dimanche, mars 18, 2018

Billet d'humeur

L'instructeur spirituel et moniteur de ski : Ned Flanders



Méditation, confusion, incompréhension, soumission





par Patrick,
lecteur du blog et 
avocat d'un bouddhisme originel.
(Les sous-titres ne sont pas de Patrick)




En Orient, dans le Dharma, ou autrement dit dans la Sagesse traditionnelle fondée sur l’Eveil, aucun terme et aucune technique de ce Dharma ne correspond ni ne peut être traduit par le mot méditation [latin meditare : “s’exercer” ; racine Grecque “med ”, verbe “medomai ” : prendre soin de, médecine] et encore moins par “méditation cartésienne” du “cogito ergo sum” !

Surtout

Surtout, ne pas cogiter, s’abstenir de cogitation durant cet espace de temps de la méditation, chose très difficile car il faut arriver à sortir du piège des cogitations centrifuges : prapañca.


Samatha-bhâvanâ et Vipasyanâ-bhâvanâ 


Le mot méditation n’exprime donc en rien le sens profond du mot Sanskrit : bhâvanâ : “développement”, “cultiver”, “faire croître”, dont les deux principaux développements sont Samatha-bhâvanâ ou développement de la tranquillisation profonde, samatha, et Vipasyanâ-bhâvanâ ou Vipassanâ-bhâvanâ : développement de la Vue profonde pour “Voir les choses telles qu’elles sont” : impermanentes : anitya, insatisfaisantes : duhkha, sans-essence : anâtman vers cette Vue profonde de la connaissance du cœur, citta, distinct de la tête. Cette Vue n’est en aucun cas la vue superficielle et enfantine d’une connaissance discriminative, vijñâna, de l’intellect, du mental, manas. Lorsque cette Vue profonde s’installe, elle devient irréversible, supramondaine, par abandons successifs, par retrait des sens de leurs objets : pratyahâra, terme-clé du Yoga traditionnel, réservé à des ascètes de la voie du milieu, à des « monos », des moines.


Où sont les bons moniteurs de bhâvanâ ?


Il faut un instructeur qualifié qui connaisse parfaitement la technique et ce vers quoi elle conduit, instructeur qui ne devrait la transmettre normalement qu’à un élève qualifié et équilibré. Il n’est jamais question de profanation en ce domaine, ni d’une recette de cuisine ou d’un bricolage spirituel mondain genre New-Age, car les risques sont réels d’accentuer, d’aggraver des déséquilibres psychosomatiques de ceux qui se verraient embarqués dans ce genre de pratiques par des propagandistes inconscients. Ne pas oublier que dans tous les pays bouddhiques, la majorité des moines ne pratiquent plus les techniques de bhâvanâ ! sauf et seuls quelques-uns dits de la tradition de la forêt qui les pratiquent sérieusement, mais ils sont de plus en plus rares. Ce que l’on fait croire aux occidentaux est fallacieux.


Trois amis en quête de Sagesse


Ce livre : “Trois amis en quête de Sagesse”, par Christophe André, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard, livre initié par le psychiatre de l’Hôpital St Anne, Christophe André, sera publié en janvier 2016 aux Editions l’iconoclaste, résultant aussi de réunions de travail au sein d’un groupe d’environ 60 personnes intéressées par le sujet, dont un seul bouddhiste, Matthieu Ricard qui pose sur la couverture du livre en question.


Un moine bouddhiste ne devrait ni adhérer ni cautionner ni faire de publicité à la radio ou à la TV. Un moine bouddhiste n’a rien à faire sur un plateau TV, ce n’est pas sa place. Les 60 personnes qui participèrent au livre sans être citées étaient pour la plupart des psy et coachs d’entreprises, représentants d’une instrumentalisation et d’une marchandisation du Dharma [nous l’avons dit, véhiculant la Sagesse traditionnelle fondée sur l’Eveil], pour, ici, gagner de l’argent en organisant des stages en entreprises pour rendre les salariés plus performants ! Ce n’est pas pour le bien des salariés mais pour le bien de l’entreprise.


Money Bliss 


A Bombay nous avons vu une jeune femme faire du coaching à des chefs d’entreprises en s’appuyant sur les enseignements de la Bhagavad Gitâ ! En France certains chefs d’entreprises utilisent la règle de St Benoît pour leurs cadres, alors que cette règle est réservée aux moines ! Pourquoi pas non plus la pratique des “Béatitudes” réservée aux moines Chrétiens ? Aujourd'hui, toutes les dérives sont permises et en cours.


On peut se détendre et se détacher mais...


