jeudi, juillet 19, 2012

Les déviations de l'instinct





Les déviations de l'instinct
chez l'homme et l'animal et leurs conséquences

L'homme jouit de l'intelligence, mais ne suit pas beaucoup son instinct. Par contre, l'animal a moins d'intelligence, mais suit davantage son instinct.

Si l'homme suivait pleinement son instinct, la plupart des gens n'auraient pas mangé la viande à l'état naturel, c'est-à-dire crue et sans assaisonnement ni préparation. Ceux qui aiment la viande dans cet état sont la minorité avec un instinct dépravé. En effet, l'homme ne possède pas les équipements anatomiques et physiologiques pour tuer une bête et pour la manger. Cela ne veut pas dire que les animaux ont l'instinct parfait. Toutefois, ils le suivent plus que l'homme. En effet, les physiologistes ont classé les singes parmi les frugivores, mais on a vu parfois et rarement des singes manger de petits animaux. Ces singes n'ont pas suivi leur instinct pour une raison qu'on ignore et pour leur malheur. C'est ce qui a porté certains auteurs à déclarer que le singe — et donc l'homme — est un petit carnivore. C'est une erreur, car le tableau d'anatomie et de physiologie comparées, établi par les grands physiologistes, classe l'homme et le singe parmi les frugivores. Leurs organes anatomiques et physiologiques ne sont pas adaptés à la viande.

L'animal qui mange les aliments qui ne lui sont pas destinés par la Nature le paye dans sa santé, comme l'homme subit les pénalités à la suite de ses transgressions pour avoir mangé le fruit défendu.

C'est ainsi que dans la nature sauvage, le cancer est répandu et plusieurs animaux souffrent d'hypertension, de durcissement des artères, de rhumatisme, et d'autres maladies nombreuses.

L'excès nutritif, comme les carences nutritives, produisent la dénutrition. Une plante arrosée à l'excès finit par crever, tout comme celle qui ne reçoit pas d'eau du tout. L'excès d'aliments azotés, que la médecine préconise, finit par produire des croissances cancéreuses et l'infection de l'organisme.

« L'antithèse du développement provenant d'une alimentation illégitime et excessive, est courante dans la nature. Je rejette le point de vue théologique selon lequel, des glaciers du nord aux côtes de l'Inde, seul l'homme est vil. Il y a un tas de preuves qui montrent que l'homme n'est pas le seul animal qui ait goûté du fruit défendu et qui paye pour avoir transgressé la loi. Tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, dans le royaume où l'on lutte pour sa survie ».

« Dans le domaine de l'évolution pathologique chez les animaux, les paléontologistes ont montré plusieurs exemples de changements chez un grand nombre d'espèces certaines parties atrophiées au point de devenir de simples vestiges ; alors que d'autres parties se sont hypertrophiées jusqu'à l'acromégalie. Nous voyons dans la nature sauvage un grand nombre d'asymétries, de dystrophies, d'atrophies, d'hypertrophies, d'acromégalies précoces, de précocités, de disharmonies, de gigantismes, de monstruosités, de parasitismes, de dégénérescences, et d'autres anomalies qui montrent à quel point le royaume animal s'est éloigné des normes de comportement ». Shelton.

Quand je lis Marchesseau et Burger préconiser un peu de viande en disant que l'homme est un petit carnivore, comme le singe, cela me fait sourire. Prétendent-ils que l'instinct est parfait chez l'animal ?

« La physiologie est déterminée par le comportement biologique, poursuit Shelton. Les changements structuraux proviennent des perversions nutritionnelles et des nourritures illégitimes. Les développements antithétiques en tant que compensations et corrélations, les atrophies dans certaines structures osseuses, simultanément à un accroissement morbide ou à des hypertrophies chez d'autres, ces développements pathologiques surviennent par suite d'habitudes alimentaires biologiquement illégitimes.

« Mais le biologiste, incapable de distinguer entre la pathologie et la santé, entre ce qui est normal de ce qui est anormal, considère tous ces changements comme des normes de la biologie. Il voit l'acromégalie (comme celle des incisives supérieures de l'éléphant moderne) et l'atrophie (comme celle des incisives inférieures chez le même éléphant) comme de simples « variations ».

« C'est ainsi que de nombreuses pathologies dans la nature sont considérées par le biologiste comme étant des développements normaux, lesquels sont camouflés par l'usage des termes incorrects suivants : adaptation, variation, mutation, et spécialisation ».

« Le biologiste et l'anthropologue, étant peu familiers avec les états pathologiques, ont tendance à considérer comme normal tout ce qu'ils rencontrent très répandu dans la nature. J'ai souvent conseillé aux biologistes d'étudier la pathologie, mais qui suis-je pour prétendre donner des conseils à un corps de savants érudits ! Un vrai savant peut apprendre d'un microbe, mais le pédantisme du biologiste moyen lui a fermé l'esprit devant tout ce qui proviendrait en dehors du cercle fermé de sa spécialité. Il préfère demeurer ignorant plutôt que d'admettre qu'une personne étrangère à son cercle sait ce qu'il ne sait pas ». — Shelton.

