vendredi, décembre 21, 2012

A Bugarach y a pas un chat


Vendredi 21 décembre 2012, Laurence Creusot de France 3 Languedoc-Roussillon s'interroge :

« 300 journalistes présents, la télévision japonaise en direct, des dizaines de militaires et gendarmes mais où sont ceux qui croient en la prophétie ? »



© ERIC CABANIS / AFP La gendarmerie à cheval patrouille dans le village de Bugarach



21 décembre 2012, l'apocalypse des charlatans


Le marketing de la peur a rapporté beaucoup d'argent aux auteurs sans scrupules qui ont été intarissables sur la fin du monde et le 21 décembre 2012. Ces auteurs devraient disparaître des librairies :


- Martine Vallée, « Le Grand Rassemblement. L'émergence d'une Nouvelle Terre, 2012 » : L’année 2012 est en fait le début d’un grand rassemblement. Et l’émergence de cette Nouvelle Terre est en fait le retour de l’ère lémurienne... ;

- Ute Kretzschmar, « 2012, l'ascension de la Terre dans la 5ème dimension, messages des Maîtres Confucius et Kuthumi » : La Terre traverse actuellement une période de turbulences liées à un processus d’ascension vers un niveau de conscience plus élevé. Ainsi, de nouveaux domaines jusqu’ici invisibles, s’ouvrent à nous pour nous aider à y voir plus clair et devenir le Maître conscient de notre propre vie... ;

- Barbara Hand Clow, « Le Code Maya - 2012 la fin d'un monde » : Pour Barbara Hand Clow, chamane et spécialiste des Mayas, un cycle majeur a débuté en 1999 et culminera en 2012... ;

- Gilles Sinquin, « Se préparer pour 2012 » : Le temps s'accélère au fur et à mesure que nous approchons de 2012. Les Mayas avaient réussi à percer le mystère de l'accélération du temps, par un système d'une précision remarquable... ;

- Manda Scott, « 2012 » : 2012, une année comme une autre ? Pas vraiment ! Les Mayas n’en ont pas fait la date limite de l’humanité pour rien... ;

- Drunvalo Melchizédek, « Le Serpent de Lumière - Au-delà de 2012 » : À la fois aventure et traité spirituel, le nouveau livre de Drunvalo Melchizédeck est le récit de première main d'un processus unique en 13 000 ans au cours duquel la kundalini de la Terre Mère émerge du noyau de la planète et monte tel un serpent vers son nouveau nid... ;

- Bertrand Lepont, « Le calendrier sacré des Mayas » : Le 21 décembre 2012 marquera, dans le calendrier maya du compte long, la fin d’un cycle de 13 baktuns (environ 5 125 années solaires), au terme duquel les peuples de la terre chercheront auprès des Mayas le savoir ancestral capable de guider l’humanité et de préserver la planète pour le prochain cycle de 13 baktuns... ;

- Jean-François Gosselin, « La fin du monde : 21 décembre 2012 » : La date indiquée par les Mayas pour la fin de l'âge actuel est le 21 décembre 2012. À cette date, la Terre aura accompli une rotation complète de son axe de rotation, ce qui se produit tous les 26 000 ans et cela coïncidera avec la fin du décompte du temps au calendrier maya. Le compte à rebours a-t-il déjà commencé pour que survienne un changement majeur ? Est-ce que ce sera la fin du monde ou la fin d'un monde ? Y aura-t-il une catastrophe ou est-ce que la race humaine évoluera vers un autre niveau de conscience ? L'auteur explore les différents scénarios et les courants de pensée qui suscitent de plus en plus de passion partout dans le monde. La race humaine est-elle en danger ? Sommes-nous à un point tournant de notre évolution ? Oui, répond l'auteur. C'est maintenant indiscutable que nous atteindrons bientôt un point de rupture où tout basculera... ;

- Gabriel Yves, « Le Calendrier sacré maya » : la méthode de calcul de votre Identité Galactique, ce qui vous permet de découvrir : votre K'in de destinée... ;

- Jimmy Watson, « Fin du monde : Les prédictions Mayas 2012 » Nous vivons peut-être la plus importante décennie de toute l'histoire de l'humanité. Toutes les prophéties, toutes les traditions du monde convergent sur ces années que nous sommes maintenant en train de traverser. ET SI LA FIN DU MONDE ÉTAIT PROCHE ? Alors que certains scientifiques nous annoncent que la Terre va subir des événements cataclysmiques lors des prochaines années, certaines théories qui partent d'une prophétie du calendrier de la civilisation des Mayas pour expliquer la fin de notre civilisation prévue le 21 décembre 2012... ;

- Lawrence E. Joseph, « Apocalypse 2012 : Une enquête sur des catastrophes annoncées » : Depuis des millénaires, l'homme spécule avec plus ou moins de fantaisie sur la date probable de l'extinction de son espèce. Mais, en ce qui concerne 2012, les croyances et la science convergent singulièrement. De l'avis de tous, 2012 sera une année charnière, qu'elle sonne le glas de notre civilisation, qu'elle marque l'avènement d'une ère nouvelle ou qu'elle génère des troubles sans précédent.

ETC... 



"A Bugarach y a pas un chat, mais le Christ est parmi nous..."





Dernière minute, Sylvain Durif est arrivé à Bugarach. Le Christ Cosmique, le Grand Monarque, Merlin et tout le bazar c'est lui. Il prie pour que la fin du monde arrive aujourd'hui, sinon il passera pour un sacré couillon.



jeudi, décembre 20, 2012

Crise mondiale & pédophilie




Nos enfants entendent participer à la construction d'une nouvelle culture globale plus ouverte et plus généreuse. La réforme de l'éducation, le développement de la créativité et de la confiance chez l'enfant, la protection de ses droits et la nécessité de cultiver la non-violence au quotidien, sont des outils qui permettront aux jeunes générations d'édifier un monde nouveau.

Les enfants et les adolescents sont les victimes d'un système prédateur

Cependant, alors que ces jeunes générations incarnent le futur, le monde ne semble pas vouloir leur faire de place. L'écrivain marocain Mohamed Nedali nous parle de la tristesse de la jeunesse marocaine en proie au chômage et aux frustrations . Mais il n'est pas nécessaire de faire de grandes distinctions entre les pays, car désormais le monde global dans son entier est concerné par la tristesse de la jeunesse, des pays d'Asie aux États-Unis en passant par l'Europe et les pays Africains. C'est comme si le monde avait oublié ses enfants. S'agit-il d'un acte manqué ? Selon la théorie psychanalytique, l'acte manqué serait la réalisation d'un désir inconscient. Que révèle alors cet acte inconscient ? Il 'apparaît dès lors que les faits suivants peuvent nous éclairer :

— l'ignorance du potentiel créatif des enfants et des adolescents à travers le monde depuis des décennies,

— la négation de leurs droits et la persévérance en ce sens, malgré la reconnaissance internationale des droits de l'enfant depuis 1989 et l'action des agences onusiennes,

— la violation des droits des femmes et les préjugés sexistes persistant à travers le monde, les violences à l'égard des mères et des enfants,

— l'exploitation par le travail ou la prostitution,

— la violence qui s'exerce à l'encontre des enfants dans les conflits internationaux et au quotidien,

— l'assimilation des adolescents vivant dans des conditions sociales précaires à des citoyens de « seconde zone »,

— l'ignorance de leurs besoins de développement, de leurs désirs, de leurs aspirations,

— la destruction des vraies richesses de la Terre sans considération des besoins des générations futures.

Tous ces faits sont dans leur ensemble des actes de prédation. Le monde capitaliste s'est construit historiquement sur l'esclavage auquel a succédé le colonialisme. Ce système était largement cautionné par la morale occidentale qui souhaitait apporter le progrès aux populations lointaines dites « sauvages ». Or, ce système édifié sur l'exploitation, l'asservissement et la domination des populations vulnérables, n'a pas cessé. De telles pratiques se sont au contraire intensifiées et généralisées, en permettant à un système économique de se développer aux dépens des jeunes générations. La jeunesse et les enfants constituent un vivier à bon marché. Ils sont devenus les nouveaux esclaves. Alors pourquoi leur reconnaître un potentiel créatif, pourquoi leur accorder le droit de rêver leur vie ?

