lundi, mai 21, 2018

Une critique sévère du bouddhisme à l’occidentale

Homer Simpson (le super-héros PIE MAN) est missionné pour entarter le Dalaï-lama


Dans La Croix du 18 mai 2018, Claire Lesegretain, revient sur les travaux de l’anthropologue Marion Dapsance.

Marion Dapsance "démontre comment le bouddhisme en Occident a été transformé en une sorte de philosophie progressiste visant à la fois l’épanouissement individuel et une réforme sociétale.

En dénonçant, dans Les Dévots du bouddhisme (Éd. Max Milo, 2016), les agissements et pratiques de Sogyal Rinpoché, fondateur des centres tibétains ­Rigpa, la jeune anthropologue Marion Dapsance avait fait preuve de clairvoyance. Quelques mois plus tard, ce lama était démis de ses fonctions par la direction spirituelle du réseau Rigpa pour « abus physiques, émotionnels, psychologiques et sexuels »(lire La Croix du 29 août 2017).


Qu’ont-ils fait du bouddhisme ? (Éd. Bayard, 2018) de Marion Dapsance.

Marion Dapsance poursuit ici sa remise en cause du bouddhisme tel qu’il est trop souvent présenté en Occident. Comment en est-on arrivé, s’interroge-t-elle, à expurger le bouddhisme de ses éléments constitutifs pour en faire une espèce de sagesse universelle, capable d’apporter le bien-être et la paix ?

« Le Bouddha est devenu philosophe quand nous avons cessé d’être chrétiens », répond-elle, en dénonçant l’objectif idéologique de faire du Bouddha « un anti-Christ », ou plutôt un « messie oriental duquel viendrait la régénérescence de l’Occident moribond ». Une idéologie qu’elle fait remonter au début du XIXe siècle, avec le Français Eugène Burnouf, anticlérical et libre-penseur. À partir de 1870, d’autres Occidentaux souhaitant promouvoir à l’échelle mondiale une religion « rationnelle » non chrétienne, ont fait du Bouddha un « initié » (1).

Or une telle présentation du Bouddha est une erreur, non seulement en considération du Bouddha historique qui n’a jamais rien écrit, mais aussi des traditions asiatiques. Le Bouddha n’a jamais été considéré en Asie comme « ce penseur de l’immanence, cet intellectuel concerné uniquement par des questions liées à la nature et au fonctionnement de l’esprit », comme on le présente en Europe. Le Bouddha n’est pas non plus un « révolutionnaire ». La seule révolution qu’il a opérée, rappelle l’auteur, est la loi de causalité (2). Le bouddhisme postule l’absence de toute âme individuelle et de tout dieu créateur.

De plus, pour les bouddhistes traditionnels, notamment pour le dalaï-lama, le Bouddha est un être pourvu de pouvoirs surnaturels. Or ces pouvoirs, obtenus par les pratiques tantriques, sont systématiquement gommés par les Occidentaux qui préfèrent évoquer des notions psychologisantes et floues.

L’auteur s’en prend aussi aux « quatre porte-parole français de l’idéologie de la pleine conscience dont l’efficacité serait prouvée par la science » : Matthieu Ricard, Christophe André, Fabrice Midal et Frédéric Lenoir. Selon cette idéologie, « les personnes heureuses et épanouies étant naturellement respectueuses et altruistes, si leur nombre augmentait dans la société, celle-ci s’en trouverait automatiquement apaisée ». Là encore, cette idéologie est totalement étrangère au bouddhisme qui ne conçoit pas un « retour rapide sur investissement » et qui encourage à faire le bien sans aucune intention égoïste – au risque sinon d’annuler les effets karmiques positifs des actions altruistes."


Claire Lesegretain



(1) Allusion au livre Les Grands Initiés (1889) du philosophe français Édouard Schuré qui se voulait une histoire secrète des religions et qui a connu un succès planétaire.

(2) Selon cette loi, le soi, qui n’est qu’une apparence, est le résultat d’actes passés.

SOURCE :
https://www.la-croix.com/amp/1200939932?utm_referrer=https%3A%2F%2Fzen.yandex.com

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