jeudi, octobre 06, 2011

Extrémismes religieux





Extrémismes religieux, dérives sectaires et thérapeutiques 

Colloque national 


Samedi 8 octobre 2011 de 9h00 à 17h30 

Organisé par :

Le GEMPPI* – Groupe d’Etude des mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu

www.gemppi.org et http://gemppi.monsite-orange.fr


A l’Espace Ethique Méditerranéen**


Hôpital adultes de La Timone

264, rue St Pierre 13005 Marseille


En partenariat avec : L’Espace Ethique Méditerranéen*, le CEREM (Centre d’Etude et de Recherche en Ethique Médicale), l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM), la FECRIS (www.fecris.org), la FAIL 13, avec le soutien du Conseil Général des Bouches du Rhône et de la ville de Marseille.


Le but de ce colloque est de prévenir et d’armer nos concitoyens vis-à-vis de certains excès s’inscrivant dans des démarches spirituelles ou religieuses. La méthode consiste à introduire les participants aux différentes formes de dérives sectaires actuelles, le tout en évitant les amalgames assimilant le droit pour chacun d’avoir sa part d’irrationnel ou de religieux. L’enjeu étant pour chacune des composantes d’envisager une meilleure résolution des problèmes.
Chaque conférence sera suivie d’un débat libre avec les participants. Les conférences et les débats feront l’objet de publications écrites et audio-visuelles et éventuellement de retransmissions télévisées.

9h-9h15. Présentation accueil. Président du GEMPPI et un représentant de l’Espace Ethique Méditerranéen. Soutien du Conseil Général 13 et de la Ville de Marseille


9h15-10h00. Autour du bouddhisme et ses déclinaisons new age: Félix Crespo, http://bouddhanar.blogspot.com/. "Je vous le dis : il n'y a pas de Bouddha, il n'y a pas de Loi ; pas de pratiques à cultiver, pas de fruits à éprouver. Que voulez-vous donc tant chercher auprès d'autrui ? Aveugles qui vous mettez une tête sur la tête ! Qu'est ce qui vous manque ?" (Lin-ji) - Suivi d’un témoignage


10h00- 11h30Autour du catholicisme : Christian Terras de la revue Golias. Nouveaux Mouvements Ecclésiaux (NME) et dérives par Laurence Poujade, vice-présidente de l'A.V.R.E.F. (Association Vie Religieuse Et Familles) et le témoignage de Jean Priol (ex religieux capucin). Le Père Félix Baudoin, de Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires


11h30-12hAutour du protestantisme. Les protestants évangéliques : un radicalisme théologique et éthique. Pasteur John Raymond Stauffacher. (Eglise Réformée Evangélique Marseille Friedland)

12h – 12h45. Abus de droits. Contenu et limites de la liberté de croyance (menaces religieuses sur l’hôpital, etc.). Evelyne Kestler, doctorante en droit.

Collation

14h-15h. Autour de l’islam: Riadh Sidaoui, journaliste, écrivain, politologue, fondateur et directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (Caraps) à Genève[]. Suivi d’un témoignage et de la présentation de l’AVICH - Association des Victimes de l’Islamisme pour la Citoyenneté et l’Humanisme.

15h-15h45Autour de la franc-maçonnerie: Pierre Lambichi, ex président du Grand Orient de France. Eventuellement suivi d’un témoignage

15h45-16h05. Autour du Judaïsme. Interview en différé d’Isabelle Lévy, auteure de « Menaces religieuses sur l’hôpital »


16h05-16h25. Croyances occultes et médecine. Témoignage.


16.25-17h30Approche du sujet au travers de l’expérience de membres des Aumôneries et de « Pastorale et sectes ».

Le Père Jean-Marie Maestraggi, Aumônier d’hôpital (Marseille).

Vincent de Marcillac
 présentera aussi la création de la cellule Pastorale, sectes et nouvelle croyance, dans le diocèse de Marseille.

Les membres des aumôneries d’Hôpitaux des différents cultes sont invités afin de nous faire partager leur expérience en matière de pressions sur les malades, de groupes sectaires. Témoignage de l’Exorciste Diocésain concernant la santé.

Gratuit. Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles auprès du GEMPPI


Ce programme est susceptible de subir des modifications

Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles auprès du GEMPPI 



* GEMPPI BP 30095 13192 Marseille Cedex 20 - Tel/fax : 04 91 08 72 22

Portable : 06 98 02 57 03 - Courriel : gemppi@wanadoo.fr - www.gemppi.org

** Site de l’Espace Ethique Méditerranéen : http://www.ap-hm.fr/ethiq/fr/site/accueil.asp

Un libraire sera sur place et tiendra un stand où il proposera les ouvrages des intervenants


mardi, octobre 04, 2011

La méditation rend malade





Les déséquilibrés sont-ils attirés par le bouddhisme magique du Tibet ?
Sains d'esprit avant leur entrée en bouddhisme, ont-ils perdu l'équilibre mental à cause des pratiques méditatives ?

Quand je fréquentais les centres tibétains, le spectacle de nombreux adeptes de la méditation tantrique, égarés dans les brumes de leur psychisme malade, me démontrait que la méditation ne rétablit pas la santé mentale. Pire, elle peut rendre malade physiquement et psychiquement. 


Au Japon, Hakuin Ekaku (1686-1769) était un maître Zen vénéré. La biographie écrite par Erik Sablé nous apprend que la santé de Hakuin se délabra à cause de la pratique intensive de la méditation :

« Son corps avait tous les symptômes de faiblesse reconnus par la médecine chinoise. Ses jambes étaient froides, ses oreilles bourdonnaient, ses yeux remplis de larmes, son foie affaibli, et son esprit habité d'imaginations déréglées, de rêveries. »

Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation, les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : Les Fondements secrets du traitement des troubles de la méditation (Tche tch’an-ping pi-yao fa).

Illustration :


lundi, octobre 03, 2011

Super moines





Jack Cède nous informe qu'une bande de super moines est arrivée en France. Ces gaillards en jupe prétendent traquer la guigne et terroriser les démons. Ils lisent l'avenir, soignent les maladies, éliminent les obstacles...



Communiqué de l'institut Vajra Yogini :


Nous sommes heureux de vous annoncer la présence dans la région pour plusieurs semaines de Tritrul Jampa Kaldèn Rinpoché accompagné de huit moines du monastère de Séra dans le cadre de leur tournée européenne pour la paix.

Les moines sont disponibles pour des consultations individuelles.

Ces rencontres peuvent se faire soit chez vous (dans le cadre de leurs déplacements ou si vous souhaitez une bénédiction de votre maison ou lieu de travail), soit sur rendez-vous au monastère Nalanda, où les moines sont hébergés.

