jeudi, novembre 10, 2011

Pas plus d'une semaine chez un bouddhiste




Autrefois, les livres n'étaient pas aussi accessibles qu'aujourd'hui, les personnes qui désiraient connaître une tradition spirituelle devaient entreprendre de longs et périlleux voyages pour étudier auprès d'enseignants renommés.

Les lamas voulaient occulter les véritables préceptes de Shakyamuni, le Sage Shakya, alias Siddhartha Gautama, le fondateur du bouddhisme. Il est vrai que les recommandations du Bouddha sapent totalement l'autorité des moines, des prélats et de toute la tradition lamaïste. Par exemple, selon un texte hinayâniste, le bouddha donne un conseil qui est malheureusement ignoré des dociles sectateurs du bouddhisme tantrique du Tibet :

« Ne vous contentez ni des rumeurs, ni de la tradition, ni de coutumes immémoriales, ni de l’autorité de textes sacrés, ni d’une supposition, ni d’une déduction logique, ni d’une preuve sûre, ni d’une inclination naturelle pour telle ou telle idée après y avoir réfléchi, ni des compétences d’autrui, ni de la pensée " le moine est notre maître ". Quand vous savez en vous-mêmes que " ces choses sont saines, irréprochables, conseillées par celui qui est sage, et qu’une fois adoptées et mises en pratique, elles procurent bien-être et bonheur ", alors vous devriez les pratiquer et vous y tenir… »
Le Bouddha (Kalama sutta)

Pour éviter que leurs techniques de conditionnement soient remplacées par une véritable réflexion philosophique, les lamas ont interdit à leurs ouailles de séjourner plus de sept jours chez les adeptes de l'enseignement originel du bouddha. Enseignement qualifié de « Petit véhicule » (Hinayâna) par les lamas. A l'époque, il était impossible de traverser un pays hinayâniste et de se former auprès d'un éminent enseignant en moins de sept jours.

Dans un texte récent, fondé sur les commentaires du XIVe dalaï-lama et intitulé « Kâlachakra, guide de l'initiation et du guru yoga », on retrouve le mépris de l'enseignement originel du Bouddha dans les nombreux serments exigés de l'initié. En effet, l'adepte du Kâlachakra doit prononcer cette phrase : « Je ne demeurerai pas sept jours chez un hinayâniste ». (« Kâlachakra, guide de l'initiation et du guru yoga », présentation de Sofia Stril-Rever, Desclée de Brouwer, 2002, page 189.)

Le texte affirme aussi la supériorité de la voie dite « de la main-gauche » (la main réservée aux usages impurs). Dans cette voie, on reçoit l'ordre de défier tous les interdits alimentaires, sociaux, sexuels... Les passions ne sont pas maîtrisées. Au contraire, la voie de la main gauche les exalte. Après avoir avoué publiquement un acte pédophile et incestueux, un disciple de Sogyal fut applaudi par l'assemblée de Lérab Ling (Lire l'enquête d'Elodie Emery). Faut-il comprendre que ces applaudissements exprimaient une sincère compassion ou marquaient-ils le soutien à un adepte « avancé » de la doctrine immorale du lamaïsme ? Quoi qu'il en soit, les Tantras « supérieurs », Kalachakra Tantra, Guhyasamâja Tantra, Hevajra Tantra... ainsi que leurs commentaires sulfureux ne sont pas à mettre entre toutes les mains.

Le lamaïsme est donc très éloigné de l'enseignement du Bouddha. En revanche, les lamas véhiculent les conceptions du Shivaïsme tantrique (réforme de Kushâna Kanishka, IIe siècle de notre ère).

Au Tibet, Shiva est nommé Lha Chenpo. Dans la secte de Sogyal Rinpoché le dieu est représenté ithyphallique pour symboliser le pouvoir sexuel. Pouvoir dont usent hypocritement des autocrates du lamaïsme ou du Vajrayâna, la Voie du diamant. Le Vajra, dorjé en tibétain, est l'arme en forme d'éclair primitivement attribuée au dieu de l'indouisme Indra.

Il n'est donc pas étonnant de trouver Shiva (Lha Chenpo) dans le panthéon lamaïste. Helena Petrovna Blavatsky écrit dans Isis dévoilée : « Maintenant, nous devons nous rappeler que Shiva et l'autorité palestinienne Baal, Moloch et Saturne sont identiques. » Dans un forum, un internaute précise : « Les deux noms, Seth et Shiva, sont mentionnés dans la Bible Satanique pour désigner Satan ».

Effrayant, non ?




Le bouddhisme libéré des croyances


Un livre grand public sur le bouddhisme avec une approche thématique développant les points essentiels.
Une vraie explication des enseignements de Bouddha souvent mal interprétés ou mal compris.


Stephen Batchelor est directeur honoraire du collège d’études bouddhiques de Sharpham (Grande-Bretagne). Il a été moine pendant dix ans dans les traditions tibétaine et zen. Son autorité est reconnue dans le monde entier. Il vit actuellement en Angleterre dans une communauté bouddhique où il écrit et dirige des retraites.

mercredi, novembre 09, 2011

La mission mondiale du lamaïsme





Au moment où les Français découvrent les dérives sectaires du bouddhisme tibétain, les USA et les amis étasuniens du dalaï-lama demandent la dissolution de la MIVILUDES.

L'éventualité de la disparition de la MIVILUDES réjouira peut-être les responsables de l'Omnium des Libertés, fondé en 1996 par Joël Labruyère pour défendre les individus victimes de discriminations en raison de leurs choix spirituels, religieux ou thérapeutiques. Toutefois, la bienveillance de Joël Labruyère à l'égard des sectes ne s'applique pas aux groupes lamaïstes. Joël Labruyère, auteur de L’État inquisiteur, la spiritualité en danger, est le Torquemada du bouddhisme tibétain.

Joël Labruyère dénonce un plan de conquête mondiale. Selon lui, ce plan passe par le Tibet. Les Tibétains collaborent avec une puissante organisation du Vatican en vue d'établir une théocratie mondiale qui prendrait la forme d'une religion œcuménique.

L'interview d'un mystérieux informateur nommé Bhodyoul permet de comprendre les raisons du combat de Joël Labruyère contre le lamaïsme :

J. Labruyère : Il existe une littérature foisonnante sur les maîtres secrets de la Loge du Tibet. Qui est dans le cercle intérieur de cette Loge orientale ? Et quel en est le but ?

M. Bhodyoul : J'ai découvert ces choses lors de mes recherches en Occident car mes amis tibétains érudits sont aussi ignorants sur leur religion que les chrétiens sur la leur. Je n'ai donc pas été aidé de ce côté mais, avec le recul, il me revient parfois des souvenirs de jeunesse qui éclairent la face cachée de la culture dans laquelle j'ai été élevé.

Je peux dire avec certitude que les légendes sur la « Grande Loge blanche » des initiés d'Orient sont un leurre, car une confrérie secrète qui s'extériorise publiquement, cela n'existe pas ! On peut dire tout au plus qu'elle peut dévoiler son existence avant de muter à un autre niveau. Tous ceux qui prétendent avoir été en contact avec la « Loge des maîtres du Tibet », et qui s'intitulent « disciples des maîtres », ont été leurrés par des intermédiaires. Indéniablement, il existe une fraternité secrète qui veille sur l'humanité mais elle n'est pas de la nature qu'on imagine en fonction de notre conditionnement religieux enfantin. Ses buts secrets ne vont pas dans le sens de notre idéalisme. À propos d'idéalisme, nous verrons comment la prétendue « Grande Loge blanche » utilise notre sentimentalité en nous faisant rêver avec une série d'illusions romantiques déversées dans l'atmosphère à partir du toit du monde.

J'affirme et je peux démontrer que les rites du bouddhisme tibétain sont négativement magiques, et que les répétitions lancinantes d'invocations ont un but précis et, dirai-je, une fonction scientifique. Ce que j'ai découvert a été corroboré par quelques clairvoyants, fort rares au demeurant.

L’organisation du lamaïsme est centralisée et hiérarchisée afin de répondre à des normes de magie collective, les techniques de méditation et de visualisation n'ont pas pour but de libérer l'esprit mais d'émettre des flots d'énergie qui sont soigneusement canalisés et diffusés sur la Terre.
Il s'agit d'une gigantesque centrale de production énergétique employant des dizaines de milliers d'organismes humains parfaitement préparés afin de générer un flux télépathique depuis le toit du monde qui est une situation exceptionnelle pour déverser des ondes vers l'Occident.Cette station émet depuis des siècles sur la fréquence de nos aspirations et de nos idéaux. Je vous expliquerai comment cela fonctionne, car il s'agit d'une science exacte.

