jeudi, octobre 13, 2022

Voies de Libération Totale


Voies de Réalisation Principielle
Voies de Polarisation


Par Nirodha


Nous allons présenter quelques réflexions sur les différentes Voies indiquées dans notre titre pour bien faire comprendre leurs différences et pour essayer de parer – mais est-ce possible ? – à la grande confusion qui règne en nos temps de fin du Kali-Yuga.


René Guénon, dans ses ouvrages : "La crise du monde moderne", "Initiation et Réalisation", "Le Règne de la quantité", etc., a magistralement défini et la nature des Voies et les conditions à remplir pour les suivre et le texte ci-dessous présenté est en quelque sorte une synthèse des écrits de René Guénon.

Tout cheminement sur une Voie authentique d’Eveil commence par une « initiation » : « initium = commencement » … car celui qui n’a pas commencé ne pas continuer ! Cette « entrée » sur une Voie permet de développer une compréhension de plus en plus profonde vers une « synthèse » nécessaire des données métaphysiques et psychologiques transmises, en évitant toujours les dangers du syncrétisme. Car, un pied sur une Voie et un pied sur une autre Voie, c’est l’image du terme technique « bivoie » venant des chemins de fer, et c’est le déraillement assuré du train, autrement dit l’échec de l’ascèse mal conduite.

Encore une fois, et il n’est pas inutile de le rappeler, il ne faut pas confondre le Dharma atemporel avec les bouddhismes qui sont des « systèmes : -isme signifiant système » qui occultent plus ou moins le Dharma, chacun de ces « systèmes » se présentant comme seul authentique et tous se critiquent entre eux. Le Dharma n’est pas un système. Il n’est donc pas non plus une « religion » mais dès l’origine tout simplement et directement une Voie de Libération Totale « extra-religieuse », sans aucun dogme, sans aucune croyance, sans aucun préjugé. La Bodhi y est à l’œuvre et guide l’aspirant tandis que « Le Bhagavat, le Bienheureux, se sert des mots mais n’est pas pris au piège des mots ».

Toute Voie a pour caractéristiques, entre autres hypothèses, deux hypothèses de base, sans la considération desquelles la notion de Voie n’a aucun sens.

Première hypothèse : L’homme est informé par trois Ordres, que nous appellerons, l’Ordre physiologique ou phénoménal grossier, l’Ordre psychologique ou phénoménal subtil et l’Ordre métaphysique ou par-delà le phénoménal ou encore Spirituel.

Deuxième hypothèse : Cette deuxième hypothèse nécessaire est la reconnaissance de l’insatisfaction foncière, fondamentale des deux premiers Ordres, physiologique et psychologique, et la supposition ou la prescience de la satisfaction, de la béatitude apportée par la réalisation du troisième Ordre, l’Ordre métaphysique.

Nous aimerions évoquer une image qui rendra plus frappante cette hypothèse dont les termes peuvent paraître obscurs pour qui prend contact pour la première fois avec ces notions.

Nous considérons que les existences quelles qu’elle soient, humaines, infra–humaines, supra–humaines, sont comparables à des vecteurs plongés dans un bourbier nauséabond jusqu’au niveau supérieur de la lèvre inférieure. Parfois des courants d’immondices particulièrement répugnants passent devant les enlisés, parfois aussi des courants de miel et de parfums.

Certains ne trouvent pas cette situation intolérable : ils ferment les yeux, la bouche, et le nez aux passages des courants infects et les ouvrent largement aux passages des courants parfumés. Certains aiment même les immondices et s’y plongent.

Mais d’autres ont conscience du désagréable de la situation ordinaire et du pénible, de l’horrible même, des courants d’ordures. La plupart ne voient pas comment s’en sortir ; ils restent passifs, mal à l’aise, souffrants, nostalgiques, dans leur mare infâme. D’autres, émus de cette situation où les autres sont impliqués avec eux, veulent non seulement se sauver mais aussi sauver les autres ; ils s’agitent beaucoup, font de grands gestes qui soulèvent des vagues, et tout le monde en a plein la bouche.

Enfin, les derniers, sages déjà un peu, conscients de l’horreur de la situation, s’approchent doucement, tout doucement du bord du cloaque, sans faire de vagues surtout ! Arrivés près du bord, ils voient des êtres qui sont sortis du bourbier. Ils saisissent une main, ils se hissent, ils s’asseyent sur le bord ; ils peuvent alors aider les autres à se libérer à leur tour.