Traditionnellement au Tibet, les moines étaient sollicités pour identifier les différents obstacles à la vie quotidienne et au développement spirituel (maladies, problèmes mentaux tels que l'amnésie, choix importants en période de transition ou dans le domaine des affaires, ou même perte d'objets importants, etc.). En utilisant l'astrologie ou la divination, les moines pouvaient révéler la principale cause de ces nuisances et proposer les remèdes adéquats tels que des rituels de purification, des moyens d'accumuler des mérites, etc. Encore aujourd'hui, les Tibétains font appel aux moines pour résoudre ce genre de difficultés. 

Nous avons la chance d'accueillir Tritrul Jampa Kaldèn Rinpoché (Gomdé Rinpoché) qui, bien qu'étant jeune (il est né en 1973), est reconnu comme étant un maître doté de toutes les qualités nécessaires à ce genre de pratiques :

Mo, des conseils pour des actions à venir :

Le bouddhisme tibétain est doté de méthodes de prédictions (tib. mo) basées sur le pouvoir et la sagesse des enseignements du Bouddha. Encore de nos jours, avant de prendre des décisions importantes, ou dans des périodes de transition importantes, les Tibétains utilisent ces méthodes divinatoires qui reposent sur la philosophie bouddhique. Il y a principalement deux manières de faire ces mos. La première est de jeter des dés, la seconde est de compter les perles d'un rosaire. Ces divinations dépendent également de la déité de méditation à laquelle il est fait appel (Manjoushri, Tara, Vajrapani, les cinq Dakinis, etc.). Tritrul Jampa Kaldèn Rinpoché invoque Paldèn Lhamo et utilise des dés.

Tsé, l'astrologie :

L'astrologie tibétaine repose sur une longue histoire, les premiers documents écrits remontant au VIIème siècle. De même qu'au sein du bouddhisme tibétain, il existe différentes écoles et différentes versions de textes racines, il existe également plusieurs écoles d'astrologie tibétaine selon la transmission des différents monastères ou instituts. Dans les villages tibétains, l'astrologue utilisait ses connaissances pour conseiller les gens sur à peu près tous les sujets, que ce soit le temps, la meilleure période pour faire les récoltes, vérifier « la compatibilité d'un couple et éventuellement la date propice au mariage, les choix commerciaux importants, etc. Dans le cas ou la consultation s'avérait négative, il était souvent proposé de faire accomplir par les moines locaux des pratiques spirituelles capables d'éliminer les obstacles.

Jab Thrue, rituel de purification :

Les actions négatives, qu'elles soient accomplies intentionnellement ou perpétrées par la force de l'habitude ou le manque de connaissance, peuvent laisser des traces qui polluent nos existences. Plusieurs maladies se développent ainsi sur la base de ces énergies néfastes. Les rituels de purification sont alors réalisés pour éliminer les obstacles individuels ou purifier des lieux d'habitation. Des objets sacrés sont consacrés pour bénir les gens comme les animaux domestiques, des pièces ou des maisons entières. Ce rituel est particulièrement efficace pour les troubles visuels, les insomnies, les paralysies partielles, etc.

Bénédiction de maisons :

Quatre moines viennent faire des prières spéciales pour bénir votre maison ou votre lieu de travail.

Réalisation de mandalas chez vous :

Lorsque les moines dessinent le mandala, ils visualisent le palais et l'environnement nécessaire à l'invocation de la déité. C'est une grande bénédiction pour le lieu comme pour ses habitants, une grande accumulation de mérites et éventuellement un soutien à votre pratique personnelle. Selon le lieu où vous habitez, il vous faudra offrir de la nourriture et éventuellement loger les moines qui viendront chez vous.

Des rituels pour aider les malades et les morts :

Les maîtres tibétains de toutes les traditions accomplissent des rituels (skt. pouja) pour aider les malades, les mourants ou tous ceux qui viennent de décéder. En plus de ces pratiques le vénérable Tritrul Jampa Kaldèn Rinpoché est réputé pour guérir les patients atteints de jaunisse. Pour cela, il utilise des mantras particuliers qui régulent les cinq éléments ainsi que des instruments médicaux. Ces puissantes énergies sont dirigées et concentrées sur des points spécifiques des centres d'énergie.

Des initiations :

Tritrul Jampa Kaldèn Rinpoché est particulièrement habilité à donner les initiations de Tara Blanche (longue vie), et des « trois protecteurs en une seule initiation » (Haya Griva, Vajra Pani et Garouda).

(DEVIS GRATUIT ou)
Pour plus de renseignements sur le temps nécessaire à ces consultations ou rituels et les donations minimum suggérées sur le site internet de la tournée :




La conspiration du silence






Les crimes du lamaïsme (pédophilie, racisme, cannibalisme...) ne sont pas dissimulés. Comme dans La lettre volée d'Edgard Poe, ils sont mis en évidence, ils sont banalisés dans l'iconographie et les textes « sacrés ». Devant les représentations sanguinaires, les textes qui témoignent d'une répugnante sorcellerie, les coupes crâniennes liturgiques, les fémurs humains transformés en flutes rituelles... le public occidental veut croire qu'il s'agit de symboles et écarte l'idée de pratiques rituelles criminelles.

Quand le musée Guimet expose, du 6 novembre 2002 au 24 février 2003, les objets liturgiques et les visions secrètes du Ve dalaï-lama représentées dans le Manuscrit d'or, qui s'indigne des rituels comprenant une tête humaine fraîchement coupée, un cœur d'enfant et d'autres organes ?

Un rituel du Ve dalaï-lama est véritablement infernal et utilise du sang humain à la place d'eau lustrale, un cœur et des yeux en guise de fleurs. De la chair humaine brûlante remplace l'encens. Les lampes rituelles sont alimentées par de la graisse humaine fondue. Des tormas (gâteaux d'offrande) sont faites de chair et d'os...

Les spécialistes de la religion tibétaine n'ignorent pas que des lamas ont réellement utilisé ces ingrédients dans de répugnants rituels et n'ont pas reculé devant le sacrifice humain. Sir Charles Alfred Bell (1870-1945), chargé des relations diplomatiques du gouvernement britannique avec le Tibet et le Bhoutan, évoque le sacrifice d’enfants dans l’un de ses livres. Ces spécialistes du Tibet, souvent des professeurs de l'enseignement public et laïque, se taisent sur les crimes du lamaïsme parce qu'ils sont soumis aux lamas tibétains par des samayas (serments initiatiques d'allégeance). Mais ils font ouvertement l'apologie des doctrines tibétaines les plus acceptables. Dans l'un de ces livres Michel Strickmann dénonce cette situation en ces termes : « Des relents d’un exotisme qui fait long feu ont encouragé les pires formes d’esprit sectaire à pénétrer dans les institutions laïques, où aucun apologiste chrétien ne serait jamais autorisé à prêcher ou à enseigner ainsi. Les études tantriques et taoïstes ont été imprégnées de cette ambivalence. Le chercheur occidental, soi-disant objectif, se transforme soudain en apôtre et en crypto-initié, regrettant seulement que son engagement spirituel ne l’autorise pas à vous confier les faits dont il détient le secret. »

Les convertis au bouddhisme magique du Tibet ne peuvent pas critiquer les enseignements des lamas. La critique, considérée comme une rupture du serment initiatique, est punie de mort. Ce sont les dharmapalas, démons gardiens de la doctrine, qui font office d'exécuteurs des hautes œuvres, de bourreaux invisibles du lamaïsme.

