vendredi, octobre 14, 2011

Human meat





Le végétarien Albert Mosséri (87 ans) a consacré sa vie à l'hygiène alimentaire. Cet auteur de nombreux livres sur l'hygiénisme de Shelton affirme que les êtres humains doivent retrouver les règles alimentaires naturelles pour que les animaux mangeurs d'hommes disposent d'une nourriture saine.

Dans sa revue, « Le bon guide de l'hygiénisme », Albert Mosséri écrit :

Quand nous condamnons la viande, on nous pose la question enfantine suivante :

- Pourquoi les animaux existent-ils ?

On sous-entend par là que si les animaux ne sont pas là pour être mangés, alors pourquoi existent-ils ?

Notre attitude envers tous ce qu’il y a dans la Nature est de penser que tout ce qui existe existe pour l’homme.

J’ai réfléchi à cela longtemps et je suis arrivé au point de vue exactement opposé !

On pensait que les éléphants existent pour que l’homme puisse fabriquer des boules de billard de leurs défenses en ivoire.

On pensait que les loups argentés existent pour que les femmes puissent avoir des fourrures, que les oiseaux existent pour que les dames puissent décorer leurs chapeaux avec des plumages colorés et que plusieurs autres animaux existent pour que l’homme puisse manger leur chair.

Au siècle passé, un médecin enseignait que l'on pouvait manger les vers dans les fruits sans problème. Il pensait sans doute qu’un beau vers nourri d’une pomme était une bonne source de protéine de haute qualité.

Or, la conclusion à laquelle je suis arrivé, après bien de réflexions, est que les animaux existent pour manger l’homme ! ! !

En discutant cela avec un tigre mangeur d’hommes, j'ai été surpris de l'entendre dire :

- Si l’homme n’existait pas pour me fournir des protéines de bonne qualité, pourquoi existerait-il ?

Le tigre et le requin mangeurs d’hommes ne font qu’accomplir leur rôle normal dans la Nature en dévorant l’homme.

Les parasites qui s’attaquent à l’homme ne font que leur devoir normal. L'homme existe ainsi pour être mangé.

Il s’ensuit que si l’homme doit fournir aux animaux dont il est la proie une bonne nourriture, comment doit-il manger ?

Quels sont les aliments qui bâtissent la meilleure chair et la plus savoureuse pour que le tigre, le requin et les moustiques soient bien nourris ?

Certes, notre devoir devrait être de fournir les meilleurs aliments que nous pouvons pour ces animaux. Nous ne devrions jamais nous résoudre à leur fournir des aliments inférieurs.

Nous devrions pouvoir établir un régime presque parfait pour l’homme et par conséquent pour les animaux dont il est la proie, en suivant les règles suivantes :

1) Déterminer la vraie position de l’homme dans la Nature,

2) Examiner soigneusement son passé historique,

3) Étudier les besoins nutritifs de l’homme,

4) Étudier les qualités et la composition des différents aliments...

Les réflexions de Mosséri pourraient donner à J. Martin, le maire UMP de Nogent-sur-Marne, ainsi qu'à tous ceux qui interdisent aux pauvres de chercher de la nourriture dans les poubelles, l'idée d'alimenter sainement les miséreux pour améliorer l'ordinaire des tigres et des requins. L'auteur satirique Jonathan Swift n'avait-il pas suggéré aux indigents de vendre leurs enfants comme nourriture ? ("A Modest Proposal", 1729)


Aghoris, cannibales & coprophages





Les sadhus Aghoris sont le plus souvent nomades et ne restent pas plus de six mois dans le même lieu de crémation. Ils tiennent dans la main gauche leur crâne humain comme le bol du mendiant, et dans la main droite une clochette qu'ils agitent lorsqu'ils chantent « Om Shambhu Bhairo » (Shambhu et Bhairo sont deux des deux mille noms de Shiva). Le sadhu aghori consomme même des corps décomposés, et lorsqu'il mange des matières fécales et boit de l'urine, il mélange souvent les excréments à de l'eau qu'il filtre a l'aide d'un tissu, pour ensuite la boire ; il croit qu'une telle libération des asservissements humains l'aidera à atteindre la grandeur spirituelle. [...]

Diplômé et fils de journaliste, Ram Nath est devenu sadhu aghori après avoir rempli de nombreux emplois. Titulaire d'une licence en sciences économiques, il a débuté sa vie d'adulte comme enseignant dans une école religieuse (où les salaires ne sont jamais payés en temps voulu) dans le Bihar, son État d'origine ; puis il a travaillé comme employé de bureau dans une sucrerie, comme coursier dans un commissariat de police et plus tard dans un tribunal. Las de cette situation professionnelle instable, il a émigré au Jammu où il a trouvé, avec l'aide d'un ami, un emploi de représentant de commerce. Ce travail l'a souvent conduit dans la pittoresque vallée du Cachemire et au Ladakh, berceau des bouddhistes de l'lnde et du culte tantrique, mais comme le climat politique du Cachemire se détériorait, il a ensuite décidé de partir a Ludhiana, la capitale industrielle du Punjab. ll y était employé à des tâches serviles dans un dhaba, une gargote de passage, ou il était payé pour toute sa journée de travail sous forme de trois repas copieux ; mais il pouvait s'acheter sa ration d'herbe (hachisch) grâce aux pourboires de la clientèle. De Ludhiana, il s'est rendu à Haridwar, siège de nombreuses sous-sectes religieuses, et un des hauts lieux de pèlerinage pour les hindous. C'est dans le temple Chandi (dédié à la déesse Chandika), situé sur une petite colline, à l'opposé du Gange, qu'il a rencontré l'homme qui, il l'a su au premier coup d’œil, allait devenir son guru, et qui l'a initié en août 1984 à l'ascétisme éprouvant de l'Aghori

