Pour la presse étrangère, le mouvement des « gilets jaunes » va bien au-delà de la hausse du carburant et de la « prétendue insensibilité écologique » des Français…
Si les contestations des « gilets jaunes » font la Une de l’actualité française depuis une semaine, qu’en pensent nos voisins ? « Erreurs », « symptôme d’une rupture », « folklore »… Du côté de la presse étrangère, Emmanuel Macron n’est pas épargné par les critiques.
Mais pour le quotidien allemand, la mobilisation des « gilets jaunes » est « différente du folklore protestataire habituel ». « Cette fois, il ne s’agit pas de défendre des privilèges ou des acquis sociaux », explique Die Welt qui voit dans ce mouvement « le symptôme d’une rupture » entre « la classe dirigeante » et des citoyens dont elle est « toujours plus éloignée ».
Un son de cloche similaire chez le Süddeutsche Zeitung, un quotidien de tendance libérale, qui évoque « la rébellion d’une classe moyenne qui se sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux rémunérées des grandes villes ». « Pour la plupart des Français, sa politique n’a jusqu’à présent apporté aucune amélioration notable », explique le journal.
Die Welt
« Les Français ont l’impression d’être pris pour des imbéciles. A juste titre », analyse Die Welt, le journal conservateur allemand qui estime que « le gouvernement a commis plusieurs grosses erreurs », notamment « en justifiant l’augmentation des taxes par la seule protection de l’environnement, bien que la majeure partie des recettes serve un objectif différent. »
« Sa politique n’a jusqu’à présent apporté aucune amélioration notable »
Mais pour le quotidien allemand, la mobilisation des « gilets jaunes » est « différente du folklore protestataire habituel ». « Cette fois, il ne s’agit pas de défendre des privilèges ou des acquis sociaux », explique Die Welt qui voit dans ce mouvement « le symptôme d’une rupture » entre « la classe dirigeante » et des citoyens dont elle est « toujours plus éloignée ».
Süddeutsche Zeitung
« Aujourd’hui, le coût des carburants alimente la colère, et Macron recommande aux automobilistes d’acheter des voitures électriques propres », se moque le quotidien.
En Italie, La Repubblica considère que le mouvement résulte de « la rage d’une classe sociale sans avenir » et de « la colère de ceux qui n’ont plus rien à perdre », des « exclus ».
Le journal espagnol El Mundo voit dans les « gilets jaunes » « la plus grande expression de rejet à laquelle Emmanuel Macron a dû faire face jusqu’à présent ». Pour le quotidien espagnol, c’est « un mouvement périphérique dans tous les sens du terme », « géographique », « social » et « économique ». « Quoi de plus approprié qu’un objet servant à devenir visible en cas d’urgence pour identifier les personnes qui se sentent oubliées du gouvernement ? », s’interroge El Mundo.
« Un nouvel aristocrate, éloigné des problèmes de la population commune »
La Repubblica
En Italie, La Repubblica considère que le mouvement résulte de « la rage d’une classe sociale sans avenir » et de « la colère de ceux qui n’ont plus rien à perdre », des « exclus ».
Corriere Della Sera
Si le quotidien italien, Corriere Della Sera, est moins sévère, admettant que l’écologie est « l’une des plus nobles batailles » d’Emmanuel Macron, il estime que la mobilisation est issue « de causes plus profondes qu’une prétendue insensibilité écologique » des Français.
« Le président Macron, étranger aux partis politiques et néophyte, a été élu en partie grâce à une révolte contre les élites. Maintenant qu’il est à l’Élysée, il est perçu comme un nouvel aristocrate, éloigné des problèmes de la population commune », poursuit le journal italien qui rappelle que « les catégories sociales impliquées sont les plus défavorisées sur le plan économique […] et les plus pénalisées par un système de transport en commun qui, quel que soit son degré d’efficacité et d’importance, implique toujours des millions de trajets quotidiens par la route. »
« Un mouvement périphérique dans tous les sens du terme »
El Mundo
Le journal espagnol El Mundo voit dans les « gilets jaunes » « la plus grande expression de rejet à laquelle Emmanuel Macron a dû faire face jusqu’à présent ». Pour le quotidien espagnol, c’est « un mouvement périphérique dans tous les sens du terme », « géographique », « social » et « économique ». « Quoi de plus approprié qu’un objet servant à devenir visible en cas d’urgence pour identifier les personnes qui se sentent oubliées du gouvernement ? », s’interroge El Mundo.
El País
BBC
Pour la radio britannique BBC, le mouvement montre qu’Emmanuel Macron peine à « rétablir la confiance dans la démocratie parmi ceux qui se sentaient désabusés et détachés de la politique ».
Times
Pour le Times, le mouvement, décrit comme « tentaculaire et amorphe » et n’étant pas constitué des « manifestants habituels », est inédit.
Le Soir
Pour le quotidien suisse, Le Soir, la France se trouve dans un « climat d’exaspération et d’écœurement ambiant » dans lequel « la moindre étincelle peut provoquer un incendie ».
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