Le silence des convertis permet la diffusion d'un bouddhisme tibétain allégé. « Si, dans nos pays, le Bouddhisme tibétain ne fait pas énormément de convertis effectifs et reste un phénomène assez marginal, il s'immisce toutefois de manière continue et insidieuse jusqu'au cœur de nos foyers douillets. Ce n'est pas tant l'enseignement du Bouddha qui nous pénètre, mais un vocabulaire et une manière d’être, épousés, souvent inconsciemment, par un public de plus en plus large. La tranche de la population susceptible d'être touchée en premier, c'est nous : petits-bourgeois moyens, assis plus ou moins confortablement dans nos névroses et nous débattant avec plus ou moins de vigueur pour parvenir à un bonheur ronronnant et une bonne santé relative. Le BT-light - traduisons : le Bouddhisme tibétain à doses homéopathiques - n'exige pas de nous une conversion radicale. Si le cœur nous en dit, nous pouvons même garder la religion de notre baptême, telle est la grande tolérance du Bouddhisme ! Pour adhérer au BT-light, il suffit d’adopter un langage pacifiste, ouvert, compatissant, et d'afficher le sourire correspondant. Le drapé rouge-orangé est de bon ton aussi, tandis que sandalettes, carpettes et trompettes se procurent sur le site de Sa Sainteté.

Un catalogue « Agenda Plus » - que vous trouverez dans n’importe quelle bonne épicerie bio - vous offre un « condensé sucré » de pratiques qui, de près et de loin, font allusion au Bouddhisme tibétain. C’est que le BT-light se meut avec aisance parmi les nombreux satellites du New Age ! De même qu'avant la Seconde Guerre Mondiale, avec la Théosophie, l'Anthroposophie, les « Amis de Rampa », l’École Arcane, etc., les mouvements du New Age ont aujourd’hui le vent en poupe ; et, de même, ils utilisent un vocabulaire emprunté au Bouddhisme tibétain. L'extraordinaire production du New Age va bien au-delà d'un phénomène de mode. Un siècle après son envol, nous voguons encore entre ses multiples galaxies : une petite cure de massage ayurvédique sur l'une, un pique-nique macrobiotique sur une autre, puis c’est une troisième qui nous ouvre les bras pour une séance de Shambala-yoga..., et pourquoi ne pas finir la soirée sur un air de bio-danza, mariage sacré du Yin-Yang assuré ! Au préalable, n'oublions pas de tirer les cartes du Tarot ou les baguettes du Yi King afin de nous assurer un bon Feng Shui : garantie nécessaire pour réussir à vivre, de l'intérieur, notre spiritualité particulièrement dense ! Ces multiples pratiques se concentrent exclusivement sur le développement de l'individu et la « recherche de soi ». Comme dissolution de l'ego, on peut trouver mieux ! Tout cela est très amusant et peut effectivement apporter un certain épanouissement à beaucoup d’entre nous, mais faut-il oublier pour autant que le New Age est soutenu par une trame ultraconservatrice dont l'objectif inavouable est de désamorcer notre esprit critique ? » (Elisabeth Martens) 



Les ingrédients du cycle rituel du rDo-rje gro-lod gnam-lcags’bar-ba :
http://bouddhanar-1.blogspot.com/2009/12/les-offrandes-tantriques-des-dalai.html




Un autre rite utilise une tête humaine fraîchement coupée :
http://bouddhanar-1.blogspot.com/2009/12/ofrrandes-rituelles-des-dalai-lamas-ii.html


Le cœur des enfants nés d’une union incestueuse se retrouvait sur l’autel de la déité sanguinaire des dalaï-lamas :
http://bouddhanar-1.blogspot.com/2009/12/offrandes-des-dalai-lamas-iii.html

dimanche, octobre 02, 2011

2025




En 2025, deux événements majeurs 
se produiront. Il y aura un nouvel âge d'or (d'après Nostradamus*) et le dalaï-lama désignera enfin son successeur.

Le futur choix par le chef spirituel des Tibétains de son successeur sera "illégal", a prévenu Pékin, lundi 26 septembre, affirmant que le titre de dalaï-lama était conféré par le gouvernement central chinois.

Deux jours plus tôt, le dalaï-lama, 76 ans, déclarait que lui seul choisirait sa réincarnation, lorsqu'il aurait "autour de 90 ans".

"En dehors de la réincarnation reconnue à travers ces méthodes légitimes, aucun candidat ne peut prétendre à une reconnaissance ou à un agrément, s'il a été choisi pour des finalités politiques par qui que ce soit, y compris par ceux qui se trouvent dans la République populaire de Chine", a assuré le Prix Nobel de la paix dans un document publié à l'issue d'un rassemblement de responsables des quatre écoles spirituelles du bouddhisme tibétain à Dharamsala, dans le nord de l'Inde.

ET LA RÉINCARNATION DE MAO ?

Le 23 septembre, le dalaï-lama évoquait la question lors de cette conférence religieuse à Dharamsala, siège du gouvernement tibétain en exil : "Si le gouvernement chinois a l'intention de se charger de nommer ma réincarnation, il doit alors accepter la religion et le concept de vie future", relate The Tibet Post, publication de la diaspora tibétaine à Dharamsala.

"Ils doivent aussi, en premier lieu, trouver les réincarnations de Mao Zedong et de Deng Xiaoping. Après, seulement, ils pourront trouver ma réincarnation", a ajouté ironiquement le maître bouddhiste.

UN DALAÏ-LAMA ÉLU ?

Selon la tradition tibétaine, les moines doivent identifier un jeune garçon présentant des signes selon lesquels il est la réincarnation du dernier chef spirituel.

Mais le dalaï-lama a évoqué à plusieurs reprise une possible remise en question de cette tradition, dans un contexte tendu avec la Chine : il pourrait choisir lui-même un successeur avant sa mort, et pourrait se  réincarner en exil. Il s'est même montré ouvert à une élection du prochain dalaï-lama.

"Lorsque j'approcherai de mes 90 ans, je consulterai les grands lamas des traditions bouddhiques tibétaines, les Tibétains et les autres adeptes du bouddhisme tibétain et procéderai à une réévaluation de l'institution du dalaï-lama pour savoir si elle doit ou non être pérennisée", a-t-il souligné la semaine dernière à Dharamsala.

