trouve un personnage équipé d’une conscience particulière, d’une parenté spéciale avec Dieu. Il est plus qu’un prophète, c’est un organe de Dieu. Comme Kimbangu au Congo en 1920. J’ai un livre en préparation sur lui qui s’appellera : « le Sacré et l’Administration ».


Evénements millénaristes et cultes de possession


Mais, désormais, j’oriente mes recherches davantage vers les parentés entre ces événements millénaristes et les cultes de possession. Je suis très intéressé par l’homologie qui existe entre le personnage messianique et un haut personnage de l’Histoire, et qui se traduit dans le culte de possession par la descente des dieux et l’identification avec le dieu. Il y a une « transe messianique » qui ressemble à la transe du culte de possession. D’ailleurs, admirez comme la dialectique du cheval et de la monture, qu’Alfred Métraux déterminait dans le vaudou, est exactement la même que la dialectique de saint Augustin ou celle de Luther sur les rapports de l’âme et de Dieu dans la possession par l’Esprit !


Des réseaux qui peuvent donner naissance à une autre civilisation 


Il y a deux grandes catégories de messies millénaristes, les pacifiques et les violents, mais dont les caractéristiques se recoupent parfois dans le temps. Le premier type pratique la grève, la grève autogestionnaire, en rupture avec la société dominante. Il fonde des microsociétés équipées pour se passer de la société. Ces micro-ermitages forment des réseaux qui peuvent donner naissance à une autre civilisation : les premières communautés chrétiennes étaient de ce type ; ou, avec une autre configuration, le culte du cargo dans le Pacifique, où on retourne à la contre-société d’avant la civilisation. Non, ce n’est pas un phénomène de régression, mais une recherche d’identité, une lutte contre l’aliénation oppressive.


L’appel à la guerre Sainte 


L’autre catégorie est la société violente, l’appel à la guerre Sainte, au Jihad… comme Thomas Münzer et la guerre des Paysans, en Allemagne, ou tous les millénarismes violents du Moyen Age.


A notre époque


Oui, nous sommes dans une période de millénarisme. Je dirai d’ailleurs que la politique est infestée de millénarisme latent, sécularisé. Sommes-nous entrés dans une période qui peut justifier les espoirs millénaristes, ou en sommes-nous sortis ? A mon avis, c’est un commencement. Mais ce sera un cycle, vous savez, de millénarismes, c’est une composante anthropologique, une dimension de l’homme, une dimension de l’espérance poussée à bout, acculée, désespérée. C’est une dimension archétypique de la conscience humaine, de la personne et des groupes humains !


Henri Desroche, initiateur du Groupe de sociologie des religions fondé en octobre 1954 et de sa revue Archives de Sociologie des Religions est élu, en 1958, directeur d'études à l’École Pratique des Hautes Études. Sa thèse d’État, soutenue en 1970, s'intitule Messianismes, utopies et sociologie des religions. Il a publié 17 livres.
(Ces propos ont été recueillis par Tchalaï Dermitzel au cours d’un entretien pour « Question de ».)


  
Dieux d’hommes  
Dictionnaire des messianismes et des millénarismes, du 1er siècle à nos jours


Un dictionnaire exhaustif concernant les trois traditions abrahamiques.
Après une Introduction éclairant le phénomène millénariste et celui de l'Attente, Henri Desroche, en historien ne tenant pas compte des mythes religieux mais des faits avérés dont témoignent les textes rédigés à la même époque, nous propose un dictionnaire des millénaristes et des Messies du 1er siècle à nos jours, dans les traditions juives, chrétienne et musulmane. Près de 1000 notices, complétées à sa demande, font de cet ouvrage un livre essentiel pour tous ceux que passionne l'histoire de religions, indissociable de celle des mentalités.
Préface d'Emile Poulat.




Illustration : 
Le Kibanguisme http://www.ejcsk-munich.com/messagespirit.html

dimanche, janvier 09, 2011

Cassandre est-elle idiote ?



Lucain, tout comme son oncle Sénèque (1er siècle après J.-C.), a joué, lui aussi, les prophètes « apocalyptiques » : « Le feu détruira le monde » (la Pharsale) ; et : « Les étoiles se heurteront contre les étoiles, et la matière s’embrassera de tous côtés » (Sénèque).


