jeudi, mars 17, 2011

Alexandra David-Néel & la Commune



Bénarès le 19 mars 1913, Alexandra David-Néel écrit à son mari :
[…] Hier, en écrivant une date, j'ai subitement songé que c'était le 18 mars, l'anniversaire de la Commune, le jour du pèlerinage des fédérés. T'ai-je jamais dit que j'y avais été, au mur des Fédérés après la fusillade, alors que hâtivement on entassait les cadavres dans les tranchés creusées à cette intention... Une sorte de vague vision me reste de cela. J'avais deux ans à cette époque ! Si c'est la première fois que tu entends ce détail, tu te demanderas qui m'avait menée là. C'était mon père qui voulait que, si possible, je gardasse un souvenir impressionnant de la férocité humaine. Ah ! Dieux ! Que je l'ai vue à l’œuvre, depuis, la férocité humaine, sous des aspects moins théâtralement tragiques.[...]

Karl Marx fit le récit (« La guerre civile en France », 1871) et la critique de cette première révolution prolétarienne de l'histoire, qui adopta le drapeau rouge ; dans sa prison, E. Pottier écrivit l'Internationale.


Chansons
Le 18 mars 1871, une insurrection éclate sur la butte Montmartre, c'est le début de la Commune de Paris.
La complainte de la butte


Un poète, un idéaliste, s'éprend d'une belle inconnue (la liberté). Ils s'aimèrent l'espace d'un instant (la commune n'a duré que 72 jours)...



En haut de la rue St-Vincent
Un poète et une inconnue
S'aimèrent l'espace d'un instant
Mais il ne l'a jamais revue

Cette chanson il composa
Espérant que son inconnue
Un matin d'printemps l'entendra
Quelque part au coin d'une rue

La lune trop blême
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d'trous

La lune trop pâle
Caresse l'opale
De tes yeux blasés
Princesse de la rue
Soit la bienvenue
Dans mon cœur blessé

Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Petite mendigote
Je sens ta menotte
Qui cherche ma main
Je sens ta poitrine
Et ta taille fine
J'oublie mon chagrin

Je sens sur tes lèvres
Une odeur de fièvre
De gosse mal nourri
Et sous ta caresse
Je sens une ivresse
Qui m'anéantit



Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Mais voilà qu'il flotte
La lune se trotte
La princesse aussi
Sous le ciel sans lune
Je pleure à la brune
Mon rêve évanoui


Texte de Jean Renoir, cinéaste solidaire de la cause du peuple, et musique de Georges Van Parys.



Chansons communardes



Les Versaillais, conduits par Mac Mahon, pénètrent dans Paris le 21 mai 1871. Du 21 au 28 mai (la Semaine sanglante), la répression fut atroce, entre 20 000 et 30 000 communards furent massacrés, 7500 furent déportés en Nouvelle-Calédonie.


Longtemps après sa rédaction, cette chanson fut dédiée par Jean-Baptiste Clément à une infirmière morte lors de la Semaine sanglante. 

Autres Chansons


Dessin de Tardi, « Le cri du peuple ».

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...