Ram Nath admet que les austérités et sacrifices (tapasya) de l'ascète aghori sont très éprouvants, mais que c'est grâce à cette discipline sévère et grâce aussi à la bénédiction de Dieu qu'il arrive à maîtriser toutes ses facultés sensorielles. Il nous a expliqué que depuis sa longue période de méditation de quatre-vingt-seize jours qui a pris fin le 13 février 1991, il ressentait une grande paix intérieure (shanti), et qu'il avait l'impression d'avoir reçu un grand amour spirituel. Depuis six ans qu'il se soumet à la discipline aghori, il sent de plus en plus qu'une force éclaire son esprit. Il est toujours en quête de l'Absolu, mais son caractère semble avoir beaucoup changé : « J'étais grossier et me mettais facilement en colère. Maintenant je suis calme et posé. » Amusé, il a ajouté : « Je suis devenu un sâdhu gentleman. » Il nous a révélé ce jour-là, en présence de son guru, quelques phénomènes bizarres auxquels il avait été confronté sous l'effet d'une profonde agitation intérieure. Une fois, il lui est arrivé de ne trouver le calme qu'après avoir uriné dans son crâne-bol et en avoir bu le contenu. Un autre jour, alors qu'il était dans un état dépressif, pris par un accès de folie et tenaillé par la faim, il a arraché le pied grillé d'un corps humain qui brûlait sur un bûcher funéraire, et en a mordu trois bouchées avant de retrouver la raison. Une autre fois encore, il s'est révélé encore plus diabolique : il a arraché d'un corps humain une cuisse à demi-cuite dont il a mangé quelques morceaux et dont il a caché les restes dans sa hutte.

Ramesh Bedi




Photo Rajesh Bedi, le sadhu Ram Nath.


jeudi, octobre 13, 2011

Ni Dieu ni maître, le clash entre Léo Ferré et Claude Nougaro





En 1968, Michel Lancelot crée l'émission vedette d'Europe n° 1, Campus, où il a l'occasion d'aborder tous les grands problèmes de notre civilisation.

Au cours d'un Campus spécial intitulé « 30-40-50 » qui réunissait trois générations de chanteurs-auteurs (Bontempelli, Nougaro, Ferré), nous avons abordé le concept de la violence. Nombre de jeunes révolutionnaires ont dû trouver, ce soir-là, l'écho de leurs méditations dans les propos de Léo Ferré :

« Je pense que la violence pour un écrivain est une chose qui va de soi, dit-il en substance. Surtout à l'époque où nous vivons. A partir du moment où l'on n'est pas d'accord sur quelque chose, et qu'on le dit, on est forcément violent.

La violence est une façon de vivre. Elle n'est pas seulement coups de poing, matraques et rafales de mitraillette, bien évidemment. Elle est surtout l'idée qui fait des petits dans la tête des gens qui n'ont pas le temps d'y penser. »

Mais, curieusement, tout comme Brassens, Léo Ferré pense qu'il vaut bien mieux balayer devant sa porte que de passer l'aspirateur dans le monde. « Quand on parle de la guerre des autres, dit-il, il faut partir et aller la faire. Pour cette raison, je n'ai jamais employé le mot Vietnam ou le mot Biafra. Et puis, nous qui chantons, ne sommes-nous pas installés dans notre petite vie bourgeoise, avec nos cigarettes, nos petites femmes, notre réfrigérateur et notre chauffage central ? »

« En fait, ajoutait-il, je n'aime pas les gens qui agitent des idées dans des bureaux, sans être des opérants de ces idées. Un jour, on est venu pour me faire signer le tract des 121. J'aurais été le 122ème mais j'ai refusé. Les idées généreuses autour d'une table ne sont pas aussi généreuses que cela. »

Mais revenons a cette émission « 30-40-50 ». Trois générations d'hommes. Trois générations d'artistes. On peut entendre Léo Ferré y raconter mai 1968 :

« Il y a eu une explosion de romantisme extraordinaire dans les nuits de mai, commença-t-il. On a coupé les ailes à ces jeunes au cours de ces nuits qui n'étaient pas celles de Musset. Mais à présent, regrettait-il, ces jeunes gens s'en vont doucement dans la brume du vieillissement, ils vont entrer dans un bureau, dans un garage. Ils vont faire un métier, se marier, avoir des mômes, avoir besoin d'argent. Alors, je suis tenté de leur tendre la main, au nom du souvenir du romantisme de mai...

Mais il faudrait en sortir de ce romantisme-là. »

Ce romantisme de mal 1968, Nougaro l'ayant lui, au contraire, exalté en ces termes :

« C'était une bouffée vers le ciel, un Besoin d'absolu, une sorte de romantisme métaphysique, disait Claude. Je croyais qu'on allait fabriquer une violence, mais une violence mentale, compte tenu qu'on ne cesse de s'entre-massacrer depuis des siècles. Je croyais que nous allions sortir de cette baignoire de sang... » Et finalement, dans Paris Mai, il n'y a qu'une solitude terrible. Cette chanson ne fait que souligner la pénurie spirituelle qui règne actuellement... « J'espérais que l'on allait se battre enfin avec des mots, de vrais mots, et non pas faire des omelettes à l'intérieur du casque des C.R.S., ce qui, à mon avis, ne marque aucun progrès. Ce fut la pagaille. La cour des miracles qui hélas, n'en furent pas. »

Nougaro avait à peine terminé que débuta la plus belle engueulade radiophonique de ma carrière. Léo commença par affirmer :

- « L'important n'est pas ce que nous pensons de mai 1968. L'important est de savoir que l'on ne peut pas se battre avec un pavé contre une mitrailleuse. Il faut lutter avec une mitrailleuse contre une mitrailleuse. C'est tout.

