samedi, janvier 08, 2011

Yang Zhu ou l’égoïsme libertaire





De Yang Zhu on ne sait rien sauf qu’il dut vivre à l’époque de Mengzi et de Zhuangzi, ou un peu avant, donc en plein 4ème av. notre ère. Il semble avoir joui d’une très grande réputation et sans doute avoir eu des disciples. De toute façon, ses œuvres – si œuvre il y eut – sont perdues et sa doctrine ne nous est connue – et donc lacunairement – par le chapitre VII du Liezi, philosophe taoïste, et quelques traces de polémiques par-ci par là, notamment dans le Mengzi où les deux cibles privilégiées sont précisément Yang Zhu et Mozi. Il se pourrait bien que Yang Zhu soit à la fois un hédoniste, partisan du plaisir et de la liberté individuelle, et un individualiste rebelle à tout service altruiste ou étatique. Les deux positions étant d’ailleurs beaucoup plus complémentaires qu’incompatibles.

On lui a surtout reproché de se gausser de l’activité des rois légendaires exemplaires en qui il voit des activistes surmenés qui, non seulement, ne tirent aucun plaisir de la vie, mais encore, la mettent en danger.


En effet, quand on est utile aux autres on est en très grand danger d’être inutile à soi, car ce n’est qu’en étant inutile aux autres qu’on a chance et assurance d’être utile à soi. La vie, l’inestimable importance d’être en vie, prime tout et suffit à tout.


« Notre vie est notre propriété et son utilité pour nous est très grande. Pour ce qui est de sa dignité, même l’honneur d’être empereur ne peut lui être comparé. Pour ce qui est de son importance, même la richesse que donne la possession du monde n’est pas à échanger contre elle. Pour ce qui est de sa sécurité, si nous la perdions une matinée, la perte serait sans retour, A ces trois points prennent garde ceux qui ont compris. »


Dans le Hanfeizi, texte légiste, il est rapporté à son sujet :


« C’est un homme dont la politique est de ne pas entrer dans une ville qui est en danger, ni de rester dans l’armée. Même en échange du monde entier, il ne donnerait pas un seul poil de sa jambe… C’est un homme qui méprise les choses et attache du prix à la vie. »


L’image du personnage est donc très simple, poussée même jusqu’à la caricature : alors que Yu le Grand a perdu tous les poils de ses jambes à force de travailler dans l’eau à maîtriser l’inondation, Yang Zhu, lui, n’aurait même pas sacrifié un poil de ses jambes à quelque travail altruiste que ce soit. 


« Si chacun refusait d’arracher même un seul poil et si chacun refusait de faire du monde l’objet d’un gain, le monde serait dans un ordre parfait. » (Liezi)


Autrement dit, il ne faut rien sacrifier, perdre ou « donner », mais il ne faut pas non plus risquer pour gagner. Ni sacrifice ni risque, voilà la voie. N’allons tout de même pas croire que Yang Zhu s’interdise tout mouvement ou acte de pitié envers autrui dans le besoin. Mais une chose est de nourrir spontanément l’affamé qui nous requiert, autre chose d’intervenir ou de se sacrifier pour « corriger » la nature, l’homme ou la société. Yang Zhu est resté dans la pensée chinoise le modèle même de l’égoïsme absolu. Une sorte de « fou » qui se retire du monde des hommes, considérant que tout sacrifice, tout humanisme, tout autant que l’appât du gain ou l’ambition, ne peuvent que mettre en péril la vie qui y succombe.


Pour cultiver la vie, leitmotiv qui soutient toute sa pensée, il suffit de commencer à soi… et de s’arrêter à soi.


Il y a déjà dans Yang Zhu comme un pré-taoïsme de par son rejet de l’interventionnisme illusoire, moralisant et périlleux, mais il y a surtout un ton libertaire qui n’appartient qu’à lui.


Au fond la leçon que nous donne Yang Zhu n’est ni une leçon d’égoïsme, ni une leçon d’anarchie, mais probablement bien plus une leçon de modestie prudente : qui es-tu pour te croire appelé à te mêler de ce qui ne te regarde pas en t’arrogeant le droit de dire le bien et le mal, le convenable et l’inconvenable. Comme aussi une leçon de liberté, laquelle ne tient souvent qu’à un fil – ce qui n’est pas beaucoup plus qu’un « poil » : à sacrifier « poil » après « poil » d’une vie tellement déjà réduite et médiocre, que te restera-t-il ? Ton sacrifice la réduirait encore sans aucune utilité pour personne et certainement pas pour toi.


On peut certes préférer une pensée plus engagée et plus humaniste, il n’empêche qu’on ne saurait réduire celle-ci à un pur et simple égoïsme anarchiste – si tant est qu’il existât jamais – et qu’il y a là des accents assez proche parfois de l’Ecclésiaste, comme aussi du Stirner de « L’Unique et sa propriété ».


Ce ne sont pas des compagnons indignes que ceux qui tiennent plus à vivre au plus près d’eux-mêmes qu’à se payer de mots ou d’actes dignes d’éloges.


Le nihilisme de Yang Zhu


Si on lit attentivement le chapitre VII du Liezi consacré à Yang Zhu on doit bien admettre que Yang Zhu – s’il le fallait pousser rigoureusement, mais le doit-on, dans ses derniers retranchements – ne sort pas d’une vision nihiliste des choses et du moi.


En effet, le destin de tout homme, qu’il soit sage et altruiste ou méchant et égoïste, est le même : morts, « ils ne sont guère différents d’un tronc d’arbre ou d’une motte de terre ».


Qu’importe après tout que la renommée des uns soit glorieuse et celle des autres, infamante. Ils n’en savent rien : morts, louanges et blâmes ne les atteignent plus.


Quant au « bonheur », au plaisir, Yang Zhu affirme que les sages « n’en connurent pendant toute leur vie aucun jour », tandis que les tyrans, les méchants « accomplirent jusqu’au bout tout ce qu’ils désiraient ». on peut sans doute infirmer son jugement en rappelant, d’une part, « l’imperdable bonheur » de qui se conduit bien, à ce point en paix avec sa conscience qu’il peut, malgré parfois déréliction passagère, affronter la mort injuste avec sérénité, et, d’autre part aussi, l’inquiétude de tout tyran qui, suscitant jalousie et vengeance, n’ignore pas, même si sa conscience reste silencieuse, le danger qui le menace. Il n’empêche que d’une certaine façon l’« imperdable bonheur » n’est pas le bonheur tout court, et que la crainte d’un danger n’exténue pas tout plaisir, quand perversement il ne l’accroît. A typer comme il le fait, le bonheur du tyran, malmené seulement par la renommée, face au malheur du sage, glorifié seulement par celle-ci, Yang Zhu caricature une réalité humaine moins unanimement « injuste ».


C’est pourtant le même effarement qui saisit le psalmiste comme l’homme de la rue quand ils constatent l’insolence du bonheur des méchants face au malheur des justes et des innocents.


Faut-il en conclure par là qu’à moins d’une hypothétique rétribution future – qu’il n’envisage à aucun moment – ou d’hypothétiques lendemains qui chantent – pas plus –, mieux vaut être injuste et heureux que juste et malheureux, ou comme on dit aussi, en sous-entendant le prix à payer, riche et heureux que pauvre et malheureux, c’est ce que ne dit pas Yang Zhu pour qui poursuite de richesses et de plaisirs tous azimuts sont aussi choses risquées.


Son dernier mot serait probablement : comme ceci ou comme cela, mais non sans plaisir, sans bonheur, sans liberté.


