mardi, septembre 21, 2010

Qu’est-ce que le Christ ?

En recoupant les données intelligentes, on peut définir le Christ, non comme une personne, mais comme une dimension spirituelle proche de la source universelle, un rayonnement qui en émane. C’est l’aura prodigieuse d’un dieu étranger au monde. Toute imagerie mise à part, Jésus représente le point de contact du Christ dans l’incarnation. Ainsi un être humain touché par cette force spirituelle peut à juste titre se dire « vivant en Jésus ». « Mourir en Christ » signifie la renaissance du principe spirituel immortel en nous.
Ce champ d’énergie n’a rien de commun avec notre univers de densité. C’est pourquoi il s’en est approché lentement, par adaptations successives aux mondes épais de la condensation.. On découvre la trace de cette progression à travers les grandes révélations spirituelles de l’histoire humaine.
Du point de vue métaphysique, le Christ est la révélation du salut englobant tous les grands êtres descendus en ce monde pour le raccorder au plan divin. La hiérarchie christique comprend donc les travailleurs spirituels de tous les lieux et de toutes les races qui ont œuvré pour la rédemption de l’humanité depuis l’origine des temps.
Le plan de relèvement de l’espèce humaine a donc commencé avant que l’âme ne prenne une apparence formelle, et l’incarnation elle-même est une stratégie pour placer les âmes dans des situations pouvant la réveiller de l’oubli, et opérer sa re-connexion avec le cœur de l’univers.
Bien avant les rishis de l’Inde préhistorique jusqu’à l’époque gréco-romaine, ce champ de rayonnement du Christ s’insinue lentement à travers les dimensions subtiles de notre monde, jusqu’à opérer un contact, un branchement avec la conscience d’un organisme incarné.
Lors de l’événement meta-historique évoqué symboliquement comme le drame du Golgotha, la force de ce champ spirituel a pénétré concrètement la terre, et par conséquent le métabolisme humain.
Ce processus permet de ré-accorder les mondes éjectés de la zone divine - qui sont par conséquent en perdition - avec le Père, la source.
C’est un processus intemporel qui a peu à voir avec la vision d’un Christ localisé historiquement.
Le Christ représente un champ de force attractif – l’amour – qui sauve ce qui est en voie d’être englouti vers les univers périphériques où vivent les accidentés cosmiques comme notre humanité qui est un grand être collectif blessé.

Quand la présence de cette dimension spirituelle extragalactique a t-elle commencé à être détectée par les hommes ?

En Inde, pendant la période qui a suivi la fin de l’Atlantide. Bien entendu, l’Inde archaïque existait déjà du temps de l’empire atlante. C’était un puissant pays où nul envahisseur ne pouvait pénétrer sans se heurter à la barrière magique des sages, car l’Inde avait sa source dans la civilisation précédente, la Lémurie. Le puissant fond spirituel de l’Inde provient de la culture qui s’est manifestée àl’apogée de la Lémurie où la magie du son et des mantram - le verbe - était développée au plus haut niveau. La culture hindoue en a gardé le souvenir à travers sa musique aux sonorités envoûtantes qui ont encore le pouvoir de détacher l’âme du plan physique. Mais il s’agit désormais d’une magie rétrograde car la vague de vie humaine s’est déportée dans la matière dense. On ne peut revenir en arrière vers les mondes subtils, comme le proposait l’ancienne initiation orientale du « détachement ». Il faut désormais transmuter la puissance matérielle. C’est le sens du sacrifice de ce dieu qu’on nomme le Christ. Il meurt à sa dimension spirituelle pour naître sur notre plan de mort. Il est difficile d’imaginer ce que signifie pour un dieu le passage à travers la mort. En cela réside le mystère du christianisme. On dit également que la manifestation la plus sublime du Christ avant l’événement du Golgotha, fut l’incarnation du dieu Krishna dont la légende est très proche de celle de Jésus. Krishna descend du monde spirituel comme un berger pour rassembler le troupeau des âmes (symbolisées par les vaches sacrées) au son de sa flûte divine. Cette musique céleste est ce que le christianisme nomme « esprit saint » qui est la formule vibratoire la plus haute. Krishna répand les 7 rayons du Saint Esprit et procure l’illumination aux âmes qui s’abandonnent à Lui, ayant tout quitté ( l’égo personnel et les attachements) pour le suivre. Il les reconduit à la bergerie céleste comme le Bon Berger de l’Evangile. Christ et Krishna sont un. Krishna naît dans une prison (la grotte) ; il et pourchassé par un roi jaloux (Hérode), et finit criblé de flèches (transpercement par des pointes de métal et effusion du sang). Il faut être de mauvaise volonté pour ne pas voir qu’à travers leur troublante ressemblance, ces deux « avatars » ne sont qu’un seul mythe.
Donc, l’Atlantide s’étant effondrée au cœur de l’océan qui porte le même nom, la révélation spirituelle qui est un processus éternel, se porta en Inde, où les sages clairvoyants, les premiers rishis, entrevirent dans l’éther de la terre ce rayonnement qu’on nomme Christ en Occident. Ils en pressentirent la présence comme un rayonnement sublime apparaissant à travers la lumière solaire, mais cette Lumière n’avait pas encore touché le plan éthérico-physique, ce qui ne devait arriver qu’à la période romaine, le point le plus bas de l’involution, là où l’instinct égocentrique de l’humanité risquait de se noyer dans la matière.
Bien entendu, les anciens rishis de l’Inde donnèrent à ce rayonnement spécial un nom sanskrit, et si on ne parlait pas du Christ en ce temps là, on commença à évoquer un esprit divin, qui au milieu des autres dieux, avait une fonction spéciale.
L’idée de rédemption est alors apparue. Il y avait les dieux créateurs auxquels on rend un culte, et un autre élément qui n’est pas de notre nature et que les gnostiques ont appelé le « dieu inconnu ».

Le Christ apparaît donc alors comme un dieu solaire ?

Disons plutôt que de grands clairvoyants de cette époque perçoivent un rayonnement particulier dans le soleil, car le soleil - au plan spirituel - est un relais du champ d’énergie christique qui s’approche de notre dimension. Mais dans le soleil vit également le dieu Lucifer, le reflet lumineux du Christ, son ombre en quelque sorte. Progressivement, le rayonnement spirituel du dieu inconnu s’est rapproché du plan physique à travers ce qui deviendra les grandes révélations de la Perse ancienne, de l’Egypte et de la Grèce. A travers Mazda, les sages de la Perse voyaient le Christ. C’est comme un soleil spirituel qui se lève à l’Orient, identifié d’abord en Inde, et qui progressivement atteint l’Occident. On a cristallisé la représentation de cet être sous la forme d’un grand esprit apparu une seule fois en Palestine il y a vingt siècles, mais il fut actif à l’arrière plan des autres grandes révélations spirituelles.

Comment comprendre les religions avec leurs croyances et leurs dogmes opposés ?

Chaque religion est comme la trace derrière le passage de l’Esprit, la cendre qui reste lorsque la flamme est partie, non pas éteinte, mais passée ailleurs, transmise à une autre civilisation. Ainsi, on détecte cette flamme depuis le lointain passé oriental, et elle s’avance jusqu’à l’époque romaine qui est le temps de la matérialisation où l’homme a acquis un moi individuel. La mémoire spirituelle, maintenue par les orientaux, fut alors oubliée, s’est repliée et devint secrète, et le monde est entré dans l’âge noir, où les contingences matérielles dominent la vie intérieure jusqu’à devenir la seule réalité. L’apparition dans le monde gréco-romain du Christ sous figure humaine découle de la matérialisation de cette culture. Il est vrai que cette imagerie voulait exprimer le fait que la divinité était descendue jusqu’à l’homme.
Les religions, quoique dévitalisées, privées du souffle vivant de l’esprit, ont tant bien que mal maintenu dans leurs mythes le souvenir d’une dimension divine où l’homme a son origine. Mais ces religions se sont constituées à partir du reflet du champ spirituel christique et non sur sa réalité. Elles ne diffusent que la lumière de Lucifer - dit le « porteur de lumière ».
De la vient le paradoxe que ces religions parlent encore du salut de l’âme mais qu’elles ne peuvent pas le procurer, sauf dans un paradis après la mort ?
A l’aide de leurs rites et sacrements, les religions maintiennent les âmes sous une influence protectrice, mais celle-ci devient emprisonnante pour l’être.
Il doit alors se défaire des brillantes illusions de la lumière de Lucifer, qui est rappelons-le, car cela est très important, le reflet naturel du champ surnaturel du Christ.

Lucifer n’est donc pas mauvais dans le sens satanique qu’on lui prête ?