Les jeunes veulent casser la gueule aux vieux, et ils ont raison. On me dira que je suis vieux. Eh bien, s'ils me cassent la gueule, tant pis !

Et que l'on ne me dise pas que je fais de la politique. C'est un mot, faux. Les politiciens sont des gens malhonnêtes qui essaient, du premier jusqu'au dernier, d'avoir leur « cacheton » à l’Assemblée nationale.

Quant à la gauche, poursuivit Léo Ferré, apostrophant quelque invisible adversaire, la gauche est une bâtarde. Une salle d'attente en attendant d'être à droite.

L'anarchie, voilà ce vers quoi il faut tendre. L'anarchie, ce n’est pas détruire, C'est d'abord la solitude. C'est endosser ses responsabilités. Tout seul. C'est décider une fois pour toutes : quel-que-soit-le-gouvernement-en-place-je-ne-veux- pas-prendre-des-coups-de-pied-dans-le-cul ! C'est ça l'anarchisme. »

« Et pour mettre quoi à la place de l'homme qu'on va détruire ? s'interposa Nougaro, qui, lui aussi, commençait à pâlir. L'homme encore, le même, sous une étiquette différente, avec d'autres idées... Les mêmes finalement. Tout régime fabrique ses C.R.S. et ses FLICS. »

- « Mais ce sont les régimes qu'il faut foutre en l'air ! s'exclama Léo Ferré. Il faut tuer, chaque jour, un chef d’État. Pendant six semaines. Pendant six mois. »

- « Mais, objecta de nouveau Nougaro, dis-moi pourquoi ? Ils vont être remplacés par la même graine. Ce qu'il faut analyser, c'est justement la graine de l'homme. Il faut se pencher sur lui comme un géologue se penche sur une coupe de terrain, avec des épaisseurs de schiste, de calcaire, d'argile, etc. ; comme sur un insecte... »

- « C'est sans doute pour cela que tu as une tête d'entomologiste, répliqua Ferré sèchement. »

Il y a, ce soir-là, « deux têtes de lard » dans le studio. Et, naturellement, la conversation s’envenime :

- « Je suis allé t'entendre chanter à Bobino, reprend alors Nougaro. D'abord Ni Dieu ni Maître, je déteste cette formule. Le grand pari, c'est de prouver que Dieu existe au lieu de lui arracher des poils de barbe ! De plus, eh bien, à mesure que tu chantais, l'atmosphère de la salle devenait rouge. Tu fabriquais du sanglant. Tu fabriques une violence physique qu'un jour tu vas recevoir en boomerang sur la gueule ! Il y a dans ton message un fanatisme, un aveuglement qui pour moi portent les couleurs du sang, et par conséquent de l'horreur ! Et je suis parti furieux, à la fin du spectacle... »

- « Tu exagères, dit Ferré qui a retrouvé son calme. Dans ce tour de chant, je dis des anarchistes qu'ils ont des couteaux pour trancher le pain de l'amitié et des armes rouillées...

Ce que les membres de la Fédération anarchiste m'ont reproché d'ailleurs, parce qu'ils estiment qu'ils n'ont pas que des armes rouillées. Je les crois. Mais qu'ils les sortent !

Ailleurs, je dis Ni Dieu ni Maître, c'est merveilleux. C'est une parole fantastique.

Un peu plus loin, je chante : « Et si vraiment Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser! » N 'est-ce pas mieux que de dire comme ça, au flan, « Dieu n'existe pas ». Mais si vraiment il existe, on va lui dire merde. On va le suriner. Et puis après, on meurt. C'est pas merveilleux ?

Cela dit, je fais un tour de chant insurrectionnel. Bon, d'accord. Qui m'aime me suit. Quant à toi, Claude, sors de ton angélisme, sors de ton cocon ! »

Quelques minutes plus tard, l'émission terminée, Nougaro parti, Ferré me parlait de lui avec la plus, grande tendresse. Il avait déjà oublié l'algarade. Aucune amertume, aucune agressivité dissimulée dans ses propos. Pas un brin de rancune. Léo, tout comme Claude, s'était exprimé franchement, sur le coup de la colère. Mais c'était déjà du passé...

A propos de l’Église et de Dieu, Ferré a l'habitude de ne pas être tendre, contrairement à Brassens. Un jour, au Maroc, avec Maurice Frot, son copain, ils ont dit aux musulmans, désignant le muezzin « qui gueulait une prière du haut de sa tour » : « C'est à celui-là qu'il faut casser la gueule ! »

Pour Léo Ferré, un gouvernement tient le peuple par la flicaille dans la rue et par des idées et des injonctions religieuses. Si Léo Ferré éprouve une haine, c'est, autant que j'ai pu en juger, envers tous les clergés du monde.

« La plus grande escroquerie qui ait jamais existé, m’a-t-il affirmé un jour, c'est le Christ. Et le plus grand imprésario, c'est le Vatican. Et le spectacle dure depuis deux mille ans ! »

Je n'ai jamais vu, dans l'univers du show business français, un personnage animé d'une telle fureur de vivre et de parler. Une sorte de fébrilité intérieure, un appétit féroce de ce qui est neuf, de ce qui bouscule, de ce qui dérange. « Je suis de demain matin », dit-il volontiers.