Mais, comme il n’est pas possible d’avoir « tout à fait en main » ni soi-même ni les êtres, cette quête de bonheur, quoique nihiliste en son fondement, requiert doigté, insouciance et capacité de jouir de soi, des êtres et des choses dans l’instant présent de leur rencontre. La vie ne vaut pas la peine d’être vécue, mais rien ne vaut la vie surtout si on parvient à lui retirer, en ne poursuivant ni gloire, ni rites, ni vertus, la moitié de sa peine.


Vladimir Grigorieff, « Les philosophies orientales ». 




Les philosophies orientales


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Photo : http://travelinghost.blogspot.com/2008/08/zhu-yiyong.html

jeudi, janvier 06, 2011

Le besoin de croire







La foi, névrose et psychothérapie


C’est pourtant en prenant appui sur la foi et les fois que l’humanité a fait ses premiers pas. Qui sont sans doute encore les nôtres.


Les historiens de l’histoire lisent le texte de ce que l’humanité fut. Les historiens des religions traduisent le texte de ce qu’elle rêve d’être. Freud a mis l’accent sur la religion considérée comme « la névrose universelle » de l’humanité. Il faudrait aussi, pour établir un bilan exact, sans doute impossible, de ses bienfaits et de ses méfaits, pouvoir mesurer la vertu thérapeutique qu’elle a assumée : la religion est à la fois la maladie et la cure de cette maladie, une névrose et sa psychothérapie. Elle est tout ensemble la plaie et le baume, la blessure et son pansement. L’espace mental où s’accomplit la grande dé-formation mythologique des projections religieuses assuma aussi une incontestable fonction de formation : comme la terre a été formée par les eaux qui se sont retirées d’elle une fois leur travail accompli, l’humanité a été formée par les religions. Elles ont été, pour appliquer à l’espèce dans son ensemble ce que Winnicott applique au tout petit enfant, les « objets transitionnels » de l’espèce humaine. Ce n’est pas de l’incertitude et du doute que l’enfant à l’orée de la vie et l’espèce à l’orée de l’histoire peuvent partir. C’est seulement d’une base première que Winnicott appelle « la croyance en quelque chose » (belief in), indispensable à l’évolution future et à la maturation de l’enfant. Il y a ainsi plus de rationalité dans la tendance primitive à personnaliser les forces « naturelles » que dans les formes modernes de « cultes » des chefs politiques. Il n’apparaît pas que les formes d’adoration sociale, les religions séculières d’Etat, qui tentent d’organiser en rituels et cérémonies le culte de la personnalité d’un « dieu vivant », constituent un progrès intellectuel et moral par rapport aux religions de la préhistoire ou de la protohistoire.


Le Dieu ou les dieux : quelqu’un à qui parler


La « création » de dieux ou d’un Dieu offre, devant le chaos et le tohu-bohu qui frappent les hommes à leur apparition, un modèle, une hypothèse de travail, un appui qui permet d’assurer leurs pas et d’amorcer leurs actions. Si le monothéisme n’est pas la religion du monde la mieux partagée, la croyance la plus ancienne et la plus fonctionnelle est le recours à des êtres sur-humains. Sur-humains parce qu’ils règnent sur les humains, régisseurs invisibles au-dessus des vivants, mais foncièrement humains néanmoins. Devant ce qui le déjoue et le joue, le frustre et le floue, l’accable et le frappe, l’homme originel n’a pu rien imaginer de plus réconfortant ni de plus commode qu’une sorte d’être humain « agrandi » : un semblable un peu supérieur, insaisissable mais secourable. Quelqu’un avec qui on peut en tout cas discuter. Un autrui plus chanceux et mieux armé, dont on peut pressentir les réactions analogues à celles qu’on aurait à sa place. Le « Maître des animaux » ou le « Seigneur des fauves » des peuples des chasseurs archaïques est un dieu qui a des faiblesses réconfortantes et des vertus rassurantes : il est sensible à la flatterie, accessible aux requêtes, séduit par les offrandes. C’est une personne somme toute assez raisonnable. Le « Maître des animaux » est quelqu’un avec qui on peut établir des relations réciproques et cohérentes. Ce n’est pas un despote capricieux, dont les décrets sont inexplicables. Il refuse le gibier à ceux qui massacrent inutilement, saccagent les réserves vivantes, violent certaines règles utiles de vie sociale. C’est un maître somme toute beaucoup plus « humain », logique et bénéfique que les grandes idoles tribales d’aujourd’hui, que Hitler ou Mobutu, « Papa Doc » Duvalier de Haïti ou Staline, que le Kedhafi du « Petit Livre vert » ou le Mao du Petit Livre rouge. Les dieux égyptiens étaient plus modestes que les dieux en vareuse de l’Orient actuel. Amon Râ n’était après tout que le « Dispensateur du souffle à celui qui l’aime », tandis que le « toujours victorieux et brillant dirigeant » Kim Il Sung est le « Penseur révolutionnaire sans précédent ni à l’Est ni à l’Ouest et dans tous les âges, Soleil de l’Humanité ».


Religions sans dieux et dieux sans religions


Parmi les éléments constitutifs des innombrables religions et sectes de l’histoire, le plus irremplaçable n’est pas celui qu’on pourrait croire. Une religion est la combinaison de mythes et de symboles, de rites et de cérémonies, d’un crédit accordé à des paroles consacrées ou des textes sacrés, d’autorité reconnue à un sacerdoce, de référence à des expériences ou des états psychiques, de promesses et de prophéties, d’acquiescement à des codes de conduite et enfin de la croyance à l’existence d’êtres sur-humains, demi-dieux, dieux ou Dieu.


Chacun de ces éléments peut se rencontrer indépendamment de la constitution d’une religion proprement dite. Il y a des mythes qui ne fondent pas une Eglise. Il existe des clergés séculiers, des prophéties et des messianismes laïques, des mystiques sans religion. Et la reconnaissance d’une loi morale ou l’obéissance à des préceptes éthiques ne sont pas l’apanage des « croyants ».


Il est rare que tous ces éléments se présentent simultanément dans une religion. Mais l’élément le moins indispensable à l’établissement et au succès d’une grande religion, c’est probablement « Dieu ». Et le Dieu tout-puissant, omniscient et infiniment bon des traditions chrétiennes n’est certes pas celui qu’on rencontre le plus fréquemment. Les dieux précolombiens sont en général totalement dépourvus de bienveillance. Le Dieu « premier » de Marcion et le Ialdabaoth des gnostiques sont aussi méchants et cruels que l’est souvent Yahvé des premiers sémites. Le dieu des nestoriens de l’Antiquité comme le Dieu des nouveaux théologiens protestants, de Dietrich Bonhoeffer à Paul Tillich, sont des dieux très peu puissants, mal assurés de leurs pouvoirs, incertains de leur existence même, et donc on ne sait pas s’il n’ont pas d’avantage besoin des hommes que les hommes ont besoin d’eux.


Mais une religion n’a pas forcément besoin de dieux –ou d’un Dieu. André Bareau peut écrire à juste titre que le bouddhisme refuse de croire à l’existence d’un « Dieu créateur et souverain de l’univers, éternel et omnipotent », et qu’on a pu donc le définir « comme une religion athée ». A.M. Esnoul constate que les « dieux » de l’hindouisme, multiples, impermanents, se dissolvant à peine ont-ils apparu, « nous entraînent loin de l’atmosphère théiste ». Les religions-foi ont moins besoin d’un Dieu que les religions séculières n’ont besoin d’un homme divinisé.
Claude Roy, « Les chercheurs de dieux ».