Lucifer est un champ spirituel lumineux qui est harmonisé avec les règnes naturels, mais qui est limité. Il règne sur la dimension subtile et immatérielle de notre monde. On dit qu’en dehors du Ciel, Lucifer est le plus puissant.
A partir d’un certain moment de l’histoire humaine, c’est à dire dans un temps très ancien, des êtres se sont élevés très haut dans la lumière de Lucifer, et, ayant acquis des pouvoirs supérieurs, ils se sont imaginés être parvenus à un état divin. Ils se sont pris pour des dieux, et en effet, ils peuvent paraître divins. Provenant d’anciennes initiations orientales ou égyptiennes, leur but est de maintenir un statu quo dans les mondes invisibles où ils résident, afin que leur ordre ne soit pas perturbé par le champ étranger christique. C’est pourquoi, on parle de forces angéliques rebelles, combattues par Michaël – le bras armé et l’aspect justicier du Christ universel. Mais il faut prendre garde de ne pas se faire de représentations imagées de ces puissances cosmiques. Ni le Christ, ni Michaël ne sont des personnages qu’on peut se représenter à la manière des dieux des basses hiérarchies du monde spirituel.
Le prince Lucifer est un puissant esprit emprunt d’idéalisme. Ce n’est pas un monstre. Ce dieu est en lui-même constitué d’une hiérarchie d’être lumineux, remplis de la sagesse des anciennes dispensations. Mais cette sagesse est devenue inactive, impropre à libérer les êtres incarnés aujourd’hui. C’est pourquoi, on parle de « hiérarchies rétrogrades », non que ces êtres soient pervers, mais ils sont le résidus des dispensations du passé, comme le déchet des anciennes initiations orientales et égyptiennes. Ces entités spirituelles lucifériennes seraient comme des voyageurs qui se sont avancés très loin, mais qui ont raté la dernière correspondance. Se croyant arrivés à destination, ils tentent de retenir les autres pèlerins. Cette illusion est rendue possible à cause de la lumière séduisante de Lucifer qui peut imiter la Vérité. C’est pourquoi, inévitablement, leurs écoles spirituelles portent la marque du passé, par leurs rites et leurs symboles empruntés à l’Inde, au Tibet ou à l’Egypte. Même lorsqu’ils se réfèrent au Christ, comme à travers la Théosophie orientale qui a donné naissance au Nouvel-âge, c’est en des termes réducteurs qui démontrent que ces initiés n’ont pas la vision de la dimension christique extra galactique. Ils voudraient que le Christ serve leur plan politique dans l’ordre mondial, mais pour le vrai Christianisme, le royaume de Dieu n’est pas de ce monde. Il y a un profond malentendu dans les milieux spiritualistes à ce sujet. Christ est un champ spirituel étranger à notre monde. Il ne vient pas pour spiritualiser ce qui n’est pas de son domaine, mais pour retirer du monde « ce qui est à lui », les âmes emprisonnées dans la condensation étouffante du circuit vie-mort.

On peut dire que le Christ universel, élément extra galactique, étranger au monde, rencontre deux opposants face à lui : l’un est Lucifer, le Satan qui règne sur la lumière spirituelle de l’au-delà – celui qui inspire les idéalismes terrestres - et son autre adversaire serait un esprit hyper matérialiste, le Diable des légendes ? C’est la théorie élaborée par Steiner ?

C’est en effet le schéma qui a été transmis par le fondateur de l’Anthroposophie. En cela, l’humanité est redevable à Steiner d’avoir clairement différencié les deux pôles du mal, l’un étant d’ordre spirituel et l’autre matériel. Le Christ est une force qui s’interpose, qui traverse au centre de la dualité, empêchant les deux pôles de s’unir, ce qui serait une tragédie pour l’humanité. Car lorsque Satan et le Diable – d’après leurs noms traditionnels – se rencontrent dans l’âme humaine, le risque est que la conscience devienne prisonnière de la double illusion idéaliste et matérialiste. La religion ne faisant plus son travail « d’aspiration par le haut », l’âme est livrée aux puissances inférieures, à l’intelligence mentale appliquée au monde matériel. Cette intelligence déchaînée produit alors la science et la technologie que nous connaissons. Un grand démon solaire, jusqu’alors inactif dans l’histoire, montre alors son vrai visage. Il ne veut plus seulement maintenir les âmes endormies, flottant dans la lumière de Lucifer, non, il veut les posséder, et les expulser de leur corps pour prendre leur place.

C’est là un nouveau visage du mal : il ne veut plus seulement posséder les âmes, mais il désire les éliminer pour prendre leur place ? C’est le démon 666 du livre de l’Apocalypse ?

Oui. Le démon 666 est une puissance qui a été activée (ou réactivée) depuis quelques siècles. Elle a inspiré notre culture moderne dans tous ses aspects. Les hommes qui s’en font les serviteurs, n’en voient pas la finalité réelle à cause du « mythe du progrès » qui leur masque l’intention politique de cet esprit démoniaque. L’illusion du matérialiste c’est qu’il ne croit plus dans les esprits. Il ne voit pas que des êtres spirituels sont à l’oeuvre derrière les phénomènes physiques, y compris derrière des appareils mécaniques. Tout mouvement est le signe de la présence d’un esprit. Le matérialiste est trompé par les apparences.
C’est pourquoi on dit que la ruse suprême du Diable c’est de faire croire qu’il n’existe pas.
Lucifer était le vieux Satan dissimulé dans la sphère invisible qui entoure notre monde. Son grand concurrent, le diable 666 - que l’on nomme aussi la « Bête à deux cornes » - a quant à lui, trouvé un corps dans la technologie matérialiste. Il inspire les cerveaux humains pour qu’ils « inventent » des machines à travers lesquelles, pour la première fois dans l’histoire, ce démon s’incarnera sur la terre.
D’abord, les systèmes assez primitifs, comme la machine à vapeur, ont fourni un espace de vide où des démons se sont glissés pour préparer le terrain à la grande conquête. Au final, lorsque l’informatique aura pris possession de tous les domaines de l’existence, le démon 666 disposera d’un corps physique d’envergure planétaire, le réseau web, la toile de l’araignée. A-t-on déjà vu une araignée tisser sa toile par amour ?
En refusant de s’harmoniser avec le champ du Christ, les hommes ont attiré à eux ce danger.

Les hommes ont refusé le Christ véritable pour adorer sa caricature luciférienne. Qu’est-ce alors que le Christianisme ?

Le Christianisme est une potentialité spirituelle qui n’a pas encore trouvé à vivre réellement dans la conscience humaine, sinon, cela se verrait. On parle du Christ et on le prie mais il est absent de nos pensées qui sont entièrement tournées vers les illusions psychiques ou les contingences matérielles. Pour ceux qui se disent chrétiens, le Christ n’est qu’un alibi, une éventuelle assurance sur la mort et la souffrance. Ils se disent « sauvés » mais ils sont entièrement plongés dans le trou de la mort. N’y échappe que celui qui peut témoigner qu’il a opéré le contact avec le champ christique, de manière opérationnelle, en pleine conscience.
Beaucoup le prétendent, mais ce n’est souvent qu’une croyance émotionnelle, une expérience mystique, une conviction intellectuelle, ou une illusion médiumnique inspirée par les nombreuses entités de l’astral qui s’habillent de la forme donnée à Jésus à travers des milliers d’images religieuses. Pour les chrétiens, le Christ n’est qu’une image, et certainement pas un fait d’expérience, en dépit du gigantesque effort moral qui a été entrepris depuis l’événement du Golgotha. Cet effort a t-il empêché le démon 666 de descendre ? Non, bien entendu. C’est donc la preuve que le champ spirituel du Christ n’a pas encore transformé la conscience humaine, et que, contrairement au dogme de la rédemption automatique par le sacrifice du Christ, l’humanité démontre par son matérialisme qu’elle est foncièrement anti-chrétienne.
On dit qu’on ne peut pas servir deux maîtres. Non seulement l’homme ne sert pas le Christ, ce qui impliquerait de le connaître en pleine conscience, mais il s’est fait l’esclave du Diable auquel il prête les intentions du Christ. Il est scandaleux d’entendre ces pontifes et les criminels patentés invoquer le nom du Christ en vain. Cela induit un châtiment. Et c’est le Diable qui vient alors rendre justice. Le Christ véritable n’a rien à voir avec notre folie.
L’être humain attaché à la matière et à ses rêves n’est pas méchant en soi, mais il est de fait un pur sataniste au service de l’Antéchrist. On peut être sataniste et très gentil. On peut être moral et humaniste selon les critères du monde, appartenir à une église, se dévouer en bonnes œuvres, prier et lire les Ecritures, mais cela ne fait pas le chrétien.
Entrer dans le champ spirituel du Christ c’est changer de dimension. Il faut sortir du monde selon l’âme et l’esprit, ne plus appartenir au système spirituel luciférien, et se hisser hors de l’emprise démoniaque matérialiste. Qui le fait ? Certainement pas les bons apôtres qui prêchent l’Evangile. C’est pourquoi, à cause de notre âme égarée loin de sa source, un dieu s’est approché de notre monde pour nous contacter. Et nous avons fait de lui une caricature de Christ à notre image. C’est cette caricature que les hommes invoquent sous le nom de Jésus-Christ. Au fond du gouffre de la décadence, on trouve le Jésus des jésuites qui ont tout bonnement interverti le nom du Christ avec celui de Lucifer. L’Islam et le Judaïsme en font autant avec le nom de Dieu. Ils ne connaissent qu’un dieu, c’est Satan, le prince de ce monde.
Le véritable Christianisme commence à vivre chez ceux qui ont rompus avec l’hypocrisie des religions et la séduction de la matière. On dit que le Christianisme ne deviendra effectif que dans un lointain futur, à moins qu’il ne disparaisse entièrement si le démon 666 parvient à expulser le principe de l’individualité en l’homme.