Oscillant entre les névroses issues de son enfance et les ambitions phénoménales d'un adulte de cinquante ans, bourré de contradictions attachantes, Léo s'agite, hurle, insulte, crie, crée des chansons admirables, prend parti pour l'un, attaque l'autre ; fidèle dans ses amitiés (j'ai pu le constater personnellement), il trimballe sa dégaine de vieil adolescent avec insolence.

« On ne choisit pas, dit-il. Il ne faut pas choisir, sinon, on est piégé, on est foutu. Il faut vivre libre de soi et des autres. La liberté, c'est le seul mot digne après le mot amour. Il faut éviter, échapper à la fourmilière qu'on nous prépare, et qui a déjà commencé.

Puisque les maîtres existent, il faut leur cracher à la gueule. Il faut être indiscipliné. Il faut se forcer à être solitaire et digne, quitte à se donner des coups de pied dans le cul ! »

Léo Ferré crie tout cela. Mais il dit aussi des mots tendres. L'amour malheureux, l'amour caché, l'amour volé, l'amour appris, l'amour inventé au coin de la rue, l'amour défendu par des millénaires d'injonctions et d'impératifs moraux, l'amour et la femme, l'amour et la mère. Et nous, qui sommes les enfants. Et cette femme, qui est un être « à la fois extraordinaire et dangereux ». Toutes ces actions interdites et profanées, c'est aussi l'univers de Ferré.

Obsession de l'amour des hommes et des femmes. « Le drame de l'amour, c'est quand on dort, dit-il. Il ne faudrait jamais dormir à côté de celle que l'on aime. Le sommeil est une mort figurée. Pourquoi mourir ensemble ? » Obsession qui, dans ses propos, frôle parfois un délire fascinant. « Quoi de plus extraordinaire que l'amour adultère que l'on châtie depuis des siècles... C'est la plus belle fleur de l'amour, que l'on cherche à tâtons, avec une lanterne... Le péché d’Ève, ce n'est pas une pomme, c'est une pomme cuite... Mais, j'aime les pommes cuites... Je ne trouve rien de plus beau qu'une femme enceinte, plastiquement. Le mariage : abominable; le côté administratif de l'amour, le côté état civil, le côté de l'anthropométrie. On signe et nous voilà parqués. On va chez M. le Maire et M. le Machin après... Et la femme, toute seule, fait son enfant. Et elles nous le font bien savoir... Nous autres, nous ne sommes que des passants. De déplorables passants. »

Ni Dieu, ni Maître, ni Épouse ; il reste aux hommes l'amitié. Demain, avec un peu de chance, ils trouveront la fraternité.

Michel Lancelot, Campus.


Q I et religiosité




Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d'études ou la religiosité et le QI. Dans How We Believe : The Search for God in an Age of Science [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu'il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard. Entre autres résultats intéressants, ils ont effectivement découvert une corrélation négative entre la religiosité et le niveau d'instruction (plus le niveau d'instruction de la personne est élevé, moins elle a de chances d'être croyante). La religiosité est aussi corrélée négativement avec l'intérêt pour la science et (fortement) avec le libéralisme politique. Rien de tout cela n'est étonnant, pas plus que l'existence d'une corrélation positive entre la religiosité d'un individu et celle de ses parents. Des sociologues qui étudient les enfants britanniques on trouvé qu'à peu près un sur douze seulement rompt avec les convictions religieuses de ses parents.

Comme vous pourriez vous y attendre, des chercheurs différents ont des modes d'évaluation différents ; il est donc difficile de comparer des études différentes. La méta-analyse est la méthode par laquelle un chercheur regarde toutes les publications sur un sujet et compte le nombre d'articles qui ont abouti à la même conclusion par rapport à ceux qui ont tiré d'autres conclusions. Sur le thème de la religion et du QI, la seule méta-analyse que je connaisse a été publiée par Paul Bell dans Mensa Magazine en 2002 (Mensa est une association d'individus dotés d’un QI élevé, et sa revue comprend, ce qui n'est pas étonnant, des articles sur la seule chose qui les rassemble). Bell a conclu : « Sur 43 études menées depuis 1927 sur la relation entre la croyance religieuse et l'intelligence et/ou le niveau d'instruction, toutes sauf 4 ont trouvé une relation inverse. C’est-à-dire que plus le niveau d'instruction de l'individu ou son QI est élevé, moins il a de chances d’être croyant ou de tenir à des "croyances" quelles qu'elles soient. »

Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu.

Pour en finir avec Dieu

« Imaginez, avec John Lennon, un monde sans religion... Pas de bombes suicides, pas de 11 Septembre, pas de Croisades, de partition de l'Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbe-croates, pas de persécution de juifs, pas de "troubles" en Irlande du Nord, pas de télévangélistes au brushing avantageux, pas de talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau... »

Richard Dawkins, professeur à Oxford et spécialiste mondialement connu de l'évolution, analyse dans ce livre l'« hypothèse Dieu » avec les mêmes outils rationnels et le même scepticisme que n'importe quelle autre. Il s'attache donc à faire la démonstration de la « probabilité extrêmement faible de son existence ». Comprendre le monde du vivant, apprécier son extrême richesse expliquée avec une « élégance irrésistible » par la sélection naturelle de Darwin, voilà qui, montre Dawkins, devrait permettre d'abandonner toutes les formes de superstition, à commencer par le créationnisme.





Richard Dawkins a notamment publié Le Gène égoïste, et Il était une fois nos ancêtres.
Ce livre a été vendu à plus de deux millions d'exemplaires à travers le monde.