J. Labruyère : Vous pouvez y aller. Nous essaierons de suivre, même si cela nécessite un effort. D'après ce que vous m'avez confié, cette science est la clé absolue pour comprendre la fonction d'une hiérarchie sacerdotale.

Bhodyoul : La pureté de l'air des hauteurs de l'Himalaya est particulièrement conductrice pour émettre des signaux télépathiques de qualité. Ces signaux sont pulsés avec force grâce aux rites répétitifs qui se déroulent jour et nuit depuis plusieurs siècles. C'est pourquoi il existe une double hiérarchie : celle des initiés de la « Grande Loge blanche » qui sélectionnent le contenu des messages, et celle des lamas qui dynamisent ces émissions télépathiques par leurs exercices spirituels, sans en connaître le véritable sens.

Les milliers de cités-monastères, qui ont rassemblé jusqu'à 800 000 moines sur les hauts plateaux du Tibet, avaient un autre but que l'étude des sutras et la méditation sur la vacuité. C'est la plus vaste entreprise de propagande de tous les temps, plus puissante que l'Islam ou Rome car le lamaïsme a travaillé dans le secret. Le véritable pouvoir est un pouvoir secret.

J. Labruyère : Avant d'aller plus loin, si on parle de similitude de moyens et d'objectifs entre les lamas et les Jésuites, c'est parce qu'ils utilisent les mêmes techniques de visualisation. Cette méthode de projection mentale serait-elle à la base du système de conquête télépathique des occultistes orientaux ?

M. Bhodyoul : C'est exact. Les exercices d'Ignace de Loyola sont calqués sur les techniques du yoga tantrique indien qui fut adapté par les lamas. De plus, le processus d'éveil qu'on prête à Loyola lors de son « illumination » s'est appuyé sur la technique tantrique de sublimation de l'énergie sexuelle. Cela nous indique qu'Ignace de Loyola, le saint vénéré par l'église catholique, est en réalité un initié venu d'Orient pour accomplir une mission à l'intérieur du catholicisme.

Après avoir fondé son ordre à Rome, au 16e siècle, Loyola envoya immédiatement des missionnaires en Inde, au Japon, en Chine et au Tibet pour boucler le circuit. Cela explique pourquoi les Jésuites ont trouvé bon accueil dans les lamaseries, dès le début du 17e siècle. Ils retrouvaient leurs racines en quelque sorte. Il faudrait rechercher si Tsongkahapa, le fondateur des Gelugpa (les bonnets jaunes) dont le Dalaï-Lama est le chef, ne s'est pas incarné dans la personne d'Ignace de Loyola lui-même après avoir solidement établi son système de lamaïsme réformé sur le modèle de la hiérarchie catholique. Loyola est né en Espagne vers 1490, soit 70 ans après la mort de Tsongkhapa (1419), ce qui est un délai acceptable pour la réincarnation d'un tulku. Ajoutons que l'Espagne est la porte d'entrée pour des esprits venus d'autres civilisations lorsqu'ils s'incarnent pour la première fois en Europe. Il est troublant de constater combien la réforme de Tsongkhapa, fondateur du lamaïsme moderne, ressemble à l'ordre ultra-centralisé d'Ignace de Loyola. L'un se réclame de Bouddha et l'autre de Jésus avec un dogmatisme et un désir de domination assez semblables, alors que leurs pratiques respectives ne sont ni bouddhistes ni chrétiennes, mais s'enracinent dans le yoga et le développement des pouvoirs psychiques.

On remarque que ces deux groupes ont travaillé avec des stratégies apparemment opposées, comme s'ils étaient en compétition, ce qui participe certainement d'un plan cohérent à un plus haut niveau. En effet, alors que le Vatican a lancé ses troupes à travers le monde pour faire des conversions par l'épée, à l'opposé, les Tibétains ont travaillé d'une manière statique en se concentrant sur le toit du monde afin de répandre leur influence par télépathie.

Aujourd'hui, ils sont descendus dans la plaine pour parachever leur grand œuvre. Ils ont fondé des centres dans tous les pays du monde. Voilà à quoi peut servir l'exil, à l'image de la diaspora juive qui a étendu un réseau international que les rabbins contrôlent par la Loi mosaïque et le Talmud. Les lamas tibétains sont désormais installés dans tous les pays, alors qu'ils n'étaient encore qu'une poignée de réfugiés sans ressources, il y a cinquante ans. Or, l'argent ne manque pas.

J. Labruyère : D'où vient-il cet argent ? Car il en faut énormément pour entretenir des milliers de moines non-productifs et verser la pension des éminences du lamaïsme qui ont le rang d'évêques, tout en entretenant un gigantesque parc immobilier de monastères et de centres culturels ? Ils ont bénéficié de passe-droits, comme si une organisation fantôme écartait tout obstacle devant eux et signait des chèques en blanc. Aucune religion minoritaire n'est autant privilégiée car, généralement, les communautés sont dénigrées. Les sectes tibétaines ne sont pas inquiétées par les chasseurs de sectes qui préfèrent s'en prendre à des minorités chrétiennes dont les règles sont plus souples. C'est comme si des paysans de Bourgogne, de Dordogne ou de Bretagne se réveillaient un beau matin avec un monastère tibétain au bout de leur champ, et qu'ils se disaient à l'heure de l'apéritif : « Pour notre salut, voilà encore de saints lamas descendus de l'Himalaya nous apporter le précieux joyau dans le Lotus ! » Même chose en Écosse, en Russie ou à la Martinique. Partout ! Il y a là quelque chose de bizarre mais tout le monde trouve cela normal, sauf quelques esprits qui s'interrogent sur la place éminente accordée à ce bouddhisme des neiges dans la fabrication d'une nouvelle religion mondiale. Si on en croit les livres tibétains exposés dans les librairies spiritualistes, on veut nous convertir de force. Même des sympathisants du bouddhisme en éprouvent un malaise comme devant une exhibition impudique. Qui est derrière cette réclame grossière si peu en harmonie avec les principes bouddhiques ?

M. Bhodyoul : Cherchez le financeur ! Nous savons que les Américains versent une rente au Dalaï-Lama et que les « sponsors » jésuites aident beaucoup. Cela permet de s'interroger sur la fortune des Jésuites. Ils auraient des banques fondées sur le pillage de l'or des Indiens d'Amérique centrale et de leurs piratages en Asie. Ils se sont également enrichis dans le trafic d'esclaves puisqu'ils étaient dans l'ombre des conquérants, leurs hommes de main servant aux basses œuvres. Mais cela nous éloigne du véritable problème. Quel est le but politique de la hiérarchie tibétaine ? Voilà ce que nous devons comprendre.

J. Labruyère : Vous avez parlé d'une panoplie « d'illusions mentales » qui auraient façonné la culture mondiale actuelle, sous ses aspects politiques, culturels, scientifiques et religieux. Cette analyse semblera incroyable à beaucoup mais, après coup, on se dit qu'il n'y a peut-être pas d'autre explication à la tournure que prend la civilisation planétaire avec ses valeurs factices et faussement généreuses qui nous sont imposées par la contrainte de la propagande.

Comment les grands magiciens du Tibet – peu importe qui ils sont – ont-ils pu nous imposer des comportements et un mode de vie que nous croyons issu de la modernité ?

M. Bhodyoul : Je vais vous répondre aussi clairement que possible, si vous acceptez d'ouvrir votre esprit à des données ésotériques qui ne sont pas admises dans votre culture. Pour nous, Orientaux, la télépathie n'est pas un mystère mais un fait banal. Pendant que vous étiez occupés à conquérir le monde pour bâtir votre empire matériel, nous avons développé d'autres facultés.

Les pouvoirs psychiques d'un yogi n'ont rien de miraculeux, il suffit de se concentrer et de prendre son temps. Certains parviennent à léviter et à produire d'autres facéties aussi spectaculaires que stériles du point de vue spirituel.

Lorsque vous rassemblez des centaines des milliers de yogis au sein d'une organisation centralisée afin de les aligner sur la même fréquence psychique à l'aide de rituels établis dans ce but, vous allez mettre en marche une usine mentale d'une puissance nucléaire. Chaque yogi est sensé obtenir un grand pouvoir de concentration grâce à des techniques de visualisation. Les méthodes vantées comme des systèmes de méditation pour apaiser l'esprit utilisent des images de divinités qu'il faut parvenir à faire vivre par l'imagination.