Cela dit, apprendre à se détacher des identifications à ses souffrances, qu’elles soient physiques ou mentales, peut être favorable à un apaisement, mais cela ne devrait être proposé que dans un cadre respectant une éthique médicale vérifiée et en informant toujours de l’origine des pratiques proposées tout en précisant que ces pratiques proposées ne sont qu’un tout “petit aspect” d’une pratique extra-religieuse uniquement réservée aux Yogis. Car les gens finissent par croire que le Dharma, finalement, ce n’est que ce tout “petit aspect” qui leur est présenté. Et bien, NON !


Les dangers de la méditation


Voyons maintenant les dangers de la méditation mal enseignée, mal conduite par cette “mindfulness” de salon comme on soigne la constipation par le Yoga. Lorsque vous cherchez le calme sur le coussin, que ce passe-t-il la plupart du temps ?


Il faut savoir qu’en “méditation” la majorité des pratiquants dorment, rêvent ou cogitent sur tout et n’importe quoi. Car, stopper le flot des pensées est extrêmement difficile, impossible pour la plupart. Mais, il y a plus grave. Il arrive souvent que des remontées de souvenirs douloureux, des mémoires enfouies dans le subconscient, resurgissent au niveau conscient, comme des chocs post-traumatiques d’un passé que l’on croyait oublié ! Comment voulez-vous dire aux pratiquants : “Ne vous identifiez à rien !” Ce n’est pas possible !


Que dira l'instructeur de Patrick ? 


Notre Instructeur nous dira : “On ne parle pas de méditation bouddhique à des profanes, car celui qui le fait en subit les conséquences tôt ou tard.”


Remontée de souvenirs « acides »


Ces remontées des mémoires peuvent provoquer des décompensations psychiques de névroses voire de psychoses, aggraver un état de santé déjà précaire, dépressif ou sub-dépressif comme c’est souvent le cas. Il est d’une grande responsabilité de la part des coachs d’entreprises de jouer les thérapeutes imprudents, alors qu’ils sont généralement totalement ignorants de la puissance du subconscient.


Méditez pour être plus efficace et taisez-vous !


Enfin, nous pouvons dire que ces techniques sont aussi un moyen de faire taire les salariés en les faisant culpabiliser du fait que s’ils disent avoir trop de travail, de ne plus pouvoir assurer les surcharges professionnelles, il leur est répondu que c’est parce qu’ils ne savent pas s’organiser ! Ce fut la réponse de notre ancienne ministre de la santé aux 8 urgentistes en grève à l’hôpital de Grenoble qui appelaient au secours, tant ils n’en pouvaient plus. Voilà à quoi, aussi, peuvent servir les techniques de méditation dans les mondes des entreprises : à vous faire taire, à vous demander d’accepter l’insupportable, à vous soumettre, à obéir.


S’asseoir en bonne compagnie


En résumé, la méditation assise bien conduite est réservée à des gens équilibrés, mais n’existe en fait que pour les seuls ascètes qui l’utilisent comme moyen technique, comme moyen habile, sur leur cheminement en connaissance des fondamentaux du Dharma.



Merci Marion !


Nous terminerons en remerciant Marion Dapsance pour ces deux livres “Les dévots du Bouddhisme” et “Qu’ont-ils fait du Bouddhisme ?” publié en début 2018. Elle a œuvré pour la santé des gens, au sens du droit de retrait, du principe de précaution, du droit d’alerte, toutes expressions du Droit Français. Son dernier ouvrage est salutaire pour apprendre à réfléchir. Quant à ces bouddhistes qui sont en désaccord avec elle, nous leur disons qu’ils sont dans l’erreur par leurs “vues fausses” : mithyâ drstya. Qu’ils apprennent donc à réfléchir et ce n’est pas trop tard.


Nous (Patrick)

Nous sommes en accord avec la démarche du dialogue inter-religieux entre gens intelligents et non sectaires, car il est visible un peu partout que les sectarismes prennent de plus en plus d’ampleur dans les bouddhismes affadis et extrémistes, ce qui est tout de même un comble. La plupart des bouddhistes ne connaissent pas grand chose à la Doctrine et leurs moniteurs non instruits non plus. Les instructeurs véritables deviennent rares et les moniteurs prospèrent. C’est ainsi !


Vous [ami(e) lecteur-lectrice], vous êtes dans la panade !


Quant à la compassion, elle est devenue un slogan publicitaire pour réduire à néant votre capacité à réfléchir !



Qui connaît Karunâ de nos jours ?



Karunâ en Sanskrit signifie : AMOUR AGISSANT, ce qui est différent de “compassion” : “souffrir avec”, mais qui ne pousse pas nécessairement à AGIR par AMOUR.



Le dessin envoyé par Patrick (à méditer avec un minimum de prapañca) :





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