vendredi, juillet 02, 2021

Satanisme ?



Le modèle tel qu’il est imposé est métaphysiquement subversif. Il a substitué l’Utopie au Mythe, ou autrement dit l’Illusion du Devenir au modèle de l’Être. Il exprime une vision linéaire et déclinante du temps, contraire à la circularité et il propose des versions diverses et variées de la “Terre Promise”. Il a fait de sa métaphysique une pensée avide, insatiable, ennemie de toute forme et de toute identité. A la différence de la hiérarchie et de son imaginaire pyramidal, cette métaphysique ne peut pas construire des pyramides, pas même renversées, sinon sous forme de farce ou de caricature. Son sommet se révèle être un gouffre. On peut le reconnaître dans toutes les conceptions religieuses antiques qui furent en mesure de lire le futur. En nous plaçant dans la vision religieuse de notre époque, on peut dire que le modèle dont on parle et que l’on observe aujourd’hui est, selon sa propre définition, un Satanisme.

Si l’on veut bien regarder plus en arrière, en nous référant à des conceptions plus antiques qui ne se fondent pas sur le dualisme Bien/Mal, on se rend compte que nous nous trouvons, d’une façon ou d’une autre, en présence du même phénomène. En fait, pour nos anciens, le Mal était l’absence du Bien (soit l’incapacité de hiérarchiser ou de discipliner). Le Mundus existait pour protéger l’Urbs de l’Immonde, où tout ce qu’il y avait de sacré mais aussi tout qui n’était pas ordonné et réparti correctement (par le Rex et le Pontifex) possédait une forte valeur désagrégative et destructrice.

Aujourd’hui, ce même désordre, nous l’appelons satanisme. En effet, si l’on considère avec attention ce qui est dit sur Satan (« Il existe mais Il n’est pas ») il s'avère que ce sont les formes du désordre, de la malveillance déchaînée qui, lorsque il n'y a pas d’axe hiérarchique, constituent Satan, lequel se nourrit constamment de toute nouvelle scorie et dégénération. Il s’agit d’un abîme, et non pas d’un sommet, d’un vide et non pas d’une pyramide.

C’est pourquoi toutes les personnalisations de l’Antéchrist et les identifications à la Marque de la Bête sont aussi trompeuses que présomptueuses pour celui qui les craint, à cause d’une erreur de perspective ou par manque de modestie : dans l’Apocalypse, il est dit clairement que l’Antéchrist aurait trompé quiconque sauf les élus qui l'auraient été eux-mêmes s’ils n’avaient pas été, précisément, des élus. Celui qui entend identifier l’Antéchrist se considère donc automatiquement comme élu tandis que qui, au contraire, est attiré par lui et n’hésite pas à endosser un tel rôle, se trompe lui aussi dans son identification mimétique à quelque chose qui le dépasse.

C’est justement une telle confusion qui accompagne toute attitude satanique, caractérisée avant tout par le désordre, l’absence de conscience et de contrôle de soi, avec la haine du beau, du sourire et du bonheur. Tolkien a donné de tout cela (de Sauron à Saruman) une image assez précise et exacte.

Ont peut donc assister à tout ce qui arrive comme si c’était la trame de Rosemary’s Baby, bien que sa mise en scène, imprégnée de suggestions obscures et contradictoires, tourne carrément à la folie. Quand bien même quelques-uns se prendraient pour l’incarnation de l’Antéchrist ou pour un de ses annonciateurs (et, à un certain niveau de perturbation psychique et de possession subtile, cela se peut) leur éventuelle tentative de réaliser à la lettre ce qu’ils ne sont pas en mesure de comprendre ne peut être qu’une illusion. Ce que nous définissons comme satanisme se situe dans les actions, dans les gestes, dans les rites, dans les symboles, dans les pensées, dans les hypnoses, non pas dans les plans des forcenés s’imaginent pouvoir mettre en œuvre.