Le lama qui médite sur l'image d'une déesse, doit finir par la voir comme si elle se tenait en chair et en os devant lui. Puis il doit apprendre à la dissoudre, ce qui n'est pas évident. Vous voyez la portée de ces exercices ? C'est exactement ce que font les Jésuites avec les exercices de saint Ignace qui ont été introduits dans tous les milieux religieux, en parallèle avec le bouddhisme tibétain.

Lorsque vous avez acquis cette maîtrise du mental, vous imaginez sans peine les résultats qu'on peut obtenir en rassemblant des milliers de moines-yogis qui accomplissent un rituel magique à la même heure ! Or le Tibet a fonctionné avec des centaines de milliers de yogis ainsi formatés, certes de niveaux inégaux, mais dont le collectif dégageait une puissance inimaginable.

Ce n'est là que la machine de propulsion – le carburant – car, au-dessus de l'usine, il y a des opérateurs conscients qui savent l'utiliser à des moments propices, en fonction de la course du soleil et des rythmes planétaires.

J. Labruyère : C'est compréhensible, mais dans quel but ? Si c'est pour l'évolution, pourquoi les Tibétains ont-ils soutenu Lénine et Hitler ?

M. Bhodyoul : Ce qui vous trompe, c'est le concept de l'évolution historique. Il y a un progrès de la civilisation mais il est relatif. Les esprits qui dirigent les flux télépathiques jouent sur les registres des idéaux de progrès et d'évolution.
Ils savent envoyer des injonctions que nous prenons pour nos propres aspirations. Cela va de la gamme des utopies politico-sociales jusqu'au messianisme, en passant par les bons sentiments. Si l'on veut maintenir le contrôle, il faut proposer une illusion positive, quitte à lui opposer des horreurs afin de redonner l'espoir en un monde meilleur encore plus désirable.

Vous citez Hitler et il est vrai que des lamas tibétains l'ont appuyé. Des nazis se sont rendus au Tibet pour y être initiés à certains secrets ésotériques. Le choix de la svastika comme emblème du national-socialisme en est le meilleur exemple. Mais les Tibétains ont leurré les rêveurs nazis, et ils ont finalement favorisé leur perte. Quant à Lénine, il fut adepte de la Loge orientale. Cette loge des « maîtres de sagesse » n'en est plus à un génocide près puisque la plupart des horreurs sont sorties de sa pochette surprise, avec en prime le new age et l'idéal du meilleur des mondes.

Mais revenons aux aspects techniques de la centrale télépathique. Il y a sept niveaux d'énergie dans la nature, sept qualités depuis les solides jusqu'à l'éther supérieur. Cet éther supérieur emplit l'espace, et il est d'une qualité si subtile qu'il peut réfléchir les idées. À certains moments propices, des flux de pensées sont envoyés dans l'atmosphère et se gravent dans l'éther.

Dans l'homme, certains centres sont sensibles à cette fréquence vibratoire, par exemple, la glande pinéale que les anciens considéraient comme le siège de l'âme. C'est ainsi que le cerveau photographie les idées qui sont dans l'air. Si l'idée s'harmonise avec votre aspiration personnelle, elle sera retenue par votre conscience qui se l'approprie. Alors, vous y répondrez par une réflexion consciente, et vous réagirez à cette impulsion. Cette réponse mentale va retourner vers la source d'émission et c'est ainsi que les opérateurs vérifient l'effet de leur projection grâce à leur technologie occulte. J'essaie de résumer.

C'est la première phase de test. Une idée est lancée sur le monde et l'on vérifie si elle trouve un écho dans les esprits-cibles qu'on veut influencer. Lorsque le test est positif, on commence à entrevoir son impact à travers ceux qui « s'échauffent » avec cette idée nouvelle. Ce sont les « branchés », ceux qui lancent les modes et les mouvements d'opinion. Alors, on envoie une deuxième émission télépathique qui sera cette fois de nature émotionnelle, en stimulant la qualité d'éther au-dessous de la précédente. On la nomme « éther lumineux ». Je vous passe les termes de la tradition ésotérique et le sanskrit.

Pour cette opération visant notre émotionnel, des rituels magiques à base de musique, de chants, de danse, de gestes sacrés, d'encens et d'autres ingrédients seront utilisés. Le courant sera dirigé vers ceux qui ont reçu la première impulsion et qui ont réagi de manière positive à la cuti.

Il s'agit alors pour les magiciens opérateurs de graver leur message dans notre sang afin d'accorder l'émotion à la pensée. La tête et le cœur sont reliés à l'idée qui devient alors comme notre propre création. On s'enthousiasme pour cette « généreuse idée » et on est prêt à agir pour la réaliser. Je résume un processus très complexe. À ce seuil de préparation, la phase de conditionnement suivante est prise en charge par les écrivains et ceux qui sont les propagandistes de l'idée en vogue. Vous pouvez vérifier ce processus si vous suivez l'évolution de la société à travers le miroir des médias. Mais, la plupart du temps, le fait d'y accorder de l'attention nous y relie à notre détriment.

On ne veut pas rester en dehors du coup. C'est mal vu d'être un ringard qui n'est pas bien informé. C'est mal vu d'être un réactionnaire, etc. Où que l'on aille, quoi qu'on fasse, la propagande s'insinue en nous. Vous verrez qu'il y en a pour tous les goûts et toutes les sensibilités.

Au niveau le plus bas de l'opération d'influence télépathique, nous sommes finalement mobilisés par l'instinct de propagation qui nous pousse à répandre nos idées à cause du désir fondamental de procréation et de survie. Au stade le plus matériel, les opérateurs veillent à ce que notre alimentation soit adaptée au résultat qu’ils veulent obtenir. Réfléchissez à la volonté de nos gouvernants de dénaturer la nourriture. Demandez-vous à présent ce que cachent les manipulations génétiques des produits naturels. Cela indique le seuil de conditionnement qui a été atteint au niveau de nos facultés supérieures. Je vous donne ici la réponse à bien des questions écologiques comme l'augmentation de la radioactivité si indispensable pour amener le système nerveux à un niveau vibratoire négatif.

Ainsi, ce processus morbide finit par nous rendre absolument convaincus de la vérité des idées qu'on nous a injectées de manière subliminale et, au stade terminal, cette opération peut nous transformer en chiens policiers de l'ordre établi. Je pense à ceux qui liront mes explications iconoclastes sur le lamaïsme tibétain et qui en seront choqués ! Je n'ai pas les moyens magiques de la « Grande Loge Blanche » pour les convaincre ! Je parle comme un homme ordinaire, mais ils ne veulent croire que les autorités.

J'espère que ces explications sommaires sont suffisantes car il faudrait un véritable exposé technique, ce qui serait franchement indigeste. Chacun peut y réfléchir par lui-même, et s'il est attentif aux signes des temps, il comprendra ce que je veux dire.

Source :http://crom.be/documents/les-contes-de-fee-du-tibet-2



L’État inquisiteur
La spiritualité en danger



Lectures complémentaires :

Le Pape Benoît XVI a proposé une nouvelle autorité mondiale politique « avec de vraies dents », pour possiblement prendre la place de l’Organisation des Nations Unies afin de mettre en place un ordre financier éthique et mettre fin à la crise économique mondiale...

Moine lamaïste et interprète du dalaï-lama, Matthieu Ricard déclare sur France inter : « On doit en arriver à une gouvernance mondiale ».



mardi, novembre 08, 2011

Les USA demandent la dissolution de la MIVILUDES



Après la publication des travaux et des enquêtes de Maxime Vivas, Elisabeth Martens, Elodie Emery..., les français découvrent que des centres du bouddhisme tibétain constituent une inquiétante mouvance sectaire. Voici que le parlement américain demande la dissolution de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) :

Au vu des multiples dérives de la lutte antisectes française, plusieurs membres du parlement américain (US Congress), en tant qu' « allié de la France et pour la protection des libertés fondamentales », ont envoyé, le 28 octobre 2011, un courrier officiel au Premier Ministre, François Fillon, demandant la dissolution de la MIVILUDES et la fin des subventions gouvernementales aux associations antisectes dont les actions sont « contraires à la Constitution de la République française et aux obligations internationales de la France ». (source : http://www.sectes-infos.net/congress_US_Fillon.pdf )

Le lobby lamaïste est puissant aux États-Unis. « Le principal financier du mouvement tibétain est le gouvernement des États-Unis. Entre 1959 et 1972, la CIA a versé 1,7 million de dollars au gouvernement tibétain en exil et 180.000 dollars par an au dalaï-lama. Celui-ci a longtemps nié, mais a fini par le reconnaître.