Les universités ont fabriqué des diplômés qui ont de moins en moins de débouchés. Car les conditions de la rentabilité et de la compétitivité rendent les humains de plus en plus superflus. Lorsque les robots informatiques ne remplacent pas les hommes, une main-d’œuvre croissante et désœuvrée, mais certes mieux instruite, peut être utilisée à bon compte. Les « autres », représentés par les enfants exclus du système éducatif et ceux qui ne bénéficient pas d'un soutien familial ou les jeunes gens les plus pauvres, doivent s'arranger comme ils peuvent pour survivre, en mendiant, en volant ou en se prostituant ou bien. en accomplissant des tâches peu rémunérées.

Les conditions de la précarité et du chômage des parents affectent aussi le potentiel de développement des enfants et des adolescents. Des enfants jeunes quittent désormais l'école en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, ou dans les pays de l'Europe de l'est, pour gagner un peu d'argent et permettre à leur famille de survivre. En Grèce, depuis la crise, les mères abandonnent leurs enfants parce qu'elles ne peuvent plus les nourrir. Est-ce cela le progrès ? L'ultra capitalisme ne s'encombre même plus de considérations morales pour asservir les populations. Le monde est profondément déshumanisé.

Cette déshumanisation apparaît aux yeux de l'écrivaine américaine Toni Morrison comme l'aboutissement de plusieurs siècles d'esclavage. Les hommes sont devenus fous en essayant de donner à leur culture l'apparence de la vérité.

La vie moderne commence avec l'esclavage (...) Des stratégies de survie ont constitué l'individu vraiment moderne. Elles représentent une réponse aux phénomènes prédateurs de l'Occident. Vous pouvez appeler ça de l'idéologie ou de l'économie, c'est en fait une pathologie. L'esclavage a coupé le monde en deux, il l'a brisé sur tous les plans. Il a cassé l'Europe. Il a transformé les Européens, il en a fait des maîtres d'esclaves, il les a rendus fous. Vous ne pouvez pas faire ça pendant des centaines d'années sans que rien ne se passe. Ils ont dû se déshumaniser, et je ne parle pas seulement des esclaves eux-mêmes. Ils ont eu à tout reconstruire pour que ce système ait l'air vrai. C'est ce qui a rendu possible tout ce qui s'est passé pendant la seconde Guerre Mondiale. C'est ce qui a rendu la première Guerre mondiale nécessaire.

Éliminer les valeurs perverties au profit du respect de l'humanité et de l'unité de la vie

La culture économique qu'a répandue le monde occidental n'est pas seulement mensongère. Elle a permis l'infanticide à l'échelle planétaire. Les enfants sont aujourd'hui les victimes désignées de la pauvreté, des crises économiques et des conflits armés, mais aussi des crimes pédophiles. Ces crimes ne sont que l'aboutissement des dogmes édictés par des systèmes religieux qui ont nié les besoins du corps, sa sensualité et sa plénitude. Le philosophe Ivan Illich, lui-même prêtre, voyait d'ailleurs dans la société moderne la perversion de la véritable foi chrétienne. Dans une telle société, la perte du Bien et de la gratuité qui a été supplantée par des valeurs quantifiables a permis la perte de l'amour du prochain. C'est alors tout le mystère de la rencontre entre les hommes qui est perdu, ainsi que la rencontre avec cet « Autre » qui n'est autre que soi-même. L'homme a ainsi perdu la seule raison qu'il a d'être humain en perdant la croyance en la possibilité de l'amour. L'amour véritable ne peut être que désintéressé et gratuit. Seul cet amour-là permet le respect de l'innocence car il réside dans le don de soi. Mais l'être humain ignore ce qu'est l'amour véritable. Nous venons au inonde sans le savoir et nous cherchons toute notre vie des raisons qui nous permettraient de survivre à cette ignorance. Le manque d'amour est aujourd'hui profondément vécu et même intériorisé par certains enfants. La société dans laquelle ils vivent les blesse dans leur sensibilité profonde, dans leur chair. Leur détresse nous incite à retrouver de façon urgente une véritable humanité au sein de nos sociétés. Qu'est-ce qu'être humain ? Et quel sens pouvons-nous donner à l'existence ?

La crise du monde moderne n'est pas une crise économique. Elle est une crise spirituelle. Cette affirmation peut apparaître un peu trop métaphysique à certains. Mais sur ce plan, les économistes n'ont aucune prise. Et c'est bien là que réside notre avenir et notre chance, dans la possibilité de croire en nous-mêmes de façon unique, en voyant en nous la source possible de la beauté face à la laideur du mal et de la souffrance.

Mais nous devons donner aussi à nos enfants l'envie de construire leur vie, une vie authentique et saine. Nous devons surtout leur donner confiance en eux. La confiance est aussi une foi me de croyance, une croyance en soi. Alors il apparaît que la véritable foi est en soi. Car la survie n'est pas la vie. Il s'agit donc d'apprendre ce qu'est le sens de la vie et de la rendre possible. Ce n'est que dans cette dimension d'être qu'il sera alors permis d'être heureux et de partager ce que chacun de nous est au plus profond de lui-même, un être vivant.

Evelyne Vuillermoz, « Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps ».


Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps

Le phénomène "2012" est plus complexe qu'une vulgaire charlatanerie mondiale. Il permet de déceler un profond besoin, plus ou moins conscient de la population, de mettre fin au système actuel. Le livre d'Evelyne Vuillermoz, « Les graines semées à l'automne fleuriront au printemps », nous fait percevoir un autre monde en gestation.

Heureusement, la jeunesse n'attend pas l'aide du messie ou des extraterrestres pour changer de paradigmes. « En 2011, un groupe de jeunes américains répond à l'appel lancé par Stéphane Hessel à une jeunesse désenchantée : « Indignez-vous ! » Ils créent ainsi le mouvement Occupy Wall Street. qu'ils parent d'un leitmotiv infiniment poétique : « we sow seeds in the Fall. They blossom in the Spring. »

Evelyne Vuillermoz répond quant à elle au cri de cette jeunesse. celle qui refuse de se laisser engloutir par l'indicible chaos environnant. Reprenant le thème de la nature, exprimant par là-même l'importance de ralentit le rythme, l'auteur réconcilie les générations : l'automne crépusculaire sème les graines qui feront naître le vert printemps. Elle fait le constat d'un dérèglement social affligeant : augmentation du nombre de suicides, anorexie, immolations, addictions de toutes sortes violences, révoltes, troubles du comportement et désespoir... Autant de cas qui révèlent les failles d'un système économique vorace et agressif qui met les jeunes en joue.

L'auteur nous exhorte ici à agir, à nous sentir concernés et responsables. Nous avons un rôle à jouer dans cette économie globale qui détruit le monde vivant en attaquant tous les équilibres naturels et humains, la biodiversité comme la diversité culturelle.

Cet ouvrage est un hommage à la beauté du monde, à la créativité de l'Homme. C'est un hymne à l'harmonie universelle. C'est un mélodieux chant d'espérance dans la cacophonie des discours ambiants.


Evelyne Vuillermoz possède une expérience professionnelle et personnelle riche et variée : elle est consultante en Sémiologie Culturelle appliquée à la non-violence, en Psychologie de la créativité et Sciences de l’éducation. Elle est aussi artiste peintre et philosophe. Elle participe activement à la diffusion des idées telles que la non-violence, le respect de la diversité culturelle et de l’altérité, de la liberté d’expression, la nécessité du dialogue et du partage dans un monde global, qui doivent permettre à chacun de s’épanouir humainement.


Site d'Evelyne Vuillermoz :






mercredi, décembre 19, 2012

Pédophilie : mythes et réalités



International Boy Love Day, le 22 décembre 2012.


En juin 1998, plusieurs pédophiles se sont réunis, tout d'abord en personne puis sur Internet, pour créer l'International Boy Love Day (IBLD), célébrée le 24 juin (et le 22 décembre). Selon eux, cette journée sert à revendiquer « le droit des hommes adultes à avoir des relations sexuelles avec des petits garçons ». Cette campagne voyage sur Internet et, pour célébrer ce jour, ces pédophiles allument des bougies bleues qui leur permettent de se reconnaître dans le monde entier, depuis les Pays-Bas jusqu'en Argentine, en passant par la Belgique, l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Mexique, le Canada et les États-Unis.