Ainsi en est-il du bourbier de la vie phénoménale et la bourbe représente les conditions ordinaires de cette vie : tout ce qui affecte l’Ordre physiologique, tout ce qui affecte l’Ordre psychologique par le mental agité : peurs, haines, désirs, nostalgies, insatisfactions, incompréhensions des insatisfactions pour soi-même et des autres, vue superficielle de l’impermanence, peur de la mort, et autres champs des inconnues.

Bourbe, à tout prendre pas trop nauséabonde pour les existences humaines ; à peine malodorante, dit-on, pour les existences supra–humaines (mais quel danger d’endormissement !) ; extrêmement repoussante, dit-on, pour les existences infra–humaines (et nous avons un exemple en considérant les existences animales).

Pour nous, humains, cette bourbe est parcourue par des courants affreux, infernaux, que nous appelons : guerres, révolutions, massacres, tortures, agonies, perte des êtres chers, esclavages divers …

Pour nous, humains, cette bourbe est parcourue par des courants de miel : amitié, amour, dévouement, naissance d’un enfant, beauté, musique, poésie, les arts …

Certains hommes n’éprouvent pas l’horreur de la condition humaine à cause de leur amour-de-la-vie, de leur ignorance, soit d’autres conditions, soit même d’un déconditionnement total. Ils s’ouvrent aux plaisirs et se ferment aux peines ; ils restent passivement dans cette vie, jouissant au maximum des conditions agréables (ou supposées l’être).

Ceux qui plongent sont les hommes qui se délectent des souffrances, qui éprouvent une plus grande affirmation de leur faux moi par la souffrance que par le plaisir : « Qu’ils me fassent souffrir, qu’ils me haïssent, mais que je ne leur sois pas indifférent ! ».

Ceux qui font des vagues sont les « conducteurs de peuples », les grands chefs, les réformateurs ; plongés dans l’ignorance, sans aucune Sagesse, ils veulent sauver les autres. Ils font de grands gestes, torturent leurs adversaires, les fusillent ; ils instaurent des modifications sociales, politiques, font de « justes » guerres, des milliers ou des millions de morts ou d’éclopés, des destructions sans nombre. Quand ils sont chefs « religieux », ils imposent leurs dogmes par le fer, le feu et le sang ; et voulant sauver les autres, ils multiplient leurs souffrances.

Mais voici les « un-peu-sages » qui prennent le Dharma comme appui, comme radeau, et attentifs à se perfectionner sans cesse, veillent à ce que leur ascèse ne cause aucun mal autour d’eux ; petit à petit, ils se rapprochent du bord et que voient-ils alors ? Des Sages qui, ayant quitté la vie phénoménale dans ce qu’elle a d’erroné, sont en béatitude sur l’autre rive — Pâramitâ –. Par leur grand amour agissant (karunâ), ces Bouddhas, ces Mahâsattvas, ces Bodhisattvas et ces Arhats tendent la main de l’exemple, des conseils, de la pratique. Saisir ces mains, se hisser, réaliser l’Ordre métaphysique ou mieux, l’Exsufflation, entrer dans la Grande Perfection de Connaissance transcendante ou Intuition métaphysique accomplie, après avoir arrêté les purulences, âsrava, du vouloir-éprouver stupidement, du vouloir-vivre sans aucun discernement, il n’est plus alors que d’aider ceux qui s’approchent du bord du bourbier phénoménal et qui ont la ferme intention d’en sortir.

Qu’entendons-nous par « Ordre métaphysique » ?

Il faut bien le nommer ! – Ordo (arrangement, ordre), métaphysique (au-delà, au-dessus des choses, de la nature). Il a été nommé de plusieurs noms dans la Tradition ; Principe, par exemple, d’où notre expression « Ordre Principiel » ; Tao ; Brahman, Père, peut-être « Gottheit » par Maître Eckhart.

Il contient, « impersonnellement », la manifestation et la non-manifestation de tous les phénomènes. Tai k’i, il se divise en les deux polarités, Yang et Yin, qui par leur combinaison donnent la totalité de l’indéfinité des compossibilités (les possibles parmi les possibles).