Par la suite, et aujourd'hui encore, les versements ont été plus discrets, à travers des organisations de couverture comme le National Endowment for Democracy, le Tibet Fund, le State Department's Bureau of Democracy... Autre sponsor important : George Soros à travers l'Albert Einstein Institution, récemment encore dirigée par l'ex-colonel Robert Helvey des services secrets US. » (source http://polymedia.skynetblogs.be/tag/george%20soros )



Elodie Emery, son article confirmé par les Tantras





« Pas si zen, ces bouddhistes », le reportage d'Elodie Emery, met fin à plus de cinquante ans de complaisance médiatique à l'égard du bouddhisme tantrique du Tibet.

En Occident, les médias ont toujours choyé la religion des Tibétains, le bouddhisme tantrique ou le lamaïsme. On occulta la véritable nature du clergé lamaïste, corrompu et décadent. A cause de la guerre froide, les dignitaires religieux de l'impitoyable régime féodal du Tibet furent tous transformés en sages, voire en saints, d'un coup de baguette médiatique. La propagande anticommuniste battait son plein quand le Dalaï-lama s'exila en Inde pour échapper à « l'ogre maoïste ». Cette propagande est à l'origine du mythe de la sagesse des prélats lamaïstes.

Pourtant, le déclin du lamaïsme avait été dénoncé par le célèbre hiérarque tibétain Chögyam Trungpa (1939 – 1987). Fabrice Midal, auteur du livre « La pratique de l’éveil de Tilopa à Trungpa », dit de Chögyam Trungpa :

« Il chercha à réformer un bouddhisme qui avait dégénéré. De ce point de vue, il considérait l’implantation du bouddhisme en Occident comme une chance qui lui permettrait de subsister. Malgré le respect et l’amour profond qu’il avait pour son pays et la tristesse de le voir détruit, il ne gardait aucune nostalgie pour le Tibet de son enfance, n’hésitant pas à affirmer que « plus personne ne pratiquait réellement, c’était une grosse arnaque. Pas étonnant que les communistes aient décidé de prendre le pouvoir, ils avaient raison de ce point de vue […] En fait, je pense que la destruction du royaume du Tibet a été une grande chance pour le bouddhisme. »
Le bouddhisme tantrique est en réalité un ésotérisme et, comme tout ésotérisme, il réserve ses enseignements les plus « sacrés » aux grands initiés. Pendant que l'élite initiatique se livre à de singulières pratiques tantriques, les simples dévots sont cantonnés dans un bouddhisme de pacotille, un faux bouddhisme. En effet, « Au IIe siècle l'empereur Kushâna Kanishka entreprit une réforme du Bouddhisme sur la base des conceptions du Shivaïsme tantrique. Dans un grand concile réuni au Cachemire furent définis les canons de ce nouveau Bouddhisme qui est un Shivaïsme déguisé et que l'on appelle Mahâyana (Grand Véhicule). Cette synthèse du Bouddhisme et du Shivaïsme fut principalement l’œuvre d'Ashvaghosha, un Hindou converti au Bouddhisme. Le Mahâyana se répandit principalement au Tibet où nous retrouvons de nombreuses pratiques des Kâpâlikas (porteurs de crânes) shivaïte car ils utilisaient eux aussi un crâne humain comme réceptacle pour leur nourriture. […] Le but des Kâpâlikas n'est pas d'obtenir une libération hypothétique après la mort ; ils cherchent au moyen des Siddhis, des pouvoirs magiques, à transgresser les limites du corps matériel qui emprisonne l'être véritable, pour atteindre une consubstantialité avec les êtres célestes... » (Alain Daniélou)

Le modèle des initiés lamaïstes est davantage Padmasambhava, le « second Bouddha », que Shakyamouni. Contrairement au Bouddha Shakyamouni, qui se serait « éteint » ou libéré dans un ultime saut nirvanique, Padmasambhava séjournerait à Zangdok Pelri, la Glorieuse Montagne Cuivrée, dont il a fait sa terre pure. Il y coulerait des jours heureux entouré de ses épouses et de nombreuses dakinis parfois un peu extravagantes mais toujours très sexy.

Les grands initiés lamaïstes rêvent tous d'imiter Padmasambha. Pour ce faire, les lamas suivent les recommandations de manuels spéciaux, les Tantras supérieurs. Edward CONZE, spécialiste incontesté du bouddhisme, écrit : « On ne s’attend pas, en fait, à ce que les adeptes d’une religion revendiquent comme une sorte de devoir sacré, par exemple, « le commerce sexuel quotidien dans des endroits écartés avec des filles âgées de douze ans, de la caste candâla ». Le Guhyasamâjatantra, l’une des plus ancienne, et aussi des plus sacrées, parmi les Écritures du Tantra de la Main-gauche, enseigne, semble-t-il, exactement le contraire de ce que soutenait l’ascétisme bouddhique. Il nous dit que nous atteindrons facilement la bouddhéité si « nous cultivons tous les plaisirs des sens, autant que nous pouvons le désirer ». Les rigueurs et les austérités échouent, alors que la satisfaction de tous les désirs » réussit. Ce sont justement les actes les plus immoraux, les plus frappés de tabou qui paraissent avoir particulièrement fasciné les adeptes de cette doctrine. » (Edward Conze, Le bouddhisme, Editions Payot.)

Elodie Emery n'a constaté qu'une infime partie des dérives du bouddhisme tibétain. Quand les pratiques secrètes des lamas seront connues de tous, la justice devra se prononcer car la pédophilie et d'autres formes de criminalité sont encouragées dans des Tantras lamaïstes.

Pas si Zen, ces bouddhistes :






dimanche, novembre 06, 2011

Sogyal Rinpoché





Pas si zen, ces bouddhistes 



Par Elodie Emery


Sogyal Rinpoché, lama tibétain de renommée mondiale, vient d'achever une retraite de quatre jours à Paris. Destinés à initier les Occidentaux à la pratique de la méditation, les enseignements de ce maitre tibétain connaissent un vif succès. Pourtant, les rumeurs sur la légitimité du personnage ne cessent de croître : le gourou entretiendrait des relations à la limite de l'abus de pouvoir avec ses disciples les plus proches.

Reportage à Lerab Ling, dans le principal centre de retraites Sogyal Rinpoché.


« Sogyal Rinpoché en personne, tu te rends compte ? » « Je l'ai déjà vu une fois pendant une conférence à Amsterdam, mais de loin » « Une semaine entière avec lui... Je me sens tellement privilégiée.» Dans le luxueux temple bouddhiste de Lerab Ling, niché au coeur des Cévennes à Roqueredonde, l'excitation atteint son comble : l'arrivée du maître a été annoncée. Assis dans la position du lotus - éminemment inconfortable pour quiconque ne pratique pas assidûment le yoga -, les disciples ont écouté patiemment le discours d'introduction à cette retraite de méditation qui va les occuper pendant huit jours. Ils ont bien noté les règles à respecter : ne pas boire d'alcool, ne pas fumer, ne pas utiliser son téléphone portable, et parler le moins possible. Sauf sur le parking du centre, où ces comportements de débauche sont autorisés. Maintenant, action ! Les retraitants veulent voir leur gourou, en chair et en os.

Sogyal Rinpoché ? Un lama de renommée mondiale. Né au Tibet en 1947, il a été reconnu très jeune comme la réincarnation d'un des maîtres du treizième dalaï-lama, ce qui impose le respect de la communauté religieuse. Dès son arrivée en Europe, en 1971, il commence à enseigner les rudiments du bouddhisme tibétain aux Occidentaux. En plein rejet du christianisme, la génération hippie se passionne pour cette forme de spiritualité exotique. 


Esprit moderne, corps tibétain

Obèse mais énergique, le petit homme prend de l'envergure, jusqu'à fonder le centre de Lerab Ling. Le temple, modèle d'architecture bling-bling en pleine nature, est inauguré en grande pompe par le dalaï-lama en 2008, en présence de Carla Bruni-Sarkozy, Rama Yade et Bernard Kouchner. Il accueille aujourd'hui de 2 000 à 3 000 retraitants chaque année. La brochure de promotion dit de Sogyal Rinpoché qu'il a un « don remarquable pour réunir plus de deux mille cinq cents ans de sagesse et d'expérience bouddhistes d'une manière authentique, accessible, et tout à fait pertinente pour le monde d'aujourd'hui ». Un esprit moderne dans un corps tibétain (ou l'inverse) : le gourou fait mouche chez les Européens en quête de sens. Il est aussi l'autorité spirituelle de l'association Rigpa qui rassemble 130 centres bouddhistes dans 41 pays du monde, et l'auteur du Livre tibétain de la vie et de la mort, vendu à plus de 2 millions d'exemplaires dans le monde. Autant dire que Sogyal Rinpoché est à l'amateur de nourriture spirituelle ce que Lady Gaga est au fan de musique pop : une superstar. Mais sa notoriété et le succès que rencontrent les retraites n'empêchent pas les rumeurs persistantes sur la légitimité du personnage. Rinpoché ne serait pas le véritable auteur de l'ouvrage qui a fait sa renommée, et surtout, il entretiendrait des relations à la limite de l'abus de pouvoir avec ses disciples les plus proches (lire plus bas)...