Les réactions face à l'IBLD ne se sont pas fait attendre. Une partie de la société a préféré ne pas prendre position, trouvant le sujet désagréable. Certains groupes de jeunes, particulièrement en Europe, ont argumenté, au nom de la protection des tendances progressistes, que tous les individus doivent avoir le droit d'exprimer leurs opinions politiques, sexuelles et idéologiques. Certaines organisations de société civile et de défense des droits de l'enfant ont cependant souligné les retombées négatives de cette pratique, qui consiste à forcer les enfants à se soumettre pour satisfaire certains adultes plus puissants et anticonformistes.

Le 30 mai 2006, un groupe de pédophiles a créé un nouveau parti politique enregistré auprès des autorités néerlandaises, le Charity, Freedom and Diversity Party (CFDP). Fondé sur des mouvements de légalisation de la prostitution, cet organisme demande que la liberté de pensée et d'expression, garantie par la Constitution, passe avant les traités internationaux de défense des droits de l'enfant. Le CFDP affirme que ses membres comptent des hommes politiques hollandais importants, des chefs d'entreprise, des pères de famille, des instituteurs, des prêtres et « tous types d'hommes libres qui ont choisi d'exprimer leur sexualité et leur vie érotique à travers des relations libres avec des petits garçons et des petites filles ».

Dans son manifeste, le CFDP demande un abaissement de 16 à 12 ans de l'âge légal pour avoir des relations sexuelles consenties ainsi que la légalisation de la zoophilie, de la pornographie infantile et, bien entendu, de toutes les formes de violences sexuelles contre les mineurs. De plus en plus d'hommes de pays développés, parmi lesquels l'Espagne, la Norvège, les États-Unis, le Canada, l'Australie, l'Angleterre et l'Allemagne, s'unissent à ce mouvement.

Pédérastes ou pédophiles ?

Il est toujours nécessaire de revenir aux définitions. Le mot « pédéraste » vient du grec paiderastos, composé de paidos, qui signifie « enfant », et de erastos, qui signifie « amant ». À l'origine, dans la Grèce antique, la pédérastie correspondait donc aux rapports sexuels initiatiques entre un très jeune homme et un aîné. Aujourd'hui, le mot « pédéraste », devenu désuet et souvent péjoratif, a pris le sens d'homosexualité entre hommes adultes. En revanche, la « pédophilie », qui vient du mot paidofilia, est l'attraction sexuelle des adultes pour les enfants.

Historiquement, Freud et Lacan ont établi les principaux éléments qui permettent à la psychiatrie et à la psychologie actuelles de considérer que l'individu qui abuse d'enfants souffre de pathologies, parfois provoquées par des traumatismes. Sans arguments très solides, certains chercheurs expliquent la pédophilie comme la conséquence d'un traumatisme datant de l'enfance, les pédophiles ayant eux-mêmes été victimes d'abus sexuels. Certains scientifiques, comme R. J. Kelly et R. Lusk, soulignent que les préférences sexuelles du pédophile peuvent être dues à une réminiscence de l'époque où les premiers jeux sexuels ont normalement lieu avec les autres jeunes enfants. Selon la théorie de l'apprentissage social, les pédophiles pourraient en effet connaître une activation sexuelle précoce à ce moment-là, expliquant ainsi le fait qu'ils ne soient attirés que par les attributs physiques des enfants, comme l'absence de pilosité ou la petite taille des organes génitaux. En revanche, ces spécialistes ne mentionnent pas l'éventuelle situation de responsabilité du pédophile vis-à-vis de sa victime, qui a confiance en lui et sur laquelle il exerce un certain pouvoir. D'autre part, il a été démontré que la plupart des pédophiles sont des hommes et des femmes au fonctionnement social normal, capables d'assumer des responsabilités dans tous les aspects de leur vie quotidienne.

Les spécialistes de l'abus infantile

Le psychologue clinique argentin Jorge Garaventa, un des spécialistes les plus reconnus en Amérique latine dans le domaine de l'abus sexuel infantile, affirme que « les mauvais traitements et les abus sexuels sur des enfants ont lieu dans une situation d'inégalité, dans laquelle l'adulte dispose d'une autorité et utilise cette supériorité pour satisfaire le plaisir que lui procure sa victime, qui est anéantie et soumise ». Il assure en outre que « l'abus sexuel commis par un adulte sur un mineur, tout comme le viol, ne sont ni un besoin ni une pulsion sexuelle, mais un acte de domination et de soumission qui se traduit par une expression érotique ». Plusieurs spécialistes des nouveaux courants de psychologie humaniste, s'occupant de mineurs victimes de violence sexuelle, réfutent les vieux arguments qui considèrent la pédophilie comme une pathologie incontrôlable. Selon eux, il est dangereux de prétendre que les individus qui commettent de telles pratiques sont prisonniers d'une culture : en effet, il existe forcément un moment dans la vie où il faut choisir une voie, et ce choix se fait parfois dans la douleur. S'il est vrai que dans les cultures grecque et romaine, la pédérastie était socialement acceptée et que, pendant des siècles, la domination patriarcale a contribué à dissimuler cette forme de violence, il est néanmoins indispensable de remettre en question cette façon de penser dominante et d'écouter les spécialistes des pays du Sud, qui mettent actuellement en place de toutes nouvelles théories et des modèles efficaces d'assistance aux victimes.

Soigner les pédophiles ?

À ce jour, il n'existe aucune étude scientifique démontrant que les traitements psychiatriques contre la pédophilie fonctionnent sur le long terme. L'emprisonnement n'est pas non plus un moyen efficace : la plupart des cas de violence sexuelle les plus connus aux États-Unis et, plus récemment, en Autriche, ont été commis par des hommes emprisonnés pour des crimes sexuels, qui récidivent dès leur sortie de prison avec davantage d'animosité et de violence. Plusieurs pays ont opté pour la castration chimique afin de désactiver la partie du cerveau qui contrôle la libido ; cependant, il n'a pas encore été démontré que le contrôle des pulsions libidinales empêche les agressions sur les mineurs. Tandis que les pédophiles s'organisent en partis politiques et créent des réseaux de promotion des relations sexuelles infantiles, auxquels viennent se greffer quelques « hommes normaux », on estime que seulement un cas de viol sur trente-six est dénoncé. Les rapports de l'Unicef affirment qu'environ 1,2 million d'enfants dans le monde sont victimes de l'exploitation infantile. Que se passera-t-il si rien n'est fait pour enrayer ce courant, qui tend vers une normalisation des viols à l'encontre des mineurs ?

Lydia Cacho, Trafics.



Pédophilie & bouddhisme


Les réseaux de promotion des relations sexuelles infantiles auraient-ils favorisé l'essor du bouddhisme tantrique dont des textes majeurs préconisent la pédophilie rituelle ? Des propagandistes du bouddhisme tibétain (élite dégénérée, politiciens, tibétologues, lamas, auteurs, éditeurs...) sont-ils en relation avec ces réseaux ?


Un ex bouddhiste fustige des responsables lamaïstes en ces termes :


« Par exemple, dans un livre que vous publiez (« La béatitude du feu intérieur », Éditions Vajra Yogini, 2008), Lama Y., qui fut à l'origine de la Fondation à laquelle vous êtes affilié, déclare ceci : « Afin que l'expérience de la grande béatitude soit totale, l'homme et la femme doivent s'aider mutuellement pour acheminer l'énergie de l'étreinte dans le canal central. » Et votre Maître de préconiser la pratique avec "consort" comme nécessaire, en insistant sur ce recours à un "daka" ou "dakini". Or, si l'on se réfère à d'autres ouvrages appartenant à la lignée dont vous relevez, on apprend qu'il s'agit en fait de commerce sexuel avec des partenaires âgé(e)s de 12 à 29 ans au maximum, le plus jeune étant le mieux, le "feu intérieur" étant plus intense plus on se rapproche des 12 ans. Aucun doute à ce sujet, les enseignements contenus dans ces textes dont j'ai les références exactes étant très explicites à ce sujet, allant jusqu'à dresser une nomenclature des différents types d'organes féminins : comme le lotus ( le plus approprié ), comme une conque, comme un éléphant, comme une biche.