Prophétie de saint Malachie. Cet évêque irlandais vivait au début du 7ème siècle, mais sa prétendue prophétie ne fut mise en circulation qu’en 1595 ! Extrayons-en le texte qui concerne le dernier pape, Pierre le Romain :
« Au cours de la dernière persécution de la sainte Eglise romaine, siégera Pierre le Romain, qui paîtra ses brebis au milieu de nombreuses tribulations ; celles-ci terminées, la ville aux sept collines sera détruite et le Juge, qui fait trembler, jugera le peuple. »
C’est donc la fin du monde pour les environs de l’an 2000.


Sainte Hildegarde, abbesse bénédictine en Allemagne, au 12ème siècle, publie en 1138 ses visions d’avenir :
« Tout ce qui vit sur terre tend à périr, le monde sent ses forces faiblir » ; et ailleurs : « Le monde est entré dans le septième âge : c’est celui qui précède le dernier jour. »


Joachim de Flore, célèbre moine cistercien du 12ème siècle, passait en son temps, pour un très grand prophète. Il divise l’histoire de l’humanité non pas en sept jours, mais en trois périodes correspondant aux trois personnes de la Trinité.
Il annonce la venue de l’Antéchrist vers « la fin de l’histoire du monde ». Mais quand aura lieu cette « fin » ? Si c’est à l’issue de la troisième période, ce serait à la fin de l’ère du Verseau, soit vers l’an 4000.


Mother Shipton, une prophétesse anglaise, qui vivait dans la première moitié du 16ème siècle, a prédit – si la complainte qui résume ses vaticinations est authentique – beaucoup d’événements qui sont arrivés :
« Et le monde finira enfin, en 1992 ; telle est la conclusion de ladite complainte.


Nostradamus ne devrait pas nous effrayer, car il a écrit à son fils cette phrase très rassurante pour ceux qui redoutent la fin du mode pour le début du 21ème siècle :
« … de perpétuelles vaticinations pour d’ici (1555) à l’année 3797 » (ce qui nous laisse un répit de presque 18 siècles).
Faut-il rappeler sa prédiction, si souvent répétée, sur le « Grand Roy d’effrayeur » qui viendra du ciel « l’an mil neuf cent nonante neuf, sept mois », c’est-à-dire en juillet 1999 (L’attaque aérienne tant redoutée se produira deux ans plus tard – le 11septembre 2001 – , mais l’inénarrable Jean-Charles de Fontbrune, le spécialiste de Nostradamus, considère qu’en juillet 1999 la guerre contre l’Occident a été déclarée par Ben Laden, couronné « Grand Roy d’effrayeur » par l’exégète nostradamien*.)  

Holzhauser, prêtre allemand (1613-1658), divise l’histoire du monde en sept âges (comme sainte Hildegarde). Il annonce que son temps appartient au cinquième âge. Le notre semble y appartenir encore. Le sixième pourrait être l’ère du Verseau ; et le septième, la prochaine ère, c’est-à-dire celle, sombre et calamiteuse du Capricorne, qui doit se situer en gros entre 4000 et 6000. Mais selon Holzhauser, le sixième âge serait très bref ; il ne durerait sans doute pas les 2160 ans habituels des ères platoniciennes.
Le cinquième âge se terminera par l’apparition du saint Pontife et du Grand Monarque (thème cher aux prophètes dès le Moyen Age). Puis il y aura un sixième âge, très bref, qui mènera jusqu’à l’apparition de l’Antéchrist à la fin des temps. Il est très difficile de dater ces prédictions.


Jeanne Le Royer, religieuse française et voyante célèbre (1732-1798), a prédit, naturellement, l’Antéchrist et la fin du monde. Le Jugement dernier serait pour les alentours de l’an 2000 : « Je jugeai qu’il ne restait plus qu’environ deux heures au soleil. » (Ces heures représentent pense-t-on, des siècles : 1795 + 200 = 1995.) Elle prophétisait après la Révolution.


Anne-Marie Taïgi, célèbre voyante italienne, a fait à peu près les mêmes prédictions que Jeanne Le Royer.
« Deux cents ans ne seront pas suffisants pour que tout cela arrive » (elle « voyait » aux environs de 1800).


Johanna Southcott, fille d’un gentleman campagnard du Devonshire, fit, en 1792, des prophéties, dont voici l’une :
« Quand apparaîtra la guerre orientale, sachez que la fin est fatale. »
Mais quelle sera cette guerre « orientale » ? Serait-ce le conflit entre Israël et le monde arabe ?


