mercredi, juillet 06, 2022

Les grands philosophes chinois auraient en horreur le leg de Mao et du PCC


 Mencius et Confucius

Lorsque l’auteur de « The Coming Collapse of China », Gordon Chang, a prédit la disparition imminente du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, il y a deux décennies, il a affirmé que « les régimes s’effondrent lorsque les gens n’ont plus peur et comprennent qu’ils ne sont plus seuls ».

La prévision de Gordon Chang ne s’est pas encore matérialisée. L’État que Mao Zedong a établi fonctionne sans relâche. Mais deux faits méritent assurément d’être considérés.

Premièrement, il a fallu 74 ans à l’Union soviétique pour imploser et disparaître, et un an avant que cela n’arrive, peu d’analystes l’avaient vu venir. À l’heure actuelle, le règne de terreur du PCC à Pékin n’a que 73 ans. Dans la longue histoire de la Chine, sept ou huit décennies ne sont qu’un feu de paille.

Secondement, le PCC de Mao est diamétralement opposé aux philosophies chinoises qui ont longtemps dominé le climat intellectuel et culturel du pays, à savoir le taoïsme et le confucianisme. Si la prédiction de M. Chang finit par se vérifier, nous évaluerons un jour le régime de Mao et de ses successeurs idéologiques comme une triste aberration dans la pensée politique et éthique chinoise.

Le regretté économiste, historien et théoricien politique de l’école autrichienne, Murray Rothbard, a identifié le fondateur du taoïsme, Lao‑Tseu, comme « le premier intellectuel libertarien ».

M. Rothbard écrivait :

« Pour Lao‑Tseu, l’individu et son bonheur étaient l’élément clé et le but de la société. Si les institutions sociales entravaient l’épanouissement de l’individu et de son bonheur, alors ces institutions devaient finalement s’effondrer ou être éliminées. Pour l’individualiste Lao‑Tseu, le gouvernement, avec ses ‘lois et règlements plus nombreux que les poils d’un bœuf’, était un oppresseur vicieux de l’individu et ‘plus à craindre que des tigres féroces’. »

« Après avoir évoqué l’expérience commune de l’humanité en matière de gouvernement, Lao‑Tseu en arrive à cette conclusion sagace : ‘Plus il y a de tabous et de restrictions artificielles dans le monde, plus les gens s’appauvrissent. […] Plus on accorde de l’importance aux lois et aux règlements, plus il y aura de voleurs et de brigands’. »

Confucius, contemporain de Lao‑Tseu au VIe siècle avant J.‑C., a été encore plus influent au fil des siècles. Pour avoir contesté l’autoritarisme élitiste, il était révolutionnaire à son époque. Il mettait en avant le « mandat céleste ». Selon ce concept, les dirigeants doivent exercer le pouvoir avec légèreté et justice, sinon le Ciel veillera à ce que le peuple les renverse. Confucius défendait le droit à la rébellion contre les tyrans. Nous voilà bien aux antipodes de Mao et de ses successeurs qui ne tolèrent aucune dissidence et écrasent toute résistance avec une brutalité calculée.

Selon Mao, tout pouvoir « découle du canon d’un fusil », autrement dit « la force fait loi ». En revanche, le taoïsme et le confucianisme mettent tous deux l’accent sur l’harmonie et le respect mutuel. Les fondateurs de ces philosophies anciennes, mais durables, seraient horrifiés de savoir qu’un dirigeant chinois a affamé et massacré 65 millions de ses compatriotes pour imposer un système conçu par un écrivailleur allemand dégénéré du nom de Karl Marx.

La sanglante révolution culturelle de Mao, dans les années 1960, a tenté d’imposer ce marxisme virulent comme seule idéologie digne de la Chine. Son objectif était d’éliminer les « quatre vieilleries » : vieilles coutumes, vieilles cultures, vieilles habitudes et vieilles idées. Lao‑Tseu et Confucius n’ont jamais prôné d’imposer leurs idées par la violence en écrasant toutes les autres.

