lundi, février 08, 2021

Je n'aime pas la police de mon pays

« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. »
Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis.

(1:49)

"(...) il est impossible de ne pas réagir face aux insupportables bavures policières, restées impunies sous la droite comme sous la gauche. Cela ne peut que révolter, car ce qui ne provoquait pas trop de réaction sous la dictature de Vichy, à l’ombre de l’occupant nazi, ne peut rester sans la moindre riposte alors que nous sommes censés être en régime démocratique." (Maurice Rajsfus)


Il convient de poser la question essentielle. L’homme a-t-il besoin de disposer d’une police répressive ?

A-t-il besoin de se rassurer ou l’a-t-on convaincu de la nécessité de songer à sa sécurité ?

Il ne peut y avoir de réponse précise à ces interrogations. Plus certainement, cette force de l’ordre a été imposée, dans le même temps qu’était expliquée l’urgence de protéger un bien susceptible d’exciter la convoitise. On a persuadé le citoyen qu’il lui fallait se défendre et, à cette fin, quoi de plus utile que ces hommes armés en capacité de protéger ceux qui vivent au pays de la liberté ? Accepter cette explication, c’est estimer cohérente l’origine de la féodalité née dans le haut Moyen Âge du fait de ces hommes d’armes qui s’installaient brutalement dans un lieu, imposant leur présence par la force, expliquant aux paysans et aux villageois qu’ils étaient là pour les défendre. En échange, bien entendu, du versement de la dîme dans le meilleur des cas, du pillage systématique plus généralement.

Comme nous n’en sommes plus aux temps barbares, il paraîtrait naturel de gérer paisiblement nos problèmes existentiels, sans être constamment épiés, en échange d’une protection approximative. Il faut bien nous convaincre que le policier est loin d’être ce médiateur en capacité de calmer les conflits pouvant intervenir dans une société où les différends seraient d’ordre mineur. Ce qui n’est pas toujours le cas, mais la présence insistante de ces civils en uniforme et lourdement armés ne peut qu’exacerber les simples disputes. C’est ensuite la démonstration de l’absurde nécessité d’une permanence de
l’autorité qui protégerait l’État et les citoyens.

Depuis la nuit des temps, on a expliqué au bon peuple qu’il n’est pas suffisamment adulte pour assurer sa propre sécurité. Tout en paraissant négliger le fait que l’insécurité naît, le plus souvent, de conflits sociaux dont la responsabilité incombe à ceux qui, par la suite, ne tarderont jamais à faire appel aux forces de l’ordre. D’où cette complicité de fait entre oppresseurs légaux et mercenaires, toujours disponibles pour soutenir les mauvaises causes.

De toute éternité, ceux qui ont été chargés de rassurer l’ensemble de la société se sont sentis indispensables pour conforter l’ordre établi. Les mêmes devaient intégrer la certitude qu’ils protégeaient surtout les intérêts particuliers de ceux qui les missionnaient pour maintenir l’ordre. Quel regard le policier peut-il jeter sur une population qu’il peut réprimer à chaque réquisition ? À l’école de police, on lui a appris à évacuer tout sentiment humanitaire. Il se doit d’être neutre dans son comportement, paraît-il, mais ce n’est que rarement le cas. Ce qui signifie très clairement qu’il doit s’abstenir de tout commentaire sur la politique répressive dont il est le fidèle exécutant. Nul ne l’a obligé à endosser la livrée de serviteur de l’État. S’il n’est pas satisfait de la tâche obligée, nul ne le retiendra, mais il faut bien constater que peu de ses collègues choisissent de retourner au chômage ou à une activité rémunérée au Smic. En fait, non seulement les départs sont rares, mais, en période de crise, on se bouscule aux concours d’entrée dans les écoles de police. C’était le cas au temps de l’État français de Pétain. Cela n’a pas varié : sous la République française de Nicolas Sarkozy et de François Hollande
(et de Macron), la mentalité des candidats est pratiquement identique. En 1940, comme en 2012, (comme en 2021) c’est le même regard mauvais porté sur leurs contemporains par les serviteurs de l’ordre, le même zèle apporté à l’exécution des tâches les plus nauséabondes. C’est soi-disant en toute neutralité que le policier interpelle, place en garde à vue, fait emprisonner, expulser, et, le cas échéant, déporter comme jadis. Ce n’est pas son affaire, car il s’efforce de croire qu’il ne fait qu’obéir aux ordres reçus. Comment pourrait-il en aller différemment ? S’il a fait le choix d’entrer dans la police, ce n’est pas pour jouer les enfants de chœur, n’est-ce pas ? Peut-être même s’acharne-t-il sans joie sur sa victime du moment… mais il s’est accoutumé au travail bien fait.

La police ne supporte pas les critiques. Les auteurs de bavures s’appliquent d’ailleurs à faire durer la procédure, espérant bénéficier de la clémence de la Justice. Plus le temps passe, moins ils s’estiment coupables. Au-delà, il n’est pas convenable de rappeler les brutalités policières et moins encore le nombre de victimes dues à leur activité. Ne pas tenir compte de cette volonté de censure relèverait de l’insulte faite à la police. [...]

Le policier aimerait bien être convaincu de l’importance de son rôle social, mais il n’y croit guère. Pourquoi lui aurait-on enseigné les gestes brutaux si c’était pour garder ses mains dans les poches ? On l’a persuadé qu’il ne pouvait être qu’un médiateur violent, disposant d’un pouvoir discrétionnaire sur une population qui ne peut que le subir. Comment le policier pourrait-il ignorer qu’il n’a pas revêtu l’uniforme bleu pour créer du lien social ? Combien de fois, du ministre de l’Intérieur à ses instructeurs, ne lui a-t-on pas répété qu’il n’avait pas vocation à suppléer les assistantes sociales ? Son rôle est de constater des délits et de les réprimer. Il sait qu’il n’est pas là pour plaire, mais ne comprend pas qu’il puisse être détesté…


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