dimanche, juin 14, 2020

Israël et le double assassinat des frères Kennedy


Laurent Guyénot a étudié l’histoire profonde des États-Unis et de sa sphère d’influence durant les cinquante dernières années. 


"Par « histoire profonde » (Deep History) ou « politique profonde » (Deep Politics), le politologue Peter Dale Scott entend les décisions et activités occultes qui déterminent les grands événements historiques, et tout particulièrement les conflits armés. L’histoire profonde s’appuie sur les documents secrets déclassifiés ou fuités et sur le journalisme d’investigation, plutôt que sur les rapports officiels ou les discours publics, pour expliquer les soubresauts de l’histoire. Elle inclut, mais ne se limite pas à l’histoire des services secrets (la communauté états-unienne du Renseignement comprend seize agences gouvernementales).

Considérant que les événements déclencheurs de guerre retenus par la « grande histoire » sont presque toujours de faux prétextes, l’histoire profonde est nécessairement révisionniste. Elle est aussi pacifiste, puisqu’elle cherche à exposer à la lumière les vraies causes des guerres. Elle est menée par des investigateurs indignés plutôt que par les historiens de métier. Elle est « conspirationniste » si l’on entend par là qu’elle admet le rôle des complots et pactes secrets, des opérations d’infiltration et manipulation, des financements occultes et trafics d’influence, des guerres psychologiques et campagnes de désinformation, des opérations paramilitaires et clandestines, dans la marche du monde depuis le début de la Guerre froide, et de manière croissante depuis le 11-Septembre. En fait, seule l’histoire profonde permet d’expliquer le basculement du monde de la Guerre froide à la Guerre anti-terroriste, autrement dit du 20ème au 21ème siècle, car cette évolution résulte directement de l’action la plus secrète des États.

Une part importante de l’histoire profonde est consacrée aux « opérations sous fausse bannière » (false flag), par lesquelles un État feint une attaque ennemie pour justifier son entrée en guerre au nom de la légitime défense, auprès de sa propre opinion publique comme de la communauté internationale. Il s’agit pour l’agresseur de se faire passer pour l’agressé. L’histoire institutionnelle – écrite par les vainqueurs – accuse volontiers les nations vaincues de tels agissements : on sait qu’en 1931, lorsque l’armée japonaise décida d’envahir la Manchourie, elle dynamita ses propres rails de chemin de fer près de la base militaire de Mukden et accusa les Chinois de ce sabotage. On soupçonne aussi qu’en 1939, lorsqu’Hitler eut besoin d’un prétexte pour envahir la Pologne, il ordonna l’assaut de soldats et détenus allemands revêtus d’uniformes polonais sur l’avant-poste de Gleiwitz. Et l’on soupçonne qu’auparavant, en 1933, il avait fait incendier le palais du Reichstag pour accuser un « complot communiste » et suspendre les libertés individuelles. En revanche, les nations victorieuses parviennent plutôt bien à maintenir enfouis leurs propres mensonges et crimes de guerre. C’est le rôle de l’historien des profondeurs de les exhumer.

L’histoire profonde est l’histoire de l’« État profond » (Deep State), par quoi l’on désigne les structures de pouvoir qui, dans les coulisses du spectacle politique, mettent en branle les grands mouvements de l’histoire. Bien qu’il ait toujours existé, l’État profond s’est renforcé dans les démocraties modernes (dans une dictature il se confond avec l’État public), en raison du besoin éprouvé par certaines forces de se retrancher hors du regard des citoyens et des sanctions électorales. L’État profond est hostile aux institutions démocratiques de l’État républicain. La transparence que revendique le second est l’ennemi du premier. Mais l’État profond cherche moins à détruire la démocratie qu’à en fixer les limites et l’influencer. Aux États-Unis, il a pris en cinquante ans le contrôle presque total de la politique étrangère, de sorte que toutes les actions directes ou indirectes des États-Unis dans le monde ont des causes cachées du grand public.

