Christian
Lazaridès invite ses lecteurs à se livrer à une véritable
investigation dans le domaine spirituel. "Et, écrit l'auteur,
l'on découvre alors un incroyable ramassis d'ex-gens de
l'extrême-droite qui le sont toujours, de personnes liées à l'Opus
Dei et au jésuitisme, beaucoup de gens des mouvances Guénon-Evola,
beaucoup de Francs-Maçons, etc. Bref, on se trouve dans une étrange
ambiance intermédiaire entre... les États et les sectes !
Simplement, la règle du jeu n'est plus la même, le scénario n'est
plus celui de la pauvre secte opprimée contre l'Etat ou vice-versa ;
on est déjà à l'étape suivante : on prépare la future religion
syncrétique contrôlée, telle que le Nouvel ordre mondial pourra la
tolérer et s'en servir. On est très ouvert à l'ésotérisme, du
moins à certains ésotérismes, plutôt traditionnels, mais on n'est
pas contre une touche de Nouvel Age, et la Scientologie est la
bienvenue. On peut bien laisser les gens jouer avec les jouets qu'ils
préfèrent. Ce qui importe, c'est qui chapeaute le tout.
L'évolution
vers plus d'ésotérisme est inéluctable ; ce qui importe, c'est qui
contrôle le processus. Et nous avons là un niveau déjà plus
sérieux de l'ésotérisme de manipulation, les loges intermédiaires,
en fait les mêmes que celles qui agissent par les États, celles qui
font intervenir les marionnettes... [...]
Et
il suffit d'un peu de sensibilité et d'intuition pour se rendre
compte que la seule chose qui n'est pas acceptable, recevable, par
toutes ces officines ouvertes à tout et à tous en apparence, la
seule chose dont elles ont une haine profonde, haine qu'elles
masquent par tous les artifices et tous les mensonges, c'est
l'expérience vraiment libre du spirituel, c'est l'autonomie
initiatique. Tout leur effort est tendu vers le chapeautage de
l'initiation des temps à venir. Leur but est de préparer le
troupeau de l'initiation de groupe, la pire perversion spirituelle
qu'on puisse imaginer, les goulags spirituels du troisième
millénaire. [...]
Nous
sommes dans une guerre occulte monstrueuse et qui va durer, pas dans
de petites escarmouches dont on puisse se tirer à bon compte.
Je
signalerai aussi, comme autre exemple de récupération œcuménisante
de l'ésotérisme, la revue catholique jésuitoïde « Actualité
des religions ». Dans son numéro de septembre 1999, on trouve
étalée sur deux pleines pages, sous le titre de rubrique tout à
fait positif « L'expérience spirituelle », ni plus ni
moins que « La grande invocation » de Alice Bailey/Le
Tibétain, c'est-à-dire la prière appelant à la venue de
l'Antichrist. [...]
L'anthroposophie
- dans le prolongement de La philosophie de la liberté de Rudolf
Steiner - est un mouvement qui devrait faire résonner, par le
travail de la pensée, dans la vie sociale, et dans toutes sortes de
pratiques, la note de la liberté spirituelle. C'est à elle, et à
d'éventuelles autres impulsions valables dans ce sens, qu'il
appartient de mener un réel combat pour la liberté initiatique.
Elle a cette responsabilité par rapport à elle même, à son
essence, et par rapport à d'autres mouvances pour qui elle pourrait
être un exemple.
Ce
serait un abandon dramatique de cette responsabilité que de
rechercher, à la première attaque, à la première anicroche, à se
mettre dans des girons protecteurs illusoires. Il est dans la logique
profonde de cette impulsion - michaélique - que d'être à la pointe
du combat spirituel. Et rien ne saurait être plus aux antipodes de
cela que de se décharger de ses responsabilités sur des tiers, sur
des parasites captateurs dont la dynamique de fond n'est et ne peut
être que d'étouffer cette impulsion de réelle liberté.
Il
est inutile de se fourrer la tête dans le sable ou dans le premier
sac que l'on vous tend. Il est inutile de s'illusionner sur la
possibilité de solutions confortables, car le drame des milieux se
réclamant de l'anthroposophie, c'est un souci de leur confort, de
leur petite vie tranquille, mais un tel « michaélisme bien
tempéré » mène au sommeil de plus en plus profond. Et il
faut bien prendre conscience du fait qu'il n'y a pas non plus de
neutralité possible dans le jeu d'influences occultes qui entourent
l'impulsion anthroposophique, c'est là une autre illusion. Il faut
choisir, il faut trancher. Les gens qui se réclament de
l'anthroposophie devraient lire un auteur qui, avec une rare violence
et une rare détermination, s'est élevé sans cesse contre toutes
les démissions ou compromissions par rapport à la liberté
spirituelle : un certain Rudolf Steiner, auteur hélas presqu'oublié,
même si beaucoup lu. Nous sommes en guerre, et ça ne fait que
commencer. Que ceux qui ont peur aillent se coucher, ou qu'ils
changent de camp, mais clairement, car le drame c'est qu'actuellement
l'anthroposophie est en train de changer de camp, mais sans le dire,
parfois sans même le savoir, et que cela fausse tout, crée une
indicible confusion. […]
L'anthroposophie
dévoyée et la défense de l'être « Anthroposophie »
Il
devient d'autant plus difficile de défendre « Anthroposophie »
que l'anthroposophie - dans le sens de tout ce qui se dit et se fait
désormais sous ce label - devient de moins en moins défendable.