Les chercheurs de dieux 
Délivrez-nous des dieux vivants, des pères du peuple et du besoin de croire


« Notre prolétariat qui es sur terre, que ton nom soit sacré, que ta volonté soit faite, que ton pouvoir arrive. » Ainsi commençait la prière révolutionnaire des « Constructeurs de Dieu », un mouvement fondé après 1905 par Gorki et Lounatcharski. Quelques années auparavant, le philosophe Soloviev avait fondé les « Chercheurs de Dieu », qui voulaient s’acheminer vers l’Humanité-Dieu. Mais la confusion du politique et du religieux remonte plus loin encore : aux mouvements millénaristes, au culte de l’Etre Suprême instauré par Robespierre, à l’annexion du « sans-culotte Jésus » par les hommes de 1793, à la « religion de l’avenir » socialiste que veulent fonder en 1848 Georges Sand et Pierre Leroux. On voit de même s’opérer de nos jours des connivences et des aller et retour étranges entre religion et révolution, foi et politique, croyance et activisme.


Combien changent de croyance sans changer de foi, et passent d’un Dieu divin à un dieu vivant, ou réciproquement, sans jamais se guérir du « besoin de croire » ? Les « cultes de personnalités » sont peut-être le vrai mal du siècle, de Lénine et Hitler à Staline et Mao. Les « pères du peuple » sont légion. C’est ce phénomène qu’analyse et illustre Claude Roy dans un essai centré sur l’analyse des communismes contemporains, mais nourri d’une solide connaissance de l’histoire et de la psychologie des religions. « Les chercheurs de dieux » étudie le mécanisme profond des systèmes à produire de la certitude, des institutions à donner de la sécurité et des croyances à sécréter du dogme.


« Il faut bien croire à quelque chose », entend-on dire tous les jours. Claude Roy répondrait sans doute volontiers : « Je n’en vois pas la nécessité. » Voir, savoir, pouvoir, oui. Espérer, peut-être. Mais croire, pourquoi ?
      






Illustration : Fête de l’Etre Suprême. 

mercredi, janvier 05, 2011

La liberté et le destin selon la gnose







Propos de René Nelli


Claudine Brelet-Rueff : Les cathares croyaient-ils que le monde « allait finir ? »


René Nelli : Ils ne croyaient pas que le monde allait finir tout de suite, mais qu’il était destiné à finir. Pour les gnostiques, le monde est toujours sur le point de finir, même s’il doit durer encore mille ans ou beaucoup plus. Personnellement, je crois qu’il va finir. 


Claudine Brelet-Rueff : Mais les cathares croyaient en un salut ?


René Nelli : Pour les gnostiques, il suffit de connaître le destin, le secret des choses, pour être déjà sauvé. La gnose est d’abord une connaissance. Cela suppose donc que l’être est connaissable et peut-être même qu’il y a une adéquation entre l’être et la pensée…


L’originalité de la gnose réside en ce qu’elle ne dit pas seulement que l’être est connaissable, mais aussi que l’on se sauve par la connaissance. Ce point est peut-être celui qui heurte le plus les tenants des religions d’amour et certains philosophes rationalistes pour qui la connaissance n’entraîne pas nécessairement le salut.


Pour les gnoses comme le catharisme ou l’ancien manichéisme (qui est peut-être plus gnostique que le premier), il n’y avait pas de liberté. Par conséquent, l’homme ne pourrait être sauvé s’il n’était pas déterminé à être libre, c’est-à-dire s’il ne recevait pas, dès son entrée en ce monde, une espèce d’illumination. J’insiste beaucoup là-dessus parce que cela se trouve dans l’évangile de Jean. Cette lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde, nous n’y sommes pour rien et nous ne sommes pas libres de la refuser.


En général, et même chez les catholiques, on comprend mal cela. Pourtant, si l’homme n’était pas de quelque façon déterminé à être sauvé, il ne pourrait pas l’être. Les existentialistes ont dit comme les gnostiques que nous étions déterminés à être libres. Sartre éclaire le point de vue de certains gnostiques lorsqu’il dit que nous sommes condamnés à la liberté, à une certaine liberté. Précisément, l’être et le néant, c’est le fondement même de toutes les gnoses.


La gnose est une connaissance de l’être et du non-être.


 Claudine Brelet-Rueff : Les gnostiques sont-ils pessimistes ?


 René Nelli : Non, car ils savent qu’il est nécessaire que la création divine passe par un stade d’inachèvement parce qu’il faut que l’être fasse l’expérience du néant et s’en libère. Tant que l’être n’a pas évacué son néant, tant qu’il n’a pas transcendé ce néant, il lui reste soumis.


Selon les cathares et les manichéens, nous sommes des êtres divisés, écartelés, faussement libres et dans le mal. Le but à atteindre est donc de retrouver cette unité, cette libération qui est l’impossibilité de faire le mal et non plus le libre arbitre qui est une erreur. Comment les hommes ne comprennent-ils pas que le libre arbitre est sottise et que la seule chose qui importe, c’est d’être libéré, c’est-à-dire de ne pas pouvoir faire le mal ? D’après les cathares, nous n’atteignons cette impossibilité qu’après de nombreuses incarnations.


Claudine Brelet-Rueff : Comment définiriez-vous le gnostique moderne ?


René Nelli : Je verrais précisément un homme qui croirait que l’être est connaissable, parce que cet être est la pensée. Ce serait l’homme qui essaierait d’interpréter la pensée universelle inconsciente par sa conscience. Ce serait l’homme qui croit aux degrés de l’être (Guénon par exemple !), car ces degrés me semblent le fondement essentiel de la pensée gnostique. S’il n’y a pas degrés de l’être, il n’y a pas de dieu. S’il n’y a pas de tels degrés, on ne comprend pas ce que vient faire le néant. Créer les degrés dans l’être, c’est un mélange de noir et de blanc. Le gnostique moderne, c’est d’abord ça. Ce n’est donc pas un optimiste comme le sont à peu près tous les religieux. Ce serait un homme qui prônerait sa vie par la connaissance et, là, ce gnostique moderne serait peut-être un scientifique… Il ne peut être qu’un homme de science, mais en même temps un philosophe. Pour qu’il ne sombre pas dans le rationalisme discriminatoire. Sans décréter a priori qu’il existe des choses connaissables, parce qu’elles sont rationnelles, et des choses inconnaissables, parce que irrationnelles, ce qui est une attitude antignostique et antiscientifique. Le gnostique moderne est un homme (ce qui peut aussi vouloir dire une femme, bien entendu !) qui se penche sur le monde extérieur, sous toutes ses formes, y compris les phénomènes supra-normaux… qui, peut-être aussi, s’intéresse à lui-même. Je trouve qu’on oublie vraiment trop le principe de Socrate : «  Connais-toi toi-même. »




La Philosophie du catharisme

  

Photo : le château de Montségur, haut lieu de la résistance cathare.

mardi, janvier 04, 2011

Super pouvoirs


Les bénéficiaires de pouvoirs paranormaux vivent leurs dons soit comme une malédiction soit comme une bénédiction. Dans un cas comme dans l'autre, ils ont toujours été montrés du doigt, et ce depuis l'aube de l'humanité.


Super Héros


« Super Héros » est un documentaire réalisé par Dimitri Grimblat, dévoilant la vie de personnes ordinaires aux pouvoirs extraordinaires.


Dans le documentaire, Jean-Pierre Girard, célèbre télékinésiste, ne cache pas qu’il a participé à un programme financé par la CIA visant à maîtriser l’influence à distance. 