Mais vous voyez ce dont je veux parler et il est inutile de vous faire un dessin. Maintenant, avez-vous jamais songé à la part de responsabilité qui vous incomberait si quelqu'un allait s'amuser à prendre à la lettre cette incitation à la débauche avec mineure de moins de 16 ans ? Je vous ai déjà adressé à ce sujet, il y a quelques années, le texte d'une petite annonce demeurée, à ce jour, sans réponse : je ne pense pas que s'enfouir la tête dans le sable soit la meilleure façon d'aborder certains points de doctrine plutôt scabreux. Puisque votre mission est de préserver la tradition mahayana, veillez aussi à protéger ce qui entoure ces secrets de Polichinelle, tout au moins évitez le déballage de ces vérités au grand jour, en place publique, cela ferait un tort considérable à votre image de marque. »

La pédophilie rituelle est préconisée dans des textes importants du lamaïsme édités récemment, entre autres :

- "Le Rugissement du Tonnerre", (Snow Lion Publications, 2012) ;

- "Grand Trésor des Six Yogas de Naropa", Guéshé Acharya Thoubtèn Lodèn (Melbourne – AUSTRALIE – 2005) ;

- "La béatitude du feu intérieur : la pratique essentielle des Six Yogas de Naropa", Lama Thoubtèn Yéshé (1998) ;

- "Océan de Méthode et Sagesse Indivisibles", Guéshé Acharya Thoubtèn Lodèn (Melbourne – AUSTRALIE – 1999) ;

- "Le Chemin Profond du Grand Secret", Tri Gyaltsen Sèngué (1678-1756) ;

- "Nuage d'Offrandes pour Satisfaire Manjoushri", - id. - ;

- "Puits de science / mine d'érudition du Joyau des Trois Corps, Instructions sur les deux étapes de Vajra Bhairava à Treize Déités", Lhundub Pandita (1781 – 1859) ;

- "Escalier qui mène aux Trois Corps", - id. - ;

- "Claire Lumière de Félicité", Guéshé Kèlsang Gyatso (1982) ;

- "Guide du Pays des Dakinis, La pratique du tantra du yoga suprême de Bouddha Vajrayogini", Guéshé Kèlsang Gyatso (1991) ;

- "Les Terres et les Voies Tantriques", - id. - (1994)...

(D'après le lama Gen Lamrimpa, auteur de "Transcending Time, an explanation of the Kalachakra Six-Session" : Le rite sexuel commence avec des fillettes de 10 ans...)


mardi, décembre 18, 2012

Un génocide chez les bouddhistes





Les médias français ne parlent pas beaucoup du génocide qui se déroule actuellement en Birmanie. Dans ce pays, où la population est majoritairement bouddhiste, on n'a pas de compassion pour les Rohingyas, une ethnie de confession musulmane.

Parler de l'ethnocide perpétré par les bouddhistes birmans revient à reconnaître que le bouddhisme est loin de rendre les gens meilleurs et plus sages. 

Le développement du bouddhisme en Occident n'a été qu'une scandaleuse mystification. 

Comme le Vajrayana tibétain, le bouddhisme Theravâda comprend des pratiques magiques rituelles et un occultisme fondé sur des entités nommées « Nat » en Birmanie.

« Selon la tradition, écrit Ingrid Fisher-Schreiber, la Birmanie serait entrée en contact avec la doctrine bouddhiste sous le règne du roi Ashoka (IIIe siècle avant J.-C.). Une autre légende raconte que le bouddhisme aurait été importé en Birmanie par deux marchands, du vivant même du bouddha Shâkyamuni. Les deux hommes auraient rapporté d'Inde des cheveux du Bouddha qui sont toujours conservés dans la pagode de Shwe-Dagon à Rangoon. 

Après le Ve siècle, les témoignages prouvant un développement florissant du bouddhisme en Birmanie abondent. On y retrouve des traces du Theravâda, ainsi que d'une autre école utilisant le sanskrit, sans doute le Sarvâstivâda.

Au VIIe siècle, le Hînayâna cohabitait avec le Mahâyâna, en particulier dans le nord du pays. Au cours du siècle suivant, la Birmanie commença à subir l'influence du bouddhisme tantrique. Au XIe siècle, le pays tout entier fut autoritairement converti au Theravâda par la volonté du roi Anaratha, ce qui signifia la fin du Mahâyâna en Birmanie. Le Theravâda assimila lentement la croyance populaire locale à des esprits nommés « Nat » et l'infléchit progressivement dans le sens du bouddhisme.

Pagan, au nord du pays, devint la capitale du bouddhisme. La Birmanie entretenait des relations étroites avec Ceylan où, vers la fin du XIIe siècle, on déclara obligatoire pour tous les fidèles la forme de bouddhisme pratiquée au monastère de Mahâvihâra. Cette mesure eut un effet négatif sur le courant birman, car, de l'avis de moines birmans ayant séjourné à Ceylan, seule l'ordination célébrée par les autorités de Mahâvihâra avait une valeur reconnue. Cette position provoqua un mouvement de résistance à l'intérieur de la Sangha birmane et entraîna la scission de la communauté en plusieurs groupes rivaux. Il fallut attendre le XVe siècle pour que le roi Dhammacheti réunifiât la communauté bouddhiste sous l'égide de la doctrine du monastère de Mahâvihâra. C'est ainsi que cette branche du Theravâda devint la forme la plus répandue du bouddhisme en Birmanie.

La conquête du pays par les Anglais au XIXe siècle eut de graves répercussions sur les règles traditionnelles de la Sangha. Ce n'est qu'après avoir recouvré l'indépendance en 1947 que la communauté put rétablir ses anciennes structures, sur incitation de l'État.

Un concile se déroula à Rangoon en 1956. On y révisa le texte intégral du Tripitaka. Aujourd'hui, 85 % environ de la population birmane confesse la bouddhique, devenue religion officielle du pays. »

Ingrid Fisher-Schreiber, université de Vienne.

dimanche, décembre 16, 2012

L'apéritif des survivants de l'Apocalypse du 21.12.2012





Pour fêter la consécration de l'escroquerie intellectuelle et spirituelle de tous les oiseaux de malheur, gourous, prophètes de tous poils qui nous annoncent un monde nouveau pour le 21 décembre 2012 , ou qui se font de l’argent sur le dos de personnes en difficulté en leur promettant d’aller mieux, d’échapper aux pires maux et cataclysmes grâce à des préparations, stages, cours, séminaires bidons et payants

C’est gratuit, mais chacun s’efforcera de venir avec des biscuits apéritifs, un litre de soda, jus de fruit et autres boissons apéritives…

Nous fournirons les verres, assiettes et serviettes. 

Inscriptions nécessaires à : gemppi@wanadoo.fr  ou  04 91 08 72 22  ou  06 98 02 57 03  - www.gemppi.org

L'apéritif des survivants de l'Apocalypse du 21.12.2012
à la Cité des associations 93, La Canebière
13001 Marseille


Accidents de chasse





Ils ne massacrent pas que la faune

Dimanche 9 janvier 2011, vers 16 h 30, Francis Collet conduit son fourgon sur l'autoroute A31, en Côte-d'Or. Il rentre avec les quatre autres membres de son groupe de rock, Ashtones, après avoir donné un concert à Marseille. Alors que la camionnette longe un bois, en bord d'autoroute, il reçoit une balle en pleine tête. Plus jamais il ne jouera de guitare.

Dimanche 23 décembre 2007, un jeune couple trouve un coin romantique dans la forêt d'Andelot (Haute-Marne) et s'enlace tendrement. Mais le jeune homme meurt foudroyé d'une balle dans la tête. Une balle destinée à un renard, qui met un terme tragique à une belle histoire d'amour.

Le dimanche 26 octobre 2008, Fabio Butali s'adonne à son loisir préféré, le VTT, sur la commune de Lagorce en Ardèche. Mais il ne termine pas sa randonnée. Un chasseur participait à une battue au sanglier à proximité... La vie de Fabio s'arrête net, une balle dans le dos. Il a vingt-quatre ans. Dans cette même commune, quelques années plus tôt, un autre accident de chasse mortel avait eu lieu. Dans le même temps, nos députés légifèrent à nouveau sur la chasse. Et abandonnent aux chasseurs les règles de sécurités de la chasse...