DEUX DALAÏ-LAMAS ?

De nombreux observateurs prédisent que la Chine désignera son successeur, ce qui aurait pour conséquence d'aboutir à l'existence de deux dalaï-lamas, l'un reconnu par Pékin, l'autre par les exilés ou choisi avec le consentement de l'actuel chef spirituel.

Ce cas de figure s'est déjà produit en 1995, lorsque la Chine avait rejeté le choix du dalaï-lama concernant la réincarnation du panchen-lama, le deuxième plus haut titre dans le bouddhisme tibétain.

Le panchen-lama choisi par la Chine, Gyaincain Norbu, est aujourd'hui âgé de 21 ans et fait souvent l'éloge de l'administration chinoise au Tibet. Le panchen-lama choisi par le dalaï-lama, Gedhun Choekyi Nyima, a disparu depuis 1995, après avoir été arrêté par la Chine.

DÉMOCRATISATION

Le chef spirituel des Tibétains, en exil depuis 1959, demande une autonomie réelle pour le Toit du monde, et non une totale indépendance, prônant la doctrine non-violente de la "voie du milieu". Il reste considéré par la Chine – qui affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en l'occupant en 1951 et contrôle très étroitement cette région autonome – comme un dangereux "séparatiste".

Il a renoncé, au mois de mars, aux pouvoirs politiques, les transférant au premier ministre du gouvernement tibétain en exil, Lobsang Sangay, élu dans la foulée par la diaspora tibétaine. Un pas de plus dans le processus de démocratisation des autorités tibétaines amorcé par le dalaï-lama il y a plusieurs années.

Source : http://www.lemonde.fr (article communiqué par Jacques)

Photo : AFP.


*) Le spécialiste de Nostradamus, Jean-Charles de Fontbrune, est catégorique : l'âge d'or et la paix universelle c'est pour 2025 (Nostradamus : IV, 39, X, 74 et VII, 41).



vendredi, septembre 30, 2011

Médecine alternative & lamaïsme




Le Nouvel Age est une matrice de thérapies alternatives, tout le monde veut guérir tout le monde. « On veut nous soulager des blocages, de la peur et des soucis, on veut nous guérir de tout. Que révèle cette croisade pour une rémission des maux de l'âme et du corps ? Cela montre d'abord que les gens souffrent et qu'il y a des euros à se faire sur leur dos douloureux. De plus, s'occuper des autres permet d'oublier notre médiocrité. On peut aussi pomper l'énergie des gens en détresse, être reconnu, et pour les idéalistes, on peut se rêver en bienfaiteur de l'humanité.

Lorsqu'on est dégoûté de l'informatique et du bureau, il reste la thérapie-bizness. Il suffit d'investir dans un stage, mais souvent la lecture d'un manuel suffira. » (Joël Labruyère)


Des manuels écrits par les lamas enseignent comment guérir toutes les maladies grâce à leur méditation thérapeutique. Mais ils sont truffés de pieux mensonges, par exemple :

« Le Tantra du Bouddha de médecine a été enseigné directement par le Bouddha Sakyamuni», ça reste à prouver. Et, plus grave, on ajoute :

« Peu avant la venue d’Atîsha (au Tibet), un autre Pandit indien appelé Mrtijnana s’installa au Kham, dans l’est du pays, dans la province de Dergué Dingo. Il y apporta la même tradition qu’Atîsha à savoir la tradition des « Sarma ». C’était un bodhisattva qui vivait comme un mendiant mais après sa mort, un monument funéraire (Skt. ; stoupa ; Tib. : Chorten) fut élevé à sa mémoire. Depuis lors, chaque fois qu’une épidémie de variole menace le pays, des pustules apparaissent sur les parois extérieures du stoupa. Les gens ont l’habitude d’absorber ces pustules qui ont un effet immunisant contre la variole, et le lama auteur de ses lignes, un tantinet charlatan, conclut,
« ce qui fut vérifié officiellement. » (Source : Shamar rinpoché, Editions Dzambala.)

Cette fable est reprise par de nombreux centres du bouddhisme tibétain. Elle est répandue en Occident grâce à la contribution de tibétologues occidentaux. Ces éminents docteurs, enseignants d’universités laïques, sont souvent inféodés à des maîtres ou à des lignages tantriques et tenus par des serments de fidélité.

Malgré les stoupas miraculeux, la pratique du Bouddha de médecine, les pilules de "nectar" et la méditation-panacée universelle, les tibétains étaient terrorisés par la variole ou la petite vérole. Il faut relire le livre du Père Évariste Huc (1813-1860), « Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Tibet », pour comprendre l'effroi des tibétains :

« La crainte que les tibétains ont de la petite vérole, est inimaginable. Ils n’en parlent jamais qu’avec stupeur, et comme du plus grand fléau qui puisse désoler l’espèce humaine. Il n’est presque pas d’année où cette maladie ne fasse à Lhassa des ravages épouvantables ; les seuls remèdes préservatifs que le gouvernement sachent employer, pour soustraire les populations à cette affreuse épidémie, c’est de proscrire les malheureuses familles qui en sont atteintes. Aussitôt que la petite vérole s’est déclarée dans une maison, tous les habitants doivent déloger et se réfugier, bon gré mal gré, loin de la ville, sur les sommets des montagnes ou dans les déserts. Personne ne peut avoir de communication avec ces malheureux, qui meurent bientôt de faim et de misère, ou deviennent la proie des bêtes sauvages. Nous ne manquâmes pas de faire connaître au Régent la méthode précieuse usitée parmi les nations européennes pour se préserver de la petite vérole. Un des motifs qui nous avaient valu la sympathie et la protection du régent, c’était l’espérance que nous pourrions un jour introduire la vaccine dans le Tibet. »
Le Père Régis-Evariste Huc était au Tibet en 1845-46.

Le peuple tibétain était asservi par l’obscurantisme des lamas. Les superstitions, les mantras de guérison et les gris-gris firent régresser le discernement et l’intelligence. Des peuples moins aliénés par les croyances magiques furent capables de lutter contre la terrible maladie. Ce sont les arabes qui trouvèrent les premiers l’inoculation préventive de la variole. Au début du XVIIIe siècle, les Anglais l’apprirent des Turcs. En France, Voltaire fut le premier avocat de l'inoculation, il écrit :

« J’apprends que depuis cent ans les Chinois sont dans cet usage, c’est un grand préjugé que l’exemple d’une nation qui passe pour être la plus sage et la mieux policée de l’Univers. Il est vrai que les Chinois s’y prennent d’une façon différente ; ils ne font point d’incision, ils font prendre la petite vérole par le nez comme le tabac en poudre ; cette façon est plus agréable, mais elle revient au même, et sert également à confirmer, que si on avait pratiqué l’inoculation en France, on aurait sauvé la vie à des milliers d’hommes. »

En réalité, Voltaire ne fut pas le premier avocat de l’inoculation. Il y avait eu en France, surtout de 1723 à 1725, tout un mouvement en faveur de l’insertion (inoculation) de la petite vérole. La première mention de l’inoculation qui ait été faite en France est de 1717. En cette année, une thèse fut soutenue sur ce sujet à Montpellier par Boyer (Encycl., art. INOCULATION).