Mais, en ce mois de juillet 2011, les 500 personnes inscrites à la traditionnelle retraite estivale de Lerab Ling ont d'autres préoccupations. Venues d'Italie, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Angleterre ou de France, toutes ont délaissé les plages et l'apéro au rosé pour s'isoler huit jours dans l'espoir de découvrir les secrets de la méditation. On compte bien dans l'assemblée un hippie quinqua et deux ados gothiques, mais l'essentiel est constitué de gens « ordinaires », venus seuls, en couple ou en famille. Unis par l'originalité de leur démarche, les participants ont le bon goût de ne pas se taper dessus quand les précieux coussins, indispensables pour tenir des heures assis en tailleur, viennent à manquer. Ceux qui en avaient discrètement empilé cinq sous leur postérieur ne rechignent pas longtemps à les céder à leur voisin : l'essentiel, après tout, est d'être en position de voir le gourou. Les architectes du temple ont prévu le coup en disséminant des écrans plats un peu partout dans la salle. Des interprètes se chargent de traduire les discours de l'anglais syncopé de Sogyal Rinpoché (« Is dat clear ? D'you undeustand ? ») dans les différentes langues des retraitants.


Humiliations publiques 

Quand le maître apparaît enfin sur l'estrade dans sa robe orange, comme il le fera chaque jour aux alentours de midi, les 500 groupies se lèvent comme un seul homme. Les plus zélés entament même une prosternation bouddhiste (genoux, ventre et front à terre) difficile à mener à bien, chacun disposant d'un espace limité aux dimensions de son coussin. Sogyal Rinpoché, c'est 1 m3 de pure sagesse : ça s'accueille dignement. « Il a les cheveux plus noirs que la dernière fois, non ? » murmure une femme à son mari. Rinpoché, qui signifie en tibétain « le Très Précieux », prend effectivement soin de son apparence. Les cheveux blancs, c'est un charme dont il se passe.

Ce matin-là, dans le temple à la décoration surchargée, où domine un bouddha en or de 7 m de haut, le gourou pointe d'un doigt agacé un grand portrait de maître placé derrière lui. «Qu'est-ce qu'elle fait là, cette photo ? » demande-t-il sèchement à ses assistants. S'ensuivent vingt minutes de mise au point et de brimades, alors que nonnes et disciples s'agitent en tous sens pour déplacer la photo. Au fil des « enseignements » dispensés chaque jour, ces scènes deviendront vite habituelles : loin du calme détachement du dalaï-lama, le chef spirituel du temple de Lerab Ling s'énerve, se moque et engueule ses collaborateurs. Qui pour une photo, qui pour un verre tombé, qui pour une porte mal fermée. L'exercice prend parfois des allures d'humiliation publique. « Faites-moi penser à investir dans un costume et une coupe de cheveux pour lui », dira-t-il à propos d'un de ses disciples, déclenchant l'hilarité de la salle.

De quoi rendre perplexes certains élèves. Laura, une Française de 31 ans, s'interroge : « Je n'arrive pas à faire le lien entre le Livre tibétain de la vie et de la mort, qui m'a bouleversée, et le personnage que je viens de découvrir ». Les « nouveaux » se rejoignent tous sur un point : pourquoi diable le maître s'acharne-t-il sur ses assistants qui se plient en quatre pour le servir ? « C'est vrai que cela peut surprendre, reconnaît Jack*, l'un des animateurs, un Américain qui essuie au moins 10 blagues par jour de la part du gourou. Mais c'est un enseignement. Si vous ne comprenez pas, c'est le but ! C'est pour casser vos concepts et vos habitudes ». Soit. Les retraitants ne se découragent pas pour si peu, et ils continuent à se lever de bonne grâce pour être à 9 heures pétantes dans le temple, prêts à recevoir la bonne parole.

L'épreuve du feu pour tester la volonté des disciples de casser tous leurs concepts se présente le troisième jour. Sans doute encouragé par le climat de compassion qui règne à Lerab Ling, un Néerlandais d'une quarantaine d'années juge le moment opportun pour se confesser devant le maître, et accessoirement devant les centaines de personnes également présentes dans le temple. L'homme prend la parole pour évoquer ses problèmes conjugaux, et la manière dont sa femme lui hurle dessus à toute occasion. Le gourou se lance alors dans un véritable show : « Avez-vous essayé de l'interrompre en l'embrassant ? Ou en lui faisant l'amour passionnément ? Non ? Et sinon, avez-vous essayé de prendre des cours de karaté ? » Le succès est immédiat, les retraitants se tapent sur les cuisses. « Vous êtes néerlandais ? Ce sont les pires. Peut-être que votre femme a raison de dire que vous ne savez pas communiquer ! Avez-vous essayé de lui dire simplement : « Jawohl, jawohl, mein Führer » ?» La salle s'étrangle de rire devant ces conseils illuminés de sagesse.

Mais la séance prend un tour inattendu quand l'homme se met à raconter ce qui suscite le courroux de sa femme : « J'ai travaillé pendant vingt-cinq ans avec des enfants handicapés mentaux. Un jour, j'ai abusé de ma position avec l'un d'eux ». Frémissement dans l'auditoire. « Je l'ai dit à ma femme, et c'est pour ça qu'elle fait peser une pression terrible sur moi, elle a toujours peur que je fasse quelque chose à notre fille de 4 ans». Devant le manque d'ouverture d'esprit manifeste de l'épouse, le maître choisit le silence. Il commence à être à court de blagues. « Un jour, elle a dû partir quelques jours. J'ai fait couler un bain pour ma fille et moi... L'eau était trop chaude, j'ai eu une sorte de malaise : je pouvais entendre et voir, mais je ne pouvais pas bouger. Et c'est là que ma fille m'a sucé ». La salle est muette, interdite. Sogyal Rinpoché reprend la parole : « C'est très courageux de le dire devant tout le monde ». Des applaudissements compatissants viennent saluer l'aveu de ces deux crimes pédophiles.

Le soir, on annonce que le « monsieur ayant tenu des propos provocants » a quitté la retraite et que « des gens compétents s'en occupent ». Le sujet divise les retraitants et alimente toutes les conversations. Les plus anciens élèves viennent voir les nouveaux, pour discuter avec eux du « mouvement de colère » que l'épisode soulève chez certains. « C'est intéressant que tu réagisses de manière aussi virulente, estime une disciple confirmée d'une soixantaine d'années, en s'adressant à une jeune femme en larmes. - Pour moi, c'est stupéfiant que ça te laisse aussi indifférente », lui répond-elle. Dès le lendemain cependant, l'épisode du « Néerlandais aux propos provocants » est enterré.


Silence, le gourou pète ! 

Encore cinq jours à tenir. Chacun se recentre sur son objectif : apprivoiser l'esprit qui s'échine à nous rendre malheureux, réveiller le bouddha qui sommeille en nous. Pour l'atteindre, une seule solution : suivre le maître. Les retraitants apprennent bien vite que tout ce que fait ou dit Rinpoché est un teaching, un « enseignement ». Personne n'a de mal à le comprendre quand il évoque avec beaucoup de clarté les principes de base de la méditation. Les élèves, enchantés, commencent à toucher du doigt le calme que procure la pratique du « repos de l'esprit », et c'est bien pour cela qu'ils sont venus. Mais c'est beaucoup moins évident quand le gourou se transforme en incarnation tibétaine de Jean-Marie Bigard et se met à imiter le bruit d'un pet ou à disserter sur les vibromasseurs. Ou quand il passe la moitié de la session à rabrouer son équipe parce que son gratte-dos n'est pas en place. Pendant le déjeuner, les retraitants échangent leurs impressions. Le conseil dispensé par les disciples confirmés est limpide : il ne faut surtout pas entrer en « résistance » avec les enseignements. Seule la « dévotion » de l'élève permet d'atteindre une authentique « connexion » avec Rinpoché. C'est lui-même qui l'explique le plus clairement : «Suivez les enseignements, ne réfléchissez pas trop. Je suis votre boss, je suis votre maître, votre rôle est de me suivre ». Au début de la semaine, l'accent était mis sur la communication ; mais à partir du quatrième jour, le gourou change d'avis et propose de supprimer les ateliers de discussion de l'après-midi qui, selon lui, ne servent à rien. On conseille au néophyte en quête d'éveil de ne pas trop poser de questions, mais plutôt de regarder le visage du maître quand il médite, d'écouter sa voix qui a des « pouvoirs spéciaux » et de prier pour lui quand il n'est pas dans son assiette. Sogyal Rinpoché promet que la technique a fait ses preuves. Il raconte comment certains de ses élèves ont guéri du cancer ou retrouvé la vue grâce à la force de leur « connexion ». Motivés, la plupart des retraitants suivent ces conseils avisés. Après tout, ils ont bien l'intention de tirer un maximum de bénéfices de l'expérience : ils ont payé pour ça.