La Salette (19 septembre 1846). C’est une prophétie mariale, c’est-à-dire dictée par la Sainte Vierge à deux enfants.
Annonce de l’Antéchrist et de ses « armées assistées par les légions de l’Enfer ».


Le « Roi du monde », personnage plus ou moins mythique et soi-disant tout-puissant (qui vivrait dans le royaume souterrain de l’Agartha), aurait fait une prédiction en 1890 (rapportée par Fernand Ossendowsky, dans son livre célèbre « Bêtes, hommes et dieux », publié en 1924) devant les lamas d’un monastère de Mongolie ; en voici quelques lignes :
« Il y aura une guerre terrible entre tous les peuples […]. Des peuples entiers mourront […]. Alors viendront les ennemis de Dieu et de l’Esprit divin, qui se trouve dans l’homme […]. Il y aura des brouillards et des tempêtes […], la terre tremblera […]. La faim, la maladie et la mort […]. De dix mille hommes, un seul survivra […]. Toute la terre se videra », etc.
Bien qu’il y ait des chiffres : 100 ans + 71 + 18, il est impossible de dater la prédiction, parce que manque la date du début de ces calamités.


Edgar Cayce, « un Américain tranquille » (1877-1945), qui fit d’extraordinaires guérisons et de sensationnelles prédictions dans un style simple, ce qui les rend assez convaincantes. On y trouve annoncés des catastrophes et des cataclysmes, mais non ce qu’on appelle une « fin du monde ».
Dans ses « visions » concernant le 22ème siècle, il a signalé des événements importants et …peu agréables, devant se passer entre notre temps et 2100 : submersion de Paris, de Londres, de New York par raz de marée gigantesques, à la suite de tremblements de terre, entre autres « joyeusetés » ! Mais l’humanité n’en poursuivra pas moins sa marche cahotante.


L’astrologue Hadès, dans son livre « Que sera demain ? » (publié en 1966), a prédit, pour l’avènement de l’ère du Verseau (qui est commencée, mais personne ne donne la même année pour ce début), des transformations importantes dans la vie de l’humanité :
Fins du capitalisme et du christianisme. ( A la religion du fils succédera celle du Saint-Esprit, si l’on admet la division de Joachim de Flore en trois périodes, selon les trois personnes de la Trinité.) Et le communisme s’évanouira en même temps que le capitalisme.


Marie-Louise Sondaz, une astrologue, est, quant à elle, l’une des rares optimistes (dans son livre : « Les Astres de la vie sentimentale », publié en 1968) :
Notre époque « violemment transformatrice » doit se clore en 1984 (qui est, pour cette astrologue, le temps de l’ouverture d’un nouveau cycle cosmique), date où « le monde retrouvera ses règles de vie, cependant que des caractères d’une envergure peu commune se prépareront à lui créer des excellences au cours des décennies suivantes ».


Après Einstein, le savant soviétique Sakharov a crié sa peur pour l’avenir des hommes.
Sakharov a prédit la « catastrophe » mondiale pour 1985.


Voici, à nouveau, un astrologue, Mantéia, qui, en 1966, annonçait :
La fin de la terre, pour le mois de mai de l’an 2000.


Et toujours les prophéties mariales, comme celles de l’Américaine Veronica, « favorisée », depuis 1970, de visions célestes, à Beyside (New York) :
« La grande catastrophe, la grande destruction qui sera envoyée sur l’humanité […]. Le temps diminue. Des années ou des mois […]. La fin approche ».


Sinon plus rassurant, du moins ne nous annonçant la fin du monde que pour beaucoup plus tard, entre 2500 et 3000, Michel de Roysin, disciple du mystérieux Ulrich de Mayence (qui vivait au 15ème siècle), est donc moins précis que son Maître qui, lui, prophétisait les temps d’Apocalypse aux alentours de l’an 2475, rejoignant à peu près la date ultime inscrite dans la Grande Pyramide (si l’on fait foi à Georges Barbarin) et qui est : l’an 2444.
Ajoutons, d’ailleurs, que cet an 2444 « ne saurait être assimilé à la fin du monde » : ce n’est que la fin de l’âge adamique.


Alex Roudène

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