Toujours dans l'ouvrage déjà cité de 2002, j'écrivais que le verbe, qui se décline au passif dans l’ère de la non-conscience, ne peut finalement pas avoir de sujets, mais seulement des compléments d’agent. Le système unique qui impose sa dictature subversive (et, dès lors, satanique) peut avoir lui aussi un Comité Central mais pas un Centre. Son vampirisme dégénéré s’exprime dans chaque forme de dévastation et de cruauté : depuis la pédophilie jusqu’aux sacrifices humains, en passant par toutes les manifestations de destruction du moi (au travers des identités sexuelle, ethnique, culturelle, idéologique jusqu’à la narco dépendance et à l'addiction à l’écran). Et il le fait subtilement, par le biais d'automatismes, de conditionnements psychiques, plutôt que par celui d’actions et de programmes.

On ne répond pas à un tel défi avec un appel à la résistance, parce qu'il ne s'agit pas de quelque chose de solide mais de gazeux. Cela ne se combat qu’avec l’auto-conscience, la verticalité, le sourire, le bonheur, la créativité et le Symbole.

Ce n’est pas un hasard si, avec toutes les justifications politiques possibles, les symboles traditionnels sont à l’index aujourd’hui : parce que chacun possède une valeur propre. Comme en ont une les rites, dont certains sont inconsciemment anthropologiques, et qui sont eux-mêmes constamment mis à l’index. Le Reset signera-t-il un renforcement du satanisme ? Peut-être, en tout cas celui-ci est
intrinsèque à une époque comme la nôtre où Utopie et Subversion se sont substituées aux Archétypes délaissés. Tout au plus, le Reset ne rendra-t-il que plus visible ce qui est depuis longtemps.

Gabriele Adinolfi, extrait de 
(PDF gratuit)

Ce ne sera jamais comme avant. Quand, et si, la pandémie, l’infection et la psychose de la Covid 19 finissent un jour, de quelque façon qu’elles se terminent, le monde ne sera plus le même. Là-dessus, nous sommes tous d’accord. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois au cours de ce millénaire. Au lendemain de la destruction des tours jumelles, Bush Jr. affirmait déjà : "Rien ne sera comme avant". Et, en effet, beaucoup de choses ont changé dans notre mode de vie, à commencer par notre accoutumance à nous laisser dépouiller de nos droits intimes et à subir des intrusions, même de la part de civils. Aujourd’hui, une humanité anxieuse, en particulier en Europe, aspire à retrouver la normalité, nouvelle ou ancienne peu importe. Elle pensait avoir exorcisé la mort, en la cachant sous le tapis, en organisant des funérailles bâclées en guise de rite de refoulement. Or, voilà que maintenant, matraquée de manière obsessionnelle par la terreur pandémique des médias, elle redécouvre avec effroi une loi naturelle qu’elle s’obstinait à ne pas voir : celle de la mort. Pire encore : qu'elle est inévitable. L’humanité occidentale, bouleversée par cette découverte, se montre désormais incapable de faire face à la mort, et donc à la vie. Certains pays catholiques comme l’Espagne ou l’Irlande, peut-être parce qu’ils sont plus habitués à l’assistance caritative que d’autres, sont particulièrement traumatisés par l’évidence de cette issue. Surtout si l’on meurt isolé, et que l’on n’a oublié les paroles de la chanson de Fabrizio De André: « Quand on meurt, on meurt seul ». C’est pourquoi veut-on être accompagné, pour ne pas avoir trop peur ? Allez savoir ! Cela ne promet rien de bon pour l'avenir, parce que l’inconsistance anthropologique n’offre aucune perspective. En choisissant la passivité et des solutions qui n’engagent pas sa propre responsabilité, c’est un désastre sans égal qui s’annonce. Cela dit, chacun se demande : quel futur peut-on imaginer ? Que peut-on espérer ? Toute la classe dirigeante mondiale se pose la question et suggère des réponses dans lesquelles on pense avoir trouvé le Reset (la relance) de l’économie. Soit la New Economy, soit la Green Economy. Et elle se tourne vers Davos, où chacun s’illusionne de voir enfin tranchés les nœuds et résolues les controverses. D’autres aussi regardent vers Davos. pour savoir où nous conduit le Grand Frère. Les uns comme les autres sont, comme diraient les Français, à côté de la plaque. Bien sûr, ils se trompent. ...


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