Les super pouvoirs


« En vérité, ces dons sont strictement liés à un fonctionnement également paranormal de l’une ou l’autre des glandes endoctrines (glandes pinéale, thymus), qui , chez le commun, stoppent leur croissance pendant ou après la puberté. La croyance populaire précise que certains dons se transmettent par l’hérédité, ce qui devient plausible si l’on admet leur lien avec le système glandulaire. […]


La fonction psychosomatique des glandes endocrines, c’est-à-dire à sécrétion interne, n’est plus guère discutée. De leur côté, les experts du yoga recherchent les rapports précis qui les relient aux chakram. A leur yeux, ces glandes sont à la fois le premier et le dernier relais entre la réalité biologique et la surréalité psycho-spirituelle. C’est à travers elles qu’un psychisme malade s’épurera par le physique, y « alchimisant » ses poisons en intoxication matérielle – et, peut-être, vice versa ! Les Anciens (notamment les Etrusques) voyaient dans le foie une « porte des enfers » au point de se servir de foies d’animaux dans la divination : le foie et des rites appropriés attireraient des ombres mortes dont il serait possible de tirer un oracle utilitaire. L’abus de la médiumnité du niveau du spiritisme sclérose le foie. Les ombres de cimetières, en état latent de décomposition psychique, contaminent évidemment le médium, et les fluides pourris se condenseront en humeurs nocives, au niveau du foie. Le pancréas jouerait un rôle analogue, mais par rapport à un autre secteur de la surréalité, moins ambigu – celui du double. Les fonctions de cette glande, endocrine et exocrine, ne sont pas toutes connues, justement parce que son fonctionnement touche autant, sinon davantage, le double éthérique que le corps biologique. Les personnes dotées de télépathie de double à double, une télépathie magnétique, centreraient cette faculté sur le pancréas et le chakra de l’émotivité. Mais la perception médiumnique de double à double et de personne à personne, faculté propre aux « voyantes » n’usant pas de « supports » (cartes, Tarot), serait aussi tributaire du complexe glande thyroïde et thymus. La croissance de la première de ces glandes se ralentit après la puberté, celle de la seconde s’éteint. Or, des écoles britanniques de parapsychologie démontrent qu’une reprise de croissance de ces glandes endocrines à rôle transitoire se répercutera en un élargissement du champ de la perception et en une éventuelle éclosion de pouvoirs paranormaux. Le cas aussi de l’épiphyse ou glande pinéale, sorte de « troisième œil » en puissance. Stimulée, cette glande illumine l’intérieur du front, lampe et œil en même temps, et autorise une vision qui englobe même les « annales akashiques ». Certaines glandes endoctrines jouent un rôle déterminant dans la captation plus intensive du prâna. »   


Jean Louis Bernard


MK-ULTRA de la CIA (manipulation mentale par l'injection de substances psychotropes) ou étrange cas de folie.


La résistance surhumaine de deux suédoises, sœurs jumelles, est filmée lors d’un accident. Leur comportement soulève beaucoup d’interrogations.  


Cette vidéo contient des images qui peuvent choquer 


Les deux femmes se sont rétablies depuis




Isabelle commente la scène dans son blog :


« Deux sœurs jumelles sont captées par vidéo surveillance sur une autoroute en Angleterre.  Elles attirent le regard du contrôleur puisqu'elles se dirigent dans le trafic à pied et l'une d'elle se fait frapper par une voiture.  Des équipes d'urgence sont tout de suite dépêchées sur les lieux. À leur arrivée, des policiers interceptent les deux sœurs et tentent d'avoir une conversation avec elles lorsque soudain, l'une des deux blondes quitte l'accotement pour s'engager en courant sur l'autoroute où elle se fait frapper, à nouveau, par une voiture.  L'impact est très fort, la vitre avant de la voiture est très endommagée et la jumelle est inerte au sol.

Ce qui est encore plus étonnant et dramatique, c'est qu'au même moment où la jumelle s'élance sur l'autoroute pour se faire percuter par un véhicule, sa sœur se dirige elle aussi dans la même direction et elle roule sous les roues d'un camion de marchandises !

Et ce n'est pas fini...

Des policiers et passants sécurisent les lieux et sont au chevet des deux femmes en attendant les secours ambulanciers.  Les conducteurs des véhicules impliqués sont visiblement sous le choc.  La circulation a été évidemment arrêtée puisque les deux femmes gisent sur la route.

Des intervenants s'affairent à donner les premiers soins aux jumelles, elles semblent inconscientes l'une à proximité de l'autre.  Tout à coup, la première s'agite et veut se lever.  Les policiers tentent de la raisonnner et tentent de la garder au sol.  Au même moment, sa sœur s'agite elle aussi, sortant subitement de son état d'inertie, elle se lève et elle frappe très violemment la policière qui veut la retenir, au point qu'elle est projetée à terre.  Elle fuit les lieux et se lance dans l'autre voie rapide de l'autoroute!  Elle court avec une aisance incompréhensible... 

Les policiers réussissent à l'intercepter, à lui mettre les menottes, mais la force de son combat nécessite l'intervention de 6 hommes pour la maîtriser.  Un des policiers dira plus tard qu'elle avait une force phénoménale...

Les sœurs ont été finalement transportées à l'hôpital et des accusations ont été portées contre elles.  L'histoire ne nous dit pas ce qu'elles sont devenues ni ce qui explique de leurs étranges comportements. »


Source






lundi, janvier 03, 2011

L’occultisme est la métaphysique des imbéciles





L’occultisme est la métaphysique des imbéciles. La médiocrité des médiums est aussi peu le fruit du hasard que le caractère apocryphe, inepte de ce qu'ils révèlent. Depuis les premiers jours du spiritisme, l'au-delà n'a rien communiqué de plus significatif que les saluts de la grand-mère défunte ou l'annonce d'un voyage imminent. La justification que l'on donne en prétendant que le monde des esprits ne pouvait pas communiquer plus à la pauvre raison des hommes que celle-ci n'est capable d'en recevoir, est tout aussi absurde, une hypothèse auxiliaire du système paranoïaque : le lumen naturelle est tout de même allé plus loin qu'un voyage chez la grand-mère et si les esprits ne veulent pas en prendre note, ils ne sont que des lutins mal élevés qu'il vaut mieux cesser de fréquenter. Le contenu platement naturel du message surnaturel trahit sa fausseté. Tandis que, dans l'au-delà, ils cherchent ce qu'ils ont perdu, ils n'y rencontrent que leur propre nullité. Pour ne pas perdre le contact avec la grise quotidienneté où ils se trouvent parfaitement à leur aise comme réalistes impénitents, le sens auquel ils se délectent est assimilé par eux à tout ce qui n'a pas de sens et qu'ils fuient. La magie douteuse n'est pas différente de l'existence douteuse qu'elle illumine. C'est pourquoi elle rend les choses si faciles aux esprits prosaïques. Des faits qui ne se distinguent d'autres faits que parce qu'ils n'en sont pas, sont appelés à assumer leur rôle dans la quatrième dimension. Leur seule qualité occulte est leur non existence. Ils fournissent une vision du monde aux esprits faibles. Les astrologues et les spirites ont une réponse rapide et brutale pour chaque question, elle ne résout rien en fait, mais par une série d'affirmations crues, elle soustrait chacune à toute solution. Leur domaine ineffable présenté comme le modèle de l'espace a aussi peu besoin d'être pensé que des chaises ou des vases. Voilà qui renforce le conformisme. Rien ne plaît davantage à ce qui existe que le fait qu'exister doit avoir un sens. 


Theodore W. Adorno, « Minima Moralia ». 




Minima Moralia


Minima Moralia est, selon Habermas, un chef-d’œuvre. Entre les moralistes français, Marx et les romantiques allemands, Adorno entreprend, à travers de courts chapitres, vignettes, instantanés, une vaste critique de la société moderne, pourchassant, au plus intime de l’existence individuelle, les puissances objectives qui déterminent et oppriment celle-ci. 
Ce livre, qu’il convient d’étudier comme une somme, est à accueillir comme un art d’écrire, à méditer comme un art de penser et à pratiquer comme un art de vivre. Mieux : un art de résister.