Si l’Ordre physio-psychologique se manifeste en l’individu quand l’Ordre métaphysique n’est pas réalisé, quand il est virtuel, les trois Ordres s’expriment non plus dans l’individualité mais dans la Personne, l’individu transformé au travers duquel sonne le Principe comme l’indique le terme « Per-sonne ».

Opérer cette réalisation, c’est accéder dans notre formulation à la Réalisation Principielle par un « art-de-vivre ».

Mais il y a encore un « au-delà ». C’est le « Nirvâna », Exsufflation dont l’hypostase est « nirodha » ou extinction par Intuition métaphysique parfaitement développée. Cet Etat Suprême, dont nos balbutiements ne peuvent rendre compte, encore plus informulable (si l’on peut dire !) que le Principe, nous ne l’appellerons pas. Nous avons parlé quelquefois de Réalisation Totale pour signifier cet Etat, mais « res » appelant les « choses », le mot « réalisation » ne convient pas, et le meilleur terme est Nirvâna.

Nirvâna est l’aboutissement, quitter définitivement le monde des phénomènes, même en Connaissance Principielle.

Ainsi avons-nous discerné :

1. L’individu plongé complètement dans l’illusion.

2. L’individu dans l’illusion, mais pressentant un Ordre Principiel ou un Nirvâna.

3. La Personne, c’est-à-dire l’existence ayant plus ou moins réalisé l’Ordre Principiel.

4. L’existence, en chemin vers Nirvâna, ayant réalisé au moins le premier degré d’éveil par disparition des trois premiers liens (le lecteur cherchera) qui est irréversible, le premier point de non-retour, ou a fortiori, Nirvâna.

En fonction de ce que nous venons d’établir, il faut maintenant examiner les différentes Voies offertes, suivant ses capacités, à l’individu qui a pressenti un conditionnement principiel ou un total déconditionnement de ses conditions illusoires.

A priori, il ne semble pas qu’il puisse y avoir, pour l’individu sous complète illusion, un moyen de s’éveiller de son sommeil lourd, peuplé de rêves et de cauchemars. Toutefois, la théorie des Trois Ordres veut que l’Ordre métaphysique ou la perception d’un état nirvâné soit, quoiqu’enfoui au profond de la conscience, présent dans tout homme, si bas ou si fou soit-il. Le troisième Ordre est en quelque sorte en virtualité et il suffira d’un choc, d’une rencontre, pour que l’individu cesse de fouiller horizontalement la boue des phénomènes (les porcs ou les chiens de l’évangile), pour lever, peut-on dire, la tête vers la verticalité de l’Axe métaphysique.

Une image peut rendre compte de ce que nous dirons par la suite.
On peut figurer le lieu (loka) des existences phénoménales par un plan horizontal, et le Principe par un axe vertical, perçant ce plan en un point. On voit tout de suite que cet Axe a été symbolisé dans les Voies de multiples manières : Arbre de Vie, Mont Meru, Echelle de Jacob, Perche de cent pieds, etc … Le point d’impact est le Centre du Monde.

Notons là que nous aimerions décrire cette image en termes de cosmogonie bouddhique, beaucoup plus complète, plus subtile avec ses « trois lieux : triloka » :

1. Le lieu des existences liées par le désir sensuel, kâma-loka.

2. Le lieu des existences de la forme subtile, rûpa-loka.

3. Le lieu des existences sans forme, arûpa-loka. …

Peut-être le ferons-nous ultérieurement …

Revenons donc au plan horizontal représentant le lieu des phénomènes (et par ce terme nous entendons aussi les phénomènes subtils, c’est-à-dire psychiques), percé en un point par l’Axe Principiel.

Dans ce plan, des existences « individuelles », n’ayant aucunement la perception de la virtualité métaphysique (ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas), errent (samsâra) au gré des conditions, à la recherche exclusive des phénomènes, conduits par leurs six sens (le 6ième étant le mental ignorant en contact avec les 5 autres sens), et en jouissant le plus possible. Nous incluons, bien évidemment, dans cette catégorie, des « hommes de science », des « médecins … », des « savants », des « scientifiques », des « poètes », des « musiciens », etc … !!! qui n’ont qu’une activité physio-psychologique et qu’une seule motivation : la recherche des phénomènes. Ces individus, fort dangereux, artisans de la dégénérescence des conditions, artisans de la fin des temps, sont comparables à des vecteurs non « orientés » dans le plan, tournés vers n’importe quelle direction, catégorie la plus basse dans l’humaine hiérarchie.