Il n’y a pas de victoire assurée pour les forces de Lumière qui sont sans rapport avec la lumière de Lucifer ?

Pourquoi une victoire serait-elle assurée dans ce monde ? Rien n’est joué.
Durant des millions d’années, le champ spirituel christique s’est approché de notre dimension jusqu’à opérer un branchement direct avec notre plan par l’être qu’on appelle Jésus. Il s’agissait d’un personnage d’une pureté exceptionnelle qui disposait en son âme de la force de grands sages du passé, tel Zorastre, l’annonciateur du Christ Solaire - le dieu Mazda.
Le champ christique – par le symbole du sang énergétique – a transmis une information dans la terre lorsque ce Jésus fut immolé. Cette information spéciale a eu pour effet de freiner l’intervention de certains démons tout en obligeant ces démons à des initiatives précipitées. C’est de la haute stratégie, où nous n’avons, en tant qu’humains, aucun rôle. Comment serions-nous informés des secrets du combat cosmique entre les dieux ?
Nous n’en savons que ce que les religions lucifériennes nous en disent. Autant dire que nous ne connaissons le Christ que par ses adversaires. Très peu d’entre nous, ont eu connaissance des écrits initiatiques authentiques, à condition de savoir qu’ils recèlent aussi de la désinformation pour « tromper l’ennemi ». Donc, pour les idéalistes, Jésus est un gentil qui vient fonder le meilleur des mondes par la non-violence. Pour les religieux, le Christ les a sauvé une bonne fois pour toutes en rachetant la faute originelle au prix de son sang.
Ces idées, respectables au demeurant, ont réchauffé le cœur de millions de croyants sincères.
Les chrétiens ne dissimulent plus qu’ils ne croient qu’en la sécurité ici-bas et en une bonne assurance post mortem. La plupart vendraient leur hypothétique ticket d’entrée au paradis contre une réussite matérielle bien tangible. (Note sur les autres religions : l’Islam promet une éternité de délices sensuels ; le pragmatique Judaïsme ne cache pas que le bonheur est à rechercher dans la vie physique ; les hindous et les bouddhistes espèrent une meilleure réincarnation sur la terre. Les religions populaires sont donc toutes matérialistes, sinon elles auraient déjà disparu. Quant au new age, il veut spiritualiser la matière pour en profiter deux fois plus !)
Le Christianisme véritable n’est pas une spiritualité matérialiste. Il ne fait aucune concession avec le monde. Il ne veut pas le transformer pour le rendre plus confortable aux parasites à deux pattes qui vampirisent la nature. Il ne promet pas d’éternelles gâteries dans le paradis d’Allah. Il ne veut pas instaurer la « terre promise » avec le roi David au gouvernement. Il ne promet pas une meilleure réincarnation dans la jungle planétaire. Le Christianisme ne veut pas transformer le camp de la mort en jardin des délices.
Le champ de rayonnement christique vient retirer les âmes du monde. Il veut délivrer. Il veut briser la roue des renaissances, et démonter les paradis artificiels des religions lucifériennes. Le Christ est venu combattre la double influence satanique et démoniaque.
C’est une guerre cosmique :« je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée ».

Qu’est-ce que Michaël ?

Dans la tradition judéo-chrétienne, c’est l’archange combattant le mal. Son nom signifie « l’Elohim de la face divine » , et on le traduit littéralement par « qui est comme Dieu ». Cette face divine est cachée, mais lorsqu’elle se découvre, c’est Michaël qui entre en action pour accomplir la Justice. Michaël est aussi appelé « le bras armé du Christ ».
Voir en cette énergique puissance cosmique un personnage de bondieuserie est de la dérision car l’épée qu’il brandit est une arme d’extermination de ce qui est mauvais ou rétrograde.
Cette épée ressemble étrangement à celle de la déesse Kali, qui règne sur la mort et la régénération.
En latin Michaël est Michaeli, ou MI-KAELI, ce qui est curieusement très proche de la « Mère Kali » : MA-KALI. Il s’agit vraisemblablement de deux représentations mythiques jumelles, quoique la tradition hébraïque ait voulu masculiniser l’action énergique de Michaël, alors que les traditions de l’antiquité et de l’orient y voyaient l’aspect féminin de l’énergie – la Mère divine sous son aspect terrible et vengeur. Par exemple, la déesse Tanit des carthaginois est appelée la « déesse de la face », mais c’est une autre histoire, car Rome a vaincu Carthage… pour le moment.

Source de cette conception gnostique : Undercover n° 15

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lundi, septembre 20, 2010

La voie gnostique de Basilide


Nous savons, par le témoignage des adversaires chrétiens de Basilide, que celui-ci imposait à ses disciples, à l’exemple de Pythagore, un silence de cinq ans. Peut-être ce silence allait-il au-delà de celui des disciples et impliquait-il aussi celui du maître. On sait fort peu de chose sur Basilide et son école, et il est impossible d’imaginer exactement comment il enseignait. Mais même s’il fut le seul à imposer cette ascèse du silence, ce fait est révélateur. Il est une des formes les plus nettes – et les plus difficiles – du combat contre l’illusion du monde. Car ce silence n’est pas seulement le contraire du bruit, la cessation de la parole, il doit être un moyen de susciter chez le disciple – par l’état de constant éveil qu’il implique – une conscience accrue, une charge de pensée, comme un supplément d’âme. Il est refus du langage mais approche d’une hyperconscience. Abstention mais arme comme la non-violence. On voit déjà vers quelle voie pratique s’engage l’enseignement de Basilide. Puisque que ce monde est fait de ce qui n’est pas, on luttera contre lui en le niant, notamment par le silence. Aux bruits du monde, aux ondes éphémères des paroles, à la matière sonore et trompeuse de l’univers, on opposera cette sorte d’anti-son que devient alors le silence de l’homme.

Et l’on opposera quelque chose de plus encore. Le désir de connaître, de déceler derrière le jeu des formes évanescentes du monde les mécanismes véritables qui les meuvent, ce désir est suspect. Que peut être en effet le savoir dans un monde d’illusions, si ce n’est un savoir lui-même illusoire ? Ce que nous questionnons, ce sont des reflets, des songes, des fantômes. La logique elle-même devient inefficace, puisqu’elle est logique de l’inanité. Elle n’est, dans la plupart des cas, qu’un mécanisme tournant à vide dans ce labyrinthe à mirages qu’est tout cerveau humain. Seule l’ignorance, jointe au silence, trace la voie royale de la libération.

Basilide, il est vrai, dut tempérer quelque peu ce refus de toute connaissance. Pris aux pièges de ces négations successives qui renvoient en nous-mêmes l’écho répété de nos doutes, Basilide a dû transiger. On dit qu’il écrivit vingt-quatre livres de commentaires sur les Evangiles, qu’il composa des Odes, et institua pour ses disciples un culte à mystères qui suppose évidemment la connaissance des mystères eux-mêmes. Mais il ne négligea pas ce qu’on pourrait appeler les « conseils pratiques ». il n’est pas difficile d’imaginer en quoi ils pouvaient consister. Face aux tromperies du réel, aux duperies des Eglises et de toutes les institutions, au scandale des lois, des fois, des interdits, il proposa une morale des plus simples : la non-morale. Ainsi, au moment où commençaient les premières persécutions contre les chrétiens et contre les gnostiques (les Romains ne voyant entre eux aucune différence), Basilide proclame qu’il est normal et nécessaire d’abjurer sa foi pour s’y soustraire. De même, le désir sexuel ne doit pas être entravé par les institutions qui partout tentent de le canaliser vers des formes sociales, il doit s’assouvir librement, pour lui-même, en dehors de tout lien affectif et matrimonial. Ce qui ne veut pas dire que Basilide prônait l’union libre comme seul remède aux détresses des hommes. En ce qui le concerne, il ne semble pas qu’il ait été un satyre ivre de femmes, ces « vases d’élection » comme les nomme un texte gnostique. Aux initiés, à ceux qui avaient supporté l’épreuve du silence, il est probable qu’il conseillait l’ascèse. Aux autres, simples disciples ou simple auditeurs, ils laissait la liberté de choisir la voie qu’ils jugeaient la meilleure. A l’encontre de la quasi-totalité des groupes ésotériques, des communautés mystiques de tous les temps, les gnostiques ne dressaient, au début, aucune règle ni aucun interdit de principe. Leur but fut plutôt, semble-t-il, de laisser chacun libre de rejoindre l’enseignement en continuant sa propre vie, sans être astreint ni à l’ascèse ni à la non-ascèse. Ainsi s’affirme, avec Basilide, cette indifférence prodigieuse à l’égard des principes, cet affranchissement radical à l’égard des systèmes, qui devaient tant scandaliser tous ses contemporains.