Theodore W. Adorno (allemand, 1903-1969) Musicien de formation, sociologue et musicologue, philosophe juif chassé par le nazisme et réfugié aux États-Unis, membre de l'École de Francfort. Penseur antifasciste soucieux de réfléchir aux conditions d'une révolution sociale qui fasse l'économie de la violence.

Photo : "Les paroles des oracles en transe jouent depuis longtemps un rôle crucial dans la politique tibétaine et cela continue aujourd'hui encore à Dharamsala. De fait, ces oracles jouissent d'une telle vénération que Néchung, l'oracle d'état, occupe aujourd'hui le rang de ministre adjoint du gouvernement tibétain en exil."  
Une Grande Imposture, p. 103.

samedi, janvier 01, 2011

Les vœux de résistance de Stéphane Hessel





A 93 ans, Stéphane Hessel est le plus jeune d'entre nous par la vitalité de son engagement et sa force d'espérance. Né à Berlin en 1917, immigré en France en 1925, naturalisé en 1937, prisonnier évadé en 1940, il rejoint le général de Gaulle à Londres en 1941. Résistant, agent de liaison au BCRA, il est arrêté en France en 1944, puis déporté, notamment au camp de Dora, où il échappera de justesse à la pendaison. Diplomate à partir de 1945, ambassadeur de France, il fera de la question des droits de l'homme son combat sans partage ni relâche, comme l'illustre son ferme engagement pour la cause palestinienne. En cette fin d'année 2010, Stéphane Hessel est unanimement célébré comme une sorte d'incarnation de l'exact contraire de cette basse époque que symbolise le sarkozysme. Reprise de son appel lancé lors de la cérémonie annuellement organisée par Citoyens résistants d'hier et d'aujourd'hui au plateau des Glières, haut lieu de la résistance et de son martyr, l'exceptionnel succès de librairie d'« Indignez-vous ! » est à lui seul un chaleureux signe d'espoir en cette froidure hivernale.


Ami et soutien de la première heure de Mediapart, Stéphane Hessel a volontiers accepté de présenter ses vœux d'un citoyen résistant à tous «les citoyens et citoyennes qui savent résister». L'enregistrement a eu lieu en son domicile parisien, jeudi matin 30 décembre. Qu'il en soit chaleureusement remercié. Voici donc avec un peu d'avance des vœux de résistance, en quelque sorte nos contre-vœux avant ceux que prononcera, vendredi 31 décembre 2010 au soir, un président aussi discrédité qu'inaudible. Leur texte est en-dessous de la vidéo, et tous deux sont en accès libre. N'hésitez donc pas à les faire circuler, à les envoyer à vos proches et à vos amis, à les transformer en une grande vague d'espérance face à l'inquiétude.



Son discours

Mes chers compatriotes,

La première décennie de notre siècle s'achève aujourd'hui sur un échec. Un échec pénible pour la France ; un échec grave pour l'Europe ; un échec inquiétant pour la société mondiale.

Souvenez-vous des objectifs du millénaire pour le développement, proclamés en 2000 par la Conférence mondiale des Nations Unies. On se proposait de diviser par deux en quinze ans le nombre des pauvres dans le monde. A la même date, on entamait une nouvelle négociation pour mettre un terme au conflit vieux de trente ans du Proche Orient – les Palestiniens auraient droit à un Etat sous deux ans. Echec sur toute la ligne! Une plus équitable répartition entre tous des biens communs essentiels que sont l'eau, l'air la terre et la lumière? Elle a plutôt régressé, avec plus de très riches et plus de très très pauvres que jamais.

Les motifs d'indignation sont donc nombreux. Ce petit livre Indignez-vous! – qui a eu un extraordinaire succès auprès des parents, et plus encore de leurs enfants, auxquels il s'adresse –, c'est quelque chose qui me touche profondément. De quoi faut-il donc que ces jeunes s'indignent aujourd'hui? Je dirais d'abord de la complicité entre pouvoirs politiques et pouvoirs économiques et financiers. Ceux-ci bien organisés sur le plan mondial pour satisfaire la cupidité et l'avidité de quelques-uns de leurs dirigeants ; ceux-là divisés et incapables de s'entendre pour maîtriser l'économie au bénéfice des peuples, même s'ils ont à leur disposition la première organisation vraiment mondiale de l'histoire, ces Nations Unies auxquelles pourraient être confiées d'un commun accord l'autorité et les forces nécessaires pour porter remède à ce qui va mal.

Au moins nous reste-t-il une conquête démocratique essentielle, résultant de deux siècles de lutte citoyenne. Elle nous permet de revendiquer le droit de choisir pour nous diriger des femmes et des hommes ayant une vision claire et enthousiasmante de ce que la deuxième décennie qui s'ouvre demain peut et doit obtenir. Voilà la tâche que je propose à tous ceux qui m'écoutent. Qu'ils prennent appui sur les auteurs courageux qui se sont exprimés ces derniers mois, sur Susan George et son beau livre Leurs crises, nos solutions, sur Edgar Morin et son dernier tome L'Ethique, sur Claude Alphandéry et ses propositions pour une économie sociale et solidaire. Avec eux, nous savons ce qu'il est possible d'obtenir.

N'attendons pas. Résistons à un président dont les vœux ne sont plus crédibles.

Vivent les citoyens et les citoyennes qui savent résister !


Mediapart 


Indignez-vous !



« 93 ans. La fin n est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! » Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur !
Pour Stéphane Hessel, le « motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. » Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu’au temps du nazisme. Mais « cherchez et vous trouverez » : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au toujours plus, à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu’aux acquis bradés de la Résistance, retraites, Sécurité sociale... Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration.
Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu’il appelle à une « insurrection pacifique ».
Sylvie Crossman

mercredi, décembre 29, 2010

Wikileaks : le Dalaï-lama & « Establishment 22 »







Selon Wikileaks, « Establishment 22 », une unité paramilitaire secrète créée au sein de l’armée indienne, recrute des jeunes diplômés dans les écoles des Villages d'enfants tibétains (Tibetan Children's Villages). Les orphelins sont les principales cibles des recruteurs.


L’obligation de rejoindre l’unité paramilitaire « Establishment 22 » était imposée aux jeunes tibétains démunis


Jusqu'à la fin des années 1980, précise un télégramme révélé par Wikileaks, l'appartenance à Establishment 22 était obligatoire pour les jeunes diplômés des écoles des Tibetan Children's Villages (TCV). 
Ces écoles ont été mises en place pour les enfants démunis et les orphelins des communautés de réfugiés tibétains grâce aux dons de l'aide internationale.


L’armée secrète du Dalaï-lama ?


Des Tibétains, qui dénoncent par ailleurs l’intolérance religieuse du Dalaï-lama (proscription du culte de Dordjé Shougdèn), considèrent que le grand prêtre du lamaïsme est le véritable chef d’« Establishment 22 ». En effet, cette unité a incorporé des combattants du Chushi Gangdruk (la guérilla tibétaine). Or le Chushi Gangdruk reconnaissait l’autorité du Dalaï-lama. Quoiqu’il en soit, on peut supposer que le Dalaï-lama n’ignorait pas l’enrôlement obligatoire de milliers de jeunes tibétains dans une unité spéciale de l’armée indienne. Plusieurs centaines de ces jeunes ont donné leur vie dans des opérations frontalières. 


L’origine d’« Establishment 22 » 


Establishment 22 ou le Special Frontier Force (SFF) est une unité paramilitaire de l'Inde, créée dans la période de l'après-guerre sino-indienne comme une force de guérilla composée principalement de réfugiés tibétains dont le principal objectif est de mener des opérations clandestines. 


