Notre
société de consommation pimentée de technologies, d'écrans
omniprésents, de droits en tous genres et des drogues les plus
diverses, au mieux Mac Do - Coca, au pire la cocaïne, monstruosise
une partie significative de notre jeunesse. Elle vise l'indépendance
mais pas l'autonomie, elle veut se libérer sans être libre (de ses
besoins superficiels), elle est instruite mais pas éduquée, elle
est informée mais pas formée, elle est précoce mais pas préparée,
elle est demandeuse de vie, mais privée de nature et elle rêve d'un
idéal qu'elle ne connaît pas. Surdoués technologiquement dans la
communication, nous sommes pourtant ses handicapés.
Nous
sommes coupables et responsables.
Les
arts, espaces de liberté et d'épanouissement sont malmenés.
Pourtant la fréquentation des œuvres d'art a un impact sur nous
tous. En les regardant, en les écoutant, nous nous lions à leurs
créateurs, nous commençons à vivre ce qu'ils ont vécu, ils nous
entraînent vers les régions qu'ils ont visitées.
Notre
époque est celle de la science et celle de l'intellect, pas celle de
la raison ni du cœur. Nous oublions les réalités et les
sentiments. Des penseurs, ici et là, expliquent cette analyse,
l'Italien Raffaelo Morelli ou le Français Jacques Salomé. C'est
énorme de constater qu'avec tous ces moyens de communication, notre
problème principal c'est elle, la communication ! Son absence ou sa
mauvaise qualité crée des conflits en tous genres. La physique
quantique nous apprend que la communication est créative d'énergie
puis d'actions, donc de résultats.
La
plupart des problèmes naissent d'un défaut de communications, donc
d'un problème spirituel. Les nombreux problèmes répétés de
nos sociétés prouvent qu'il existe forcément des stades plus
avancés de développement humain, même si nous sommes évolués
technologiquement et administrativement. Lorsqu'une collectivité
humaine atteindra un nouveau stade de maturité spirituelle, de
nouvelles aptitudes verront le jour sur les plans de l'amour, de la
vitalité, des relations humaines, de la conscience corporelle, celle
de l'esprit, de l'intuition et de la perception.
C'est
extraordinaire de constater cette charge du mot « spirituel » qui
apparaîtra sectaire pour les uns, stupide pour les autres et
salvateur pour quelques uns.
Notre
société a besoin de matérialisme raisonnable et de spiritualité
ouverte.
Il est
vrai que notre société matérielle aidée par quelques mauvais
religieux ou faux gourous, a saboté la nécessaire spiritualité. On
nourrit aussi mal son corps que son esprit.
Une
organisation, une idée sont sectaires lorsqu'elles condamnent tout
ce qui n'est pas elles et lorsque l'argent est leur moteur. Mais les
expériences d'organisations sociales alternatives ou d'idées
audacieuses sont souvent tentées par des petits groupes sur la base
d'une conviction (politique, religieuse ou autre). Les problèmes
d'une société trouvent régulièrement des solutions dans des
réponses mises au point par une ou plusieurs personnes, en réaction
aux problèmes. Si on stigmatise toute initiative comme étant
sectaire ou loufoque, parce que paraissant bizarre, on prive la
société de la ressource d'inventer des solutions.
Le
respect de la minorité, le respect des différences, sont une marque
d'évolution.
Notre
société nous a programmés pour fonctionner sur un système binaire
et cela nuit à notre bien-être. C'est blanc ou c'est noir alors
qu'il y a toute une gamme de couleurs ; c'est bon ou c'est mauvais
alors que la plupart des situations et des personnes comportent
plusieurs facettes ; on veut nous maintenir dans une option
droite ou gauche, on croit qu'il faut choisir entre l'économie et
l'écologie, l'élection présidentielle de la première puissance
mondiale repose sur deux candidats alors qu'il y en a beaucoup
d'autres que les médias oublient. L'idée de séparation domine.
Elle est assassine. Le problème est bien là. On cultive l'action
anti-noirs ou anti-blancs, anti-riches ou anti-pauvres, anti-juifs ou
anti-musulmans, anti-jeunes ou anti-vieux... Soit on choisit de
cultiver l'esprit de fraternité, soit on choisit l'esprit de
séparativité. En fait, cette idée se nourrit de notre égoïsme.