Jacques Lacarrière


Marie d'Égypte, ou Le désir brûlé



« Ce roman, ce conte-histoire débute aux temps où finissait un monde. Au IVe siècle, les dieux anciens quittaient l'Egypte. À Alexandrie, capitale de la volupté, vivait Marie, la plus belle et la plus libre de toutes les prostituées de la ville. Près du port, elle se donnait aux hommes jour et nuit, dans l'ivresse du plaisir partagé. Mais tandis que l'histoire inverse son sens et que le dieu des chrétiens pénètre le cœur des hommes, Marie elle aussi ressent une force mystérieuse, un appel fulgurant : elle quitte tout et part au désert à la recherche de l'Infini qui la délivrera de ses remords et de toute vie humaine. Marie la prostituée devient Marie des Sables et rentre dans la légende. A travers le roman de cette extraordinaire existence, Jacques Lacarrière nous entraîne au cœur de ce monde qui bascule en devenant chrétien; Alexandrie, le désert, un dieu nouveau, Marie d'Égypte, prostituée des hommes et amante de Dieu. » (présentation de l’éditeur)

Source de l’illustration :

vendredi, septembre 17, 2010

Métaphysique de la crise


Faut-il avoir peur du Nouvel Ordre Mondial ?

En réalité, le nouvel ordre mondial n’est qu’un tigre de papier. Ses concepteurs, les maîtres des loges anglo-saxonnes, n’ont pas été capables de sauver leur système bancaire de la ruine. Quant à ses forces armées réunies sous la bannière de l’OTAN en Afghanistan, malgré des moyens considérables, elles sont obligées de se terrer pour éviter d’être totalement vaincues par la résistance. Les populations méprisent l’oligarchie occidentale pourrie par l’argent dont les soudards ne sont que de lâches criminels de guerre. Partout la colère gronde.

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut

Malgré la veulerie des soldats de l’OTAN et la prochaine faillite de l’Occident (1), des sites Internet prétendent que les maîtres lucifériens de l’empire anglo-américain ont le pouvoir de dominer le monde, d’éliminer une grande partie de la population et de réduire les survivants en esclavage. C’est de l’intox. En réalité, l’ordre millénaire des hiérarchies occultes est en déliquescence. La crise économique est en quelque sorte la répercussion sur le plan matériel de la défaite des entités négatives obligées de fuir devant les forces cosmiques qui détruisent leur sphère astrale (2). Ces entités, les puissances de l’air dénoncées par saint Paul (3), sont en déroute. Elles ont jeté leur dévolu sur notre planète. Les contre-initiés lucifériens multiplient les signes de leur infiltration dans l'humanité. Même sur la carte identité allemande figure un signe satanique :

L’homme a la capacité de détruire les influences occultes. Ces signes sont donc répandus afin de tenter de conditionner et de soumettre l’esprit humain aux forces qui s’engouffrent dans notre monde.

L’hydre peut être terrassée

A l’instar de leurs maîtres du monde astral qui vampirisent les énergies humaines, les accapareurs des richesses de la planète cherchent à préserver leurs privilèges en pressurant davantage l’humanité laborieuse. Mais ces dégénérés sont aux abois comme la clique politico-financière qui a pris le contrôle de la France. L'idée de l'invincibilité du nouvel ordre du monde n’est que de l’esbroufe. L’hydre à plusieurs têtes de l’horreur économique globale est en réalité à l’agonie. Comme Persée qui n’hésita pas à décapiter la redoutable Méduse, il faut avoir le courage de trancher la dernière tête de l’ordre mondial inique fondé sur la prédation des riches et des entités de l’astral.

Un autre monde est possible

Après avoir rejeté les oligarchies profanes et les confréries occultes qui sont à l’origine du vampirisme psychique pratiqué dans le spiritualisme moderne (nouvel âge, pseudo-méditation, néo-bouddhisme…), une place importante doit être accordée à la jeunesse afin qu’elle invente de nouveaux modes de vie. Il faut redistribuer aux jeunes l’argent accaparé par les parasites du CAC 40 et consorts. La jeunesse à la possibilité de réenchanter la vie.

L'homme moderne a été coupé de la nature et intoxiqué par une chimie diabolique. Car un mode de vie naturel et l’équilibre psycho-physico-spirituel prémunissent contre les influences infrahumaines et le parasitisme occulte.



(1) Marc Faber : « On n’a pas résolu une crise, on l’a simplement repoussée pour en créer une autre. Dans cinq à dix ans, la prochaine crise sera la faillite de certains Etats. »

(2) Selon Jean-Louis Bernard : « […] La destruction méthodique de l'argent luciférien est en cours depuis la chute des valeurs en Bourse, tant à New York, « Vatican » de Lucifer, que dans les autres capitales. Il y a maintenant comme une cancérisation de l'argent luciférien dont les effets se reportent sur ses détenteurs et leurs familles (nombre de leurs enfants sont sexuellement déréglés, se droguent ou servent en tant qu'anarchistes, les desseins absurdes du « fou du cosmos »). Cette révolution, au vrai sens du terme, paraît être la conséquence d'une multiplication des initiés. […] Ces gens assurent le contact réel avec les centres-Dieu et représentent, face à la contre-initiation luciférienne, l'initiation authentique. » Les énergies cosmiques émanant des centres-Dieu bousculent les entités parasitaires du monde astral.

(3) « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l'air. » Epître de Saint Paul aux Ephésiens.

mardi, septembre 14, 2010

Marie-Madeleine Davy


Rationnel - Irrationnel : Un malaise à surmonter

Grande dame (1903 - 1998) de la réflexion spirituelle en France, spécialiste du Moyen Age sur lequel elle était maître de recherche au CNRS, sa disparition a laissé un grand vide.


Nouvelles Clés : Il ne se passe pas une semaine sans que l’un ou l’autre de nos grands médias n’ouvre un dossier sur le paranormal, les sciences occultes, les religions, la sorcellerie, les pouvoirs présumés magiques...

Marie-Madeleine Davy : La plupart du temps il en sort une bouillie où tout se trouve mélangé sans discernement par des journalistes incompétents qui, même lorsqu’ils interrogent des personnes pouvant donner un avis intéressant, ne gardent de ces propos que ce qui pourra conforter leurs thèses, le cas nous a été signalé à plusieurs reprises. Il n’empêche que la mode est désormais à la métaphysique et à la pataphysique. Et que le mélange général des genres prête à confusion.

Nouvelles Clés : Comment séparer le bon grain de l’ivraie ?

Marie-Madeleine Davy : Ceux qui ont étudié le déclin du paganisme au IIIè siècle, peuvent aisément discerner des correspondances entre cette époque et la nôtre. Au syncrétisme de l’Antiquité tardive fait écho le mélange des crédules croyances de notre temps. Lorsqu’une société nouvelle s’ébauche, les véritables valeurs tremblent et sont remises en question. Aujourd’hui, un regain d’occultisme, d’ésotérisme, de parapsychie soulève non seulement l’intérêt mais le monopolise. Des individus anxieux, manquant le plus souvent de structure et d’autonomie, se précipitent dans les filets que leur tendent quelques naïfs et surtout des exploiteurs de la détresse humaine. Rien de neuf à cet égard sinon l’ampleur du désarroi des uns et la sordide cupidité des autres. Lorsque la presse a parlé de l’arrestation d’une femme estimée, certains lecteurs ont pu se demander pourquoi les internements n’étaient pas plus nombreux. Il est vrai que les prisons sont bourrées ; il faudra bientôt faire la queue sur les trottoirs pour y avoir accès. Dans des revues et magazines, la publicité faite en faveur de réunions, séminaires, sectes dépasse le plus élémentaire bon sens : astrologie, numérologie, lévitation, allusion à la Kabbale par des non-kabbalistes, pseudo méditation, spiritisme, etc. On a l’impression d’un étalement de produits épicés, d’origines diverses. L’ésotérisme lui-même, dont la réalité est incontestable, apparaît défiguré. Il est servi de mille et une façons. En parcourant du regard les réclames en sa faveur, on pourrait évoquer les propos pleins d’humour de Bernard de Clairvaux à l’égard de la manière d’accommoder les œufs dans les monastères clunisiens : "On les tourne, on les retourne, on les délaie, on les durcit, on les hache, on les frit, on les rôtit, on les farcit, on les mélange..." Pour les nourritures terrestres, le palais est stimulé par les sauces, dans cet envahissement d’ésotérisme et d’occultisme, il est difficile de distinguer le faux du vrai en raison des savants dosages. Qu’une sonnette d’alarme retentisse, comment s’en étonner ? Elle signale un déraillement. Il convient de relever les blessés et de les soigner avec diligence. Les diriger vers des hôpitaux ou encore les faire entrer dans des centres psychiatriques serait une monstrueuse erreur. Ils devraient être traités avec une infinie tendresse et compassion. En revanche, il serait opportun d’écarter les charlatans qui les endorment avec des drogues douces et dures. Ces manipulateurs s’adonnent à des lavages de cerveau et leurs victimes deviennent des épaves.