Le Special Frontier Force (Establishment 22) est basé à Chakrata près de Dehra Dun dans l’Uttar Pradesh. La force est placée sous la supervision directe du Bureau de Renseignement Indien et du Research and Analysis Wing, l'agence de renseignement extérieur de l'Inde.


Après la guerre sino-indienne et vers la fin de 1962, le gouvernement de Nehru ordonne la levée d'une élite de commandos de montagne composée principalement de Tibétains. Le Chushi Gangdruk (la guérilla tibétaine) s’intègre à cette nouvelle unité. (Durant les années 1950, pour lutter contre la présence chinoise au Tibet, la CIA et le Bureau du Renseignement Indien forment des Tibétains à la guérilla avec la bénédiction du 14e Dalaï-lama. Cette force ainsi que plusieurs milliers de nouvelles recrues, principalement des Khampas, rejoignent le Special Frontier Force, Establishment 22).  


Les opérations de l’unité spéciale étaient dirigées contre la Chine dans les années 1960. L’unité fut engagée lors de la guerre indo-pakistanaise de 1971. Elle mena des opérations au Bangladesh et en Birmanie.


Establishment 22 a été utilisé comme force de répression des populations indiennes, notamment durant les émeutes communales du milieu des années 70. Plus tard, l’unité participa à l'opération Blue Star (le massacre du Temple d'Or) de 1984.


Actuellement Establishment 22 est chargé de la lutte contre le terrorisme. Depuis le 11 septembre 2001, le terrorisme est l’alibi des puissants pour contrôler les populations.   




Western Shugden Society
http://shugdensociety.wordpress.com/
Dalai Lama - wikileaks (part 1, 2 et 3)


Tibetan Children's Villages
http://www.tcv.org.in/home.shtml


The curious case of establishment 22
http://www.hindustantimes.com/The-curious-case-of-establishment-22/Article1-476533.aspx


lundi, décembre 27, 2010

Le discours philosophique comme exercice spirituel



L’expression « exercices spirituels », à ma connaissance, n’a pas été souvent employée à propos de la philosophie. Dans son livre paru en 1954, intitulé « Seelenführung, Methodik der Exerzitien in der Antike » (Direction des âmes. Méthode des exercices dans l’Antiquité), Paul Rabbow, qui a inspiré tous ceux qui se sont intéressés à cet aspect de la philosophie, a employé l’expression « exercice moral », tout en montrant que les fameux « Exercices spirituels » de saint Ignace se situent dans cette tradition. En 1945, Louis Gernet parlait d’« exercices », à propos de la technique qui consiste à rassembler l’âme et à la concentrer. Et, en 1964, Jean-Pierre Vernant, dans son livre « Mythe et pensée chez les Grecs », parle d’« exercice spirituel », à propos d’Empédocle et des techniques de remémorisation des vies antérieures. L’expression semble rare, mais elle n’est pas tellement insolite.


Pouvoir supporter les coups du sort


Personnellement, je définirais l’exercice spirituel comme une pratique volontaire, personnelle, destinée à opérer une transformation de l’individu, une transformation de soi. Jean-Pierre Vernant et Louis Gernet viennent de nous fournir deux exemples de ce que peut être un exercice spirituel. Un autre exemple, lui aussi très ancien, serait celui de préparation aux difficultés de la vie, qui sera très en honneur chez les stoïciens. Pour pouvoir supporter les coups du sort, la maladie, la pauvreté, l’exil, il faut se préparer par la pensée à leur éventualité. On supporte mieux ce à quoi on s’attend. Cet exercice est en fait bien antérieur aux stoïciens. Il avait déjà été prôné par Anaxagore et repris par Euripide, dans sa pièce « Thésée ». Anaxagore parlait d’ailleurs comme un stoïcien avant l’heure lorsqu’il déclarait, en apprenant la mort de son fils : « Je savais que j’avais engendré un être mortel ». Autre exemple : la formule de Platon dans le « Phédon » : « Philosopher, c’est s’exercer à mourir », c’est-à-dire à se séparer du corps et du point de vue à la fois sensible et égoïste qu’il nous impose. Les épicuriens aussi évoquent des exercices spirituels : l’examen de conscience, par exemple, ou l’aveu des fautes, la méditation, la limitation des désirs.


C’est toute la philosophie qui est exercice


Ce que j’ai dit d’une manière générale dans mes livres sur les exercices spirituels pourrait donner l’impression, bien que j’aie cherché à l’éviter, que les exercices spirituels sont quelque chose qui s’ajoute à la théorie philosophique, au discours philosophique, ce serait une pratique, qui compléterait seulement la théorie et le discours abstrait. En fait, c’est toute la philosophie qui est exercice, aussi bien le discours d’enseignement que le discours intérieur qui oriente notre action. Evidemment, les exercices se réalisent de préférence par et dans le discours intérieur – il y a même pour cela une formule consacrée, un terme grec qui est employé très souvent par Epictète dans son « Manuel : epilegein », c’est-à-dire « ajouter à la situation un discours intérieur ». Par exemple, on se dit à soi-même une maxime comme : « Il ne faut vouloir que ce qui arrive n’arrive pas, mais il faut vouloir que ce qui arrive arrive comme il arrive. » Ce sont des formules intérieures que l’on emploie, et qui changent la disposition de l’individu. Mais il y a aussi des exercices spirituels dans le discours extérieur, dans le discours d’enseignement. Et c’est très important, je crois, parce que ce que j’ai voulu justement montrer, c’était surtout que ce qu’on considérait comme une pure théorie, comme abstraction, était pratique aussi bien dans son mode d’exposition que dans sa finalité. Quand Platon compose ses dialogues, quand Aristote fait ses cours et publie ses notes de cours, quand Epicure rédige ses lettres, ou même son traité sur la nature, qui est très compliqué et très long – malheureusement arrivé chez nous en lambeaux, en petits morceaux, retrouvés à Herculanum –, dans tous ces cas, le philosophe expose une doctrine, c’est très vrai, mais il l’expose d’une certaine manière, une manière qui vise plus à former qu’à informer. Souvent, comme je vous l’ai dit, le discours philosophique se présente sous la forme d’une réponse à une question, en liaison avec la méthode d’enseignement scolaire. En fait, on ne répond pas tout de suite à la question. Si l’on voulait simplement satisfaire le désir de connaissance, il suffirait de donner à telle question telle réponse. Or, la plupart du temps, chez Aristote c’est très caractéristique, on ne répond pas à la question tout de suite, on fait beaucoup de détours pour apporter la réponse. Dans les dialogues de Platon ou encore chez Plotin, c’est la même chose. On reprend même plusieurs fois la démonstration. Ces détours et ces répétitions sont destinés tout d’abord à apprendre à raisonner, mais aussi à faire que l’objet de la recherche finisse par devenir, comme le disait Aristote, parfaitement familier et connaturel, c’est-à-dire finalement à intérioriser parfaitement le savoir.


Apprendre à vivre une vie spirituelle


Le sens de ces exercices est évident dans ce qu’on appelle le discours socratique, mais qui est aussi finalement le discours platonicien, et dans lequel les questions ou les réponses sont destinées à provoquer chez l’individu un doute, même une émotion, une morsure, comme dit Platon. Ce type de dialogue est une ascèse ; il faut se soumettre aux lois de la discussion, c’est-à-dire premièrement reconnaître à l’autre le droit de s’exprimer, deuxièmement reconnaître que, s’il y a une évidence, on se rallie à cette évidence, ce qui est souvent difficile quand on découvre qu’on a tort, et puis, troisièmement, reconnaître au-dessus des interlocuteurs la norme de ce que les Grecs appellent logos : un discours objectif, qui cherche en tout cas à être objectif. C’est vrai pour le discours socratique évidemment, mais aussi pour l’exposé soi-disant théorique, qui est surtout destiné à apprendre au disciple à vivre une vie spirituelle. Il s’agit de s’élever, de dépasser les raisonnement inférieurs, et surtout les évidences sensibles, la connaissance sensible, pour s’élever vers la pensée pure et l’amour de la vérité. C’est pourquoi je pense que l’exposé théorique a valeur d’exercice spirituel. Il est vrai aussi que l’exposé théorique ne peut être complet si l’auditeur ne fait pas en même temps un effort intérieur, dans la mesure où par exemple Plotin dit : il est impossible de comprendre que l’âme est immortelle si on ne se détache pas des passions et du corps.