Dessin :

mercredi, octobre 12, 2011

Les Mollahs





Un jour que j'étais à l'arrière d'un taxi collectif, coincé dans les embouteillages de Téhéran, un mollah sur une moto donna un grand coup de klaxon pour que mon chauffeur libère les centimètres de chaussée dont l'enturbanné avait besoin pour se faufiler un peu plus loin. Aussitôt, les insultes fusèrent chez mes voisins contre l'impudence de ce religieux motorisé. « Quelle arrogance ! » s'écria une grosse dame qui m’écrasait de ses cuisses éléphantesques. « Sales Arabes ! Les mollahs ne sont pas iraniens, ça se voit », ajouta le malheureux ayant hérité de la mauvaise place, au milieu sur le siège avant, celle qui exige de bouger ses genoux chaque fois que le chauffeur change de vitesse. « Quand on en finira avec cette République islamique, estima pour sa part le chauffeur, un être aussi décrépi que sa voiture, les mollahs se balanceront aux réverbères. » Funeste projet que la grosse dame compléta ainsi : « J'espère qu’il y aura assez de corde et assez de réverbères pour tous les mollahs. » Réponse du chauffeur: « S’il n’y a pas de corde, on utilisera leurs turbans. ».

Les mollahs iraniens ont connu un étrange destin. En 1979, ils guidaient la foule dans les rues de la capitale et désarmaient avec quelques citations du Coran les soldats censés leur tirer dessus. Leur barbe était une preuve de leur foi, leur tunique celle de leur probité. Cela faisait pourtant des siècles qu’ils étaient mal aimés. Des milliers d'anecdotes iraniennes décrivaient leur bêtise et leur cupidité. Au XIXe siècle, l'expression mollah-bazi devient courante et signifie « fourberie de mollah ». Dans son fameux récit A Year amongs the Persians, l'orientaliste britannique Edward G. Browne rapporte les paroles d’un certain mollah Yussuf de Kerman, qui s’étonne que ses confrères capitalisent l'argent accumulé par les impôts religieux au lieu de le redistribuer aux pauvres et utilisent leur ascendant spirituel pour gagner des avantages temporels.

Après que nous eûmes payé le trajet de taxi et alors que nous buvions du thé dans un ministère en attendant qu'un chef de cabinet, qui n'avait aucune envie de nous parler, veuille bien nous le dire en personne, Ali, mon traducteur, déroula une série de blagues sur les mollahs. Mais c’est l'homme qui servait le thé au ministère, sec et barbu, qui sortit la plus crue : « Question : combien de garçons de neuf ans un mollah peut-il sodomiser en un après-midi ? Réponse : combien t’en as ? »

A ce moment précis, le chef de cabinet ouvrit enfin sa porte capitonnée. C'était un mollah.

De fait, la Révolution était pour les mollahs l'occasion historique de se racheter. Ils ont fait tout le contraire et l’expression « mollah » est redevenue péjorative. Si bien qu’il convient, dans les cercles officiels ou face à un porteur de turban, d’utiliser le mot rouhani (homme d'esprit) ou akhound (clerc) pour éviter de se montrer insultant. Afin d’asseoir son pouvoir, le nouveau régime a voulu en faire une classe sociale privilégiée. Les étudiants des howzé (séminaires) sont dispensés de service militaire alors que les étudiants en médecine ou en économie doivent, comme tout le monde, passer deux ans sous les drapeaux. Les bourses d’études pour mollahs sont abondantes et conduisent souvent les fils de familles pauvres à s'engager dans cette filière, sans toujours posséder la foi nécessaire.

Le problème, pour le gouvernement islamique, c’est que sa politique d'encouragement des vocations religieuses, comme beaucoup d’autres, s’est retournée contre lui. Car les mollahs se sont révélés moins bêtes et moins dociles que prévu. Depuis l'élection de Mohamad Khatami à la présidence en 1997, et son second mandat en 2001, ils sont nombreux à avoir rejoint les rangs du mouvement réformateur - et aujourd’hui du mouvement vert. Si bien que le torchon brûle au sommet de la corporation enturbannée.

En janvier 2010, l'association des prêcheurs coraniques de Qom a déclaré que les édits du grand ayatollah Yusef Sanei, soixante-treize ans, n'avaient plus de valeur religieuse. Cette tentative de défroquer un des plus éminents mollahs du pays, connu pour ses positions réformatrices, a aussitôt provoqué la colère de l'association concurrente, celle des prêcheurs coraniques et doctes de Qom, ainsi que l'association du clergé combattant. Sanei a notamment estimé que l'islam interdisait purement et simplement à l'Iran de développer une bombe atomique, car tuer des innocents est contraire au Coran. Selon lui, les attentats-suicides sont également interdits par l'islam. Il est fauteur d’une série de fatwas à propos des femmes, les déclarant égales aux hommes et capables de devenir président ou juge.

Or Sanei, dont les bureaux ont été attaqués en décembre 2.009 par des bassidjis après les funérailles de son mentor, le grand ayatollah Montazeri, n’est pas seul à contester la légitimité religieuse du gouvernement islamique. Au moins sept grands ayatollahs sur la douzaine en vie aujourd’hui ont d’une façon ou d’une autre soutenu le mouvement vert, ainsi que certains des plus connus du millier d'ayatollahs que compte le pays. Pourquoi ? Parce qu’ils ont bien senti que la religion en général avait souffert d’être associée à un gouvernement forcément imparfait, et qu’ils risquaient de disparaître en cas de réforme ou de nouvelle révolution, comme le bébé avec l’eau du bain.