Les philosophes chinois traditionnels comme Lao‑Tseu et Confucius sont les fondateurs d’une culture. Mao, c’est le nihilisme culturel, un ennemi de la culture. Alors que la véritable culture émerge spontanément parmi les gens au gré de leurs interactions, les arrangements sociaux artificiels aménagés par Mao, en lieu et place d’une civilisation, sont avilissants, égotiques et barbares. Ils représentent les délires d’un maniaque bien plus qu’ils ne reflètent un consensus ou des institutions pluralistes.

Les dirigeants de l’après‑Mao se sont éloignés des idées et des pratiques maoïstes les plus extrêmes et les plus doctrinaires, mais ils se sont tous fermement ralliés (et se rallient encore) à l’idée que l’État autoritaire à parti unique était le summum de la sagesse. Ils ne tolèrent aucune menace à leur monopole du pouvoir.

Alors qu’il entre dans la deuxième décennie de son mandat, l’actuel dirigeant du PCC, Xi Jinping, renforce l’oppression tout en formant son propre culte de la personnalité. Il est à la tête d’une autocratie malfaisante qui persécute les minorités, s’arroge un pouvoir total et réprime ceux osant défier sa barbarie.

Les enseignements de Lao‑Tseu et de Confucius visaient à créer des conditions humaines saines et un peuple vertueux. La propagande égocentrique du PCC est d’un tout autre type, elle vise à maintenir ce régime quel qu’en soit le prix.

De tous les grands philosophes chinois, on ne peut oublier Mencius. Né deux siècles après Confucius, il est considéré par les spécialistes comme l’égal de Confucius en termes d’influence.

En réalité, c’est par l’intermédiaire de Mencius, plus prolifique, que nous comprenons Confucius lui‑même. Mencius a interprété Confucius et a poussé les enseignements de l’aîné jusqu’à leur conclusion logique – ce que les amoureux de la liberté identifient aujourd’hui comme une version ancienne du libéralisme classique.

Selon un article de Paul Meany sur le site Libertarianism.org, en 2020, Mencius plaçait les projets personnels au rang des choses très intimes. Bien mieux valait les encourager que de les imposer :

« À l’instar de Confucius, Mencius croyait que le gouvernement existait pour engendrer des citoyens vertueux. À première vue, cela ressemble quelque peu à la recette typique d’un régime autoritaire et paternaliste, mais les croyances de Mencius étaient cependant aux antipodes du totalitarisme. Mencius ne soutenait en aucun cas les approches brutales et avilissantes. »

Mencius, selon Paul Meany, avait des opinions économiques qu’Adam Smith a défendues quelque 2000 ans plus tard. Le philosophe chinois s’opposait au monopole de l’État et à la fixation des prix. Il défendait le libre‑échange et excluait la guerre comme moyen d’assurer la prospérité nationale.

Il attendait des responsables gouvernementaux de l’équité, de la justice et de l’intégrité :

« Mencius exigeait de ceux qui étaient au pouvoir des normes strictes. Comme Confucius, Mencius pensait que les dirigeants devaient avoir une éthique irréprochable, car leur exemple se répercuterait sur l’ensemble de la population. Si les dirigeants n’avaient pas une conduite éthique, ils pouvaient corrompre la société entière. Si les dirigeants ne gardaient pas un caractère moral irréprochable ou ne remplissaient pas leurs fonctions, il était tout à fait admissible de les démettre de leurs fonctions et de les remplacer, par la force si nécessaire. »

Les adeptes de la pensée taoïste et confucéenne ont rarement réussi à obtenir ce type d’État réduit au minimum et bienveillant tel qu’évoqué dans les écrits. Les gouvernements sont experts pour contrecarrer, au moins temporairement, les objectifs de ceux qui souhaitent réduire son emprise. Mais aucun spécialiste chinois digne de ce nom n’oserait soutenir que la culture chinoise n’a pas été profondément façonnée au fil des siècles par ces deux philosophies.

De plus, il ne fait aucun doute que si Lao‑Tseu, Confucius ou Mencius pouvaient se prononcer sur le gouvernement chinois actuel, ils exprimeraient un profond mépris. Le PCC a certainement perdu tout « mandat » du Ciel, s’il l’a jamais eu.

Le jour où le PCC mourra, par‑delà leurs tombeaux, les grands penseurs comme Lao‑Tseu, Confucius et Mencius souriront sans l’ombre d’un doute et approuveront cela sans réserve.

Source :

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