Rappelons au passage, nous l’avons déjà dit, que lorsque le désir arrive à un point extrême nous assistons à la « dominance » qui peut aller jusqu’à la dictature, dictature des « guerriers », dominance des politiques, des religieux, des scientifiques ! Et toujours, guerres, massacres, tortures, meurtres. Le désir sensuel lui aussi peut ne pas connaître de limites : drogues, horreurs sexuelles, viols, ignominies, etc … Et c’est bien ce qui est révélé à ceux qui, dans cette humanité, peuvent le « voir » y étant confrontés …

Dans ce lieu des existences, certains individus présentent l’Ordre Principiel, parfois comme une nostalgie (ils souffrent du manque de l’état vrai). Mais, liés par les conditions phénoménales, famille, biens, situation sociale, paresse, inertie, etc., ils ne tentent pas de grimper à l’Axe. (C’est la différence entre faire du ski dans les stations bondées pendant ses vacances et être un alpiniste chevronné toute l’année !). Ils se contentent de se tourner, à certains moments, vers le pied de l’Axe et par l’intention, les prières, les rites et les sacrements, les cérémonies ils consacrent ces instants à une aspiration vers le Principe. Ils sont comparables à des vecteurs du plan horizontal qui seraient « orientés » vers le point d’impact de l’Axe, qui seraient tournés vers le « Pôle », d’où le terme que nous retrouvons : « polarisation ».

Le grand danger pour ces individus polarisés, est de croire que cette polarisation, par ses résultats, est une Réalisation ; il n’en est rien, certainement, car il faut abandonner le monde phénoménal pour monter à l’Axe. Aucune Réalisation n’est possible autrement. Après la Réalisation, il est possible de revenir au monde, mais c’est alors en « descente », comme le fait le Bodhisattva pour apprendre aux autres comment se libérer, en connaissance telle des phénomènes qu’ils ont perdu pour lui tout pouvoir d’illusion, tout attrait.

Il s’agit alors d’être dans le monde sans être du monde.

Certains, ayant perçu, si peu que ce soit, la vanité, la vacuité des phénomènes, décident d’entreprendre l’ascension de la montagne de Sagesse Principielle. Par initiation réelle, par les rites (rita = action juste), par la direction d’un instructeur, la transmission de l’influence métaphysique, mystérieuse (au sens premier du terme) opération, par l’ascèse, la méditation, la contemplation, par, en somme, les trois moyens – éthique, techniques psychosomatiques et vision profonde, pénétrante : Silâ – Samâdhi – Prajñâ, ils réalisent la vacuité, la vanité du monde phénoménal et opèrent la Réalisation Principielle. Ils connaissent alors l’Ordo rerum, l’Ordre des Choses (causa), le Jeu du Principe ; ils ont abandonné à tout jamais désir, agressivité et illusion individuels. Ils ont vu que le serpent était en réalité une corde. Ils ont laissé toute peur, toute exaltation et sont en béatitude dans la Contemplation du Principe. Ils souffrent et ils jouissent certes, mais ces souffrances et ces jouissances sont simples, unifiées, principielles, sans aucune mesure avec l’individu sous illusion qui « souffre de sa souffrance » (signification, au passage, du mot com–passion qui est une passion du latin patire = souffrir !!, ici « souffrir de la souffrance »), ou jouit de sa souffrance, ou jouit de sa jouissance ou souffre de sa jouissance. Temps et espace sont abolis, fruits de l’illusion individuelle.

Les Voies qui conduisent à cette Réalisation, nous les nommerons : Voies de Réalisation Principielle.

Enfin, certains (mais qu’ils sont rares) voient l’Ordre des Choses comme partial. Cet Ordre qui est : – vie, mort – ; – santé, maladie, – ; – bonheur, malheur – ; – joie, peine – ; – positif, négatif –, paires d’opposés en somme, est dans sa manifestation, partial. Cette manifestation « préfère » la vie à la mort, la santé à la maladie. Le Principe se veut continuer, veut croître dans sa manifestation, et assure cette continuité par les pièges des purulences et des attachements non encore tous abandonnés. Et ceux qui ont nette perception de cette partialité, qui veulent échapper complètement au désir, fut-il principiel, ceux-là tendent une extinction, une exsufflation, « Nirvâna ».