Nouvelles Clés : Pourtant, ne vous semble-t-il pas que cet engouement pour le magique cache autre chose, de profond et beau ?

Marie-Madeleine Davy : Ne nous méprenons pas, cette naïveté crédule véhicule un immense appel de l’essentiel ! Le monde cruel, voué au matérialisme, dominé par le goût de l’argent, politisé jusqu’à la moelle de l’os, englué dans une démagogie primaire n’est pas favorable à la profondeur. L’ère inhumaine de la machine draine l’agressivité et la violence. La marée noire polluante apparaît comparable à un déluge. Et chacun cherche l’arche flottant sur les eaux déchaînées pour y prendre refuge. On s’accroche à n’importe quoi afin de ne point périr et les robots, qu’on appelle encore des hommes, se multiplient. Cependant un merveilleux souffle de liberté s’élève, mais il n’atteint pas encore les options crédules qui sont aussi des formes d’esclavage. Une grave question se pose : convient-il d’enlever aux adeptes de ces peudo-sciences, des options qui leur permettent de vivre et ainsi d’échapper aux états dépressifs qui menacent les individus fragiles ? Sont-ils capables de supporter la perte de leurs illusions afin de s’orienter vers une autonomie libératrice ? La tendresse éprouvée pour autrui s’afflige de voir tant de personnes bernées. Sans doute ces adeptes, peu exigeants, préfèrent-ils une tiédeur douillette, qui les réconforte, à une orientation vers la quête de la vérité qui exige des purifications et aussi des dépouillements. Aux divers appétits correspondent une pluralité de nourritures. Il serait rigoureusement vain de rêver d’un âge d’or. La légende du "Grand Inquisiteur" est significative. L’homme ordinaire n’aime point la liberté. Elle serait pour lui un joug écrasant. Le goût des systèmes et des superstitions rassure. Et cela d’autant plus que la culture recule. Auparavant, elle procurait une structure et relativisait l’éphémère. Il faut comprendre que l’homme égaré dans un monde, qu’il juge hostile, éprouve la nécessité de s’agglutiner afin d’échapper au drame de son isolement.

Nouvelles Clés : Mais comment échapper au cercle vicieux justement ?

Marie-Madeleine Davy : Face à l’exploitation menée par des mages, magiciens, sorciers de bas étage, il existe de véritables formateurs. Des hommes d’expérience créent des oasis de silence, de méditation et de paix. Ils tentent de donner à leurs auditeurs un enseignement valable au sein de leurs communautés. Ils apprennent le détachement des illusions qui obligatoirement se poursuit durant toute l’existence. Ces ashrams promus par des Orientaux et des Occidentaux sont des centres de connaissance dans lesquels le visible et l’invisible se rejoignent. Chacun apprend à devenir autonome en se libérant des diverses idolâtries. Dans ces divers centres, loin d’exploiter leurs visiteurs, des hommes et des femmes les aident à poursuivre leur pérégrination. L’important est d’opérer un choix judicieux et de ne pas se fourvoyer. Quant à ceux qui tirent la sonnette d’alarme pour signaler le déraillement, ils devraient tout d’abord prendre conscience de leur propre ignorance ; eux aussi s’abandonnent à une énorme confusion, à commencer par celle du langage. Taxer de "surnaturel" ce qui relève de l’occultisme ou s’y apparente, ne saurait correspondre au contenu de ce terme. On chercherait vainement l’emploi du mot "surnaturel" dans les Ecritures sacrées, ou encore chez les Pères grecs et latins. Il n’appartient pas non plus aux auteurs de l’Antiquité. Le terme se présente seulement au IXè siècle avec les traductions carolingiennes de Denys le Mystique, grâce à Hilduin et à Scott Erigène. Puis son emploi sera momentanément récusé. Il ne fera son entrée officielle qu’au XIIIè siècle avec Thomas d’Aquin, se généralisera avec le scolastique et deviendra un terme d’école strictement réservé à la théologie. Invoquer le "surnaturel" pour couvrir ce qui échappe à la raison n’explique rien. Il serait plus exact de mentionner la présence d’énergies invisibles opératives dans le corps, le mental et le cœur. Mélanger ces forces subtiles avec le spiritisme est preuve d’un non-savoir.

Nouvelles Clés : Alors, comment définir les domaines sont nous parlons ? La grâce, le surnaturel, le magique... Voilà bien des mondes qui échappent à notre entendement !

Marie-Madeleine Davy : E.R. Dods (professeur à Oxford) a parlé de l’expérience de Plotin qu’il juge proche de celle de certains mystiques indiens. Il s’agit d’un événement naturel ne comportant aucun recours à une grâce. Cette expérience concerne "l’avènement de quelque chose qui attendait le moment de sa réalisation, le dévoilement dans l’instantané d’un donné éternel". Selon Plotin, "l’Un, parce qu’il ne contient aucune altérité, est toujours présent ; mais nous, nous ne sommes présents que lorsque nous nous débarrassons de l’altérité" (VI, 9). Selon Henri Charles Puech, professeur au Collège de France, Plotin a été le premier auteur à reconnaître que "l’âme possède des sensations, des désirs et des dispositions, dont le moi est normalement inconscient". Ces tendances produisent des éclatements qui n’ont absolument rien de miraculeux. En vertu de l’étroite correspondance entre le macrocosme et le microcosme, ces forces secrètes peuvent atteindre l’univers et l’homme. Celui-ci et soumis aux lois dans la mesure où il n’a pas conscience des états animal et psychique dans lesquels il se tient. Il conviendrait ici d’insister sur les différences entre l’homme ordinaire et l’homme éveillé. Tout ce qui concerne le chaos de l’inconscience doit être examiné à sa juste valeur. Ce qui est vrai dans l’instant présent sera faux lorsque demain deviendra présent. Entre ces deux instants, un discernement judicieux aura pu surgir. Pour éclairer ce sujet, l’enseignement de Ramana Maharshi est précieux. Un exemple sera ici proposé. Question : "Est-ce que les prédictions faites sur notre destin par l’astrologie sont vraies ? " Réponse du Maharshi : "Aussi longtemps que vous avez le culte du Moi, elles sont vraies. Quand cet égotisme est détruit, toutes les prévisions ne sont plus vraies". Voici qui est clair. Tout dépend de l’état dans lequel se trouve le sujet. Au départ, l’homme subit son destin. Ensuite il en possède la maîtrise : "La conquête du destin passe par l’effacement de l’ego, que cet effacement soit atteint par l’investigation du moi ou par la voie de la dévotion ". Le rationnel ne gère ni le monde visible ni le monde invisible. S’insurger, au nom du rationnel, contre l’ésotérisme, signifie un manque d’expérience et une totale méconnaissance de la condition humaine. Si on se tient à la division proposée par Philon d’états animal, psychique et pneumatique, il est évident que la parapsychologie et tout ce qu’elle comporte se situe dans un ordre psychologique. Il en est de même pour "le parler en langue" qu’au dire de saint Paul la charité dépasse. L’homme extérieur a normalement recours aux visions, apparitions, à la voyance, il tente de scruter ce qui lui est dissimulé. Et souvent il se trompe. Pour l’homme intérieur, dégagé des illusions, le déchirement des voiles, l’approche des mystères, la révélation des secrets se produit sans avoir le moindre recours à l’occultisme. Saisir l’irréalité du monde sensible n’est pas le lot de tous les hommes mais d’un petit nombre. Dans toutes les traditions, l’homme uniquement psychique s’avère incapable de pénétrer dans la connaissance.

Nouvelles Clés : Jésus dit : "Mon royaume n’est pas de ce monde." Il évoque donc un autre monde, que peu perçoivent !