Pierre Hadot


La Philosophie comme manière de vivre



Il est des livres dont on sort changé. C'est le cas de tous les ouvrages de Pierre Hadot, qu'ils traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique ; avec une érudition toujours limpide, ils montrent que, pour les Anciens, la philosophie n'est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécue visant à produire un « effet de formation », bref un exercice sur le chemin de la sagesse.


Dans ces entretiens, nous découvrons un savant admirable, dont l'œuvre a nourri de très nombreux penseurs, mais aussi un homme secret, pudique, sobre dans ses jugements, parfois ironique, jamais sentencieux. En suivant Pierre Hadot, nous comprenons comment lire et interpréter la sagesse antique, en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c'est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à « vivre dans le moment présent, vivre comme si l'on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois ». 

vendredi, décembre 24, 2010

La planète X et les lamas



Des adorateurs de Baal au Tibet


Les Hsing Nu habitaient une région du Tibet septentrional, au sud de la magnifique chaîne du Kun Lun, zone actuellement désertique et en grande partie inexplorée. Ils n’étaient pas d’origine chinoise ; on pense qu’ils étaient arrivés de Perse ou de Syrie ; les recherches effectuées désigneraient plutôt Ugarit et le dieu Baal avec son casque conique et son corps recouvert d’argent. 


De mystérieuses ruines


Quand en 1725 l’explorateur français, le Père Duparc, découvrit les ruines de la capitale des Hsing Nu, ce peuple appartenait déjà à la légende. Le Père Duparc put encore admirer les restes d’une enceinte dans l’intérieur de laquelle se dressait plus de mille monolithes qui devaient avoir été recouverts de lamelles d’argent (quelques-unes avaient échappé à la fureur des pillards), une pyramide à trois étages, la base d’une tour de porcelaine bleue et le palais royal où les trônes étaient surmontés de représentations du Soleil et de la Lune. Le Français parla aussi « d’une pierre lunaire » d’un blanc irréel, entourée de bas-reliefs représentant des fleurs et des animaux inconnus de lui.


En 1854, un autre Français nommé Latour explora la même région et y découvrit quelques tombes, des armes, des cuirasses, des ustensiles de cuivre et des bijoux d’argent et d’or ornés de svastikas et de spirales. Les missions archéologiques qui, plus tard, s’y rendirent, ne trouvèrent que quelques dalles sculptées car le sable avait recouvert les ruines de la grande cité.


Ce n’est qu’en 1952 qu’une expédition soviétique essaya de fouiller les ruines et ces aventureux pionniers durent se soumettre à un travail écrasant sans disposer d’instruments adéquats à leurs besoins. Ils ne réussirent à arracher au sol désertique que l’extrémité d’un bizarre monolithe pointu couvert de graffiti, identique à celui qu’on a trouvé en Afrique, à Simbabwe.


Des lamas connaissent le secret des Hsing Nu 


Les Russes apprirent pourtant beaucoup de choses sur les Hsing Nu, sur leur vie, sur leur mort, de la bouche des moines tibétains qui leur montrèrent d’anciens documents où la pyramide à trois étages était décrite dans ses moindres détails. En allant de bas en haut, les plates-formes devaient représenter « La Terre Antique à l’époque où les hommes montèrent vers les étoiles ; la Terre du Milieu à l’époque où les hommes descendirent des étoiles, et la Terre Nouvelle, le monde qui vit loin des étoiles ».


Que signifient ces paroles sibyllines ? Elles veulent probablement dire que les hommes de la Terre s’en allèrent dans des temps immémoriaux vers d’autres planètes, puis qu’ils revinrent vers leur lieu d’origine et puis qu’un jour la communication se trouva coupée. Nous, nous ne le saurons sans doute jamais, mais les Tibétains pensent que cela fut ainsi et ils affirment que les Hsing Nu cherchèrent à travers leur religion à poursuivre leurs voyages cosmiques en se berçant de l’illusion que les âmes des défunts montent au ciel pour se transformer en astres.


La description de l’intérieur du temple qu’on trouve dans les vieilles chroniques tibétaines est très intéressante car elle concorde avec celle donnée par le Père Duparc : sur un autel, « la pierre apportée de la Lune » (apportée et non tombée : il ne s’agit en aucun cas d’un météorite), était posée. C’était un morceau de rocher blanc laiteux entouré de magnifiques dessins représentant la faune et la flore de « L’Etoile des Dieux » et de monolithes fuselés recouverts d’argent. Etait-ce des animaux et des plantes appartenant à une planète colonisée par des cosmonautes préhistoriques et des monuments érigés pour symboliser leurs astronefs ?


Avant le « cataclysme du feu », les Hsing Nu auraient été très civilisés et ils auraient cultivé diverses sciences avancées, les mêmes que celles que pratiquent encore aujourd’hui les Tibétains, c’est-à-dire qu’ils auraient été capables, non seulement de « se parler à distance », mais de communiquer par la pensée à travers l’espace. Après la catastrophe, les survivants seraient retombés dans la barbarie, ne conservant de leur ancienne grandeur que des souvenir confinant à la superstition. […]


Un lama astronome et médium


En 1959, une mission russe erre de monastère en monastère (le récit de cette aventure sera fait par un Scandinave durant un congrès d’astronautique tenu à Moscou), cherchant dans le pays le plus secret du monde une voie qui la conduirait aux étoiles.


Le voyage est plein de difficultés : deux hommes de l’expédition sont blessés en tombant dans une crevasse ; trois autres, exténués, sont obligés de se faire hospitaliser dans un village. Pourtant, la ténacité reçoit sa récompense : dans une lamaserie située non loin du sanctuaire de Galjan, les explorateurs arrivent à obtenir d’être reçus par un vieux sage, astronome étonnamment au courant des problèmes de l’astronautique.


Contact avec les habitants d’un autre monde


Ce lama ayant admis pouvoir – suivant certaines circonstances – entrer en contact avec les habitants d’une autre planète, les Russes lui demandent de leur permettre d’assister à ce genre d’expérience. Après s’être fait beaucoup prier, le vieillard finit par consentir à condition que seuls deux étrangers participent à la séance.


Après quelques jours de repos, les hommes choisis sont appelés à suivre une série d’exercices de concentration accompagnés de gymnastique yoga et d’un régime alimentaire particulier.


Puis, enfin, le grand jour arrive dans la pauvre cellule du lama. Le moine tient les étrangers par la main. Ils se concentrent comme on le leur a enseigné. Un instrument de musique scande à intervalles réguliers des sons assourdis jusqu’au moment où ils s’arrêtent brusquement. Le silence règne. 


Un être au visage indescriptible et aux membres d’arthropode 


Une image provenant des profondeurs de l’espace prend consistance ; d’abord floue, elle devient de plus en plus claire. Un être extrêmement étrange regarde fixement le trio. Son corps a des apparences humaine, mais son visage est indescriptible, et ses membres sont ceux des arthropodes. Il se tient debout et immobile tandis qu’autour de lui tourne une miniature du Système solaire. Autour d’une grosse boule brillante se meuvent Mercure, Vénus, la Terre, Mars…


Les Russes regardent ces sphères, les identifient et les comptent… ils en compte dix… plus loin que Pluton, un autre globe tourne autour du Soleil.  