Lorsque Khatami était encore président (1997-2005), ce soutien massif des plus grandes autorités religieuses au mouvement réformateur aurait fait basculer la situation. Ce n’est plus le cas en 2010, parce que le régime a changé. De religieux, il est devenu militaire. Ce n’est plus une « mollacratie » qui gouverne l'Iran, mais de plus en plus une junte menée par les Gardiens de la Révolution, qui utilise la religion comme un bouclier. Du coup, plus personne ne craint les mollahs, ce sont les mollahs qui ont peur des militaires. La bonne nouvelle, c’est que de pendre les mollahs aux réverbères n’est plus la priorité des contestataires. Et si les mollahs sont vraiment aussi malins qu’on le dit, ils pourraient bientôt être à nouveau dans la rue à conduire les foules pour
faire tomber la dictature.

Serge Michel, Marche sur mes yeux.


Marche sur mes yeux
Portraits de l'Iran d'aujourd'hui

L’autre Iran ? Celui qu’on ne voit pas, qu’on ne montre pas. Serge Michel et Paolo Woods ont vécu en Iran et multiplié les voyages sur place ces dix dernières années pour raconter un pays plus humain que l’Iran voilé, réduit aux clichés de la Révolution Islamique depuis 1979.

Des jeunes gens au bord d’une piscine vide qui maîtrisent Twitter aussi bien que les poèmes de Hafez ; un marchand de tapis antisioniste qui crie « mort à l’Amérique » mais s’enrichit grâce à son magasin à Dallas ; des femmes en tchador qui se rendent en pèlerinage dans la ville sainte de Mashad y remercient l’imam Reza pour un divorce réussi ; un mollah passé dans le camp de l’opposition prodigue des leçons d’humanité. Ainsi va l’Iran et son théâtre fascinant, où chacun tient plusieurs rôles sur plusieurs scènes mais dans une seule langue, celle du « tarouf », une forme sophistiquée d’hypocrisie et de politesse. Nos auteurs, au terme d’une longue traque, ont emprunté ce labyrinthe de faux-semblants et ont découvert, sous les images d’apocalypse répandues par les media, un pays réel, surprenant, drôle, épris de liberté, insolent et inassouvi. Une vague qui deviendra la Révolution verte.



Serge Michel, 39 ans, est correspondant en Afrique de l’Ouest pour Le Monde, prix Albert Londres en 2001 pour ses reportages en Iran. Il est l’auteur de Bondy Blog (Le Seuil, 2006).
Paolo Woods est photographe. Il collabore avec des journaux et magazines tels que TimeNewsweek, Le Monde magazine ou Géo. Il a reçu de nombreux prix pour son travail, qui a régulièrement été exprosé en Europe et aux Etats-Unis. Il vit à Paris.


Dessin :

lundi, octobre 10, 2011

L'autre face du bouddhisme





Le 8 octobre 2011, durant le colloque Extrémismes religieux, dérives sectaires et thérapeutiques, des participants ont demandé des informations complémentaires sur plusieurs thèmes :

Les lamas et le Bouddha de médecine

Si des lamas affirment que la méditation peut guérir toutes les maladies, quand ils tombent eux-mêmes gravement malades, ils s'en remettent toujours à la médecine moderne.

Par exemple, les deux hiérarques tibétains qui dirigent un monastère Bönpo du Népal sont en vie grâce à la médecine occidentale. Un vieux Rinpoché, affecté par de graves complications de son diabète, a recours depuis des années aux soins de médecins occidentaux. Le jeune Abbé du monastère, malade de la tuberculose, n'a pas effectué de retraite spirituelle sous les auspices du Bouddha de médecine pour guérir, il a pris lui-aussi l'avion pour être soigné dans l'une des meilleures cliniques de France.

Guerre froide & lamaïsme

Au début des années soixante, prend naissance le mouvement du Nouvel Age qui rejette les valeurs matérialistes de la société de consommation. A cette époque, dès 1959, le dalaï-lama, les riches prélats et l'aristocratie tibétaine s'installent en Inde et incarnent la lutte des spiritualistes et des « initiés » contre l'ogre chinois communiste et matérialiste.

La guerre froide opposera l'Amérique et ses alliés aux puissances communistes jusqu'à la chute du mur de Berlin. Durant cette période le Nouvel Age et le lamaïsme rencontreront un étonnant succès. En 1960, la Fondation Rockefeller implante huit centres d'études tibétaines aux USA et invite 17 lamas tibétains. Le Dalaï-lama devient rapidement le chef de file emblématique d’un nouveau spiritualisme newageux.

Qui voit la véritable nature du lamaïsme ?

Il faut croire que l'amour d'une prétendue sagesse tibétaine rend aveugle. En effet, quand le musée Guimet expose, du 6 novembre 2002 au 24 février 2003, les objets liturgiques et les visions secrètes du Ve dalaï-lama représentées dans le Manuscrit d'or, qui s'indigne des rituels comprenant une tête humaine fraîchement coupée, un cœur d'enfant et d'autres organes ?

Un rituel du Ve dalaï-lama est véritablement infernal et utilise du sang humain à la place d'eau lustrale, un cœur et des yeux en guise de fleurs. De la chair humaine brûlante remplace l'encens. Les lampes rituelles sont alimentées par de la graisse humaine fondue. Des tormas (gâteaux d'offrande) sont faites de chair et d'os...