Marie-Madeleine Davy : Henry Corbin a parlé du "suprême miracle", de "l’irruption d’un autre monde dans notre connaissance, irruption qui déchire le réseau de nos catégories et de leurs nécessités, de nos évidences et de leurs normes". Et d’ajouter : "Mais il doit être entendu qu’avec cet autre monde, il s’agit d’un monde qui ne peut être perçu par l’organe de la connaissance commune, ni prouvé ni récusé au moyen de l’argumentation commune : un monde tellement autre qu’il ne peut être vu ni perçu que par l’organe d’une perception "hûrqalyenne" (Hûrqalyâ : terre céleste, terre des visions). Le monde, qui n’est point perceptible par les sens, est celui où "ont lieu des événements spirituels réels, mais réels d’une réalité qui n’est pas celle du monde physique, ni de celle qu’enregistre la chronique et avec laquelle on "fait de l’histoire", parce qu’ici l’événement transcende toute matérialisation historique ". Dans ce temps qualitatif se découvre la dimension suprasensible des êtres. La terre des visions "est inaccessible aux abstractions rationnelles aussi bien qu’aux matérialisations empiriques... elle est le lieu où l’esprit prend corps comme caro spiritualis, corporéité spirituelle ". Il ne conviendrait pas d’offrir ces textes d’Henry Corbin à la réflexion des matérialistes et rationalistes. Ils ne seraient pas concernés par leur contenu. Quant aux amis des mystères, ils possèdent l’expérience de la "Terre céleste et du corps de résurrection". Parvenus à cet état, ils ne sauraient donner leur attention à des recherches inutiles issues d’une naïveté qui n’a rien de commun avec l’innocence.

Ses derniers Livres :
Initiation médiévale, Paris, Dervy, 1977.
Henri Le Saux, le passeur entre deux rives, Paris, Le Cerf, 1981.
Un itinéraire à la découverte de l’intériorité, Paris, Desclée de Brouwer, 1984.
Traversée en solitaire, Paris, Albin Michel, 1989.
Bernard de Clairvaux, Paris, Le Félin, 1990.
Écrits, Henri le Saux, édités par M-M Davy, Paris, Albin Michel,1991
Nicolas Berdiaev, Paris, Le Félin, 1991, Albin Michel, coll. « Espaces Libres » poche, 1999
L’Oiseau et sa symbolique, Paris, Albin Michel, 1992.
Tout est noces, Paris, Albin Michel, 1993.
Encyclopédie des mystiques. Chamanisme, grec, juif, gnose, christianisme primitif ; Christianisme occidental, ésotérisme, protestantisme, Islam, Égypte, Mésopotamie, Iran, hindouisme, bouddhisme indien, Bouddhisme tibétain, chinois, japonais, Yi-King, Tch’an, zen, Paris, Payot, 4 vol..1996.
La Montagne et sa symbolique, Paris, Albin Michel, 1996.
L’Homme intérieur et ses métamorphoses, Paris, Desclée de Brouwer, 1997.
L’Arbre, Charles HIRSCH, M.-M. DAVY, Paris, Philippe Lebaud, 1998.
Le Désert intérieur, Paris, Albin Michel, 1985, rééd. poche 1999.

Source :
Nouvelles Clés


lundi, septembre 13, 2010

L'argent


Par Jean-Louis Bernard

Jean-Louis Bernard développe des conceptions peu connues sur l'argent. En outre, selon cet auteur, la crise financière, la désapprobation croissante de la spéculation et la remise en question de l'économie fondée sur le saccage de la planète s'expliqueraient par la multiplication des éveillés. Malgré des effets délétères sur les sociétés humaines, les énergies libérées durant le cycle actuel seraient propices à l'auto-initiation.

La magie de l'argent, écrit Jean-Louis Bernard, est basée sur les rapports complexes entre le psychisme humain et la force passionnelle que véhicule l'argent. Les animaux y sont indifférents...

Selon la magie, écrit Jean-Louis Bernard, l'argent se caractérise par la fébrilité, en particulier depuis que la monnaie a été qualifié d'« argent »; cette dénomination l'a placée sous le signe de la lune, l'astre qui pousse à l'errance et qui influence, croit-on, le métal argent. L'or, en revanche, d'influence solaire, favoriserait la stabilité de la monnaie. Contrairement à l'adage qui prétend que « l'argent n'a pas d'odeur », il change de nature selon son origine, et le sage n'accepte pas n'importe quel argent. Ce n'est jamais une force spirituelle, sauf si sa valeur repose sur certaines pierres précieuses – l'émeraude par exemple (1).

Aux yeux de l'occultisme et de l'ésotérisme, l'argent est soit satanique, soit luciférien, soit vénusien.

1) L'argent satanique, argent naturel, est en rapport avec nos instincts dont il facilite l'épanouissement comme l'engrais facilite celui de la plante. Sous sa forme banale, c'est le produit du travail; sous forme d'or, d'argent-métal et de pierres précieuses, il s'agit des trésors du daïmon souterrain (Satan), les produits de son « travail » et de l'obscure alchimie qu'il a réalisée avec la collaboration des hiérarchies planétaires. Cet argent-là agit comme un pouvoir magique, celui de Satan ! Mais exclusivement dans le domaine terre à terre. Il aimante vers son calalyseur les produits du travail des autres et fait de ceux-ci de temporaires esclaves volontaires (domestiques). En échange, l'homme-catalyseur perd une part de sa vitalité (le tribut à Satan), ce qui le ferme peu à peu à la joie et le rend vulnérable à la maladie et à la névrose. L'histoire montre que nombre de grandes familles bourgeoises du Moyen Age et de la Renaissance furent anéanties par les épidémies. De plus, l'argent vulgaire véhiculant les désirs également vulgaires de la foule, avec leur fébrilité, l'homme-catalyseur sera la proie d'une démonologie intime qui enrichira les psychanalystes. Dans un autre ordre d'idée, les bijoux offerts asservissent la femme, même s'il n'est pas question de déduit – sauf quand le donateur leur donne leur signification sacrale de talismans. Il n'existe pas de transaction à sens unique : celui qui donne sans contrepartie apparente, achète, qu'il le veuille ou non, de la vitalité, soit sanguine, soit érotique, par une mystérieuse osmose. Le vieillard qui couvre de bijoux une jeune maîtresse, la vampirise en toute honnêteté, prolongeant ce qui lui reste de jeunesse, en payant ! L'argent reçu sans échange envoûte. Il faut toujours donner quelque chose en échange, pour se libérer. Il faut toujours donner quelque chose en échange, pour se libérer. Sous sa forme la plus dynamique, l'argent de Satan est de nature érotique : il suit le mouvement des désirs, et tout désir serait d'origine érotique, quoique cette origine soit souvent déviée. La femme qui fait du lèche-vitrine agit indirectement par érotisme. En grec, Eros = dieu du désir. Il existe au sein de la publicité, forme moderne de magie fascinatrice, d'habiles chevaliers d'industrie qui savent capter les désirs de la foule, en particulier les désirs inavoués, inconscients, irréalisables, aimantant vers eux l'argent de la naïveté ; ils promettent par exemple des talismans, des remèdes miracles... Fascinés, les amateurs paient et ne se plaignent jamais ! Il arrive que le talisman, fabriqué en usine, soit agissant un temps, non par ses vertus (il n'en a pas) : les victimes font sur l'officine le transfert de leurs fluides pourris et la vampirisent par télépathie. A Paris, un marchand de talismans, fort riche, passa son existence à courir les docteurs pour sa femme, en état chronique de dépression; aucun ne put lui fournir de talisman, ni de remède miracle ! La bourgeoisie de l'argent malhonnête est célèbre pour ses enfants débiles ou tarés. Sous sa forme la plus statique, l'argent de Satan = l'argent macabre, celui des cadavres = les héritages. L'argent lie, même en ce cas. Celui qui hérite s'imprègne du psychisme du « cher disparu ». Il aimante vers lui l'ombre morte, avec le risque d'hériter aussi de ses vices, ou la chance de capter ses dons. Les héritiers contribuent à décomposer sur eux l'ombre morte. L'argent satanique, très ambigu, est donc à la fois une nourriture, presque du sang (il est indispensable à la vie), et un engrais, élaboré par une sorte de digestion psychique. L'argent pourrit ce qu'il touche (comme les produits de la digestion biologique) – sauf s'il est investi (les engrais, investis dans la terre, perdent leur odeur). L'analogie va plus loin : investi dans le social, l'argent fait fructifier plus vite les projets. Mais Satan est un « dieu » qui s'ennuie – comme les gens trop riches. L'argent de Satan donne le plaisir, mais tue la joie. Celle-ci est de source céleste !

2) L'argent luciférien, en dehors de la nature, argent du parasitisme = l'argent spéculatif (mais non le jeu, celui-ci satanique). C'est l'argent théorique de la Bourse, fébrile jusqu'à l'hystérie, fléau mondial qui a déséquilibré l'économie et menace la nature par sa mégalomanie latente : il pousse à l'exploitation éhonté du sous-sol, à la destruction de la nature; c'est aussi l'argent de la publicité, autre fléau, qui vampirise et aveulit les foules par son abêtissante imagerie. Derrière cet argent-là, se terre la contre-initiaion et des « mages » qui sont sans doute des marouts, ennemis du genre humain car amputés de la nature humaine... Les robots de Lucifer ! Mais la destruction méthodique de l'argent luciférien est en cours depuis la chute des valeurs en Bourse, tant à New York, « Vatican » de Lucifer, que dans les autres capitales. Il y a maintenant comme une cancérisation de l'argent luciférien dont les effets se reportent sur ses détenteurs et leurs familles (nombre de leurs enfants sont sexuellement déréglés, se droguent ou servent en tant qu'anarchistes, les desseins absurdes du « fou du cosmos »). Cette révolution, au vrai sens du terme, paraît être la conséquence d'une multiplication des initiés, de ceux qui, du moins, parviennent à stimuler leurs chakras par le yoga classique ou, surtout, le tantrisme. Ces gens assurent le contact réel avec les centres-Dieu et représentent, face à la contre-initiation luciférienne, l'initiation authentique.

