mardi, novembre 13, 2018

Le recours à l’essentiel

Kalki, l'incarnation de la fin des temps. 
"Au crépuscule de l'âge présent, lorsque tous les rois (politiciens) seront devenus des voleurs, le Seigneur-de-l'univers naîtra d'un [brahmane appelé] Renom-de-Vishnu (Vishnu Yashas) et sera nommé Kalki." (Bhâgavata Purâna) Mythes et dieux de l'Inde, Alain Daniélou.



La vie moderne tend à éradiquer toute sensibilité traditionnelle


La vie moderne, dans sa banalité quotidienne, semble bien éradiquer toute trace de sensibilité traditionnelle ; mais, dans ses aspects paroxystiques, dans les situations extrêmes qu’elle engendre inévitablement, elle provoque chez certains un ultime et salvateur recours à l’essentiel. [...]


La sensibilité traditionnelle ne requiert pas de compétences intellectuelles hors du commun, mais un éveil de ce que les mystiques appellent « l’intelligence du cœur », c’est-à-dire une ouverture au divin, ou ce que diverses traditions rapportent au « troisième œil », c’est-à-dire au sens de l’éternité. Mais la sensibilité traditionnelle n’est en aucun cas exclusive d’une intelligence de la Tradition que, paradoxalement, le monde moderne a, dans une certaine mesure, facilitée par les moyens de communication. C’est ainsi que l’on peut trouver – mais encore faut-il le vouloir – les œuvres d’un grand nombre d’auteurs, à commencer par celles de René Guénon. [...]

(...) il est possible aujourd’hui, sinon de vivre selon la Tradition, du moins d’étudier les doctrines traditionnelles d’une façon qui eût été inimaginable, par exemple, au siècle dernier. Il convient sans doute de considérer cet aspect des choses comme l’un des « signes des temps » pour reprendre une expression chère à René Guénon. La fin d’un cycle s’accompagne en effet d’une sorte de récapitulation générale de toutes ses potentialités. [...]

Jean Reyor

Parmi les continuateurs de l’œuvre de René Guénon, une place de choix revient à Jean Reyor, dont les Éditions Archè, à Milan, ont publié trois volumes sous le titre général de "Pour un aboutissement de l’œuvre de René Guénon". [...]

 Aux yeux de Jean Reyor, l’homme occidental moderne doit d’abord se libérer, par une ascèse appropriée, des besoins et des habitudes factices qui ont fait de lui, surtout depuis le milieu du XIXe siècle, un être artificiel : 

"Il s'agit, avant tout, de se dégager pour recréer une vie simple, dépouillée de tout ce qui n'est pas la satisfaction des besoins élémentaires de l'être humain, l'accomplissement des devoirs d'état les plus impérieux et l'exercice de la charité effective et non verbale à l'égard du prochain, en commençant par le prochain le plus proche."

Le détachement

Un autre aspect caractéristique des orientations que préconise Jean Reyor à l’adresse d’un aspirant à la réalisation spirituelle est le détachement par rapport aux illusions relatives à une transformation de ce monde : on sent chez lui l’écho de la parole du Christ selon laquelle la seule chose nécessaire est la recherche du Royaume des cieux :

"Toute action extérieure représente des énergies soustraites à l'accomplissement de ces buts essentiels. Alors que nous voulons sortir de ce monde, de tous les mondes, comment pourrait-on nous demander de nous mêler aux activités insensées de ce monde ? (…) Aspirer à la Réalisation spirituelle implique une tendance à sortir du domaine de l'action - qui est celui du changement - pour atteindre l'immuable, à sortir du monde, de tous les mondes, pour atteindre Ce qui est au-delà de tous les mondes."

Les forces politiques modernes sont toutes anti-traditionnelles

Aussi Jean Reyor rejette-t-il catégoriquement tout engagement au sens politique de ce terme :

"L'individu qui aspire à une réalisation spirituelle n'a pas à « prendre parti » entre les divers groupes humains qui se disputent la domination de notre monde, et il ne pourrait le faire qu'en devenant le dupe ou le complice des influences anti-traditionnelles qui animent chacun de ces groupes." 

A ses yeux, les courants politiques que l’on appelle parfois « traditionalistes » participent de l’esprit du monde moderne et représentent des éléments aussi anti-traditionnels que ceux qui se réclament de l’esprit démocratique et des valeurs issues de la Révolution française :

"L'esprit traditionnel n'est nullement lié au conservatisme social, bourgeois plutôt qu'aristocratique, des milieux « réactionnaires » du XIX° s. et du début du XX° s. qui, sur bien des points, est aussi anti-traditionnel que la démocratie; il en est de même des idéologies « totalitaires » qui sont nées ou qui se sont imposées entre les deux dernières guerres. Que la démocratie soit une conception essentiellement anti-traditionnelle, il ne peut y avoir là-dessus aucun doute, puisque toute société traditionnelle est essentiellement hiérarchique."


Le véritable retrait du monde


Pour autant, ce retrait du monde est avant tout une attitude intérieure et n’implique pas nécessairement le repli dans un monastère ou dans un ermitage.

"Sortir du monde, c'est se détacher du monde dans toute la mesure où l'on n'est pas rigoureusement obligé d'agir dans le monde. Le monde en est arrivé à un point tel qu'il est devenu presque impossible d'agir dans le monde extérieur sans se faire le serviteur de l'Adversaire. Nous ne pouvons certes pas éviter cette participation involontaire au jeu des forces qui se disputent la domination de ce monde, mais nous pouvons du moins éviter d'aller au-delà de ce « service obligatoire ». La seule activité proprement initiatique ne peut être que l'acquisition, la conservation et la transmission de la Connaissance." [...]

(...) les conseils adressés par Jean Reyor aux postulants à une réalisation spirituelle dans les conditions de la fin de l’Age sombre qui sont les nôtres rejoignent très largement les conseils dispensés par Jean Biès dans ses "Passeports pour des temps nouveaux". Chez l’un comme chez l’autre de ces disciples de la pensée guénonienne, la sévère lucidité du jugement porté sur le monde moderne n’empêche pas la joie de vivre et un certain sens de l’humour, comme en témoigne cette réflexion de Jean Reyor par laquelle nous terminerons cette causerie et qui proclame sa « joie de vivre en un temps où les illusions sont tombées, où les mensonges sont apparus au grand jour » :

"Disons notre joie de vivre dans un monde où le renoncement et le détachement sont d'une pratique si aisée. A quoi pourrions-nous nous attacher, puisque déjà nous avons tout perdu ?"

Extraits de "Quelques aspects de la Tradition dans les conditions de vie du monde moderne" causerie de Charles Ridoux, téléchargeable gratuitement ICI.



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