Cash machine

Les plus jeunes et les plus fauchés (souvent les mêmes) ont déboursé 500€.Pour cette somme, ils ont accès aux enseignements, aux repas (légumes avec accompagnement de... légumes), et sont autorisés à planter leur tente dans la forêt. Il y a beaucoup de moustiques, et la distance qui sépare les dernières tentes du bloc sanitaire transforme toute envie nocturne en véritable expédition. Par ailleurs, les tempêtes à répétition et les températures autour de 7 °C (le centre est perché à 850 m d'altitude) ont fini par faire craquer les plus vaillants. Au sixième jour, une Française se jetait en travers du chemin de Sogyal Rinpoché pour implorer de dormir dans un endroit sec. Son geste désespéré et ses cernes sous les yeux ont convaincu le maître, qui lui a affecté un chalet privé pour la nuit suivante. Au grand dam de tous les autres campeurs qui ont amèrement regretté de ne pas avoir eu la même idée... ou de ne pas avoir rallongé la facture de quelques centaines d'euros pour dormir dans un chalet.

Les retraitants doivent également s'acquitter d'une tâche quotidienne appelée « rota » pour participer à la vie du temple. Les plus «avancés » sur le chemin spirituel n'hésitent pas à se dévouer au nettoyage des toilettes, les autres préfèrent donner un coup de main à la compta :500€ minimum la retraite multipliée par 2 000 ou 3 000 disciples, cela fait au bas mot de 1 à 1,5 million d'euros qui rentrent dans les caisses. Ils peuvent aussi aider la boutique du centre.

C'est dans cette échoppe que l'on peut faire l'acquisition des ouvrages spirituels de référence et des photos des grands maîtres. L'endroit offre également l'occasion d'apprécier qu'on peut être bouddhiste sans être dépourvu d'un sens aigu du marketing : tasses Lerab Ling, coussins de méditation Lerab Ling et T-shirts « Osez la méditation ! », on trouve de tout.

A la fin de la retraite, les participants dépensent facilement 70€ pour rapporter chez eux un souvenir de cette semaine hors du temps pendant laquelle ils se sont consacrés, souvent avec quelque succès, à l'apaisement de leur esprit, en méditant plusieurs heures par jour et en écoutant en boucle le message du Bouddha. Ou plutôt celui de Sogyal Rinpoché, qui pourrait se résumer en deux mots : « Adulez-moi ».

Mais, pour l'instant, ceux qui s'en plaignent à voix haute sont encore rares...

* Tous les prénoms ont été changés.

Profession : esclave de gourou 

En novembre 1994, une femme connue sous le pseudonyme de Janice Doe porte plainte contre Sogyal Rinpoché pour « abus sexuel, mental et physique ». L'affaire se règle hors tribunal par une transaction financière. Si aucune nouvelle plainte en justice n'a été déposée depuis, les forums Internet regorgent de témoignages d'élèves ayant quitté l'association de Sogyal Rinpoché en raison d'un comportement jugé « non conventionnel ». Daniel Genty est le créateur d'un blog consacré au cheminement spirituel intitulé « Les voies de l'âme ». En octobre 2007, il poste un extrait du Livre tibétain de la vie et de la mort qui lui a particulièrement plu. A sa grande surprise, le billet suscite pas moins de 462 réactions, dont certaines sont particulièrement virulentes à l'adresse du chef spirituel de Lerab Ling. Car voilà : Rinpoché se revendique d'une tradition, celle de la « folle sagesse » (lire l'entretien avec Marion Dapsance plus bas). Un héritage particulièrement inadapté aux normes occidentales, dans la mesure où il autorise toutes les pratiques, notamment sexuelles, pouvant amener les élèves à l'éveil. « Le maître, c'est comme le feu, dit un proche du gourou. Si on en est loin, on a froid ; si on s'approche trop, on se brûle ». Mimi, qui a travaillé comme assistante personnelle du maître pendant trois ans, fait partie de celles qui se sont brûlées. « Mon job, c'était d'être à sa disposition : le laver, l'habiller, transmettre ses ordres aux autres, dormir au pied de son lit au cas où il aurait besoin de moi, préparer ses voyages...» S'occuper du maître n'est pas une mince affaire. Chaque déplacement de Rinpoché mobilise des dizaines de personnes et répond à des règles dignes du protocole royal britannique. Le « collaborateur » privilégié se voit remettre un document de plusieurs dizaines de pages de consignes à respecter : veiller à ce qu'il y ait toujours de la nourriture et à boire dans la voiture, s'assurer que quelqu'un à l'arrivée est prêt à lui ouvrir la portière, exiger un menu composé de viande bovine quand Rinpoché doit prendre l'avion (loin d'être végétarien, le maître adore le boeuf), ainsi qu'une place à l'avant de la cabine... La liste est sans fin. « Après quatre mois de ce régime, on est épuisé, on ne réfléchit plus. Le jour où il m'a demandé de me déshabiller, je l'ai pris comme un test de plus pour évaluer ma dévotion », dit Mimi. Un « test » qui lui a été présenté comme une grande chance dont elle devait à tout prix conserver le secret. Aujourd'hui, alors qu'elle a définitivement quitté le maître, l'ancienne disciple a décidé de parler. Elle a témoigné dans le cadre d'un documentaire sur les abus de pouvoirs intitulé « In The Name Of Enlightenment » (« Au nom de l'éveil »). Réalisé par Debi Goodwin, le film a été diffusé le 23 mai 2011 sur la chaîne canadienne Vision TV. Mimi travaille à l'écriture d'un conte autobiographique sur ses rencontres dans le bouddhisme. Dans l'entourage du maître, on rappelle que Rinpoché n'est pas un moine, et qu'il est en droit d'avoir des relations sexuelles avec ses élèves si elles sont consentantes : « Tout ce que fait le maître, c'est toujours dans le but d'amener à l'éveil. Si la disciple ne comprend pas la chance qu'elle a d'avoir une telle connexion avec le maître, c'est que son ego revient en force. C'est très dommage ».





Interview Marion Dapsance, doctorante en anthropologie


Doctorante en anthropologie à l'Ecole pratique des hautes études, Marion Dapsance travaille sur l'importation du bouddhisme tibétain en Occident. Elle s'intéresse plus particulièrement à Lerab Ling et aux autres centres ouverts par Sogyal Rinpoché en France.


Marianne : Pourquoi un tel engouement pour une pratique spirituelle si éloignée de nous culturellement ?

Marion Dapsance : Justement parce que c'est éloigné de nous ! Il y a tout un imaginaire romantique qui a fait du Tibet un sanctuaire de pureté abritant une « spiritualité originelle », non entachée par la civilisation « matérialiste » de l'Occident. Le bouddhisme n'aurait notamment aucun des défauts attribués au christianisme : il se caractériserait par une absence de dogmes, d'autorité, de hiérarchie. Son succès repose en grande partie sur un rejet de l'Occident, qui correspond souvent, pour les Occidentaux qui s'y adonnent, à une véritable détestation de soi. Le paradoxe de cette adhésion négative est double : d'une part, l'« alternative » en question consiste souvent à se présenter comme une « science » (la fameuse « science de l'esprit »), qui est un critère éminemment occidental. D'autre part, en cherchant à éliminer leur bagage culturel considéré comme un « obstacle » à la vérité ou au bonheur, certains pratiquants arrivent à un état de confusion tel qu'ils en viennent à poser des actes absolument contradictoires avec ce qu'ils disent par ailleurs faire. Tout en prônant la liberté d'esprit, ils s'en remettent parfois corps et âme à un maître. Je ne parle pas ici bien sûr de tous les pratiquants, mais d'une partie - assez importante néanmoins - d'entre eux.