L'adaptation ? Plutôt un état pathologique

L'idée scientifique est que l'homme s'est adapté depuis tant de siècles qu'il consomme la viande et le pain. Mais que voyons-nous ? L'homme ne s'est pas du tout adapté à ces aliments illégitimes. Ses griffes n'ont pas poussé. Il n'a toujours pas de fourrure. Son foie est toujours très petit et ses intestins pas aussi courts que ceux des carnivores. Il n'a pas développé un gésier broyeur comme celui des granivores. En un mot, il n'y a pas eu adaptation. On lira le premier chapitre de mon livre « La nourriture idéale et les combinaisons simplifiées » (Ed. Courrier du Livre, Paris).

Selon le Dr René Larger, cité par Shelton, les paléontologues n'ont pas reconnu les développements pathologiques qu'ils ont toujours considérés comme des développements normaux. (Contre-Evolution par le Dr R. Larger.)

Le front bombé chez l'homme des cavernes est un développement pathologique, tout comme les développements acromégaliques ou atrophiques que l'on voit partout dans la nature sauvage, et qu'on prend pour des développements normaux.

« L'anthropologue qui étudie les restes des hommes préhistoriques, de même que le biologiste qui étudie les spécimens tordus et déformés d'espèces vivantes, ignorent le caractère pathologique de ce qu'ils considèrent comme une adaptation.

Question : Quand est-ce qu'une anomalie n'est pas une anomalie ?

Réponse : Quand c'est une « adaptation » !

« L'asymétrie à tous les niveaux est toujours une indication d'anomalie. Que ce soit dans la nature ou dans la domestication, les aliments illégitimes ou en excès, accompagnés d'indolence, comme c'est d'habitude le cas, produisent des croissances morbides et des monstruosités.

« L'éléphant est un géant acromégalique. Or, c'est l'animal le plus glouton. C'est aussi un assassin de végétaux, ce qui lui procure des aliments illégitimes, donc pas convenables. Comparativement, les cas légers d'acromégalie humaine et de gigantisme sont plus courants qu'on ne l'avait cru. En effet, nous sommes fiers d'avoir une grande taille, mais le gigantisme naissant est un développement pathologique indésirable. D'ailleurs, cet accroissement de la taille est accompagné de nombreux stigmates d'anomalies croissantes, telles que la carte dentaire, les tumeurs, les cancers, les névroses, etc.

« Je ne dis pas que les aliments illégitimes sont la seule cause de la dégénérescence humaine, mais c'est sûrement la principale ».

«Au fur et à mesure que le régime devient de plus en plus carnivore, la dégénérescence augmente et s'accélère ». Shelton's Hygienic Review, déc. 1954, p. 90.

Comme en agriculture

En agriculture, les cultures forcées par des engrais chimiques azotés produisent des aliments plus gros, mais malsains. Les grosses tomates, les grosses carottes n'ont pas le goût parfait des aliments normaux cultivés sans engrais chimiques azotés.

Il en est de même chez l'enfant qui est nourri en excès d'aliments azotés. Il pousse plus vite, mais mal. Il devient précoce, sa puberté arrive de bonne heure, il vieillit plus tôt et meurt avant l'âge, rongé par la maladie. On connaît l'oiseau Australien Kéa qui était végétarien, beau et sain. Pour une raison qu'on ignore, il devint carnivore et dégénéra tout récemment dans notre temps.

Les causes de la déviation de l'instinct

On peut incriminer l'intelligence dévoyée, la sorcellerie, la magie noire, et même la médecine. C'est ainsi que chez les tribus primitives Africaines, on dit que la consommation du cœur d'un ennemi rend courageux, celle de ses testicules rend viril et boire son sang, manger sa chair donnent de la force. En médecine, on prône un régime carné pour fortifier, et pour surmonter la répugnance à manger des cadavres, on les cuit et on les assaisonne pour masquer leur goût dégoûtant. C'est ainsi que l'instinct peut être perverti, même chez les bébés, par les artifices culinaires, par l'exemple de la mère qui est très incitateur ou enfin par l'hérédité.

Enfin, pour déterminer quels sont les aliments spécifiques de l'homme, au lieu de s'en tenir à l'instinct, il est plus sûr d'étudier le tableau d'anatomie et de physiologie comparées pour déterminer quelle est la place de l'homme parmi les animaux. On voit donc l'erreur de l'instinctothérapie.