3) L'argent vénusien qui s'identifie à la femme érotique. Fluctuant, très fluide, capricieux, totalement réfractaire aux prévisions, il s'oppose à l'argent luciférien parce qu'il véhicule le magnétisme humain et même une certaine force vitale. La Vénusienne aimante en effet vers elle l'envie, le désir, surtout inavoué, l'admiration, avec les énergies passionnelles inemployées qui s'y relient et qui sont, justement, en essence, l'argent vénusien. Sous le signe de l'or et du soleil qui le symbolisent aussi, il apporte joie, épanouissement et assurance ; sous ceux de l'argent métal et de la lune, il apportera comme la mer (un autre de ses symboles), le flux et le reflux des passions opposées (amour et haine), mouvantes, transitoires, et sous celui des bijoux le mystère de l’Éternel Féminin, arcane de la vie. En Inde, Lakshmi est à la fois déesse de l'érotisme et de l'argent comme le fut l’Égyptienne Bastet. Hélas, dans le monde moderne, l'argent vénusien est trop souvent neutralisé par l'argent luciférien, et la courtisane préfère maintenant le second au premier. Seuls quelques artistes en jouissent encore.

Si le vulgaire ne voit dans l'argent que des billets de banque, bons de caisse, titres ou pièces de métal, l'homme sagace sait bien qu'il ne s'agit là que de supports, que de catalyseurs. Et l'initié sait, lui, que la force passionnelle qui s'attache à ces supports peut être multipliée ou anéantie, sans opération financière stricte. Un billet de banque dont la « contrepartie fluidique » aura été « brûlée », se verra bizarrement démonétisé; son propriétaire le perdra comme par hasard ou n'aura, en échange, que des valeurs illusoires. C'est par le chakra passionnel que l'initié peut agir sur les ambiances d'argent, les multipliant (pour l'argent satanique ou vénusien) ou les annulant (pour l'argent luciférien).


(1) L'émeraude est la pierre précieuse verte qui, avec le rubis, orne le front de certaines statues divines de l'Inde – celle de Shiva et de la Shakti (déesse) – parce que la tradition du tantrisme voit en l'une et l'autre un concrétisation du rayon vert (celui-ci virant au rouge en s'animalisant dans le sang). La coupe du Graal passait de même pour une matérialisation, en forme géométrique régulière et en émeraude, du sang du Christ cosmique. Le terme peut dériver du nom de la déesse égyptienne Sekhmit, à travers le grec « smaragdos ». Avec le dieu Ptah, cette déesse patronnait en effet l'alchimie dont le rayon vert était l'arcane, et l'alchimie égyptienne aurait su produire des émeraudes par matérialisation du rayon vert ; selon la rumeur antique, les Egyptiens en possédèrent d'énormes et faisaient jusqu'à des statues et des colonnes – disparues ! Pour créer la matière, l'alchimie part de son essence, à l'imitation du démiurge; et cela sembla humainement possible pour certaines pierres. Au Pérou, la légende de la déesse verte se reliait aussi au mystère de l'émeraude. Il existe toutefois une fausse émeraude, en rapport, elle, avec le mythe de Lucifer. La vraie aurait des vertus hautement bénéfiques, mais pour l'être sain, sur le double plan biologique et psychique. L'émeraude aurait pouvoir sur le processus de vie et de mort des cellules, y exaltant aussi bien les germes de décomposition que ceux des possibles mutations. Pour les initiés, elle est par excellence « pierre de vie » parce que concrétisation du rayon vert.


Le piège de l'argent

samedi, septembre 11, 2010

Les gnostiques communistes



Des trois grands maîtres gnostiques alexandrins, le plus attachant et le plus singulier semble avoir été Carpocrate. Il était grec, originaire de l’île de Céphalonie et l’on connaît le nom de sa compagne : Alexandreia, et de son fils : Epiphane. Elevé dès son plus jeune âge dans la philosophie platonicienne et l’enseignement gnostique, Epiphane devint très tôt un véritable maître, d’une précocité étonnante. Il mourut en effet à dix-sept ans, laissant un traité Sur la Justice dont Clément d’Alexandrie cite un assez long passage. On transporta son corps dans son île natale où il fut enterré avec les honneurs divins. Telles sont les seules images historiques suggérées par les contemporains sur les fondateurs de la secte : celle d’un couple éminemment averti et instruit et celle d’un adolescent au savoir encyclopédique et au génie précoce, Rimbaud gnostique.

Si l’on excepte la doctrine assez singulière qu’ils professait sur la métempsycose et la transmigration des âmes, l’enseignement des Carpocratiens ne se distingue pas particulièrement de celui des autres gnostiques. Pourtant, les auteurs chrétiens s’acharnèrent contre eux avec une rage à laquelle on doit d’ailleurs de posséder sur leurs pratiques un certain nombre de détails. C’est que les Carpocratiens poussaient jusqu’à leurs conséquences extrêmes – théoriques et pratiques – les principes essentiels de la gnose et appliquaient, stricto sensu, l’enseignement de Carpocrate et d’Epiphane. Ce monde, à leurs yeux, est l’œuvre d’anges inférieurs qui détournèrent totalement à leur profit la volonté et les intentions du vrai Dieu. Et ce " détournement d’intentions " eut deux conséquences notables : dénaturer le désir du coït, que Dieu avait mis chez l’homme et les êtres vivants, pour l’asservir aux lois de la société et épuiser, détruire la Loi divine en suscitant les lois particulières et fragmentaires de ce monde. La logique de cet enseignement est claire : pour retrouver la source pure du désir et la Loi véritable, les Carpocratiens doivent violer, partout et en toute occasion, les lois trompeuses de ce bas monde. C’est l’immoralisme érigé en système rationnel, l’insoumission totale élevée au rang de voie libératrice, bref ce qu’un auteur chrétien du temps traduit par cette phrase : " L’homme pour être sauvé, doit selon eux perpétrer toutes les ignominies possibles. "

Toutefois, l’aspect le plus intéressant de cette pensée subversive, c’est que les Carpocratiens s’en sont pris tout particulièrement aux formes sociales de ce détournement, à l’injustice et à son expression majeure : la propriété. Pour Epiphane, la Loi divine était une loi de Justice et d’Egalité. Dieu ne voulait pas que les biens de ce monde soient inégalement partagés entre les hommes. Aussi, Epiphane revendique-t-il l’abolition de toute propriété, le retour à la communauté intégrale des êtres et des biens, c’est-à-dire des richesses et des femmes. Il faut citer ici l’admirable texte (écrit, je le rappelle, entre quinze et seize ans) par lequel, en une vision naïve mais impressionnante, il dénonce l’injustice de ce monde et la constante iniquité des lois humaines.

" En quoi consiste la Justice ? En une communauté d’égalités. Un ciel commun se déploie sur nos têtes et recouvre la terre entière de son immensité, une même nuit révèle à tous indistinctement ses étoiles, un même soleil, père de la nuit et engendreur du jour, brille dans le ciel pour tous les hommes également. Il est commun à tous, riches ou mendiants, rois ou sujets, sages ou fous, hommes libres ou esclaves. Dieu lui a fait déverser sa lumière pour tous les êtres de ce monde afin qu’il soit un bien commun à tous : qui oserait vouloir s’approprier la lumière du soleil ? Ne fait-il pas pousser les plantes pour le profit commun de tous les animaux ? Ne répartit-il pas sa justice également entre tous ? Il ne fait pas croître les plantes pour tel ou tel bœuf mais pour l’espèce des bœufs, pour tel ou tel porc mais pour tous les porcs, pour telle ou telle brebis mais pour toutes les brebis. La justice pour les animaux, est un bien qu’ils possèdent en commun.