La puissance exceptionnelle de l’État profond aux États-Unis s’explique par la nature double et contradictoire de cette nation, que l’on peut caractériser par l’oxymore « démocratie impériale » : à l’intérieur des frontières, la nation américaine est une démocratie, mais à l’extérieur, elle se comporte comme un empire ou une puissance coloniale. L’État profond est le cœur invisible de l’Empire, le centre de commandement de la violence impériale. Autant que possible, cette violence doit rester cachée aux yeux et à la conscience du citoyen américain, qui doit être convaincu que son gouvernement n’agit dans le monde que pour y défendre la liberté et la démocratie. C’est pourquoi l’État profond a constamment besoin de se camoufler, aux yeux de l’opinion publique, derrière un nuage de propagande droit-de-l’hommiste.

Bien qu’il puisse à l’occasion se comporter comme un « gouvernement invisible », l’État profond n’est pas une structure, mais plutôt un milieu polymorphe et changeant. Des clans s’y font et s’y défont au gré des alliances et trahisons. Certains de ces clans sont unis par des liens personnels de sang ou d’argent, auxquels peuvent s’ajouter des réseaux de type initiatique ou mafieux. Certains sont communautaires et même, dans plus d’un cas, solidaires d’un gouvernement étranger, auquel ils peuvent être reliés par les galeries souterraines que constituent les services secrets.

D’autres clans sont idéologiques, mais nourrissent des visions mondialistes ou suprématistes peu compatibles avec le patriotisme républicain classique et avec les valeurs universelles dont se réclame l’État public. Enfin, certains acteurs majeurs de l’État profond ne semblent mus que par la soif du pouvoir personnel : dans les rouages profonds de l’État excellent les psychopathes. C’est la tâche de l’histoire profonde d’identifier, derrière la propagande, ces projets et ces loyautés qui ne s’énoncent qu’à l’abri des médias.

Les acteurs de l’État profond ne sont pas nécessairement inconnus du public. Bien qu’ils intriguent en cercles discrets ou secrets, leur influence sur le monde n’est pas totalement occulte. Il leur arrive d’ailleurs, avec l’âge, de s’en vanter. Les plus puissants occupent de hautes fonctions gouvernementales, où ils sont toutefois plus souvent nommés qu’élus. Mais le rôle qu’ils jouent sur la scène publique est alors différent de celui qu’ils tiennent en coulisses. L’un des postes clés de l’État profond états-unien est celui de conseiller à la Sécurité nationale (National Security Advisor), parce qu’il est protégé par le secret d’État institutionnel. Récemment, ce sont ses conseillers, encore plus discrets, qui ont tiré les ficelles.

Pour l’élite qui opère au niveau profond du pouvoir, le monde est un terrain d’affrontement où toutes les formes de guerre sont permises. L’information est une arme aussi cruciale que l’argent pour la lutte contre les opposants politiques, mais aussi pour le contrôle de l’opinion publique et la manipulation de la démocratie. Les acteurs profonds font l’histoire (history) en racontant des histoires (stories) au peuple. L’expression « état profond » pourrait donc aussi désigner le sommeil hypnotique dans lequel les vrais pouvoirs maintiennent la masse des citoyens pour gouverner à leur insu et, surtout, les amener à approuver la guerre."



Laurent Guyénot, 


Israël et le double assassinat des frères Kennedy
(Conférence de Laurent Guyénot)


(Durée 1:27/15)


"Selon l’agent renégat Victor Ostrovsky (By Way of Deception, 1990), le Mossad tire son efficacité de son réseau international de sayanim (« collaborateurs »), terme hébreu désignant des juifs vivant hors d’Israël et prêts à accomplir sur demande des actions illégales, sans nécessairement connaître leur finalité. [...]

Étant donné l’avantage considérable que tira Israël de la mort de Kennedy, faut-il envisager l’hypothèse d’une responsabilité de l’État hébreu dans l’assassinat de Kennedy ?