Ce ne sont que quelques exemples. Chaque année en France, la chasse provoque plusieurs dizaines d'accidents, dont un nombre bien trop élevé s'avère être mortel (sans compter les meurtres dus à la possession d'une arme de chasse, dont les faits-divers regorgent). La chasse est un loisir exclusif qui ne laisse pas de place aux autres usagers de la nature. Cette source d'insécurité permanente se pratique avec des armes à feu puissantes, capables d'atteindre plusieurs centaines de mètres, voire deux kilomètres pour certaines carabines, dans des espaces ouverts à tous. Les instances de la chasse ont tendance à minimiser ces chiffres, de crainte de se faire de la mauvaise publicité.

Les chasseurs à l'origine de tels accidents ne sont que très légèrement sanctionnés par la justice, démunie de textes réglementaires. On assiste parfois à des situations totalement scandaleuses, tel ce danger public qui tua un de ses compagnons de chasse le 25 novembre 2006 à Besse-sur-Issole dans le Var. L'auteur du coup de feu mortel n'en n'était pas à son premier homicide. En 1985, le récidiviste avait tué de trois coups de chevrotine un adolescent de quatorze ans. Âgé de quarante et un ans à l'époque, ce chasseur n'avait alors été condamné qu'à dix-huit mois de prison avec sursis et cinq années de retrait du permis de chasser...

Les chasseurs représentent seulement 1,9 % de la population, mais ils s'approprient la nature tous les jours de la semaine pendant plus de six mois de l'année, au détriment des 98 % restants. Ce n'est pas seulement une activité dangereuse pour ses pratiquants, elle l'est également pour les simples usagers de la nature : promeneurs, vététistes, cavaliers, cueilleurs de champignons, naturalistes, kayakistes... Certains parlementaires ne trouvent pas cela normal, tel Jean-Louis Léonard, député de Charente-Maritime qui s'exprimait sur le sujet lors du débat de la loi sur les affaires rurales en septembre 2004 : « Nous rencontrons sur nos territoires [de chasse] des gens, des promeneurs et ramasseurs de champignons, qui n'ont rien à y faire ! » Comment voulez-vous ensuite que les porteurs de fusil ne se sentent pas chez eux partout ?

Les mesures existantes (signalisation, gilets fluorescents), toujours pas obligatoires dans tous les départements, ne sont destinées qu'aux chasseurs, et ne suffisent pas à leur garantir une sécurité fiable. Pire, il n'y a toujours aucune véritable mesure pour celle des non-chasseurs qui souhaitent, eux aussi, profiter de la nature.

Les pouvoirs publics ont fait des efforts sur la sécurité routière et le respect du droit, et cela contraste étrangement avec le laxisme accordé aux chasseurs. En 2000, la loi chasse imposait un jour de non-chasse : le mercredi. Ce ne fut pas au goût du lobby qui, en 2003, obtint de Roselyne Bachelot qu'elle supprime cette mesure. Le comble : la fixation d'un ou plusieurs jours de non-chasse dépend de l'appréciation du préfet de chaque département, qui ne peut y recourir que pour des motifs de protection... du gibier ! Les autres usagers de la nature n'ont absolument aucun droit de cité législatif ou réglementaire face à la chasse.

Aucune loi ni règlement n'encadre le problème de l'insécurité lié à la chasse. La loi chasse 2000 avait prévu qu'un décret ministériel soit pris pour préciser ces indispensables mesures. Il ne fut jamais pris. La loi chasse Poniatowski a, elle, supprimé purement et simplement cet article de loi. La sécurité liée à la chasse est laissée à la libre appréciation des fédérations départementales de chasse. Un peu comme si la sécurité routière était laissée aux automobile-clubs ou aux routiers. Et de façon départementale, en plus. Engendrant encore plus de confusions dans un dossier qui n'en manque déjà pas.

Au printemps 2011, j'ai abordé ce sujet très important avec Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie. Elle est tout à fait consciente de cette situation complètement surréaliste. Dans sa circulaire aux préfets du 18 février 2011 relative au renouvellement des schémas départementaux de gestion cynégétique, elle indique: « Depuis que la loi du 31 décembre 2008 a abrogé l'article L. 424-16 du code de l'environnement, qui prévoyait qu'un décret en Conseil d'État précise les règles de sécurité applicables en action de chasse, les mesures de sécurité relatives à la chasse sont essentiellement celles prévues par les schémas départementaux de gestion cynégétique. [qui sont rédigé par les fédérations départementales des chasseurs et seulement validé par les préfets] S'agissant d'une question intéressant l'ordre public, vous veillerez à ce que le dispositif prévu dans le schéma soit suffisant pour réduire le risque résiduel à un niveau très bas. » C'est là tout ce que les lois pro-chasse votées par les députés sous influence permettent à une ministre de faire sur un point de sécurité publique !

Les associations locales de chasseurs peuvent ensuite déci-der de limiter les jours de chasse sur leur territoire, à leur libre appréciation. Cela entraîne une disparité au sein des départements, voire au sein des communes lorsque celles-ci regroupent plusieurs sociétés de chasse. Imaginez alors la complexité, pour un randonneur, un cavalier ou un vététiste lambda, en recherche de jour de non-chasse, lorsque son itinéraire parcourt plusieurs communes.

Pour exemple, en Drôme il y a : 361 ACCA, 460 chasses privées et une centaine de baux domaniaux. Soit quelque 921 cas possibles ! De plus, pendant d'éventuels « jours de non-chasse », certaines chasses peuvent néanmoins être autorisées (battues administratives par exemple). Dans une pareille situation, même l'administration départementale est incapable de fournir une liste ou une carte des jours sans chasse sur le département de sa responsabilité !

Les accidents ont lieu majoritairement le dimanche, jour traditionnellement réservé à de nombreux loisirs de plein air, individuels ou familiaux. La marche à pied, la randonnée équestre ou le VTT n'ont jamais eu autant d'adeptes, sans compter la forte croissance du tourisme « vert ». Or, on compte aujourd'hui environ cinq millions de randonneurs en France qui pratiquent la marche au moins une fois par semaine. Si l'on compte aussi les promeneurs du dimanche, on estime que le nombre des marcheurs s'élève à environ quinze millions. Un chiffre qui place la randonnée pédestre au premier rang des pratiques sportives nationales.

De plus en plus d'associations rejoignent l'ASPAS, qui mène ce combat depuis longtemps, pour demander que dans le cadre de la sécurité des non-chasseurs, la loi soit modifiée et que soit instauré au minimum le dimanche sans chasse. C'est aujourd'hui la seule mesure susceptible de garantir la sécurité et la tranquillité de tous les citoyens qui fréquentent la nature. La seule mesure qui fera décroître de façon importante le nombre d'accidents de chasse. L'arrêt de la chasse le dimanche a fait l'objet d'une pétition portée par l'ASPAS. Signée par plus de 250 000 personnes, elle a été remise à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Écologie en février 2010. Mais depuis, rien n'a changé. Une nouvelle loi a été votée en 2011, et une fois encore, ce sujet a été très soigneusement évité.

Combien faudra-t-il de morts et de blessés pour qu'enfin la France s'aligne sur ce qui se fait dans les autres pays européens? L'exception cynégétique française doit prendre fin, pas uniquement pour la préservation de la faune sauvage, mais également dans le cadre du respect de nos libertés individuelles.



Le grand bêtisier des chasseurs coûte très cher

Les tirs en direction de personnes ou d'habitations sont légion. Tel cet habitant de Saint-Bonnet-de-Rochefort (Allier) qui regardait tranquillement la télévision, en ce 1er novembre 2009, jours de la Toussaint. Une balle de chasse passe à quelques centimètres de sa tête et va se ficher dans un mur du salon !

Le coup de fusil a été tiré par un chasseur participant à une battue au sanglier à plus d'un kilomètre de là. Poursuivi pour « mise en danger d'autrui par une violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence »son avocat déclarera : « Il faut l'intention, argumente Me Deschamps, pour sa défense: la volonté de mal tirer en sachant qu'en tirant mal il expose autrui à une blessure. Il y avait une butte en face de lui et il ne voyait pas la maison. Il aurait dû savoir que sa balle aboutirait 1 200 mètres plus loin ? [...] Dans cette affaire, l'accusation a réagi de manière épidermique. Il fallait rassurer le public ! II y a eu des saisies en veux-tu en voilà, on a dépêché l'identité judiciaire. On a cherché même s'il n'y a eu aucune infraction de chasse. Il n'y a pas eu d'imprudence : c'est un hasard des plus purs ». Le procureur demandera: « Saviez-vous qu'il y avait des habitations à cet endroit ? Oui, vous le saviez. Vous avez pris un risque et les chasseurs qui étaient avec vous ont aussi pris un risque. » Il est finalement requis une amende de 1 500 euros, cinq ans de mise à l'épreuve, la suspension du permis de chasser pour six mois et la confiscation de l'arme.