Quelle
est la cause fondamentale de tous les problèmes ? C'est l'idée de
séparation.
Séparation
entre l'humain et la nature ; séparation entre l'homme et la femme,
entre les enfants et les parents, entre les religions, entre le
management et les employés, entre les peuples et les gouvernants,
entre le matériel et le spirituel, entre le « penser » et le «
faire », entre ce qu'on voudrait faire et ce qu'on fait.... Quand il
y a séparation, vous pouvez vous attendre à des problèmes. Ce
principe contribue à la dépense mensuelle mondiale militaire de 120
milliards de dollars. Avec une partie de cette somme, les problèmes
de faim et d'eaux deviennent de mauvais souvenirs...
Un
grand nombre de gens souffrent de « séparation ». Et quand cette
souffrance devient pénible, le pas vers une drogue ou la violence
est vite fait.
La
nature ne divise pas, elle ne juge pas. Imaginez ce qui se produirait
si le soleil se mettait à juger !
Le
problème des Unions internationales, type Union européenne, ASEAN
(coopération régionale de l'Asie du Sud-Est signée en 1967) ou
ALENA (accord de libre-échange économique signé en 1992 entre le
Canada, les États-Unis et le Mexique), c'est que chaque représentant
national ne pense qu'à son pays. Un commissaire européen allemand
ou belge, n'est ni allemand, ni belge, il est européen ! Même
problème pour les diplomates, ils ne pensent qu'à l'intérêt de
leur pays. Et si l'intérêt de leur pays c'était, aussi, l'intérêt
de l'autre pays ? Il est intéressant de constater dans les débats
politiques ce « besoin » entre intervenants de diviser, de «
marquer » son camp, de l'anoblir et de salir celui d'en face, de «
tuer » l'Autre.
Mais
la conjonction « et » est souvent préférable à la conjonction «
ou ».
Certains
ne veulent que du « conventionnel », d'autres du « non
conventionnel ». Untel ne jure que par la médecine chimique
(conventionnelle), l'autre ne voit que par la naturopathie (non
conventionnelle). C'est pareil dans le domaine des énergies, de
l'agriculture... C'est une erreur de fond. Le mariage des deux est
souvent la solution. L'utilisation exceptionnelle d'un produit
chimique en agriculture, en raison d'un parasite spécifique, est
envisageable.
Mais
une politique agricole digne, repose d'abord sur un agriculture sans
pesticide, ni engrais chimique, ni OGM. Elle sacralise la semence.
donnée.
Sortir de l'intégrisme sectaire est la première étape que
devraient franchir les penseurs de toutes catégories.
Les
vrais chercheurs, scientifiques ou pas, fonctionnent à l'intuition.
Il faudrait se souvenir que dans son petit appartement de Trinity
College, le grand Newton avait des transes. Einstein rappelait que
lorsqu'il a eu l'idée de la relativité, ce fut une sorte de
révélation où il a vu des images colorées s'imposer à lui comme
si elles lui étaient données. La créativité en sciences, c'est de
laisser fonctionner les deux parties de son cerveau. Certains
sociologues expliquent que le système d'exploitation gratuit Linux,
tête de pont d'un mouvement mondial, pourrait changer l'économie de
la planète. Open Source se fonde sur l'idée d'une communauté
mondiale de programmeurs de logiciels qui diffusent librement le code
source d'un logiciel afin que d'autres programmeurs puissent
l'améliorer ou le modifier à leur convenance. Les
techno-intellectuels du mouvement Open Source ont mis en évidence
que les deux modes de production de logiciels constituent le
fondement de deux types d'économie différents et, de fait, de deux
modèles de société.
Alors
qu'ils ne cessent de plaider pour un « renforcement de la
concurrence », il est condamnable que nos hommes politiques
contribuent à asseoir le pouvoir des détenteurs de monopoles.