Michael Collins Piper l’a fait dans son livre "Final Judgment" (première édition, 1993). La piste israélienne est marquée par la personnalité mystérieuse de James Jesus Angleton, qui, de 1954 jusqu’à son renvoi par Colby en 1974, dirigea à la CIA la Counter Intelligence Division ainsi que le Israel Office. Son biographe Tom Mangold affirme : « Les plus proches amis d’Angleton à l’étranger venaient du Mossad et il était tenu en très haute estime par ses collègues israéliens et par l’État d’Israël, qui lui décerna de grands honneurs après sa mort [1987]. » Une plaque commémorative pour ses services rendus fut notamment inaugurée par le gouvernement israélien. Or Angleton joua un rôle primordial dans l’entrave à la vérité sur l’assassinat de Kennedy, en s’imposant comme liaison entre la CIA et la Commission Warren. Angleton est aussi mêlé au meurtre de sa belle-sœur Mary Pinchot, amie d’enfance de John Kennedy et militante pacifiste, divorcée d’un cadre de la CIA, qui eut une influence certaine sur le président et qui enquêta par la suite sur son assassinat. Elle fut retrouvée morte près de chez elle, le 12 octobre 1964, et son journal subtilisé par James Angleton. À l’époque où le HSCA rouvrit l’enquête, Angleton activa à nouveau son réseau de désinformation : il est la source principale du livre d’Edward Jay Epstein, "Legend : the Secret World of Lee Harvey Oswald" (1978), qui présente Oswald comme un agent du KGB. Rappelons qu’Epstein interviewa pour son livre George De Mohrenschildt le 29 mars 1977, quelques heures avant que ce dernier soit retrouvé mort chez lui d’une balle dans la tête. Les propos que lui prête Epstein contredisent le récit qu’il venait d’écrire lui-même de sa relation avec Oswald. Le rapport de police met le « suicide » de De Mohrenschildt en relation avec son état mental déclinant, attesté par ses plaintes récurrentes dans les derniers mois de sa vie que « les juifs » ou « la mafia juive » voulaient sa peau.

Le dossier à charge d’Israël repose également sur Jack Ruby, l’homme qui assassina l’homme qui assassina (prétendument) Kennedy. Jacob Rubenstein – de son vrai nom, fils d’immigrants juif polonais –, il s’était pour cela introduit dans le commissariat de Dallas en tant que traducteur pour des reporters israéliens. Ruby, démontre Piper, était membre du syndicat du crime juif dont le parrain était Meyer Suchowljansky, alias Lansky. Lansky avait perdu dans la révolution cubaine le contrôle lucratif de ses casinos et bordels de La Havane, et était à ce titre intéressé par le renversement de Castro. Mais c’était également un généreux contributeur à la cause sioniste et c’est en Israël qu’il se réfugiera en 1970 pour fuir la Justice américaine. Sa Yiddish Connection ou Kosher Nostra, comme on l’appelait parfois, incluait Benjamin Siegel, dit Bugsy, « l’homme qui inventa Las Vegas » et l’un des chefs du tristement célèbre Murder Incorporated. Ruby était l’ami et le partenaire de Mickey Cohen, qui succéda à Siegel comme acolyte de Lansky pour la Côte Ouest.

Dans ses mémoires, Cohen proclame son sionisme ardent et se vante de ses importantes contributions financières, ainsi que du trafic d’armes dont il fit profiter Israël. Ruby lui-même, après un voyage en Israël en 1955, s’impliqua dans ce trafic international depuis Dallas, qui en était alors l’une des plaques tournantes. Gary Wean, ancien enquêteur de la Police de Los Angeles, révèle dans son livre "There’s a Fish in the Courthouse" (1 987), cité par Piper, que Cohen eut de nombreux contacts avec Menachem Begin.

Accessoirement, Wean révèle que Cohen, dont l’une des spécialités était de compromettre sexuellement des personnalités en vue de les faire chanter, avait introduit Marilyn Monroe dans la vie de Kennedy et voulait se servir d’elle pour connaître les intentions de Kennedy sur Israël..." 

Lire la suite de la passionnante enquête de Laurent Guyénot dans son livre 


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