Les spécialistes de la religion tibétaine n'ignorent pas que des lamas ont réellement utilisé ces ingrédients dans de répugnants rituels et n'ont pas reculé devant le sacrifice humain. Sir Charles Alfred Bell (1870-1945), chargé des relations diplomatiques du gouvernement britannique avec le Tibet et le Bhoutan, évoque le sacrifice d’enfants dans l’un de ses livres. Ces spécialistes du Tibet, souvent des professeurs de l'enseignement public et laïque, se taisent sur les crimes du lamaïsme parce qu'ils sont soumis aux lamas tibétains par des samayas (serments initiatiques d'allégeance). Mais ils font ouvertement l'apologie des doctrines tibétaines les plus acceptables. Dans l'un de ces livres Michel Strickmann dénonce cette situation en ces termes : « Des relents d’un exotisme qui fait long feu ont encouragé les pires formes d’esprit sectaire à pénétrer dans les institutions laïques, où aucun apologiste chrétien ne serait jamais autorisé à prêcher ou à enseigner ainsi. Les études tantriques et taoïstes ont été imprégnées de cette ambivalence. Le chercheur occidental, soi-disant objectif, se transforme soudain en apôtre et en crypto-initié, regrettant seulement que son engagement spirituel ne l’autorise pas à vous confier les faits dont il détient le secret. »

L'omerta

Les convertis au bouddhisme magique du Tibet ne peuvent pas critiquer les enseignements des lamas. La critique, considérée comme une rupture du serment initiatique, est punie de mort. Ce sont les dharmapalas, démons gardiens de la doctrine, qui feraient office d'exécuteurs des hautes œuvres, de bourreaux invisibles du lamaïsme.

Le bouddhisme tibétain light

Le silence des convertis permet la diffusion d'un bouddhisme tibétain allégé. « Si, dans nos pays, le Bouddhisme tibétain ne fait pas énormément de convertis effectifs et reste un phénomène assez marginal, il s'immisce toutefois de manière continue et insidieuse jusqu'au cœur de nos foyers douillets. Ce n'est pas tant l'enseignement du Bouddha qui nous pénètre, mais un vocabulaire et une manière d’être, épousés, souvent inconsciemment, par un public de plus en plus large. La tranche de la population susceptible d'être touchée en premier, c'est nous : petits-bourgeois moyens, assis plus ou moins confortablement dans nos névroses et nous débattant avec plus ou moins de vigueur pour parvenir à un bonheur ronronnant et une bonne santé relative. Le BT-light - traduisons : le Bouddhisme tibétain à doses homéopathiques - n'exige pas de nous une conversion radicale. Si le cœur nous en dit, nous pouvons même garder la religion de notre baptême, telle est la grande tolérance du Bouddhisme ! Pour adhérer au BT-light, il suffit d’adopter un langage pacifiste, ouvert, compatissant, et d'afficher le sourire correspondant. Le drapé rouge-orangé est de bon ton aussi, tandis que sandalettes, carpettes et trompettes se procurent sur le site de Sa Sainteté.

Un catalogue « Agenda Plus » - que vous trouverez dans n’importe quelle bonne épicerie bio - vous offre un « condensé sucré » de pratiques qui, de près et de loin, font allusion au Bouddhisme tibétain. C’est que le BT-light se meut avec aisance parmi les nombreux satellites du New Age ! De même qu'avant la Seconde Guerre Mondiale, avec la Théosophie, l'Anthroposophie, les « Amis de Rampa », l’École Arcane, etc., les mouvements du New Age ont aujourd’hui le vent en poupe ; et, de même, ils utilisent un vocabulaire emprunté au Bouddhisme tibétain. L'extraordinaire production du New Age va bien au-delà d'un phénomène de mode. Un siècle après son envol, nous voguons encore entre ses multiples galaxies : une petite cure de massage ayurvédique sur l'une, un pique-nique macrobiotique sur une autre, puis c’est une troisième qui nous ouvre les bras pour une séance de Shambala-yoga..., et pourquoi ne pas finir la soirée sur un air de bio-danza, mariage sacré du Yin-Yang assuré ! Au préalable, n'oublions pas de tirer les cartes du Tarot ou les baguettes du Yi King afin de nous assurer un bon Feng Shui : garantie nécessaire pour réussir à vivre, de l'intérieur, notre spiritualité particulièrement dense ! Ces multiples pratiques se concentrent exclusivement sur le développement de l'individu et la « recherche de soi ». Comme dissolution de l'ego, on peut trouver mieux ! Tout cela est très amusant et peut effectivement apporter un certain épanouissement à beaucoup d’entre nous, mais faut-il oublier pour autant que le New Age est soutenu par une trame ultraconservatrice dont l'objectif inavouable est de désamorcer notre esprit critique ? » (Elisabeth Martens)

Lire en ligne une grande partie du livre d'Elisabeth Martens "Histoire du bouddhisme tibétain, la compassion des Puissants" :


Articles & textes de Marc Bosche : https://sites.google.com/site/articlesmarcbosche/

Témoignage de l'ancien moine bouddhiste Christian Pose : http://linked222.free.fr/cp/ChristianPose.html

L’ombre du Dalaï-lama, sexualité, magie et politique dans le bouddhisme tibétain :


Le bouddhisme Théravadin a aussi une autre face :
La méditation Vipassâna ne rend pas meilleur 


Photo :


Histoire du bouddhisme tibétain 
La compassion des Puissants




jeudi, octobre 06, 2011

Extrémismes religieux





Extrémismes religieux, dérives sectaires et thérapeutiques 

Colloque national 


Samedi 8 octobre 2011 de 9h00 à 17h30 

Organisé par :

Le GEMPPI* – Groupe d’Etude des mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu

www.gemppi.org et http://gemppi.monsite-orange.fr


A l’Espace Ethique Méditerranéen**


Hôpital adultes de La Timone

264, rue St Pierre 13005 Marseille


En partenariat avec : L’Espace Ethique Méditerranéen*, le CEREM (Centre d’Etude et de Recherche en Ethique Médicale), l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM), la FECRIS (www.fecris.org), la FAIL 13, avec le soutien du Conseil Général des Bouches du Rhône et de la ville de Marseille.


