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L'enfant du jour versus l'enfant de la nuit
C’est un jeune pasteur de son Église qui a pressenti ce lourd secret. À ses 24 ans, il a réussi à casser les barricades qu’elle s’était construite dans son esprit et c’est alors que les souvenirs ont émergé. Suite à cela, elle s’est investie à un rythme fou dans sa carrière publique afin de refouler une seconde fois toutes ces lourdes mémoires traumatiques. À l’âge de 45 ans, sa vie a basculé… De 45 ans à 51 ans, elle a totalement sombré, de violentes mémoires sont à nouveau remontées avec cette fois des douleurs physiques et des paralysies. Son corps déraillait complètement, elle n’arrivait plus à bouger ses bras ni ses jambes et elle a été hospitalisée dans un institut psychiatrique. Elle a écrit que jamais elle n’aurait pu imaginer que l’inceste pouvait avoir de telles répercutions ! Qui pourrait croire que l’inceste puisse avoir de tels effets sur le corps 30 ans plus tard ?
Marilyn Van Derbur a donc eu une amnésie traumatique, dissociative, pendant plusieurs années suite aux viols répétés de son père. Ce qu’elle décrit par la suite, à partir de 45 ans, est un trouble de conversion (ou trouble dissociatif de conversion), c’est à dire une perte soudaine de ses fonctions motrices et de sa sensibilité, sans explication médicale. Pour Marilyn Van Derbur, il s’agissait d’une paralysie très probablement liée aux abus sexuels qu’elle avait vécu dans son enfance. Elle écrit également dans son livre à propos de son père : Il me ‘‘travaillait’’ nuit après nuit. Comme un délicat morceau de cristal brisé dans du béton, mon père m’a dépouillé de mon propre système de croyance et de mon ‘‘moi’’, mais également de mon âme qu’il a brisé en morceaux.’’
L’autobiographie de cette Miss America contient à la fois l’histoire glorieuse de Marilyn Van Derbur, une ascension vertigineuse vers la gloire, mais aussi une source essentielle d’informations concernant les abus sexuels sur les enfants avec ce mécanisme de dissociation et de cloisonnement des mémoires de haine contre lui. Je comprends que c’est un homme vraiment torturé, d’une certaine manière il passe ce mal être à travers moi (…) C’est une sorte de syndrome de Stockholm où vous commencez à aimer votre agresseur. Je ressentais un grand amour pour mon père.’’
Extrait du livre MK - Abus Rituels et Contrôle Mental d'Alexandre Lebreton.