Le 30 janvier 2011, l'ancien président de l'ACCA de Laurac-en-Vivarais participe à une battue. Lorsque le sanglier traverse un chemin, il tire. Un peu vite. La balle fracasse la baie vitrée de la maison toute proche. Aux gendarmes venus mener l'enquête il déclare : « C'est à ce moment-là que j'ai tiré et occulté la maison. » La maison en question se trouvait à 110 mètres du tireur.

Le 4 octobre 2007, c'est un jeune étudiant de Carmejane qui a eu très chaud dans sa résidence étudiante : « Si le jeune homme avait été assis à son plan de travail, devant la fenêtre, il aurait été touché. Peut-être tué ! » Tous ceux qui se sont rendus dans le studio qu'Adrien Peyron occupe au N° 8 de la résidence d'étudiants du Chaffaut sont unanimes : le jeune homme, un étudiant de 20 ans sans problème, a vraiment eu de la chance. Celle notamment d'être absent au moment où la balle d'un fusil de chasse - vraisemblablement de calibre 12 - a perforé le volet, traversé la fenêtre à double vitrage, avant de ricocher sur un mur et de s'encastrer dans une cloison en placoplâtre.

Beaucoup de chance également pour cette famille de Mane (Ariège). Le couple et leurs enfants prennent leur petit-déjeuner lorsqu'une balle perfore la fenêtre d'un trou de 4 cm de diamètre avant de se loger de l'autre côté de la maison. Elle traverse la cuisine, le couloir et une chambre avant de se ficher dans le mur, où les gendarmes la retrouveront. Au passage elle ricoche sur le réfrigérateur et éclate une porte. Andrée Galland, la mère de famille, déclare à La Dépêche: « Mes enfants sont encore sous le choc. La balle aurait pu tuer l'un d'entre nous. On était quatre dans la cuisine. Nous avons appelé la gendarmerie. Mon époux qui se trouvait à côté de la porte de la cuisine a été touché par le bois. Il n'a pas été blessé mais on a évité une catastrophe. Il y a une paire d'arbres qui cache la maison. Mais le chasseur a tiré en direction de l'habitation. Pourtant, ici tout le monde sait que le quartier est habité. Dans cette zone il n'y a pas de gros gibier mais des faisans. Il se peut qu'il en ait délogé un et qu'il ait tiré. »

Le président de la société de chasse venu « réconforter » la famille déclarera : « Il est possible que le chasseur se soit trompé de cartouche. Il devait se situer à 200-250 mètres de la maison au moins et comptait sans doute tirer avec du plomb. » Ce qui est loin d'être réconfortant...

Les animaux domestiques sont également souvent les victimes d'accidents de chasse. Parfois à proximité des habitations, comme ce qui est arrivé dans la commune d'Attignat-Oncin en Savoie. Le 24 septembre 2008, à onze heures, alors que Lisa, charmante petite fille de douze ans allait donner à manger à son cochon et arrivait à proximité de son enclos, un coup de feu retentit et le porc s'effondra. Le chasseur déclarera « avoir vu descendre une masse et avoir tiré », mais sans visibilité. Il n'avait pas remarqué le grillage de l'enclos situé derrière une haie. Le tireur était bien au-delà des 150 mètres de distance de sécurité en place dans les communes à ACCA. La maman de la jeune fille déclarera : « J'ai cru que c'était sur ma fille qu'on avait tiré. Deux détonations en direction de la maison, je l'avais envoyée porter la pâtée et elle avait tardé un peu... Sinon, elle aurait été, elle aussi, dans l'enclos. C'est tragique, un mercredi ! On n'ose plus rien faire, ni aller aux champignons, ni se promener. Dimanche prochain, on s'en va prendre l'air, les enfants n'osent plus sortir de la maison. »
La chasse à courre a aussi son lot de débordement. Tel ce cerf qui sera abattu sous les yeux de six patients et de leurs soignants dans le parc de l'hôpital psychiatrique de Prémontré (Aisne) en lisière de forêt de St Gobain. Traqué par les chasseurs et leur meute de chiens, le cerf est sorti de la forêt est a trouvé refuge, pour peu de temps, dans le parc de cet hôpital. Cela n'a pas été du goût des veneurs, qui ont tout de même tenu à tuer l'animal qui leur échappait. C'est au fusil, et devant les usagers de l'hôpital que sa mise à mort a été sommée.

Le personnel de l'hôpital n'a pas de mots assez durs pour dénoncer cet abus de pouvoir cynégétique, alors qu'ils avaient interdit aux chasseurs de tuer cet animal sur le domaine de l'hôpital. Extrait du Courrier Picard du 7 janvier 2010: « Nous étions avec nos patients », se souvient Servane Chatelain, éducatrice stagiaire, arrivée depuis lundi à Prémontré. Elle était dehors, sur le chemin qui borde la forêt avec six patients et son collègue éducateur. Ce dernier « voulait me montrer où les patients travaillaient », en précisant que ce travail consiste à s'occuper et à soigner des animaux. « Nous avons entendu des chiens aboyer. Nous avons attendu puis vu le cerf descendre sur le talus et les chiens lui courir après. »

Tout cela se déroule sur le domaine de l'hôpital, selon Jean-Marc Oliviero, qui montre les piquets délimitant le domaine de l'ONF et celui de l'hôpital. Après les animaux, des cavaliers sont arrivés. S'ensuit une confrontation entre les soignants, qui demandent aux cavaliers de laisser l'animal en paix et les chasseurs qui souhaitent en finir. Le tout dans « un climat de tension », selon les deux soignants.

« Je n'ai pu qu'entendre le coup de fusil car il fallait s'occuper des patients », continue la jeune femme. Son collègue parle d'une diversion des chasseurs pour que l'un d'eux puisse abattre l'animal, toujours sur le talus et donc sur le domaine hospitalier. Le cervidé s'écroulera finalement au pied de la laiterie. « Celui qui a tiré était sur la route à côté des appartements thérapeutiques », conclut la jeune femme.

« J'ai fait un rapport à la direction », renchérit Jean-Marc Oliviero. « J'étais en colère », affirme pour sa part Jean-Luc Cousinat, directeur adjoint de l'établissement de santé qui a voulu porter plainte à la gendarmerie. Aujourd'hui, il doit recevoir le veneur, responsable de cette mise à mort. « Je ne vais pas me laisser intimider. Il faut s'arrêter à temps. Nos patients sont des gens fragilisés, qui sont beaucoup dans l'affectif », insiste-t-il. S'il attend des excuses, il exige surtout que cela ne se reproduise plus ».

On ne compte plus le nombre de chasses à courre qui finissent au cœur des villages. Et, plus exceptionnellement certes, à l'intérieur de maison d'habitation comme ce qui est arrivé à Larroque (Tarn) où un cerf a été abattu dans la cuisine, en présence de la famille.

Le 3 novembre 2007, alors qu'elle venait de finir de manger, une famille résidant tout près de la forêt de Grésigne vit un cerf arriver sur la propriété familiale. Il était pourchassé par une meute d'une quarantaine de chiens et un cortège de veneurs en goguette. Le cerf pris de panique rentra dans la maison en fracassant la baie vitrée. Suivi par la meute de chiens et... le maître d'équipage. Les propriétaires des lieux raconteront comment la famille a vécu cela au journal La Dépêche du 4 novembre 2007: « Une scène d'horreur. Nous savions que c'était une chasse à courre. Ce n'est pas la première fois que cela arrive ici », raconte Pierre, très ému. « Cela faisait plusieurs minutes que les aboiements se rapprochaient, jusqu'à ce que le cerf soit autour de la maison. Les enfants étaient effrayés. Nous ne savions pas quoi faire, c'était la panique complète. Puis le cerf est rentré, et tous les chiens avec lui. On est sortis, les enfants n'étaient plus là. C'était une scène d'horreur [...] Dehors, deux membres de la chasse à courre en question attendent en costume traditionnel, le cor autour du cou, et le cheval à côté. Jacques, un des deux chasseurs, membre de l'association qui organisait l'événement, explique que "les suiveurs étaient venus rattraper les chiens, mais cela ne se fait pas en claquant des doigts. D'habitude nous essayons de ne pas sortir de la forêt". Patricia s'est approchée. Énervée, elle leur lance cette question : "Que faisiez-vous ici, avec 40 chiens, sur notre propriété ?" "- Il s'est passé quelque chose qui n'aurait pas dû arriver, c'est catastrophique", répond Jacques. "On ne devrait pas vous laisser chasser, vous jouez avec un boulet de canon que vous ne maîtrisez pas", lui rétorque-t-elle.