Nous sommes apparentés aux singes

L'homme est apparenté aux singes, surtout aux grands primates. L'étude de ces animaux est passionnante dans le domaine de la nutrition, de la santé et du comportement. Dans le numéro hors série, consacré aux grands singes, de la revue Terre Sauvage, nous lisons plusieurs études passionnantes à ce sujet. Les singes ne peuvent pas parler. Alors comment communiquer avec eux ? Les Américains ont réussi à leur enseigner le langage des sourds-muets et à leur parler de la sorte. Ainsi, on leur a appris une centaine de mots simples. Les singes rient. Le rire n'est donc pas le propre de l'homme, comme on dit.

Dans le domaine sexuel, il semble que le gorille observe une certaine retenue, alors que les femelles ne sont disponibles que durant une certaine période, seulement tous les quatre ans, entre deux accouchements. N'est-ce pas l'état normal de la femme ? Celle-ci devrait allaiter son bébé durant trois ans et ne pas être disponible durant toute cette période d'allaitement. De toute façon, si elle est en bonne santé, elle est stérile tant qu'elle allaite son petit. Elle tire tout son plaisir de l'allaitement et n'a besoin d'aucun autre plaisir.

Pour l'orang-outan, un autre primate proche de l'homme, la grossesse durant sept à huit mois et le bébé ne pèse que un kilo environ. La période d'allaitement dure trois à sept ans durant laquelle la femelle ne peut concevoir et évite tout contact avec les mâles. Et que pèse le bébé humain ? Trois à quatre kilos, parfois plus ! D'ailleurs, il perd du poids tout de suite dès les premiers jours de sa naissance. La femme est suralimentée, son accouchement est difficile, le bébé est trop gros. Nos bébés ne devraient pas peser plus de deux kilos.

A six mois, l'orang-outan a doublé son poids et pèse environ sept kilos. Les mâles pèsent deux fois plus que les femelles et leur taille est aussi le double. Les ethnologues prétendent que les termites fournissent un apport précieux de protéines. Mais qui prétendraient que ces singes ont l'instinct parfait ? Ne commettent-ils pas aussi des erreurs ? Quand ils grandissent, ils atteignent les cent kilos.

L'orang-outan après son sevrage apprend à sélectionner son alimentation en regardant ses parents. Sa nourriture comprend quelque trois cents espèces végétales, et rarement des insectes ou du miel pour la gourmandise.

Les orangs-outans connaissent parfaitement le moment exact où les arbres donneront les fruits et le jour où ils mûrissent. Ils adorent les figues.

Les petits aiment aussi jouer avec d'autres petits sous le regard attentif de leur mère, qui n'aime pas beaucoup que ses petits s'éloignent d'elle.

« Un jeune de trois ans et demi attire l'attention de sa mère en tendant la main, paume vers le ciel dans un geste de mendicité bien connu chez les chimpanzés. Mais la mère semble peu disposée à satisfaire la requête de son fils. Le petit commence alors à s'énerver, pique une violente colère et entame une série d'acrobaties plus inquiétantes les unes que les autres : il se tient sur un pied au bout d'une maigre branche, menace de se lancer dans le vide et revient à la charge, moulinant l'air de ses bras. Après cette "crise", la mère, excédée, mais vaincue, cède à ses exigences alimentaires . Le jeune orang-outan n'a donc pas utilisé une branche pour rapprocher un fruit convoité, comme aurait pu le faire le chimpanzé. Il s'est servi d'un instrument incomparablement plus sophistiqué : sa mère. Parfois, elle lui donne un coup avec sa main, mais suivi tout de suite d'une caresse pour le consoler. »

Quand un jeune se perd dans la forêt, il pousse des cris stridents pour appeler sa mère qui accourt vers lui. Mais quand il grandit, sa mère cherche à l'éloigner d'elle. S'il mendie quelque fruit, avec la main tendue et la voix languissante, sa mère le repousse en lui lançant des cris aigus et même en levant sa main sur lui.

Après le repas du matin, qui dure deux heures ou plus, les gorilles font la sieste sur l'herbe. Les petits, eux, jouent ensemble et ne dorment pas.

La mortalité des bébés gorilles est assez élevée à cause du froid et du manque d'hygiène. Leur croissance est deux fois plus rapide que celle des bébés humains. Ils dorment douze à treize heures. Leur régime comprend du céleri sauvage, gaillet, chardons, orties. Ils ne boivent jamais, car leurs aliments sont toujours aqueux. Ils ne mangent pas d'aliments concentrés. Ils mangent aussi des baies, des moelles de jeunes pousses, l'écorce de certains arbres qu'ils découpent avec leurs dents acérées.

Les gorilles mesurent deux mètres trente de hauteur et pèsent environ cent quatre-vingt kilos. Ils ont une force gigantesque et ne mangent pratiquement aucun aliment azoté concentré, sinon rarement. Comment forment-ils toute cette musculature impressionnante sans produits azotés ?

Albert Mosséri, L'homme, le singe et le paradis.

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