La variole ou petite vérole a été totalement éradiquée en 1977 grâce à la vaccination. Mais, selon le site 
http://www.vulgaris-medical.com, "l
es complications inhérentes à la vaccine étaient parfois très sévères. En effet, la vaccine, dans certains cas, pouvait entraîner le décès du patient ou laisser des séquelles susceptibles d'entraver le fonctionnement physiologique du système nerveux central."





Mandala :

mercredi, septembre 28, 2011

Méditation & totalitarisme





Le psychiatre Christophe André a introduit la méditation à l'hôpital Sainte-Anne à Paris et le docteur Dominique Servant au CHRU de Lille. Des médecins-gourous rêvent de créer un homme nouveau moins sensible aux émotions jugées négatives. Ils prétendent agir par compassion en voulant soigner l'anxiété par exemple. Mais pourquoi ne chercheraient-ils pas à supprimer aussi l'indignation qui agite les jeunes contestataires grecs, espagnols, italiens... ? Nous devons être vigilant car l'actuel totalitarisme économique, qui récupère les découvertes des neurosciences pour manipuler le comportement des consommateurs, pourrait s'enfoncer dans une dictature totale et fabriquer une créature très docile, un homme nouveau.

L'homme nouveau verrait le jour grâce à l'union de la science occidentale et de la spiritualité orientale, et parviendrait à la transformation complète de son moi.

Dans un sévère réquisitoire contre le Nouvel Age, Michel Lacroix dit : « La transformation personnelle suit un déroulement à peu près invariable, qui ressemble à un chemin initiatique. Toute personne qui entreprend de se transformer doit desserrer l'étau de ses obligations extérieures. Elle doit ralentir les fonctions quotidiennes, réduire l'agitation. La transformation personnelle débute donc par un acte de lâcher prise, grâce à la relaxation et à la respiration apaisée. Il faut aussi faire lâcher prise à la conscience, ce qui suppose des exercices de méditation, mais un type de méditation qui ne vise pas à la réflexion rationnelle, car il ne s'agit pas d'élaborer un savoir. Ce n'est pas un échange d'idée avec soi-même, un effort d'idéation. On tache de faire le vide en soi, dans une parfaite quiétude, afin de permettre au moi d'être irradié par la lumière provenant de plans plus élevés. […]

Le Nouvel Age a construit une métaphysique de la lumière. Des lumières proviendraient des sphères spirituelles ou des maîtres ascensionnés. Or, durant la méditation, il n'est pas rare de percevoir des luminosités. Le « Boshan Canchan Jingce, un manuel de méditation de l'école chinoise Ch'an déclare : « Si vous voyez des lumières, des fleurs ou d’autres formes extraordinaires, et que vous prenez cela pour la sainteté, usant de ces phénomènes inhabituels pour éblouir les gens, certain que vous avez atteint le grand éveil, c’est que vous ne vous rendez pas compte que vous êtes complètement malade. »

Revenons à la méditation. « Ces préliminaires étant réalisés, poursuit Michel Lacroix, on entre peu à peu dans un état de conscience modifié. Le cerveau glisse dans une zone intermédiaire entre la veille et le sommeil, où les frontières entre l'objet et le sujet, entre l'extérieur et l'intérieur, le moi et autrui, l'individu et le cosmos, l'humain et le divin deviennent indécises. Cet état physiologique a d'ailleurs une traduction visible sur l'électroencéphalogramme, car le cortex cérébral se met alors à émettre des ondes non plus au rythme de quinze à quarante cycles (correspondant à l'état de veille), mais de deux à dix cycles par secondes. Ce sont les « ondes alpha ».

Ces ondes alpha sont la raison d'être de la plupart des techniques que le Nouvel Age propose aux adeptes. Au premier regard, ces techniques forment un déconcertant bric-à-brac, mais il est évident que cet arsenal hétéroclite a essentiellement pour fin de provoquer des états de conscience modifiés. Voici par exemple les mantras, brèves formules d'invocation à caractère rituel que l'on récite jusqu'à ce que les cadres mentaux se dissolvent. […]

Les « new-agers » ne peuvent ignorer que les techniques d'altération de la conscience sont au fond des succédanés de la drogue. L'élargissement de la conscience et la drogue ont en commun la sensation extatique d'une communion avec la réalité, le sentiment océanique, la plénitude, l'ineffabilité, la modification de la perception du temps, la dépersonnalisation, l'euphorie, la suppression des interdits. D'ailleurs, l'histoire du mouvement montre que le Nouvel Age a souvent cherché du côté de la drogue le secret des états de conscience modifiés. […]

L'attitude du Nouvel Age vis-à-vis de la drogue est ambivalente. Il aimerait bien ne retenir de la drogue la vertu d'ouverture du mental, sans prendre le risque de la déchéance du corps. On peut se demander si le discours sur les états de conscience modifiés ne constituent pas une sorte de discours manifeste, cachant un discours latent, inconscient, où il est question de l'état hallucinogène. L'hypothèse que l'on pourrait formuler est que le Nouvel Age est à l'image de nos sociétés, où la culture de la drogue se répand à la même vitesse que la culture du moi et de l'épanouissement personnel. » (Michel Lacroix, L'idéologie du New Age.)

« Il y a quelques années, le pape prévint les catholiques que les états de conscience modifiés peuvent être pris à tort pour une authentique expérience spirituelle. Bien que cette déclaration ait donné lieu à des réactions négatives de certains groupes de méditation, il faut reconnaître que le même avertissement est une tradition dans le bouddhisme authentique.

Un grand nombre d’Occidentaux connaissent une confusion, voire des troubles mentaux et physiologiques en pratiquant de supposées techniques orientales de méditation. Ce n’est pas qu’ils soient de mauvais adeptes mais simplement qu’ils ne respectent pas les mises en garde habituelles des sciences méditatives traditionnelles. La psychopathologie des erreurs de pratique est connue et abondamment documentée dans le bouddhisme. 
Certains cultes plongent leurs adeptes dans une méditation intensive sans leur donner une connaissance de base, une compréhension et une expérience suffisantes. Parfois, cet oubli est délibéré et sert des visées manipulatrices. L’esprit est particulièrement vulnérable au conditionnement lorsqu’il manque de bases solides. » (Thomas Cleary, Les secrets de la méditation.)

Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation (dhyana), les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : 
Les Fondements secrets du traitement des troubles dhyana (Tche tch’an-ping pi-yao fa).



vendredi, septembre 23, 2011

Technicité mystique & totalitarisme





Les occidentaux qui veulent apprendre à mieux gérer les possibilités de l'esprit et du corps sont convaincus que la maîtrise de techniques est indispensable. Or l'outillage des lamas pour conduire l'expérience mystique est impressionnant. Leurs innombrables méthodes permettraient de reproduire à volonté des états spirituels et de parvenir au contrôle des fameux pouvoirs qui fascinent l'Occident depuis presque un siècle. Dès 1929, le livre d'Alexandra David-Néel, Mystiques et magiciens du Tibet, popularise les techniques psychiques des Tibétains. Les lecteurs de la célèbre exploratrice française découvrent que des lamas utilisent des méthodes précises pour :

  • se réchauffer sans feu au milieu de la neige ;

  • parcourir, avec une rapidité extraordinaire, des distances considérables, sans se nourrir, ni prendre de repos ;
  • communiquer par la pensée, etc.

« Le secret de l'entrainement psychique, comme les Tibétains l'entendent, consiste à développer une puissance de concentration de pensée dépassant de beaucoup celle que possèdent, naturellement, les hommes même les mieux doués à cet égard », précise Alexandra David-Néel. Et elle ajoute :

« Les Tibétains affirment que par le moyen de cette concentration, des ondes d'énergie sont produites.

Le mot «onde» est de moi, bien entendu. Je l'emploie pour rendre l'explication plus claire et parce que, comme on le verra, il s'agit bien, dans la pensée des Tibétains, de courants de forces. Toutefois, ceux-ci emploient simplement le mot «énergie» . Cette énergie, enseignent-ils, est produite chaque fois qu'une action mentale ou physique a lieu. Action de l'esprit, du verbe ou du corps, d'après la classification bouddhiste. C'est de l'intensité de cette énergie et de la direction qui lui est donnée que dépend production des phénomènes psychiques.

Voici, d'après les maîtres magiciens du Tibet, différentes manières dont peut être utilisée l'énergie engendrée par une puissante concentration de pensée :

1° Un objet peut être chargé par ces ondes, à la façon d'un accumulateur électrique, et rendre, ensuite, l'énergie qu’il contient, sous la forme d'une manifestation quelconque. Par exemple : il augmentera la vitalité de celui qui entre en contact avec lui, lui communiquera de l'intrépidité, etc.

C'est en se basant sur cette théorie que les lamas préparent des pilules, de l'eau bénite et des charmes de diverses espèces, qui sont supposés protéger contre les accidents ou tenir en bonne santé.

Le lama doit premièrement se purifier par un régime alimentaire particulier et par la méditation dans la retraite ; ensuite, il concentre ses pensées sur les objets qu'il veut charger de force bienfaisante. Plusieurs semaines ou même plusieurs mois sont parfois consacrés à cette préparation. Cependant, quand il s'agit seulement d'écharpes ou de cordons charmés, ceux-ci sont souvent noués et consacrés en quelques minutes.

2° L'énergie transmise à l'objet infuse en lui une sorte de vie, et il devient capable de mouvement et peut accomplir des actes qui lui sont dictés par celui qui l'a animé.

L'on peut se rappeler ici l'histoire des gâteaux rituels (tormas) que le lama-sorcier de Trangloung envoya à travers les airs, dans les maisons des villageois qui lui désobéissaient. »

La technicité lamaïste est particulièrement bien accueilli par le Nouvel Age dont le but des méthodes est de reproduire à volonté les états mystiques comme s'il s'agissait d'objets de laboratoire. Dans son livre « L'idéologie du New Age », Michel Lacroix relève une contradiction du Nouvel Age :

« Voilà un mouvement qui part en guerre contre la société technicienne et contre le matérialisme, qui se proclame le défenseur des valeurs de l'esprit, qui veut promouvoir la civilisation de l'être. Or, le modèle de vie spirituelle qu'il préconise relève du plus pur technicisme. L'âme des « new-agers » est asservie à des procédés. L'un des livres à succès du Nouvel Age porte un titre qui a valeur de symbole : « L'Age d'être et ses techniques ». Un outillage pour conduire l'expérience mystique et spirituelle... La quête de l'être a donc besoin qu'on l'instrumentalise. Les animateurs de stages de transformation personnelle enseignent que, pour vivre pleinement, il faut apprendre à « mieux gérer les possibilités de son esprit et de son corps ». Ce langage technocratique est très révélateur. Pour connaître une vie pleine, il faut donc recourir à des techniques de gestion rationnelle. Il est d'ailleurs caractéristique de voir la place qu'occupe le concept fort ambigu de « gestion mentale » dans toutes sortes de techniques que le Nouvel Age reprend à son compte, telles la programmation neurolinguistique ou l'analyse transactionnelle. »

Le Nouvel Age intègre les disciplines orientales et les techniques de méditation dans le cadre de pratiques thérapeutiques et d'une inquiétante idéologie totalitaire. Et, en matière de totalitarisme, le lamaïsme n'a pas de leçons à recevoir. N'oublions pas que la dictature religieuse des lamas a duré jusqu'au milieu du XXe siècle. C'est seulement le 28 mars 1959 que le servage est aboli par les Chinois. L'institution des dalaï-lamas remonte au XIVe siècle. Le premier dalaï-lama se nommait Gedun Drup (1391-1474).

Chögyam Trungpa, né en 1939 au Tibet, est une exception dans la diaspora lamaïste, car il chercha à réformer le bouddhisme tibétain qui avait dégénéré. « Il ne gardait aucune nostalgie pour le Tibet de son enfance n'hésitant pas à affirmer que « plus personne ne pratiquait réellement, c'était une grosse arnaque. Pas étonnant que les communistes aient décidé de prendre le pouvoir, ils avaient raison de ce point de vue […]. En fait, je pense que la destruction du royaume du Tibet a été une grande chance pour le bouddhisme. », disait-il (Propos rapportés par Fabrice Midal, auteur du livre « La pratique de l'éveil de Tilopa à trungpa »). Ce lama, décédé prématurément en 1987, n'a pas vu que son travail de transplantation du bouddhisme en Occident a été dévoyé par le lamaïsme hiérarchique et féodal. En Occident, dans tous les centres dirigés par les lamas, il y a une version moderne du servage tibétain. En effet, les pauvres, qui ne peuvent payer le prix exigé pour participer aux enseignements et aux retraites, doivent travailler gratuitement et sont corvéables à merci.