Un
peu de bon sens et de réflexions montrent bien que la plupart des
problèmes personnels, des problèmes de couple, des problèmes au
sein des entreprises mais aussi des problèmes nationaux comme le
chômage et les déficits, sont générés par une somme d'erreurs
individuelles. L'état d'esprit est décisif.
La
crise financière internationale est d'abord une crise spirituelle
mondiale à travers la soumission collective devant l'argent et les
profits rapides. L'argent est un révélateur.
Son
manque déclenche des révolutions qui peuvent être des étapes pour
une vie meilleure. Il sert aussi à modérer ses envies car son
abondance peut pervertir beaucoup de personnes.
Dans
certains réseaux spirituels, chez la plupart des alter-mondialistes,
l'argent est diabolisé. Pourtant, les problèmes qu'il cause ne
viennent pas de lui mais de ceux qui l'utilisent et comment ils se
laissent utiliser par l'argent !
Force
est de constater que la plupart des problèmes actuels sont les
résultats des solutions d'hier. Cela prouve que les solutions
supposées n'en étaient pas ! Einstein n'avait pas forcément raison
lorsqu'il disait qu'on ne peut pas résoudre les problèmes avec ceux
qui les ont créés (les gens peuvent changer), mais une vraie
solution est durable.
Les
plus grands pollueurs de cette planète sont de nature psychique, ce
sont nos pensées. La pollution matérielle est le résultat de la
pollution mentale. Il existe un lien profond entre le mal-être,
la maladie, les déficits en tous genres, la destruction de la nature
et la vaste négativité accumulée dans le psyché humain collectif.
La soumission à l'ego est aussi une caractéristique de l'humain
d'aujourd'hui. Aucune autre forme de vie sur la planète ne connaît
cela tout comme aucune autre forme de vie ne viole ni n'empoisonne la
Terre qui la nourrit. La négativité n'est pas naturelle. C'est un
polluant psychique au même titre que la fermeture d'esprit,
l'individualisme, la malveillance, le mépris. Tout cela est en
interaction avec l'ego.
Le
problème de fond n'est pas le système, le problème c'est toi.
Nous
pouvons choisir d'être immergés dans la « matière », obsédés
par la consommation ou choisir le désencombrement. Cela dépend de
nous. Faire le choix du matérialisme forcené, c'est subir le culte
du grand, du vite, du paraître et de l'égoïsme. Ce culte du grand
est ravageur dans les domaines les plus divers. L'Afrique vivrait
mieux si elle multipliait les microprojets avec la coopération des
multiples associations du monde entier qui s'y intéressent et des
partenaires locaux.
Les
problèmes d'émigration reposent sur le mal-être des habitants du
pays concerné et la perspective d'un mieux être dans un autre.
La
solution aux limites physiques de notre planète, à l'accroissement
de la population, à la crise énergétique, aux problèmes
financiers n'est pas technologique ou fiscale. Elle est d'abord
spirituelle. La redistribution des revenus par une fiscalité plus
lourde n'est pas une solution durable. La « solution »
technologique ne résout les problèmes que partiellement, en
fabrique d'autres (les déchets nucléaires, par exemple) et tend
aussi à déresponsabiliser, rendre passif. Le consommateur
surpaie l'eau à cause du coûts des stations d'épurations.
Organisons notre société avec moins de chimie, mois de déchets,
moins de nucléaire, moins de médicaments qui viennent salir l'eau,
car ensuite, il est coûteux de la dépolluer. Et c'est un désastre
sanitaire autant qu'écologique.
Les
450 000 forages de gaz de schiste aux États-Unis sont une offense à
la conscience et un crime contre l'eau, donc contre l'humanité.
L'écologie environnementale est urgente. Si on prend le cas d'une
habitation moyenne avec un abonnement électrique classique de 6 kws,
il faudrait 150 m² de panneaux solaires pour apporter une partie de
l'énergie nécessaire. Des sols bétonnés ou goudronnés, des toits
sans système de récupération d'eau de pluie, c'est l'inondation
qui guette. Récupérez l'eau de pluie, elle devient alors une
ressource.
Jean-Marc
Governatori, L'écologie, un diamant à 8 facettes.
L'écologie,
un diamant à 8 facettes
Illustration :