"Déposez-vous une plainte ?", demande un gendarme à Patricia. "Oui, pour violation de propriété privée et pour mise en danger volontaire de la vie d'autrui", lui répond-elle. Cette plainte ne sera pas la première dans ce secteur. Par deux fois déjà, des événements similaires se sont produits. Mais les plaintes sont restées sans suite, au grand dam de la population. Une responsable de l'amicale de chasse de Larroque, présente sur place, explique que "la chasse à courre sur ce secteur doit suivre un protocole très sévère. Il n'est jamais respecté", précise-t-elle. "C'est la deuxième fois que cela nous arrive. À chaque fois, c'est plus grave. Jusqu'où faudra-t-il aller pour agir ?", s'interroge Patricia. »

La plainte fut déposée. Mais le parquet d'Albi, ne retenait que l'infraction de « chasse sur terrain d'autrui ». Mieux que d'habitude, car ce n'était pas la première plainte déposée contre cet équipage, mais toutes avaient été classées sans suite pour « absence d'infraction ». Mais cela ne pouvait satisfaire la famille victime de cette mise à mort scandaleuse. Elle avait demandé, par le biais de son avocat, que les veneurs soient poursuivis pour « mise en danger de la vie d'autrui ». Le « piqueur » fut condamné à 1 000 euros d'amende et deux ans de suspension de son permis de chasser. Mais l'équipage fit appel. Mais pas seulement : ils ont fait un recours au tribunal administratif contre l'arrêté préfectoral du 21 décembre 2007, qui leur interdit désormais de sortir de la forêt sur les communes de Puycelsi, Laroque et Penne.

Le feuilleton juridique ne s'arrêtera sans doute pas là, car la famille victime de cette chasse entend porter cette affaire au pénal. La chambre d'instruction de la cour d'appel ayant donné raison aux plaignants dans leur volonté de poursuivre ces chasseurs pour « mise en danger de la vie d'autrui » et « omission de porter secours ».

Électricité de France (EDF) et Réseau de transport d'électricité (RTE) dépensent chaque année des fortunes pour réparer leurs câbles électriques endommagés par les plombs de chasse. Certains chasseurs n'hésitant pas à tirer sur les oiseaux qui sont posés sur ces câbles ! Tant pis pour les usagers, tant pis pour les gestionnaires des infrastructures électriques.

Tel ce Nemrod de Vire (Manche) qui, tirant sur des corbeaux, atteignit une ligne haute tension, et priva ainsi 1 244 habitants d'électricité. Il paraît qu'il n'aurait pas atteint un seul corbeau... Il est vrai que ce chasseur n'était pas vraiment doué, il a ensuite abattu une vache, alors qu'il s'entraînait au tir en visant des bouteilles...

C'est également deux chasseurs maladroits qui furent responsables du retard d'une trentaine de TGV Atlantique. Alors qu'ils chassaient sur la commune de Saint-Martin-de-Bréthencourt (Yvelines) l'un d'eux a sectionné une caténaire, coupant du coup la circulation des TGV. « D'après les premiers éléments de l'enquête, il ne s'agirait pas d'un acte de malveillance, mais seulement d'"un incident de chasse". Germain et Mathieu, inscrits à la société de chasse locale, étaient en train de tirer sur du gibier dimanche après-midi. Leur responsabilité civile sera engagée. Les deux amis avaient abattu deux chevreuils. L'un d'eux en a visé un troisième, mais a atteint la ligne SNCF située en contrebas. Des douilles de 7,64 des munitions pour gros gibier ont été retrouvées à proximité. L'incident serait survenu vers 15 heures, horaire correspondant avec les premières chutes de tension sur la ligne constatées par un technicien de la SNCF qui a donné l'alerte.

Pierre Athanaze, Le livre noir de la chasse.

Le livre noir de la chasse
Massacres & abus de pouvoir

Le mépris des lois, les exactions et les brutalités des chasseurs en France sont légion. Sur tout le territoire, ils laissent des cadavres d'animaux éventrés, sans souci des épidémies, partout ils dressent des pièges non sélectifs dans lesquels agonisent des espèces protégées, des chiens, des chats...

En France, 25 millions d'oiseaux et près de 5 millions de mammifères sont tués chaque année. C'est le pays où l'on chasse le plus grand nombre d'espèces dont beaucoup sont en mauvais état de conservation et protégées dans les pays voisins.

Cet ouvrage révèle le vrai visage du lobby de la chasse en France : son organisation antidémocratique, son manque de transparence, son financement inéquitable, l'appui de l'écrasante majorité des politiques, leurs mensonges face aux protecteurs de la nature, les lois faites sur mesure, l'inertie face aux accidents mortels, l'incitation par les ministres au prosélytisme de la chasse dans les écoles : tout y est décrypté.

En s'appuyant sur des faits réels et des documents officiels, l'auteur dresse un réquisitoire sans concession pour que chacun de nous prenne conscience de ce véritable scandale au profit d'une minorité méprisant l'environnement, la nature et la société.



Pierre Athanaze, forestier de métier, a suivi un long parcours de bénévole dans le monde des associations de protection de la nature. Il a été membre du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS) et administrateur de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pendant 10 ans. Il connaît parfaitement ce dossier dont il suit les évolutions législatives et réglementaires depuis les dernières décennies. Il a beaucoup lutté contre les abus de la chasse et les tolérances accordées par les pouvoirs publics à cette pratique.

samedi, décembre 15, 2012

Les bûches de Noël





« Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent. »

Jean-Pierre Coffe

Trop souvent, il serait préférable de les avoir sur le pied, plutôt que sur l'estomac. Je parle évidemment du gâteau, même si la bûche de Noël en question, toute lourde et indigeste qu'elle soit, surtout après un repas particulièrement calorique, est la transposition pâtissière de la bûche de bois qui flambait avec tout un cérémonial dans les âtres de nos ancêtres, la nuit de Noël.

Qu'on l'appelle « Sonco » en Auvergne, « Queuche » en Lorraine, « Tronche » ou « Trugho » en Gascogne, ou encore « Cosse de Nau » dans le Berry, elle est toujours énorme : plusieurs hommes sont nécessaires pour la mettre en place dans la cheminée, au moment où l'on sonne l'élévation de la messe de Noël.

Elle doit provenir d'un chêne vierge de tout élagage, abattu à minuit, quelques jours avant Noël. On la décore de lierre et on l'asperge de vin et d'eau bénite, avant que le maître de maison ne l'enflamme. En Provence, on choisit plutôt le tronc d'un arbre fruitier, mais le cérémonial est comparable.

La bûche doit flamber au moins pendant toute la nuit de Noël, pour « réchauffer l'enfant Jésus ». Au mieux, elle dure trois jours. Les femmes déposent de petits cadeaux dessus ou dessous les extrémités de la bûche ; les enfants qui n'auront pas été autorisés à assister à la messe de minuit les découvriront au matin. On en conserve les cendres d'une année à l'autre, sous le lit du maître de maison : chaque fois que le tonnerre se manifeste, une poignée de ces cendres jetées dans la cheminée est censée éloigner la foudre de la maison.

Ces troncs d'arbre qui flambent ont pour mission d'éloigner les mauvais esprits, car Noël correspond depuis la plus haute Antiquité à la fête des Morts. De nombreuses croyances dans nos campagnes sont attachées à cette nuit de Noël. Les animaux se mettraient à parler, les menhirs bretons s'en iraient à la mer, etc.