On peut redouter le pire quand le lamaïsme hiérarchique et autoritaire rencontre le Nouvel Age porteur du projet de création de l'homme nouveau. Les deux travaillent sur la conscience, sur les émotions, sur les aspirations, sur les croyances... « Il y a là une tentation « fabricatrice » qui peut, le cas échéant, prêter la main à toutes les manipulations mentales », dit le Philosophe Michel Lacroix. Il précise sa pensée en ces termes :

« Le projet des régimes totalitaires du XXe siècle a été de changer l'homme. Le totalitarisme a posé en axiome la totale malléabilité, la réformabilité de la nature humaine, de sorte que l’homme a été littéralement mis en chantier. Il s'agissait de le reconstruite par l'éducation, par le conditionnement, par la propagande, par l'eugénisme... Ainsi s’est développé le fantasme de l’« homme nouveau », qui a légitimé une mainmise complète sur les individus. Le Nouvel Age ne s'inscrit-il pas dans cette filiation avec son projet de réforme radicale de l'homme ?

La transformation personnelle n'est-elle pas un avatar de ce funeste esprit « ingéniérial »? Les déclarations des formateurs sont très révélatrices à cet égard. Selon eux, il n'existe pas de nature humaine immuable, définissable une fois pour toutes : l'homme est quelque chose d'éminemment variable, reprogrammable, révisable. « L'homme, lit-on dans le prospectus d'un institut de développement personnel très prisé, doit se prendre comme un ouvrage entre ses mains. » Il faut qu'il sache démonter et remonter son moi comme un mécano. Ce sont, vous explique-t-on, vos «croyances » (c'est-à-dire « toute idée considérée comme vraie pour soi ») qui déterminent votre action ; or ces croyances peuvent être « créées ou décréées » facilement. Il vaut la peine de s'attarder sur ces quelques mots, qui sont lourds de sens. Ils veulent dire que les valeurs, les pensées, les convictions morales ou les religions - en un mot l'héritage culturel d'un individu - se laissent déprogrammer et recombiner à volonté. On vous assure qu'il est aisé de « gérer vos croyances », de les « modifier », de les éradiquer, de sorte que vous « maîtriserez ce que vous croyez ». En changeant votre système de croyance, vous aurez le sentiment de «créer délibérément votre vie », pour peu que vous ayez confié votre transformation personnelle à la méthode vantée par ledit prospectus, une méthode présentée comme particulièrement « puissante et efficace ». On imagine facilement le décapage mental qui permettra aux individus de se défaire de leurs cadres de pensée, si ces derniers sont jugés inadéquats.

Le Nouvel Age mobilise donc les sciences de l'homme et du cerveau ainsi que les techniques de la transformation pour ouvrir l'être intime à des demandes à caractère totalitaire. L'énigme de la personne et les secrets de l'âme sont investis par le technicisme et le scientisme. »

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jeudi, septembre 22, 2011

Le New Age, piège ou promesse ?





La nature même du New Age, holistique et syncrétiste, appelle inévitablement bien des débordements, spécialement en matière de spiritualité. Aussi certains ont-ils pu le qualifier de « fast-food de la religion » ou de « bricolage religieux pour temps de disette ». De fait, la quête mystique de certains newagers ressemble davantage à l'attitude du client faisant ses emplettes au supermarché du religieux en comparant prix et étiquettes, qu'à celle du disciple acceptant la rigueur d'une voie spirituelle. Et les amalgames de religieux flottant que l'on présente parfois sous l'estampille « New Age » relèvent de ce que des Maîtres orientaux appellent un « matérialisme spirituel ». [...]

L'optimisme un peu naïf qui veut guérir l'homme et la terre des maladies générées par la société moderne, et faire advenir l'âge d'Or de la fraternité universelle fondé sur la reconnaissance du primat de l'Esprit, peut prêter à sourire. Mais le besoin demeure d'un « supplément d’âme » dans un monde anxiogène, d'une vue positive de l'homme dans un contexte religieux marqué parfois par le moralisme et la culpabilisation, d'un « enthousiasme » (« Dieu en nous ») à proposer aux générations à venir en contrepoint de la morosité ambiante.

Les Mouvements de Développement du Potentiel humain, fer de lance du New Age, ont souvent engendré une profusion anarchique de techniques où l'on bricole pêle-mêle avec la psychanalyse, les spiritualités orientales, le chamanisme, l'énergie des couleurs et le pouvoir des cristaux. Mais l'attente demeure chez beaucoup d'une Voie spirituelle qui apprenne à dépasser l’ego et le mental, à transformer le soi individuel en soi cosmique, à redécouvrir l'unité intérieure par-delà les séparations, et à articuler la spiritualité sur le quotidien de l'existence.

Bien des tenants du New Age, mouvement polymorphe qui a été parfois récupéré par des courants marginaux et occultes, utilisent pour imposer leurs produits sur le marché le prurit actuel pour l'irrationnel : voyance, magie, lecture des auras. Le jargon de la tribu semble même cultiver l'obscur et le confus plus que le symbolique et le poétique, l'allusif et le vague plus que le clair et le rationnel : « vibrations », « éthérique », « planétaire », « astral ». Mais ce vieux fonds d'irrationnel ne fait-il pas partie de l'homme de toujours et son retour aujourd’hui ne traduit-il pas une réaction viscérale contre un désenchantement de la « Nature qui l'a coupée de l’homme et livrée à une exploitation anarchique de sa part ? La protestation du New Age contre le dictat de la raison et contre le matérialisme dialectique ou technicien ne représente-t-il pas une des données nouvelles et incontournables de la conscience occidentale contemporaine ?

Ce bouillonnement spirituel est enfin marqué par une étonnante confusion, quand on identifie sans plus physique quantique et mystique orientale, ou quand on picore à toutes les spiritualités sans aucune rigueur. Et le rejet parfois péremptoire des religions instituées d'Occident confond souvent les formes adventices qui s'y sont surajoutées au long des temps, avec la Vérité de leur Tradition originelle. Mais le désir d'authenticité qu'exprime cette quête parfois maladroite est aussi à prendre en compte. Car au cœur même de cette effervescence confuse une certaine lumière cherche à faire son chemin. Il n'y a d'ombre dans le New Age que parce qu’il y a quelque part une lumière.

Bref, même si le New Age n'est qu’une étiquette facile et au goût du jour pour qualifier la coagulation passagère de multiples éléments de religieux flottant, ce religieux ne va pas disparaître pour autant quand la mode aura passé. Car l’homme en son fond est un animal religieux. Si on ne tient pas compte de cette dimension de son être, on le mutile. Et alors elle revient au galop, parfois en jaillissements authentiques, parfois en regrettables parodies. C’est là que se situe la responsabilité de chacun. Pour que l'âge du Verseau ne soit pas piège, mais promesse.

Jean Vernette

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mercredi, septembre 21, 2011

Qui suis-je ?





Des personnes ont une activité professionnelle qui les confronte aux dysfonctionnements du monde. Ces dysfonctionnements incitent des hommes, des femmes et des enfants à venir en France pour trouver la justice, le travail, la dignité qu'ils ne peuvent pas avoir dans leurs pays d'origine.

