mercredi, mars 09, 2011

Une pratique secrète tibétaine






Auteur de plusieurs livres sur le Tibet, Gilles Van Grasdorff était l’invité de Jean Lebrun dans son émission « La marche de l’histoire » du 8 mars 2011 consacrée à Alexandra David-Néel. A-t-il quelque peu exagéré en présentant la célèbre exploratrice comme une sorte de mystique férue des techniques secrètes tibétaines et une adepte accomplie du toumo ?


Dans une lettre écrite au Sikkim le 25 mai 1916, Alexandra David-Néel confie à son mari une approche plus objective que véritablement mystique de la pratique du « feu » intérieur (toumo) des lamaïstes :


« C'est le printemps, un printemps des hautes altitudes, ce qui signifie : rhododendrons en fleur; buissons un peu semblables aux roses des Alpes épanouies et + 15°; grand luxe, les jours où il fait très chaud. Les garçons en allant couper du bois dans la forêt remontent vers ma cabane des bouquets et des légumes sauvages. Il semble presque étonnant de manger des soupes vertes après l'interminable suite (huit mois) de quotidiens potages de lentilles. 


Je poursuis mes expériences au sujet de cette toumo, méthode d'engendrer de la chaleur si fameuse au Tibet. Il y a quelque chose là-dedans. D'abord de l’autosuggestion, cela sans aucun doute et puis l'accoutumance, l’endurcissement qui vient de la pratique, mais aussi une manière d'agir sur la respiration et la circulation du sang qui est, ma foi, fort ingénieuse pour des gens n'ayant aucune notion de vraie physiologie ni d'anatomie et ayant trouvé cette méthode empiriquement. Je n’ai pas le temps et suis aussi un peu trop paresse pour suivre le système d'entraînement complet, je me contente d'une demi-mesure, et les résultats m’étonnent. J’arrive à demeurer assise au-dehors, sur mon balcon, le matin avant le lever du soleil vêtue d’une mince mousseline de Bénarès, sans sentir le froid. J’ai fait cela, les deux pieds enfoncés dans la neige alors qu'il y en avait une épaisse couche. Peu à peu, j'ai éprouvé le besoin de diminuer le nombre de mes couvertures, ayant trop chaud la nuit. La différence est très grande entre ce résultat et mon état perpétuellement grelottant de l'été dernier.

Je poursuis cette expérience avec curiosité parce que c'est une chose intéressante, mais aussi dans un but pratique que tu saisiras aisément. Ce n’est pas drôle d'avoir froid, et pas commode de s'embarrasser d'innombrables vêtements et couvertures. Lors de mon dernier séjour dans les steppes tibétaines je ressemblais plus à un gros paquet ambulant qu’à un être humain. Si je puis, cette fois, me livrer vêtue légèrement à mon sport favori, la marche, et si je ne claque plus des dents la nuit dans ma tente, ce sera un grand plaisir pour moi. [...] » 
Journal de voyage.


Le livre d’Alexandra David-Néel, « Les enseignements secrets des bouddhistes tibétains », un texte peut-être moins alimentaire que son célèbre « Mystiques et magiciens du Tibet » qui séduit toujours les amateurs de pouvoirs surnaturels, se termine ainsi :


« Après avoir parcouru ce bref exposé des Enseignements dispensés par des Maîtres spirituels tibétains dans le cercle de leurs disciples intimes, l'on fera bien de garder en mémoire :


Premièrement que l’élite philosophique et religieuse du Tibet se tient très éloignée du Tantrisme ritualiste composé de doctrines et de pratiques Shivaïstes-Hindoues pour la plupart importées du Népal.


Secondement, qu'elle rejette, également, les croyances et les rites conservés de la religion pré- Bouddhiste des Tibétains : celle des Böns : mélange de Chamanisme et de Taoïsme populaire.


Ecartant ce Tantrisme et ce Chamanisme, bien que l’un et l'autre se présentent déguisés sous une phraséologie bouddhiste et constituent la religion prédominante au Tibet, l’intelligentsia tibétaine, soit dans les monastères, soit en dehors de ceux-ci, professe strictement la philosophie promulguée par Nâgârjuna dont le principe fondamental est : Ne vous abandonnez pas à votre imagination. »  




Les enseignements secrets des bouddhistes tibétains 


Fruit d'une enquête poursuivie pendant une vingtaine d'années, cet ouvrage peut être présenté comme un document unique, concernant les conceptions philosophiques des intellectuels bouddhistes tibétains. Ces enseignements ont été recueillis auprès de Maîtres spirituels dont Alexandra David-Néel avait gagné la confiance.




Le toumo de Maurice Daubard :
http://bouddhanar.blogspot.com/2010/12/le-toumo-de-maurice-daubard.html

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