Qu'est-ce que la « folle sagesse » ?

M.D. : La « folle sagesse » est une notion théorisée par l'un des plus célèbres vulgarisateurs du bouddhisme tibétain en Occident (actif surtout dans les années 70) : Chögyam Trungpa. Ses ouvrages sont des best-sellers - comme le livre de Sogyal Rinpoché, du reste. Il s'inspire à la fois de la tradition tibétaine des « saints fous », ces yogis vivant à la marge de la société, et du mouvement contre-culturel des années 60-70. Le mot d'ordre est la rupture vis-à-vis de tout type de convention. L'idée est aussi que la sagesse d'un maître est tellement grande qu'elle dépasse notre entendement - ce qui conduit à la seule position possible : la foi. Puisqu'il est considéré mauvais de s'interroger sur le bien-fondé des enseignements, cela peut conduire à de réels abus d'autorité.

Comment éviter ces écueils, sans pour autant se priver des bénéfices que peut nous apporter la découverte du bouddhisme tibétain ?

M.D. : L'important est sans doute de rester lucide sur les personnes que l'on a en face de soi, je veux parler des « maîtres ». Ce sont avant tout des êtres humains, avec des défauts, des ambitions, des lacunes, et porter sur eux un regard critique est un geste salutaire qui n'empêche pas l'appréciation de leurs qualités d'enseignants « spirituels ». Ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord avec tout qu'on n'est d'accord avec rien.


Source :

Sogyal, l'adipeux gourou tibétain, est la vedette du documentaire intitulé « Au nom de l'éveil », catégorie : les scandales sexuels dans la religion.








La religion est une bonne affaire




Derrière les controverses quiétistes qui émurent au VIIIe siècle les bouddhismes indien et chinois, Paul Demiéville a donc su déchiffrer des conflits impériaux qui nous éclairent ceux d’aujourd’hui, prouvant ainsi, une fois de plus, que l'érudition, et la plus exigeante, n’a jamais stérilisé que les imbéciles. (Lire http://bouddhanar.blogspot.com/2011/11/la-chine-le-bouddhisme-et-le-tibet.html )

Dédiés à Demiéville, les Aspects économiques du bouddhisme dans la société chinoise du Ve au Xe siècle, en effet, ne sont indignes ni d’un maître de cette qualité ni de ce Marcel Granet auquel Jacques Gernet succéda en Sorbonne. Pas plus que l'écran de fumée dont Gernet, de Paris à Touen-houang et de Touen-houang à Paris, s’abritait en 1957 derrière sa pipe, les silences de Gernet, qui finissaient par former un seul bloc de silence, ne m’avaient dérobé durant notre voyage le prix du peu qu’il disait. A le croire zéniste, ce Sorbonnard ! Mais je découvris bientôt qu’au lieu de s'enfermer dans le silence des maîtres de Dhyâna, de Tch’an ou de Zen, Jacques Gernet acceptait parfois la transmission discursive : ne nous a-t-il pas donné, voilà dix ans, les Entretiens du Maître de Dhyâna Chen-houei du Ho-tsö (668-760) ? Quand il se tait, Jacques Gernet, il n’entre point en Dhyâna, lui, mais il pense ; comme ceux qui le font droitement, il pense corrosivement.

Tout comme Marcel Granet, l’un de mes pères puisqu’il m’initia aux penseurs de la Chine, Gernet excelle à décrasser les idoles. « La langue est belle », disait Alain, et c’est vrai : j'aime à croire que c’est en vertu du principe chinois des dénominations correctes que le nom de Gernet s’accorde si richement à celui de Granet son prédécesseur. Après Marcel Granet, qui nous astiqua Confucius et le confucianisme, voici que Jacques Gernet vient de nous nettoyer le bouddhisme chinois; J’ignore s’il doit au marxisme quelque chose ou beaucoup, car on ne discerne chez lui aucun des tics, aucun des mots du jargon de l’École; mais je sais bien que ses travaux réalisent exactement l’idée que je me faisais de la critique des religions quand j’avais vingt ou vingt-cinq ans. Peut-être Jacques Gernet se sert-il tout bonnement de sa raison, sans se réclamer d’aucune autre forme que la patiente et méthodique recherche des vérités. En un temps où la pensée marxiste déserte presque tous ceux qui s’en réclament, voila donc une étude exemplaire et dialectique ! Elle montre évidemment que, pour aller dans le sens de Marx, il suffit aujourd’hui d’aller contre le « marxisme ». Clair et lucide, minutieux et vaste, rigoureux et tonifiant, le bon livre que voilà ! Non, la sinologie française n’a nullement périclité.

On a souvent reproché aux confucéens - et de Groot en particulier dans Sectarianism and Religious Persecution in China - d’avoir tyrannisé les irréprochables bouddhistes ; il faut entendre ce bon M. de Groot condamner K’ang-hi et Yong-tcheng, par exemple, ces « persécuteurs-en-chef » des pauvres, des innocents moines ! A une caricature de confucianisme déchu en idéologie, il sera toujours facile d’opposer l’idéal du Bouddha, comme aux pratiques staliniennes la générosité du Sermon sur la montagne ; mais si, aux bûchers de l'Inquisition, à la corruption du bouddhisme chinois, vous opposez l’idée que Marx on Épicure se faisaient de l'humanisme, elles ont bonne mine, les religions ! Tous ceux-la out toujours tort qui se livrent à ce jeu si vain : opposer a une religion incarnée, celle d’autrui, l’épure d’une religion, la nôtre.

Que le bouddhisme ait contribué non seulement aux arts, mais aussi à la spiritualité de la Chine, seul un idiot en douterait. Qui sort ébloui des grottes de Touen-honang, comment espérez-vous qu’il n'admire pas la peinture des moines ? Non, Gernet n'oublie pas qu'en multipliant les sanctuaires, la religion de Fo, le bouddhisme, favorisa les voyages, aménagea le réseau routier, multiplia les ponts, les bacs, les hôtelleries. Si le monde communiste et le monde chrétien peuvent exalter leurs défricheurs, le monde bouddhiste eut les siens : les communautés mettaient souvent en valeur les terres ingrates et, dans un pays où l’on s’occupait surtout de céréales, riz ou blé, elles créaient des cultures de types variés : pacages, vergers, bois, taillis, etc. Gernet ne conteste même pas le rôle - en un sens heureux - qu'ont pu jouer des couvents déguisés en banques de crédit agricole. Tout cela peut et doit être inscrit à l'actif de la religion. Si l'économie chinoise s'est transformée énergiquement entre le Ve et le Xe siècle de notre comput, « c’est en partie au bouddhisme qu'on le doit ».

A quel prix pour le peuple, et pour la Chine ? Les manuscrits de Touen-houang nous montrent le revers de cet agréable décor.

Pour satisfaire une piété populaire qu'ils stimulaient ingénieusement, passe encore que les moines fondissent force sapèques (monnaie chinoise) pour les mouler en objets de piété ; mais quand les paysans s’égaraient jusqu’à vendre leurs instruments aratoires afin d'acquérir ces gris-gris dont les moines leur assuraient que seuls ils assuraient le salut, c'est-à-dire la fin du cycle infernal des transmigrations, l'empereur n’est-il pas sage qui essaie de mettre fin au commerce canoniquement illicite des chose pieuses ? Non contents de coloniser les terres en friche, que les moines, peu à peu, s’insinuent puis s'installent dans les régions bien cultivées ; qu’en falsifiant le cadastre ils dépouillent religieusement les paysans des terres arables, et les réduisent à la condition de chemineaux ; pour mettre en valeur des domaine toujours plus vastes, que les monastères exploitent les « familles du Bouddha », c'est-à-dire des esclaves publics, des forçats, des condamnés à mort dont la peine était commuée ; fût-elle exploitée à si bon compte, que la terre bientôt leur paraisse moins rentable que les industries de transformation, et qu'ils monopolisent peu à peu pressoirs et moulins, pressentant à leur profit l'idée qui sera chez nous celle du four et du moulin banals, s'asservissant ainsi la paysannerie, n'est-ce pas outrer le vœu de pauvreté ? Quel rapport je vous prie entre l'illumination du Bouddha et ces instituts de prêts sur gages ou de prêts usuraires qu'imaginent alors les moines, grâce à une casuistique selon quoi tout profit devient licite qui peut être porté au crédit du Bouddha, c'est-à-dire de ceux qui s'arrogent le droit de le représenter, alors que tout homme deviendra bœuf, âne, chameau ou esclave, qui dérobe si peu que ce soit aux saints hommes dont les biens sacrés sont surnaturellement inaliénables ?