" Et tout ce qui existe et ce qui vit est soumis à cette loi de justice et d’égalité. La nourriture fut répandue pour tous les êtres vivants, indistinctement et sans privilégier aucune espèce. De même pour la génération. Il n’existe pour elle aucune loi écrite car cette loi, fatalement, serait fausse. Les animaux procréent, engendrent et s’accouplent selon les lois d’une communauté qui leur fut inculquée par la justice. Le Père du Tout a donné la vue à tous et sa seule loi fut celle de la justice, sans établir de distinction entre mâle et femelle, homme ou femme, êtres raisonnables ou êtres sans raison. Quant aux lois de ce monde, ce sont elles justement qui nous ont appris à agir contre la loi. Les lois particulières fragmentent et détruisent la communion avec la loi divine. Comment comprendre cette parole de l’apôtre : " Je n’ai connu le péché que par la loi ", si ce n’est que les mots le mien, le tien sont entrés dans ce monde par les lois et que ce fut la fin de toute communauté ? Pourtant ce que Dieu a créé, il l’a créé pour tous et en commun, vignes, céréales et tous les fruits. A-t-on vu des vignes chasser les passereaux et les voleurs ? Mais du jour où la communauté n’a plus été comprise comme une égalité et fut déformée par les lois, ce jour-là est né le voleur.

" De même, Dieu a créé le plaisir d’amour également pour tous les hommes et il a fait s’accoupler le mâle et la femelle pour manifester sa justice par la communauté et l’égalité des plaisirs. Mais les hommes ont renié ce par quoi ils existent et ils disent : " Que celui qui a pris une épouse la garde pour lui seul " alors que tous devraient y avoir part. " Et Epiphane ajoute : " Dieu a mis en chaque homme un désir impétueux et puissant pour propager l’espèce et aucune loi, aucune coutume ne saurait l’exclure de ce monde car c’est Dieu qui l’a institué. Aussi la parole qui dit : " Tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain ", est-elle une parole absurde. Comment ce même Dieu qui a donné à l’homme le désir le lui reprendrait-il ensuite ? Mais la plus absurde de toutes les lois du monde est encore celle qui ose dire : " Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain ", car c’est renier la communauté et se résoudre à la séparation. "

Ces mots, ces phrases, ces idées, nous les avons déjà lus et entendus depuis longtemps. Ils rendent un son familier, expriment une exigence que proclamèrent, bien avant Epiphane, Antigone, Epicure, Diogène et après lui, bien des penseurs et philosophes utopistes. Mais c’est moins la naïveté, l’illusion idéologique de cette pensée qui importent à nos yeux – cette attitude rousseauiste devant ce viol, cette injustice qu’est toute appropriation – que les conséquences entrevues par les disciples d’Epiphane. Car nul doute qu’ils n’aient appliqué ces principes, pratiqué la libre communauté des femmes et des biens. L’effroi des auteurs chrétiens, l’horreur qu’on devine dans leurs témoignages, suffit à l’attester. Nul doute aussi qu’ils n’aient opposé aux institutions : mariage, famille, Eglise, pouvoir sous toutes ses formes, une fin de non recevoir accompagnée d’un mépris souverain.

Jacques Lacarrière, « Les gnostiques ».


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Afghanistan – Des GI's tuaient des civils "pour s'amuser"

vendredi, septembre 10, 2010

Les Roms


Par Jean- Louis Bernard

Les Romanichels sont l’ensemble des clans nomades, nommés aussi Bohémiens (parce qu’ils venaient de Bohème quand on les vit arriver à Paris, au Moyen Age, peu avant la « grande peste »), Gitans et Gypsies (parce qu’on les crut aussi originaires d’Egypte), Tsiganes…

Romanichels, de « rom » et de « manusch », deux termes de même valeur pour dire hommes (dans un sens emphatique, hommes ayant quelque chose de plus que l’humanité ordinaire, hommes missionnés). Encore que les Romanichels n’aient jamais manifesté aucune prétention (sauf en magie), cette emphase rejoint les notions abusives de « peuple élu » (les juifs) et de « race supérieure » (les nordiques blonds, selon le nazisme).

Les ethnologues et linguistes les rattachent à l’Inde, plus spécialement à de vieilles ethnies devenues sous-prolétariat (les parias). Ils auraient été expulsés de l’Inde et, dès l’âge du bronze, apparurent en Europe comme colporteurs de la métallurgie. Peut-être proviennent-ils de terres effondrées dans l’océan Indien. Le terme « rôme » désigna la noblesse égyptienne à peau brune, avant de signifier, simplement, le peuple, la foule, les gens ; en basque, il signifie troupeau. En somme, il s’agit d’un très vieux terme collectif qui s’est lentement usé… Mais les Romanichels ne perpétuent nullement une aristocratie guerrière de type égyptien ou indien ; eux-mêmes racontent dans leur bible, transmise par voie orale (1), que leurs ancêtres seraient tombés au rang de parias pour s’être révoltés contre la tradition ; un chef, le Pharavono, s’opposa au Pouro-Del (Dieu ou quelque être missionné de jadis), comme le Lucifer biblique. D’où cette malédiction de l’errance ayant frappé les clans schismatiques.

René Guénon pensait (sans preuve) que les Romanichels avaient jadis habité l’Agartha, l’énigmatique cité d’Asie centrale, et qu’ils en furent chassés pour sacrilège. Il se peut d’ailleurs qu’une fraction d’entre eux soit d’origine touranienne (les Tsiganes) et non indienne. Récemment, des ésotéristes ont repris la thèse de Guénon, mais dans un autre esprit ; ils rattachent eux aussi les Romanichels au mythe de l’Agartha et du Roi du monde souterrain, censé y demeurer ; mais ils voient dans ce personnage une entité néfaste – un « roi de la mort ». Les dons pour la nécromancie, propres à certains clans de Romanichels, proviendraient de ce lien occulte, ainsi que l’atroce mélancolie des chants de Gitans espagnols. C’est pour se libérer de cette emprise qui les empêche de vivre vraiment, qu’un nombre croissant de Romanichels auraient aujourd’hui tendance à se sédentariser.

L’ésotérisme littéraire du siècle romantique, idéalisant les Romanichels, inventa une « mission des Bohémiens » et une « haute initiation », propre à ceux-ci. On leur attribua aussi, à tort, l’invention du Tarot, qu’ils contribuèrent cependant à véhiculer. L’« ésotérisme bohémien » ne sort pas du cadre de la nécromancie. C’est par leur chiromancie (l’art de prédire l’avenir astrologique dans les lignes de la main) que les Bohémiens ont apporté une contribution de poids aux sciences occultes.


(1) Le Bheng est le daïmon planétaire, selon la tradition des Bohémiens. La Bible orale des Tziganes de la tribu Chalderash (des chaudronniers réputés magiciens), transcrite par le R.P. Chatard, identifie le Bheng au « maître du monde souterrain », ce qui recoupe peut-être le mythe du Roi du monde souterrain et, plus sûrement, celui de Satan. Ce Bheng est aussi à sa façon, un démiurge, c’est-à-dire un créateur, quoique ses pouvoirs soient limités au tellurisme, donc au globe ! Le Bheng voulut créer un couple humain ; il façonna des poupées d’argile, mais ne sut leur insuffler qu’une âme élémentaire, instinctive. Il fallut l’intervention du Pouro Del – le maître cosmique du monde – pour parachever l’œuvre. Alors Rom et Romni, l’homme et la femme, reçurent un couple d’âmes végétales, sortes de mandragores, et la parole. Le récit rejoint une tradition, selon laquelle la première humanité aurait existé dans le règne végétal ! Le Plouro Del offrit au couple un autre don du ciel : l’amour… Du Bheng dépendrait la puissance inférieur sur le monde des hommes et sur la nature – et c’est à juste titre que le Jésus évangélique nomme Satan « prince de ce monde ». Prince, non roi ! Le Bheng régnerait notamment sur l’argent. Il est certes le compagnon du Pouro Del. Ne gouvernent-ils pas ensemble la planète ? Et, sans Dieu, Satan existerait-il ? Mais, dit la Bible des Chalderash, « il (le Bheng) fâche souvent le Pouro Del, car il cherche toujours à lui prendre sa place ».

LIBERTE
Un film de Tony Gatlif
Avec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thiérrée, Rufus, Carlo Brandt





L’holocauste des Tziganes
Selon Pauwels et Bergier :

« Les membres du groupe Thulé (société secrète nazie) devait recevoir la domination matérielle du monde. Ils devaient être protégés contre tous dangers, et leur action s’étendrait sur mille années, jusqu’au prochain déluge. Ils s’engageaient à mourir de leur propre main s’ils commettaient une faute qui romprait le pacte et à accomplir des sacrifices humains. L’extermination des bohémiens (750 000 morts) ne semble avoir que des raisons « magiques ».


Zanko chef tribal chez les Chalderash. La tradition des tsiganes conservée par l'aristocratie de ce peuple. Le livre des ancêtres. Le coutumier. La mise à mort du serpent. Les légendes annexes. Documents recueillis par le R.P. Chatard.

Commentaire d’un lecteur :

« Récits recueillis dans le secret des tribus tsiganes, pourtant fermées aux "gadgés", on est touché par l'authentique de ce qui a été raconté. Une plongée dans le cœur tsigane, recueilli à chaud, comme si on y était. Passionnant. »
(Malheureusement, l'édition est épuisée. Quelques exemplaires sont disponibles sur le Web, notamment sur le site PriceMinister.)


LIBERTE
Le film de Tony Gatlif


Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...