lundi, mars 05, 2018

Des Bibles brûlées par des lamas tibétains

Question : Le christianisme et le bouddhisme peuvent cohabiter ?
Réponse du Dalaï-lama (traduit par Matthieu Ricard) : Bien sûr !...



Témoignage d’un ex-moine lamaïste devenu chrétien

Aujourd’hui, j’ai trente ans. J’ai été moine bouddhiste pendant 14 ans. Ça a été un long et dur chemin, avec quelques moments agréables ; un chemin que mes parents ont balisé depuis le Tibet.

Mon père était un nomade de l'Amdo au Tibet qui gagnait sa vie dans le transport du sel à dos de cheval, des mines de sel jusqu’à la ville. Il a rencontré ma mère lors d’un de ses séjours à Lhassa et l’a épousée. Peu après, ils furent touchés de constater que ma mère attendait des jumeaux. Un dignitaire bouddhiste prophétisa que l’un des jumeaux était l’incarnation d’un grand Lama. [...]

En 1959, fuyant l’invasion chinoise du Tibet, ils traversèrent l’Himalaya pour le Népal où ils travaillèrent comme tisserands dans une entreprise de tapis. La famille s’agrandit avec la naissance de deux filles. Avant ma naissance, mes deux frères jumeaux furent renvoyés au Tibet, afin que l’un d’eux rejoignit le monastère, du moment qu’il était supposé être la réincarnation d’un lama. Mais en 1981, nous apprîmes que tous les deux furent tragiquement tués lors d’une période de troubles avec la Chine. Après cela, mon père mourut et mes sœurs migrèrent au Etats-Unis et c’est de là qu’elles ont soutenu ma mère et moi pendant quelques années.



Un monastère tibétain en Inde


A l’âge de cinq ans, je fus envoyé dans un monastère tibétain du sud de l’Inde, afin d’y commencer une formation monastique. Ceci était le souhait de mon père car nous tibétains croyons que nos enfants, s’ils deviennent des moines, prendront soin des parents après leur mort. J’eus beaucoup de nostalgie pour la famille une fois au monastère, mais ne retournai point. En ce temps là, le téléphone était chose rare et j’étais très jeune pour voyager seul. 



Les pratiques occultes quotidiennes

La vie du monastère était dure avec une routine quotidienne de mémorisations des textes bouddhistes, de chants et de méditations qui s’accompagnent de mantras qui invitent l’entrée des esprits guides et qui accompagnent la puja à l’honneur de l’Oracle – l’adoration de Palden Lhamo, la même divinité que les indiens servent sous le nom de Kali avec des pratiques différentes. [...]

Le Monastère Serah, tel que nous l’appelions, a été créé par le Dalaï-lama et abritait cinq mille moines (aujourd’hui dix mille). C’est le plus grand des trois monastères tibétains du sud de l’Inde.



Moine musicien 



Pendant notre routine journalière, nous passions du temps à apprendre les instruments et accompagnions les cérémonies rituelles spéciales dans les familles ; nous leur enseignions aussi les traditions et les doctrines bouddhistes. J’appris particulièrement à jouer la trompette spéciale des cérémonies et des années plus tard, je devins le leader des trompettistes du Dalaï-lama. Le Dalaï-lama était mon gourou. Quand je devais jouer ce rôle de leader, j’étais tout habillé de vêtements brillants et colorés, avec un large chapeau jaune. Je me souviens qu’un jour, il me bénit par ces mots : « Tu es le meilleur joueur de trompette ; joue bien. »


Incorporer des entités


Je passais aussi beaucoup de temps dans la méditation ; dans l’étude des écritures, de la sagesse, de la connaissance et dans l’apprentissage de l’art oratoire sur ces sujets, car mon maître et professeur voulait que je devienne un prêtre officiant capable de conduire des cérémonies et des rituels. Je m’efforçai ardemment à me discipliner par le jeûne et la méditation, mais dus faire face aux tentations. Plusieurs fois durant les méditations, quand il nous était demandé de nous vider afin que les esprits entrent en nous, j’avais du mal comme tous les autres moines et je peinais à réussir.
Châtiments corporels


Après ces années, je commençai à ressentir du mécontentement quant à ma vie monastique et fis plusieurs plans de fugue. Mais en cas d'échec, la tentative de fuite pouvait susciter de sérieuses punitions. (Les occidentaux l'ignorent, mais fuguer peut générer de violentes sanctions.) 


 Intérêt pour Jésus

Apprendre à parler l’anglais faisait partie de mes études monastiques générales. Notre professeur d’anglais était un occidental chrétien. Petit à petit, je devins curieux au sujet de l’histoire de Jésus et de Ses enseignements. Je discutai de cela avec mes amis moines et nous décidâmes d’en demander davantage au professeur sur l’histoire de Jésus. [...]

Le professeur offrit à chacun de nous un Nouveau Testament que nous emportâmes dans nos cellules. [...]



"Le christianisme est inférieur au bouddhisme"

Un jour, l’intendant de nos cellules vint vérifier nos documents et trouva les Bibles. Il en lut un peu ; se rendit compte qu’il était question de Jésus et fut saisi d’une violente colère. Il se mit à nous réprimander. « Où avez-vous eu ceci ? » « Qui vous les a donnés? » Nous craignîmes de dire le nom de notre professeur d’anglais et préférâmes mentir. Nous lui dîmes que ce sont des frères indiens qui nous les avaient offertes. Il nous avertit que si nous lisons la Bible, nous irons en enfer. « Si vous lisez ce livre, vous n’aurez pas la vie. Le christianisme est inférieur à notre religion et ne conduit pas au Ciel. Si vous mourez dans le christianisme, vous n’aurez pas de vie réincarnée dans laquelle vous pourrez retourner. » Nous gardâmes le silence et nous contentâmes d’écouter. 

Bibles brûlées

(Les lamas) confisquèrent nos Bibles, les brûlèrent et pour punition, ils nous privèrent de nourriture pendant un jour et nous obligèrent à mémoriser, avant dix heures du matin suivant, trois pages d’écritures. C’était tout simplement irréalisable ; personne d’entre-nous ne parvint à le faire. Le maître resta alors irrité et dit : « N’apportez jamais ce genre de livre dans votre cellule. » Nous fûmes flagellés avec des fouets faits de nœuds pour avoir failli à la discipline, et quelques uns d'entre nous finirent à l’hôpital. […]

Une année passa, puis vint le Nouvel An Tibétain. Il faisait de plus en plus chaud et notre impatience grandissait. Un jour donc, mon ami me dit : « Nous allons quitter le monastère maintenant. » [...] nous partîmes secrètement, un après-midi à 15 heures, avec seulement 3.600 Roupies (80 US dollars) avec nous. Et plus tard, nous écrivîmes à l' Abbé et l’informâmes que nous ne retournerons jamais.

Au bout du compte, nous prîmes la direction de Katmandou au Népal. Là, je rencontrai ma mère et mes deux sœurs pour la première fois en quatorze ans.


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