D’où viennent ces images ? Le moine, têtu, ne veut répondre à aucune question. Il ne se montre un peu plus loquace que sur un point : au delà de Pluton, il existe effectivement une autre planète (ou un satellite de Neptune sorti de son orbite) qu’on découvrira dans peu de temps.


Une manipulation occulte ?


L’expérience a été intéressante mais, dans le fond, infructueuse. Voici ce qu’en dit un des hommes qui prirent part à la séance à côté du lama : « Ni moi ni mon camarade ne saurons jamais si cet être est apparu réellement devant nous ou si nous l’avons imaginé. Nous ne saurons jamais s’il a été projeté à travers le cosmos ou s’il dépendait de la volonté du Tibétain. Nous pouvons le décrire vaguement…, ce qui est vrai, c’est qu’il n’avait rien de réel ni de terrestre et il nous paraît impossible que l’imagination seule ait pu concevoir un personnage aussi étrange. » 


Peter Kolosimo, "Terre énigmatique".




Des ombres sur les étoiles


jeudi, décembre 23, 2010

Mario de Sabato, prophète du Nouvel Ordre Mondial



Durant les années 1970-1980, le voyant bordelais Mario de Sabato avait annoncé, entre autres, la 3ème guerre mondiale, un président noir à Washington, la crise économique, la venue d’un Messie…


Un président noir à Washington durant la crise économique 


« Un  Noir à la Maison Blanche. C’est la vision qui s’impose à moi quand le pense au futur des Etats-Unis », disait Mario de Sabato . « Ce président noir sera un des grands serviteurs de la paix », ajoutait le voyant. 
(Barak Obama, prix Nobel de la Paix 2009, vient d’être conforté dans ce rôle de « grand serviteur de la paix » par une récente victoire : la ratification du nouveau traité de désarmement START entre les Etats-Unis et la Russie.) 


La crise économique internationale 


« en fait, écrivait Mario de Sabato, c’est le système monétaire international tout entier qui est lui-même en très grand danger. Nous sommes comme en 1929 à la veille d’un krach monétaire, à la veille aussi d’une guerre qui ne sera plus seulement économique. […] C’est toute la refonte du système qui devra dès lors être envisagée. Les financiers s’attelleront à la création d’un nouvel ordre économique mondial.[…] D’après ce que je vois de l’avenir, on ira ainsi de solution provisoire en solution provisoire. Au mieux, elles ne feront que retarder la catastrophe de quelque temps. Au pire, elles la précipiteront. Dans six mois ? un an ? Deux ans peut-être. Mais au bout de ce temps, la seule solution que trouveront ceux qui nous gouvernent sera de déclencher le conflit mondial. […]


La 3ème guerre mondiale 


« Je ne vois pas de guerre intercontinentale mais une succession ou un enchevêtrement de guerres locales menées par deux superpuissances, agissant directement ou en sous-main sans jamais mettre en danger leur propre sécurité. » (Mario de Sabato)


La venue d’un Messie 


« Un nouveau Messie sera révélé au monde. Il aura vingt ans. Sa mission sera d’obtenir le désarmement général en contrôlant l’exécution dans les meilleures conditions possibles. Mais il ne faut pas attendre sa venue pour commencer ce désarmement général qui devra être placé sous le contrôle de la future Organisation internationale de la Paix. Celle-ci déléguera ses experts dans les pays qui auront, pour la plupart, adhéré à la Cour Internationale de Justice. […] Il viendra, cet homme de vingt ans, ce premier citoyen du monde, ce grand Messie d’Amour dont je prédis l’entrée triomphale dans New York… » (Mario de Sabato, « Les manipulateurs du destin ».)    


New York deviendra la nouvelle Jérusalem


« New York deviendra la nouvelle Jérusalem, le nouveau Messie y fera son entrée triomphale. Tous les hommes de paix se réuniront autour de lui pour l’aider à construire le monde. Cet être d’exception s’adressera aux peuples du globe dans leurs langues. Il les parlera toutes. Sa tâche la plus importante sera d’amorcer le désarmement général. Il y parviendra et construira ainsi l’ère du Verseau, c’est-à-dire l’ère de la paix, de la sagesse et de la justice. En 1997, ce Sauveur aura vingt ans. Il est donc déjà né. Il vit quelque part aux Etats-Unis. C’est un métis, aboutissement du croisement de plusieurs races. Une force divine l’a choisi pour ce destin hors du commun.


Si New York a été élue pour ce renouveau spirituel, c’est qu’elle deviendra dès les premiers temps du conflit mondial la capitale du monde libre. Une population cosmopolite y affluera, venue de tous les pays victimes de la guerre ou menacés par elle. Parmi cette multitude, il y aura prédominance d’hommes de bonne volonté et de paix. C’est la présence de cette élite de la bonté et du savoir qui permettra au Messie de l’ère du Verseau d’entreprendre sa marche glorieuse. Il y sera également aidé par la création d’un organisme de la Paix qui remplira efficacement le rôle que les Nations unies ne sont jamais parvenues à tenir. New York, ville-flambeau, phare de la civilisation future, ne sera pas touchée par la guerre. » (Mario de Sabato, « Les manipulateurs du destin ».)


Le but des prédictions


Mario de Sabato présentait les événements qu’il décrivait comme imminents (avant l’an 2 000) générant ainsi durant les quelques années de propagation de ses prédictions de dangereuses influences déséquilibrantes. « On ne saurait croire, par exemple, combien de gens ont été déséquilibrés gravement, et parfois irrémédiablement, par les nombreuses prédictions où il est question du « Grand Pape » et du Grand Monarque », et qui contiennent pourtant quelques traces de certaines vérités, mais étrangement déformées par les « miroirs » du psychisme inférieur, et, par surcroît, rapetissées à la mesure de la mentalité des « voyants » qui les ont en quelque sorte « matérialisées » et plus ou moins étroitement « localisées » pour les faire entrer dans leurs idées préconçues. […] 
Ce n’est pas tout encore : de temps à autre, en s’appuyant sur les « prophéties de la Grande Pyramide » ou sur d’autres prédictions quelconques, et en se livrant à des calculs dont la base reste toujours assez mal définie, on annonce que telle date précise doit marquer « l’entrée de l’humanité dans une ère nouvelle », ou encore « l’avènement d’un renouveau spirituel » ; plusieurs de ces dates sont déjà passées, et il ne semble pas que rien de particulièrement marquant s’y soit produit ; mais qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire au juste ? En fait, il y a là encore une autre utilisation des prédictions (autre, voulons-nous dire, que celle par laquelle elles augmentent le désordre de notre époque en semant un peu partout le trouble et le désarroi), et qui n’est peut-être pas la moins importante, car elle consiste à en faire un moyen de suggestion directe contribuant à déterminer effectivement la production de certains événements futurs ; croit-on, par exemple, et pour prendre ici un cas très simple afin de nous faire mieux comprendre, que, en annonçant avec insistance une révolution dans tel pays et à telle époque, on n’aidera pas réellement à la faire éclater au moment voulu par ceux qui y ont intérêt ? Au fond, il s’agit surtout actuellement, pour certains, de créer un « état d’esprit » favorable à la réalisation de « quelque chose » qui rentre dans leurs desseins, et qui peut sans doute se trouver différé par l’action d’influences contraires, mais qu’ils espèrent bien amener ainsi à se produire un peu plus tôt ou un peu plus tard… » (René Guénon)




Les manipulateurs du destin


Ils veulent nos âmes

  Henry Makow : "Ils veulent nos âmes. Les mondialistes veulent nous faire subir à tous ce que les Israéliens font aux Palestiniens. Et...