Jusqu'à la guerre de 1914-1918, avant que ne se répande le chauffage à vapeur, fourni par une chaudière à bois ou à charbon, ou électrique, la tradition des bûches était bien vivante. A Noël, on allumait de grands bûchers sur les places publiques, des sortes de feux de joie autour desquels on dansait et on chantait. Les brandons du foyer servaient de flambeaux : ils éclairaient l'église, ou encore le chemin pour aller et revenir de la messe, en procession. Ces torches servaient aussi à allumer la bûche de Noël dans la cheminée.

De même que les cheminées, les bûches ont disparu de nos appartements. Il semble évident que la bûche pâtissière a remplacé avantageusement (surtout pour le tiroir-caisse desdits pâtissiers) la bûche en bois de nos traditions. Elle les prolonge, comme la flamme accompagnait les « soupers gras » de la nuit de Noël.

Les pâtisseries de Noël ont toujours existé, mais pas sous cette forme. Il s'agissait de brioches, au centre desquelles brûlait une sorte de bougie, ou de « corna-bœufs » — hommage au bœuf de la crèche —, ancêtres de nos croissants par la forme, et destinées à l'origine aux mendiants. En principe, les gâteaux traditionnels de Noël devaient être nourrissants et volumineux, pour restaurer de nombreux convives.

Les bûches de Noël actuelles se sont bien inspirées de ces gâteaux traditionnels, nutritifs et substantiels. Il en existe plusieurs catégories. Peu sont satisfaisantes, surtout sur le plan de la légèreté. Si l'on souhaite malgré tout arroser sa nuit de Noël de bicarbonate de soude, autant choisir la bûche d'un bon pâtissier, celui qui aura utilisé des ingrédients de toute première qualité.

Pour faire une bûche, il faut d'abord une génoise en feuille, ou mieux un biscuit plat, qu'on peut agrémenter avec de la poudre de noisette ou d'amande. La génoise est une pâte à cuire à base de sucre, de farine, de beurre et d'œufs. En revanche, le biscuit se dispense de beurre.

Avant d'étaler une ganache ou une crème au beurre sur la génoise, on l'imbibe, au choix avec un sirop, ou avec de l'alcool. La ganache est une crème fraîche bouillie, dans laquelle on fait fondre du chocolat. Mieux vaut donc que le chocolat soit bon : la qualité du chocolat n'améliorera certes pas la légèreté de la préparation, mais au moins le goût en sera incomparable.

Une fois la ganache étendue, on roule le biscuit, puis on décore le dessus avec le reste de la ganache, agrémenté de sujets en meringue ou en chocolat. Si l'idée vous venait de la faire vous-même, sachez que les ongles tachés de chocolat se nettoient très bien avec du jus de citron.

Certains pâtissiers ou boulangers peu scrupuleux congèlent leurs fabrications, et se gardent bien de prévenir leur clientèle, bien qu'il y soient contraints par la législation. Les « bons » n'usent pas de cette pratique.

On trouve généralement ce qu'on appelle pudiquement la « bûche pâtissière » dans le rayon « frais » des grandes surfaces, mais certains boulangers ne rechignent pas à la proposer, parfois même sous le label « maison ». Elle est industrielle et fraîche, c'est-à-dire non congelée.

Elle reprend à peu de chose près la recette artisanale, mais elle est fabriquée en grande quantité, ce qui réduit son coût d'environ 30%. Les matières grasses sont remplacées par des graisses végétales, pour faire baisser les prix. Elles sont fabriquées sous trois formats : 25, 35 et 50 centimètres de long. On les parfume au café, au chocolat, à la noisette, etc. Le modèle dit « géant », plus long, plus grand, plus gros, a ses adeptes.

Ces industriels, qui préféreraient qu'on les appelle des « semi-artisans », ont inventé une variante bien pratique de la bûche traditionnelle, la « bavaroise ». La génoise est garnie d'une mousse à 33% de matières grasses. Elle serait plus légère, et sa congélation plus aisée : sa fabrication peut donc s'effectuer un mois et demi à l'avance.

Les bûches industrielles longue conservation relèvent du domaine des biscottiers-biscuitiers. Ce sont des produits bas de gamme, destinés essentiellement aux grandes surfaces. Ils utilisent la panoplie habituelle des conservateurs, et les crèmes sont pasteurisées. L'emballage fait tout : le « packaging » attire plus que le gâteau.

L'imagination n'ayant pas de limites en la matière, on diversifie le produit. Mais si les parfums varient, la forme reste la même. Les centrales d'achat des grandes surfaces préparent la « collection » de bûches dès juillet-août. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les fabrications commencent tôt !

Ces centrales d'achat ont encore mis au point une bûche « tranchée », comme ils disent, c'est-à-dire une superposition de biscuit et de crème, à laquelle on donne la forme d'une bûche. La « tranchée » représente 54% d'un marché évalué à 5 millions d'unités, et qui augmente de 3% par an. Les amateurs de ce type de produits les préfèrent parfumés au chocolat, pour presque la moitié d'entre eux : ils s'en repaissent au point d'avaler entre huit à dix parts de bûche par foyer ! (Une famille type compte trois à quatre personnes par foyer.)

La population reproche régulièrement à la bûche de Noël sa lourdeur, surtout à la fin d'un repas déjà copieux. Mais malgré un déclin sensible depuis un an ou deux, la majorité des Français ne renoncent pas à la bûche. La tradition l'emporte toujours sur la gastronomie. La bûche de Noël est typiquement française, et entend le rester !

A l'initiative de Gervais — le roi de l'entracte —, apparaît sur le marché un outsider : la bûche glacée. A l'inverse de ce qui se produit habituellement, l'industrie a été rapidement imitée par tous les glaciers-chocolatiers-pâtissiers, petits industriels ou artisans.

Dans les années 70, la glace industrielle était une production de masse. Depuis, de gros efforts dans la recherche ont été accomplis pour une plus grande qualité, qui n'est souvent pas loin d'égaler l'artisanat. On a mis au point le « battage régulier » de la crème glacée, un mélange de lait, de sucres, de beurre ou de crème fraîche, et d'arômes. Ce système permet d'y introduire de l'air, et d'obtenir de fins cristaux. On appelle cette opération le « foisonnement ». Il existe aussi des normes et des contrôles assez stricts sur les quantités minimales d'ingrédients et de foisonnement.

Le marché de la bûche glacée se développe, au rythme de 10 à 20% par an, au point qu'il se consomme maintenant plus de glace en hiver qu'en été. Il y a quelques années, l'écart entre l'hiver et l'été était de l à 8. […]

On assiste à une guerre sans merci entre les tenants de la tradition et ceux de la bûche glacée. Qui gagnera ?

Peu importe. Il faut qu'il y ait une bûche sur la table le soir de Noël. Une messe à minuit, même si l'on n'est pas croyant. Des souliers au pied de l'arbre même si l'on n'a pas d'enfant. Des cadeaux, même un seul bonbon si l'on n'a pas d'argent.

Soyons vigilants avec les traditions, ce sont les racines de notre culture, de notre identité. Les laisser disparaître, même une seule, c'est un peu perdre son âme.

Jean-Pierre Coffe, Le vrai vivre.

Recevoir vos amis à petit prix

Pourquoi ce livre ? Parce que la crise qui perdure ne doit pas nous priver du plaisir familial autant qu'amical de nous retrouver. Je veux démontrer qu'il est toujours possible de se réunir autour d'une table pour partager simplement un bon repas accompagné d'un vin de joie et sans se ruiner. J'ai donc choisi une série de recettes à partir de plats conviviaux dont certains peuvent se préparer à l'avance afin que la maîtresse ou le maître de maison soit à table avec ses invités. Ces propositions sont évidemment toutes liées aux saisons et surtout faciles à réaliser. Chaque recette est accompagnée d'un prix, le plus juste possible. Pour le calculer, nous avons acheté le même ingrédient dans trois types de magasin : un commerçant indépendant de centre-ville, une grande surface et un "discounter". Nous avons ensuite établi un prix moyen par produit. J'ai aussi demandé à Laure Gasparotto de m'aider à sélectionner des vins français de vignerons sérieux, capables de nous offrir du plaisir à prix modeste. En espérant une fois encore vous aider dans votre quête du bon vivre au prix le plus juste, je vous souhaite de retrouver le chemin de ces tables joyeuses, simples et généreuses.

Jean-Pierre Coffe


Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...