Mon travail dans un Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile (C.A.D.A) m'a fait connaître des errants, des persécutés, des réfugiés économiques, d'anciens tortionnaires devenus des parias à la suite d'un coup d’État. Des récits à la limite du supportable ont modifié ma vision de la civilisation et de la mondialisation. La mondialisation qui ne profite qu'à des cartels de prédateurs. Des multinationales et des banques imposent une vision politique inique à beaucoup de pays. Dans ces pays, les pauvres et les faibles sont considérés comme des citoyens de seconde zone. Jean Ziegler dénonce l'empire de la honte et le féodalisme économique qui réduit des milliards d'êtres humains à la paupérisation, à la précarité, à la faim, au servage... De nos jours, selon l'organisation international du travail, dans le monde, plus de 12 millions de personnes vivent dans des conditions d'esclavage.

Où va l'humanité ? Pourquoi acceptons-nous de nous soumettre à des politiciens ou à des religieux qui trahissent notre confiance et exploitent notre crédulité ? La sagesse orientale peut-elle nous aider à améliorer notre condition ?

J'ai tout quitté pour aller en Orient. Du Népal à Taïwan, de l'Indonésie au Tibet, de la Thaïlande à la Chine, j'ai cherché des réponses à ces questions. En Inde, j'ai revêtu les habits de pèlerin hindou pauvre. Sous cet aspect misérable, qui permet d'être délaissé par les personnes qui s'intéressent à l'argent des touristes occidentaux, je suis arrivé au monastère de Menri, dans l'Himachal Pradesh, un État situé au nord de l'Inde. Ce monastère appartient à la tradition tibétaine Bönpo qui dominait au Tibet avant l'arrivée du bouddhisme.

Le Bön était la religion du royaume du Zhang-zhung, annexé au 8ème siècle par les armées d'un roi du Tibet converti au bouddhisme. Cette religion a intégré des enseignements et des traditions de Chine, d'Inde, de Perse... Le Bön est une sorte de musée de la spiritualité où confluent le chamanisme, le mazdéisme, le taoïsme, le tantrisme, l'enseignement d'un Bouddha nommé Tonpa Sherab qui aurait vécu bien avant le Bouddha indien... La philosophie de Tonpa Shenrab est similaire à la philosophie bouddhiste. Les quelques différences justifient des joutes philosophiques entre les lamas Bönpo et les lamas Guélougpa (l'école bouddhiste des Dalaï-lamas). Un divertissement qu'affectionnent les érudits tibétains.

Les Guélougpa sont considérés comme les représentants les plus orthodoxes du Vajrayana (bouddhisme tibétain). Toutefois, les fresques du temple secret du 5ème Dalaï-lama (chef des Guélougpa) sont inspirées par une philosophie différente du bouddhisme : le Dzogchen. Le Dzogchen est l'enseignement ultime des Nyingmapa. L'école Nyingma est la première école du bouddhisme tibétain. Les Bönpo enseignent également le Dzogchen, qui est aussi au sommet de leurs doctrines. Or le Dzogchen (Bön et Nyingma) a beaucoup d'affinités avec une sorte de bouddhisme libertaire, le Chan. Le Chan, venu de Chine, est imprégné de l'anarchisme taoïste que l'on trouve dans les écrits de Tchouang-tseu datant du 3ème siècle avant notre ère. C'est un maître chinois de l'école Chan qui a déclaré :

"Je vous le dis : il n'y a pas de Bouddha, il n'y a pas de Loi ; pas de pratiques à cultiver, pas de fruits à éprouver. Que voulez-vous donc tant chercher auprès d'autrui ? Aveugles qui vous mettez une tête sur la tête ! Qu'est ce qui vous manque ?" (Lin-ji)

Le Chan rejette les méditations fabriquées, les techniques et les artifices spirituels. Il préconise une spontanéité qui s'oppose aux méthodes graduelles des lamas. En revanche, les maîtres lamaïstes prétendent que l’Éveil n'est pas possible sans les techniques dont ils ont le secret et qu'ils acceptent de révéler contre de l'argent ou de l'or. Un cycle d'enseignements secrets se nomme « Le Dharma d'or » pour cette raison.

La propagation du Chan au Tibet risquait d'ébranler l'institution gradualiste des lamas et d'affranchir le peuple des croyances religieuses qui permettaient au clergé d'avoir une position dominante dans la société. Le Chan fut donc proscrit au terme du Concile de Lhassa, au 8ème siècle. Toutefois, il a discrètement survécu dans le Dzogchen des Bönpo et des Nyingmapa, et le Mahamudra des Kagyupa.

Mon intérêt pour le Dzogchen des Bönpo m'a fait répondre positivement quand le 33ème Abbé de Menri m'a proposé de rejoindre la communauté monastique. L'ordination m'a aussi permis de découvrir certains aspects du monde tibétain qui échappent habituellement aux touristes spirituels. Des adeptes occidentaux de la spiritualité tibétaine sont souvent aveuglés par une euphorie de la soumission. La soumission leur procure l'impression d'être reliés à la supposée divinité du gourou. Ils sont persuadés que cette relation maître-disciple les transforme en élus, en initiés supérieurs au commun des mortels. L'arrière pensée du disciple se résume ainsi : « Mon maître est extraordinaire, ne suis-je pas moi, élève soumis et fidèle, un être extraordinaire aussi ? »

Dans le cadre du Dzogchen, le moine est une sorte de philosophe indépendant très différent du religieux ritualiste ou du dogmatiste pointilleux. Malheureusement, même dans un monastère où l'on trouve des textes issus d'une tradition philosophique libertaire, l'institution religieuse n'hésite pas à exploiter les faibles et à punir impitoyablement ceux qui ne se plient pas à la discipline.

Au monastère, je découvre que les petits orphelins, sales et en haillons, travaillent durement à l'agrandissement du temple. Par ailleurs, ces orphelins sont utilisés pour apitoyer les donateurs occidentaux. Quand deux enfants, accusés de vol, sont séquestrés et battus, je m'insurge. Mais ne trouve personne pour m'aider à faire libérer les enfants. L'autre moine français traverse une crise mystique qui le transforme en imbécile heureux. Une ethnologue allemande ne songe qu'à son mémoire sur les danses sacrées des Bönpo. Le petit groupe d'occidentaux, qui participe à un stage de tcheu, ne veut pas savoir que le féodalisme tibétain perdure en Inde. Cette vérité gâcherait leur précieuse recherche de la grande béatitude tantrique.

Profondément écœuré, je quitte le monastère après avoir déclaré que je rejoins la voie des moines solitaires.

Un rabbin affirme que les Juifs sont des extraterrestres venus pour « conquérir » la Terre.

Le rabbin Michael Laitman est l'auteur de "Kabbalah, Science and the Meaning of Life". Le livre retrace les étapes de l'év...