Si je précise, mais cela va de soi, que tout moine chinois était exempt d'impôts et de corvée, et que, la Chine se trouvant en guerre, contrainte de solliciter des couvents quelque secours, un chef de bonzes - comme disait Voltaire - menaça l'empereur en ces termes : « Je crains que cet acte impie n'attire sur notre pays une grande calamité », vous comprendrez pourquoi ce fut bientôt à qui entrerait là-bas en religion : hommes, femmes, enfants la mamelle, par villages entiers on se déclarait moines, sans du reste changer de vie, pour obtenir la franchise d'impôt. Comme si ce n'était pas assez, on vit bientôt les ordinations à l'encan, les dignités ecclésiastiques tarifées (disposiez-vous de cent mille sapèques, sans lire un mot de pali vous deveniez « expert en sutra »), et les certificats d’ordination, transformés en effets de commerce, se négocier sur les marchés. Édifiant spectacle, assurément, que cette moinerie universelle, mais plus fâcheux encore qu’édifiant, car le nombre des imposables diminuait dangereusement.

Patience! Nous n’en sommes qu’au début de cette heureuse complicité qui unit toujours les affaires à la religion. Le Bouddha, c’est connu, faisait au don la place grande. On assista donc en Chine à une espèce de gigantesque potlatch : c’est à qui comblerait les couvents de cadeaux précieux. Plus affichée la pauvreté, plus princier le don. Sapèques et soieries arrivaient aux monastères par chariots lourdement chargés. La science des livres sacrés servait assez bien son homme, elle aussi : tel moine obtenait d’un seul coup trois cent mille sapèques, fortifiées d'une mensualité viagère de trente mille sapèques. Le saint homme, et qu’il est courageux de faire vœu de pauvreté ! Pour attirer les cadeaux compensatoires, on se mutilait par le feu, ou de toute autre façon. D’autant plus somptueux le don que plus horrible le sacrifice ; or, si je me fie aux plus récentes statistiques, les fous, ça se trouve presque autant chez les religieux que chez les professeurs. Pour assurer la prospérité du couvent, on se faisait donc dévorer par les bêtes féroces, ou frire à l'huile. Certains empereurs se prêtent, à ce jeu dément : à plusieurs reprises, Wou des Leang fit « don » de sa personne au Bouddha ; ses ministres étaient ainsi contraints de le racheter aux pauvres moines. Ci : un milliard de sapèques. Ajoutez les dépenses extravagantes encouragées par une piété aberrante que les moines se gardent bien de corriger, puisqu'ils en bénéficient : au sommet d’une tour haute de 200 mètres, installez une jarre d’or massif où ranger vingt coffrets taillés dans la pierre précieuse ; disposez tout autour trente plats d’or fin destinés à recueillir la rosée ; que les clochettes d’angle elles aussi soient en or, et aussi les trois mille quatre cents clous, vous aurez quelque chance d’entrer un jour au paradis de l’Ouest, et d’y entendre de belles musiciennes, séduisantes houris. Ce faisant, vous contribuerez pieusement à enrichir de pauvres moines. D’après les archives des monastères de Touen-houang, il arrivait qu’un quart des recettes provînt de cette panique des hommes devant la mort.

Le pays se déboisait, les métaux précieux manquaient, les paysans n’en pouvaient plus d'impôts ni de corvées, mais, dès le VIIIe siècle, la pauvre Église bouddhique possédait à soi seule les trois quarts du patrimoine de la Chine. En 778, année où, l’on comptait cinq millions d’adultes imposables, les sommes prélevées sur un million d’entre eux suffirent tout juste à entretenir deux cent mille moines. Le bien-être d’ascètes voués à la pauvreté absorbait donc le cinquième des rentrées fiscales de l'Empire.

Comme l'argent pourrit tout, les boutiques de prêts hypothécaires devenaient autant de tripots : les moines y vivaient grassement et s’y soûlaient, au mépris des interdits alimentaires. Pour résister plus méritoirement, faut-il croire, aux tentations de la chair, ils s’entouraient de concubines ou de putes.

Nous ne sommes pas au bout de notre émerveillement. Parmi les moines faux ou vrais qui avaient choisi la profession lucrative d’ascètes itinérants, on comptait maint charlatan qui avait mis au point des techniques respiratoires importées de l’Inde, des tours de passe-passe, des histoires à dormir debout comme celle du tigre mangeur d’hommes que la vertu d’un moine convertit au bouddhisme, bref : de quoi obtenir sur le peuple, toujours crédule, un ascendant redoutable. On le vit bien lorsque les pseudo-prophéties de ces imposteurs se mettaient au service des puissants de la cour. Le plus illustre surgeon du bouddhisme féminin, l’impératrice Wou Tsö-t'ien, été élevée par des nonnes ; dès qu'elle eut usurpé le pouvoir suprême, les prophètes de carrefour soutinrent et justifièrent sa cause. Ordonné moine et par elle anobli, un de leurs compères couchait avec la garce et en obtenait des crédits pour construire les temples où la mégalomanie de cette sanguinaire dévote se donnait libre carrière. Malheur aux lettrés qui dénonçaient de tels abus ! Les nonnes circonvenaient les femmes, qui circonvenaient leurs amants. Ni son intégrité ne sauva Han Yu de l'exil, ni la sienne Tchang-tsieou Tseu-t'o de périr sous la main du bourreau.

Dans un pays où « les plus fervents adeptes du bouddhisme sont souvent des monstres de cruauté », dans une Chine où, selon le mot du lettré Ton Mou, « on achète le bonheur et on vend ses péchés, comme dans une opération commerciale », il est clair que, les mesures de laïcisation sur lesquelles gémissent nos amateurs de Zaine (Zen) étaient, comme l’écrit Gernet, des mesures d’assainissement économique, politique et moral. C'est peut-être parce qu’elle avait pris au sérieux la croyance selon laquelle le troisième et dernier stade du déclin avait commencé pour la doctrine, que la secte du Troisième Degré, si puissante en Chine entre le VIe et le VIIIe siècle, avait installé par tout l'Empire un réseau de comptoirs à rafler les offrandes, amassant ainsi les « trésors inépuisables ». Ce faisant, elle ne pouvait que hâter sa ruine en précipitant les mesures de salut public.

Lisez donc le Voyage du moine japonais Ennin, lequel, de 838 à 847, parcourut la Chine bouddhique. Voici ce que vous lirez, en 845 : « Un édit impérial a été promulgué, qui force tous moines et nonnes de moins de cinquante ans à reprendre la vie laïque et les renvoie à leurs lieux d'origine. Un édit impérial ultérieur spécifie : Les moines et nonnes de plus de cinquante ans qui n’ont pas de papiers du « bureau des sacrifices » [une des quatre divisions du ministère des Rites] doivent reprendre la vie laïque et être renvoyés à leurs lieux d’origine. Ceux qui sont munis de papiers du bureau des sacrifices seront interrogés par les préfectures ou sous-préfectures ; et tous ceux qui seront dans une situation irrégulière seront forcés de reprendre la vie laïque et renvoyés à leurs lieux d’origine. [...] Puis les monastères ont reçu l'avis qu’ils devraient livrer leurs meubles. [...] Tout le monde dit que la saisie des esclaves et de l'argent des monastères est le signe avant-coureur de leur destruction. » Un peu plus tard, autre édit : « Les vêtements noirs des moines et des nonnes rendus à la vie laïque doivent tous être rassemblés et brûlés par les préfectures et sous-préfectures respectives. On craint que les fonctionnaires n’aient usé de leurs pouvoirs pour cacher chez eux des moines et des nonnes qui portent en secret leur robe noire. Tous ces vêtements doivent être confisqués et brûlés sans pitié ; rapport fait au Trône ; après quoi, moines ou nonnes qui porteraient des robes noires qu’ils n'auraient pas remises et ceux qui, au moment de l’enquête, les protégeraient, seront condamnés à mort, conformément à l’édit impérial. »

A l'édit impérial, vous lisez bien. Quand vous gémissez sur la politique de Mao Tse-toung à l'égard des religions, vous montrez simplement que vous ignorez tout de l’histoire de la Chine.

René Etiemble, Connaissons-nous la Chine ?, Éditions Gallimard, 1963.

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