Cela prendrait des ramettes de papier de détailler comment, en moins
d'un siècle, mais décisivement au cours des quinze dernières
années, l'anthroposophie a complètement perdu le gouvernail et se
retrouve, sur toutes les questions cruciales, sans cap précis,
entraînée dans le sillage de toutes sortes de courants antagoniques
de ce que devrait être sa dynamique : les jésuito-anthroposophes
des courants tombergiens, les anthroposophes New-Age (style R.
Powell, R. Leviton), les pèlerins de Maastricht, Rome ou Compostelle
docilement convoyés par les actuels bergers de la Société
anthroposophique universelle, etc., mais aussi et surtout les
anthroposophes technocrates qui, à force de vouloir s'intégrer dans
le Système étatique ou européiste, ou mondialiste, ont fini par en
être des suppôts totalement assimilés. Et je pourrais détailler
les mille et une voies d'un tel dévoiement qui fait qu'à l'insu de
presque tout le monde, tant des adhérents naïfs, et qui surtout
aiment tellement le calme et le confort, que du public qui, très
logiquement, prend pour anthroposophie ce qu'on lui donne pour de
l'anthroposophie, s'est constitué un sosie illusoire, qui s'appelle
anthroposophie, qui se réfère apparemment à l’œuvre de Steiner,
qui déploie toute la panoplie des applications anthroposophiques,
mais qui a perdu, ésotériquement, spirituellement, le cap, la
boussole.
Une
telle anthroposophie dévoyée n'est pas le moindre mal dans une
situation telle que celle dont j'ai parlé jusqu'ici. Car elle fausse
tout le débat, toute la perspective. Si, comme j'ai tâché de le
montrer, les buts de l'État ne sont pas réellement ce qu'ils disent
ou prétendent être, si les justiciers et « protecteurs »
sont en fait un remède pire que le mal, si la plupart des
courants soi-disant spirituels sont en fait anti-spirituels, eh
bien il faut aussi compter avec une anthroposophie qui est, et sera
de plus en plus, anti-anthroposophique. [...]
Une
guerre sur au moins cinq fronts
Car
cette guerre qu'il faudrait mener va devoir être menée sur
plusieurs fronts à la fois. […] Je propose un schéma pour imager
la façon dont je vois la situation.
En
face de ce pentagramme inversé, dirigé contre l'autonomie
initiatique, il y a l'Anthroposophie authentique ou bien, de façon
plus générale, toute démarche spirituelle authentiquement libre,
authentiquement respectueuse de la dignité humaine, du sanctuaire de
la volonté individuelle, mais cela ne fait pas grand monde.
Un
tel schéma n'a bien entendu, qu'une valeur indicative ou incitative.
[…]
Il
permet de bien mettre en évidence une première fausse dualité ou
fausse opposition, celle entre les ésotérismes traditionnels et les
ésotérismes style Nouvel Age/Verseau.
Il
permet aussi de bien mettre en évidence une seconde fausse dualité
ou fausse opposition, celle entre, d'un côté, l'État ou le Système
- qui est en effet, et sera sans doute de plus en plus, au service
des forces d'étouffement de la spiritualité libre, en bref qui sera
de plus en plus le relais de l'américanisme culturel, lui-même
relais de l'action des entités asouriques, le mal radical - et, de
l'autre côté, de prétendues organisations de défense de la
spiritualité libre, mais qui sont donc en fait au service des mêmes
forces antichristiques, antihumaines, antilibertaires - collusion qui
est d'ores et déjà visible de maintes manières.
À
l'évidence existent toutes sortes de passerelles entre ces quatre
ensembles, en dépit de certaines apparences, qui ne sont précisément
que des apparences, et en dépit de démarcations verbales.
Il
permet enfin de mettre bien en évidence, en complément de ces deux
fausses dualités, de ce carré très efficace d'étouffement de la
vraie spiritualité et de la vraie liberté, le rôle terrible que
vient jouer l'anthroposophie dévoyée, laquelle devient alors une
véritable caution et une véritable justification occulte des quatre
éléments mentionnés précédemment."
Christian Lazaridès, octobre 1999.
lazarides.pagesperso-orange.fr
Ce texte est extrait de l'article de
Christian Lazaridès « Une illustration de la guerre occulte
actuelle », téléchargeable gratuitement ICI.
Vivons-nous
les commencements de l’Ère des Poissons ?
(Recherche sur la
chronologie précessionnelle indiquée par Rudolf Steiner)
Commentaire d'un lecteur :
L'auteur
à partir d'un bibliographie impressionnante fait une synthèse
rigoureuse de la question de la précession des équinoxes.
A
partir de là, il pose la question de la chronologie des ères
zodiacales, un sujet hautement polémique puisque toute la mouvance
"New Age" voudrait nous faire entrer prématurément dans
l'ère du Verseau.
Au
delà de ses aspects techniques, l'ouvrage aborde les aspects
forcément cachés de l'occultisme et le sens de notre destin Humain.