Ils voient son seulement que le serpent était en réalité une corde, mais aussi que la corde n’a aucune réalité propre, qu’elle a pour nature propre la vacuité.

La Réalisation Principielle qui s’obtenait par un « art de vivre » doit être dépassée…

L’individu est mort (au sens métaphysique c’est la mort du vieil homme) mais aussi doit mourir, aussi à tout jamais la personne, pour arriver à « anâtman » le non-moi ou sans moi, c’est-à-dire Nirvâna.

1. Voies de polarisation pour l’individu tendant vers la personne,
2. Voies de Réalisation Principielle pour la Personne,
3. Voies vers le Nirvâna.

Quelles sont ces Voies encore à disposition du chercheur ?

Il y en a bien peu, et toutes meurent en ces temps de « sénilité des civilisations », ainsi qu’il est convenu d’appeler bien abusivement les « sociétés » modernes ! …

Le Catholicisme, l’Islam exotérique sont des Voies de Polarisation.

Le Christianisme, le Tao, l’Islam ésotérique avec les Soufis sont des Voies Principielles, et aussi, par affadissement, certaines Voies bouddhiques telles que le Zen « art de vivre » …

Mais il ne faudrait pas penser que tout est aussi clair que le montre cet exposé. En effet, si les Voies sont théoriquement bien caractérisées, les états auxquels elles donnent accès ne sont pas aussi précisément définies.

Pour prendre un exemple, on peut dire que Maître Eckhart, catholique, ne s’est pas arrêté à la polarisation, mais qu’il était aussi chrétien, c’est-à-dire qu’il avait accédé à une Réalisation Principielle et, mieux encore, on peut supposer par certains de ses écrits qu’il était « nirvâné ».

On pourrait en dire autant de certains Soufis.

On peut aussi en dire autant de certains éveillé par l’Advaïta-Vedânta.

Et, en sens contraire, par dégénérescence des Voies, il est à constater que certaines Voies Principielles, comme le Tao, ont dégénéré en polarisation, voire même en basse magie ; le Bouddhisme, Voie vers le Nirvâna, a, nous l’avons dit, par le greffage du Tao, donné une Voie Principielle qui est le « Zen-art-de-vivre » qui n’est pas suffisant sauf chez un HUI–N’ENG. On peut aussi parler d’un Bouddhisme de polarisation dans l’école de la Terre Pure où est simplement recherché un état favorable, après la mort, et non le nirvâna. Il est à noter toutefois que le danger de prendre polarisation pour Réalisation ne peut exister en Bouddhisme, car le Bouddhiste (qui comprend) qui ne met pas en œuvre les moyens d’accéder à Nirvâna sait qu’il ne sera jamais nirvâné, au contraire d’un catholique qui prétend par simple polarisation à un état Trans–phénoménal, ce qui est totalement illusoire. Comment ne sait–il pas que le mot sanskrit « Paradesha » – Paradis – veut dire seulement « entrée » ? (Mot qui a donné le « parvis » de l’église). On voit là le parallélisme entre Terre Pure et Paradis, les deux n’étant qu’une entrée … entrée dont le dépassement vers le « cœur » dépendra de l’éveil de l’Intuition métaphysique.

En conclusion, voici les différentes significations du mot Nirvâna :

Nirvâna : racine. VÂ = souffler. Extinction des facteurs d’existence par extinction des racines et des purulences psychologiques exposées dans la psychologie bouddhique, l’Abhidharma. Extinction d’un feu, d’une bougie, éteindre les trois feux du désir, de l’agressivité, de l’illusion. Synonyme de Pratinisarga = abandon total. Finalité de l’ascèse dharmique. Nirvâna est aussi nommé le « sans-mort » : amrta, la fin des naissances, la fin des morts, au-delà des mots, ineffable, indicible, au-delà des idées, des phénomènes, si subtils soient-ils. « Sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-conditions ». On ne peut en parler qu’en termes négatifs, bien que les termes comme « le repos », « l’île », « le refuge » soient applicables par hypostase.


Le Saint-Empire Euro-Germanique

"Sous Ursula von der Leyen, l'UE est en train de passer d'une démocratie à une tyrannie."  Cristian Terhes, député europée...