Le but de ce colloque est de prévenir et d’armer nos concitoyens vis-à-vis de certains excès s’inscrivant dans des démarches spirituelles ou religieuses. La méthode consiste à introduire les participants aux différentes formes de dérives sectaires actuelles, le tout en évitant les amalgames assimilant le droit pour chacun d’avoir sa part d’irrationnel ou de religieux. L’enjeu étant pour chacune des composantes d’envisager une meilleure résolution des problèmes.
Chaque conférence sera suivie d’un débat libre avec les participants. Les conférences et les débats feront l’objet de publications écrites et audio-visuelles et éventuellement de retransmissions télévisées.

9h-9h15. Présentation accueil. Président du GEMPPI et un représentant de l’Espace Ethique Méditerranéen. Soutien du Conseil Général 13 et de la Ville de Marseille


9h15-10h00. Autour du bouddhisme et ses déclinaisons new age: Félix Crespo, http://bouddhanar.blogspot.com/. "Je vous le dis : il n'y a pas de Bouddha, il n'y a pas de Loi ; pas de pratiques à cultiver, pas de fruits à éprouver. Que voulez-vous donc tant chercher auprès d'autrui ? Aveugles qui vous mettez une tête sur la tête ! Qu'est ce qui vous manque ?" (Lin-ji) - Suivi d’un témoignage


10h00- 11h30Autour du catholicisme : Christian Terras de la revue Golias. Nouveaux Mouvements Ecclésiaux (NME) et dérives par Laurence Poujade, vice-présidente de l'A.V.R.E.F. (Association Vie Religieuse Et Familles) et le témoignage de Jean Priol (ex religieux capucin). Le Père Félix Baudoin, de Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires


11h30-12hAutour du protestantisme. Les protestants évangéliques : un radicalisme théologique et éthique. Pasteur John Raymond Stauffacher. (Eglise Réformée Evangélique Marseille Friedland)

12h – 12h45. Abus de droits. Contenu et limites de la liberté de croyance (menaces religieuses sur l’hôpital, etc.). Evelyne Kestler, doctorante en droit.

Collation

14h-15h. Autour de l’islam: Riadh Sidaoui, journaliste, écrivain, politologue, fondateur et directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (Caraps) à Genève[]. Suivi d’un témoignage et de la présentation de l’AVICH - Association des Victimes de l’Islamisme pour la Citoyenneté et l’Humanisme.

15h-15h45Autour de la franc-maçonnerie: Pierre Lambichi, ex président du Grand Orient de France. Eventuellement suivi d’un témoignage

15h45-16h05. Autour du Judaïsme. Interview en différé d’Isabelle Lévy, auteure de « Menaces religieuses sur l’hôpital »


16h05-16h25. Croyances occultes et médecine. Témoignage.


16.25-17h30Approche du sujet au travers de l’expérience de membres des Aumôneries et de « Pastorale et sectes ».

Le Père Jean-Marie Maestraggi, Aumônier d’hôpital (Marseille).

Vincent de Marcillac
 présentera aussi la création de la cellule Pastorale, sectes et nouvelle croyance, dans le diocèse de Marseille.

Les membres des aumôneries d’Hôpitaux des différents cultes sont invités afin de nous faire partager leur expérience en matière de pressions sur les malades, de groupes sectaires. Témoignage de l’Exorciste Diocésain concernant la santé.

Gratuit. Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles auprès du GEMPPI


Ce programme est susceptible de subir des modifications

Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles auprès du GEMPPI 



* GEMPPI BP 30095 13192 Marseille Cedex 20 - Tel/fax : 04 91 08 72 22

Portable : 06 98 02 57 03 - Courriel : gemppi@wanadoo.fr - www.gemppi.org

** Site de l’Espace Ethique Méditerranéen : http://www.ap-hm.fr/ethiq/fr/site/accueil.asp

Un libraire sera sur place et tiendra un stand où il proposera les ouvrages des intervenants


mardi, octobre 04, 2011

La méditation rend malade





Les déséquilibrés sont-ils attirés par le bouddhisme magique du Tibet ?
Sains d'esprit avant leur entrée en bouddhisme, ont-ils perdu l'équilibre mental à cause des pratiques méditatives ?

Quand je fréquentais les centres tibétains, le spectacle de nombreux adeptes de la méditation tantrique, égarés dans les brumes de leur psychisme malade, me démontrait que la méditation ne rétablit pas la santé mentale. Pire, elle peut rendre malade physiquement et psychiquement. 


Au Japon, Hakuin Ekaku (1686-1769) était un maître Zen vénéré. La biographie écrite par Erik Sablé nous apprend que la santé de Hakuin se délabra à cause de la pratique intensive de la méditation :

« Son corps avait tous les symptômes de faiblesse reconnus par la médecine chinoise. Ses jambes étaient froides, ses oreilles bourdonnaient, ses yeux remplis de larmes, son foie affaibli, et son esprit habité d'imaginations déréglées, de rêveries. »

Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation, les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : Les Fondements secrets du traitement des troubles de la méditation (Tche tch’an-ping pi-yao fa).

Illustration :


Ils veulent nos âmes

  Henry Makow : "Ils veulent nos âmes. Les mondialistes veulent nous faire subir à tous ce que les Israéliens font aux Palestiniens. Et...